Couverture de RSI_127

Article de revue

Description des conceptions de la spiritualité et des perceptions du rôle de l’infirmière chez les étudiantes en sciences infirmières quant à la prise en compte de la dimension spirituelle du patient

Pages 91 à 103

Notes

  • [1]
    Terme recommandé par l’Office québécois de la langue française pour l’expression anglaise « forward translation/back translation ».
  • [2]
    Il faut noter que pour cet énoncé, les résultats sont renversés à cause de la formulation négative de l’énoncé.
  • [3]
    Plusieurs sondages réalisés au Québec et au Canada depuis l’an 2000 indiquent qu’une proportion d’environ 20 % de la population adulte ne se réclame d’aucune affiliation religieuse. En 2014, un sondage réalisé au Québec indiquait même que ce pourcentage frôlait les 30 % chez les jeunes de 18 à 34 ans. Dans notre étude, la proportion de personnes sans affiliation religieuse était de 26 %.
  • [4]
    Un modèle cognitif d’apprentissage (MCA) est une description des étapes de développement d’une compétence et des apprentissages critiques qui jalonnent ce parcours de développement. Les étapes du MCA sont complémentaires et mutuellement exclusives, tandis que les apprentissages critiques sont des réorganisations cognitives des connaissances antérieures avec les connaissances acquises.(29)

Contexte

1Nous vivons dans une société multiculturelle où les personnes s’identifient à diverses affiliations culturelles et religieuses. Afin de respecter cette diversité, l’État fait valoir un système d’éducation qui repose sur le principe de la laïcité. Dans une société multiculturelle comme la nôtre, marquée par le pluralisme et la diversité des croyances, nous devons certainement nous poser des questions sur la façon dont nos institutions d’enseignement promeuvent l’apprentissage de notions en lien avec la spiritualité auprès des étudiantes en sciences infirmières.

2Au Québec, les établissements de santé étaient autrefois dirigés par des représentants d’une religion. À cette époque, la dimension des soins liés à la spiritualité était synonyme de soins tenant compte de la religion, ce qui ne répond plus aux besoins de notre société. Les besoins spirituels peuvent être présents chez tous les patients, qu’ils aient des croyances religieuses ou non (1).

3La profession infirmière souligne l’importance d’inclure la dimension spirituelle pour donner des soins globaux (2, 3). Il est accepté dans plusieurs écrits qu’il est de la responsabilité de l’infirmière de prendre en compte la spiritualité et les croyances religieuses de la personne pour prodiguer des soins holistiques (2, 4). La revue des écrits de McLeod (5) et celle de Koenig (6) soutiennent toutes deux que lorsque la personne est atteinte d’une maladie ou lors d’une situation de crise, de deuil ou de transition, la religion et la spiritualité peuvent apporter un grand réconfort. La recherche de sens dans l’expérience de santé peut certainement être bénéfique. Benner et Stoll (4) expliquent que la spiritualité a un impact sur le bien-être de la personne, sa qualité de vie et sa santé. L’étude de Vlasblom, Van Der Steen, Knol et Jochemsen (7) suggère que le patient se sent davantage soutenu par l’infirmière lorsque celle-ci explore la signification de la maladie.

4Dans la discipline infirmière, la religion et la spiritualité sont habituellement présentées comme des concepts distincts. Pépin et Cara (2) rapportent que ce fait favorise les soins spirituels prodigués par l’infirmière.

5« Le concept de la spiritualité englobe celui de la religion et ne faisant pas appel à une affiliation religieuse particulière, permet à l’infirmière une approche à la fois plus universelle et plus personnelle auprès des individus et des familles soignées » (2 p. 35).

6Les écrits rapportent diverses définitions de la spiritualité et des soins spirituels (5, 8). Selon Pike (9) ainsi que McSherry et Cash (10), le manque de précision dans la définition peut apporter de la confusion et avoir un impact négatif sur l’opérationnalisation des soins spirituels prodigués à la personne. Ces auteurs suggèrent qu’une définition claire de la spiritualité pour la profession faciliterait le rôle de l’infirmière dans la prise en compte de la dimension spirituelle dans les soins. Pour sa part, McLeod (5) soutient qu’une définition trop précise peut amener une rigidité et mettre des balises qui restreindraient les soins donnés dans ce domaine. Cette auteure poursuit en disant que le besoin de trouver une définition est davantage un besoin pour les chercheurs que pour les cliniciens.

7À la suite de leur révision des écrits sur le sujet, Pépin et Cara (2) résument les différentes dimensions concernant la spiritualité. Elles ont identifié une vision élargie du concept qui inclut quatre sphères : 1) la spiritualité comme un état, « une relation avec soi-même, les autres, l’environnement et ce qui est plus grand que soi (Dieu) » ; 2) la spiritualité correspondant à l’essence de la personne, laquelle est intrinsèque à l’être humain ; 3) la spiritualité vue comme la recherche du sens de la vie, des événements de la vie ainsi que la recherche d’une énergie créatrice, elle inclut les valeurs telles que l’amour, l’espoir et la beauté et 4) la spiritualité définie.

8Comme la transcendance et le dépassement de soi, il semble important d’avoir une définition de la spiritualité en sciences infirmières puisque cela aura un impact sur la pratique infirmière.

9Plusieurs défis sont rapportés par les écrits sur le sujet quant à l’intégration de la dimension spirituelle dans la pratique professionnelle. McSherry et Jamieson (11) soulignent que les infirmières ne croient pas avoir les compétences nécessaires pour prendre en compte la dimension spirituelle des personnes même si elles considèrent que cela fait partie de leur rôle. Selon Watson, « le rôle de l’infirmière consiste à accompagner la personne dans sa quête de sens afin de promouvoir une harmonie corps-âme-esprit » (2 p. 40).

10Plusieurs auteurs (12, 13, 14) soulignent que la dimension spirituelle est souvent négligée par les professions de la santé même si les infirmières reconnaissent la spiritualité comme une dimension qui doit être mise de l’avant dans les soins. Les infirmières expriment qu’elles manquent de connaissances sur ce concept. Pour Baldacchino (12), la spiritualité peut être vue comme la force qui donne une teinte aux interventions lors de l’intégration des concepts biopsychosociaux et religieux.

11L’étude de Lemmer (15) rapporte que peu de facultés de sciences infirmières définissent comment ils intègrent le concept de la spiritualité dans leur curriculum d’enseignement auprès des étudiantes infirmières. Cette étude a eu lieu aux États-Unis auprès de 132 programmes de baccalauréat. Meyer (16) suggère que les institutions publiques, dans le but de préserver la neutralité vis-à-vis de la religion et des croyances, ont éliminé les discussions sur la spiritualité puisque cela peut être perçu comme des discussions sur la religion. Les étudiantes qui se perçoivent comme étant spirituelles selon le questionnaire de Howden, Spirituality Assessement Scale (SAS), sont plus confortables à donner des soins qui touchent la dimension spirituelle. L’auteur rapporte que la spiritualité de l’étudiante a un impact positif sur la perception de ses habiletés à donner des soins qui touchent la spiritualité de la personne.

12La recherche de McSherry et Jamieson (11) auprès de 4 054 infirmières en Angleterre rapporte que la majorité des infirmières demande davantage de soutien et des lignes directrices pour se sentir confortable à prodiguer des soins qui touchent les besoins spirituels de la personne. Les infirmières ayant participé à l’étude de Carr (14) décrivent les soins spirituels comme fondamentaux au développement d’une relation de caring avec la personne. McBrien (17) suggère que l’augmentation de la technologie et de la charge de travail sont responsables du peu d’implication de l’infirmière dans cet aspect des soins. La complexité des interventions due aux progrès technologiques et scientifiques augmente le défi des programmes d’enseignement auprès des étudiantes infirmières, ce qui expliquerait en partie le peu d’attention que reçoit la dimension spirituelle (18). Hoffert, Henshaw, Mvududu (19) ont identifié d’après les écrits quatre obstacles majeurs à donner des soins spirituels, soit le peu d’enseignement sur le sujet dans les programmes de formation, l’inconfort de l’infirmière avec sa propre spiritualité, la confusion entre la religion et la spiritualité et l’ambiguïté associée à la signification de la spiritualité.

13Comme cela a été mentionné auparavant, les écrits soulignent qu’il est de la responsabilité de l’infirmière de donner des soins holistiques qui intègrent la dimension spirituelle (2, 20). L’infirmière reconnaît qu’intégrer la dimension spirituelle dans sa pratique fait partie de son rôle professionnel (13). Des études auprès d’étudiantes infirmières rapportent que celles-ci ne croient pas que leur programme de formation les prépare suffisamment à donner des soins qui touchent la dimension spirituelle de la personne (13, 21, 22). Lemmer (15) affirme la nécessité pour les programmes d’enseignement de revoir leur curriculum pour intégrer la dimension spirituelle.

14Dans l’optique à moyen terme d’améliorer la formation des étudiantes universitaires en sciences infirmières, il apparaît important de se pencher, dans un premier temps, sur les conceptions des étudiantes infirmières au 1er cycle universitaire sur la dimension spirituelle et sur leurs perceptions du rôle de l’infirmière dans ce domaine.

But de la recherche

15Décrire les conceptions de la spiritualité d’étudiantes d’un programme de 1er cycle en sciences infirmières, ainsi que leurs perceptions du rôle de l’infirmière dans la prise en compte de la dimension spirituelle du patient.

Méthodologie

Devis de recherche

16Il s’agit d’une recherche exploratoire quantitative transversale qui permet d’avoir un portrait de l’ensemble des étudiantes de 1ère, 2ème et 3ème année du programme de 1er cycle en sciences infirmières d’une Faculté des sciences infirmières située à Montréal (Québec, Canada).

Instruments de collecte de données

17Dans le but de connaître les différentes conceptions de la spiritualité des étudiantes, le questionnaire développé par McSherry, Draper et Kendrick (8) a été utilisé. Il s’agit du Spirituality and Spiritual Care Rating Scale (SSCRS). Ce questionnaire comprend 17 énoncés utilisant une échelle de Likert à cinq niveaux. Il explore divers aspects fondamentaux de la spiritualité. Les 17 énoncés furent subdivisés en cinq sous-échelles. La première sous-échelle se rapporte à la vision existentielle de la spiritualité, ces énoncés mesurent une vision de la conception large de la spiritualité tenant compte d’éléments existentiels tels que la recherche d’un sens à la vie, en particulier lors d’épisodes de maladie ou d’hospitalisation. La seconde sous-échelle, la spiritualité relationnelle, s’intéresse aux relations qui jouent un rôle dans la spiritualité. La troisième sous-échelle explore les croyances de la spiritualité religieuse qui nous renseigne sur les perceptions de la religion dans la dimension de la spiritualité. La quatrième sous-échelle tient en compte les valeurs morales et les attitudes. Le SSCRS comprend aussi l’exploration de la perception des soins spirituels qui mesurent la perception des soins personnalisés et comprend des éléments tels que l’importance de prendre du temps auprès de la personne, l’écoute, le respect de la dignité et les croyances religieuses. Il s’agit de la cinquième sous-échelle. Les concepteurs du SSCRS (8) soutiennent que celui-ci a montré un niveau acceptable de cohérence interne avec un alpha de Cronbach de 0.64. Depuis son développement, le SSCRS (version anglaise) a été utilisé dans plusieurs recherches (11, 23, 24, 25). Il a été aussi traduit en chinois (26) et en persan (27). Ce questionnaire est devenu un outil de référence dans l’étude de la spiritualité et des soins spirituels en sciences infirmières.

18Pour connaître la perception que les étudiantes ont de leurs habiletés à donner des soins spirituels, le questionnaire Students Survey of Spiritual Care (SSSC) a été utilisé. Le SSSC explore divers aspects des soins spirituels prodigués par les infirmières. Développé par Meyer (16), pour une recherche sur la formation des infirmières sur les soins spirituels, ce questionnaire comprend neuf affirmations auxquelles les étudiantes répondent en utilisant une échelle de Likert à six niveaux. Son concepteur ne donne pas beaucoup d’information sur les qualités psychométriques du SSSC, sauf pour le coefficient de fidélité de 0.84 (16). Les 9 énoncés du SSSC furent divisés en 3 sous-échelles. En premier la vision et l’importance de la spiritualité et les soins spirituels, en deuxième la perception d’être prête à prodiguer des soins spirituels et en dernier les habiletés à reconnaître la détresse spirituelle et les interventions à ce niveau. Les deux instruments ont été traduits en français en utilisant la méthode de la traduction/retraduction [1] qui consiste à faire traduire de l’anglais au français par un traducteur puis le résultat obtenu du français à l’anglais par un autre traducteur. Il ne reste, par la suite, aux chercheurs qu’à comparer les deux versions et à s’assurer de la validité culturelle des mots employés dans la version française.

19Un certificat d’éthique de la recherche auprès du Comité d’éthique de la recherche des sciences de la santé de l’Université a été obtenu. En tout premier lieu, les chercheurs ont demandé la permission aux professeurs responsables des cours pertinents d’aller présenter le projet de recherche aux étudiantes. Par la suite, l’assistante de recherche a contacté, par courriel, les étudiantes visées par l’étude, c’est-à-dire toutes les étudiantes inscrites au baccalauréat en sciences infirmières. L’anonymat, la confidentialité et la liberté de participer ont été assurés par l’utilisation d’un site internet externe de gestion des sondages en ligne.

Échantillonnage

20Une seule collecte de données a eu lieu en mai 2014. Elle était adressée aux étudiantes de 1ère, 2ème et 3ème année du programme de 1ère cycle en sciences infirmières. Le taux de réponse pour les trois années a été de 34.4 % soit 345 répondantes sur 1 058 étudiantes invitées à participer. Le tableau 1 présente le profil sociodémographique des répondantes.

Tableau 1

Description sociodémographique de l’échantillon*

Tableau 1
Dans vos études en sciences infirmières, êtes-vous ? En 1ère année 78 22,6 % En 2ème année 85 24,6 % En 3ème année 182 52,8 % À quel groupe d’âge appartenez-vous ? 20 à 25 ans 223 64,6 % 26 à 30 ans 52 15,1 % 31 à 35 ans 33 9,6 % 36 à 40 ans 21 6,1 % Plus de 40 ans 15 4,3 % Avez-vous de l’expérience de travail* comme infirmière ? Oui 122 35,4 % Non 223 64,6 % À quelle religion vous identifiez-vous ? Catholique 165 47,8 % Protestante 22 6,4 % Orthodoxe 15 4,3 % Juive 2 0,6 % Musulmane 25 7,2 % Aucune appartenance religieuse 90 26,1 % Religion S’identifie à une religion 229 66,4 % Ne s’identifie à aucune religion 90 26,1 % De quelle origine ethnique êtes-vous ? Québécoise 194 56,2 % Canadienne 11 3,2 % Haïtienne 19 5,5 % Latino-Américaine 11 3,2 % Européenne 22 6,4 % Asiatique 25 7,2 % Moyen-Orientale 8 2,3 % Africaine du Nord/Maghrébine 23 6,7 % Africaine (sub-saharienne) 21 6,1 %

Description sociodémographique de l’échantillon*

* Au Québec, il existe deux parcours de formation pour avoir accès à la profession infirmière. Certaines étudiantes sont déjà infirmières avant d’entreprendre des études universitaires, alors que d’autres ont accès à la profession seulement après ces mêmes études universitaires. Ce qui explique que certaines ont de l’expérience de travail comme infirmière.

Analyse des données

21Les analyses des données ont été réalisées avec le logiciel SPSS version 22 en utilisant le seuil de signification alpha de 5 %. Pour l’instrument de mesure SSCRS, nous avons regroupé les réponses pour ne garder que trois catégories, soit : 1) Désaccord (Tout à fait en désaccord et En désaccord) ; 2) Indécis ; et 3) D’accord (D’accord et Tout à fait d’accord). Pour les résultats de l’instrument du SSSC, nous avons regroupé les réponses pour ne garder que trois catégories, soit : 1) D’accord (Tout à fait d’accord et D’accord) ; 2) Indécis (Plutôt d’accord et Plutôt en désaccord) ; et 3) Désaccord (Désaccord et Tout à fait en désaccord).

22Dans un premier temps, nous avons voulu connaître la conception de la spiritualité et la perception du rôle de l’infirmière quant à la prise en compte de la dimension spirituelle chez les étudiantes pour les trois années ensemble. La description des réponses aux questions a été faite selon la fréquence suivant les catégories « désaccord, indécis et accord » suite au regroupement des catégories des échelles de Likert expliqué ci-dessus. En un deuxième temps, nous avons fait une analyse de variance (ANOVA) entre la première, la deuxième et la troisième année. Par la suite, nous avons fait des tests T de Students pour les variables dichotomiques Religion vs Aucune religion puis Québécois/Canadien vs Autres origines.

Résultats

Résultats pour l’ensemble des trois années

23L’analyse des réponses des étudiantes de la 1ère, 2ème et 3ème années confondues, permet de brosser un portrait global de la conception de la spiritualité et de la perception des soins spirituels pour l’ensemble des étudiantes ayant participé à l’étude. Le tableau 2, ci-dessous, présente la distribution de fréquences des réponses au SSCRS.

Tableau 2

Conception de la spiritualité et perception des soins spirituels par les étudiants des trois années (Questionnaire SSCRS)

Tableau 2
Énoncés Désaccord Indécis D’accord Vision existentielle de la spiritualité Je crois que la spiritualité est le fait de trouver une signification aux bonnes et aux mauvaises expériences de la vie. 8,5 % 9,3 % 82,2 % Je crois que la spiritualité est le fait d’être habité par un sentiment d’espoir dans la vie. 10,9 % 13,6 % 75,5 % Je crois que la spiritualité est une force qui unifie et qui permet de se sentir en paix avec soi-même et avec l’univers. 4,7 % 8,5 % 86,9 % Je crois que la spiritualité s’applique à des domaines tels les arts, la créativité et l’expression de soi. 5,5 % 9,6 % 84,9 % Relations interpersonnelles Je crois que la spiritualité se préoccupe du besoin de pardonner et d’être pardonné. 19,8 % 20,6 % 59,6 % Je crois que la spiritualité englobe les amitiés et les relations personnelles. 19,4 % 21,2 % 59,4 % Croyances en lien avec Dieu. Je crois que la spiritualité est uniquement liée au fait de fréquenter une église ou un lieu de culte. 95,1 % 1,7 % 3,2 % Je crois que la spiritualité ne concerne pas la croyance et la foi en Dieu ou en un Être suprême. 58,9 % 12,2 % 28,9 % Je crois que la spiritualité ne s’applique pas à la personne athée et agnostique. 86,4 % 8,7 % 4,9 % Valeurs morales, attitudes et comportements Je crois que la spiritualité est liée à la façon dont une personne mène sa vie ici et maintenant. 17,7 % 23,5 % 58,8 % Je crois que la spiritualité inclut les valeurs morales de l’être humain. 4,1 % 4,1 % 91,9 % Perception des soins spirituels Je crois que les infirmières prodiguent des soins spirituels lorsqu’elles organisent, à la demande du patient, une visite de l’intervenant en soins spirituels de l’hôpital ou d’un représentant de la religion du patient (prêtre, pasteur, rabbin, iman, etc.). 15,7 % 11,6 % 72,8 % Je crois que les infirmières prodiguent des soins spirituels lorsqu’elles font preuve de bonté, de sollicitude et d’entrain dans leur relation avec le patient. 21,4 % 12,8 % 65,8 % Je crois que les infirmières prodiguent des soins spirituels en passant du temps auprès du patient ainsi qu’en donnant du soutien et du réconfort, surtout pendant les périodes difficiles. 18,4 % 7,0 % 74,6 % Je crois que les infirmières prodiguent des soins spirituels en aidant le patient à trouver une signification et un sens à sa maladie. 7,2 % 7,5 % 85,2 % Je crois que les infirmières prodiguent des soins spirituels en écoutant les patients et en leur donnant du temps pour s’exprimer et apprivoiser leurs peurs, leurs angoisses et leurs difficultés. 14,2 % 7,2 % 78,6 %

Conception de la spiritualité et perception des soins spirituels par les étudiants des trois années (Questionnaire SSCRS)

24La lecture du tableau 2 permet de voir que pour plusieurs sous-échelles une forte majorité de participantes a montré son accord avec les énoncés regroupés dans la sous-échelle. Ainsi, il est possible d’affirmer qu’en ce qui concerne la vision existentielle de la spiritualité, une majorité de répondantes sont d’accord pour dire que la spiritualité est 1) le fait de trouver une signification aux bonnes et aux mauvaises expériences de la vie (82,2 %) ; 2) le fait d’être habité par un sentiment d’espoir dans la vie (75,5 %) ; 3) une force qui unifie et qui permet de se sentir en paix avec soi-même et avec l’univers (86,9 %) ; et 4) qu’elle s’applique à des domaines tels les arts, la créativité et l’expression de soi (84,9 %).

25En ce qui concerne la sous-échelle sur les croyances en lien avec Dieu, une forte majorité de répondantes (95,1 %) ne sont pas d’accord pour dire que la spiritualité est uniquement liée au fait de fréquenter une église ou un lieu de culte, ni pour dire qu’elle ne s’applique pas à la personne athée ou agnostique (86,4 %). Cependant, lorsque vient le temps de se prononcer sur le fait que la spiritualité ne concerne pas la croyance et la foi en Dieu ou en un Être suprême, la majorité (58,9 %) dit être en désaccord.

26Un phénomène semblable s’observe pour la sous-échelle concernant les relations interpersonnelles. Les deux énoncés regroupés dans cette sous-échelle obtiennent des scores presque identiques avec une faible majorité de 59 % en accord avec les énoncés, autour de 20 % d’indécis et presque autant en désaccord. Pour la sous-échelle portant sur les valeurs morales, les attitudes et les comportements, les résultats sont contrastés. Une première affirmation concernant le fait que la spiritualité inclut les valeurs morales de l’être humain obtient une majorité quasi écrasante de 91,9 % des participantes en accord avec cet énoncé. Par ailleurs, le deuxième énoncé de cette sous-échelle, liant la spiritualité à la façon dont une personne mène sa vie ici et maintenant, obtient des résultats plus nuancés avec une petite majorité de 58,8 % en accord avec l’énoncé, 23,5 % d’indécis et 17,7 % en désaccord.

27Finalement, la sous-échelle concernant la perception des soins spirituels nous indique que les étudiantes ayant participé à l’étude sont majoritairement d’accord pour dire que les infirmières prodiguent des soins spirituels lorsqu’elles 1) aident le patient à trouver une signification et un sens à sa maladie (85,2 %) ; 2) écoutent les patients et leur donnent du temps pour s’exprimer et apprivoiser leurs peurs, leurs angoisses et leurs difficultés (78,6 %) ; 3) passent du temps auprès du patient et leur donnent du soutien et du réconfort, surtout pendant les périodes difficiles (74,6 %) ; 4) organisent, à la demande du patient, une visite de l’intervenant en soins spirituels de l’hôpital ou d’un représentant de la religion du patient (72,8 %) et, finalement, 5) font preuve de bonté, de sollicitude et d’entrain dans leur relation avec le patient (65,8 %). Le tableau 3, pour sa part, présente les réponses au questionnaire SSSC pour les étudiantes des trois années du programme. Ces réponses nous renseignent sur leurs perceptions quant à leurs habiletés à prodiguer des soins spirituels.

Tableau 3

Perception des étudiantes des trois années de leurs habiletés à donner des soins spirituels (Questionnaire de SSSC)

Tableau 3
Affirmations Désaccord Indécis D’accord Vision/importance de la spiritualité Les soins spirituels constituent un élément essentiel des soins infirmiers holistiques. 3,5 % 25,9 % 70,6 % Le bien-être spirituel joue un rôle important dans la promotion de la santé. 3,5 % 26,0 % 70,5 % Je n’ai pas d’intérêt pour le thème de la spiritualité. 66,6 % 28,9 % 4,4 % Je crois que la spiritualité est un sujet personnel dont on ne devrait pas discuter avec le patient. 74,7 % 22,4 % 2,9 % Perception d’être prêt à prodiguer des soins spirituels Je possède des connaissances suffisantes pour mener une évaluation spirituelle. 27,3 % 59,3 % 13,4 % Je me sens adéquatement préparée à prodiguer des soins spirituels. 31,0 % 56,5 % 12,5 % Détresse spirituelle Je suis en mesure de reconnaître la détresse spirituelle. 19,7 % 59,4 % 20,9 % Je réponds à la détresse spirituelle en écoutant le patient et en me montrant intéressée par ce qu’il vit. 2,9 % 34,3 % 62,8 % Je réponds à la détresse spirituelle en demandant au patient et à la famille s’ils ont une pratique particulière pour exprimer leur spiritualité. 9,0 % 50,6 % 40,4 %

Perception des étudiantes des trois années de leurs habiletés à donner des soins spirituels (Questionnaire de SSSC)

28D’emblée, une majorité des répondantes (70,5 %) sont d’accord pour affirmer que les soins spirituels constituent un élément essentiel des soins infirmiers holistiques et que le bien-être spirituel joue un rôle important dans la promotion de la santé. Une majorité des répondantes (66.6 %) sont en désaccord pour dire qu’elles n’ont pas d’intérêt pour le thème de la spiritualité et (74,7 %) des participantes sont aussi en désaccord pour dire que la spiritualité est un sujet personnel dont on ne devrait pas discuter avec le patient.

29Par ailleurs, lorsqu’elles sont interrogées sur leur perception d’être prête à prodiguer des soins spirituels, c’est l’indécision qui domine. En effet, 59,3 % des répondantes sont indécises devant l’affirmation : Je possède des connaissances suffisantes pour mener une évaluation spirituelle, tandis que le même niveau d’indécision (56,5 %) est noté pour l’affirmation : Je me sens adéquatement préparée à prodiguer des soins spirituels. En ce qui concerne la dernière sous-échelle, celle abordant la question de la détresse spirituelle, c’est encore l’indécision qui domine. Les répondantes sont majoritairement indécises (59,4 %) lorsque vient le temps d’affirmer qu’elles se sentent en mesure de reconnaître la détresse spirituelle et, dans une proportion moindre (50,6 %) lorsqu’il s’agit d’identifier le fait de demander au patient et à la famille s’ils ont une pratique pour exprimer leur spiritualité comme une réponse à la détresse spirituelle. Il n’y a, dans cette sous-échelle, qu’un seul item qui recueille une majorité d’accord (62,8 %), celui qui affirme qu’une des réponses à la détresse spirituelle est d’écouter le patient et de se montrer intéressé par ce qu’il vit.

Variabilité selon les années

30Après avoir examiné les trois années d’études dans leur ensemble, nous avons fait des comparaisons entre les années en procédant à une analyse de variance (ANOVA). Pour le questionnaire SSCRS, un seul énoncé montre une différence statistiquement significative. Il s’agit d’un énoncé de la sous-échelle sur la vision existentielle de la spiritualité. Soit, celui qui affirme : Je crois que la spiritualité est le fait d’être habité par un sentiment d’espoir dans la vie. Les étudiantes de 2ème année sont d’accord à 86,7 % avec cet énoncé alors que celles de 1ère année sont d’accord seulement à 68,0 % et celles de 3ème à 73,5 % (F= 6,388, p < 0,002).

31Pour ce qui est du questionnaire SSSC, trois énoncés montrent une différence statistiquement significative et à chaque fois, ce sont les répondantes de 2ème année qui sont le plus en accord avec l’énoncé comparativement aux étudiantes de 1ère et 3ème années. Ainsi, pour l’énoncé : Je possède des connaissances suffisantes pour mener une évaluation spirituelle, les étudiantes de 2ème année ont répondu à 19,3 % être d’accord, comparativement à 10,4 % en 1ère année et 12 % en 3ème année (F=5,781, p<0,003). Pour les énoncés : Je suis en mesure de reconnaître la détresse spirituelle et Je réponds à la détresse spirituelle en demandant au patient et à la famille s’ils ont une pratique particulière pour exprimer leur spiritualité, ce même phénomène est observé. Ainsi, pour ce qui est de reconnaître la détresse spirituelle, les étudiantes de 2ème année sont d’accord à 27,4 % comparativement à 11,9 % en 1ère année et 19 % en 3ème année (F=5,609, p<0,004). Pour le dernier énoncé, les étudiantes de 2ème année sont d’accord à 56 % alors qu’en 1ère année le pourcentage d’accord est 32,5 % et de 36,6 % en 3ème année (F=8,620, p<0,000).

Variabilité selon la religion et l’origine ethnoculturelle

32Nous avons créé deux sous-groupes parmi les répondantes, soit celles qui déclarent une affiliation religieuse et celles qui ne déclarent aucune affiliation religieuse. Nous avons vérifié les écarts entre ces deux groupes en effectuant une série de tests t de Student. Les étudiantes qui déclarent une affiliation religieuse sont proportionnellement plus nombreuses à être d’accord avec plusieurs énoncés des deux instruments de mesure et ces différences sont statistiquement significatives. Le tableau 4 présente les résultats statistiquement significatifs de ces analyses selon l’appartenance religieuse déclarée.

Tableau 4

Comparaison des groupes « religion » vs « aucune religion » : différences statistiquement significatives

Tableau 4
Religion Aucune religion Désaccord Indécis Accord Désaccord Indécis Accord Questionnaire SSCRS Je crois que la spiritualité est une force qui unifie et qui permet de se sentir en paix avec soi-même et avec l’univers. 3,5 % 6,2 % 90,3 % 7,8 % 15,6 % 76,7 % p < 0, 001 Je crois que la spiritualité se préoccupe du besoin de pardonner et d’être pardonné. 18,3 % 19,7 % 62,0 % 28,1 % 25,8 % 46,1 % p < 0, 001 Je crois que la spiritualité ne concerne pas la croyance et la foi en Dieu ou en un Être suprême. 22,8 % 14,5 % 62,7 % 37,8 % 7,8 % 54,4 % p < 0,034 Je crois que la spiritualité inclut les valeurs morales de l’être humain. 3,9 % 2,6 % 93,4 % 5,6 % 7,8 % 86,7 % p < 0, 004 Questionnaire SSSC Les soins spirituels constituent un élément essentiel des soins infirmiers holistiques. 2,2 % 24,0 % 73,8 % 7,9 % 31,5 % 60,7 % p < 0, 000 Le bien-être spirituel joue un rôle important dans la promotion de la santé. 2,2 % 24,2 % 73,6 % 7,8 % 32,2 % 60,0 % p < 0, 003 Je n’ai pas d’intérêt pour le thème de la spiritualité. (R) 2,2 % 22,9 % 74,9 % 10,0 % 44,4 % 45,6 % p < 0, 000 Je possède des connaissances suffisantes pour mener une évaluation spirituelle. 25,8 % 58,1 % 16,2 % 33,3 % 61,1 % 5,6 % p < 0, 013 Je me sens adéquatement préparée à prodiguer des soins spirituels. 28,8 % 55,9 % 15,3 % 37,8 % 57,8 % 4,4 % p < 0, 001 Je suis en mesure de reconnaître la détresse spirituelle. 18,8 % 59,4 % 21,8 % 25,6 % 58,9 % 15,6 % p < 0, 018 Je réponds à la détresse spirituelle en écoutant le patient et en me montrant intéressé par ce qu’il vit. 2,7 % 33,6 % 63,7 % 4,4 % 40,0 % 55,6 % p < 0, 049

Comparaison des groupes « religion » vs « aucune religion » : différences statistiquement significatives

33Ainsi, les étudiantes du groupe avec une affiliation religieuse sont proportionnellement plus nombreuses à être en accord avec l’énoncé qui affirme que la spiritualité est une force qui unifie et qui permet de se sentir en paix avec soi-même et avec l’univers (90,3 % vs 76,7 %, p< 0,001), de même qu’avec l’énoncé qui soutient que la spiritualité inclut les valeurs morales de l’être humain (93,4 % vs 86,7 %, p< 0,004). Le même phénomène peut s’observer pour les affirmations suivantes : Je crois que la spiritualité se préoccupe du besoin de pardonner et d’être pardonné (62 % vs 46,1 %, p< 0,001) et Je crois que la spiritualité ne concerne pas la croyance et la foi en Dieu ou en un Être suprême (62,7 % vs 54,4 %, p< 0,034).

34Quant aux réponses au second questionnaire utilisé (SSSC), il présente lui aussi plusieurs différences entre le groupe d’étudiantes déclarant une affiliation religieuse et celles sans affiliation religieuse. Ainsi, dans le groupe avec une affiliation religieuse il y a proportionnellement plus d’étudiantes qui déclarent avoir un intérêt pour la spiritualité que dans le groupe sans affiliation [2] (74,9 % vs 45,6 %, p<0,000). De même, une différence semblable est observable en ce qui concerne les énoncés : Les soins spirituels constituent un élément essentiel des soins infirmiers holistiques (73,8 % vs 60,7 %, p<0,000) et Le bien-être spirituel joue un rôle important dans la promotion de la santé (73,6 % vs 60,0 %, p<0,003).

35Pour les trois énoncés suivants, même si ce sont les indécis qui sont les plus nombreux dans les deux groupes, il est possible d’observer que le groupe déclarant une affiliation religieuse est tout de même celui qui se déclare d’accord avec les énoncés dans une proportion significativement plus grande. C’est le cas pour l’énoncé Je possède des connaissances suffisantes pour mener une évaluation spirituelle (16,2 % vs 5,6 %, p<0,013) ; ainsi que pour : Je me sens adéquatement préparé à prodiguer des soins spirituels (15,3 % vs 4,4 %, p<0,001) et finalement pour : Je suis en mesure de reconnaître la détresse spirituelle (21,8 % vs 15,6 %, p<0,018). Le dernier énoncé, Je réponds à la détresse spirituelle en écoutant le patient et en me montrant intéressé par ce qu’il vit, montre également une différence entre les deux groupes (63,7 % vs 55,6 %, p<0,049) résultat qui, cependant, atteint tout juste le seuil de signification statistique fixé à 0,05.

36Lorsque nous analysons les réponses en tenant compte de l’origine ethnique, nous pouvons observer une différence statiquement significative à plusieurs énoncés. Le tableau 5 présente les analyses selon l’origine ethnique. Ainsi, le pourcentage des étudiants québécois/canadiens qui sont d’accord est significativement plus élevé que celui des étudiants d’autres origines ethniques pour trois énoncés, soit : Je crois que la spiritualité est le fait de trouver une signification aux bonnes et aux mauvaises expériences de la vie (87,8 % vs 74,8 %, p = 0,022).

Tableau 5

Comparaison des groupes « québécois/canadiens » versus « autres origines » : différences statistiquement significatives

Tableau 5
Québécois/Canadiens Autres origines Désaccord Indécis Accord Désaccord Indécis Accord Questionnaire SSCRS Je crois que la spiritualité est le fait de trouver une signification aux bonnes et aux mauvaises expériences de la vie 4,9 % 7,3 % 87,8 % 13,4 % 11,8 % 74,8 % p = 0,022 Je crois que la spiritualité est une force qui unifie et qui permet de se sentir en paix avec soi-même et avec l’univers 3,9 % 11,3 % 84,8 % 4,7 % 3,9 % 91,4 % p = 0,037 Je crois que la spiritualité ne s’applique pas à la personne athée et agnostique (R) 3,9 % 6,3 % 89,8 % 6,2 % 12,4 % 81,4 % p = 0,001 Questionnaire SSSC Le bien-être spirituel joue un rôle important dans la promotion de la santé 3,9 % 32,8 % 63,2 % 3,1 % 15,7 % 81,1 % p = 0,001 Je n’ai pas d’intérêt pour le thème de la spiritualité 75,5 % 21,6 % 2,9 % 72,9 % 24 % 3,1 % p < 0,000 Je possède des connaissances suffisantes pour mener une évaluation spirituelle 31,2 % 59,0 % 9,8 % 20,3 % 59,4 % 20,3 % p < 0,000 Je me sens adéquatement préparée à prodiguer des soins spirituels 36,1 % 56,1 % 7,8 % 22,5 % 56,6 % 20,9 % p < 0,000 Je suis en mesure de reconnaître la détresse spirituelle 20,5 % 62,4 % 17,1 % 17,8 % 54,3 % 27,9 % p = 0,021 Je réponds à la détresse spirituelle en écoutant le patient et en me montrant intéressée par ce qu’il vit 3,0 % 38,9 % 58,1 % 3,1 % 25,2 % 71,7 % p = 0,017 Je réponds à la détresse spirituelle en demandant au patient et à la famille s’ils ont une pratique particulière pour exprimer leur spiritualité 10,7 % 54,1 % 35,1 % 6,3 % 43,0 % 50,8 % p = 0,008

Comparaison des groupes « québécois/canadiens » versus « autres origines » : différences statistiquement significatives

37Je crois que la spiritualité ne s’applique pas à la personne athée et agnostique (R) (89,8 % vs 81,4 %, p = 0,001). Je n’ai pas d’intérêt pour le thème de la spiritualité (R) (75,5 % vs 72,9 %, p< 0,000).

38À l’inverse, pour les autres énoncés montrant une différence statistiquement significative, ce sont les étudiants d’origine ethnique autre qui montrent un pourcentage d’accord plus élevé que les étudiants québécois/canadiens. Ainsi, pour l’énoncé : Je crois que la spiritualité est une force qui unifie et qui permet de se sentir en paix avec soi-même et avec l’univers, les étudiants d’autres origines sont d’accord à 91,4 % contre seulement 84,8 % pour les québécois/canadiens (p= 0,037). Nous observons des résultats semblables pour l’énoncé : Le bien-être spirituel joue un rôle important dans la promotion de la santé (81,1 % vs 63,2 %, p = 0,001), ainsi que l’énoncé : Je réponds à la détresse spirituelle en écoutant le patient et en me montrant intéressé par ce qu’il vit (71,7 % vs 58,1 %, p = 0,017).

39Les quatre derniers énoncés montrant des résultats statistiquement significatifs aux test-t laissent beaucoup de place aux indécis, mais une fois encore les étudiants d’autres origines ethniques sont proportionnellement plus favorables aux énoncés que les étudiants québécois/canadiens, soit :

40Je réponds à la détresse spirituelle en demandant au patient et à la famille s’ils ont une pratique particulière pour exprimer leur spiritualité (50,8 % vs 35,1 %, p = 0,008).

41Je suis en mesure de reconnaître la détresse spirituelle (27,9 % vs 17,1 %, p = 0,021).

42Je possède des connaissances suffisantes pour mener une évaluation spirituelle (20,3 % vs 9,8 %, p<0,000).

43Je me sens adéquatement préparé à prodiguer des soins spirituels (20,9 % vs 7,8 %, p<0,000).

44L’analyse des données sociodémographiques nous révèle que les répondants québécois/canadiens s’identifient à une religion dans une proportion de 65 % et disent ne pas avoir de religion dans une proportion de 35 %. Pour leur part, les étudiantes d’origine culturelle autre que québécoise/canadienne s’identifient à une religion dans une proportion de 83 % et seulement 17 % d’entre elles disent n’appartenir à aucune religion. Conséquemment, il est fort probable que les résultats comparatifs selon l’affiliation religieuse et ceux selon l’origine ethnique soit en interaction et se contaminent les uns et les autres.

Discussion

45Avant de discuter les résultats de notre étude, nous aimerions souligner deux limites de celle-ci qui pourraient avoir un impact sur la portée de nos discussions. Il y a d’abord le taux de réponse de 34.4 % au questionnaire en ligne. Ce n’est pas tellement le nombre qui retient notre attention, mais le fait que nous n’avons aucune possibilité d’avoir un aperçu du profil des étudiantes qui ont refusé de participer à l’étude. Est-ce que ce refus est justifié par le fait que c’était la fin d’une longue année scolaire, par un manque d’intérêt envers la spiritualité, par un rejet des questions spirituelles ou religieuses ? Nous ne le saurons jamais et c’est bien dommage. Par contre, le profil des participantes correspond au profil des étudiantes de notre programme de 1er cycle quant à l’âge et à l’origine ethnique ainsi qu’en terme d’appartenance religieuse [3], ce qui nous permet de continuer le travail d’analyse en toute bonne foi malgré cette limite. La seconde limite est inhérente à la méthode de recherche utilisée. L’utilisation de questionnaires avec choix de réponses est un choix logique dans une recherche descriptive quantitative. La limite de ce choix est que nous n’obtenons de réponses qu’aux questions que nous posons. L’avantage de cette méthode est que nous pouvons comparer nos résultats avec ceux d’autres études sur le même sujet et utilisant l’un ou l’autre des questionnaires que nous avons utilisés. Le désavantage c’est que nous ne savons pas si certaines étudiantes auraient eu d’autres choses à nous dire sur la spiritualité et la prise en compte du spirituel dans les soins infirmiers. Nous reviendrons plus loin dans cet article avec la proposition d’autres recherches à faire qui utiliseront des approches qualitatives pour approfondir notre compréhension du phénomène. Ceci étant posé, nous allons tout de même discuter de nos résultats en laissant de côté pendant quelques pages ces limites.

46Pour structurer la discussion, nous allons d’abord examiner ce que nous pouvons souligner quant à la conception de la spiritualité qui ressort de l’analyse des réponses des étudiantes des trois années regroupées. Par la suite, nous ferons de même pour la perception du rôle des soins spirituels dans la pratique infirmière. Dans un deuxième temps, nous discuterons des analyses comparatives selon l’affiliation religieuse et l’origine ethnique de la même façon.

47Sheldrake (28), un éminent spécialiste des études en spiritualité, décrit la conception contemporaine de la spiritualité en soulignant quatre composantes essentielles, soulignant que la spiritualité contemporaine : 1) s’intéresse à la personne humaine selon une perspective holistique ; 2) elle est le lieu d’une recherche du sacré que celui-ci soit religieux ou non ; 3) elle est intimement liée à la recherche du sens de la vie et 4) à la recherche des valeurs fondamentales qui guident les choix de vie des personnes humaines. Il est intéressant de noter que cette description de la spiritualité contemporaine se retrouve dans les cinq énoncés qui ont obtenu les plus hauts pourcentages d’accord dans notre étude. En effet, les participantes à notre étude ont signifié leur accord dans une proportion allant de 75 à 91 % avec tous les énoncés de la sous-échelle présentant une vision existentielle de la spiritualité (trouver une signification aux expériences de la vie, être habité par un sentiment d’espoir, se sentir en paix avec soi-même, ouverture aux arts et à la créativité comme lieu de spiritualité) ainsi qu’à un autre énoncé abordant la spiritualité sous l’angle des valeurs morales de l’être humain. En ce sens, les étudiantes en sciences infirmières semblent imprégnées de la conception de la spiritualité qui influence notre culture occidentale contemporaine.

48De plus, Sheldrake (28) décrit également la séparation conceptuelle qu’il est possible d’observer depuis quelques décennies entre le spirituel et le religieux. Pour différentes raisons qu’il serait trop long d’explorer ici, de plus en plus les occidentaux s’identifient à la spiritualité lorsqu’ils parlent de leur quête des valeurs profondes et d’un sens à la vie, mais cette spiritualité est vue comme un phénomène séparé de la religion. Encore une fois, les résultats de notre étude vont dans le même sens. Les réponses aux trois énoncés regroupés dans la catégorie sur les croyances en lien avec Dieu permettent d’avoir un portrait nuancé de la conception des étudiantes en sciences infirmières sur ce thème. Elles sont en effet fortement en désaccord avec l’énoncé soutenant que la spiritualité est uniquement liée au fait de fréquenter une église tout en étant aussi en désaccord, quoique plus modestement, avec l’énoncé qui affirme que la spiritualité ne concerne pas la foi en Dieu ou en un être suprême. Finalement, elles sont aussi fortement en désaccord avec l’énoncé qui soutient que la spiritualité ne s’applique pas à la personne athée ou agnostique. Si on résume, pour les participantes à notre étude, la spiritualité ce n’est pas uniquement le fait de fréquenter une église, mais cela peut concerner la foi en Dieu tout en étant une réalité qui s’applique aussi aux personnes athées ou agnostiques. Comme précédemment, elles sont de plain-pied dans l’air du temps.

49De façon cohérente avec la conception de la spiritualité décrite précédemment, la perception du rôle de l’infirmière dans la prise en compte de la dimension spirituelle dans les soins montrent qu’une majorité importante des participantes des trois années du programme indiquent que les infirmières prodiguent des soins spirituels lorsqu’elles aident le patient à trouver une signification et un sens à sa maladie, qu’elles écoutent les patients et leur donnent du temps pour s’exprimer et apprivoiser leurs peurs, leurs angoisses et leurs difficultés, et qu’elles passent du temps auprès du patient et leur donnent du soutien et du réconfort, surtout pendant les périodes difficiles. À cela elles ajoutent, toujours avec une majorité confortable, que le bien-être spirituel joue un rôle important dans la promotion de la santé et que les soins spirituels sont un élément essentiel des soins infirmiers holistiques. Ces résultats vont dans la même direction que les écrits de Clarke (3) et de McEwen (13) sur les soins spirituels que devraient offrir les infirmières. Il faut cependant noter que les participantes à notre étude sont majoritairement indécises ou en désaccord en regard des énoncés qui concernent leur préparation à prodiguer des soins spirituels. Elles disent ne pas avoir les connaissances suffisantes pour faire une évaluation spirituelle, ne pas se sentir prêtes à prodiguer des soins spirituels et ne pas être en mesure de reconnaître une détresse spirituelle chez un patient. Ces résultats sont cohérents avec les écrits de Baldacchino (12), McEwen (13) et Carr (14) sur le manque de connaissances et de confort des infirmières lorsque vient le temps d’intervenir sur la dimension spirituelle des soins. Il faut cependant noter que malgré cette perception globalement négative des participantes de leur préparation à prodiguer des soins spirituels, les étudiantes de 2ème année se perçoivent comme détenant plus de connaissances pour mener une évaluation spirituelle, reconnaître une détresse spirituelle et intervenir en demandant si les patients ont une pratique particulière pour exprimer leur spiritualité que les étudiantes de 1ère et de 3ème année. Une explication possible de cette différence vient du fait qu’à la fin de la 2ème année, les étudiantes suivent un cours intensif sur les soins palliatifs et que ce cours intègre des ateliers visant le développement des habiletés d’accompagnement des personnes et familles en fin de vie. Ces ateliers abordent aussi la réflexion sur la signification de la mort et sur les dimensions spirituelles des soins palliatifs. Il semble donc qu’un seul cours abordant la spiritualité de façon plus spécifique puisse produire des apprentissages observables. Ces résultats renforcent notre projet global de rehaussement de la formation sur ces enjeux dans notre programme de 1er cycle.

50Nos résultats montrent aussi que les étudiantes qui identifient une affiliation religieuse sont significativement plus nombreuses à être d’accord avec plusieurs énoncés des deux instruments de mesure que celles du groupe sans affiliation religieuse. En effet, les étudiantes déclarant une affiliation religieuse sont nettement plus nombreuses à concevoir la spiritualité comme une force qui unifie et permet de se sentir en paix avec soi-même et avec l’univers, ainsi qu’à inclure dans la spiritualité les valeurs morales. Quant à leur perception des soins spirituels, elles considèrent dans une plus grande proportion que les soins spirituels sont essentiels dans une approche holistique des soins infirmiers tout en se sentant plus à l’aise de mener une évaluation spirituelle et de prodiguer des soins spirituels que les étudiantes sans affiliation religieuse. Ces résultats viennent appuyer l’étude de Meyer (2003) auprès d’étudiantes de 12 collèges, dont 6 publics et 6 d’affiliations religieuses démontrant une relation positive entre l’engagement religieux de l’étudiante et la spiritualité.

Les retombées cliniques

51Cette étude est une première étape d’un programme de recherche/action/formation qui vise à améliorer l’enseignement/apprentissage des soins spirituels chez les étudiantes de notre programme de 1er cycle en sciences infirmières. La prochaine étape consistera à mener une étude qualitative auprès d’un échantillon plus petit d’étudiantes afin d’explorer plus en profondeur leurs conceptions de la spiritualité et des soins spirituels. Une telle étude permettra de combler une limite de l’étude présentée dans cet article. En effet, lorsqu’on utilise des questionnaires avec un choix fermé, on obtient de l’information que sur les sujets qui sont soumis aux participantes. Avec une étude qualitative reposant sur des entretiens individuels semistructurés, les étudiantes auront la chance de s’exprimer sans contrainte sur la spiritualité. Il est alors possible d’obtenir une compréhension plus profonde du phénomène à l’étude et même de découvrir des perceptions sur la spiritualité encore peu documentées. À moyen terme, notre équipe vise à développer un modèle cognitif de l’apprentissage [4] des soins spirituels afin de guider plus spécifiquement l’enseignement/apprentissage de cette compétence.

52Une meilleure connaissance de la conception de la spiritualité et des perceptions du rôle de l’infirmière des étudiantes pour les soins spirituels permet de réaliser, comme dans l’étude de Lemmer (15), que le concept de la spiritualité doit être plus clairement défini dans le curriculum d’enseignement. Il est important que les soins spirituels soient inclus tout au long des trois ans du programme dans divers cours et non pas seulement lors du cours de soins palliatifs. Les résultats rappellent que l’approche holiste qui inclue nécessairement la spiritualité tout au long de la formation des infirmières fut consolidée dans le programme de notre faculté. Ainsi, l’intention est de proposer à la direction du programme de 1er cycle et aux collègues responsables d’autres cours du programme d’inclure un module d’apprentissage en lien avec la spiritualité dans différents cours. En particulier, des cours qui abordent des périodes de transition de vie importantes, notamment la naissance d’un enfant, un accident grave suivi d’une période intense de réadaptation, l’hébergement dans un établissement de soins de longue durée, etc. seraient tout indiqués pour inclure des éléments sur la spiritualité. Ces transitions sont souvent des moments où la spiritualité occupe plus de place dans la vie des patients et de leur famille. Il est inspirant de constater que les étudiantes ont répondu majoritairement être en accord que les soins spirituels font partie des soins infirmiers et du rôle de l’infirmière. La porte est ouverte et c’est aux enseignants d’entrer et de mettre en place des activités pédagogiques, les étudiantes semblent prêtes à les recevoir.

Conclusion

53Cette étude a permis de constater que les étudiantes infirmières ont une conception contemporaine de la spiritualité. Elle se définit, en termes d’expériences de la vie, de force qui unifie et qui permet de se sentir en paix ainsi que de créativité et d’expression de soi. Cette étude a aussi donné l’occasion d’explorer auprès des jeunes étudiantes si la dimension de la spiritualité est encore reconnue comme faisant partie de notre rôle d’infirmière. La grande majorité confirme qu’elles croient que la spiritualité constitue un élément essentiel des soins infirmiers holistiques.

Conflits d’intérêts

54Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts

Remerciements

Cette recherche a été subventionnée par la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal.

Bibliographie

Références

  • 1
    McSherry W. The principal component model : a model for advancing spirituality and spiritual care within nursing and health care practice. J Clin Nurs. 2006 Jul ;15(7) :905-17.
  • 2
    Pepin J, Cara C. La réappropriation de la dimension spirituelle en sciences infirmières. Théologiques. 2001 ;9(2) :33-46.
  • 3
    Clarke J, Spiritual care in everyday nursing practice. A new approach. Basingstoke, UK : Palgrave Macmillan ; 2013.
  • 4
    Benner Carson V, Stoll R. Spirituality : Defining the indefinable and reviewing its place in nursing. Dans : Benner Carson V, Koenig HG, directeurs. Spiritual Dimensions of Nursing Practice. West Conshohocken Pennsylvania : Templeton Foundation Press ; 2008. p. 3-33.
  • 5
    McLeod DL. Spirituality and Illness in Professional Literature. Dans : Wright L, directeur. Spirituality, Suffering, and Illness. Ideas for Healing. Philadelphia : FA Davis ; 2005. p. 63-107.
  • 6
    Koenig HG. Religion, Spirituality, and Health : Understanding the mechanisms. Dans : Benner Carson V, Koenig HG, directeurs. Spiritual Dimensions of Nursing Practice. West Conshohocken Pennsylvania : Templeton Foundation Press. 2008. p. 33-63.
  • 7
    Vlasblom JP, van der Steen JT, Knol DL, Jochemsen H. Effects of a spiritual care training for nurses. Nurse Educ Today. 2011 Nov ;31(8) :790-96.
  • 8
    McSherry W, Draper P, Kendrick D. The construct validity of a rating scale designed to assess spirituality and spiritual care. Int J Nurs Stud. 2002 Sep ;39(7) :723-34.
  • 9
    Pike J. Spirituality in nursing : A systematic review of the literature from 2006- 10. Br J Nurs. Br J Nurs. 2011 Jun 24-Jul 7 ;20(12) :743-9.
  • 10
    McSherry W, Cash K. The language of spirituality : An emerging taxonomy. Int J Nurs Stud. 2004 Feb ;41(2) :151-61.
  • 11
    McSherry W, Jamieson S. Nurses knowledge and attitudes. An online survey of nurses’ perceptions of spirituality and spiritual care. J Clin Nurs. 2011 Jun ;20(11-12) :1757-67.
  • 12
    Baldacchino DR. Teaching on the spiritual dimension in care to undergraduate nursing students : The content and teaching methods. Nurse Educ Today. 2008 Jul ;28(5) :550-62.
  • 13
    McEwen M. Spiritual nursing care : state of the art. Holist Nurs Pract. 2005 Jul-Aug ;19(4) :161-8.
  • 14
    Carr TJ. Facing Existential Realities : Exploring barriers and challenges to spiritual nursing care. Qual Health Res. 2010 Oct ;20(10) :1379-92.
  • 15
    Lemmer CM. Recognizing and caring for spiritual needs of clients. J Holist Nurs. 2005 Sep ;23(3) :310-22.
  • 16
    Meyer CI. How effectively are nurse educators preparing students to provide spiritual care ? Nurse Educ. 2003 Jul-Aug ;28(4) :185-90.
  • 17
    McBrien B. Emergency nurses, provision of spiritual care : A literature review. Br J Nurs. 2010 Jun 24-Jul 7 ;19(12) :768-73.
  • 18
    Wallace M, Campbell S, Grossman SC, Shea M, Lange W, Quell TT, et al. Integrating spirituality into undergraduate nursing curricula. Int J Nurs Educ Scholarsh. 2008 ;5 :Article10
  • 19
    Hoffert D, Henshaw C, Mvududu N. Enhancing the ability of nursing students to perform a spiritual assessment. Nurse Educ. 2007 Mar-Apr ;32(2) :66-72.
  • 20
    Cara C, Gauvin-Lepage J, Lefebvre H, Létourneau D, Alderson M, Larue C, et al. Le Modèle humaniste des soins infirmiers -UdeM : perspective novatrice et pragmatique. Rech Soins Infirm. 2016 Apr ;125(2) :20-31.
  • 21
    Tomasso CS, Beltrame IL, Lucchetti G. Knowledge and attitudes of nursing professors and students concerning the interface between spirituality, religiosity and health. Rev. Lat-Ame Enfermagem. 2011 Oct ;19(5) :1205-13.
  • 22
    Narayanasamy A. ASSET : A model for actioning spirituality and spiritual care education and training in nursing. Nurse Educ Today. 1999 May ;19(4) :274-85.
  • 23
    Lovanio K, Wallace M. Promoting spiritual knowledge and attitudes : a student nurse education project. Holist Nurs Pract. 2007 Jan-Feb ;21(1) :42-7.
  • 24
    McSherry W, Gretton M, Draper P, Watson R. The ethical basis of teaching spirituality and spiritual care : A survey of student nurses’ perceptions. Nurse Educ Today. 2008 Nov ;28(8) :1002-8.
  • 25
    Meredith W, O’Shea E. Perceptions of spirituality and spiritual care among older nursing home residents at the end of life. Holist Nurs Pract. 2007 Nov-Dec ;21(6) :285-9.
  • 26
    Wu LF, Liao YC, Yeh DC. Nursing Student Perceptions of Spirituality and Spiritual Care. J Nurs Res. 2012 Sep ;20(3) :219-27.
  • 27
    Fallahi Khoshknab M, Mazaheri M, Maddah SS, Rahgozar M. Validation and reliability test of Persian version of The Spirituality and Spiritual Care Rating Scale (SSCRS). J Clin Nurs. 2010 Oct ;19(19-20) :2939-41.
  • 28
    Sherldrake P. Spirituality. A brief history. Oxford : Wiley-Blacwell ; 2013.
  • 29
    Goudreau J, Boyer L, Létourneau D. Clinical Nursing Reasoning in Nursing Practice : A Cognitive Learning Model based on a Think Aloud Methodology. Quality Advancement in Nursing Education. 2014 Oct ;1(1) :1-18.

Notes

  • [1]
    Terme recommandé par l’Office québécois de la langue française pour l’expression anglaise « forward translation/back translation ».
  • [2]
    Il faut noter que pour cet énoncé, les résultats sont renversés à cause de la formulation négative de l’énoncé.
  • [3]
    Plusieurs sondages réalisés au Québec et au Canada depuis l’an 2000 indiquent qu’une proportion d’environ 20 % de la population adulte ne se réclame d’aucune affiliation religieuse. En 2014, un sondage réalisé au Québec indiquait même que ce pourcentage frôlait les 30 % chez les jeunes de 18 à 34 ans. Dans notre étude, la proportion de personnes sans affiliation religieuse était de 26 %.
  • [4]
    Un modèle cognitif d’apprentissage (MCA) est une description des étapes de développement d’une compétence et des apprentissages critiques qui jalonnent ce parcours de développement. Les étapes du MCA sont complémentaires et mutuellement exclusives, tandis que les apprentissages critiques sont des réorganisations cognitives des connaissances antérieures avec les connaissances acquises.(29)
bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Avec le soutien de

Retrouvez Cairn.info sur

18.97.9.173

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions