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Article de revue

Recensement des thèses soutenues par les infirmiers en France à l’aube de la naissance de la discipline sciences infirmières

Pages 86 à 95

Notes

  • [1]
    Lire partout infirmière et infirmier.
  • [2]
    Citons notamment les revues francophones Recherche en soins infirmiers et Revue francophone internationale de recherche infirmière.
  • [3]
    Entretien privé avec Ljiljana Jovic, mai 2018.
  • [4]
    « theses.fr » est une des applications du projet Portail des thèses confié à l’ABES en 2009 par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Introduction

1Les infirmiers [1] se sont depuis longtemps engagés dans la poursuite d’études universitaires et, pour quelques-uns d’entre eux, dans un parcours doctoral. Cette démarche leur a permis à la fois de développer leurs compétences en recherche, d’accéder à des diplômes universitaires et de participer à la production de savoirs. En l’absence d’une discipline sciences infirmières en France, ils ont investi d’autres domaines académiques et, si leurs travaux contribuent au développement de ces disciplines, il n’est pas rare que leurs objets de recherche portent sur le champ des soins ou de la profession, ainsi qu’en témoignent leurs publications dans les revues scientifiques infirmières [2].

2Depuis plusieurs décennies, le désir de faire émerger la discipline en France a été porté individuellement par ces infirmiers qui s’investissaient dans des formations académiques de haut niveau. Ce désir a aussi été porté collectivement, à partir des années 1980, par des associations désireuses de promouvoir la recherche en soins infirmiers. En 2008, sous l’impulsion de l’Association de recherche en soins infirmiers (Arsi), se formalise le réseau d’infirmiers docteurs ou doctorantes en sciences (ResIDoc) (1, 2) dans le but de favoriser les échanges sur les questions épistémologiques relatives aux sciences infirmières.

3Par ailleurs, en 2010, l’émergence du Programme Hospitalier de Recherche Infirmière (PHRI), suivi du Programme Hospitalier de Recherche Infirmière et Paramédicale (PHRIP) en 2011, ainsi que le processus d’universitarisation de la formation en cours depuis 2009, ont donné une impulsion forte à la recherche infirmière en France. En parallèle de ces évolutions, et dès 2012, deux masters en sciences cliniques infirmières ont vu le jour : l’un à la faculté d’Aix-Marseille, en collaboration avec l’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP) de Rennes, et l’autre à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, en partenariat avec l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Ces masters se sont adossés à des facultés de médecine et des sciences de la santé, les sciences infirmières n’étant alors pas reconnues comme discipline académique à part entière. À ce jour, poursuivre ses études dans un doctorat en sciences infirmières n’est pas encore possible en France.

4Aujourd’hui cependant, la discipline « sciences infirmières » existe officiellement. Le décret du 30 octobre 2019 (3) relatif au Conseil National des Universités (CNU) pour les disciplines de santé acte la création de trois nouvelles sections académiques : les sciences maïeutiques (section 90), les sciences de la rééducation et de la réadaptation (section 91) et les sciences infirmières (section 92). La reconnaissance d’un savoir infirmier porté au rang de science est une étape importante dans l’histoire de la profession : il s’agit de construire la structuration des savoirs relatifs à l’objet des sciences infirmières, de définir des méthodes permettant la construction de ces savoirs et de s’organiser en communauté de chercheurs qui se reconnaissent comme tels et sont reconnus par les autres communautés scientifiques, en France et au niveau international. La section 92 du CNU est compétente pour qualifier les titulaires de doctorat et leur permettre ainsi de prétendre à des postes d’enseignants-chercheurs en sciences infirmières. En février 2020, Ljiljana Jovic et Élisabeth Noël-Hureaux ont été les deux premières infirmières qualifiées aux fonctions de professeur des universités pour la discipline sciences infirmières, ainsi que 19 infirmières qualifiées aux fonctions de maître de conférences. C’est le signal que bientôt des doctorats en sciences infirmières pourront être conduits en France.

5La naissance de la discipline représente aussi le moyen de faire émerger un corps d’enseignants-chercheurs pour les formations paramédicales, tel que le prévoit la mesure 15 de la feuille de route de la Grande conférence de la santé en 2016 (4). Recenser les infirmiers pouvant prétendre à ces fonctions est donc nécessaire dans cette perspective. Or, si ResIDoc rassemble aujourd’hui plusieurs dizaines de membres, rien ne permet d’affirmer qu’y soient recensés tous les infirmiers titulaires d’un doctorat.

