On ne devrait pas cesser de s’émerveiller que les inventeurs du cinématographe s’appellent… Lumière.
Créer une image de cinéma, c’est « écrire avec la lumière ». Certes, les arts visuels n’ont pas attendu le cinéma pour prendre en compte l’importance de la lumière, et bien évidemment la peinture, dont le cinéma est d’ailleurs singulièrement tributaire. Mais la lumière est la matière première du cinéma. Il faut de la lumière pour créer une image, il en faut aussi pour qu’elle soit projetée au public. Et plus encore, elle est représentée dans l’image comme un élément constitutif de l’œuvre. Directionnelle ou diffuse, colorée ou non, naturelle ou fabriquée, mais surtout dynamisée par le mouvement de l’image et le montage, elle est liée à l’espace filmé de la manière la plus étroite, à tel point qu’on peut soutenir que si la lumière crée l’espace, l’espace peut aussi faire la lumière. On peut en trouver l’illustration dans l’installation qu’Agnès Varda avait réalisée en 2006 à la Fondation Cartier et qu’elle a appelée Ma Cabane de l’échec. Elle est constituée de centaines de mètres de pellicule de Créatures, un film de 1966 avec Michel Piccoli et Catherine Deneuve, qui fut un échec commercial. Dans son documentaire Les Plages d’Agnès (2008), Varda s’installe dans cette cabane et commente ainsi son œuvre : « En vraie glaneuse, j’ai récupéré les copies abandonnées et déroulé les bobines. Et les deux beaux acteurs se sont retrouvés en parois, en murs, traversés par la lumière. Qu’est-ce que c’est le cinéma …
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