Couverture de RSI_113

Article de revue

État des connaissances sur l'expérience des couples lors de l'hospitalisation de la femme en raison d'une grossesse à risque élevé

Pages 76 à 85

Notes

  • [1]
    La dangerosité réfère ici à la sécurité maternelle et non fœtale (May, 1994) [17].

Introduction

1La prise en charge des femmes hospitalisées en raison d’une grossesse à risque élevé (GARE) ne cesse d’évoluer et est marquée par les avancées technologiques qui permettent, par le maintien à l’hôpital de la future mère, de prévenir la mortalité et la morbidité fœto-maternelle (Di Renzo, Roura, Facchinetti, Antsaklis, Breborowicz, Gratacos et al. 2011) [1] ; (Yudin, Schalkwyk, Van Eyk, 2009) [2]. Cette hospitalisation, souvent soudaine et d’une durée indéterminée, est nécessaire afin de bénéficier, entre autres, d’une surveillance médicale et infirmière étroite (Goulet, Gévry, Lemay, Gauthier, Lepage, Fraser et al. 2001) [3].

2Plusieurs lignes directrices ont été émises afin de guider la pratique médicale auprès des femmes présentant une GARE (Crane, 2003) [4] ; (Gagnon, 2009) [5] ; (Lim, Butt, Crane, 2011) [6] ; (Magee, Helewa, Moutquin et al. 2008) [7] ; (Oppenheimer, 2007) [8] ; (Van den Hof, Crane, 2001) [9] ; (Yudin, Schalkwyk, Van Eyk, 2009) [2]. Or, il semble que la pratique infirmière, n’ait pas suivi l’élan médical relatif au développement de nouvelles approches cliniques en ce domaine. Ainsi, des interventions infirmières mieux adaptées à ce contexte de soins tardent à émerger. Par ailleurs, tout comme dans la pratique médicale, il semble y avoir une focalisation des soins sur la santé maternelle, excluant, involontairement, le futur père de l’expérience d’hospitalisation en GARE (Hsieh, Kao, Gau, 2006) [10]. Cependant, certains auteurs suggèrent que les soins infirmiers aux femmes hospitalisées en GARE devraient adopter une vision plus systémique (Stringer, Brown, 2004) [11], car cela permettrait de considérer les besoins et la réalité non seulement de la femme enceinte, mais également celle de son conjoint. En effet, il est nécessaire de s’attarder à ces diverses réalités afin d’éventuellement adapter les soins infirmiers à ce contexte qui, à l’évidence, va au-delà de la femme hospitalisée. Ainsi, il est justifié de s’interroger et d’explorer l’expérience des couples vivant cette situation. Dans cette optique, un projet de recherche visant à explorer, dans une perspective systémique, l’expérience de couples dont la femme est hospitalisée en raison d’une GARE a été développé par le premier auteur de cet article, dans le cadre d’une recherche visant à postuler pour le grade de maîtrise.

3Cet article a pour but de présenter l’état actuel des connaissances sur l’expérience de couples dont la femme est hospitalisée en raison d’une GARE en la mettant en parallèle avec la pratique infirmière actuelle dans le contexte de pratique de l’auteure principale. Cette recension des écrits permet de mieux comprendre l’expérience de ces couples et de justifier la pertinence de mener d’autres études visant le développement des savoirs et des interventions infirmières en contexte de GARE.

État des connaissances

Méthode de recension des écrits

4La combinaison de diverses bases de données a permis la réalisation d’une recherche exhaustive sur l’expérience de couples en contexte d’hospitalisation en GARE. Les bases de données CINHAL, Familia, MEDLINE (Ovid) et PsyInfo (Ovid) ont été utilisées. Ces bases de données ont permis de consulter des écrits provenant de revues scientifiques francophones et anglophones. L’utilisation des mots-clés « hospitalisation, couple, famille, grossesse, grossesse à risque, grossesse à risque élevé, mère, père, future mère et futur père » a permis d’identifier plusieurs écrits scientifiques. Seuls les écrits pertinents, qui permettaient de mieux comprendre divers aspects relatifs à l’expérience de l’hospitalisation anténatale, selon une perspective maternelle, paternelle ou conjugale, ont été retenus. Les écrits publiés entre 1990 et 2012 ont été considérées dans la recherche documentaire. Les écrits les plus pertinents ont été regroupés et seront présentés selon les thèmes suivants : (a) donner un sens à l’hospitalisation anténatale ; (b) s’organiser pour faire face au danger ; (c) gérer le stress et l’anxiété suite à l’hospitalisation et (d) avoir besoin l’un de l’autre.

5Il importe de mentionner que les expériences maternelle et paternelle peuvent difficilement être abordées de façon mutuellement exclusive (Demalazière, Kremp, 2001) [12]. Cela implique que la plupart des écrits présentés discutent de liens entre les conjoints, même s’ils traitent initialement de l’expérience individuelle de la future mère ou du futur père. Pour cette raison, les thèmes discutés regroupent les expériences des futurs parents vers des idées communes aux deux conjoints, afin de mettre en relation leur expérience individuelle et l’expérience en tant que couple.

Donner un sens à l’hospitalisation anténatale

6D’entrée de jeu, la quête d’un sens à donner à la situation d’hospitalisation anténatale est rapportée par de nombreux auteurs (Barlow, Hainsworth, Thornton, 2008) [13] ; (Leichtentritt, Blumenthal, Elyassi, Rotmensch, 2005) [14] ; (Price, Lake, Breen, Carson, Guinn, O’Connor, 2007) [15] ; (White, McCorry, Scott-Heyes, Dempster, Manderson, 2008) [16]. Alors que cela soit davantage exprimé par les femmes, il n’est pas improbable que les futurs pères vivent une expérience similaire. En fait, la quête de sens réfère à la compréhension, voire l’incompréhension, de plusieurs aspects liés au contexte de soins et au diagnostic en soi.