6En 2010, Ljiljana Jovic et Guy Isambart (5) publiaient un premier recensement des infirmiers docteurs en sciences ou doctorants dans le contexte français via un questionnaire en ligne, largement diffusé dans la communauté infirmière. Leur étude identifiait alors 26 infirmiers titulaires d’un doctorat. Il apparaissait que ces personnes possédaient pour plus de la moitié d’entre elles (16/26) le grade de cadre de santé, de cadre supérieur ou de directeur des soins, et qu’elles exerçaient le plus souvent dans le secteur de la formation initiale et/ou continue (16/26). Les disciplines les plus représentées étaient donc assez logiquement les sciences de l’éducation (n = 7) et la sociologie (n = 6). Dans cet exercice de repérage, les auteurs exprimaient la difficulté d’accès à des bases de données systématiques qui auraient permis d’identifier les infirmiers titulaires d’un doctorat ou doctorants. En 2018, un second recensement réalisé par ResIDoc identifiait 76 infirmiers titulaires d’un doctorat, mais ce résultat n’a pas été publié [3]. Notre ambition est donc de prolonger ce travail afin qu’il puisse servir d’état des lieux à un moment charnière de l’histoire de la profession.

7L’objectif de cette étude était de recenser les thèses soutenues par des infirmiers en France. Plus précisément, il s’agissait d’examiner l’évolution de la production doctorale des infirmiers dans le temps, d’identifier les disciplines dans lesquelles s’inscrivent ces thèses, leur répartition sur le territoire français, les thèmes explorés ainsi que les outils d’investigation utilisés par leurs auteurs.

Méthode et matériel

8Pour cette investigation, nous choisissons de réaliser une revue de littérature à partir de bases de données identifiant les thèses soutenues ou en cours dans les universités françaises.

9Il existe en effet en France un registre géré par l’Agence Bibliographique de l’Enseignement Supérieur (ABES) qui recense toutes les thèses soutenues ou en préparation dans les universités françaises. Conformément à l’arrêté du 7 août 2006 (6), l’ABES édite un catalogue en ligne, le Système Universitaire de Documentation (Sudoc). Or si ce catalogue comprend plus de 13 millions de notices bibliographiques décrivant tout type de document, certaines thèses peuvent ne pas y figurer. Il est repéré des retards en termes d’archivage, avec notamment des thèses signalées « en préparation » alors qu’elles ont été soutenues depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, certaines universités n’ayant pas toujours communiqué les informations. Ainsi que le remarque Olivier Las Vergnas « concrètement, faute d’un système de dépôt automatisé, le Sudoc ne peut vraiment prétendre à l’exhaustivité, mais il constitue tout de même le plus complet des catalogues de thèses soutenues en France ; il peut donc logiquement être utilisé pour tenter de systématiser la production d’un état périodique des thèses dans un champ thématique précis » (7).

10La porte d’entrée de ce projet est la recherche des thèses soutenues par des infirmiers dans les universités françaises, quel que soit le champ disciplinaire investi. Les notices du Sudoc n’incluant pas le statut professionnel des auteurs de thèses, nous partons du postulat que les thèses des infirmiers portent sur des objets de recherche en lien avec la profession d’infirmier, ce qui oriente le choix de mots-clés. Notre démarche méthodologique s’appuie ainsi sur une requête à partir des mots-clés retenus, assortie d’un examen heuristique des titres et résumés de thèses. Cette investigation a été complétée par des recherches sur les réseaux sociaux professionnels ou par la lecture de différents types de documents. Par exemple, la thèse de Michel Poisson (1), retraçant l’histoire de l’École Internationale d’Enseignement Infirmier Supérieur (EIEIS) à Lyon entre 1965 et 1995, pouvait permettre de repérer des infirmiers pionniers dans ce type de parcours.

11Nous avons procédé en cinq étapes successives. La figure 1 rend compte de ces différentes requêtes (R1 à R5) et de leurs résultats. À chaque étape, nous avons comptabilisé les thèses produites par des infirmiers.

Figure 1

Démarche de recherche des thèses sur Sudoc et autres bases de données

Figure 1

Démarche de recherche des thèses sur Sudoc et autres bases de données

12Comme le décrit la figure 1, les deux premières requêtes (R1 et R2) ont été ciblées sur les mots-clés « Infirmière » et « Infirmier ». Ces deux requêtes ont donné respectivement 275 et 522 résultats. Après élimination des doublons et examen des résumés, nous avons retenu 187 résultats pour R1 et 251 résultats pour R2, incluant les thèses de sciences et les thèses d’exercice (thèses de médecine, de pharmacie et d’odontologie).

13R1 et R2 ont été complétées par une troisième requête (R3), en élargissant l’option de recherche au mot-clé « Soins infirmiers », avec un filtrage réduit aux thèses de sciences, de manière à exclure les thèses d’exercice. À l’examen des 374 résultats obtenus, nous avons identifié de nombreuses erreurs liées à des défauts d’indexation. En effet, malgré l’exclusion du terme « exercice » dans la notice de thèse, R3 a encore listé des thèses de médecine et de pharmacie antérieures à 2002, qui étaient alors référencées « thèses d’université : médecine » (ou pharmacie), et non « thèse d’exercice ». De plus, R3 a identifié 41 erreurs d’indexation avec des mémoires de maïeutique et de diplômes universitaires qui ne devraient pas être référencés comme thèses ; ces anomalies invitent à la vigilance et à une vérification minutieuse dans le travail de repérage. Nous constatons en outre l’absence de certains travaux qui avaient été identifiés par R1 ou R2 avec les mots clés « Infirmier » ou « Infirmière » et qui n’apparaissent pas dans R3, sans qu’aucune explication rationnelle ne soit satisfaisante. Ce dernier point justifie donc de réaliser plusieurs requêtes et d’opérer un contrôle comparatif systématique de leurs résultats.

