Jusqu’à cette année, les Philippines faisaient essentiellement parler d’elles pour trois raisons. Tout d’abord, pour leur catholicisme fervent, puisque, chaque année, les sanglantes processions de pénitents et les spectaculaires crucifixions « réelles » qui ne se pratiquent plus que dans l’archipel sont abondamment diffusées par les médias du monde entier. Ensuite, pour les actions des groupes armés musulmans qui opèrent en son Sud, dont les prises d’otages, exécutions de touristes et déclarations d’allégeance aux enseignes globalisées de la terreur islamique constituent autant d’occasion de faire parler d’eux. Enfin, du fait des catastrophes naturelles de grande envergure qui frappent régulièrement le pays.
Depuis la chute du dictateur Ferdinand Marcos en 1986, la politique locale, en revanche, malgré le fait qu’elle ne manque assurément pas d’aléas, ne fait que rarement l’objet d’une couverture médiatique en dehors de l’Asie. Or, c’est précisément ceci qui vient de changer puisque, depuis le mois d’avril 2016, les faiseurs d’actualité ont très abondamment relayé la campagne présidentielle du candidat Rodrigo Duterte, rapidement qualifié de « Donald Trump asiatique ». Le 9 mai, celui-ci remportait effectivement les élections pour la direction du pays et, depuis lors, chacune des déclarations ou annonce de future décision de ce politicien outrancier et inquiétant fait l’objet d’une large diffusion dans les pays occidentaux.
Le qualificatif de « Donald Trump asiatique » est bien évidemment inadéquat, voire franchement ethnocentrique, puisqu’il donne à penser que le personnage ne saurait être interprété qu’à la lumière d’un référent extérieur qui, pour sa part, n’a pas encore remporté la charge présidentielle qu’il brigue…
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