Couverture de RSG_219

Article de revue

L'intention entrepreneuriale des étudiants : le cas français

Pages 57 à 65

Notes

  • [1]
    Ces phases sont une synthèse des travaux de Autio et alii (1997), Emin (2003), Krueger et Carsrud (1993), Learned (1992) et de Raijman (2001) conjuguée avec nos réflexions personnelles. Pour une analyse de chacune d’elle, Tounés (2003 : 47-50) fournit une présentation approfondie.
  • [2]
    Nous citons, entre autres, Autio et alii (1997, op. cit.), Kolvereid (1997 : 51) et Tkachev et Kolvereid (1999).
  • [3]
    Nous faisons référence essentiellement à Autio et alii (1997, op. cit.), Davidsson (1995), Douglas (1999, op. cit.), Kolvereid (1997, op. cit.), Krueger et alii (2000, op. cit.), Tkachev et Kolvereid (1999, op. cit.) et Vesalainen et Pihkala (1999, op. cit.).
  • [4]
    Pour ce traitement et les suivants, les totaux peuvent être inférieurs à la taille de l’échantillon (178) à cause des « non-réponses » ou des questions « filtres ».
  • [5]
    Les différentes études en France montrent que les diplômés-créateurs représentent entre 5 % et 8 % de la population des créateurs (quel que soit le cursus suivi).

1 Depuis le milieu de la décennie 1990, les recherches entrepreneuriales portent un intérêt plus important aux individus en devenir au sein du processus entrepreneurial. Pour avoir une image globale de celui-ci, il n’est pas suffisant d’étudier ceux qui ont concrétisé leurs projets, mais aussi ceux qui sont en amont de ce processus. L’étude de l’intention entrepreneuriale enrichit la compréhension de ce dernier.

2 Pour Krueger et Carsrud (1993 : 324), étudier un comportement futur de création d’entreprise est inséparable des intentions qui animent les individus quant à la manifestation de ce comportement. En amont, l’intention représente le meilleur prédicteur de l’acte d’entreprendre (Kolvereid, 1997 : 49 ; Krueger, Brazeal, 1994 : 93 ; Krueger et alii, 2000 : 412).

3 Cette recherche a pour objectif d’expliquer l’intention entrepreneuriale des étudiants de troisième cycle de gestion suivant des formations dans cette finalité. L’idée centrale est de comprendre l’influence de ces dernières, au même titre que celle des variables psychologiques, socioculturelles et économiques, sur l’intention entrepreneuriale de ces individus. Situé dans le cadre de cette étude, nous signifions par formation entrepreneuriale tout enseignement de spécialisation, d’accompagnement et d’appui dont le but est de développer des perceptions, des attitudes et des aptitudes entrepreneuriales. Ainsi, sont exclues les formations dont le seul objectif est de sensibiliser à l’entrepreneuriat.

4 Cette problématique présente un double intérêt. Premièrement, l’effet des formations en entrepreneuriat sur l’intention d’entreprendre est rarement abordé. Peu de travaux y sont consacrés (Krueger et alii, 2000 : 415 ; Tounés, 2003). Deuxièmement, sur un plan pragmatique, l’intention permet d’appréhender pourquoi un individu s’engage dans un processus dont la finalité est d’entreprendre.

5 Pour donner une portée opérationnelle à la problématique, nous présentons le concept d’intention entrepreneuriale. L’argumentation du cadre théorique inscrit, tout d’abord, la question de recherche au sein d’un cadre très répandu dans le champ de l’entrepreneuriat, à savoir le modèle des dimensions sociales de l’entrepreneuriat de Shapero et Sokol (1982). Ensuite, les jalons théoriques s’appuient sur une théorie de prédiction comportementale : la théorie du comportement planifié de Ajzen (1991). Nous exposons les hypothèses de recherche et un modèle de l’intention entrepreneuriale. Tout en mettant en exergue la stratégie opératoire inspirée de la méthode de Churchill (1979), nous présentons un modèle de l’intention entrepreneuriale testé auprès d’étudiants suivant des formations en entrepreneuriat. Avant de conclure, nous interprétons les principaux résultats.