14R1, R2 et R3 repèrent aussi des thèses soutenues en France par des personnes probablement originaires de pays francophones ou non francophones, et dont la thèse a été dirigée en cotutelle avec l’université du pays d’origine (Belgique, Brésil, Québec, Liban, Tchad, Tunisie). Qu’elles possèdent ou non la nationalité française, ces personnes ont été incluses dans le comptage final, dans la mesure où nous avions pu établir qu’elles étaient bien infirmières.

15À ce stade, la question était celle de l’identification des auteurs de ces thèses comme étant des infirmiers. L’archivage réalisé par les universités ne renseigne pas le statut professionnel des personnes. Il convenait alors d’explorer la biographie de l’auteur chaque fois que cela était possible, via différents médias (réseaux professionnels ou autres moteurs de recherche généralistes) afin d’identifier si l’auteur était ou non infirmier. Cette recherche s’est opérée la plupart du temps à partir de la consultation du réseau professionnel LinkedIn ou par la requête des noms des personnes via le moteur de recherche Google. Parfois, il a été nécessaire de consulter la thèse, en particulier l’introduction ou le chapitre concernant la posture du chercheur, afin de trouver des indices relatifs au statut professionnel de l’auteur. Mais cette méthode a ses limites, et il n’a pas toujours été possible d’affirmer que les auteurs de certaines thèses de sciences étaient des infirmiers ; en l’absence de certitude, certains travaux n’ont pas été inclus.

16Ce premier résultat n’atteignait cependant pas le nombre de 76 infirmiers docteurs recensés en mai 2018 par ResIDoc. En effet, le choix de se limiter à ces trois mots-clés a laissé hors champ des thèses réalisées par des infirmiers, mais dont le thème ne portait pas spécifiquement sur le métier ou les soins infirmiers. Pour d’autres thèses, plus récentes, soutenues fin 2019, le référencement dans le Sudoc n’était pas encore réalisé, ce qui explique qu’elles n’ont pas été repérées par R1, R2 ou R3. Mais nous pouvons affirmer qu’elles étaient effectivement soutenues, car la mention « soutenue le… » figurait sur le portail « theses.fr » qui recense les thèses en préparation et annonce les dates de soutenance [4]. Ainsi, nous avons choisi de réaliser une quatrième requête (R4), à partir de la liste de diffusion établie par ResIDoc. Nous avons aussi utilisé le moteur de recherche Google, le réseau professionnel LinkedIn, la thèse de Michel Poisson (1), ainsi que d’autres bases de données de travaux universitaires. Enfin, une cinquième requête (R5), à partir des mots « soin » et « soignant » a été réalisée dans une visée d’ouverture.

Résultats

Nombre de thèses recensées et évolution dans le temps

17La fusion de R1, de R2 et de R3 avec l’élimination des doublons et des 289 thèses d’exercice (qui ne peuvent, par définition, être le fait d’infirmiers) nous donne un résultat de 161 thèses de sciences sur une période allant de 1936 à 2019 inclus. Les éléments biographiques recherchés nous permettent d’affirmer que 64 d’entre elles ont été soutenues par des infirmiers. R4 nous amène alors à repérer 50 thèses supplémentaires, ne comportant pas l’un des trois mots-clés dans leur titre, leur résumé ou leurs mots-clés, ou qui ont échappé aux trois premières requêtes faute de recensement dans le Sudoc. Nous identifions parmi elles quatre thèses soutenues hors de France (au Canada (Québec) et en Belgique) par des infirmiers français, que nous excluons de ce recensement. Enfin, à la lecture des résumés et au regard de la biographie des auteurs, nous excluons deux autres thèses, dans la mesure où nous avons pu établir qu’elles ont été soutenues antérieurement à l’engagement de leur auteur dans la formation infirmière (une thèse en chimie et une en sociologie). Ainsi la requête R4, à partir de la liste de ResIDoc et de la consultation d’autres bases de données, complète la liste avec 44 nouvelles thèses. Enfin, R5, ouvrant vers des mots-clés plus généralistes, nous permet de trouver 24 thèses supplémentaires.

18Au total, les cinq requêtes documentaires nous conduisent à identifier 132 thèses soutenues en France par des infirmiers entre 1976 et décembre 2019. Ce recensement regroupe sans distinction les thèses d’infirmiers en activité ou non. Il n’identifie pas le statut professionnel ou les fonctions occupées dans leur carrière passée ou actuelle. 28 thèses ont été produites par des hommes, soit 21 % du corpus.

