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Article de revue

Les fondements de la formation analytique de groupe

Pages 7 à 21

La formation dans le processus civilisateur

1Aborder la situation de groupe dans le but d’y effectuer un travail psychique et d’y favoriser le travail psychique des autres présents, cela signifie dans un premier temps mettre un terme à un idéalisme culturel individualiste et prendre en compte l’élément politique indéniable du cadre social dans lequel nous sommes tous inscrits.

2La formation ne peut être envisagée que sous l’angle de l’institution. S’il arrive à chacun d’entre nous d’intervenir seul, pour des actions ponctuelles de formation dans des institutions ou auprès d’un groupe d’individus, quand il s’agit de former des praticiens des thérapies analytiques de groupe, il importe qu’un cadre institutionnel puisse être situé comme tiers. Par ailleurs, ce n’est pas pure spéculation, mais un état de fait qui m’amène à cette affirmation. On peut tout à fait comprendre les raisons pour lesquelles la problématique de la formation s’inscrit dans un cadre institutionnel. Les raisons de la nécessité de ce tiers sont multiples. Notamment, il peut être garant de l’éthique de la formation en constituant pour les formateurs une référence obligée proche d’une instance surmoïque dont le rôle ne serait pas d’être coercitif mais un recours possible. D’autre part, elles sont liées aux questions délicates de l’évaluation de la formation et de la reconnaissance des praticiens. Nous nous souvenons que de nombreuses scissions, heureuses ou malheureuses, ont été les issues trouvées aux conflits de pouvoir qui périodiquement ont agité les sociétés psychanalytiques. Le plus souvent, la pomme de discorde en était la formation et les conceptions de la formation.

3La formation comme l’éducation peuvent être considérées dans les deux sens comme la résultante de l’idéologie au pouvoir, et comme possibles pourvoyeuses de l’idéologie de demain. Dès lors, nous avons à nous interroger et même à préserver la formation contre la manière dont les pouvoirs récupèrent les théories et des techniques pour en faire des idéologies. Par exemple, dans quelle mesure un gouvernement pourrait-il mettre en œuvre un texte de loi en s’inspirant de certaines techniques thérapeutiques prises comme dogmes ?

4Les petits groupes sont à leur mesure un fait de société, repérable dès leur constitution comme porteurs d’influences, de forces imprévisibles, d’un potentiel souvent méconnu, voire redouté, méconnu dans son essence et trop connu dans ses effets. Les institutions issues de ces groupes sont parcourues de mouvements qui les rapprochent ou les éloignent des objets mêmes qui ont présidé à leur existence sans que l’on puisse quelquefois mesurer les dérives et les crises qui vont émailler leur histoire. Nous ne pouvons ignorer que la formation est investie d’un pouvoir autre que celui qu’elle est censée servir, y compris par nous-mêmes qui en sommes les concepteurs. Qu’en est-il en effet, dans notre projet de formation, des multiples représentations d’un processus de civilisation ?

5L’institution elle-même, qu’elle soit soignante, éducative ou autre, est issue de la dynamique des groupes qui la composent et des mouvements qui la traversent. Ces mouvements peuvent être liés, pour ce qui concerne les institutions soignantes, à un agencement complexe d’idées issues des représentations de la maladie mentale et des conceptions de leur approche thérapeutique. Ils peuvent être liés à l’idéologie ambiante concernant la place de la maladie mentale dans la société.

6L’histoire nous a montré, et je ne ferai que l’évoquer, combien ceux qui exprimaient une différence, quelle que soit sa nature, pouvaient faire l’objet d’une exclusion, voire d’une élimination. Si l’individu est au centre de nos préoccupations, que ce soit en termes de formation ou de thérapie, n’avons-nous pas en arrière-plan le désir de participer à l’accomplissement d’une idée de liberté et d’expansion propre à transformer des structures sociales existantes ? Dès lors, comment un projet de formation trouvera-t-il sa place dans une institution conçue pour le mettre en œuvre et à quelles conditions ?

7En tant que thérapeutes de groupe nous ne pouvons pas nous désintéresser de ce que génère la situation de groupe dans certains cas extrêmes. En effet, nous pouvons voir dans la pratique des groupes des systèmes de relations qui, par exemple, visent à aliéner celui ou celle qui, pour une raison ou une autre, prête le flanc aux pulsions destructrices communes à tout un chacun. Nous ne pouvons pas dans le cercle restreint de notre pratique de groupe oublier que la situation de groupe peut être le théâtre du meilleur comme du pire.

8Former des thérapeutes de groupe, plus spécifiquement, nécessite de placer haut la dimension éthique de notre tâche.

9Par ailleurs, l’évolution de la société, des structures familiales, les libertés conquises, y compris sur les déterminismes biologiques, etc., ne peuvent être absentes des questionnements qui parcourent le champ de la formation. Où commence et où finit le processus civilisateur ? Nous ne sommes pas étrangers à ses préoccupations qui pour être tues ne sont pas moins présentes.

