1Pour des raisons strictement personnelles, je cesserai à la fin d’année ma mission de rédacteur en chef de cette revue.
2Trois années durant, j’ai eu la chance de pouvoir organiser avec le comité éditorial d’excellents dossiers très variés, riches, originaux… Je voudrais plus particulièrement remercier tous les coordonnateurs de ces dossiers ; leur implication, leur travail ont été essentiels.
3Par ailleurs, nous avons régulièrement reçu de nombreux articles spontanés en provenance de divers pays francophones de tous les continents, ils ont à chaque numéro enrichi les sommaires.
4Pourtant, malgré ces publications de qualité, la revue est devant de grandes difficultés à venir. Les raisons en sont multiples, notamment dominées par le manque d’impact factor pour les auteurs d’articles et par voie de conséquence des difficultés croissantes à monter les numéros trimestriels. Une autre difficulté est un manque considérable de visibilité dans le monde médical et paramédical.
5Cela survient dans un contexte où le concept même de Périnatalogie paraît perdre partout de son énergie :
- l’enseignement spécifique des pratiques transversales reste rare dans nos universités ;
- la SFMP est en difficulté, et il en est de même pour les réseaux en Périnatalogie dont les moyens financiers baissent ;
- dans les unités de soins, la pratique des principes de la Périnatalogie semble rarement vraiment intégrée.
7Et pourtant, la qualité des pratiques soignantes avant, pendant et après la naissance passe obligatoirement par ce concept de communication entre soignants, de transversalité des savoirs, des expériences et donc par le concept de « Périnatalogie ».
8Qu’est-ce qu’un travail d’obstétricien sans dialogue permanent avec les néonatologistes et inversement ?
9Comment une sage-femme peut-elle travailler dans l’isolement ?
10Qu’est-ce qu’un prise en charge des futures mères, des mères et de leurs nouveau-nés sans références psychologiques, psychiatriques et neurodéveloppementales ?
11Comment analyser les pratiques sans épidémiologistes spécifiques et des études intégrant tous les partenaires ?
12Comment maintenir une cohérence dans les propos tenus aux parents, une cohérence dans les décisions adoptées, sans échanges permanents ?
13Comment assurer une continuité, une bonne transmission des informations, éléments obligatoires d’une bonne prise en charge, là encore sans une transversalité de chaque instant ?
14Enfin, comment progresser dans tous ces domaines sans les avis des usagers ?
15C’est tout cela la « Périnatalogie », et il est difficile d’en diffuser les principes, alors qui peut le faire ?
16Il n’existe pas d’enseignement universitaire spécifique, sauf dans le domaine de la psychologie périnatale.
17Il y a bien sûr dans chaque région, grâce aux réseaux, un énorme travail qui essaye d’être mené, mais il reste difficile.
18Et à l’échelle nationale, un seul congrès annuel majeur, celui de la SFMP, réunissant beaucoup d’acteurs différents, notamment avec les sociétés spécifiques de psychologie périnatale, des urgences, des addictions, se maintient tant bien que mal.
19Parmi les publications, une seule revue, la nôtre, tente de promouvoir les bonnes pratiques. Mais comme nous l’avons dit, elle est très peu diffusée, et malgré la qualité des articles publiés, leur originalité et l’appui inconditionnel des éditions Lavoisier, la revue reste confidentielle.
20Alors, cette publication arrive à un tournant avec deux choix possibles : arrêter ou rebondir.
21De nombreuses voix se sont manifestées en faveur de la poursuite d’une publication régulière spécifique à la Périnatalogie. Ces voix se sont regroupées dans un nouveau comité éditorial et ont évoqué la nécessité de renouveler la ligne éditoriale, et par là même de proposer un autre nom à la revue. Ces choix seront faits dans les semaines à venir.
22Plutôt qu’une seule personnalité, un triumvirat prendra provisoirement ma succession : trois spécialistes différents (obstétrique, psychologie et néonatalogie) venus d’horizons divers avec comme principe celui de privilégier la publication de tout ce qui peut concerner la transversalité dans les pratiques et avec une volonté de favoriser dans la mesure du possible une ouverture à tous les pays francophones.
23Le numéro de mars 2019 sera l’occasion de préciser cette nouvelle ligne éditoriale avec le changement de nom de la revue.
24Dans ce numéro décembre, nous publions de nombreux articles très divers reçus en cours d’année et que nous n’avons pas pu intégrer dans les numéros précédents, faute de place.
25Pour finir, je voudrais remercier chaleureusement toutes celles et ceux qui m’ont aidé dans ma tâche, en particulier tous les reviewers, grâce à qui le niveau d’exigence de qualité de publication de cette revue a pu être respecté.
26Je souhaite un très bel avenir à cette publication, que j’ai eu l’honneur de mettre en route lors de ma présidence à la SFMP. Elle reste, j’en suis persuadé, essentielle pour la diffusion des bonnes pratiques en Périnatalogie.