19Concernant l’évolution du nombre de thèses dans le temps, la figure 2 objective une très nette augmentation des thèses soutenues par les infirmiers ces dix dernières années, en particulier depuis quatre ans. Notons que la première thèse soutenue en France, en psychologie à Lyon en 1976, est celle d’André Montesinos, l’un des premiers enseignants de l’EIEIS (1).

Figure 2

Évolution du nombre de thèses soutenues par des infirmiers en France, entre 1976 et 2019 (requêtes R1 à R5)

Figure 2

Évolution du nombre de thèses soutenues par des infirmiers en France, entre 1976 et 2019 (requêtes R1 à R5)

Répartition des thèses soutenues sur le territoire français

20La répartition géographique des thèses s’inscrit sur la quasi-totalité du territoire national (figure 3). Néanmoins, nous observons une centralisation sur trois grands pôles universitaires : Paris-Ile de France, Lyon et Aix-Marseille, totalisant à eux trois 80 thèses, soit 60 % de la production doctorale. Du fait de l’importance de l’offre de formation, les treize universités parisiennes et d’Ile-de-France sont représentées de manière importante et stable depuis l’origine, avec 50 thèses soutenues, soit 38 %.

Figure 3

Répartition des thèses soutenues par des infirmiers dans les universités françaises

Figure 3

Répartition des thèses soutenues par des infirmiers dans les universités françaises

21Le deuxième pôle universitaire est Lyon (universités Lyon 1 et Lyon 2), avec 16 thèses ; la particularité de ce pôle est le nombre élevé de thèses soutenues avant 2000 (8 sur les 16 thèses soutenues à Lyon, notamment dans la discipline psychologie avec 5 thèses). Nous notons en outre que sur les 16 thèses soutenues en France avant l’année 2000 (figure 4), 50 % émanent de Lyon. Il est probable que l’émulation suscitée à Lyon par l’EIEIS entre 1965 et 1995 ait fait émerger des engagements dans un parcours doctoral. La thèse de Poisson (1) en témoigne : un partenariat fructueux avait alors été instauré entre l’EIEIS et l’université de Lyon, ce qui a vraisemblablement encouragé certains enseignants ou étudiants de cette école à poursuivre dans cette voie.

Figure 4

Évolution du nombre de thèses soutenues par des infirmiers en France en fonction des disciplines, entre 1976 et 2019

Figure 4

Évolution du nombre de thèses soutenues par des infirmiers en France en fonction des disciplines, entre 1976 et 2019

22Le troisième pôle est l’université d’Aix-Marseille, avec 14 thèses. Contrairement à Lyon, les thèses soutenues à Aix-Marseille l’ont été plutôt depuis 2010 (dix thèses sur 14, soit 71 %). Nous remarquons que cette période correspond à la création du premier master en sciences infirmières (2012) en partenariat avec l’EHESP de Rennes. Nous notons également dans cette université la présence de Chantal Eymard, l’une des premières infirmières françaises habilitées à diriger des recherches.

23Nous observons en outre que ces trois grands pôles universitaires sont aussi de grands territoires hospitaliers de l’Assistance Publique : Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) et Hospices Civils de Lyon (HCL). Il est possible que ces grands hôpitaux publics aient favorisé une politique en faveur du développement de la recherche chez les infirmiers, soutenant ainsi leur engagement dans un parcours doctoral.

Les disciplines investies par les infirmiers et les thèmes de recherche

24Notre recensement objective une part très largement majoritaire faite aux disciplines du domaine des sciences humaines et sociales (84 %), alors que la part des sciences de la nature, en particulier les sciences biologiques et médicales, reste assez faible.

25Nous avons dans un premier temps repéré une certaine hétérogénéité des dénominations de la spécialité pour le domaine des sciences de la vie et de la santé, auquel se rattache notamment la médecine. En effet, nous trouvons dans cette discipline 19 thèses qualifiées de thèse en « santé publique », en « sciences de la santé », en « pathologie humaine » en « sciences biologiques et santé » et également une spécialité « recherche infirmière ». Cette dernière regroupe quatre thèses, soutenues entre 2014 et 2017 sous la direction de Monique Rothan-Tondeur (infirmière habilitée à diriger des recherches) et portées par l’école doctorale de santé publique de Paris 6. Pour des raisons de classement, nous choisissons de regrouper ces 19 thèses dans la catégorie « sciences de la santé - santé publique » du fait de leur adossement aux facultés de médecine. Nous notons que le nombre de ces thèses évolue de façon constante depuis 2010. Ces thèses portent sur des thèmes divers, tels que l’éducation thérapeutique du patient dans le contexte des maladies chroniques, les parcours de soins, les pratiques de soins, ou encore l’organisation des soins et le système de santé.

26Ensuite, ainsi que l’amorçait le recensement de Jovic et Isambart (5) en 2010, et comme le montre la figure 4, les sciences de l’éducation représentent une très large part des disciplines académiques investies par les infirmiers, avec au total 61 thèses soutenues dans ce domaine (soit 46 % du total des thèses), et dont près de 80 % ont été soutenues au cours de ces dix dernières années. Les thèmes traités mettent en évidence trois axes dominants ; nous retrouvons parmi ces travaux 33 thèses portant sur la formation ou l’apprentissage du métier d’infirmier (54 %), 18 portant sur les pratiques de soins, en particulier l’éducation à la santé (29 %), et huit orientées vers des thèmes tels que l’engagement, l’identité professionnelle ou la profession (13 %).

