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Article de revue

La mise en œuvre d’un atelier d’écriture avec des patients déments au stade sévère : fondements, objectifs et résultats empiriques

Pages 181 à 193

Notes

  • [1]
    B. Cadoux, « Le groupécriture : une petite fabrique de subjectivité », Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, n° 41, 2003, p. 140.
  • [2]
    B. Cadoux, Écritures de la psychose, Paris, Aubier, 1999, p. 65.
  • [3]
    F. Bétourné, « La répétition ou l’effort déchirant pour faire parler l’autre dans lalangue du sujet malade d’Alzheimer », Che vuoi ?, n° 26, 2006, p. 188.
  • [4]
    Ibid., p. 189.
  • [5]
    J. Derrida, L’Écriture et la différence, Paris, Le Seuil, 1967, p. 168.
  • [6]
    J.-M. Talpin, « S’atteler à l’écriture… Écriture de soi et vieillissement », dans J.-L. Sudres, G. Roux, M. Laharie, F. de La Fournière (sous la direction de), La personne âgée en art-thérapie, Paris, L’Harmattan, 2004, p. 90.
  • [7]
    Le service des « lettres mortes » était jadis destitué à la réception de toutes les lettres n’ayant jamais pu atteindre leur destinataire.
  • [8]
    J.-M. Talpin, « S’atteler à l’écriture… Écriture de soi et vieillissement », op. cit., p. 83.

1 Il est admis que l’écriture possède une vertu thérapeutique provenant de sa dimension créatrice. Cette stratégie offre une fonction d’urgence soutenante, comme en témoignent de nombreux écrivains. Les bénéfices qui émanent de cet art l’inscrivent dans une pratique professionnelle de soin psychique. Dans le cadre des pathologies démentielles, l’écriture pourrait s’avérer bénéfique pour des sujets manifestant des difficultés à symboliser leur vie pulsionnelle. Nous souhaiterions, dans ce texte, évoquer les réflexions ayant accompagné la mise en place d’un atelier d’écriture au sein d’un établissement géronto-psychiatrique spécialisé dans l’accueil de patients atteints de maladie d’Alzheimer et maladies apparentées à des stades évolués, et présentant des troubles du comportement difficilement gérables. Les réflexions porteront sur les soubassements théorico-cliniques, les objectifs et les résultats observés empiriquement.

La problématique démentielle et le contexte institutionnel

2 La maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées sont des affections neurologiques évolutives impliquant des pertes neuronales et des troubles cognitifs associés. À côté des troubles cognitifs, ce type de pathologie comporte des signes non cognitifs, communément nommés « signes comportementaux et psychologiques des démences » (SCPD). Certains de ces SCPD se manifestent par un agir comportemental souvent intense (agitation, déambulation, répétition verbale et/ou motrice, violence, etc.) Ces manifestations sont très problématiques car elles entraînent un épuisement tant du malade que de son entourage, induisant des situations de rupture qui précipitent l’entrée en institution. Par ailleurs, l’agir comportemental est source de tension non négligeable à l’intérieur des établissements qui ont encore trop souvent recours aux mesures de contention (physique et/ou chimique) et d’enfermement. Les patients déments sont alors considérés comme violents et agités, et cette stigmatisation contribue à les isoler significativement de leur environnement.

3 L’atelier d’écriture vit le jour au sein d’une Unité de Soins de Longue Durée (USLD) dont la conception architecturale répond à un cahier des charges précis favorisant une certaine forme d’errance (lieux sécurisés, chemins spécifiques, etc.) Ce cadre de vie serait à même de laisser s’exprimer certains comportements, à défaut de les contenir. Dès notre arrivée au service, un « temps pour voir » nous permit d’interroger la visée de l’atelier, son dispositif et son cadre, en regard des possibilités mais aussi des contraintes institutionnelles. L’atelier s’intégra dans un vaste projet visant à organiser de manière formalisée les thérapies non médicamenteuses au sein de l’établissement. Ce projet ayant été mis en œuvre sur plusieurs années avait pour but de réinstaller la relation soignant-soigné au cœur du projet de soin. Il répondait à une indication principale, celle d’apaiser, voire de prévenir les SCPD. Comment le cadre de notre atelier pouvait-il devenir, grâce à l’écriture, un espace d’accueil de la souffrance psychique qui se donne à voir (ou à entendre, parfois bruyamment) par le corps agissant, lorsque la parole fait défaut ? Le cadre serait ici référencé à l’aire transitionnelle de Winnicott (1971), cet espace potentiel et pare-excitant qui contient et limite les mouvements agressifs et angoissants, à la manière d’un holding psychique. L’objectif principal de l’atelier était l’apaisement, ou plus précisément le détournement d’une énergie surnuméraire allouée à l’agir, au profit d’un acte porteur de sens.