7À ce sujet, l’étude qualitative descriptive transversale de Barlow et son équipe, 2008, [13], ayant eu lieu auprès de 12 femmes hospitalisées en raison d’une GARE, permet justement de saisir l’importance de la quête de sens tout au long de la situation. De façon générale, les participantes ont décrit l’hospitalisation anténatale comme un entremêlement de besoins d’information, de quête de sens et d’une forte remise en question quant aux motifs d’hospitalisation et de repos strict au lit. Certaines d’entre elles ont même associé la situation actuelle à des événements stressants vécus durant la grossesse. L’incompréhension dénoncée par ces femmes s’explique par la soudaineté et l’imprévisibilité de la GARE. Ceci amène donc les femmes à devoir rapidement attribuer une signification à ce qu’elles vivent, cherchant à mieux comprendre ce qui leur arrive. Il est à noter que ces résultats ne permettent pas de présenter le sens précis que les participantes donnaient à la situation. Néanmoins, la quête du sens et d’une meilleure compréhension du risque pour la santé fœto-maternelle était un élément central de l’expérience des femmes hospitalisées.

8En fait, étant confrontées à un risque pour leur santé et/ ou celle de leur enfant à naître, les femmes enceintes sont partagées entre leur propre bien-être et celui de leur enfant (Leichtentritt, Blumenthal, Elyassi, Rotmensch, 2005) [14]. Dans l’étude phénoménologique de Leichtentritt et son équipe, 2005, [14], qui se sont penchés sur l’expérience de 17 femmes hospitalisées en raison d’une GARE, cinq thèmes, présentant les principaux enjeux exprimés, sont identifiés : le désir de la maternité, le sens personnel et social de la famille, le deuil de l’expérience normale de la vie et de la grossesse, les besoins maternels versus les besoins de l’enfant et enfin, les sources de stress et les forces. Ces thèmes approfondissent la notion de quête de sens et d’ambivalence quant aux sentiments ressentis par les femmes enceintes. Par exemple, le désir de poursuivre la grossesse pour prévenir notamment la prématurité était contradictoire avec le désir que tout ce chamboulement et ce stress constant cessent au plus vite. Cela n’est qu’un des nombreux exemples illustrant des sentiments contradictoires, souvent liés au bien-être fœto-maternel. En ce sens, il semble que la compréhension de la situation soit fonction de la signification que chaque femme attribue à son propre bien-être et à celui de son futur enfant.

9La perception du risque et du sens donné à la situation sont également discutés par White et son équipe, 2008, [16], qui ont réalisé une étude descriptive corrélationnelle permettant de clarifier certains liens entre la perception de risques liés à la situation de santé, les stratégies d’adaptation employées et l’attachement fœto-maternel durant cette période. Leurs résultats indiquent qu’il semble que certaines stratégies d’adaptation, comme l’emploi de stratégies de résolution de problèmes, étaient favorables autant à l’intensité de l’attachement mère-fœtus qu’à la diminution de la perception du risque. En revanche, le stress et l’anxiété étaient des réponses pouvant accentuer la perception de la gravité de la situation (chez la femme). Face à ces résultats, White et son équipe, 2008, [16] reconnaissent la complexité de l’événement et recommandent d’explorer plus en profondeur le sujet. Cela pourrait permettre de mieux comprendre la façon dont le contexte et les relations entre les individus affectent le sens que les femmes accordent à la situation, alors que les liens entre ces éléments demeurent imprécis.

10Jusqu’alors, il semble que la quête de sens, prenant la forme d’une quête spirituelle, soit un incontournable en contexte d’hospitalisation anténatale. Il est même possible que cela soit une façon de faire face aux impondérables de la situation. Price et ses collaborateurs, 2007, [15] ont exploré l’aspect spirituel lié à l’expérience de femmes hospitalisées en raison d’une complication de grossesse. Une analyse thématique a permis de faire ressortir divers thèmes, semblant regroupés les résultats des écrits jusqu’alors discutés. En fait, les 12 participantes ont décrit la GARE comme un challenge. Ce dernier était associé à la recherche d’un sens à donner à la situation d’hospitalisation et du même coup à la recherche et l’adoption de stratégies d’adaptation variées. Une des principales stratégies employées était la sollicitation du soutien d’un proche. C’est surtout en l’absence de cette ressource que plusieurs femmes se sont tournées vers la spiritualité pour atténuer certains sentiments. Il importe de ne pas négliger cet aspect de l’expérience de femmes vivant une hospitalisation en raison d’une GARE, puisque Price et son équipe, 2007, [15] suggèrent que la spiritualité peut être une stratégie d’adaptation très efficace. Considérant le fait qu’un proche ne peut pas toujours être présent durant l’hospitalisation, cette stratégie est d’autant plus précieuse. Price et ses collaborateurs, 2007, [15] avancent même qu’une approche holistique, incluant l’exploration du sens donné à l’hospitalisation, pourrait éventuellement réduire les risques pour la santé fœto-maternelle et familiale.