27Outre les sciences de l’éducation et les sciences de la santé, d’autres champs disciplinaires sont investis. C’est le cas depuis 2001 pour la philosophie et l’éthique (n = 13), représentant près de 10 % du corpus, avec, notamment, des thèses questionnant le sens du soin. La sociologie, qui a vu s’engager plusieurs infirmiers autour des années 2000, poursuit un développement relativement modeste avec 11 thèses au total, soit moins de 9 % du corpus. Des thèmes de recherche portant sur la profession ou sur des problématiques de santé liées à la maladie chronique, aux communautés, sont retrouvés. En revanche, la psychologie est assez peu investie ces dernières années, avec seulement deux thèses au cours de ces dix dernières années, alors que cette discipline avait attiré plusieurs doctorants dans les années 2000, comme nous l’avons vu supra. Ces premiers travaux étaient alors centrés sur la formation infirmière ou orientés vers le courant de la psychodynamique du travail.

28Enfin, certaines disciplines sont encore peu investies. C’est le cas avec les sciences de gestion ou le droit, alors même que les titulaires de doctorats sont souvent des cadres de santé ou des directeurs des soins, ainsi que l’avaient montré Jovic et Isambart (5). Les thèmes sont divers : rapports sociaux à l’hôpital, absentéisme, démarche qualité… Nous n’avons pas suffisamment d’éléments pour identifier, parmi les infirmiers titulaires de doctorats en sciences de gestion ou en droit, ceux qui exercent des fonctions de manager. Notons cependant l’émergence récente de sept thèses dans ces deux disciplines depuis 2010. Par ailleurs, les thèmes de la communication dans le soin ou dans la relation de travail sont particulièrement retrouvés depuis 2014, avec cinq thèses dans la jeune discipline des sciences de l’information et de la communication. Cependant, le faible nombre de ces thèses ne permet pas d’identifier des objets de recherche emblématiques dans ces disciplines.

Les méthodes d’investigation utilisées

29Le repérage de la méthodologie, et plus précisément des méthodes d’investigation utilisées dans la partie empirique de la thèse, a été possible la plupart du temps à la lecture du résumé. Ce dernier est en effet au fil du temps de plus en plus souvent structuré selon le format préconisé pour un résumé scientifique, tant dans les sciences de la vie et de la nature que dans les sciences humaines et sociales. Il s’agit du format IMRaD (Introduction ; Matériel et méthode ; Résultats and Discussion) qui tend à devenir une norme dans plusieurs disciplines. Pour de nombreux travaux plus anciens cependant, l’absence de structuration selon ce format rend plus complexe l’identification des éléments méthodologiques, en particulier l’identification du type d’étude, de l’outil d’investigation utilisé et de l’échantillon. Par ailleurs, ce format de résumé ne correspond pas nécessairement à la méthodologie de recherche utilisée pour des travaux se situant dans des disciplines comme l’histoire ou la philosophie.

30Pour notre corpus, parmi les 132 thèses identifiées, 19 ne proposaient pas de résumé. Parmi ces dernières, certaines, dont les plus anciennes, sont accessibles en ligne ; c’est le cas pour celles de Geneviève Charles, en 1977, et de Françoise Hortala, en 1978, publiées sur le site de l’université Lumière Lyon 2, ce qui permet de repérer le type d’étude réalisée. Parfois, malgré la présence d’un résumé, il a été nécessaire d’explorer l’introduction ou la partie méthodologique de la thèse elle-même pour trouver ces informations. Enfin, certaines thèses n’étaient pas accessibles en ligne. Nous ne sommes pas en mesure de repérer les outils d’enquête utilisés pour 29 thèses ; finalement, notre corpus se réduit à 103 thèses que nous regardons du point de vue de leur approche méthodologique.

31Concernant le paradigme de référence des thèses recensées, il est parfois difficile de l’identifier, mais nous pouvons admettre que le choix des disciplines oriente nécessairement les fondements épistémiques des travaux menés. Il est habituel de relier les sciences biologiques et médicales au paradigme postpositiviste, avec des recherches de type expérimental. C’est bien le cas ici, mais pourtant pas de façon systématique. Les sciences humaines et sociales s’ancrent plutôt dans le paradigme constructiviste, avec des études à visée compréhensive, ce qui n’exclut nullement des devis expérimentaux, même si c’est à la marge dans cet échantillon.

32D’après les données recueillies, les auteurs des thèses en sciences de la santé sont plutôt des infirmiers et non des cadres de santé. D’après les informations retrouvées, ces infirmiers entrent dans le parcours doctoral après un master en santé publique, en lien avec un exercice professionnel relatif à l’éducation thérapeutique du patient et/ou la coordination de parcours de soins, et/ou après avoir conduit ou participé à un programme de recherche. L’influence du paradigme dominant dans les sciences médicales peut orienter leurs choix méthodologiques.

33Concernant le type d’investigation, nous retrouvons parmi ces 103 thèses seulement 9 thèses faisant état d’un devis expérimental ; il s’agit de recherche interventionnelle ou de recherche-action, rendant compte de l’implémentation d’un protocole ou d’une intervention spécifique. Elles se situent pour quatre d’entre elles dans la discipline santé publique, ce qui ne surprend pas car ce type d’investigation est habituel dans ce domaine. Pour autant, des devis expérimentaux sont retrouvés dans trois autres thèses : une en sciences de l’éducation et deux en psychologie. Quatre de ces thèses prennent la forme de compilations d’articles issus d’une ou plusieurs études menées par leurs auteurs. Nous identifions parmi ces neuf thèses au moins deux recherches-action, autrement dit des recherches collaboratives associant le chercheur et les acteurs sur lesquels porte l’investigation. À titre d’exemple, la thèse de Valérie D’Ascia-Berger, en 2014, expérimente la coconstruction d’une stratégie pour implanter dans la pratique infirmière une échelle d’évaluation du risque de constipation du patient hospitalisé (9). Cette thèse est notamment adossée à l’un des premiers PHRI en 2010 (projet ERCoPH).

34Dans ce sous-corpus de 103 thèses, nous classons les outils d’investigation en 5 catégories, lesquelles distinguent différentes grandes techniques d’enquête, comme le précise la figure 5.

  • Le questionnaire est retrouvé dans 22 thèses (21 %) ; il est utilisé seul lorsqu’il s’agit d’études quantitatives, ou en complément d’investigations (généralement par entretien) dans des approches mixtes (combinant des méthodes qualitatives et quantitatives). Le questionnaire est l’outil d’investigation pour 13 thèses de sciences de l’éducation, cinq thèses de santé publique (dont deux des quatre thèses de spécialité recherche infirmière), deux thèses de psychologie, une thèse de sociologie et une thèse de sciences de l’information et de la communication.
  • Soixante-et-onze thèses utilisent l’entretien individuel pour recueillir les données de la recherche (69 % du sous-corpus). Il est retrouvé dans la plupart des disciplines, et en particulier dans 39 thèses en sciences de l’éducation, cinq en sciences de l’information et de la communication et quatre en sciences de gestion. Ces thèses se réclament d’une approche qualitative ou mixte. L’entretien est pratiqué sous différentes formes, dont la plus fréquente (66 %) est l’entretien semi-directif. Nous retrouvons aussi 15 études utilisant l’entretien compréhensif (21 %) (10). Plus spécifiquement, des entretiens biographiques sont utilisés notamment en sociologie et en sciences de l’éducation lorsqu’il est question d’étudier les trajectoires professionnelles des personnes ou les histoires de vie de patients. À partir de 2013, nous voyons apparaître d’autres types d’entretiens (12 %) issus des courants de la didactique professionnelle (11) et de la clinique de l’activité avec l’autoconfrontation et l’instruction au sosie (12, 13), ainsi que l’entretien d’explicitation (14). Ces outils sont utilisés principalement dans les thèses de sciences de l’éducation.
  • Six thèses utilisent les entretiens collectifs sous la forme de focus group ou d’entretiens d’autoconfrontation croisée (12). Les trois focus group sont généralement couplés à des questionnaires ou à des entretiens individuels (sciences de l’éducation).
  • Vingt-trois thèses font état d’études par observations directes, plutôt non participantes (22 %). Six auteurs se réclament d’une approche ethnographique croisant entretiens et observation participante (trois en sciences de l’éducation, une en sociologie, une en sciences de l’information et de la communication, et une en éthique).
  • Enfin, 45 thèses utilisent l’étude de documents (44 %). Ces derniers prennent différentes formes : archives, retranscriptions d’enregistrements audio, registres d’établissements de santé, données épidémiologiques, documents de travail des équipes de soins, etc. Ces documents servent de support à des études rétrospectives (c’est le cas en histoire, en sciences de gestion), à des études des champs sémantiques (en sciences de l’information et de la communication, ou en sciences de l’éducation). L’utilisation de la technique du récit ou du journal de bord est retrouvée dans 15 thèses (principalement en sciences de l’éducation) (14 %).

Figure 5

Outils d’investigation utilisés par les infirmiers dans leur recherche doctorale (sous-corpus de 103 thèses)

Figure 5

Outils d’investigation utilisés par les infirmiers dans leur recherche doctorale (sous-corpus de 103 thèses)

35Parmi ces 103 thèses, 49 auteurs utilisent deux à quatre outils d’investigation différents. Ces travaux combinent la plupart du temps des entretiens semi-directifs avec une autre technique dans une approche qualitative (journal de bord ou observation non participante) ou quantitative (questionnaire) selon une approche mixte.

36Au regard des résumés ou de certaines thèses, le matériau empirique issu des entretiens individuels ou de groupe est généralement traité selon une analyse thématique, permettant l’émergence de catégories conceptualisantes ou bien selon une approche phénoménologique herméneutique. Parfois, ces dernières années, le corpus est traité selon une méthode mixte, manuelle et informatique, grâce à l’utilisation de logiciels d’analyse lexicographique (Alceste©, IRaMuTeQ©, N-Vivo©). L’analyse lexicale, avec ces nouveaux outils, vient ainsi précéder, enrichir ou confirmer l’analyse thématique. Nous retrouvons cette mixité de traitement du verbatim dans dix cas.

Discussion

37Cette étude avait pour objectif de recenser les thèses produites par les infirmiers en France. Nous avons pu mettre au jour une prédominance de thèses se situant dans la catégorie des sciences humaines et sociales (sciences de l’éducation, philosophie et éthique, sociologie, psychologie…). Les approches méthodologiques sont principalement qualitatives, y compris dans les thèses en santé publique qui font état de devis mixtes, quantitatifs et qualitatifs, pour la plupart d’entre elles. Le recensement des thèses met en évidence une forte production doctorale dans la discipline des sciences de l’éducation chez les infirmières, notamment ces dix dernières années. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour expliquer ce fait.

38Premièrement, la réforme de la formation en 2009, et tout particulièrement le processus d’universitarisation en cours pour les études infirmières, a permis la construction de partenariats avec les universités. Cela a pu ouvrir des opportunités aux infirmiers, et plus spécifiquement pour les formateurs des IFSI. La discipline sciences de l’éducation représente en effet une voie propice à la production de savoirs sur l’enseignement des soins infirmiers. Probablement parce que les préoccupations scientifiques qui les traversent trouvent leur origine dans les mutations de l’appareil de formation, nous constatons la place importante de l’enseignement, de l’apprentissage du métier et des savoirs infirmiers comme objets de recherche dans la production doctorale des infirmiers dans cette discipline.

39Cependant, les sciences de l’éducation sont investies par les infirmiers depuis 1980, et les premiers titulaires de doctorat dans ce domaine étaient déjà des enseignants en soins infirmiers (Catherine Mordacq, Béatrice Walter, Michel Nadot, Chantal Eymard-Simonian). D’autres éléments peuvent alors expliquer l’investissement important de la discipline, en lien avec l’histoire même de cette dernière.

40En effet, la discipline des sciences de l’éducation est « jeune » (cinquante ans), ce qui implique des enjeux pour exister dans le paysage académique aux côtés des disciplines plus ancrées et stabilisées comme le sont la sociologie ou l’histoire. Ainsi, une discipline jeune doit pouvoir attirer des candidats au doctorat. La population des infirmiers (adultes en formation continue) peut représenter un vivier, avec un réservoir intéressant de candidats. Il n’est donc pas exclu qu’une offre de formation doctorale rencontre une demande accrue de qualification universitaire chez les infirmiers, au regard du processus d’universitarisation en cours car, comme le souligne Jovic : « Si des infirmières sont formées au niveau licence, on ne comprendrait pas que les professionnels exerçant dans les instituts de formation et/ou les secteurs de soins de santé, ne soient pas titulaires de masters et de doctorats » (15). Le même raisonnement pourrait s’appliquer au choix de la discipline des sciences de gestion pour des infirmiers cadres ou directeurs des soins. Mais leurs travaux sont trop peu nombreux pour pouvoir l’affirmer.

41Par ailleurs, la discipline des sciences de l’éducation est une discipline composite, alimentée par différents courants issus d’autres domaines tels que la psychologie et la sociologie. Ces différentes influences peuvent faire écho à une histoire professionnelle infirmière elle-même composite, nourrie à la fois par les sciences humaines et sociales et par les sciences biologiques et médicales. Outre le fait que les enseignants soient plutôt massivement représentés parmi les docteurs en sciences de l’éducation, les infirmiers ont peut-être trouvé au sein de cette discipline une perspective, des concepts et des méthodes qui ont fait sens en regard de leurs questionnements sur l’apprentissage du métier ou la dimension éducative des soins infirmiers.

42Par ailleurs, nos résultats montrent le développement récent mais constant des thèses en santé publique ces dernières années. Il apparaît, lorsque l’on consulte le parcours professionnel des auteurs, que ces infirmières s’engagent dans le doctorat à la suite d’un master en santé publique. En outre, certaines thèses s’appuient sur des PHRIP ou sur la contribution de leur auteur à un Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC). Il est possible que ces expériences de recherche constituent un tremplin pour un engagement dans un doctorat. Compte-tenu du nombre de PHRIP qui sont financés chaque année depuis 2010 (une vingtaine environ par an, toutes professions paramédicales confondues) (16), il y a là peut-être des opportunités pour que ces infirmières capitalisent ces expériences de recherche dans l’obtention d’un doctorat. L’institutionnalisation des sciences infirmières avec l’émergence d’infirmiers habilités à diriger des recherches pourra peut-être, dans les prochaines années, contribuer à orienter de futurs doctorants vers cette filière, surtout si les facultés de sciences de la santé intègrent des départements sciences infirmières, comme cela semble se dessiner aujourd’hui.

Limites de l’étude

43Le choix des mots-clés a probablement laissé dans l’ombre quelques thèses. Sans prétendre à l’exhaustivité, ce recensement permet néanmoins de faire un état des lieux de la production doctorale en dénombrant 132 thèses soutenues en France par des infirmiers ; il peut donc servir de référence à un moment clé de l’histoire des sciences infirmières en France, et être un point de départ pour d’autres recherches.

Perspectives de recherche

44Au-delà du recensement des travaux doctoraux d’infirmiers, ce travail rassemble des résultats qui pourraient être réinvestis et prolongés par une recherche qualitative de plus grande ampleur, visant à explorer les parcours et les opportunités qui ont permis l’engagement des infirmiers dans un doctorat, et comprendre les dynamiques individuelles qui président au choix de la discipline et des objets de recherche. Des entretiens biographiques ou compréhensifs pourraient alors être envisagés pour approcher les logiques soutenant le processus d’engagement en doctorat chez les infirmiers.

45Enfin, si nous avons pu établir que les auteurs de ces thèses étaient bien des infirmiers, nous n’avons pas recherché quelles étaient les fonctions occupées aujourd’hui par ces personnes. Il serait en effet intéressant d’explorer en quoi le fait d’être titulaire d’un doctorat a pu influencer les trajectoires professionnelles dans la suite de la carrière, notamment en termes de poste occupé et de responsabilités confiées, voire en termes d’entrée dans une carrière universitaire en tant qu’enseignant-chercheur.

Déclaration de conflit d’intérêts

46L’auteure déclare n’avoir aucun conflit d’intérêt.

Bibliographie

Références

  • 1
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  • 2
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  • 3
    Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, décret n° 2019-1107 du 30 octobre 2019 modifiant le décret n° 87-31 du 20 janvier 1987 relatif au Conseil national des universités pour les disciplines médicales, odontologiques et pharmaceutiques. [En ligne] [cité le 5 avril 2020]. Disponible : https://cutt.ly/1tDjBOx
  • 4
    Ministère des Solidarités et de la Santé, 2016, Feuille de route de la Grande conférence de santé. [En ligne]. [cité le 25 août 2020]. Disponible : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/11_02_2016_grande_conference_de_la_sante_-_feuille_de_route.pdf
  • 5
    Jovic L, Isambart G. Des infirmières docteurs en sciences ou doctorantes : état des lieux dans le contexte français. Rech Soins Infirm. 2010 Mar ;(100) :145-7.
  • 6
    Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Arrêté du 7 août 2006 relatif aux modalités de dépôt, de signalement, de reproduction, de diffusion et de conservation des thèses ou des travaux présentés en soutenance en vue du doctorat. [En ligne]. [cité le 12 février 2020]. Disponible : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000635069/2020-09-27/
  • 7
    Las Vergnas O. Méthode de repérage des thèses soutenues en 2014 et 2015 liées à la formation des adultes. Savoirs. 2016 ;(41) :97-111.
  • 8
    Paillé P. L’analyse par théorisation ancrée. Cahiers de recherche sociologique. 1994 ;(23) : 147-81.
  • 9
    D’Ascia-Berger V. Stratégie d’implantation d’une échelle d’évaluation du risque de constipation : approche éducative et collaborative. [Thèse de doctorat en sciences de l’éducation]. Aix-Marseille : Université Aix-Marseille ; 2014.
  • 10
    Kaufmann JP. L’entretien compréhensif. Paris, France : Nathan Universités. 1996.
  • 11
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  • 13
    Clot Y, Faïta D, Fernandez G, Scheller L. Les entretiens en autoconfrontation croisée : une méthode en clinique de l’activité. Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé. 2000 Winter ;2(1).
  • 14
    Vermersch P. L’entretien d’explicitation. Issy les Moulineaux, France : ESF éditeurs ; 1994.
  • 15
    Jovic L. Du Diplôme d’État d’infirmière au doctorat en sciences. Rech Soins Infirm. 2009 Sep ;(98) :4.
  • 16
    Ministère des Solidarités et de la Santé. PHRIP : résultats des appels à projets du programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale [En ligne] [cité le 25 mars 2020]. Disponible : https://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/recherche-et-innovation/l-innovation-et-la-recherche-clinique/appels-a-projets/article/les-projets-retenus

Mots-clés éditeurs : infirmiers, thèses de doctorat, sciences infirmières

Mise en ligne 17/12/2020

https://doi.org/10.3917/rsi.142.0086

Notes

  • [1]
    Lire partout infirmière et infirmier.
  • [2]
    Citons notamment les revues francophones Recherche en soins infirmiers et Revue francophone internationale de recherche infirmière.
  • [3]
    Entretien privé avec Ljiljana Jovic, mai 2018.
  • [4]
    « theses.fr » est une des applications du projet Portail des thèses confié à l’ABES en 2009 par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
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