4 Notre désir d’élaborer un tel atelier se heurta rapidement à des réactions intriguées de la part des acteurs de l’institution : « Pourquoi et comment faire écrire les déments ? » Ce type d’interrogation était parfois appuyé par l’invocation de freins réels liés à la sévérité de l’atteinte langagière, à la sévérité des troubles praxiques ou à l’intensité des conduites agissantes. Contre toute attente, l’usage de l’écriture dévoila rapidement ses effets au niveau empirique. La mise en écriture dans le cadre d’un atelier de groupe avait pour bénéfice primordial d’apporter un effet de contenance. En effet, lorsque les patients jugés perturbateurs du fait de leurs comportements étaient présents aux séances, ils ne perturbaient plus la vie du service. Mieux, ils écrivaient, et parfois avec une certaine qualité esthétique que l’importance de l’atteinte ne laissait nullement présager. La seule contre-indication pouvait finalement être l’absence de sensibilité au support scriptural, ainsi qu’une disponibilité psychique insuffisante pour investir le groupe et l’écriture. La levée des freins inauguraux a également été permise par l’introduction du concept de médiation, qui propose une entrée en lien avec le sujet dément à un stade avancé de sa maladie, lorsque le langage ne constitue plus l’interface privilégiée à la rencontre, ou lorsque l’agir prend le dessus.

Spécificités de la médiation scripturale : rencontre, trace, échange

5 Du latin mediare, « être au milieu », la médiation implique un élément médiateur, appelé médium ou médiat, et un espace entre des instances : c’est ce qui « vient entre », qui à la fois sépare et relie. Par l’introduction d’un tiers, la médiation thérapeutique a une fonction d’intermédiaire qui instaure une juste distance. Dans l’abord du patient dément, la médiation présente l’avantage de dépasser la difficulté majeure liée à la rencontre duelle, vécue sur le mode de l’intrusion, de l’angoisse, ou de l’incompréhension.

6 Dans la démence, l’atteinte de la mémoire sémantique réduit le stock lexical nécessaire à la parole. L’acte phonatoire devient générateur d’angoisse pour le sujet qui trouve dans la mise en acte du corps une alternative en termes d’expression. L’agir serait ainsi considéré comme une suppléance à la précarité de la parole. C’est ici qu’intervient l’efficience spécifique de l’écriture. Comme le dit l’adage, les paroles s’envolent, les écrits restent. À l’instar du corporel en effet, l’écrit consiste, et en ce sens il n’ouvre pas à la terreur de la parole, alors même qu’il en propose une amorce apaisante. La parole menace le moi que l’écrit apaise et contient. Relativement à son origine étymologique (du grec graphein, graver), l’écriture laisse des marques. La trace est une concrétisation qui persiste, localise la pensée, lui donne un lieu de précipitation et d’archivage (Cadoux, 2003). Ce qui permettra à une patiente d’écrire par exemple : « Je continue à rechercher ce que je pense… cela va continuer à penser, à tout moment. »

7 L’écriture constitue de surcroît un objet culturel partagé et investi par une population qui privilégiait souvent le mode épistolaire dans le lien social. En effet, pour B. Cadoux, « l’écriture a une position intermédiaire, instauratrice ou restauratrice de transitionnalité, car elle permet de trouver/créer du sens à partir d’un “déjà-là” dans l’environnement culturel du sujet et du groupe [1]. » Nous voyons que la médiation par l’écriture fait également appel à la médiation groupale, qui offre ses spécificités à la problématique démentielle.

Étayage groupal et fonction de contenance

8 La rencontre avec l’autre potentialiserait l’efficience subjectivante de l’écriture (Cadoux, 1991, 2003). Selon l’auteur, « l’écriture n’enclencherait de véritable procès de subjectivation qu’à partir du moment où elle rencontre quelqu’un [2] ». Le terme « groupe » vient de l’italien gruppo qui signifie « nœud » : il évoque un assemblage de différents membres présentant chacun leurs particularités mentales.

9 L’idée d’un groupe s’imposa d’elle-même face à la problématique démentielle marquée par la désorganisation de la psyché. Les attaques extérieures peuvent s’avérer traumatiques du fait d’une enveloppe psychique poreuse, et d’un système de pare-excitations ne remplissant plus sa fonction de filtre. Cette défaillance oblige parfois les patients à recourir à la violence comme réponse à des stimulations environnementales vécues sur le même registre (Quaderi, 2004). Le mot « groupe » possède en outre une racine étymologique germanique : kruppa veut dire « masse arrondie » et suggère une idée d’englobement. Le cadre groupal pourrait être à même de conférer au psychisme et au corps une limitation aux effets maternels et contenants. Le groupe constitue en lui-même un élément thérapeutique, au sens où l’enveloppe groupale favoriserait une différenciation protectrice entre sa réalité intérieure et sa réalité extérieure. C’est la perspective de D. Anzieu (1975) qui conçoit le groupe comme une enveloppe contenante et vivante, de la même manière que la peau soutient le corps et que le moi borde le psychisme. C’est une membrane à face double : l’une est tournée vers le dehors et l’autre vers le monde interne. L’enveloppe groupale a un rôle de protection et de filtre par rapport aux dangers provenant de ces deux espaces, à la manière du dispositif de pare-excitations.

10 C’est à partir de cette fonction de contenance que J. Oury concevait ses « clubs thérapeutiques ». La constitution d’un groupe serait destinée à reformer les contours du moi-corps qui dès lors retrouverait sa surface d’inscription. En fait, pour J. Oury (2007), l’enjeu serait de former de l’ensemble et du collectif, là où le malade a perdu toute notion d’espace et n’habite ni le lieu environnant ni même son corps. Le groupe est donc en charge de délimiter à nouveau des espaces au sein d’un cadre qui n’existe plus. Cette manœuvre peut faire trace, tout comme l’écriture elle-même. Et si le sujet réintègre une unité spatio-temporelle, le corps se fédère.

11 Par ailleurs, selon J. Mornet (2007), le groupe fait intervenir un va-et-vient dialectique entre soi et les autres, et entre la réalité interne et la réalité groupale, permettant de rétablir une distinction entre ce qui relève du moi et du non-moi. « J’étais dans mon chez-moi », écrivit un jour Léonard, chez qui l’écriture se fit contenante et individualisante. En fait, pour B. Cadoux (2003), l’atelier d’écriture désigne un dispositif thérapeutique qui propose deux médiations à la fois complémentaires et contradictoires : le groupe et l’écriture. Elles sont paradoxales, dans le sens où l’écriture est conçue comme un acte intime qui se réalise dans le retrait et la solitude, et complémentaires en tant que l’inspiration naît généralement au sein du groupe. À tout moment s’opère un balancement entre écriture singulière et écriture collective, entre ouverture et retrait, qui aboutit à la capacité d’écrire seul en présence des autres. Ce cheminement permettra à de nombreux patients de l’atelier de dire : « J’écrirai plus tard, quand je serai seul. » Cet aller-retour instaure un « sens » et permet également de faire advenir une rythmicité qui donne sa persistance à l’être. Finalement, c’est la vertu contenante du groupe qui s’avérera primordiale au moment de la désagrégation scripturale.

12 Mais parfois la fonction enveloppante proposée par le dispositif de l’atelier peut se révéler lacunaire. C’est ce que l’on observe lors de toute rupture liée au cadre : une porte qui s’ouvre, une personne qui entre ou qui sort, un bruit soudain à l’intérieur ou à l’extérieur du groupe. La membrane groupale est constamment fragile et menacée de déchirement. Dans ces cas-là, la limite différentielle intérieur-extérieur propre à l’enveloppe psychique ne tient plus : les patients se lèvent, sortent et entrent de manière anarchique, et s’agitent à nouveau. Un participant proposait ainsi spontanément le thème du feu d’artifice, comme une possible voie de représentation de son angoisse d’éclatement. C’est parfois l’éprouvé corporel brut qui court-circuite tout travail d’élaboration lié à la pensée. Il en fut ainsi chez Lucie, une patiente fortement agitée et déambulante qui était parvenue depuis plusieurs mois à se stabiliser grandement et à écrire tout au long des séances. Lors d’une séance, elle quitta le groupe dans un passage à l’acte : « Je vais faire pipi ! », dit-elle juste après avoir déchiré sa feuille en tout petits morceaux. La fuite du corps (représentée par l’urine) se redoubla ce jour-là d’une fuite du groupe. Plutôt que d’être englobant, le groupe peut être ici le lieu d’angoisses agonistiques et effractives. Certains patients ont alors l’impression d’être observés ou qu’on se moque d’eux, ils sursautent et scrutent l’espace pour se protéger d’une potentielle menace. Il reste alors la présence du clinicien comme seule possibilité d’étayage et de réassurance.

« Transférer » un désir en un lieu d’adresse

13 Le clinicien en gérontologie est animé d’un désir lui faisant parier le sujet et la persistance de la vie psychique dans la démence malgré les atteintes cérébrales multiples (Quaderi, 2003). La permanence de son désir permet au clinicien de continuer à travailler, et, en suivant l’idée de J. Mornet (2007), cette force lui donne la capacité d’accueillir le malade sans pour autant s’effondrer avec lui. Sans cela, il aurait pris la fuite depuis longtemps. Ce moteur désirant permet aussi de vaincre les défaillances mnésiques des patients qui leur font oublier jusqu’à l’existence même du clinicien lorsqu’il s’absente. Mais, pour Lacan (1966), le désir est conditionnel, et parce qu’il est avant tout désir de l’Autre, le dément peut être animé d’un mouvement désirant à travers celui du clinicien. C’est bien à partir de la proposition de l’Autre, émanant d’un désir inaugural, que naît l’écriture du dément, coconstruite dans la relation au thérapeute ainsi qu’aux autres membres du groupe. La permanence du désir du clinicien créerait ainsi les conditions possibles à une rencontre intersubjective, et serait comme un lieu d’accueil de cette subjectivité à partir de laquelle l’objet commun pourrait se créer.

14 Pourtant, à en voir les freins initiaux à la mise en place de l’atelier, vouloir fonder une rencontre avec le patient dément sur la base du groupe peut sembler un pari impossible. D’après F. Bétourné, « on glose beaucoup sur l’incapacité des déments à pouvoir être animés par le transfert. […] On constate que leur esprit ne pouvant plus imprimer aucune trace mnésique, ils sont incapables d’investissements affectifs réels, durables, mobilisateurs [3] ». Dans leur comportement, les déments ne s’adressent certes pas directement au clinicien, mais selon l’auteure, « aussi incertain qu’il soit [le transfert] subsiste se modulant selon une forme adaptée à la sentimentalité de la personne âgée démentalisée [4] ». L’écriture pourrait peut-être constituer le socle dans lequel certaines modalités de transfert seraient décelables. La formulation de notre consigne (« Écrivez-moi… [quelque chose] ») n’était sans doute pas sans lien avec un désir d’incarner ce lecteur anonyme auquel l’écriture s’adresse silencieusement. Était-elle une manière insue de construire ce lieu d’adresse et d’archivage ?

15 L’écriture donne forme au pulsionnel, mais la condition pour que quelque chose puisse s’inscrire est la supposition d’une adresse à un Autre impliquant un espace tiers. L’écriture pourrait-elle justement servir d’intermédiaire à la constitution d’un Autre ? Tout geste scriptural vise la constitution d’un Autre et est tourné vers un interlocuteur silencieux. Selon J. Derrida, écrire c’est « tenter de s’inscrire comme sujet par la naissance de l’écriture dans son adresse à l’autre [5] ». C’est cette adresse qui se ferait le support du processus de subjectivation à l’œuvre dans l’écriture. « Écrire pour l’autre, mais alors pour quel autre ? » se demande J.-M. Talpin [6] qui convoque tour à tour l’autre réel (proche, familier, participants du groupe) et l’autre imaginaire (destinataire interne, imagos parentales, parents incorporés ou introjectés). Écrire pour soi et/ou pour l’autre pourrait être l’un des objectifs principaux de tout atelier d’écriture : dans la triade patient-écrit-clinicien, des mouvements transférentiels peuvent être appréhendés, qui se soutiennent donc de la question de l’adresse. Le transfert se déposerait sur le clinicien, le groupe et les autres participants. Lucie, d’abord très déstructurée, a ainsi pu constituer progressivement l’écriture et le groupe comme ce lieu tiers auquel elle s’adressera au fil des séances : « Je vais vous raconter. »

16 Le clinicien, ainsi que le groupe, deviennent le lieu de dépôt d’une parole qui se dit parfois à demi-mot. De même, le dément n’est pas sans demande, à condition que le clinicien soit prêt à l’accueillir. Demande d’amour ou de reconnaissance, le travail clinique auprès du dément s’inscrit donc dans le transfert, même si celui-ci comporte des particularités. À cet égard, notre avis et notre position par rapport aux écrits semblaient importants aux yeux des patients : « Vous pouvez le lire avant ? » L’intérêt que nous portions aux écrits permettait de faire exister une production sous notre regard et celui du groupe, et par l’adresse qui lui était supposée, le don aussi, de faire advenir le sujet : « C’est nul ce que j’ai écrit non ? – Pas du tout ! – Alors je vous le donne. » Le transfert au clinicien suppose la question de la reconnaissance : nombreux sont les patients qui demandaient notre approbation, en nous tendant leurs écrits : « Vous en pensez quoi ? », ou nous les lisaient avant le temps alloué à la lecture de l’ensemble des écrits. Certains s’inquiétaient des jugements au moment de lire : « Vous allez vous moquer… – Mais non ! – Bon alors j’y vais ! » D’autres, enfin, nous demandaient de lire à leur place leur écrit, sous des prétextes divers. C’est ici que le clinicien peut incarner cette fonction phorique (porte-parole, porte-plume) développée par R. Kaës (1999) ou encore P. Delion (2011), en référence au holding. L’écoute de nos propres réactions contre-transférentielles nous permettait d’estimer la place que nous occupions par rapport aux patients et à leur production écrite. De la même façon, l’avis des autres était recherché, ce qui créait une amorce de relation. Le transfert au thérapeute permet ainsi des transferts latéraux, des possibilités de rencontre, qui n’existeraient pas ou différemment hors de ce cadre.

17 Nous repensons à cette séance qui mettait à disposition la thématique de la rencontre. De nombreux patients figurèrent le groupe comme une rencontre avec des ami(e)s, une promenade, une fête. Cette séance semble avoir permis que chacun se saisisse de la dimension de l’altérité, question que nous tentions constamment de mettre en exergue. Finalement, le dispositif groupal, de par l’unité d’espace et de temps qu’il suscite, permet la rencontre de singularités subjectives qui, dès lors, ne se trouvent plus en errance côte à côte, mais se voient rassemblées dans une certaine cohérence. L’écriture prend ici la forme de ce que G. Gimenez (2003) appelle « l’objet de relation », parfois précipité par un thème convoquant l’adresse au tiers absent, ce qui permit à Évelyne d’écrire : « Je vous aime beaucoup. » Mais l’objet de relation peut parfois engendrer l’angoisse plutôt que de la liquider. Nous repensons à ce jour où nous proposions comme thème l’écriture d’une lettre, initiative née de l’interpellation fréquente des participants à l’égard de personnes absentes. Évelyne inscrivit rapidement « chère amie » sur sa feuille, s’emparant d’une idée venue d’un autre participant. En recherche d’étayage et pourquoi pas d’approbation, Évelyne tendit sa feuille à sa voisine pour qu’elle lui dise ce qu’elle en pense, mais celle-ci, dérangée, lui refusa sa demande. Évelyne reprit sa feuille, barra le « chère amie » et se leva brusquement : « Je pars », dit-elle, ne voulant plus écrire à cette personne qui ne souhaite pas l’écouter. La question du tiers peut soudainement faire trou et induire une sidération. Faute de recours symbolique, l’adresse peut être prise « au pied de la lettre ». Jasmine nous dit d’emblée : « Le facteur n’est pas passé, il ne passera jamais. » Car parfois la lettre ne trouve pas son lieu de destination et se fait « lettre morte [7] ». Pierre n’écrivit pas ce jour, car, dit-il, « je n’ai pas les adresses ». Pauline, elle, figura son adresse postale. Lise dit à l’ensemble du groupe : « J’aimais bien, je l’aimais bien Michel [son mari], mais il était malade, je l’ai perdu Michel. » Lorsque la parole ne suffit plus, vient la nécessité de nommer par écrit pour que quelque chose persiste. Mais en lieu et place d’une adresse qui manque à l’appel, Lise inscrivit finalement ces quelques mots : « Je suis seule et inconnue », après quoi elle n’a plus jamais écrit, ni dans le cadre du groupe, ni en-dehors. Cette sentence laisse entendre la perte définitive de l’Autre dans un monde qui se retrouve alors vidé de sa signification : « Un seul être vous manque… », pensions-nous. Mais la question du nom restait importante pour Lise, qui dit un jour à un autre patient : « Je te connais mais je connais pas ton nom. » Sans l’acte nominatoire, quelque chose manque en effet. C’est pourquoi les séances s’accompagnaient toujours de la signature des productions écrites. Car l’angoisse peut justement provenir de la faillibilité du nom : « Je m’appelle Corinne, Éliane, Camille, Francine… j’ai tous les noms », nous dit un jour une patiente. Dans ces instants de fragilité structurale, il peut arriver que la concrétude d’une enveloppe apporte un effet de contenance apte à assurer une continuité d’existence. Ainsi, Jacques rythmait-il ses journées par la réception et l’envoi de courriers mensongers abusant par l’appât de faux gains. Il écrivait d’ailleurs toujours quelques lignes à ce destinataire inconnu, et lorsqu’on l’interrogeait à propos du sens qu’il conférait à son geste, il répondait vaguement : « Celui qui fait cela, ça lui donne l’impression d’exister. » Quand le lieu de l’Autre menace de disparaître, c’est l’adresse au destinataire même indéterminé qui assure un point d’ancrage contre l’anéantissement.

Résultats empiriques et problématisation : l’atelier d’écriture contient

18 L’atelier, de fréquence hebdomadaire, réunissait un groupe restreint (six participants environ) pendant une durée moyenne d’une heure. Il avait lieu en début d’après-midi, lorsque les équipes étaient en pause, moment désertique particulièrement propice à l’exacerbation des conduites agissantes. Les thèmes, initiés par le clinicien et plus rarement par les patients, étaient variables : un objet, une photo, un mot, une phrase, une citation, un souvenir, une histoire, une fête du calendrier, une odeur, une musique, etc. Notre souci de partir d’une contrainte scripturale répondait à la volonté de suppléer au vide chez des patients caractérisés par une pauvreté de l’imaginaire. Chacun pouvait, à partir de cela, se saisir du thème à sa manière. Nous analysions chaque séance dans l’après-coup de la rencontre, en regard de nos ressentis contre-transférentiels. Les fragments cliniques issus de ces séances ont été élaborés à partir de l’opération de sens naissant de notre interprétation et donc d’un transfert inaugural.

19 Écrire, le commencement d’un périple ? Cette thématique fut l’objet de notre première séance de groupe, une manière pour nous de symboliser le début d’une aventure, d’un périple. Comme le note J.-M. Talpin, « se mettre à écrire est toujours de l’ordre du traumatisme, entre excitation et angoisse, entre menace du vide et menace du trop-plein, entre répétition du déjà (parfois trop) connu et surgissement de l’inconnu [8]. » Pour certains patients de l’atelier, la mise en écriture fut bien de l’ordre du traumatisme, et l’idée d’un commencement se heurta à un impossible à dire sidérant la pensée. Ainsi, ce thème évoqua-t-il à Aline « Le commencement de la fin ». Le point de départ buta alors sur son point d’arrivée et cette absence d’intervalle ne lui permit pas de se détacher du réel. Sophia, graphorrhéique, écrivait sans s’arrêter, mis à part lorsqu’elle se levait et quittait le groupe à plusieurs reprises. Si l’écriture n’avait été mise en pause par l’acte moteur, elle serait restée pour la patiente un éternel début. Le réel angoissant et répétitif fit retour chez Évelyne pour qui la vision des autres participants écrivant sans discontinuer réveilla des angoisses de mort, nous obligeant à l’écarter du groupe. La mise en groupe et l’incitation à écrire procèdent ainsi d’un dessaisissement premier du moi, qui s’apparenterait à une épreuve de dépersonnalisation ou de mise en jeu de l’informe, avant un rassemblement permis par l’appel au nom propre et le maniement du « Je ». Marguerite évoqua d’emblée ses difficultés praxiques qui parasitent fortement son geste scriptural, et se mit à pleurer. Or le tissu groupal lui permit de dépasser l’angoisse de la feuille blanche, et elle parvint à apposer sa signature sous la forme d’une métonymie contenant son prénom, que le souci de confidentialité ne nous permet pas de retranscrire ici. Marguerite nous tendit sa feuille à la fin de la séance : nous offrait-elle par cet acte un morceau d’elle-même ?

20 L’idée d’un point d’origine suggère aussi un point d’ancrage généralement défaillant dans la démence, et permet de faire scansion à l’éternel présent. Georges écrivit justement : « La vie est un éternel recommencement », après quoi il put dire oralement : « Nous recommençons à faire les mêmes choses, mais nous pouvons aussi recommencer différemment, si nous sortons d’ici. » De même, le récit d’Élise évoquait la palpitation entre l’automne et le printemps et le renouveau que ce dernier confère à la vie, ce qui la fit associer sur son désir de sortie : « Oh, j’espère que d’ici là je serai sortie ! » La projection dans un lieu autre ébauche la construction d’un idéal apte à reconstruire une enveloppe spatiale et temporelle. Cette vectorisation autorise enfin la formation de l’espace nécessaire à l’accueil du signifiant : « Au commencement était le Verbe », écrivit Jean-Charles, phrase qu’il transcrivit à partir de son énonciation en latin. Ce détachement de la langue morte et figée lui permit d’entrer dans un univers symbolique en mouvement : « Au commencement était la parole, dit-il, c’est ça la culture, la création du monde. »

21 Dès cette première séance, certes encore un peu chaotique, l’écriture nous montrait déjà sa puissance pacifiante par rapport aux attitudes répétitives, même chez les patients les plus agités. Lors de cette séance, Lucie, cette patiente agitée et déambulante (cf. supra), a pu se nourrir du thème pour se créer une temporalité et un rythme, à travers l’idée d’un début (« maître en marche ») et d’une suite (« la suite en marche »). La figuration d’une pensée localisée sur le support de la feuille venait déjà à la place d’un éprouvé corporel, la marche, nécessaire pour Lucie à un sentiment d’existence. L’éprouvé corporel se symbolisait par le signifiant « marche » et se faisait cette fois-ci à travers le geste d’écriture, permettant une coupure avec la répétition morbide inhérente à l’agir. Très vite, ses écrits se subjectivaient, Lucie employant le « Je » et le « Nous ». Elle évoqua le souvenir d’une promenade, puis d’une rencontre, dans des écrits qui semblaient s’adresser au groupe. Le vivre-ensemble se substitua alors à la marche solitaire, le geste d’écriture visant la constitution d’un Autre. La prise en compte de cet Autre du langage autorisa un mouvement d’abstraction du registre sensori-moteur pour un refuge dans les signes langagiers et l’univers du symbolique. En se donnant à voir et à entendre, le mot a effectivement valeur de geste, et le remplace.

22 Évelyne était une patiente qui proférait son angoisse par le hurlement, et par le chant répétitif Au clair de la lune, insistant sur ces paroles : « Ma chandelle est morte, je n’ai plus de feu, ouvre-moi ta porte, pour l’amour de Dieu… » Nous entendions toujours cette ritournelle comme un appel désespéré à l’Autre et comme un bercement maternel à visée apaisante. Entonné à l’infini, ce chant disait la nécessité vitale contre l’effondrement. Pour une patiente en demande constante d’étayage, la mise en groupe lui permit de sentir que l’on prenait soin d’elle, qu’elle n’était pas évincée, qu’elle existait… De manière récurrente, ses textes faisaient allusion à la couleur rose, la danse, la promenade. Évelyne écrivait les mots comme elle les entendait, sans orthographe ni grammaire. Elle figurait le son et les représentations de choses, la pulsionnalité évinçant la signification dans cette écriture sans règles : il s’agissait plutôt pour Évelyne de se jouer du sens en empruntant ses sons et sa musique. Mélangées à la couleur, les lettres prêtaient à Évelyne leur sensorialité, pour une appréhension quasi synesthésique de sa réalité. Les mots finissaient par être guidés par leur pure signifiance : « On peut aler dancer avec du roze / J’aime dancer / le rose est un joli cado / on va ce promener pour la danse. » Évelyne se reposait dans l’écriture, l’Autre que celle-ci convoquait silencieusement lui offrait la capacité d’être seule, ce qui ne lui était pas possible en dehors du groupe et sans ce support. L’écriture est bien une présence rassurante. Évelyne figurait souvent le groupe comme une promenade avec ses copines, ses amis, comme une fête où l’on danse, l’on mange, l’on s’amuse, ce qui la rendait toujours très euphorique. Le groupe prenait à chaque fois des allures de fête à laquelle tout le monde était convié : « Je viendrai vous chercher pour aller se promener aux chants élysées… on aité heureuze. » Lorsqu’elle écrivit cette phrase, elle ne chanta pas, ni ne déambula. Elle put trouver dans les mots un équivalent de l’acte, et une correspondance sensorielle dont les vertus palliatives à l’angoisse de désêtre seraient comparables. Cette fête se déroula par ailleurs dans un espace-temps fini (lieu, futur et passé) qui permit de la contenir.

23 Mais l’écriture n’est pas forcément faite de mots, et même la plus simple trace aurait une valeur scripturale, à aborder dans la manière dont elle est mise en forme. Clémentine éparpillait des mots éclatés sur toute la surface de sa feuille, et les encerclait, dans une volonté de contenir, délimiter, structurer, créer des limites là où le langage ne rassemble plus. Par le trait de crayon, l’écriture borde le réel et construit une digue face au raz-de-marée pulsionnel. Cependant, lorsque cette stratégie vint elle-même à échouer, Clémentine se mit à relier les mots entre eux, et plus tard colmata les espaces entre les mots en les noircissant au crayon. L’écriture semblait parfois destinée à emplir tout l’espace, traduisant une sorte de compulsion à éviter le vide. Il s’agissait alors pour elle de boucher les trous, laisser de moins en moins de place libre sur la feuille, mais également symboliser l’inondation pulsionnelle. Et dans un rythme presque métronomique, Clémentine réitérait ces formes de chaque côté de la feuille, sans s’arrêter, continuant sur la table lorsque nous ôtions délicatement la feuille à la fin de l’atelier. Cette rythmicité assurait un remplissage et une fonction de continuité et de liaison, vitales pour Clémentine. Le trait de crayon se chargeait de ne plus marquer la coupure dans laquelle elle risquait de tomber. Par ailleurs, le bercement inhérent au geste contenait l’angoisse. Cependant, lorsque Clémentine ne put plus tenir son crayon ni tracer ses boucles infinies, elle ne vint plus à l’atelier et s’effondra. De nombreuses affections somatiques l’envahirent, en même temps que son corps ne tenait plus en place : elle déambulait et présentait d’importants troubles de la continence. La patiente semblait ne plus parvenir à se contenir et à se rassembler, comme cela était le cas lorsque l’écriture était encore possible.

24 Tout au long de la menée de l’atelier d’écriture, qui a duré un peu plus de trois ans et demi, nous avons pu observer à travers la mise en groupe un retranchement des comportements agissants. Quelque chose d’une empreinte corporelle de l’écriture semblait même s’inscrire dans le temps, car nous pouvions observer une évolution significative des conduites des patients en dehors des séances. Nous pouvions parfois corréler des changements de comportement au niveau institutionnel avec des événements marquants au sein de l’atelier.

25 Ce résultat empirique nous permet d’avancer que le groupe d’écriture semble constituer un recours à la perte de soi, en comblant ce manque à être mis en acte par le corps dans le comportement. Les pathologies démentielles sont des affections neurologiques altérant peu à peu la sphère cognitive, et entraînant un profond remaniement des structures et opérations intrapsychiques. Le moi affaibli se voit inapte à assurer ses fonctions, parmi lesquelles le refoulement, destiné à pacifier les mouvements pulsionnels. La pulsion envahit ainsi directement le corps, et c’est dans l’excès de tension que le dément expérimente la détresse, sur le prototype de l’Hilflosigkeit freudienne (1926). Incapable d’élaborer par la voie langagière l’excitation qui le traverse, le malade trouve une voie de décharge nouvelle en ayant recours à son corps agissant. Mais la démarche s’avère transitoire dans le sens où, à terme, elle verse vers des comportements extrêmement répétitifs, et, par là même, coûteux et mortifères. Et parce que l’agir est inapte à limiter totalement l’excès pulsionnel, il se multiplie, alimentant la machinerie répétitive. Nous avons vu que l’agir redondant est remplacé par le travail d’écriture qui canalise, de la même façon que la membrane groupale. Les mots auraient ce pouvoir d’abstraction du registre agissant et autoriseraient le retour à une sorte de pacification pulsionnelle. Le tracé littéral permettrait, selon G. Pommier (1993), de retrouver le contour de son corps propre, et nous ajoutons avec le tracé, la concrétude de la feuille de papier. Cette manœuvre serait renforcée par la vertu contenante inhérente à la bordure groupale. Par ailleurs, à travers ce dispositif qui implique une circulation de transfert, le corps abandonné à la jouissance trouverait un moyen de réinvestir un processus désirant dans l’adresse à l’Autre qu’il convoque et le lieu tiers qui lui fait défaut. Cette propriété serait apte à soulager le corps au moins temporairement.

26 Comment relever ce pari a priori impossible de faire écrire les déments les plus déstructurés en groupe ? À la condition du désir du clinicien et de sa croyance en la potentialité thérapeutique de son outil. Nous terminerons en citant les paroles d’un patient, Louis, qui à la question « Aimez-vous écrire ? » nous répondit : « Ça enlève la quantité de bruit qu’il y a à l’intérieur et qu’on voit pas… Ça fait vite avaler des choses qui étaient dans la bouche avant. » Louis est, précisons-le, un patient crieur : dès qu’il se met à écrire, ses cris disparaissent. L’écriture semble donc bien légitimer l’hypothèse d’un investissement pulsionnel vers le corps du texte.

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Mots-clés éditeurs : contenance, écriture, agir, médiation, corps, démence, groupe

Mise en ligne 19/05/2015

https://doi.org/10.3917/rppg.064.0181

Notes

  • [1]
    B. Cadoux, « Le groupécriture : une petite fabrique de subjectivité », Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, n° 41, 2003, p. 140.
  • [2]
    B. Cadoux, Écritures de la psychose, Paris, Aubier, 1999, p. 65.
  • [3]
    F. Bétourné, « La répétition ou l’effort déchirant pour faire parler l’autre dans lalangue du sujet malade d’Alzheimer », Che vuoi ?, n° 26, 2006, p. 188.
  • [4]
    Ibid., p. 189.
  • [5]
    J. Derrida, L’Écriture et la différence, Paris, Le Seuil, 1967, p. 168.
  • [6]
    J.-M. Talpin, « S’atteler à l’écriture… Écriture de soi et vieillissement », dans J.-L. Sudres, G. Roux, M. Laharie, F. de La Fournière (sous la direction de), La personne âgée en art-thérapie, Paris, L’Harmattan, 2004, p. 90.
  • [7]
    Le service des « lettres mortes » était jadis destitué à la réception de toutes les lettres n’ayant jamais pu atteindre leur destinataire.
  • [8]
    J.-M. Talpin, « S’atteler à l’écriture… Écriture de soi et vieillissement », op. cit., p. 83.
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