11Néanmoins, il est surprenant de constater qu’aucun écrit n’aborde la quête de sens chez le futur père. Devant ce constat il est possible de s’interroger : serait-il possible que la compréhension de la situation ne soit pas un enjeu majeur pour les hommes ? Ou bien cela aurait-il été exprimé autrement par ces derniers ? Dans un autre ordre d’idées, le type de recherche et de méthodes de recherche sur le phénomène pourraient également expliquer cette absence dans la littérature. Par exemple, il est judicieux de réfléchir à l’orientation des questions de recherche et aux intérêts des chercheurs ayant mené ce genre d’études. Leur position épistémologique pourrait, par exemple, les amener à ne considérer que l’expérience de la femme sans s’intéresser aux diverses réalités des personnes touchées par l’hospitalisation anténatale afin de comprendre le sens de l’hospitalisation. Dans une perspective plus large, il est également possible que ces résultats de recherche soient le fruit d’un phénomène social, où l’intérêt est porté sur la femme enceinte comme c’est le cas pour la pratique infirmière et médicale.

S’organiser pour faire face au danger

12Dans les écrits consultés, la réorganisation et l’inquiétude liée à la dangerosité [1] de la situation d’hospitalisation sont abordées par les futurs pères, plutôt que par les femmes enceintes. Quoique ces dernières soient les premières personnes touchées par les risques physiques, ce sont les hommes qui se sont exprimés à cet effet. Ainsi, alors que les futures mères sont ambivalentes quant au bien-être fœto-maternel, il semble que les futurs pères tendent plutôt à privilégier la santé et la sécurité maternelle.

13Afin de mieux comprendre cette notion de dangerosité telle qu’exprimée par les futurs pères, May, 1994, [17] a réalisé une théorisation ancrée portant sur la description de l’expérience de futurs pères face à l’hospitalisation anténatale de leur conjointe en raison d’une menace de travail pré-terme. Quoique cette étude ne visait pas à traiter spécifiquement des inquiétudes de ces derniers pour leur conjointe, les résultats focalisent surtout sur ce point. D’abord, May, 1994, [17] rapporte que la GARE est un choc pour les futurs pères, lesquels s’attendaient à vivre une grossesse dite normale. Il est à noter que la combinaison d’une GARE au contexte périnatal préexistant crée une crise situationnelle chez le futur père (Ustunsoz, Guvenc, Akyuz, Oflaz, 2010) [18]. En fait, cela accentue sa réorganisation psychologique (Genesoni, Tallandini, 2010) [19], initialement très importante même en contexte d’une grossesse sans complication.

14Une fois le choc initial passé, les hommes tentent de se réorganiser afin de s’adapter à la situation. C’est alors que l’inquiétude constante pour la sécurité maternelle les amène à vivre une détresse psychologique. Quant à l’inquiétude pour l’enfant à naître, il importe de souligner que le fait de vivre une GARE, mis à part le contexte d’hospitalisation, perturbe l’attachement paternel en raison de l’imprévisibilité de la tournure des événements (Ustunsoz, Guvenc, Akyuz, Oflaz, 2010) [18]. Cela pourrait expliquer, en partie, pourquoi les hommes focalisent plutôt sur la santé maternelle.

15L’inquiétude et l’importance de la réorganisation précipitée est également rapportée par Hsieh et son équipe, 2006, [10], qui ont réalisé une étude phénoménologique sur l’expérience de six futurs pères nullipares dont la conjointe subissait une tocolyse en raison d’un travail prématuré. En fait, Hsieh et ses collaborateurs, 2006, [10], mentionnent que suite à la confusion initiale, les pères cherchent à se préparer à ce qui pourrait suivre. La quête d’information est l’une des stratégies privilégiées. Néanmoins, les participants ont accusé un manque d’informations reçues de la part des professionnels de la santé. Cela suggère un besoin d’être informé lors de l’épisode de soins et le peu d’attention que les infirmières semblent accorder aux futurs pères. Il semble que ce besoin d’information soit légitime, puisque cela pourrait faciliter la réorganisation paternelle, voire atténuer la perception de dangerosité.

16En somme, les futurs pères semblent, tout comme leurs conjointes hospitalisées, vivre des sentiments contradictoires. De plus, ceux-ci tendent à utiliser des stratégies d’adaptation actives, telle que la quête d’information (Hsieh, Kao, Gau, 2006) [10], dans le but de faire face à toute éventualité. Néanmoins, le peu d’écrits traitant du sujet ne permet pas de comprendre de façon globale et contextuelle l’expérience des futurs pères.

17Il importe de souligner que la recension des écrits n’a permis d’identifier que deux études portant sur l’expérience des futurs pères en contexte d’hospitalisation anténatale. Il est intéressant de constater que ces deux études (Hsieh, Kao, Gau, 2006) [10] ; (May, 1994) [17] présentent des résultats très similaires. Malgré tout, le peu d’information disponible sur la réorganisation familiale, financière et domestique est étonnant. Alors que l’expérience clinique de l’auteure principale auprès de cette clientèle porte à croire que les hommes font face à l’impact organisationnel majeur de l’hospitalisation de leur conjointe, la nécessité d’explorer le sujet plus en profondeur est évidente. En effet, cela porte à croire qu’il y a un manque de connaissances relatif au contexte global d’hospitalisation et à l’expérience des diverses personnes touchées.

Gérer le stress et l’anxiété suite à l’hospitalisation

18Le stress et l’anxiété constituent une expérience commune aux deux parents, en situation d’hospitalisation en raison d’une GARE, quoique ces sujets aient été davantage explorés selon une perspective maternelle. En ce sens, une meilleure compréhension du contexte global d’hospitalisation permettrait de clarifier l’origine et l’impact du stress sur le couple.