10Qu’on le veuille ou non, nous sommes confrontés à la question des responsabilités des uns et des autres dans tous les domaines qui touchent au devenir de la société. Chacun à sa mesure participe au processus civilisateur dans la formation comme dans l’enseignement, comme dans la science, comme en politique, comme dans la justice, dans toutes les activités où s’exerce la pensée. Les différents domaines d’activité qui constituent des ressorts de la société tiennent ensemble dans une perpétuelle mouvance des groupes humains qui la composent. On ne peut transformer l’un de ces ressorts sans que l’autre subisse les effets de la transformation. Nos appartenances et nos choix, qu’ils soient politiques, philosophiques ou religieux, influent sur les conceptions et les modes d’application de ces conceptions. Ne serait-ce que l’attention portée à autrui.

La situation de groupe et les leviers dont elle dispose

11La situation de groupe est depuis longtemps le cadre choisi pour l’enseignement. Les situations de groupe sont elles-mêmes à considérer de multiples façons selon le levier – la manière dont ces groupes sont constitués – qui prédomine. La composition de ces groupes répond à des intentions, à des projets qui ne sont pas équivalents.

12On peut prendre en compte le levier que l’on pourrait appeler « économique », c’est-à-dire l’intérêt de traiter un plus grand ensemble d’individus dans un temps donné, c’est un concept passif du groupe.

13On peut prendre en compte le levier « dynamique », c’est-à-dire rechercher une meilleure créativité, une stimulation d’énergie et mettre en jeu des forces en réseau au sein d’un groupe, c’est le concept actif du groupe.

14On peut prendre en compte le levier « topique », lorsqu’il s’agit de réunir des individus en catégories, par classes, par symptômes, par croyances religieuses, etc. Bien évidemment, ces leviers ne sont pas équivalents et ne peuvent se substituer les uns aux autres, ils peuvent par contre se combiner.

15Si de telles questions concernant les groupes et leur nature, leur composition au sein de la culture et des structures sociales, se posent, elles se posent aussi dans le champ des thérapies analytiques et par voie de conséquence dans la formation des praticiens.

16Dans ce domaine il ne s’agit pas de traiter un corps constitué même s’il s’agit d’un groupe institutionnel ou d’une équipe de travail avec laquelle on intervient, il s’agit d’une situation nouvelle, artificiellement créée, qui permet aux individus de développer au maximum leurs forces vives pour faire face aux situations de la vie qui font obstacle à la réalisation de leur « capital ».

17Dans la situation de groupe analytique nous ne pouvons pas faire abstraction des contraintes réelles. Et ce d’autant qu’il ne nous est pas possible d’oublier notre inscription dans cette société à laquelle nous appartenons. La formation n’est pas un marché et cependant, nous sommes souvent placés face à des contraintes sociales qui reposent sur des valeurs d’argent. Face à ces commandes dont nous sommes obligés de tenir compte, comment sauvegarder un espace de désir possible tant pour le formateur que pour le formé ?

18S’il y a lieu de défendre les aspects spécifiques de la formation, c’est sur d’autres scènes que celle de la formation elle-même que nous avons à le faire. Nous avons à défendre une idée de la formation qui n’est pas réduite à l’acquisition d’un savoir, de techniques ou même d’un savoir-faire, mais qui va dans le sens d’une idée de l’homme telle qu’elle serve non seulement les intérêts propres de l’individu mais aussi les intérêts de ceux pour qui ces mêmes individus vont se mettre en action. Il s’agit toutefois d’éviter les dérives aliénantes. On peut considérer par exemple la formation qui peut être donnée au sein d’un parti politique comme un endoctrinement, ce qui est aux antipodes de nos conceptions de la formation.

La formation aux thérapies analytiques de groupe

19Il s’agit à présent d’évoquer les différentes questions que pose la formation aux thérapies analytiques de groupe. En ce qui me concerne je pratique la psychanalyse individuelle et je pratique en situation de groupe l’analyse de groupe et le psychodrame dans différents dispositifs et dans différents cadres institutionnels. Je voudrais à présent poursuivre mon propos de départ en abordant la question du choix de la référence psychanalytique pour travailler avec des patients au sein de groupes.

20On peut considérer les pratiques analytiques de groupe et la psychanalyse comme des pratiques étrangères, voire incompatibles l’une avec l’autre, comme si une pratique analytique exercée en dehors de la cure individuelle pouvait disqualifier le travail psychique qui s’y effectue et jeter un discrédit sur le psychanalyste qui se risquait à cet exercice. Il est vrai que nous-mêmes, dans les débuts de notre pratique de groupe, nous n’étions pas très à l’aise avec l’utilisation de la référence à la psychanalyse, et, confrontés à la situation de groupe dans les dispositifs que nous avions créés, cependant, il était évident que nous avions affaire à des processus qui nécessitaient pour leur compréhension et leur traitement de nous référer au corpus de savoir de la psychanalyse. Ces groupes que nous avions constitués étaient des groupes de patients qui recherchaient une meilleure compréhension et une meilleure appréhension de leur rapport aux autres et au groupe. La nature de leurs troubles et leur fonctionnement psychique étaient au cœur de leurs difficultés, il n’était pas question de les traiter par des méthodes que l’on pourrait qualifier de suggestives ou de faire avec ces patients quelque chose qui aurait à voir avec l’éducation. Ce n’est toutefois pas par défaut que nous avons choisi la référence à la psychanalyse. Nous ne pouvions que nous rendre à l’évidence : l’inconscient est maître en tout lieu, y compris dans les groupes, et c’est peut-être là, différemment que dans la cure, que son dévoilement serait rendu possible par la démultiplication des voies par lesquelles il peut s’infiltrer. Dès lors il s’agissait de ne plus méconnaître ces voies, mais de faire en sorte que les patients puissent effectuer au sein de ces groupes un travail psychique. Telle était et telle est toujours notre conviction.

21Lorsqu’il s’agit de former des praticiens, nous avons une double exigence : la première est qu’ils aient effectué ou qu’ils effectuent une psychanalyse personnelle, la deuxième qu’ils effectuent au sein d’un groupe un travail psychanalytique.

22Il est évident que, selon les pratiques, des dispositifs sont différents pour effectuer ce travail psychique en rapport avec les techniques, par exemple les dispositifs de la formation à l’analyse de groupe ne peuvent être les mêmes que ceux qui sont élaborés pour la formation à la thérapie familiale analytique. On peut se poser la question d’une expérience fondamentale commune, mais il faudra ultérieurement une différenciation des dispositifs de formation. C’est ce dont vous aurez l’occasion de prendre connaissance dans les symposiums et les ateliers. Je vais donc devoir reprendre une certaine distance pour évoquer de façon plus générale et globale les différentes questions que pose la formation à ces pratiques analytiques de groupe.

La formation et la question de la maîtrise

23J’avais proposé, il y a longtemps, une communication qui s’intitulait « De la formation à la maîtrise ». J’avais d’ores et déjà le sentiment que le terme de « maîtrise » ne convenait pas pour désigner la qualité primordiale du praticien dans son exercice. Le terme de « maîtrise » me paraît discutable pour qualifier l’activité du thérapeute analytique de groupe. En effet, les règles de libre association et d’attention flottante sont fondamentales et paradoxales. Elles ouvrent la voie à l’inconscient, donc à l’abandon d’une pensée rationnelle consciente, pour permettre l’accès aux processus primaires et aux formations de l’inconscient. Nous verrons ultérieurement que si maîtrise il y a, elle est à comprendre comme la saisie et l’analyse des processus dont l’analyste lui-même est le théâtre, condition sine qua non de sa fonction analytique.

24Cependant, il est vrai que nous sommes les héritiers d’une éducation où la notion de maître était en vigueur. Nous avons aussi été marqués par la notion de maître véhiculé par les courants lacaniens. Par ailleurs, dans certaines disciplines il n’est pas aberrant d’utiliser ce terme dans la mesure où elles nécessitent l’apprentissage de techniques. Dans le champ de la formation psychanalytique, la maîtrise n’est pas ce qui qualifie l’activité globale du psychanalyste en général, quelle que soit sa pratique individuelle ou groupale. Et c’est ce point précis que je souhaiterais développer actuellement.

25La situation de groupe nous confronte à de multiples processus qui, par exemple, vont du phénomène de l’illusion groupale, nommé ainsi par Didier Anzieu, au phénomène du bouc émissaire, pour délimiter les phénomènes de groupe par des positions extrêmes. Ce sont des phénomènes spécifiquement de groupe qui traduisent des mouvements de résistance qu’il y a lieu d’analyser. Dans les deux cas, se manifestent des affects d’amour et de haine. Il ne s’agit pas alors, par exemple, de maîtriser ce qui se produit dans le groupe, mais il s’agit de laisser ces mouvements se développer, pour ensuite mettre en rapport la production de ces phénomènes avec ce qui est en travail et qui demeure latent dans la situation.

26Pour le thérapeute analytique de groupe, l’accès à ce matériel sous-jacent n’est possible qu’à la condition qu’il puisse accompagner les mouvements du groupe de sa pensée associative. C’est à présent ce sur quoi je vais devoir m’arrêter.

27Je formulerais ainsi la question : comment définir la pensée associative du psychanalyste au sein du groupe ? Comment l’analyste parvient-il à maîtriser ses propres mouvements pulsionnels qui accompagnent quelquefois les mouvements du groupe ? Il est question pour lui de se saisir de ce qui l’agite intérieurement pour nourrir le matériel associatif qui accompagne nécessairement son écoute du discours du groupe. Dans cette opération de saisie que l’on pourrait nommer processus tertiaire, il s’agit d’effectuer le passage d’un matériel marqué par les processus primaires à une pensée nécessitant un processus de secondarisation. C’est précisément cette opération qu’il s’agit de favoriser dans le cadre de la formation. Il ne s’agit pas d’une intellectualisation, ni d’une abstraction, mais de développer une forme de pensée qui dans la plupart des cas n’existe pas ou n’est pas suffisamment développée chez le candidat à la formation…

28« Mais, il s’autorise à penser ! » disait une candidate à la formation à l’un de ses collègues qui venait de nous exposer l’élaboration théorico-clinique d’un moment de groupe dont il avait été le témoin.

29Cette remarque spontanée en disait long sur ce que la situation de formation peut engendrer en termes de limitation, obligations, allégeance, pression à la conformité, phantasme d’idéal, modélisation… Aucun jugement de valeur n’était porté sur la pensée en question, mais il s’agissait plutôt d’un étonnement jubilatoire, comme devant ce qui semblait vécu comme une manœuvre subversive. Que pourrions-nous souhaiter de mieux dans le cours et à l’issue d’une formation ? Que chacun s’autorise à penser !

30Les limites imposées par le formateur, son rapport au savoir, ses propres tolérances aux modes de pensée différents du sien…, vont jouer un rôle important dans le travail d’élaboration spécifique qui doit s’effectuer dans le cadre de la formation.

31Du point de vue du formateur, la situation de formation n’est intéressante que dans la mesure où celui-ci se place en position d’y apprendre quelque chose de nouveau et éventuellement de perdre certaines illusions. Il peut espérer, par exemple, que se dévoile ce qu’il investit dans cet objet que constitue pour lui la formation ; attendre aussi quelque dévoilement sur ce qui lui revient en écho à partir de ce qu’il cherche à transmettre. Car le but de la formation, si j’avais à le définir, c’est de faire en sorte que nous nous trouvions tous, un moment ou un autre, au milieu d’un carrefour après avoir cheminé dans les chemins ordinaires. Cela signifie doute, cela signifie pause, cela signifie recherche, cela signifie choix.

32Nous ne sommes jamais avec la psychanalyse sur un chemin tout tracé, nous savons que sur les voies de la répétition, ou sur celles encore plus floues des traces, nous serons surpris avec plus ou moins d’agrément par ce qui va se produire. Tout événement psychique met en jeu des forces, introduit de nouveaux aménagements dans l’économie psychique et nécessite une élaboration de ces éléments nouveaux. Il peut en résulter un changement important dans les convictions du formateur.

Les changements de position de la situation d’analyse à la situation de formation

33La psychanalyse est un parcours sans fin qui adopte des voies différentes qui, si tant est que nous soyons d’accord pour risquer encore et toujours de nous laisser surprendre, peuvent nous conduire à de nouveaux choix. Il n’y a pas de rupture entre la psychanalyse et la formation analytique, qu’elles soient individuelles ou de groupe, il y a des changements de partenaires, des changements de position. Ce sont ces changements qui vont constituer les limites de la situation asymétrique qu’impliquent la cure de divan et celle d’un travail analytique en groupe. Je fais allusion ici à la relation analysant-analyste.

34Lorsque nous passons de la psychanalyse individuelle à la situation de groupe nous sommes en tant qu’analystes dans une position dont l’asymétrie n’est pas inscrite dans l’espace et dans la différence de position. Nous sommes dans un face-à-face où d’autres sont aussi face à face. La distinction entre l’analyste et les analysants réside exclusivement dans une différence dans la pensée ou plus exactement dans les objets de la pensée.

35Avec la formation nous sommes encore dans des positions différentes, l’asymétrie des rapports analystes-candidats analystes n’existe plus, car ce rapport, nécessaire au processus analytique dans la cure individuelle ou dans la situation de groupe, n’a plus lieu d’être quels que soient les phénomènes transférentiels qui peuvent éventuellement faire retour, dans la relation formateur-formé. En effet, ce sur quoi s’exerce la pensée de l’analyste formateur n’est plus le discours de l’analysant, mais la compréhension de l’aptitude et des difficultés du candidat à se saisir du discours des patients et de ce qu’il peut nous en communiquer. Il s’agit aussi d’être attentif à sa capacité à se saisir de ce que nous pouvons leur communiquer de nos pensées face à tel ou tel fait clinique.

36La situation de formation se complique et se précise du fait qu’elle a pour cadre une institution. Cette institution de formation préexistante doit son existence à une opération qui n’est pas seulement la validation des formations et la reconnaissance des praticiens. Il lui revient aussi d’introduire des différences subtiles entre légitimation et délimitation. En effet, en assurer sa fonction de tiers, c’est bien délimiter, même s’il y a continuité, la situation d’analyse et la situation de formation. Ce qui se continue, c’est le travail psychique du psychanalyste en formation, ce qui est différent, c’est que ce travail psychique ne va pas s’effectuer de la même façon. Dans le cadre de la formation le candidat n’est plus engagé dans un processus psychanalytique individuel ou de groupe avec tout ce que cela comporte, il est confronté à son autoanalyse, il est renvoyé à sa solitude pour faire ce travail d’élaboration des formations psychiques qui ont été réactivées dans la formation.

L’accès à la théorisation de la pratique

37J’en viens à présent à une autre question : pourrait-on se passer de l’institution, qui va nécessairement imposer sa marque, ses modèles, et donc effectuer une pression non négligeable sur les candidats à la formation ? J’ai soutenu ailleurs que toute supervision, qui est le plus souvent considérée comme l’outil princeps de la formation, ne peut véritablement s’effectuer qu’en dehors de l’institution. Je veux dire par là que la supervision ne peut être l’objet de validation au risque d’une pression forte liée aux exigences de l’institution. Toutefois, il est possible d’éviter ce que j’appellerai rapidement une « modélisation de la fonction analytique », à la condition que le formateur soit dans un rapport suffisamment libre et aconflictuel avec l’institution.

38La question qui se pose alors est la suivante : comment ne pas être aliénant dans les propositions de cadre pour la formation tout en préservant les liens institutionnels et l’économie propre de l’institution ? J’entends par économie ce qui a trait au fonctionnement de l’institution et repose sur des valeurs partagées.

39Je reprendrai cette citation de Georges Bataille : « Il est triste de dire que l’humanité consciente est restée mineure : elle se reconnaît le droit d’acquérir, de conserver ou de consommer rationnellement, mais elle exclut en principe la dépense improductive. »

40Cette citation a pour intérêt de mettre l’accent sur le fonctionnement économique et en particulier sur le rapport du rationnel et de l’irrationnel dans notre activité de formateur. Le propos de Georges Bataille est de montrer que nous n’avons aucun doute quant à l’utilisation de nos ressources pour ce qui concerne tout ce qui est d’ordre utilitaire, par contre il nous est très difficile de consentir à une dépense qui ne participe pas du réseau de production. Nous sommes avec la formation devant ce même dilemme. Dans quelle mesure allons-nous nous autoriser à nous aventurer dans des zones de la pensée qui ne peuvent être versées au compte de la rationalité de notre entreprise, et nous amener à un détour sans savoir préalablement quel en sera l’aboutissement ? C’est entre autres de ce « détour » dont il va être question dans les réflexions que je vous propose à présent.

41Les concepts n’enrichiront jamais une pensée qui se refuse, ou qui est coupée de l’expérience, ce qui nécessite pour tout candidat à la formation qu’il puisse, dans le cadre qui lui est proposé, effectuer un parcours possible où il ne se sente pas menacé par ses propres pensées, mais que celles-ci au contraire, aussi irrationnelles soient-elles, puissent être prises en compte et nourrir la réflexion sur la clinique qui les a suscitées.

L’indication de formation ; une possible subjectivation des concepts

42Ma position est qu’il y a une différence fondamentale entre l’écoute analytique en situation de groupe et l’écoute analytique d’un patient. Ce qui fait la différence c’est la capacité de l’analyste à conserver en situation de groupe ses facultés associatives de manière à pouvoir entendre, dans l’enchaînement des associations des membres du groupe, la trame inconsciente qui en est l’origine. Si ce travail associatif n’a pas été développé et parlé dans le cours de son analyse personnelle, et de son analyse en groupe, il sera difficile au candidat analyste d’aborder la formation, ce qui interroge l’indication de la formation.

43Nous savons que le travail associatif, auquel certains patients ont difficilement accès dans l’analyse individuelle, peut quelquefois être accessible dans la situation de groupe analytique. Ce pour quoi les préalables à la formation des thérapeutes analytiques de groupe sont à la fois l’expérience analytique individuelle et l’expérience analytique de groupe.

44La formation peut être conçue comme la transmission de certains concepts, mais pas seulement. Un concept peut demeurer une abstraction, et, de ce fait, la référence à ces concepts risque d’aboutir à des constructions qui ne s’avéreront d’aucune utilité dans la pratique et qui contribueront au contraire à créer de nouvelles résistances plutôt qu’à favoriser un travail psychique. La transmission consiste donc à amener le candidat à partager la conviction que ce recours aux concepts passe par leur subjectivation. Je pense particulièrement aux concepts de transfert contre-transfert, de champs transférentiels, qui sont les leviers de tout travail analytique. Il ne s’agit pas seulement de transmettre une connaissance intellectuelle de ces concepts, mais aussi de donner les moyens au candidat à la formation, et de nous donner les moyens en tant que formateurs, de mettre en lumière ces concepts à partir des faits psychiques en cause dans la clinique. Il s’agit aussi de mettre en évidence leur qualité de compréhension et d’éclairage de ces mêmes faits psychiques. Par ailleurs, il s’agit pour le candidat analyste de retrouver dans l’après-coup de son analyse personnelle les moments qui ont été les plus signifiants pour lui en rapport avec ces mêmes concepts. C’est ainsi que pourra s’opérer un travail de subjectivation nécessaire à leur intégration.

45Un concept peut n’être qu’un savoir muet, et il ne peut être intégré qu’après avoir été reconnu comme un modèle de compréhension pour soi-même d’abord, avec lequel on peut travailler dans le groupe et que l’on peut mettre à l’épreuve de la réalité psychique des uns et des autres. C’est là seulement que peut s’effectuer la reconnaissance du pouvoir transformateur de la formation, d’un savoir intellectuel en un savoir analytique. D’autre part, ce n’est que dans la confrontation à ce qui se joue dans le traitement des processus groupaux que les futurs analystes pourront faire ce pas de côté nécessaire à la prise en compte des processus psychiques dans la clinique de groupe. Ce que je veux signifier avec cette image du pas de côté, c’est la possibilité d’être dans une écoute empathique des patients dans leur individualité tout en effectuant ce rétablissement qui consiste à se reporter à la situation de groupe dans laquelle ils se trouvent. Ce va-et-vient me paraît indispensable à la prise en compte des processus groupaux dans l’accomplissement d’un travail psychique pour tout un chacun.

46Bien évidemment il n’est pas possible ici d’aller plus avant qu’une énonciation pure et simple de différentes problématiques qui peuvent être abordées et traitées dans la situation de groupe, auxquelles il sera nécessaire de porter une attention particulière dans le cadre de la formation des candidats :

  • les rapports entre perceptions et représentations ;
  • les fondements fantasmatiques des relations, les investissements des relations d’objet et la nature de ces investissements ;
  • les contrats narcissiques, les alliances défensives ;
  • les divers modes d’identification projective et leurs effets.
Ces différentes problématiques se travaillent de façon privilégiée au sein des groupes, il faut citer encore :
  • les représentations du groupe objet psychique ;
  • la fonction d’étayage du groupe ;
  • les processus de subjectivation ;
  • les déplacements du transfert et les modalités de ses manifestations ;
  • les enchaînements associatifs et la nature de leurs articulations ;
  • les mouvements pulsionnels, dont l’agressivité et la violence ;
  • la participation du groupe à la maladie de l’autre, autrement dit l’exemplarité de la fonction phorique lorsque le caractère d’un individu peut amener le groupe à l’investir de la fonction de celui qui porte tel ou tel type de problématique ;
  • les défenses de groupe, leur création, leurs manifestations, etc.
Les concepts du corpus de savoir de la psychanalyse trouvent ici des développements inattendus. Dans ce cadre apparemment si différent, où le rapport d’asymétrie qui existe entre analyste et analysant dans la cure individuelle semble disparaître dans de multiples face-à-face comme des jeux de miroirs, la question se pose de la nécessaire asymétrie du rapport de l’analyste avec ses patients. Rappelons au passage que ce n’est qu’à cette condition qu’un processus analytique peut exister en raison de l’analyse du transfert. Je ne vais pas entrer, ce n’est pas notre sujet, dans le développement de cette question, mais il est nécessaire de l’évoquer, car c’est l’un des éléments majeurs à transmettre dans le cadre de la formation.

Le cadre interne de l’analyste

47La difficulté à laquelle sont confrontés les apprentis thérapeutes analytiques de groupe est d’abord la crainte de perdre le contrôle de la situation de groupe, on retrouve ici la problématique de la maîtrise et de l’emprise. On peut penser que c’est le fait de se retrouver seul face au groupe qui est en cause. Dans cette position, peuvent revenir des craintes liées au sentiment d’exclusion qui a pu être vécu un moment ou un autre dans les expériences initiales dans les groupes familiaux ou scolaires ou dans les bandes d’amis, ainsi que dans les groupes analytiques antérieurs.

48La situation de groupe est une situation qui provoque la régression, l’analyste n’est pas à l’abri de ces mouvements régressifs, qui peuvent le submerger ou dans lesquels il peut s’immerger lui-même, et il est important qu’il puisse ne pas s’en défendre. Cela signifie qu’il a à apprendre à ne pas redouter les moments de flou identitaire, les déstabilisations, les moments d’incompréhension, les moments d’isolement, le sentiment de ne pas exister pour le groupe, sans pour autant perdre de vue sa responsabilité de la conduite analytique du groupe.

49Le groupe se construit avec l’analyste même si sa position n’est pas analogue à celle des autres patients. Ce sera ici comme dans la cure sa défensivité qui sera préjudiciable à son travail d’analyste. Il va devoir analyser sa propre résistance qui s’oppose à ce que lui fait vivre un mouvement de groupe, car en l’absence de ce dégagement qu’il doit effectuer, la conduite du groupe peut lui échapper et le groupe dans son entier risque de s’invalider, soit dans le silence, soit dans des actings, soit dans le désinvestissement du travail.

50J’ai soutenu ailleurs que la situation de groupe permet à l’analyste un exercice modéré de l’emprise. Plus encore que dans la cure c’est une nécessité que de ne pas prendre sa vérité pour la vérité, et d’admettre que d’autres dans le groupe puissent avoir des interventions à valeur interprétative. La pensée associative de l’analyste est le meilleur garant du cadre qu’il a mis en place pour un groupe analytique quelle que soit la technique. Cela nécessite donc qu’il ne soit pas aux prises avec une représentation figée et idéalisée de sa fonction. Dans un groupe l’abord de la violence, par exemple, et de tous les mouvements pulsionnels ne peut être réalisé qu’au prix d’une grande rigueur de sa part. Pour cela il importe qu’il soit pleinement assuré quant à son cadre interne constitué essentiellement de sa capacité d’autoanalyse, de son rapport aux règles qu’il a énoncées et au cadre qu’il a mis en place, de ses propres théorisations de sa pratique.

51Il arrive souvent pour le candidat à la formation de penser qu’il manque de concepts pour écouter le groupe. Notre première tâche en tant que formateur sera donc de le mettre sur la voie d’une désillusion qui consiste à l’assouplissement progressif de sa tendance à vouloir maîtriser. En effet, l’incompréhension de ce qui se passe dans le groupe se traduit par une panne de la pensée, ce pourquoi la tentation est grande de rechercher dans les concepts les éclairages nécessaires à une remise en marche de la pensée, ce qui peut être une aide précieuse et cependant insuffisante. C’est sur la nature de cette pensée et les conditions de son existence que je vais à présent attirer votre attention.

La pensée en situation de groupe analytique

52Je me souviens d’une parole d’un candidat à la formation qui disait à un autre : « À présent je ne suis plus avec la dame de mes pensées, je suis seul avec mes pensées ! » La dame renvoyait bien sûr à son analyste d’autrefois. Être seul avec ses pensées, c’est bien ce qui caractérise le thérapeute analytique de groupe car l’asymétrie entre les patients et l’analyste en groupe est bien située là, les objets de pensée sont différents, même si les uns et l’autre sont soumis à la règle de libre association. C’est une différence essentielle qui mérite d’être explicitée et qui, elle aussi, fait l’objet d’une transmission.

53Comment transmettre un processus de théorisations chez les candidats à la formation ? Je pense que les symposiums vous permettront d’aborder plus précisément la question. Je me bornerai ici à définir ce qui caractérise cette pensée analytique qui va devoir s’élaborer continûment au cours de l’exercice et de la formation. On pourrait la caractériser par plusieurs éléments : le premier est lié à la *fonction de positionnement. Comment être à la bonne distance pour pouvoir écouter le discours qui se développe dans la situation de groupe ?

54La transmission de la pensée analytique au sein d’un groupe, c’est aussi celle du *moment de l’interprétation. Cela signifie qu’avant cela, il y a un *suspens nécessaire. Il ne s’agit pas d’interpréter le premier signifiant qui apparaît dans la parole d’un patient et de ramener à la conscience le matériel inconscient sous-jacent, mais de laisser évoluer cette vie inconsciente avec ses efflorescences furtives qui vont travailler en tout un chacun. Ce n’est que lorsqu’un certain niveau de tension dans le groupe traduit l’investissement du matériel produit dans les échanges qu’il y a lieu d’en communiquer l’un des sens latents possibles lui ouvrant ainsi l’accès à la conscience.

55Comment choisir dans le matériel amené ce qui va permettre un travail d’élaboration psychique ? C’est là aussi une difficulté majeure qui nécessite plusieurs axes d’écoute :

  • une écoute de chacun et une écoute des articulations du discours ;
  • une attention portée au niveau énergétique des échanges, ce qui peut s’assimiler au climat affectif ;
  • une recherche interne faite d’interrogations et d’associations dont les contenus peuvent être très divers selon les moments et qui peuvent comporter tant des réminiscences théoriques que des évocations d’autres moments de l’histoire de ce groupe ou d’autres groupes, des réminiscences de sa propre analyse, de sa propre histoire, etc.
À ce propos, l’une des craintes de certains candidats analystes est le dévoilement de son propre fonctionnement psychique. Quand on sait que c’est avec son fonctionnement psychique que tout analyste exerce sa pratique, il y a lieu de montrer, là encore, que nous ne sommes pas dans un exercice qui fait appel à la pure rationalité, que toute projection n’est pas une erreur mais une tentative de compréhension de l’inconscient. Elle ne devient une erreur que si elle est accompagnée d’une certitude, soit la certitude que c’est seulement de soi qu’il s’agit, en oubliant les associations qui ont amené ce surgissement, soit la certitude que c’est seulement du patient qu’il s’agit.

56D’autre part le rapport d’asymétrie existant n’en est pas pour autant inversé, comme peuvent le vivre quelquefois les analystes débutants en situation de groupe.

57Ainsi, les éléments qui composent l’activité de l’analyste sont démultipliés en situation de groupe et à travailler dans le cadre de la formation.

58Dans la situation de formation il ne s’agit pas d’imposer des modèles mais d’introduire par des comparaisons les différents partis à prendre dans l’activité d’interprétation. Dans cette perspective les dispositifs de groupe pour la formation ont davantage d’intérêt que les dispositifs individuels, les confrontations d’expériences, de compréhension, etc., entre les différents candidats analystes peuvent être un support favorisant le travail d’élaboration.

Le concept de limite

59Je souhaiterais enfin évoquer le concept de limite qui revient de façon régulière dans les expériences de formation avec les thérapeutes analytiques de groupe.

60Qu’est-ce à dire ? J’ai déjà évoqué la délimitation qui s’impose entre le temps de la psychanalyse individuelle ou/et de groupe et le temps de la formation, et l’importance de l’institution dans la délimitation entre ces deux temps.

61Avec le concept de limite, il ne s’agit pas seulement de délimiter au sens de différencier deux situations, il s’agit pour le praticien analyste de penser la limite entre le dehors et le dedans, l’intrapsychique et l’« extrapsychique », l’imaginaire et le réel, le rêve et la réalité, etc. En situation de groupe, l’analyste est constamment confronté à cette question des limites dont l’importance est capitale pour que puisse s’effectuer un travail psychique. L’élaboration de l’interprétation se prépare en sourdine dans la pensée de l’analyste et reste tributaire de la conscience permanente de sa position asymétrique, garante de sa fonction de symbolisation.

62Sommes-nous arrivés à la limite de l’extension du champ d’exercice de la psychanalyse ?

63Que les psychanalystes exercent une pratique différente en dehors de la cure divan fauteuil, cela peut s’entendre. Mais qu’ils fassent de la situation de groupe un cadre analytique est encore et toujours une préoccupation majeure que nous avons à transmettre comme telle. La raison en est que ce changement de cadre ne peut continuer à faciliter la fonction de représentation et, avec elle, la fonction d’insight chez les patients qu’à la condition que le corpus de savoir de la psychanalyse puisse demeurer la référence dans le traitement des maladies mentales et dans la connaissance des fonctionnements psychiques dont elles témoignent. Cette condition comporte des exigences auxquelles je n’ai pu dans cet exposé que faire allusion.

64Cela est une façon d’appréhender le concept de limite que l’on peut considérer paradoxalement au centre de l’effectivité de la psychanalyse. L’analyste dans cette position d’asymétrie où l’altérité de l’autre s’en trouve modifiée doit conserver en situation de groupe une position qui lui confère sa fonction symbolique. Comment le tiers symbolique peut se maintenir en position, sans faillir, dans le secret de la pensée de l’analyste. C’est cette conviction qu’il est question de transmettre et qui est au fondement même de la formation analytique de groupe.

65Vous comprendrez que cet exposé est loin de rendre compte de tous les facteurs qui contribuent à la formation. Je suis dans l’obligation de respecter des limites liées au dispositif de notre congrès. Pour finir je soulignerai simplement l’importance du concept de limite dans le cadre de la formation, en évoquant ses effets douloureusement élaborateurs dont nous avons tous fait l’expérience dans l’analyse en position de patient.

Bibliographie

Bibliographie

  • Anzieu, D. 1975. Le groupe et l’inconscient, Paris, Dunod.
  • Barande, R. 1989. De la transmission de la psychanalyse. Parcours d’un psychanalyste, Paris, pro-edi.
  • Bataille, G. 1967. La part maudite, Paris, Les Éditions de minuit.
  • Falguière, J. 1993. « Lieux et temps pour la formation des analystes de groupe », Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, n° 21, Toulouse, érès.
  • Falguière, J. et coll. 2002. Analyse de groupe et psychodrame, Toulouse, érès.
  • Freud, S. 1921. Psychologie des masses et analyse du moi. Œuvres complètes, volume XVI, Paris, puf.
  • Freud, S. 1929. Le malaise dans la culture. Œuvres complètes, volume XVIII, Paris, puf, 2002.
  • Freud, S. 1937. « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin », Résultats, idées, problèmes, tome II, Paris, puf, 1985.
  • Green, A. 1995. La causalité psychique, entre nature et culture, Paris, Odile Jacob.
  • Villier, J. ; Kaës, R. et coll. 1999. La formation des psychodramatistes de groupe. Le psychodrame psychanalytique de groupe, Paris, Dunod.

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