1. L’approche conceptuelle

6 Epistémologiquement, l’intention vient du verbe latin « intendere » qui signifie « tendre vers ». Elle est la volonté tendue vers un certain but. Le dictionnaire Le Robert définit l’intention comme « le fait de se proposer un certain but ». Elle est caractérisée par la détermination, la résolution et la volonté. Le droit pénal rend compte de cette volonté. L’intention est incluse dans la notion d’infraction qui est le fait générateur de la responsabilité pénale (Desportes et Le Gunehec, 1997 : 333 et 363). Pour que l’infraction existe juridiquement, il ne suffit pas qu’un acte matériel soit commis, il faut encore que celui-ci ait été l’œuvre de la volonté de son auteur (Stefani et alii, 1997 : 211-215). Il est apparu dans la doctrine, note Pradel (1995 : 500-501), que l’intention est une notion monolithique et variée où la volonté d’accomplir un acte est très présente.

7 Nombre de chercheurs en entrepreneuriat considèrent l’intention entrepreneuriale comme l’expression d’une volonté personnelle (Bruyat, 1993 : 244 ; Tounés, 2003 : 41 ; Vesalainen et Pihkala, 1999). Selon Bird (1988 : 443 ; 1992 : 11), elle oriente l’expérience et l’action vers l’objectif de création d’entreprise.

8 En exposant des modèles de mobilité de salariés fondés sur l’intention, Neveu (1996 : 35) définit celle-ci comme une représentation cognitive à la fois d’un but précis et des moyens pour le réaliser. Pour Krueger et Carsrud (1993 : 322), l’intention entrepreneuriale est une structure cognitive qui inclut les fins et les moyens. D’après Bird (1988 : 445), celle-ci représente un processus cognitif qui naît avec les motivations, les besoins, les valeurs et les croyances. Ce processus est fortement influencé par des variables contextuelles (Vesalainen et Pihkala, 1999).

9 Selon nous, l’intention entrepreneuriale est une phase majeure du processus de création d’entreprise subdivisée en quatre stades : la propension, l’intention, la décision et l’acte [1]. Elle est une volonté individuelle qui s’inscrit au sein d’un processus cognitif conditionné par le contexte socioculturel, politique et économique.

2. Le cadre théorique mobilisé

10 La psychosociologie est particulièrement pertinente pour l’étude de la prédiction comportementale. Elle éclaire les processus d’influence des facteurs individuels et contextuels sur l’intention entrepreneuriale (Vallerand, 1994 : 12). A cet effet, la théorie du comportement planifié de Ajzen (1991) est d’un apport indéniable dans l’explication de l’intention entrepreneuriale. Selon Krueger et Carsrud (1993 : 318 et 327), cette théorie étudie avec beaucoup de succès ce concept. Nous analysons cette théorie afin de justifier le cadre théorique retenu. Mais avant, nous situons cette recherche dans un cadre de référence en entrepreneuriat : le modèle de l’événement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982).

2.1. Le modèle de l’événement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982)

11 Shapero et Sokol (1982) expliquent l’acte d’entreprendre par trois groupes de facteurs marquant des changements importants dans la vie (figure 1). Les « déplacements négatifs » renvoient à un divorce, une émigration ou un licenciement ; les « situations intermédiaires » représentent la sortie de l’armée, de l’école ou de prison ; les « déplacements positifs » peuvent être l’influence de la famille, l’existence d’un marché ou d’investisseurs potentiels. A l’interface entre ces trois facteurs et l’acte de création, les auteurs identifient deux groupes de variables intermédiaires : les perceptions de désirabilité et de faisabilité.

12 La désirabilité désigne les facteurs sociaux et culturels qui influencent le système de valeurs de l’individu. Plus une société accorde de l’importance à l’innovation et à la prise de risque, plus l’on verra des entreprises se créer (Shapero et Sokol, 1982 : 86-88). Les expériences antérieures, les échecs dans des aventures entrepreneuriales renforcent les perceptions de désirabilité.

13 La faisabilité se construit sur les perceptions des facteurs de soutien à la création. La disponibilité des conseils et des moyens financiers, l’aide du conjoint et d’amis et les formations entrepreneuriales agissent sur les perceptions de faisabilité.

Figure 1

La formation de l’événement entrepreneurial (Shapero et Sokol, 1982 : 83)

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La formation de l’événement entrepreneurial (Shapero et Sokol, 1982 : 83)

14 Ce modèle implicitement fondé sur l’intention (Krueger et Carsrud, 1993 : 320 ; Krueger et alii, 2000 : 418) indique que pour favoriser cette dernière, il faut agir simultanément sur les perceptions de désirabilité et de faisabilité.

2.2. La théorie du comportement planifié de I. Ajzen (1991)

15 Cette théorie s’appuie sur le modèle de l’action raisonnée élaboré par Ajzen et Fishbein (1980). Elle confère à l’intention de l’individu la place centrale dans la genèse du comportement. Ajzen (1991) postule que l’intention prédit ce dernier à travers trois variables (figure 2).

16 Les attitudes associées au comportement impliquent l’évaluation que fait l’individu du comportement souhaité. Elles dépendent des résultats probables de ce dernier et se manifestent par des actions pour le concrétiser. Ces attitudes renvoient au concept de désirabilité de Shapero et Sokol (1982).

Figure 2

La théorie du comportement planifié (Ajzen, 1991 : 182)

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La théorie du comportement planifié (Ajzen, 1991 : 182)

17 Les normes subjectives résultent des perceptions de la pression sociale ; ce sont les souhaits de la famille et des amis concernant le devenir entrepreneurial de l’individu. Celles-ci renvoient également à la désirabilité de Shapero et Sokol (1982).

18 Ajzen (1991 : 181-186) affirme que l’intention ne peut se concrétiser que si elle est sous le contrôle de la volonté de l’individu. A cet effet, il intègre dans le modèle de l’action raisonnée une variable complémentaire, les perceptions du contrôle comportemental. Celles-ci impliquent les degrés de connaissance et de contrôle qu’a un individu de ses aptitudes ainsi que des ressources nécessaires en vue de concrétiser le comportement voulu. Ces perceptions s’apparentent au concept de faisabilité de Shapero et Sokol (1982).

19 Grâce aux liens mis en exergue entre la théorie du comportement planifié et le modèle de l’événement entrepreneurial, Krueger et Brazeal (1994 : 95-96) et Krueger et alii (2000 : 419 et 424) déduisent qu’ils se recouvrent fortement. Le cadre théorique justifié, nous énonçons les hypothèses de recherche et présentons en synthèse un modèle de l’intention entrepreneuriale.

3. Les hypothèses de recherche et la modélisation

20 Ajzen (1991) stipule que l’influence des attitudes et des perceptions sur l’intention est mieux perçue grâce à la formulation d’un système d’hypothèses. Les modèles hypothético-déductifs mobilisant la théorie du comportement planifié sont utilisés avec succès dans l’étude de l’intention comportementale (Krueger et alii, 2000 : 412-413). Ainsi, nous adoptons une démarche hypothético-déductive dont l’objectif est la conception d’un modèle explicatif de l’intention entrepreneuriale.

21 Le contexte dans lequel se trouvent les étudiants implique de retenir les aspects les plus saillants de l’intention d’entreprendre. A cet effet, nous énonçons les hypothèses relatives à trois types de variables. Les attitudes associées au comportement se déclinent par l’existence d’une idée ou d’un projet et la quête d’informations pour mieux les structurer. Les normes subjectives sont approchées par des motivations qui soutiennent l’intention et des influences sociales. Les perceptions du contrôle comportemental sont contenues par les perceptions des aptitudes entrepreneuriales et de disponibilité des ressources.

3.1. Les attitudes associées au comportement

22 Connaître les attitudes d’un individu envers une personne ou un objet permet de prédire son comportement (Gergen et alii, 1992 : 217). L’attitude oriente l’individu vers le comportement souhaité en guidant son action (Vallerand, 1994 : 332). Les intentions entrepreneuriales sont mieux saisies par le biais d’attitudes spécifiques. Celles-ci se manifestent par l’existence d’une idée ou d’un projet d’affaire et la recherche d’informations en vue de mieux les formaliser.

23 Selon Krueger et alii (2000 : 428), Vesalainen et Pihkala (1999), l’émergence d’une idée d’affaire est partie intégrante du processus de formation de l’intention entrepreneuriale. Pour Douglas (1999), celle-ci ne peut se concrétiser sans l’existence d’une opportunité. Raijman (2001 : 398) montre que 90 % des Mexicains de « Little Village » (Etats-Unis) manifestant l’intention d’entreprendre possèdent une idée. L’intention exige la formulation d’une idée ou d’un projet plus ou moins structuré. Nous énonçons ainsi la première hypothèse :

24 hypothèse 1 : l’existence d’une idée ou d’un projet d’entreprise plus ou moins formalisé influence positivement l’intention entrepreneuriale des étudiants.

25 De Noble et alii (1999) indiquent que la recherche des informations et des ressources nécessaires à la mise en œuvre d’opportunités caractérise les individus ayant l’intention d’entreprendre. La quête d’informations sur le marché, le produit et la formalisation de certains aspects de l’idée ou du projet peuvent influencer l’intention des étudiants. Il est possible de poser l’hypothèse suivante :

26 hypothèse 2 : la recherche d’informations pour formaliser des aspects de l’idée ou du projet d’entreprise influence positivement l’intention entrepreneuriale des étudiants.

3.2. Les normes subjectives

27 Pour Vallerand (1994 : 571), ces normes sont des attentes concernant le comportement à adopter au cours d’un processus de socialisation. Ces normes désignent l’effet des comportements des autres en tant que source d’influence sur nos propres comportements (Gergen et alii, 1992 : 288). Dans le cadre d’étudiants en formation entrepreneuriale, ces normes se traduisent en motivation, en propension à la prise de risque et en vœu d’imiter des modèles d’entrepreneur.

28 Bien qu’il soit rarement mis en relation avec l’intention, le besoin d’accomplissement a été associé à l’entrepreneuriat par Mc Clelland (1961). Ce concept trouve ses sources dans les valeurs, les croyances et l’idéologie. Il ressort comme une variable discriminante dans divers travaux sur la création d’entreprise [2]. Nous retenons l’influence de cette variable sur l’intention entrepreneuriale car les étudiants, en fin de formation, sont en phase de décider de la voie professionnelle permettant la réalisation de soi. L’hypothèse afférente s’énonce comme suit :

29 hypothèse 3a : le besoin d’accomplissement influence positivement l’intention entrepreneuriale des étudiants.

30 La deuxième motivation qui différencie des étudiants pouvant formuler l’intention d’entreprendre est la recherche de l’autonomie. Celle-ci est synonyme d’être son propre chef, de travailler selon sa volonté. Ce facteur est aussi déterminant dans plusieurs recherches sur les motivations menant à l’acte d’entreprendre [3]. L’hypothèse relative à l’influence de la recherche de l’autonomie est ainsi formulée :

31 hypothèse 3b : la recherche de l’autonomie influence positivement l’intention entrepreneuriale des étudiants.

32 Quelles que soient les figures d’entrepreneur dominant chaque époque du capitalisme, la prise de risque caractérise l’entrepreneur (Tounés, 2003 : 85-86). Ce trait psychologique discrimine l’intention dans les études de Douglas (1999) et Raijman (2001). Nous cernons l’hypothèse correspondante dans les termes suivants :

33 hypothèse 4 : la propension à la prise de risque influence positivement l’intention entrepreneuriale des étudiants.

34 D’après Gergen et alii (1992 : 239), les individus cherchent à se conformer aux comportements de ceux considérés comme modèle. Raijman (2001 : 398) affirme que plus de la moitié des Mexicains de « Little Village » ayant l’intention d’entreprendre possèdent un parent ou un membre de famille chef ou créateur d’entreprise. En France, une enquête de l’APCE (2000) prouve que plus de la moitié des créateurs ont un père travaillant pour son compte. La connaissance d’entrepreneurs au sein de l’entourage immédiat ou lointain peut inciter les étudiants à vouloir prendre exemple en les imitant. L’hypothèse relative à l’impact de modèles d’entrepreneur sur l’intention entrepreneuriale est formulée comme suit :

35 hypothèse 5 : la connaissance par les étudiants de modèles d’entrepreneur qu’ils souhaiteraient imiter agit positivement sur leur intention entrepreneuriale.

3.3. Les perceptions du contrôle comportemental

36 Les modèles hypothético-déductifs fondés sur ces perceptions sont un outil précieux pour comprendre l’intention (Krueger et Brazeal, 1994 : 94). Les perceptions du contrôle comportemental se déclinent en perceptions de ces propres aptitudes entrepreneuriales et en perceptions des ressources de l’environnement.

37 L’entrepreneuriat est un processus où des aptitudes élevées sont exigées (Autio et alii, 1997). L’intention, selon Bird (1992 : 12), implique des aptitudes entrepreneuriales permettant de vérifier la faisabilité d’un projet. Situées dans le cadre de la recherche, celles-ci trouvent leurs sources dans les formations en entrepreneuriat et dans les expériences professionnelles et associatives. Selon Krueger et Carsrud (1993 : 326), des formations entrepreneuriales renforcent les perceptions des aptitudes entrepreneuriales des étudiants. Nous formulons l’hypothèse suivante :

38 hypothèse 6a : les perceptions des aptitudes entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec les formations en entrepreneuriat influencent positivement l’intention entrepreneuriale.

39 Les entreprises créées ont souvent un lien avec les trajectoires antérieures des individus (Davidsson, 1995). Les expériences professionnelles affectent les intentions de carrière (Kolvereid, 1997 ; Tkachev et Kolvereid, 1999 : 272). Les dimensions qui nous importent dans ces expériences sont la prise de responsabilité et de décisions importantes ainsi que la conduite ou la participation à des projets dans des petites ou moyennes structures. Les responsabilités prises dans des activités associatives peuvent également consolider les perceptions des aptitudes entrepreneuriales. Nous considérerons donc que :

40 hypothèse 6b : les perceptions des aptitudes entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec les responsabilités, la conduite ou la participation dans des projets et la prise individuelle de décisions importantes lors d’expériences professionnelles influencent positivement l’intention entrepreneuriale ;

41 hypothèse 6c : les perceptions des aptitudes entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec les responsabilités associatives influencent positivement l’intention entrepreneuriale.

42 L’intention entrepreneuriale sera sans effet si les étudiants perçoivent des obstacles insurmontables. Les perceptions qu’ils ont de la facilité (ou difficulté) d’accès aux informations, conseils et finances pour affiner et concrétiser leurs projets peuvent agir sur leur intention. Ainsi, nous posons l’hypothèse ci-dessous :

43 hypothèse 7 : les perceptions de disponibilité des ressources (informations et conseils, finances) influencent positivement l’intention entrepreneuriale.

44 Grâce aux hypothèses formulées, nous élaborons un modèle de l’intention entrepreneuriale (figure 3) qui est soumis à validation à travers une enquête quantitative. Auparavant, nous présentons le protocole empirique adopté.

4. La méthodologie de recherche

45 Dans le questionnaire, les attitudes, les normes et les perceptions sont majoritairement traduites en échelles multiitems (trois sont présentées en annexe 3). La méthode de Churchill (1979) est particulièrement appropriée pour élaborer avec rigueur ces instruments de mesure (Igalens, Roussel, 1998 : 113). L’utilisation de ces derniers diminue les erreurs de fiabilité (Krueger, Reilly, Carsrud, 2000 : 425). L’adoption de cette méthode explicite la stratégie opératoire reportée en annexe 1.

46 La base de sondage de l’enquête est constituée d’étudiants de troisième cycle (bac + 5). Ils sont à quelques mois d’entamer leur vie professionnelle et manifestent une variété d’intentions de carrière. Nous avons exclu les étudiants suivant des formations de sensibilisation et d’accompagnement. Les premières ne sont pas sensées développer des aptitudes entrepreneuriales. Les deuxièmes induisent un biais d’échantillonnage car les étudiants peuvent être dans un stade dépassant la phase intentionnelle (la décision). Seules sont donc soumises au test d’incidence les formations de spécialisation.

47 Dans les établissements universitaires — IAE et départements des Sciences Economiques et d’Administration Economique et Sociale -, 11 formations de spécialisation sont recensées ; 5 de leurs responsables ont donné suite à notre demande. Dans les écoles de management, nous en avons localisé 17 ; 6 responsables de diplôme ont répondu positivement à notre sollicitation.

Figure 3

Un modèle de l’intention entrepreneuriale d’étudiants suivant des formations en entrepreneuriat

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Un modèle de l’intention entrepreneuriale d’étudiants suivant des formations en entrepreneuriat

48 L’auto-administration des questionnaires a été choisie pour optimiser le taux de réponse. Cette procédure s’est déroulée à la fin des cours avec notre assistance ou celle d’un enseignant. Nous avons recueilli 178 questionnaires dont 76 (42,7 %) provenant d’établissements universitaires et 102 (57,3 %) d’écoles de management. La ventilation par composante de diplôme, reprise en annexe 2, présente une bonne diversité entre ces deux types d’établissement.

5. Les résultats et les interprétations

49 La spécification des propriétés des données indique que l’échantillon contient un tiers de femmes (34,3 %, soit 60) et deux tiers d’hommes (65,7 %, soit 115) [4]. L’âge moyen est de 24,7 ans. La répartition par pays ou région d’origine est largement dominée par la France. En effet, 90 % (160) des étudiants sont Français. Pour une part négligeable n’excédant pas à chaque fois 4 %, nous retrouvons des Maghrébins, des Africains, des Chinois, des Européens ou des Sud-Américains. La supériorité numérique des sujets de nationalité française contribue à l’homogénéité de la population pouvant de la sorte atténuer les effets éventuels des variables culturelles spécifiques aux pays et régions.

50 Les tests de validation des hypothèses sont effectués selon la nature des variables indépendantes et de la variable dépendante (l’intention entrepreneuriale). Sachant que cette dernière est de nature quantitative, l’analyse de variance est particulièrement adaptée dans le cadre des variables explicatives qualitatives ; la régression multiple est la technique qui convient dans le cas où les variables explicatives sont quantitatives. L’interprétation des résultats du modèle validé (figure 4) est abordée selon la détermination ou le rejet des facteurs dans l’explication de l’intention.

5.1. Les déterminants de l’intention entrepreneuriale : l’effet modéré des formations

51 L’ensemble des facteurs indépendants quantitatifs ayant une influence significative sur l’intention entrepreneuriale possède un coefficient de détermination linéaire Rajusté égal à 0,56. Le modèle validé est de qualité satisfaisante puisque ces facteurs expliquent plus de la moitié de la variance de la variable dépendante exprimée dans les données de départ.

52 Ainsi, les trois groupes de variable expliquant l’intention entrepreneuriale se sont révélés pertinents en mettant ainsi en évidence les deux dimensions retenues dans l’approche conceptuelle de l’intention entrepreneuriale. La première composante, la volonté tendue vers l’objectif de créer son entreprise, se concrétise par la recherche d’informations en vue de formaliser une idée ou un projet. Cette quête est le facteur qui a la plus forte incidence sur l’intention. La deuxième composante, le processus cognitif, est constituée selon un degré croissant d’importance par les motivations psychologiques, les perceptions des aptitudes entrepreneuriales acquises avec les formations en entrepreneuriat et les expériences professionnelles, la propension à la prise de risque et la connaissance de modèles d’entrepreneur.

53 Bien que ne contribuant que modérément à l’explication de l’intention (cinquième rang sur 7 variables), l’impact des formations en entrepreneuriat dépasse le seul cadre du développement des perceptions des aptitudes entrepreneuriales. Ainsi, le moment de naissance des idées d’affaire par des étudiants manifestant une intention est dans 20 % des cas postérieur à l’intégration des formations. Des projets menés pendant ces dernières sont à l’origine de l’émergence des idées d’entreprise dans une fréquence supérieure au dixième (12,7 %). Pour mieux formaliser celles-ci, les enseignants constituent dans plus d’un dixième des cas (13 %) la source d’informations consultée par les étudiants.

5.2. Les facteurs rejetés

54 Les perceptions aptitudes entrepreneuriales acquises par des responsabilités associatives n’ont pas également d’influence significative sur l’intention entrepreneuriale. Une analyse approfondie permet éventuellement d’étayer ce rejet. En effet, 118 étudiants (soit 66,3 %) sont engagés dans des structures associatives. Parmi eux, 81 (68,6 %) occupent un statut de responsable. Cependant, ces responsabilités sont majoritairement (92 % des cas) exercées dans des structures scolaires (Conseil d’Etablissement et Bureau des Elèves). La faible activité caractérisant ces dernières (rythme des réunions, engagement exigé, compétences requises…) comparativement à d’autres structures (telles que les partis politiques et les syndicats), suggère que les étudiants, dans de telles fonctions, ne développent pas des aptitudes pouvant influencer leur intention.

Figure 4

Un modèle explicatif de l’intention entrepreneuriale validé auprès d’étudiants suivant des formations en entrepreneuriat

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Un modèle explicatif de l’intention entrepreneuriale validé auprès d’étudiants suivant des formations en entrepreneuriat

55 Les perceptions de disponibilité des informations, des conseils et des ressources financières n’ont pas d’impact significatif sur l’intention. Une interprétation plausible serait que les idées ou les projets des étudiants ne sont pas suffisamment formalisés pour qu’ils s’interrogent sur les ressources nécessaires à leur concrétisation. De ce fait, ils ne percevraient pas encore la disponibilité de ces dernières. La validation de ce modèle implique des apports, mais présente aussi des limites tout en ouvrant la voie à des prolongements indispensables.

Conclusion

56 La principale conclusion de cette recherche se concrétise par la validation de l’impact des formations en entrepreneuriat sur l’intention d’entreprendre. Cet effet positif conforte les investissements pédagogiques, matériels et humains engagés par l’Etat, les établissements de formation et les organismes consulaires. Cette incidence encourage les acteurs qui souhaitent mettre en place des formations entrepreneuriales dans leurs phases de spécialisation et d’accompagnement.

57 Cependant, les résultats de l’enquête suggèrent trois propositions pour améliorer les dispositifs des formations entrepreneuriales. L’existence d’une idée ou d’un projet, la recherche d’informations en vue de les formaliser et éventuellement les concrétiser sont des dimensions fondamentales. Les pédagogies sont à orienter davantage vers l’émergence de projets de création. L’encadrement et l’appui des projets exigent une implication plus importante du corps enseignant. La limite de cette recherche est inhérente à la nature du sujet. La perspective processuelle de l’intention entrepreneuriale n’explique pas le résultat du processus de création d’entreprise. Elle rend compte d’« une photographie » à un moment donné (quelques mois avant d’intégrer le marché du travail) et dans un contexte précis (suivi de formations en entrepreneuriat). Même si l’intention « est soumise à une exigence de stabilité » (Bratman, 1997 : 255), son décalage avec l’action pourrait l’empêcher de se réaliser. Il n’est pas vrai que toute intention, même suffisamment forte, peut servir de garantie que l’acte correspondant sera bien réalisé (Gauthier, 1997 : 64). L’intention est évolutive selon les événements professionnels (licenciement, chômage, promotion bloquée), les opportunités d’entrepreneuriat et les contextes économique et politique.

58 Les étudiants formulant l’intention d’entreprendre ne passent pas de suite à l’acte de création. Le passage à l’acte intervient souvent des mois, voire des années, après la naissance de l’idée. En outre, seule une faible partie des étudiants qui aspirent entreprendre crée effectivement leur entreprise. Les taux ne dépassent pas guère 10 % [5].

59 Ouvrir le débat sur les perspectives de recherche implique de fournir une réponse palliant le décalage de l’intention avec l’acte de création. Une étude longitudinale sur ce lien s’y impose. L’objectif est de s’enquérir, dans un délai de trois à quatre ans, de la stabilité temporelle de l’intention entrepreneuriale des étudiants. Celle-ci a-t-elle été concrétisée ? Dans l’affirmative, y aurait-il des facteurs nouveaux influents qui n’ont pas été intégrés dans le modèle ? Dans le cas contraire, quels sont ceux qui inhiberont l’intention ?


Annexe 1

Phases de la stratégie opératoire

figure im5

Phases de la stratégie opératoire

Annexe 2

Répartition de l’échantillon par intitulé et composante des diplômes

Intitulés et composantes des DESS
à dominante entrepreneuriat
Nombre
de questionnaires
Création d’entreprise et gestion de projets innovants (IAE Bordeaux IV) 13
Entrepreneuriat et nouvelles activités (IAE Rouen) 13
Gestion et Management des PME (IAE Nantes) 14
Entrepreneuriat et Développement de PME (IAE Metz) 15
Création et Gestion des PME (Faculté de droit, Paris V) 21
Total 76
Intitulés et composantes des diplômes « Ecoles de management »
Mastère « Entrepreneurs » (ESC Paris-EAP) 6
« Majeure Entrepreneur » (EDHEC Nice) 8
Mastère « Création d’entreprise et Entrepreneuriat » (ESC Lille) 10
Programme ESC (EM Lyon) 22
Mastère « Entrepreneurs » (ESC Grenoble) 23
Option « Entrepreneurs » (ESC Le Havre) 33
Total 102
figure im6

Répartition de l’échantillon par intitulé et composante des diplômes

Annexe 3. Exemples de questions administrées

60 L’échelle opérationnalisant l’intention : nous avons adopté et traduit l’échelle de Ajzen et Fishbein (1980) de la manière suivante :

61 Dans les cinq prochaines années (Cochez une case pour chaque modalité) :

1. la probabilité que
vous créiez votre
entreprise est
Très
faible
Faible For te Très
for te
2. la probabilité que
vous poursuiviez une
carrière de salarié
est
Très
faible
Faible For te Très
for te
3. si vous devez
choisir entre créer
votre entreprise et
être salarié, vous
préféreriez
Cer taine
ment
être
salarié
Plutôt
être
salarié
Plutôt
créer
mon
entre
prise
Cer taine
ment
créer
mon
entre
prise
figure im7

62 L’échelle opérationnalisant les perceptions des aptitudes entrepreneuriales acquises par le suivi de formations entrepreneuriales : nous avons traduite l’échelle de Kolvereid (1997 : 52) et Tkachev et Kolvereid (1999 : 276-277) comme suit :

63 Les enseignements spécifiques à la création d’entreprise que vous avez suivis font que (cochez une case pour chaque modalité) :

1. devenir créateur
d’entreprise me serait
Très
difficile
Difficile Facile Très
facile
2. si je voulais, je
pourrais facilement
poursuivre une carrière
de créateur d’entreprise
Pas du
tout
d’accord
Plutôt
pas
d’accord
Plutôt
d’accord
Tout à
fait
d’accord
3. comme créateur
d’entreprise, j’aurais un
contrôle de la situation
Absolu
ment
aucun
Peu de
contrôle
Beau
coup de
contrôle
Contrôle
total
4. le nombre d’événe
ments qui ne seraient
pas sous mon contrôle,
et qui pourraient
m’empêcher de devenir
créateur d’entreprise est
Très peu
élevé
Peu
élevé
Elevé Très
élevé
5. si je deviens créateur
d’entreprise, les
chances de réussite de
mon entreprise seront
Très
fortes
Fortes Faibles Très
faibles
figure im8

64 L’échelle opérationnalisant la recherche d’information :

65 Consacrez-vous actuellement du temps à la recherche d’informations pour mieux formaliser les aspects suivants de votre idée ou projet d’entreprise ? (Cochez une case pour chaque modalité)

1. Le marché Pas du
tout
Peu
consé
quent
Consé
quent
Très
consé
quent
2. Le produit (biens
ou ser vices)
Pas du
tout
Peu
consé
quent
Consé
quent
Très
consé
quent
3. Le montage du
plan d’affaires
Pas du
tout
Peu
consé
quent
Consé
quent
Très
conséquent
figure im9

Bibliographie

Bibliographie

  • Ajzen I., Fishbein M., Understanding attitudes and predicting social behavior, Englewood Cliffs, NJ, Prentice Hall, 1980, 278 pages.
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  • Bird B.J., « The Operation of Intentions in Time : The Emergence of the New Venture », Entrepreneurship Theory and Practice, Fall, 1992, vol. 17, n° 1, p. 11-20.
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  • Churchill G.A., « A Paradigm for Developing Better Measures of Marketing Constructs », Journal Of Marketing Research, 1979, vol. 16, p. 64-73.
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  • Desportes F., Le Gunehec F., Le nouveau droit pénal : droit pénal général, tome 1, 4e édition, Editions Economica, 1997, 882 pages.
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  • Stefani G., Levasseur G., Bouloc B., Droit pénal général, Editions Dalloz, 16e édition, 1997, 638 pages.
  • Tkachev A., Kolvereid L., « Self-employment intentions among Russian students », Entrepreneurship and Regional Development, 1999, 11, p. 269-280.
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  • Tounés A., « Enseignement de l’entrepreneuriat en France : un cadre exploratoire », troisième congrès de l’Académie de l’Entrepreneuriat, « Itinéraires d’entrepreneurs », Lyon, 31 mars et 1er avril 2004.
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Mots-clés éditeurs : entrepreneuriat, entrepreneur, normes subjectives, aptitudes entrepreneuriales, intention entrepreneuriale, enseignement de l’entrepreneuriat, attitudes entrepreneuriales

Date de mise en ligne : 01/05/2011.

https://doi.org/10.3917/rsg.219.0057

Notes

  • [1]
    Ces phases sont une synthèse des travaux de Autio et alii (1997), Emin (2003), Krueger et Carsrud (1993), Learned (1992) et de Raijman (2001) conjuguée avec nos réflexions personnelles. Pour une analyse de chacune d’elle, Tounés (2003 : 47-50) fournit une présentation approfondie.
  • [2]
    Nous citons, entre autres, Autio et alii (1997, op. cit.), Kolvereid (1997 : 51) et Tkachev et Kolvereid (1999).
  • [3]
    Nous faisons référence essentiellement à Autio et alii (1997, op. cit.), Davidsson (1995), Douglas (1999, op. cit.), Kolvereid (1997, op. cit.), Krueger et alii (2000, op. cit.), Tkachev et Kolvereid (1999, op. cit.) et Vesalainen et Pihkala (1999, op. cit.).
  • [4]
    Pour ce traitement et les suivants, les totaux peuvent être inférieurs à la taille de l’échantillon (178) à cause des « non-réponses » ou des questions « filtres ».
  • [5]
    Les différentes études en France montrent que les diplômés-créateurs représentent entre 5 % et 8 % de la population des créateurs (quel que soit le cursus suivi).
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