19En ce sens, Mackey et Boyle, 2000, [20], ont mené une étude qualitative descriptive traitant de la façon dont des femmes décrivent leur expérience d’hospitalisation en raison d’une menace de travail avant terme. Étant toutes soumises au repos strict au lit, les 14 participantes ont rapporté que l’hospitalisation engendrait diverses sources d’anxiété, telles que des problèmes familiaux liés à l’accomplissement des rôles jusqu’alors attribués à la femme enceinte et une relation conjugale tendue, illustrant la réorganisation familiale requise face à l’hospitalisation anténatale. (Mackey, Boyle, 2000) [20]. À titre d’exemple, l’isolement social lié au maintien à l’hôpital diminuerait la capacité à exercer un contrôle sur la situation d’hospitalisation, accentuant ainsi le stress qui en découle. Il ressort aussi de cette étude que les femmes associent la situation d’hospitalisation au stress vécu avant l’événement. Par exemple, les femmes croient que la GARE pourrait être une conséquence du mode de vie chargé de la femme enceinte. En parallèle, le stress demeurerait omniprésent tout au long de l’hospitalisation, parfois potentialisé par l’évolution défavorable de la grossesse ou le peu de soutien reçu de l’entourage immédiat (Mackey, Boyle, 2000) [20]. De plus, l’hospitalisation en elle-même et la restriction des activités (parfois très stricte) constituent d’autres facteurs de stress importants mentionnés par les femmes hospitalisées en raison d’une GARE (Chuang, Lin, Cheng, Chen, Wu, Chang, 2011) [21].

20Le stress peut également avoir un impact sur le bien-être de la femme enceinte. En effet, il est rapporté que le stress, le manque de contrôle et les sacrifices physiques et personnels encourus expliqueraient en partie la détresse psychologique rapportée par la future mère (Dulude, Bélanger, Wright, Sabourin, 2002) [22].

21Afin de mieux comprendre, plus précisément, ces liens relatifs au stress ressenti et à l’hospitalisation anténatale, Polomeno, 2001, [23] a réalisé une étude corrélationnelle portant sur la relation conjugale, la perception du stress chez l’autre partenaire et le stress ressenti, chez des couples dont la femme est hospitalisée en raison d’une GARE. Cette étude permet d’établir un lien entre le niveau de stress rapporté et la qualité du soutien reçu de la part du partenaire, tant chez la femme enceinte que chez le conjoint. À titre d’exemple, l’appui du conjoint serait une source de soutien majeur pour la femme enceinte. Cela influencerait la perception que la GARE constitue une menace pour la femme. La relation conjugale semble donc être un élément important à considérer, en contexte d’hospitalisation anténatale. Ceci sera justement abordé dans la section suivante.

Avoir besoin l’un de l’autre

22Le couple semble être le principal système touché par l’hospitalisation de la femme en raison d’une GARE. Malgré cela, très peu d’études ont abordé l’expérience de couples dont la femme est hospitalisée en raison d’une GARE. En fait, seulement deux études ont été identifiées lors de cette recension (Dulude, Bélanger, Wright, Sabourin, 2002) [22] ; (Polomeno, 2001) [23]. Il importe de souligner que ces études n’ont pas adopté une perspective systémique et donc que la complexité de l’évolution de la relation conjugale face à une hospitalisation anténatale demeure à clarifier.

23L’importance de s’intéresser aux couples plutôt qu’aux individus s’illustre, entre autres, par la réciprocité du besoin de soutien mutuel entre les partenaires. En effet, chez la femme enceinte, le soutien du conjoint lors de l’hospitalisation est souligné par Barlow et ses collaborateurs, 2008, [13] comme étant une ressource très utile. En revanche, peu d’information est donnée sur ce que les auteurs entendent par soutien, quoiqu’ils laissent sous-entendre que le soutien conjugal pourrait faciliter l’ajustement au stress. Il est possible que ce soutien soit surtout émotionnel, alors qu’il est établi que cela aide la future mère à composer avec les événements (Demalazière, Kremp, 2001) [12] ; (Ustunsoz, Guvenc, Akyuz, Oflaz, 2010) [18]. En effet, la relation de la femme enceinte avec son conjoint et son réseau de soutien, de même que la comparaison avec les autres femmes hospitalisées, sont des moyens aidant à donner un sens à l’hospitalisation anténatale (Barlow, Hainsworth, Thornton, 2008) [13]. Par exemple, les femmes pensant avoir un bon réseau de soutien auraient tendance à avoir plus d’espoir quant à l’évolution de la grossesse.

24Néanmoins, une étude corrélationnelle quantitative a examiné les effets d’une GARE sur le bien-être psychologique et sur l’ajustement conjugal des futurs parents (Dulude, Bélanger, Wright, Sabourin, 2002) [22]. Bien que les auteurs aient abordé l’expérience de couples, il importe de mentionner qu’ils tendent à les séparer lors de leur analyse. Par exemple, les auteurs rapportent que chez le futur père, l’ajustement conjugal et la réorganisation seraient liés au soutien reçu par la conjointe. Toutefois, l’absence de cette dernière lors d’une hospitalisation en raison d’une GARE perturbe cette transition, d’où le risque de détresse psychologique. Puisqu’il a été démontré qu’une réorganisation majeure survenait chez les hommes (Hsieh, Kao, Gau, 2006) [10] ; (May, 1994) [17], la disponibilité physique et psychologique de la femme enceinte est de grande importance pour faciliter l’adaptation à la situation. De fait, selon Polomeno, 2001, [23], il est même suggéré qu’une relation conjugale de qualité, constituant une source de soutien et d’intimité non négligeable, puisse atténuer le stress ressenti chez les deux partenaires.

25En résumé, un lien important est établi entre l’expérience de la femme enceinte et l’expérience de son conjoint, les deux vivant une hospitalisation en raison d’une GARE. Cela s’observe tant sur le plan du bien-être psychologique des futurs parents (Dulude, Bélanger, Wright, Sabourin, 2002) [22] que sur le plan du niveau de stress ressenti chez le couple et chez chacun des partenaires (Polomeno, 2001) [23] ; (Ustunsov, Guvenc, Akyuz, Oflaz, 2010) [18]. Il importe toutefois que le contexte interne (Polomeno, 2001) [23], c’est-à-dire les relations entre les individus, le milieu d’hospitalisation et l’environnement soient pris en compte afin de comprendre la complexité des liens et des interactions entre les futurs parents. En ce sens, il est légitime de ne pas négliger l’impact des nombreuses interactions entre les systèmes en place.

Réflexions

Orientations pour la recherche et la pratique infirmière

26Cette recension des écrits a permis de réfléchir à la façon dont l’expérience de couples vivant une hospitalisation anténatale a été explorée jusqu’à maintenant. Cela explique que la réflexion suite à cette recension des écrits portera principalement sur la nature du phénomène à l’étude. À la lumière des écrits consultés, plusieurs pistes de réflexions ont été soulignées. Ceci amène les auteurs à recommander l’adoption d’une perspective systémique constructiviste pour tenter de mieux comprendre la nature du phénomène autant sur le plan de la recherche que de la pratique infirmière. Il y sera démontré que l’adoption d’une telle perspective théorique, et en contexte de recherche et en contexte d’hospitalisation de la femme en raison d’une GARE, est devenue incontournable. Cela permettra, d’abord, de mieux saisir la complexité de l’expérience des couples touchés par cette situation pour ensuite aider au développement d’une pratique infirmière prenant en compte la situation de façon globale plutôt qu’individuelle.

Développement de la recherche autour de l’expérience des couples lors de l’hospitalisation de la femme en raison d’une grossesse à risque élevé

Adopter une épistémologie constructiviste

27Tel que discuté précédemment, il est possible que les études jusqu’ici recensées soient influencées par le cadre épistémologique des chercheurs. À la lumière des connaissances actuelles sur l’expérience de couples dont la femme est hospitalisée en raison d’une GARE, il paraît judicieux de considérer le développement des savoirs selon une épistémologie constructiviste.

28Une épistémologie constructiviste conçoit que chacun possède sa propre vision d’une situation (Guba, Lincoln, 1994) [24]. Celle-ci est construite à l’aide des expériences passées d’un individu et de son contexte actuel. En lien avec l’expérience de couples, la façon dont chaque membre du couple vit la situation d’hospitalisation est un construit unique (Levy, 1994) [25]. Le sens du message doit donc être contextualisé (ex : prendre en compte les interactions entre les systèmes) pour développer des savoirs à grande échelle (Lessard-Hébert, Goyette, Boutin, 1995) [26]. Cela rejoint l’idée qu’il existe autant de réalités que d’individus (Polifroni, 1999) [27]. En reconnaissant cela, les savoirs développés selon cette épistémologie pourraient permettre de mieux saisir la complexité de l’expérience humaine des couples en contexte d’hospitalisation anténatale.

29En ce sens, les représentations faites d’une situation « ne sont pas prédéterminées, mais [découlent plutôt d’] un processus récursif de changement » (Levy, 1994, 95) [25]. Cette distinction amène à souligner que les croyances, les valeurs et les interactions d’un système au fil du temps influencent toutes représentations faites d’une situation. Les connaissances sont donc amenées à évoluer (Levy, 1994) [25] en fonction du contexte, de l’environnement et des systèmes en interactions.

30En somme, une épistémologie constructiviste justifie l’intérêt porté vers la compréhension en profondeur de l’expérience de couples en contexte d’hospitalisation anténatale (Stake, 1995) [28]. De plus, la mise en commun d’une perspective systémique et d’une épistémologie constructiviste pourrait porter, en simultanée, un intérêt sur l’expérience de la femme enceinte, de son conjoint et du couple.

Adopter un cadre théorique systémique familial

31Afin de prendre en compte les interactions entre les systèmes, l’adoption de l’approche systémique familiale, une approche développée par et pour des infirmières par Wright et Leahey en 1984, [29], 1994, [30], 2000, [31], 2005, [32], 2009, [33], est recommandée. Cette approche est une position théorique indispensable et adaptée à la population vivant une hospitalisation anténatale puisqu’elle s’intéresse aux systèmes en interaction entre eux et avec leur environnement, dans une perspective postmoderne. Ce faisant, cette perspective va au-delà de l’individu. Elle propose plutôt une vision globale, où l’expérience d’un individu influence et est influencée par d’autres systèmes formés d’individus, de groupes, voire d’organisation. Compte tenu des savoirs actuels sur l’expérience de couples en contexte d’hospitalisation anténatale, la pertinence d’adopter une telle perspective dans le domaine de la recherche en sciences infirmières offrirait une compréhension novatrice de la complexité de l’expérience de ces couples lors d’une hospitalisation anténatale. En effet, l’un des concepts clés de la théorie des systèmes, selon Wright et Leahey, 2009, [33], est que le système familial est plus grand que la somme de ses parties. Ainsi, pour le couple, l’expérience de l’hospitalisation anténatale va au-delà de la mise en commun des expériences maternelles et paternelles, individuellement explorées. Ce concept est primordial à une compréhension globale et contextuelle de l’expérience de tout système. Nul doute que l’approche systémique familiale permette de mieux considérer la complexité du phénomène à l’étude en offrant une compréhension relationnelle, profonde et contextuelle du phénomène à l’étude.

Développement de la pratique infirmière lors de l’expérience des couples face à l’hospitalisation de la femme en raison d’une grossesse à risque élevé

32Étant donné l’état actuel des connaissances, il nous semblait nécessaire de poursuivre notre réflexion sur l’importance de s’attarder au développement d’une pratique infirmière qui serait plus en lien avec les constats effectués jusqu’à maintenant.

33Sachant que de vivre une grossesse, même sans complication, apporte des changements majeurs dans l’organisation du système conjugal et familial (Halford, Petch, Creedy, 2010) [34] ; (Morse, Buist, Durkin, 2000) [35], il est attendu que de vivre une hospitalisation en raison d’une GARE accentue l’intensité des changements encourus. En fait, les savoirs actuels suggèrent qu’une hospitalisation anténatale impose aux couples des défis supplémentaires (Dulude, Bélanger, Wright, Sabourin, 2002) [22] sur les plans physiques, relationnels et psychologiques. Néanmoins, malgré la gravité des conséquences complexes de la situation d’hospitalisation anténatale, il semble que, suivant l’évolution des études dans ce domaine et selon l’expérience clinique actuelle du premier auteur de cet article, la prise en charge en contexte d’hospitalisation en raison d’une GARE se limite presqu’uniquement à la femme enceinte et à l’enfant à naître. Le modèle de la figure 1 (p. 82) illustre, en partie, la situation actuelle.

Figure 1

Modélisation de la pratique infirmière actuelle en contexte d’hospitalisation de la femme en raison d’une GARE

Figure 1

Modélisation de la pratique infirmière actuelle en contexte d’hospitalisation de la femme en raison d’une GARE

34Ce modèle permet de bien saisir l’accent qui est mis sur la santé physique fœto-maternelle, ce qui est bien sûr, d’une importance capitale, mais qui conduit, immanquablement dans ce contexte, à une exclusion du futur père des soins infirmiers. En fait, le futur père se retrouve également fréquemment exclu des prises de décisions médicales et du soutien reçu de la part d’autres professionnels (ex : psychologue). Or, le père et la mère partagent au moins une finalité commune, soit le maintien de la santé fœto-maternelle qu’ils semblent, cependant, tenter d’atteindre de manière individuelle plutôt que commune.

35Toutefois, quoique les conjoints partagent cette même finalité, ils se retrouvent isolés dans des contextes bien différents. D’abord, la femme enceinte (et l’enfant à naître) est hospitalisée et parfois même soumise à l’alitement strict. Cet isolement limite grandement les échanges avec l’extérieur, donc les systèmes avec lesquels elle interagissait avec l’événement. Quant au conjoint, il se trouve dans son environnement habituel, quoiqu’il doive dorénavant interagir avec un nouveau système (l’hôpital) tout en comblant les manques laissés par l’absence de sa conjointe du milieu familial. Il semble évident que ce dernier vit également une forme d’isolement social, quoique cela ne soit pas documenté. Il est possible que cet isolement complexifie l’atteinte de la finalité commune des deux partenaires, puisque les ressources de chacun et du couple sont alors divisées tout en étant grandement sollicitées.

36Dans ce contexte, il importe tout de même de souligner les efforts des professionnels de la santé. En fait, la santé fœto-maternelle est prise en charge de manière remarquable par l’équipe médicale et infirmière. En effet, les avancées technologiques permettent d’assurer une rigueur dans l’évaluation et la prise en charge physique de la clientèle hospitalisée. Divers traitements, spécifiques au diagnostic, sont appliqués selon l’évolution unique de chaque situation (Di Renzo, Roura, Facchinetti, Antsaklis, Breborowicz, Gratacos, et al. 2011) [1] ; (Goulet, Gévry, Lemay, Gauthier, Lepage, Fraser, et al. 2001) [3] ; (Medina, Hill, 2006) [36] ; (Yudin, Schalkwyk, Van Eyk, 2009) [12]. De plus, l’évaluation médicale quotidienne ou plus fréquente selon les besoins offre un suivi permettant d’ajuster les traitements, les soins infirmiers et les soins des autres professionnels de la santé en tout temps. De fait, tous ces traitements médicaux permettent de comprendre à quel point le contexte d’hospitalisation anténatale est teinté de la gravité et de l’imprévisibilité de la situation. Il semble, toutefois, que happée par l’ampleur des tâches reliées à cette surveillance étroite, l’infirmière ne puisse élargir son rôle aux interventions de nature psychosociale et familiale, qui lui permettrait d’offrir une pratique de qualité optimale auprès de ces couples. Le modèle présenté vient souligner ce que plusieurs des études consultées à ce jour dénotent, à savoir, l’importance pour la pratique infirmière d’adopter une vision globale de la situation (Leichtentritt, Blumenthal, Elyassi, Rotmensch, 2005) [14] ; (Polomeno, 2001) [23] ; (Polomeno, 2007) [37] ; (White, McCorry, Scott-Heyes, Dempster, Manderson, 2008) [16].

37Il est également primordial que les infirmières soient sensibles à la réciprocité entre les expériences des systèmes en interaction (Wright, Leahey, 2009) [33]. Les infirmières pourraient alors garder à l’esprit que l’influence que chaque individu exerce sur un autre individu affecte les comportements, les perceptions et les croyances de l’un comme de l’autre. Ceci aura également une influence sur l’évolution de la situation d’hospitalisation anténatale (Duhamel, 2007) [38].

38En somme, la pratique infirmière en contexte d’hospitalisation anténatale devrait s’attarder davantage aux difficultés rencontrées par la famille (Wilson, Reid, Midmer, Biringer, Carroll, Stewart, 1998) [39]. La prise en charge de la santé fœto-maternelle doit s’étendre, afin d’inclure le futur père et la satisfaction des besoins d’ordre psychosocial. Toutefois, les savoirs actuels ne permettent pas le développement de la pratique infirmière, en raison de la méconnaissance de l’expérience de couples vivant une hospitalisation anténatale. En bref, outre la recommandation d’adopter une vision systémique lors de la pratique infirmière, il paraît nécessaire de mener d’autres études afin de guider l’intégration d’une telle vision systémique dans la pratique infirmière.

Conclusion

39Face à l’état actuel des connaissances et de la pratique infirmière en contexte d’hospitalisation anténatale, il est légitime de mieux comprendre l’expérience de couples lors de l’hospitalisation de la femme en raison d’une GARE. Pour ce faire, une étude qualitative, visant à explorer, selon une perspective systémique, l’expérience de couples vivant une hospitalisation anténatale sera réalisée. Cette perspective est en soi un aspect novateur, pouvant enrichir remarquablement les savoirs disponibles. Enfin, outre le besoin d’études permettant de mieux comprendre l’expérience humaine de l’hospitalisation, d’autres études sont nécessaires au développement de la pratique clinique. Cela pourrait guider l’élaboration d’interventions infirmières pertinentes et spécifiquement destinées aux couples vivant une hospitalisation anténatale. Éventuellement, cela pourrait être bénéfique à l’amélioration de la qualité des soins anténatals.

Conflits d’intérêt

40Il n’y a aucun conflit d’intérêt quant au contenu de cet article.

Financements

41Remerciements à la Fondation Roaster de l’Hôpital Sainte-Justine, à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal et au Réseau de recherche en interventions en sciences infirmières du Québec pour leurs contributions financières.

Remerciements

Remerciements sincères à Mesdames Sylvie Gendron et Marilyn Aïta respectivement professeure agrégée et professeure adjointe à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal, pour leurs précieux conseils lors de l’élaboration du protocole de recherche.

Références bibliographiques

  • 1
    DI RENZO GC, ROURA LC, FACCHINETTI F, ANTSAKLIS A, BREBOROWICZ G, GRATACOS E, ET AL. Guidelines for the management of spontaneous preterm labor : identification of spontaneous labor, diagnosis of preterm premature rupture of membranes, and preventive tools for preterm birth. Journal of Maternal-Fetal and Neonatal Medicine, 2011 ; 24(5) : 659-667.
  • 2
    YUDIN MH, SCHALKWYK J, VAN EYK N. Antibiothérapie et rupture prématurée des membranes préterme – Directive clinique de la SOGC. Journal de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, 2009 ; 233 : 868-874.
  • 3
    GOULET C, GÉVRY H, LEMAY M, GAUTHIER RJ, LEPAGE L, FRASER W, POLOMENO V. A randomized clinical trial of care for women with preterm labor : home management versus hospital management. Canadian Medical Association Journal, 2001 ; 164(7) : 985-991.
  • 4
    CRANE J. Traitement prénatal aux corticostéroïdes pour stimuler la maturation fœtale – Opinion d’un comité de la SOGC. Journal de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, 2003 ; 122 : 1-4.
  • 5
    GAGNON R. Directive clinique sur la prise en charge du vasa prævia. Journal de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, 2009 ; 231 : 754-760.
  • 6
    LIM K, BUTT K, CRANE JM. Recours à l’évaluation échographique de la longueur cervicale pour prédire l’accouchement préterme dans le cadre de grossesses mono fœtales – Directive clinique de la SOGC. Journal de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, 2011 ; 257 : 500-515.
  • 7
    MAGEE LA, HELEWA M, MOUTQUIN JM, VON DADELSZEN P. Diagnosis, evaluation, and management of the hypertensive disorders of pregnancy. Journal of Obstetrics and Gynecology of Canada, 2008 ; 30(3) : S1-S48.
  • 8
    OPPENHEIMER L. Diagnostic et prise en charge du placenta prævia – Directive clinique de la SOGC. Journal de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, 2007 ; 189 : 267-273.
  • 9
    VAN DEN HOF M, CRANE J. Évaluation par échographie cervical pour la prédiction d’une naissance prématurée – Directive clinique de la SOGC. Journal de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, 2001 ; 102 : 1-5.
  • 10
    HSIEH Y, KAO C, GAU M. The lived experience of first-time expectant fathers whose spouse are tocolyzed in hospital. Journal of Nursing Research, 2006 ; 14(1) : 65-74.
  • 11
    STRINGER M, BROWN L. Nursing care of the patient with preterm premature rupture of membranes. The American Journal of Maternal and Child Nursing, 2004 ; 29(3) : 144-150.
  • 12
    DEMALAZIÈRE G, KREMP O. Naissance bousculée et devenir de la représentation paternelle. Santé Mentale au Québec, 2001 ; 26(1) : 79-100.
  • 13
    BARLOW JH, HAINSWORTH J, THORNTON S. Women’s experiences of hospitalization with hypertension during pregnancy : feeling a fraud. Journal of Reproductive and Infant Psychology, 2008 ; 26(3) : 157-167.
  • 14
    LEICHTENTRITT RD, BLUMENTHAL N, ELYASSI A, ROTMENSCH A. High-risk pregnancy and hospitalization: the women’s voices. Journal of Health and Social Work, 2005 ; 30(1) : 65-74.
  • 15
    PRICE S, LAKE M, BREEN G, CARSON G, GUINN C, O’CONNOR T. The spiritual experience of high-risk pregnancy. Journal of Obstetrics, Gynecology and Neonatal Nursing, 2007 ; 36 : 63-70.
  • 16
    WHITE O, McCORRY NK, SCOTT-HEYES G, DEMPSTER M, MANDERSON J. Maternal appraisals of risk, coping and prenatal attachment among women hospitalized with pregnancy complications. Journal of Reproductive and Infant Psychology, 2008 ; 26(2) : 74-85.
  • 17
    MAY KA. Impact of maternal activity restriction for preterm labor on the expectant father. Journal of Obstetrics, Gynecology and Neonatal Nursing, 1994 ; 23(3), 246-251.
  • 18
    USTUNSOV A, GUVENC G, AKYUZ A, OFLAZ F. Comparison of maternal-and-paternal-fetal attachment in Turkish couples. Midwifery, 2010 ; 26 : e1-e9.
  • 19
    GENESONI L, TALLANDINI MA. Men’s psychological transition to fatherhood : An analysis of the literature : 1989-2008. BIRTH, 2009 ; 26(4) : 305-317.
  • 20
    MACKEY MC, BOYLE JS. An explanatory model of preterm labor. Journal of Transcultural Nursing, 2000 ; 11(4) : 254-263.
  • 21
    C HUANG LL, LIN LC, CHENG PJ, CHEN CH, WU SC, CHANG CL. Effets of a relaxation training program on immediate and prolonged stress responsed in women with preterm labor. Journal of Advanced Nursing, 2011 ; 68(1) : 170-180.
  • 22
    DULUDE D, BÉLANGER C, WRIGHT J, SABOURIN S. High-risk pregnancies, psychological distress and dyadic adjustment. Journal of Reproductive and Infants Psychology, 2002 ; 20(2) : 101-123.
  • 23
    POLOMENO V. First time parenting couples’ stress associated with at-risk pregnancy and antenatal hospitalization. Thèse de doctorat en sciences infirmières : Université de Montréal. 2001 ; 239.
  • 24
    GUBA EG, LINCOLN YS. Competing paradigms in qualitative research. Dans Handbook of Qualitative Research, DENZIN N.K. et LINCOLN Y.S. (sous la direction de). Sage Publications, 1994 ; 105-117.
  • 25
    LEVY R. Croyance et doute : une vision paradigmatique des méthodes qualitatives. Ruptures, Revue Transdisciplinaire en Santé, 1994 ; 1(1) : 92-100.
  • 26
    LESSART-HÉBERT M, GOYETTE G, BOUTIN G. La recherche qualitative : Fondements et pratiques. Éditions Nouvelles ; 1995.
  • 27
    POLIFRONI EC. Truth : An exploration. Dans Perspectives on Philosophy of Sciences in Nursing, POLIFRONI E.C. et WELCH M. (sous la direction de). Lippincott, 1999 ; 55-60.
  • 28
    STAKE RE. The art of case study research. Sage Publications ; 1995.
  • 29
    WRIGHT LM, LEAHEY M. Nurses and families : A guide to family assessment and intervention. F.A. Davies ; 1984.
  • 30
    WRIGHT LM, LEAHEY M. Nurses and families : A guide to family assessment and intervention (2e éd.). F.A. Davies ; 1994.
  • 31
    WRIGHT LM, LEAHEY M. Nurses and families : A guide to family assessment and intervention (3e éd.). F.A. Davies ; 2000.
  • 32
    WRIGHT LM, LEAHEY M. Nurses and families : A guide to family assessment and intervention (4e éd.). F.A. Davies ; 2005.
  • 33
    WRIGHT LM, LEAHEY M. Nurses and families : A guide to family assessment and interventions (5e éd.). F.A. Davies ; 2009.
  • 34
    HALFORD WK, PETCH J, CREEDY DK. Promoting a positive transition to parenthood : a randomized clinical trial of couple relationship education. Prevention Science, 2010 ; 11 : 89-100.
  • 35
    MORSE CA, BUIST A, DURKIN S. First-time parenthood : influences on pre-and postnatal adjustment in fathers and mothers. Journal of Psychosomatic Obstetrics and Gynecology, 2000 ; 21 : 109-120.
  • 36
    MEDINA TM, HILL DA. Preterm premature rupture of membranes : diagnosis and management. American Academy of Family Physician, 2006 ; 73 : 659-664.
  • 37
    POLOMENO V. Relationship or content ? Which is more important in perinatal education ?. International Journal of Childbirth Education, 2007 ; 22(1) : 4-11.
  • 38
    DUHAMEL F. La santé et la famille : Une approche systémique en soins infirmiers (2e éd.). Gaëtan Morin Éditeur ; 2007.
  • 39
    WILSON L, REID A, MIDMER D, BIRINGER A, CARROLL J, STEWART D. Antenatal psychosocial risk factors associated with adversed postpartum family outcomes - systematic review. Canadian Medical Association Journal, 1996 ; 154(6) : 785-799.

Mots-clés éditeurs : couple, hospitalisation, grossesse à risque

Date de mise en ligne : 12/01/2014

https://doi.org/10.3917/rsi.113.0076

Notes

  • [1]
    La dangerosité réfère ici à la sécurité maternelle et non fœtale (May, 1994) [17].

Domaines

Sciences Humaines et Sociales

Sciences, techniques et médecine

Droit et Administration

bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Retrouvez Cairn.info sur

Avec le soutien de

18.97.9.169

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions