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Article de revue

Les juifs à Mons au Moyen Âge (1re partie)

Pages 283 à 304

Notes

  • [1]
    J. STENGERS, Les juifs dans les Pays-Bas au Moyen Âge, Bruxelles, 1950.
  • [2]
    E. CARMOLY, Essai sur l’histoire des juifs en Belgique, Revue orientale, t. 1, 1841; t. 3, 1843-1844 ; E. OUVERLEAUX, Notes et documents sur les juifs de Belgique, Tiré à part de la Revue des Études juives, t. 7-9, 1885; S. ULMANN, Histoire des juifs en Belgique jusqu’au XIXe siècle, Anvers, s. d.; S. ULMANN, Histoire des juifs en Belgique jusqu’au XVIIIe siècle, Anvers, s. d. [1927].
  • [3]
    E. SCHMIDT, L’histoire des juifs à Anvers, Anvers, 1969 ; J. TOLLEBEEK, Joden in de Zuidelijke Nederlanden, 12de-14de eeuw, Spiegel Historiael, t. 19, 1984, p. 245-251 ; J.M. YANTE, Les juifs dans le Luxembourg au Moyen Âge, Bulletin trimestriel de l’Institut archéologique du Luxembourg, t. 62, 1986, p. 3-33; L. HABICHT, La Jérusalem de l’Occident : l’histoire des juifs et des gentils à Anvers, Septentrion, 1996, n° 1, p. 43-49. Alors que le présent article était sous presse est paru l’ouvrage suivant : Chr. CLUSE, Studien zur Geschichte der Juden in den mittelalterlichen Niederlanden, Hanovre, 2000.
  • [4]
    Le chapitre de J.Ph. SCHREIBER, L’immigration juive en Belgique, du Moyen Âge à nos jours, Histoire des étrangers et de l’immigration en Belgique de la préhistoire à nos jours, sous la dir. d’A. MORELLI, Bruxelles, 1992, p. 207-254 ainsi que ID., L’immigration juive en Belgique. Du Moyen Âge à la première guerre mondiale, Bruxelles, 1996, plus particulièrement chap. 2, p. 35-40.
  • [5]
    Il n’y pas de juif au Moyen Âge dans la principauté de Liège ni dans le comté de Namur.
  • [6]
    STENGERS, Op. cit., p. 13-15.
  • [7]
    STENGERS, Op. cit., p. 36-37.
  • [8]
    YANTE, Op. cit., p. 5-6.
  • [9]
    STENGERS, Op. cit., p. 15.
  • [10]
    TOLLEBEEK, Op. cit., p. 248-250.
  • [11]
    Willem de Juede, échevin de Gand (1302); Pauwels de Juede, échevin de Gand (1331 et 1335)…
  • [12]
    TOLLEBEEK, Op. cit., p. 248.
  • [13]
    STENGERS, Op. cit., p. 80 n. 4 cite F. PRIMS, Geschiedenis van Antwerpen, t. 2, Anvers, 1929, p. 133 et signale la présence, à Mons, en 1276, de l’échevin Arnoldus Judaeus. Manifestement, il s’agit d’une erreur : aucun échevin portant ce nom n’est signalé à Mons et, par ailleurs, les textes montois de la deuxième moitié du XIIIe siècle ne sont plus en latin, ce qui exclut la présence d’Arnoldus. Prims a peut-être confondu avec Bergen op Zoom.
  • [14]
    Acte du 24 avril 1337, cité dans L. DEVILLERS, Monuments pour servir à l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, t. 3, Bruxelles, 1874, p. 460-461.
  • [15]
    Les six dernières localités se trouvent actuellement en France, dans le département du Nord.
  • [16]
    STENGERS, Op. cit., p. 19-23.
  • [17]
    Environ un tiers de la population européenne.
  • [18]
    J. DELUMEAU et Y. LEQUIN, Les malheurs du temps. Histoire des fléaux et des calamités en France, Paris, 1987, p. 183-184.
  • [19]
    Les pogroms ne sont pas le seul moyen utilisé pour tenter de lutter contre l’épidémie de peste. Rappelons, par exemple, que la sortie des reliques de sainte Waudru à Mons a lieu à ce moment d’angoisse collective et qu’elle est à l’origine de la procession de la Trinité, bien connue des Montois. Voir L. TORFS, Fastes et calamités publiques survenues dans les Pays-Bas et particulièrement en Belgique depuis les temps les plus reculés. Epidémies, famines, inondations, Paris-Tournai, 1859, p. 46-53.
  • [20]
    STENGERS, Op. cit., p. 22-23.
  • [21]
    Voir à ce sujet D. DRATWA, Réminiscences visuelles de l’antijudaïsme, Espace de libertés, novembre 1997, p. 12-13 et SCHREIBER, L’immigration juive en Belgique, du Moyen Âge à nos jours, p. 227 n. 6. Ces auteurs font remarquer que le culte du miracle des hosties sanglantes s’est perpétué durant plusieurs siècles par la fête du Saint-Sacrement du miracle. Marguerite d’Autriche, pour sa part, établit une procession célébrée tous les ans, le premier dimanche après la Sainte-Marguerite. Il faut attendre 1977 pour qu’une plaque de bronze rétablissant les faits soit inaugurée dans la cathédrale Saint-Michel par les représentants des deux cultes.
  • [22]
    STENGERS, Op. cit., p. 24-27.
  • [23]
    YANTE, Op. cit., p. 7-13.
  • [24]
    J.M. LOPES, Les Portugais à Anvers au XVIe siècle, Anvers, 1895 ; Flandre et Portugal. Au confluent de deux cultures, sous la dir. de J. EVERAERT et E. STOLS, Anvers, 1991, p. 37-38.
  • [25]
    SCHREIBER, L’immigration juive en Belgique. Du Moyen Âge à la première guerre mondiale, p. 40.
  • [26]
    L. DEVILLERS, Cartulaire des comtes de Hainaut, t. 1, Bruxelles, 1881, p. 492. Le même mandement (même date) est adressé aux échevins de Mons, ce qui fait penser que toutes les villes du comté ont dû le recevoir.
  • [27]
    F. VINCHANT, Annales de la province et comté de Haynau, éd. augmentée et achevée par A. RUTEAU, t. 4, Mons, 1648, p. 351.
  • [28]
    STENGERS, Op. cit., p. 24.
  • [29]
    VINCHANT, Op. cit., t. 3, p. 79 et t. 4, p. 326-329 ; M. DELEWARDE, Histoire générale du Hainau, t. 4, Mons, 1718, p. 96-98, 129 et 227; G.J. DE BOUSSU, Histoire de la ville de Mons, Mons, 1982, p. 95-96 (réimpression anastatique de l’éd. Mons, 1725).
  • [30]
    F. HACHEZ, Essai sur la résidence à Mons des juifs et des Lombards, Mons, 1853; E. MATTHIEU, Sur le séjour des juifs en Hainaut, spécialement à Mons, Communication faite au congrès archéologique et historique de Bruges, Bruges, 1903 ; F. MEYER, Essai sur l’histoire des juifs du Hainaut au XIVe siècle, Annales de l’Est et du Nord, 1907, p. 321-343.
  • [31]
    DEVILLERS, Monuments, t. 3, p. 378, 460, 594 et 644; ID., Cartulaire des Comtes de Hainaut, t. 1, p. 491; t. 2, Bruxelles, 1883, p. 503 et t. 5, Bruxelles, 1892, p. 485; É. GACHET, Un cartulaire de Guillaume Ier, comte de Hainaut, Bulletin de la Commission royale d’Histoire, 2e série, t. 4, 1865, p. 65 et 92.
  • [32]
    HACHEZ, Op. cit., p. 5.
  • [33]
    MATTHIEU, Op. cit., p. 8. F. Hachez et E. Matthieu font tous deux leurs études secondaires dans les écoles catholiques de Mons puis à l’Université de Louvain (Faculté de droit). Voir à ce sujet A. DE BEHAULT DE DORNON, Félix Hachez, Annales du Cercle archéologique de Mons (= A.C.A.M.), t. 32, 1903, p. 1 et Père LANDELIN, Ernest Matthieu, 1851-1928, Notice bio-bibliographique, A.C.A.M., t. 53, 1933-1934, p. 19-23. Remarquons, enfin, que E. Matthieu écrit son article dans le climat passionnel de « l’affaire Dreyfus » (1894-1906).
  • [34]
    Si les articles parus dans la Gazette de Mons (30/8/1856, p. 2 et 4/9/1856, p. 2) se basent sur les recherches de F. Hachez, par contre, celui de H. PUTANIER (No Catiau, novembre 1960, p. 75) ne tient pas du tout compte de la synthèse magistrale de J. Stengers (1950) et se réfère plutôt à l’érudition du siècle précédent.
  • [35]
    STENGERS, Les juifs dans les Pays-Bas, p. 19-21, 23-24, 36, 43-47.
  • [36]
    BRUXELLES, Archives générales du Royaume (= A.G.R.), Chambre des comptes, n° 15109 (2e, 5e et 6e comptes).
  • [37]
    La Province, 28/11/1936 repris dans P. HEUPGEN, Viéseries, vol. 3, f° 61.
  • [38]
    TOLLEBEEK, Joden in de Zuideleke Nederlanden, p. 248 ; SCHREIBER, L’immigration juive en Belgique, p. 38; SCHREIBER, L’immigration juive en Belgique, p. 208. Seul E.Poumon semble se souvenir de l’article de P. HEUPGEN déjà cité précédemment (No Catiau, septembre, octobre, novembre, 1995, p. 16).
  • [39]
    Nous voudrions, à ce propos, remercier M. W. DE KEYZER, Conservateur des Archives de l’Etat à Mons, pour son aide et ses conseils judicieux.
  • [40]
    Ces comptes ont été publiés en partie pour le XIVe siècle par Chr. PIÉRARD, Les plus anciens comptes de la ville de Mons (1279-1356), 2 vol., Bruxelles, 1971. Les originaux se trouvent aux Archives de l’Etat à Mons (MONS, Archives de la Ville de Mons (= A.V.M.), Section ancienne, M1-M45 et C155-C302).
  • [41]
    Ces rôles sont ceux des années 1295, 1296, 1299, 1302, 1303, 1304, 1305, 1307, 1316, 1318, 1319, 1320, 1321, 1322, 1323, 1329, 1331, 1332, 1333 (MONS, A.V.M., Section ancienne, n° 1334-1352).
  • [42]
    BRUXELLES, Archives Générales du Royaume, Chambre des comptes, n° 15109 (2e, 5e et 6e comptes).
  • [43]
    Les manuscrits de G. Decamps peuvent être consultés à la bibliothèque de la Maison Losseau, à Mons. Les actes médiévaux sont recopiés sur l’envers de feuilles de réemploi (publicités, avis nécrologiques…) reliées grossièrement; souvent, ils ne comportent pas la date de la copie.
  • [44]
    MONS, A.V.M., Ms. 76.
  • [45]
    GACHET, Op. cit., p. 65.
  • [46]
    GACHET, Op. cit., p. 92.
  • [47]
    MATTHIEU, Sur le séjour, p. 4-5.
  • [48]
    Item, rendut a Tron Le Juyze 3 s. blancs(PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 56, l. 7).
  • [49]
    Item, rechuit a Yzakart le Juys, 100 lb. et 10 lb. (PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 38, l. 33); voir aussi Ibid., p. 46, l. 1.
  • [50]
    Item, rechuit a Josson Le Juys, 10 lb. (PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 40, l. 11); voir aussi Ibid., p. 46, l. 31.
  • [51]
    PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 94, l. 26, p. 100, l. 40, p. 125, l. 17 et p. 585, l. 11.
  • [52]
    Paiiet a Hakin Le Juis pour 80 grans florins a make c’on emprunta pour paiier les pensions d’Arras, 200 lb. (PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 70, l. 3 ; voir aussi Ibid., p. 69, l. 34, p. 74, l. 31, p. 95, l. 18). Voir aussi DECAMPS, Chirographes de 1301 à 1320, f° 89 et f° 97, 7/ 1 et 20/7/1313.
  • [53]
    Item, rendut a 2 juys pour chou k’il n’avoient mie demoret 1 an en ceste ville, 6 s. blans qu’ils avoient paiiés au jour Saint Remi, si les avoit Jehans Loys contés (PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 40, l. 25-27).
  • [54]
    Item, rendut a une juyze et a Willemet Cokeron que Jehans Loys avoit contet en sen conte, 6 s. blans valent tour. 6 s. 5 d. (PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 42, l. 30 et 31).
  • [55]
    Il est regrettable que nous ne possédions pas pour cette période de rôle de bourgeoisie ; le rôle de 1307 a été établi avant l’arrivée des juifs.
  • [56]
    J. VERBEEMEN, L’évolution démographique d’une ville wallonne : Mons (1283-1766), LIntermédiaire des Généalogistes, n° 55, Janvier 1955, p. 23-25.
  • [57]
    Item, paiiet pour le desspens dou bailliu, dou prouvost, dou maieur et des esskevins en le maison le maieur quant Hakins fu pris, 54 s. (PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 95, l. 17).
  • [58]
    S. SCHWARTZFUCHS, Les juifs en France, Paris, 1975, p. 115 ; B. BLUMENKRANZ, Histoire des juifs en France, Toulouse, 1972, p. 42; J. EISENBERG, Histoire moderne du peuple juif d’Abraham à Rabin, Paris, 1997, p. 342 et C. ROTH, Histoire du peuple juif (des origines à 1962), Paris, 1963, p. 261.
  • [59]
    R. KOHN, Les juifs de la France du Nord dans la seconde moitié du XIVe siècle, Louvain-Paris, 1988, p. 3-4 et N. COULET, L’expulsion des juifs de France, L’Histoire, n° 139, décembre 1990, p. 10.
  • [60]
    MONS, A.V.M., Section ancienne, n° 1348.
  • [61]
    Huit familles, auxquelles il faut ajouter Guillaume, le converti.
  • [62]
    Rôles de 1316, 1318-1322 (MONS, A.V.M., Section ancienne, n° 1342-1347).
  • [63]
    PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 40, l. 11.
  • [64]
    DEVILLERS, Monuments, t. 3, p. 460-461. En réalité, deux personnages s’appellent Benoît dans la lettre de 1337 : l’un est le fils et l’autre le gendre d’Abraham, médecin de Binche.
  • [65]
    BRUXELLES, A.G.R., Chambre de Comptes, n° 15109 (2e, 5e et 6e comptes).
  • [66]
    Ce titre, emprunté à une chronique juive est celui du quatrième chapitre de l’ouvrage déjà cité de J. Eisenberg. Il convient parfaitement à cette période de haine et de violence constatée lors du sacrilège de Cambron et de l’épidémie de peste.
  • [67]
    Voir infra, tableau 2.
  • [68]
    Nous ne tenons pas compte de Guillaume et de sa femme.
  • [69]
    MONS, A.V.M., Section ancienne, n° 1349.
  • [70]
    DECAMPS, Chirographes 1331-1340, f° 4, 5/4/1331.
  • [71]
    DEVILLERS, Op. cit., p. 460-461.
  • [72]
    BRUXELLES, A.G.R., Chambre des Comptes, n° 15109 (2e, 5e et 6e comptes).
  • [73]
    Voir infra, tableau 2.
  • [74]
    La lecture de DECAMPS n’est pas certaine (Chirographes 1331-1340, f° 93, 1/9/ 1337).
  • [75]
    DECAMPS, Chirographes 1331-1340, f° 4, 5/4/1331 :Alars d’Outreleuwe d[emeuran]t à Gyvry […] bourgeois de Mons doivent à Jacop le Juis baron (époux) Joie le Juise 20 lb. t. […]. Bien entendu, la date de leur mariage nous est inconnue.
  • [76]
    DECAMPS, Chirographes 1331-1340, f° 63, 29/10/1335 :Thumas de Wareton, b[ourgeois] doit à Jacob le Juys de Hautbos d[emeuran]t à Mons 10 l[b]. t. […].
  • [77]
    Outre les deux notes précédentes, on peut ajouter le chirographe du 5/1/ 1348 :J. Thurus dit Camus li cler doit à Jakot li Juyf, baron Joye, mobilier : un petit buffetiel […] (DECAMPS, Chirographes 1347-1363, f° 6).
  • [78]
    Notons un détail dans le document de 1337 : Jacob est cité en compagnie de son père.
  • [79]
    DEVILLERS, Op. cit., p. 460-461.
  • [80]
    BRUXELLES, A.G.R., Chambre des comptes, n° 15109 (2e compte) : Aberrant qui avoit Danzelle fille Joye.
  • [81]
    BETH HATEFUTSOTH, Musée de la Diaspora, Guide des patronymes juifs, Arles, 1996, p. 12-13, nous apprend que la forme hébraïque du nom comprend normalement le nom de la personne suivi de l’expression fils de ou fille de son père. De son côté, le Dictionnaire encyclopédique du Judaïsme, sous la dir. de G. WIGODER, Paris, 1996, p. 739, précise que le nom de la mère n’est mentionné, au Moyen Âge, que dans les prières pour le rétablissement de la santé.
  • [82]
    À condition, bien entendu, qu’ils n’aient pas interrompu leur séjour à Mons.
  • [83]
    Par exemple Cl. BILLEN, Les «étrangers » au Moyen Âge et le cas des marchands dans les Pays-Bas, Histoire des étrangers et de l’immigration en Belgique, p. 60 : « Cette recherche, (pour le Luxembourg) […] montre que la plupart des juifs ne pouvaient résider que quelques années au même endroit. Douze ans est la plus longue période observée, elle ne concerne qu’une seule famille connue […] ».
  • [84]
    DEVILLERS, Op. cit., p. 461-462.
  • [85]
    Item Florie de Mons qui fu fille maistre Elie (DEVILLERS, Op. cit., p. 461).
  • [86]
    Item le maistre des Juis (DEVILLERS, Op. cit., p. 461).
  • [87]
    DECAMPS, Chirographes 1331-1340, f° 95, 28/10/1337 et f° 97, 21/11/1337; Ibid., f° 121, 13/6/1339.
  • [88]
    DECAMPS, Chirographes 1331-1340, f° 93, 1/7/1337.
  • [89]
    Voir infra, tableau 2.
  • [90]
    DECAMPS, Chirographes 1341-1347, f° 4, 26/2/1341 : Watier Chaumons, J. Thaliaus le vieil, bourgeois doivent à Lion de Resson le Juys, 7 fl[orins] […].
  • [91]
    DECAMPS, Chirographes 1347-1363, f° 22, Toussaint 1348 : Ja. De Thians, b[ourgeois] de Mons doit à Thierry de Pottes, à Monseigneur Nicolas du Four, à Ja. De Thiant le jeune et à C[ollar]t le Juyf, comme ses testamenteurs. Echevins […].
  • [92]
    Un Collart le juif habite toujours à Mons après la peste. Il exerce le métier de fèvre (Taille de 1365) et de mambourg (Chirographe de 1368). Peut-être s’agit-il de la même personne ?
  • [93]
    GILLES LI MUISIS, Chroniques et annales, éd. H. LEMAÎTRE, Paris, 1906, p. 231.
  • [94]
    STENGERS, Op. cit., p. 23.
  • [95]
    Quand le Juys d’Ath furent justichiet […], BRUXELLES, A.G.R., Chambre des comptes, n° 14808, 4e compte du recueil factice, f° 3 v°.
  • [96]
    J. STENGERS (Op. cit., p. 43-47) a analysé ces comptes; nous les étudierons plus en détail dans le paragraphe consacré à l’activité économique des juifs, en les confrontant aux documents que nous avons mis en évidence précédemment.
  • [97]
    BRUXELLES, A.G.R., Chambre des comptes, n° 15109 (2e, 5e et 6e comptes du recueil factice).
  • [98]
    STENGERS, Op. cit., p. 46-47.
  • [99]
    Voir le tableau 2.
  • [100]
    DECAMPS, Chirographes 1347-1363, f° 241, 29/7/1361.
  • [101]
    P. HEUPGEN, Le rôle de la taille de Mons de 1365, A.C.A.M., t. 55, 1938, p. 55 et DECAMPS, Chirographes 1363-1373, f° 110, 8/2/1368 et f° 134, 4/10/1368. Nous avons déjà rencontré un Collart le juif en 1348. Est-ce le même personnage ?
  • [102]
    HEUPGEN, Op. cit., p. 70.
  • [103]
    HEUPGEN, Op. cit., p. 78.
  • [104]
    HEUPGEN, Op. cit., p. 95.
  • [105]
    L. DEVILLERS, Chartes du chapitre de Sainte-Waudru de Mons, t. 2, Bruxelles, 1903, p. 720.
  • [106]
    DEVILLERS, Op. cit., p. 703 et 720 ; ID., Cartulaire des comtes du Hainaut, t. 2, p. 505 ; DECAMPS, Chirographes 1380-1387, 5/3/1387 (pas de foliotage ainsi que, sauf exception, pour les recueils suivants) ; ID., Chirographes 1388-1400, 24/3/1397 et 1/9/ 1397 ; ID., Chirographes 1400-1404, 15/10/1400 et 22/10/1400; ID., Chirographes 1404-1411, 24/4/1406 ; ID., Embrefs 1388-1430, Chandeleur 1388, 13/10/1403, 29/4/1404, 13/6/1408 et nov. 1408 ; ID., Grande Aumône de Mons. Comptes de 1300 à 1410, f° 162, 28/8/1400 et 17/8/1401 ; ID., Seigneurie de Sainte-Waudru. Chirographes, f° 44, 15/2/ 1398 ; ID., Seigneurie de Sainte-Waudru. Tenaulles de Sainte-Waudru. Liasses de chirographes, f° 4, 1413 et f° 6, 1419 ; ID., Hôpital de Saint-Nicolas à Mons, Chartes et comptes de 1365 à 1459, Comptes des années 1401-1402; J. HEUPGEN-PUTSAGE, Embrefs, Greffe de Mons, 1388-1497, f° 12, n° 49, 1/4/1392; f° 68, n° 258, 22/5/1405; f° 82, n° 300, 13/6/1408; f° 148, n° 559, 4/4/1428 ; f° 160, n° 598, 24/3/1431; f° 160, n° 596, 23/11/ 1431 ; f° 163, n° 608, 22/10/1432.
  • [107]
    DECAMPS, Chirographes 1400-1404, 24/10/1403, 5/11/1403, 18/1/1404, février 1404, 11/3/1405, 12/6/1405 ; ID., Grande Aumône de Mons, f° 190, années 1408-1409 ; ID., Embrefs 1388-1430, 12/6/1405 et 13/6/1408 ; ID., Hôpital Saint-Nicolas, Comptes années 1401-1402.
  • [108]
    ID., Chirographes 1400-1404, 5/11/1403.
  • [109]
    DEVILLERS, Cartulaire des comtes, t. 5, p. 485.
  • [110]
    DECAMPS, Chirographes 1363-1373, 4/10/1368 : W[illia]mes li Dus le vieux doit à C[ollar]t le Juys, m[am]b[our]g, 100 fl[orins] […]; HEUPGEN-PUTSAGE, Embrefs 1388-1497, f° 148, n° 559, 4/4/1428 : Que Melcior Durghes bourgeois de Mons, pour payer la somme de mil livres t. qu’il cougneulta devoir a Jakemart dou broecq […].
  • [111]
    PIÉRARD, Op. cit., t. 2, p. 185 : un mambourg est un administrateur de l’assistance publique.
  • [112]
    Nous ne savons rien des professions de Caisins et de Mariete.
  • [113]
    Fr. GODEFROY, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, t. 5, Vaduz-New York, 1961, p. 79 : artisan ou officier s’occupant des chevaux et des écuries.
  • [114]
    Collart, nous l’avons vu, est également mambourg.
  • [115]
    La beghinete qui fu Juyze (HEUPGEN, Le rôle de la taille, p. 95). Notons qu’il s’agit de la seule personne dont la conversion au catholicisme soit indiquée clairement. En effet, les béguines devaient assister à certains offices, réciter des prières en commun, obéir à leur supérieure et porter un costume religieux (voir par exemple, à ce sujet : L. DEVILLERS, Cartulaire du Béguinage de Cantimpret à Mons, A.C.A.M., t. 6, 1865-1866, p. 204-205.
  • [116]
    Le nom évoque, bien entendu, le célèbre sculpteur montois du XVIe siècle. Mais il ne nous a pas été possible d’établir un lien entre les deux personnes.
  • [117]
    G. WYMANS, Répertoire d’armoiries sur sceaux des hommes de fief du comté de Hainaut (XIIIe-XVIIIe siècles), t. 1, Bruxelles, 1980, p.85.
  • [118]
    DECAMPS, Chirographes 1388-1400, 1/9/1397.
  • [119]
    ID., Seigneurie de Sainte-Waudru. Tenaulles, f° 6, 1413.
  • [120]
    Hanette et Anne (HEUPGEN-PUTSAGE, Embrefs 1388-1497, f° 160, n° 596, 23/11/ 1431).
  • [121]
    Jacquemin (DECAMPS, Chirographes 1404-1411, 24/4/1406) et Jehanne (HEUPGEN-PUTSAGE, Embrefs 1388-1497, f° 160, n° 598, 24/3/1431).
  • [122]
    ID., Embrefs 1388-1497, f° 82, n° 300, 13/6/1408.
  • [123]
    DECAMPS, Chirographes 1400-1404, 5/11/1404.
  • [124]
    Voir supra.
  • [125]
    DEVILLERS, Cartulaire, t. 1, p. 492. Les juifs et les Lombards ne peuvent prêter sur armure et recevoir en gages les armes des habitants d’Ath (et des autres villes, dont Mons, probablement). VINCHANT, Annales, t. 3, p. 351. Cet auteur rapporte l’existence à Mons d’un inquisiteur des juifs.
  • [126]
    VINCHANT, Op. cit., t. 3, p. 79.
  • [127]
    DE BOUSSU, Op. cit., p. 95.
  • [128]
    HACHEZ, Op. cit., p. 8.
  • [129]
    HEUPGEN, La rue des juifs, La Province, 28/11/1938, p. 4.
  • [130]
    Ch. DE BETTIGNIES et Ch. ROUSSELLE, Les rues de Mons, préface et mise à jour de Chr. PIÉRARD, Mons, 1983, p. 353 et STENGERS, Op. cit., p. 115 n. 106.
  • [131]
    Embref de 1433, cité dans HEUPGEN, Op. cit., p. 4. Avant 1433, la rue des juifs ne porte pas de nom particulier : J. Corneille demeurant à Ghellin a vendu à Nicaise Bourdon 9 s. 7 d. de cens sur la maison de J. Marcheniel sergent en la rue qui va de le Croix en le Place en le Grand rue (DECAMPS, Chirographes 1404-1411, 21/8/1404). Notons qu’il faut un certain temps pour que l’appellation rue des juifs finisse par s’imposer puisqu’on retrouve encore en 1441-1442 : Maison de Willaume le charpentier gisant en le rue allant de la Croix en le place vers le Grand rue […] (DECAMPS, Grande aumône 1410-1470, comptes 1441-1442).
  • [132]
    MONS, A.V.M, Section ancienne, n° 1348.
  • [133]
    Les rôles indiquent plutôt des quartiers; mais les recherches de W. DE KEYZER, Conservateur des Archives de l’Etat à Mons, permettent une localisation plus précise. Joye, Bienvenne, Jossonet et Méros habitent bien la future rue des juifs (sans qu’il soit possible de déterminer exactement l’emplacement exact de leur maison).
  • [134]
    Voir p. 303. Ce plan a été réalisé à partir de celui qui se trouve dans W. DE KEYZER, L’évolution de la ville, de 1200 à 1365, Images d’une ville. Mons, de 1200 à 1815, Bruxelles, 1997, p. 14.
  • [135]
    DECAMPS, Chirographes 1331-1340, f° 63, 29/11/1335. La partie sud de ce quartier se situe le long de la Trouille, à proximité du Marché aux poissons, donc au niveau de la rue des juifs (voir DE KEYZER, Op. cit., p. 14).
  • [136]
    DECAMPS, Grande Aumône de Mons. Comptes de 1300 à 1410, f° 154, recette de 1397 ; ID., Seigneurie de Sainte-Waudru, Chirographes, f° 44, 13/2/1398.
  • [137]
    ID., Embrefs 1388-1430, nov. 1408.
  • [138]
    ID., Seigneurie de Sainte-Waudru. Tenaulles de Sainte-Waudru. Liasses de chirographes, f° 4, 1413.
  • [139]
    HEUPGEN-PUTSAGE, Embrefs 1388-1497, f° 148, n° 559, 4/4/1428.
  • [140]
    Voir plan 1. La rue est également désignée par le nom du quartier : l’« Esplache » (DE KEYZER, Op. cit., p. 14).
  • [141]
    Les sœurs noires s’installent au XVe siècle et l’hospice des Chartriers est créé au XVIe siècle. C’est à ces époques qu’apparaissent les noms de ces rues (DE BETTIGNIES, ROUSSELLE et PIÉRARD, Les rues, p. 338 et 369).
  • [142]
    Voir, à nouveau, le plan de Mons.
  • [143]
    HEUPGEN-PUTSAGE, Embrefs 1388-1497, f° 160, n° 598, 24/3/1431 et n° 596, 23/ 11/1431.
  • [144]
    Il n’est pas non plus impossible que la présence de l’échevin au surnom encombrant ait ravivé le souvenir de l’occupation antérieure de la rue par une partie de la communauté juive.
English version

1 Avant-propos : Les juifs dans nos régions

1 Avant d’aborder le cas des juifs montois, il nous paraît judicieux de rappeler en quelques lignes leur sort en Hainaut et dans les principautés avoisinantes. Le sujet a déjà fait l’objet d’une synthèse remarquable de la part de J. Stengers [1]: cet auteur a analysé avec beaucoup de talent et d’esprit critique les sources médiévales ainsi que les recherches antérieures [2] et il faut bien constater que, depuis cette publication en 1950, peu d’études approfondies ont été entreprises [3]. Cela apparaît avec évidence à la lecture de deux excellents chapitres de J.Ph. Schreiber qui permettent de faire rapidement le point sur la question [4].

2Dans nos régions, aucun document ne signale de juifs jusqu’au XIIIe siècle; mais ils habitent les régions limitrophes comme la vallée du Rhin (Cologne, Juliers…) ou le Nord de la France (Île-de-France, Champagne). Nous pouvons donc conclure que si la présence juive est possible (notamment le long de la route commerciale Bruges-Cologne), elle est très peu importante, au point de n’avoir laissé aucune trace. Cependant, à partir du XIIIe siècle, les archives nous livrent quelques témoignages intéressants; nous examinerons successivement les cas du Brabant, de la Flandre, du Luxembourg et du Hainaut [5].

3Originaires, selon toute vraisemblance, de la communauté rhénane, les juifs se retrouvent le long de l’axe commercial Bruges-Cologne dont nous venons de parler : Jodoigne (début du XIIIe siècle), Louvain (1220), Tirlemont (1232), Bruxelles (1re moitié du XIIIe siècle), Léau (1253), Malines (1273). Deux documents célèbres du XIIIe siècle nous montrent l’importance de la communauté bruxelloise. Dans son testament, en effet, le duc Henri III ordonne de chasser les juifs qui se livrent à l’usure ; par contre, sa veuve, Aleyde, régente pendant la minorité de son fils, se montre plus réaliste et s’adresse à saint Thomas d’Aquin pour savoir dans quelle mesure il lui est permis d’exploiter financièrement ses juifs. Comme, dans sa lettre, la question concernant les juifs occupe la place principale, on peut facilement en déduire qu’ils constituent une communauté nombreuse au XIIIe siècle [6]. En 1309, la croisade dirigée contre les Turcs est précédée d’une propagande vigoureuse qui déchaîne un grand enthousiasme religieux. Des bandes de croisés, souvent miséreux, renouvellent les exploits de leurs prédécesseurs de 1096. De Cologne, les massacres de juifs, encore une fois les boucs émissaires de service, gagnent le Brabant où le duc permet aux rescapés de se réfugier dans son château de Genappe. Les croisés, sans complexe, y mettent le siège avant d’être exterminés par les troupes ducales. Les textes mentionnent peu la présence juive dans la première moitié du XIVe siècle. Notons seulement qu’à Bruxelles, les toponymes (rue des juifs, escalier des juifs… ) la révèlent au pied du castrum ducal du Coudenberg, sans doute pour des raisons de sécurité [7].

4Le premier établissement juif connu dans le Luxembourg est celui d’Arlon où, en 1226, une transaction porte sur une rente grevant une maison dans la rue des juifs. Un prêteur est signalé à Luxembourg en 1276, deux autres à Echternacht et Liessem en 1332 et l’année suivante, les œuvres de loi de La Roche-en-Ardenne évoquent la maison où li iuwis demoire[8]. Comme on peut le constater, les établissements juifs dans le Luxembourg se comptent sur les doigts de la main jusqu’en 1349.

5J. Stengers déclare qu’il n’y a pas de juifs dans le comté de Flandre au Moyen Âge [9]. Cette affirmation est contestée par des études plus récentes [10] qui révèlent, par exemple, la présence d’un médecin juif originaire de Londres à la cour des comtes. D’autre part, au XIVe siècle, plusieurs personnes portent le surnom de juif[11]. J. Tollebeek pense qu’il s’agit de convertis ou de descendants de convertis; mais dans les deux cas, cela semble prouver qu’il devait y avoir à cette période quelques juifs en Flandre [12].

6Bien entendu, le comté de Hainaut sera évoqué longuement dans le chapitre consacré à la ville de Mons, mais on peut déjà rappeler quelques généralités. L’arrivée des juifs en 1307 coïncide avec leur expulsion de France par Philippe le Bel [13]. D’ailleurs, durant la première moitié du XIVe siècle, leur présence ou leur absence sont liées à la politique des rois français qui ont soufflé le chaud et le froid sur les errances de leur communauté. Nous verrons également que le sacrilège de Cambron, en 1326, est une date importante car il semble bien que les relations entre chrétiens et juifs se sont sensiblement refroidies à partir de ce moment. De toute manière, en 1337, le comte leur renouvelle sa protection [14] : on recense encore dix-huit familles juives qui habitent Binche, Péronnes, Neufvilles, Mons, Ath, Maroilles, Dourlers, Mecquignies, Pont-sur-Sambre, Crespin et Forest [15]. En 1344, un juif de Blaton est signalé à Perwez (Brabant) et y pratique le prêt à intérêts. Enfin d’autres petites communautés doivent exister aussi à Hon et à Steenkerke puisqu’on y recense des exécutions lors de la grande peste en 1348-1349 [16].

7Vraisemblablement présente sur des galères génoises venues de Crimée, la peste pénètre dans le port de Marseille le 1er novembre 1347. Avec une rapidité foudroyante, l’épidémie se propage à toute l’Europe (1348-1350) en répandant une terrible mortalité [17]. Sa progression est précédée par un sentiment d’angoisse et de terreur. C’est ainsi que se développe le mouvement des flagellants, véritable secte mystique qui pense acquérir la pureté (qui la mettra à l’abri de la peste) par la pénitence, la prière et des flagellations continuelles [18]. Ces fanatiques électrisent les populations et sont souvent à la base du massacre de nombreux juifs accusés, comme toujours, d’être responsables de l’épidémie : ils auraient, dit-on cette fois-ci, empoisonné les fontaines et les puits [19]. Les massacres ne sont pas toujours spontanés, les autorités en sont souvent les complices intéressés. Nous verrons, notamment, que le comte de Hainaut en profite pour récupérer les créances impayées aux juifs (tués ou expulsés). Une seule tuerie est connue avec précision, celle de Hon, près de Bavay, dans le comté de Hainaut, où deux familles sont brûlées vives le 28 août 1349. Ailleurs, les archives donnent moins de détails. Il semble bien que les juifs du Brabant aient été tous massacrés ainsi que ceux d’Ath. Pour le Luxembourg et le reste du Hainaut, on constate leur disparition sans savoir exactement si la mort ou l’exil en est responsable [20].

8Les juifs sont-ils encore présents dans nos régions dans la seconde moitié du XIVe siècle ?

9À la veille du sacrilège de 1370, le Brabant compte deux familles juives à Louvain et quatre à Bruxelles. Cette dernière communauté devait être plus nombreuse, puisqu’elle possédait une synagogue, preuve d’une certaine importance. De toute manière, l’accusation d’avoir profané des hosties va leur être fatale. Le 12 avril 1370, Catherine, une juive convertie, avoue en confession être en possession d’hosties qui ont saigné sous les poignards des juifs qui les avaient dérobées. Catherine, prise de remords, vient les remettre au curé de sa paroisse (la Chapelle). Comme l’accusation de profanation des hosties est fréquente depuis le XIIIe siècle, les autorités ne s’étonnent pas de cette histoire et soumettent à la question les juifs dénoncés par Catherine. Bien entendu, ils avouent et quelques mois plus tard tous les juifs du Brabant sont brûlés vifs [21]. Après 1370 et jusqu’au XVIIIe siècle, il n’y a plus de juifs dans le Brabant. Aucun document ne fait état de leur bannissement; sans doute, après le sacrilège, ont-ils, tout simplement, évité le duché par crainte des représailles [22].

10Dans le Luxembourg, protégés directement par l’empereur Charles IV, les juifs reviennent habiter le comté après la grande peste : Bastogne (1352), Saint-Vith (1370) et Luxembourg (1372) voient renaître de petites communautés. Celles-ci connaissent la prospérité au XVe siècle grâce à la disparition des Lombards et à l’arrivée des juifs expulsés de l’archevêché de Trèves (1418). Ce comté constitue donc une exception et verra, d’ailleurs, la présence de quelques familles juives jusqu’au XVIe siècle [23].

11Nous avons déjà signalé la rareté des documents faisant état de la présence de juifs en Flandre. Néanmoins, il est très possible que certains d’entre eux viennent dans le comté à partir de la fin du XIVe siècle. En effet, en 1386, Philippe le Hardi accorde aux Portugais l’autorisation de résider en Flandre et d’y faire du commerce. Ce privilège, valable un an, est renouvelé l’année suivante pour un temps indéterminé [24]. Comme le suppose J.Ph. Schreiber, il devait y avoir parmi eux des juifs convertis qui gagnèrent Anvers au siècle suivant [25]. D’une manière assez étonnante, nous verrons que ces juifs portugais ont peut-être un rapport avec la ville de Mons.

12Enfin, reste-t-il encore des juifs en Hainaut après l’épidémie catastro~phique de 1348-1349 ? Les personnes qui s’appellent « le juif » sont sans doute des convertis ou des descendants de convertis; à moins, que ce mot ne soit qu’un sobriquet. La question est délicate ; nous tenterons d’y répondre pour la ville de Mons. Pourtant, deux documents nous font penser qu’il devait encore y avoir quelques familles présentes dans le comté. Le premier est un mandement du duc Guillaume à ses « châtelain, mayeur et échevins d’Ath » (28 février 1357) défendant aux juifs et aux Lombards de « prêter argent sur armure et de recevoir en gage les armes des habitants de cette ville » [26]. Un autre document doit être examiné avec prudence car il n’est confirmé par aucune source contemporaine. Au XVIIe siècle, en effet, l’historien F.Vinchant [27] rapporte qu’en l’an 1371, Jean de Malines, prieur du Val des Escoliers [fut nommé] inquisiteur sur les juifs qui lors estoient dans Mons, en considération du fait exécrable que ceux de leur nation avoient commis dans Bruxelles.

13Ces deux textes sont les derniers qui signalent l’existence des juifs dans le Hainaut. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour les revoir dans la région [28].

2 Les juifs à Mons au Moyen Âge

14Vinchant, Delewarde et De Boussu sont les premiers à avoir signalé la présence des juifs à Mons [29]. Ils affirment, sans en apporter la preuve, que le comte Guillaume Ier les a installés dans la rue qui porte encore aujourd’hui leur nom et que quatre chrétiens (appelés croisés) surveillaient la petite communauté. Au XIXe siècle et au début du XXe siècle, des érudits montois [30] écrivent des articles de synthèse qui font alors intervenir les actes officiels publiés notamment par L. Devillers et É. Gachet [31]. Notons, au passage, que F. Hachez et E. Matthieu n’échappent pas aux jugements antisémites caractéristiques des milieux catholiques de l’époque :« Les juifs […] furent constamment dans une position malheureuse et précaire. Ils ne devaient cependant attribuer qu’à eux-mêmes leur misérable situation : ils conservaient […] une religion offensante pour leurs hôtes […] ils rendaient haine pour haine, ils se corrompaient et se jetaient dans tous les désordres [32] ». « On rencontre, en effet, encore de nos jours, dans certaines localités du pays, de ces gens dont le type et les agissements vils et trompeurs trahissent une origine judaïque [33] ». La presse locale se fait d’ailleurs l’écho, de temps en temps, de ces publications, en ignorant parfois des études récentes et mieux documentées [34]. Bien entendu, J. Stengers [35] parle abondamment du Hainaut et de Mons dans l’ouvrage que nous avons signalé à maintes reprises. Comme nous le verrons dans les pages suivantes, le grand mérite de J.Stengers est d’avoir passé au crible de la critique les sources du sacrilège de Cambron ainsi que les comptes du prévôt chargé de récupérer les sommes dues aux juifs après leur expulsion (ou leur mort ?) en 1349 [36]. On peut regretter cependant que cette étude magistrale ignore l’article de P.Heupgen [37] qui fait remarquer à juste titre la richesse inexploitée des archives montoises telles que les Rôles de bourgeoisie, les Embrefs et le Registre des criées. Plus près de nous, les recherches de J. Tollebeek et J.Ph. Schreiber se contentent, pour Mons, de résumer les pages de J. Stengers [38].

15Nous avons voulu rechercher la présence des juifs dans tous les documents encore disponibles pour le XIVe siècle [39] et confronter nos découvertes avec les actes officiels et les archives connues et analysées dans les études antérieures. En tout premier lieu, les Archives de l’État à Mons possèdent deux séries de documents originaux d’une grande valeur pour cette recherche : les comptes de la ville [40] et les rôles de bourgeoisie [41]. Ensuite, conservés à Bruxelles, les comptes du prévôt [42], chargé de récupérer les sommes dues aux juifs après leur disparition lors de la grande peste (1349) nous ont permis d’étudier la vie économique des prêteurs montois Joye et Jacob, bien connus par d’autres documents. Enfin, nous avons eu recours aux nombreux documents (chirographes…) patiemment recopiés par des érudits locaux tels que G. Decamps [43] et J. Heupgen-Putsage [44]. Signalons enfin que cette base documentaire a été étudiée de 1295 à 1433, dans la mesure où elle le permettait. La première date a été choisie pour pouvoir vérifier si l’absence des juifs à Mons était bien réelle avant leur expulsion de France par Philippe le Bel ; la date de 1433 représente celle du premier document où est mentionnée la rue des juifs et il nous a semblé opportun de rechercher la présence éventuelle d’un document antérieur ou une explication à cette appellation tardive.

16Les installations successives des juifs à Mons au XIVe siècle La première vague (1307-1314)

17Aucun document ne mentionne de juifs à Mons jusqu’en 1306, année de leur expulsion de France par Philippe le Bel.

18En 1307, Joseph le juif et sa famille franchissent les frontières du comté de Hainaut. Le comte Guillaume leur accorde la permission de demeurer un an dans la ville hainuyère de leur choix, pourvu que les Lombards n’y résident pas. Ils peuvent pratiquer l’usure sous sa protection et sont considérés comme des bourgeois, payant les mêmes impôts que ces derniers [45]. Joseph s’installe selon toute vraisemblance à Mons puisque, l’année suivante, le comte l’autorise à résider dans cette ville, pour une durée de trois ans, cette fois. Cette autorisation est assortie du paiement d’une redevance annuelle de 40 livres de noirs tournois ; l’accueil du comte n’est donc pas totalement désintéressé. Mais en 1308, Joseph n’est plus seul. Trois autres familles trouvent refuge également à Mons, dans les mêmes conditions : celles de Lyon, de Hakin et d’Abelye [46]. Ces quatre familles sont déjà citées, en 1903, dans l’étude d’E. Matthieu [47] et leur nom apparaît dans les synthèses ultérieures.

19L’examen des archives montoises nous permet de doubler, au minimum, la petite communauté d’immigrés. En effet, dans les comptes de la ville, nous voyons la mention de quatre nouveaux noms : une femme (Tron [48]) et trois hommes (Yzachar [49], Josson [50] et Guillaume [51]). Ces juifs prêtent de l’argent à la ville et à ses habitants; Hakin, d’après nos recherches, semble être l’usurier le plus actif [52]. Guillaume (Willame ou Willemet) est un cas particulier. Il prête aussi de l’argent mais il en reçoit également de la ville pour des missions officielles. Signalé de manière constante dans les documents de 1310 à 1323, Guillaume est bien entendu, et nous le démontrerons, le fameux juif converti qui va s’illustrer lors du sacrilège de Cambron. Enfin, signalons, en 1308-1309, la présence éphémère de deux juifs, dont nous ignorons le nom [53] et la mention de prêts de juifs anonymes, sans qu’il soit possible de savoir s’il s’agit de personnes déjà citées précédemment ou bien de nouveaux individus présents dans la communauté immigrée montoise [54].

20Mons reçoit donc une première vague de juifs de 1307 à 1314. Huit familles sont identifiées avec certitude et deux familles ne font qu’un bref séjour en 1308-1309 [55]. Si l’on considère qu’une famille comporte environ cinq individus et que la ville de Mons, au début du XIVe siècle compte environ 5000 habitants [56], on peut en conclure que les juifs constituent une minorité approchant 1 % de la population de la cité.

21Nous ne connaissons pas la vie quotidienne de la petite communauté montoise, sinon quelques aspects de son activité économique qui seront développés plus loin. Mais nous devons cependant signaler un passage laconique des comptes de la ville [57] qui nous montre Hakin confronté à de très graves problèmes judiciaires puisque les autorités comtale et communale se sont réunies pour discuter de son sort. On comprend, dès lors, aisément que les juifs de Mons aient réagi sans tarder à l’autorisation de Louis X le Hutin qui leur permet, en 1315, de rentrer en France. À partir de cette date, en effet, les documents montois ne mentionnent plus de juifs dans la ville et ce, jusqu’en 1323.

22La deuxième vague (1323)

23L’expulsion des juifs en 1322 par Charles IV le Bel est admise par la majorité des historiens [58]. Ceux qui contestent cet événement [59] ne nous semblent pas avoir raison, car les documents montois montrent à l’évidence un retour en force des immigrés juifs en 1323; le Hainaut constituant, une fois de plus, un refuge pour les exilés. En effet, le rôle de bourgeoisie de 1323 [60] mentionne huit familles [61], alors que les rôles précédents [62] ne contenaient que le seul nom de Guillaume, le personnage central du sacrilège de Cambron. Trois femmes sont citées (Bienvenne la fille d’Hakin, la femme d’Hakin et Joye) ainsi que cinq hommes (Benoît, Josse, Jossonnet de Clermont, Judas et Meros). Cette énumération nous amène à formuler quelques remarques. Hakin, le juif le plus cité dans les documents de la première vague, ne réapparaît plus à Mons en 1323 ; par contre, sa fille et sa femme (qui habitent deux maisons différentes) sont revenues dans la cité hainuyère. Peut-être, l’accueil des Montois et le procès d’Hakin, dix ans auparavant, n’avaient-il pas découragé ces dames ; à moins que l’inconnu leur ait paru une solution plus risquée encore. Ensuite, avouons la tentation de vouloir démontrer que les juifs reviennent constamment à Mons après de multiples errances dans les provinces avoisinantes. Malheureusement, si le fait est attesté pour la famille d’Hakin, rien ne nous prouve que Josson [63], cité dans les comptes de la ville en 1308-1309, est le même personnage que Josse en 1323. La même incertitude persiste pour Benoît, présent dans le rôle de bourgeoisie de 1323 et dans la lettre de sauvegarde de Guillaume II [64] en 1337. Rien ne nous permet de dire qu’il s’agit des mêmes personnages, ni même que les personnes mentionnées en 1337 habitent à Mons. Enfin, un personnage intéressant apparaît dans le document de 1323 : Joye la juive, bien connue en tant qu’usurière grâce aux comptes du prévôt Guillaume de Somaing, chargé de récupérer les biens des juifs expulsés (ou tués ?) lors de la peste de 1349 [65]. Mais dans un souci de clarté, nous reparlerons de cette personne dans le paragraphe suivant.

tableau im1
1324 1323 1322 1321 1320 1319 1318 Remarques:Lacomptabilitémontoiseestsouventà chevalsurdeuxannéesciviles.YzakartetJossonsont mentionnéschacundeuxfois,sansqu’onpuisse savoirs’ils’agitdesannées1308ou1309.Même problèmepourHakincitétroisfoisdanslescomptes de1311-1312.Parcontre,ilexistedeuxchirographes différentsquiconcernentHakinpourl’année1313. 1317 (1323) 1316 vague C C;D(2) . Op.cit , (1307-1314)etdeuxième IÉRARD vague .,p.65et92. .,p.594. Tableau1–LesinstallationsdesjuifsàMons. 13081309131013111312131313141315 Op.cit Op.cit , , Première 1307 ACHET EVILLERS 1306 Documentsayantdéjàserviàdesétudessurlesjuifsdansnosprovinces(Stengers...). 1306:PhilippeleBelchasselesjuifsdeFrance. 1315:LouisXleHutinautoriseleretourdesjuifsenFrance. 1322:CharlesIVleBelexpulselesjuifsdeFrance. Annéepourlaquellenouspossédonsunrôledebourgeoisie. BDocumentofficielpubliéparD ERôlesdebourgeoisie. FDocumentsextraitsdescomptesdiversenrouleauxdeSainte-Waudru,transcritsparG.Decamps. CDocumentsextraitsdescomptesdelavillepubliésparP ADocumentsofficielspubliésparG DChirographestranscritsparG.Decamps. JOSEPHAA LYONA HAKINABCC(3) ABELYEA YZAKARTCC(2) JOSSONCC(2) TRONCC 2ANONYMESCC BENOITE BIENVENNEE FEMMEd’HAKINE JOSSEE JOSSONETDECLERMONTE JOYEE JUDASE MEROSE GUILLAUMEFFF;CCCECC;EEEEEE 1307

24La vallée des larmes (1324-1349) [66] D’une manière générale [67], trois éléments sont à épingler pour cette période : la diminution de la mention des juifs dans les documents(24 mentions de 1307 à 1323 et 14 mentions de 1324 à 1349 [68]), le silence des comptes de la ville(les juifs brillent par leur absence à partir de 1314, date du procès d’Hakin) et enfin, la disparition des juifs du rôle de bourgeoisie de 1329 [69], alors que six ans auparavant la petite communauté montoise comptait huit familles.

25Comment expliquer la diminution du nombre de documents ? Entre les deux rôles de bourgeoisie (1323 et 1329), un événement important va attirer l’attention sur les juifs : le sacrilège de Cambron. Guillaume, le converti, est en effet accusé d’avoir profané l’image de la Vierge. Le duel judiciaire et l’exécution de Guillaume (1326) ont, comme nous le verrons, profondément marqué la population. À partir de ce moment, il n’est pas impossible que, sentant une certaine tension dans la ville à leur égard, une partie des juifs aient préféré émigrer sous des cieux plus cléments. Et l’absence des juifs des comptes de la ville et des rôles de 1329, 1331, 1332, 1333 ? Certaines familles juives restent à Mons malgré le climat qui s’est détérioré. Prenons le cas de Jacob. Il n’est pas cité dans le rôle de bourgeoisie de 1331 ; pourtant, il doit habiter la ville puisqu’il se retrouve dans un chirographe [70] de cette année. Nous supposons, dès lors, que si certains juifs (Jacob, par exemple) continuent à résider à Mons, les autorités ont changé d’attitude à leur égard : ils ne les jugent plus dignes d’être les créanciers de la ville ni de figurer parmi les bourgeois.

26Malgré tout, il reste, à Mons, à partir de 1337, une petite communauté juive. Elle nous est connue par trois types de documents : des chirographes, la lettre de sauvegarde de Guillaume II (1337) [71] et les comptes du prévôt de 1349 [72]. En dehors de Guillaume et de son épouse, huit noms apparaissent [73] : deux femmes (Joye et Florie de Mons) et six hommes (Jacob, Moyset, Madant (?) [74], Lion de Resson, Collart et Hanginet). Occupons-nous d’abord de Joye et de Jacob. Nous avons déjà vu l’arrivée de Joye en 1323. Mais il reste à montrer pourquoi elle n’est pas citée dans la lettre de Guillaume II de 1337. À notre avis, l’explication est simple car depuis son arrivée à Mons, sa situation familiale a changé : elle a épousé Jacob le juif [75] qui va habiter chez sa femme, dans le quartier du Hautbois[76] ; comme elle, il pratique l’usure [77]. En 1337, c’est donc le chef du ménage, Jacob [78], qui doit payer 200 mailles de Florence au comte Guillaume II [79] ; cela explique facilement l’absence de Joye dans ce document. Pour compléter le tableau familial, signalons que Joye a une fille, Danzelle. Cette dernière a épousé un certain Aberant, mis en cause dans les comptes du prévôt de 1349 [80]. Mais rien ne prouve que ce jeune couple habite Mons ni même que Danzelle soit la fille de Jacob puisque l’habitude juive était, au Moyen Âge, de désigner les individus par le nom de leur père [81]. Joye et Jacob prêtent donc de l’argent aux Montois et aux habitants des villages avoisinants, mais le fait le plus étonnant est la longévité de leurs activités : 27 ans pour Joye (1323-1349) et 19 ans pour Jacob (1331-1349) [82]. Les documents montois jettent donc un jour nouveau sur la durée de résidence dans nos provinces de certains usuriers juifs, puisqu’il était entendu jusqu’ici qu’ils ne résidaient jamais plus que quelques années [83].

27En 1337, le comte Guillaume II [84] accorde sa protection aux juifs du Hainaut. Le document est intéressant car il cite dix-huit familles et trente-cinq individus. Mais parmi eux, qui habite Mons ? Jacob et sa famille, nous venons de le voir, mais aussi Florie de Mons, dont c’est la seule mention connue [85]. Cette liste indique également la présence d’un rabbin [86], sans le nommer. Mais ce rabbin ne serait-il pas maistre Moyset le Juis cité dans trois chirographes contemporains de l’acte officiel de Guillaume II [87] ? Il n’est pas interdit de le penser, d’autant plus que la liste officielle de 1337 ne mentionne qu’un rabbin et que les documents sont chronologiquement très proches. Un autre chirographe [88] de 1337 signale un autre prêteur dont le nom a posé des problèmes de déchiffrement à G. Decamps qui propose Madant ou Mathan le juif. Peut-être, peut-on rapprocher ce nom de celui d’Amendaus cité à trois reprises dans la lettre de Guillaume II. Quoi qu’il en soit, nous avons donc à Mons en 1337 quatre familles juives [89], la moitié du nombre recensé en 1323; néanmoins la présence d’une petite communauté atteste que le souvenir du sacrilège de Cambron s’est quelque peu estompé. Un dernier usurier, Lion de Resson, est signalé dans un chirographe de 1341 [90]. Sans doute ce prêteur n’a-t-il pas fait de vieux os dans la ville hainuyère car il n’est pas signalé dans les comptes du prévôt de 1349. Enfin, nous devons examiner le cas de Collart le juif [91]. Nous pensons qu’il est affublé d’un surnom très lourd à porter à cette époque, mais qu’il n’est pas de religion juive car il est impensable que l’on puisse faire confiance à un juif pour un acte relevant du droit privé (exécuteur testamentaire) [92]. On peut donc éliminer Collart de la liste des juifs montois.

28Dans le Hainaut, comme dans les autres provinces avoisinantes, la peste et son cortège de pogroms vont décimer les communautés juives. En provenance du royaume de France, elle pénètre à Tournai en août 1349 [93]. Quelques jours plus tard, à une vingtaine de kilomètres de Mons, à Hon, précisément, deux familles sont brûlées vives (28 août 1349) [94] et les juifs d’Ath connaissent un sort semblable [95].

29À Mons, leur sort est moins clair. Une chose certaine, ils disparaissent de la cité (exil ou exécution) et leurs biens sont confisqués par la comtesse qui entreprend de récupérer à son profit les sommes dont les juifs sont les créanciers. Guillaume de Somaing, prévôt de Mons, est chargé de récupérer cet argent, non sans difficulté [96]. Les trois comptes conservés pour cette opération financière [97] nous révèlent l’existence de sept usuriers juifs : Hanginet, Jacob et sa femme Joye, Aberant, leur gendre, Vinant, Josson et Amendant d’Hautrage. Ils habitent Mons, Neufvilles et Steenkerke. Seul Josson est mentionné comme résidant à Steenkerke; pour les autres, il n’y a aucune indication concernant leur domicile. Nous savons néanmoins que Jacob et Joye habitent Mons, c’est la seule certitude. De son côte, J. Stengers [98] a démontré qu’Hanginet pratique l’usure à Mons puisque 109 sur 150 de ses clients habitent la ville ou dans un rayon de 10 kilomètres autour de celle-ci. Nous nous rangeons donc à cette hypothèse, et nous l’ajoutons au couple, dont nous avons abondamment parlé, dans la liste des juifs montois [99].

301324-1349, vingt-cinq ans pendant lesquels les juifs montois ont donc connu d’énormes problèmes, comme leurs coreligionnaires européens, du reste. Le sacrilège de Cambron les a marginalisés davantage ou les a obligés à s’exiler. Néanmoins, contre vents et marées, le couple Jacob–Joye continue ses activités et une petite communauté se reforme avant d’être emportée par la vague de violence de 1349.

tableau im2
D B;D(2) (1324-1349). 1334133513361337133813391340134113421343-4713481349 1333 Lavalléedeslarmes 1332 .,p.594. 1331 p.cit Tableau2- ,O 1330 1329 EVILLERS 1325-28 Aucundocumentpourcesdeuxpériodes. Documentsayantdéjàserviàdesétudessurlesjuifsdansnosprovinces(Stengers...). Annéepourlaquellenouspossédonsunrôledebourgeoisie. BDocumentsofficielspubliésparD ERôlesdebourgeoisie. DChirographestranscritsparG.Decamps. GSommesàrécupérerchezlesdébiteursdesjuifs(A.G.R.,ChambredesComptes,n°15109). ()Lechiffre()indiquelenombrededocumentspourl’annéeconsidérée. JOYEG JACOBDDBDG FLORIEDEMONSB MOYSET MADANT(?)D LIONDERESSOND HANGINETG GUILLAUMED FEMMEDEGUIL.E 1329

31Après la peste (1350-1433)

32Y a-t-il encore des personnes de religion juive, à Mons, après la tourmente de 1349 ? Nous avons déjà posé la question dans le paragraphe consacré au Hainaut, sans pouvoir donner de réponse précise pour l’ensemble du comté.

33En ce qui concerne la ville de Mons, nous devons bien avouer que, malgré nos recherches, nous n’avons pas trouvé de preuve évidente de la présence d’un juif fidèle à sa religion. Bien entendu, plusieurs Montois portent le surnom de le juif; nous en avons recensé dix : Tassard (1361) [100], Collart (1365-1368) [101], Piètre (1365) [102], Mariete (1365) [103], la beghinete qui fut Juive (1365) [104], Hanin (1387) [105], Jacquemart du Broecq (1387-1431) [106], Jaquemin (1401-1408) [107], Caisins (1403) [108] et Richard (1433) [109]. On peut conclure assez aisément que ces dix personnes ne sont pas de religion juive et ce, pour deux raisons. La seule activité des juifs avant 1349 était l’usure, tous les documents le montrent à l’évidence ; par contre, après la peste, les juifs ne sont mentionnés comme prêteurs que dans deux documents sur les quarante-six que nous avons examinés [110]. La disparition de la pratique de l’usure est donc éloquente. De plus, les deux seuls personnages impliqués dans ces opérations financières sont soit mambourg [111] (Collart), soit échevin (Jacquemart du Broecq) ; ces deux activités ne sont évidemment pas accessibles à des individus de religion juive. Collart et Jacquemart sont donc des convertis, des descendants de convertis ou bien l’appellation le juif n’est-elle qu’un sobriquet. Par ailleurs, pour Jacquemart du Broecq, les autres documents concernent des actes privés (vente ou achat d’immeubles, héritages, dons aux institutions charitables) ou officiels dans lesquels il apparaît dans ses fonctions d’homme de fief ou d’échevin. Nous connaissons déjà la profession de deux personnes impliquées dans la documentation; qu’en est-il des autres [112] ? Tassard est mareskaut[113], Collart [114] et Piètre travaillent le métal (fèvre), Hanin et Jacquemin sont clercs, Richard est maître~boucher et une dame anonyme du quartier du Hautbois est béguine [115]. Toutes ces activités, accessibles aux seuls catholiques, montrent, une fois de plus, l’absence de juifs pratiquant leur religion.

34Enfin, nous voudrions terminer ce chapitre en examinant plus en détails un personnage très présent dans la documentation : Jacquemart du Broecq dit le juif [116]. Homme de fief, siégeant à la cour de Mons et y rendant la justice, il devient échevin en 1391, fonction qu’il exerce jusqu’en 1407 [117]. Nous savons qu’il épouse successivement Jehanne du Postel [118] et Biétris la Bouveresse [119] et qu’il a, au moins, deux filles légitimes [120] et deux enfants naturels [121]. Mais, plus intéressant pour notre sujet, un document [122] nous révèle qu’il est le cousin du clerc Jacquemin le juif. Or ce dernier est le frère de Caisins le juif et tous les deux sont les fils de Pierre le juif habitant Bruges [123]. Nous savons déjà [124] que depuis 1386, des juifs portugais convertis sont arrivés en Flandre (Bruges). On peut, dès lors, émettre l’hypothèse que Jacquemart du Broecq est apparenté à l’un de ces immigrés lusitaniens; voilà qui expliquerait l’origine du sobriquet d’un échevin de Mons et de deux de ses cousins.

35En l’absence de preuves évidentes sur la présence, à Mons, de juifs pratiquant leur religion, nous ne pouvons que revenir à la case départ et signaler à nouveau les deux documents laissant sous-entendre leur présence dans le Hainaut [125]. De toute manière, leur nombre a dû être insignifiant et leurs activités discrètes, puisqu’ils n’ont pas laissé d’autres traces de leur passage dans la ville.

36La rue des juifs Le problème semble simple, au départ. Puisqu’il y a une rue des juifs à Mons, c’est nécessairement là que les juifs du XIVe siècle ont dû habiter lors de leurs immigrations successives. C’est le raisonnement tenu, en 1648, par F.Vinchant : « Le comte Guillaume de Haynaut les (juifs) ramassa tous en la seconde ville de Mons, en un certain endroit qui se nomme encore de présent la rue des juifs […] » [126]. De Boussu, en 1725, ne pense pas autrement : « Le comte leur désigna un endroit le long de la rivière, qui retint le nom de la rue des juifs » [127]. Plus près de nous, F. Hachez en rajoute : « Ce territoire nommé longtemps « la juiverie », s’appelle encore aujourd’hui la rue des juifs » [128]. Cependant, P. Heupgen [129] émettait, à propos de ces affirmations, de solides réserves reprises une dizaine d’années plus tard par Chr. Piérard et J.Stengers [130]. Ces trois érudits mettaient en doute les affirmations des historiens antérieurs car, au Moyen Âge, la population et non l’autorité attribuait un nom à une rue. Dans ce cas, comment expliquer que la première mention de la rue des juifs date de 1433, soit cent vingt-six ans après leur expulsion par Philippe le Bel : Maison Jehan Fausset, ménestrel, gisant en la rue condist des juifs[131].

37Notre dépouillement systématique des documents nous amène à formuler différentes conclusions. On ignore, faute de documents, où les juifs de 1307 (1re vague) se sont installés. Par contre, le rôle de bourgeoisie de 1323 [132] permet de localiser les endroits où les immigrés de la 2e vague ont pu trouver un logement, quand cette taxe a été perçue [133]. À l’évidence, le plan de Mons, au début du XIVe siècle [134], nous montre nettement la concentration des juifs de 1323 le long de la Trouille, dans le quartier de l’Esplache, dont une partie deviendra la rue des juifs. Le problème n’en est pas plus simple, pour autant, puisqu’il faut encore attendre 130 ans pour avoir la première mention de la rue des juifs. Nous ne pensons donc pas que ce sont les juifs de 1323 qui ont pu influencer directement l’appellation de la rue. De 1324 à 1349, nous savons seulement que Joye et Jacob habitent le quartier du Hautbois [135] ; pour les autres, aucune indication ne nous est fournie. Quoi qu’il en soit, même à l’époque de l’épidémie de peste, nous sommes pratiquement à un siècle de la première mention de la rue des juifs. Il ne peut donc y avoir de rapport entre ces immigrés et le nom de la rue.

figure im3
Plan 1 – La dispersion de l’habitat des juifs à Mons en 1323

38Pourtant, si la tradition populaire a désigné la rue qui nous intéresse en lui attribuant le nom d’une communauté bien particulière, c’est qu’il doit exister une bonne raison. En examinant les nombreux documents qui concernent Jacques du Broecq, on s’aperçoit très vite qu’il s’agit d’une personne aisée et influente (échevin) qui achète et revend beaucoup de maisons dans la ville. Il habite la Grand-Rue en 1397-1398 [136], puis acquiert trois immeubles (qu’il habite ?) rue de Nimy (1408) [137], devant les Moulins Jumeaux (1413) [138] et à l’entrée de la rue de la Triperie (1428) [139]. Les deux dernières mentions de 1413 et 1428 méritent particulièrement toute notre attention. En effet, l’immeuble, situé au bord de la Trouille (en face des Moulins) [140] se trouvait au niveau de l’actuel marché aux Poissons, donc au bout de ce qui sera la rue des juifs, avant l’installation du couvent des sœurs noires et de l’hospice des Chartriers [141]. Ces deux établissements, on le sait, ont donné, en effet, leur nom à des parties de la rue des juifs, réduisant celle-ci au tronçon allant de la Croix-Place à la Grand-Rue. D’autre part, il est possible que la maison qu’il possédait à l’entrée de la Triperie se situe à proximité de la Croix-Place [142], encore une fois, à quelques mètres de la rue des juifs.

39Nous émettons donc l’hypothèse que Jacquemart du Broecq le juif, riche notable de la ville, décédé en 1431 [143], a laissé le souvenir de son surnom à cette artère dont l’appellation rues des juifs apparaît juste après sa mort [144].

40(sera continué)

Notes

  • [1]
    J. STENGERS, Les juifs dans les Pays-Bas au Moyen Âge, Bruxelles, 1950.
  • [2]
    E. CARMOLY, Essai sur l’histoire des juifs en Belgique, Revue orientale, t. 1, 1841; t. 3, 1843-1844 ; E. OUVERLEAUX, Notes et documents sur les juifs de Belgique, Tiré à part de la Revue des Études juives, t. 7-9, 1885; S. ULMANN, Histoire des juifs en Belgique jusqu’au XIXe siècle, Anvers, s. d.; S. ULMANN, Histoire des juifs en Belgique jusqu’au XVIIIe siècle, Anvers, s. d. [1927].
  • [3]
    E. SCHMIDT, L’histoire des juifs à Anvers, Anvers, 1969 ; J. TOLLEBEEK, Joden in de Zuidelijke Nederlanden, 12de-14de eeuw, Spiegel Historiael, t. 19, 1984, p. 245-251 ; J.M. YANTE, Les juifs dans le Luxembourg au Moyen Âge, Bulletin trimestriel de l’Institut archéologique du Luxembourg, t. 62, 1986, p. 3-33; L. HABICHT, La Jérusalem de l’Occident : l’histoire des juifs et des gentils à Anvers, Septentrion, 1996, n° 1, p. 43-49. Alors que le présent article était sous presse est paru l’ouvrage suivant : Chr. CLUSE, Studien zur Geschichte der Juden in den mittelalterlichen Niederlanden, Hanovre, 2000.
  • [4]
    Le chapitre de J.Ph. SCHREIBER, L’immigration juive en Belgique, du Moyen Âge à nos jours, Histoire des étrangers et de l’immigration en Belgique de la préhistoire à nos jours, sous la dir. d’A. MORELLI, Bruxelles, 1992, p. 207-254 ainsi que ID., L’immigration juive en Belgique. Du Moyen Âge à la première guerre mondiale, Bruxelles, 1996, plus particulièrement chap. 2, p. 35-40.
  • [5]
    Il n’y pas de juif au Moyen Âge dans la principauté de Liège ni dans le comté de Namur.
  • [6]
    STENGERS, Op. cit., p. 13-15.
  • [7]
    STENGERS, Op. cit., p. 36-37.
  • [8]
    YANTE, Op. cit., p. 5-6.
  • [9]
    STENGERS, Op. cit., p. 15.
  • [10]
    TOLLEBEEK, Op. cit., p. 248-250.
  • [11]
    Willem de Juede, échevin de Gand (1302); Pauwels de Juede, échevin de Gand (1331 et 1335)…
  • [12]
    TOLLEBEEK, Op. cit., p. 248.
  • [13]
    STENGERS, Op. cit., p. 80 n. 4 cite F. PRIMS, Geschiedenis van Antwerpen, t. 2, Anvers, 1929, p. 133 et signale la présence, à Mons, en 1276, de l’échevin Arnoldus Judaeus. Manifestement, il s’agit d’une erreur : aucun échevin portant ce nom n’est signalé à Mons et, par ailleurs, les textes montois de la deuxième moitié du XIIIe siècle ne sont plus en latin, ce qui exclut la présence d’Arnoldus. Prims a peut-être confondu avec Bergen op Zoom.
  • [14]
    Acte du 24 avril 1337, cité dans L. DEVILLERS, Monuments pour servir à l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, t. 3, Bruxelles, 1874, p. 460-461.
  • [15]
    Les six dernières localités se trouvent actuellement en France, dans le département du Nord.
  • [16]
    STENGERS, Op. cit., p. 19-23.
  • [17]
    Environ un tiers de la population européenne.
  • [18]
    J. DELUMEAU et Y. LEQUIN, Les malheurs du temps. Histoire des fléaux et des calamités en France, Paris, 1987, p. 183-184.
  • [19]
    Les pogroms ne sont pas le seul moyen utilisé pour tenter de lutter contre l’épidémie de peste. Rappelons, par exemple, que la sortie des reliques de sainte Waudru à Mons a lieu à ce moment d’angoisse collective et qu’elle est à l’origine de la procession de la Trinité, bien connue des Montois. Voir L. TORFS, Fastes et calamités publiques survenues dans les Pays-Bas et particulièrement en Belgique depuis les temps les plus reculés. Epidémies, famines, inondations, Paris-Tournai, 1859, p. 46-53.
  • [20]
    STENGERS, Op. cit., p. 22-23.
  • [21]
    Voir à ce sujet D. DRATWA, Réminiscences visuelles de l’antijudaïsme, Espace de libertés, novembre 1997, p. 12-13 et SCHREIBER, L’immigration juive en Belgique, du Moyen Âge à nos jours, p. 227 n. 6. Ces auteurs font remarquer que le culte du miracle des hosties sanglantes s’est perpétué durant plusieurs siècles par la fête du Saint-Sacrement du miracle. Marguerite d’Autriche, pour sa part, établit une procession célébrée tous les ans, le premier dimanche après la Sainte-Marguerite. Il faut attendre 1977 pour qu’une plaque de bronze rétablissant les faits soit inaugurée dans la cathédrale Saint-Michel par les représentants des deux cultes.
  • [22]
    STENGERS, Op. cit., p. 24-27.
  • [23]
    YANTE, Op. cit., p. 7-13.
  • [24]
    J.M. LOPES, Les Portugais à Anvers au XVIe siècle, Anvers, 1895 ; Flandre et Portugal. Au confluent de deux cultures, sous la dir. de J. EVERAERT et E. STOLS, Anvers, 1991, p. 37-38.
  • [25]
    SCHREIBER, L’immigration juive en Belgique. Du Moyen Âge à la première guerre mondiale, p. 40.
  • [26]
    L. DEVILLERS, Cartulaire des comtes de Hainaut, t. 1, Bruxelles, 1881, p. 492. Le même mandement (même date) est adressé aux échevins de Mons, ce qui fait penser que toutes les villes du comté ont dû le recevoir.
  • [27]
    F. VINCHANT, Annales de la province et comté de Haynau, éd. augmentée et achevée par A. RUTEAU, t. 4, Mons, 1648, p. 351.
  • [28]
    STENGERS, Op. cit., p. 24.
  • [29]
    VINCHANT, Op. cit., t. 3, p. 79 et t. 4, p. 326-329 ; M. DELEWARDE, Histoire générale du Hainau, t. 4, Mons, 1718, p. 96-98, 129 et 227; G.J. DE BOUSSU, Histoire de la ville de Mons, Mons, 1982, p. 95-96 (réimpression anastatique de l’éd. Mons, 1725).
  • [30]
    F. HACHEZ, Essai sur la résidence à Mons des juifs et des Lombards, Mons, 1853; E. MATTHIEU, Sur le séjour des juifs en Hainaut, spécialement à Mons, Communication faite au congrès archéologique et historique de Bruges, Bruges, 1903 ; F. MEYER, Essai sur l’histoire des juifs du Hainaut au XIVe siècle, Annales de l’Est et du Nord, 1907, p. 321-343.
  • [31]
    DEVILLERS, Monuments, t. 3, p. 378, 460, 594 et 644; ID., Cartulaire des Comtes de Hainaut, t. 1, p. 491; t. 2, Bruxelles, 1883, p. 503 et t. 5, Bruxelles, 1892, p. 485; É. GACHET, Un cartulaire de Guillaume Ier, comte de Hainaut, Bulletin de la Commission royale d’Histoire, 2e série, t. 4, 1865, p. 65 et 92.
  • [32]
    HACHEZ, Op. cit., p. 5.
  • [33]
    MATTHIEU, Op. cit., p. 8. F. Hachez et E. Matthieu font tous deux leurs études secondaires dans les écoles catholiques de Mons puis à l’Université de Louvain (Faculté de droit). Voir à ce sujet A. DE BEHAULT DE DORNON, Félix Hachez, Annales du Cercle archéologique de Mons (= A.C.A.M.), t. 32, 1903, p. 1 et Père LANDELIN, Ernest Matthieu, 1851-1928, Notice bio-bibliographique, A.C.A.M., t. 53, 1933-1934, p. 19-23. Remarquons, enfin, que E. Matthieu écrit son article dans le climat passionnel de « l’affaire Dreyfus » (1894-1906).
  • [34]
    Si les articles parus dans la Gazette de Mons (30/8/1856, p. 2 et 4/9/1856, p. 2) se basent sur les recherches de F. Hachez, par contre, celui de H. PUTANIER (No Catiau, novembre 1960, p. 75) ne tient pas du tout compte de la synthèse magistrale de J. Stengers (1950) et se réfère plutôt à l’érudition du siècle précédent.
  • [35]
    STENGERS, Les juifs dans les Pays-Bas, p. 19-21, 23-24, 36, 43-47.
  • [36]
    BRUXELLES, Archives générales du Royaume (= A.G.R.), Chambre des comptes, n° 15109 (2e, 5e et 6e comptes).
  • [37]
    La Province, 28/11/1936 repris dans P. HEUPGEN, Viéseries, vol. 3, f° 61.
  • [38]
    TOLLEBEEK, Joden in de Zuideleke Nederlanden, p. 248 ; SCHREIBER, L’immigration juive en Belgique, p. 38; SCHREIBER, L’immigration juive en Belgique, p. 208. Seul E.Poumon semble se souvenir de l’article de P. HEUPGEN déjà cité précédemment (No Catiau, septembre, octobre, novembre, 1995, p. 16).
  • [39]
    Nous voudrions, à ce propos, remercier M. W. DE KEYZER, Conservateur des Archives de l’Etat à Mons, pour son aide et ses conseils judicieux.
  • [40]
    Ces comptes ont été publiés en partie pour le XIVe siècle par Chr. PIÉRARD, Les plus anciens comptes de la ville de Mons (1279-1356), 2 vol., Bruxelles, 1971. Les originaux se trouvent aux Archives de l’Etat à Mons (MONS, Archives de la Ville de Mons (= A.V.M.), Section ancienne, M1-M45 et C155-C302).
  • [41]
    Ces rôles sont ceux des années 1295, 1296, 1299, 1302, 1303, 1304, 1305, 1307, 1316, 1318, 1319, 1320, 1321, 1322, 1323, 1329, 1331, 1332, 1333 (MONS, A.V.M., Section ancienne, n° 1334-1352).
  • [42]
    BRUXELLES, Archives Générales du Royaume, Chambre des comptes, n° 15109 (2e, 5e et 6e comptes).
  • [43]
    Les manuscrits de G. Decamps peuvent être consultés à la bibliothèque de la Maison Losseau, à Mons. Les actes médiévaux sont recopiés sur l’envers de feuilles de réemploi (publicités, avis nécrologiques…) reliées grossièrement; souvent, ils ne comportent pas la date de la copie.
  • [44]
    MONS, A.V.M., Ms. 76.
  • [45]
    GACHET, Op. cit., p. 65.
  • [46]
    GACHET, Op. cit., p. 92.
  • [47]
    MATTHIEU, Sur le séjour, p. 4-5.
  • [48]
    Item, rendut a Tron Le Juyze 3 s. blancs(PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 56, l. 7).
  • [49]
    Item, rechuit a Yzakart le Juys, 100 lb. et 10 lb. (PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 38, l. 33); voir aussi Ibid., p. 46, l. 1.
  • [50]
    Item, rechuit a Josson Le Juys, 10 lb. (PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 40, l. 11); voir aussi Ibid., p. 46, l. 31.
  • [51]
    PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 94, l. 26, p. 100, l. 40, p. 125, l. 17 et p. 585, l. 11.
  • [52]
    Paiiet a Hakin Le Juis pour 80 grans florins a make c’on emprunta pour paiier les pensions d’Arras, 200 lb. (PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 70, l. 3 ; voir aussi Ibid., p. 69, l. 34, p. 74, l. 31, p. 95, l. 18). Voir aussi DECAMPS, Chirographes de 1301 à 1320, f° 89 et f° 97, 7/ 1 et 20/7/1313.
  • [53]
    Item, rendut a 2 juys pour chou k’il n’avoient mie demoret 1 an en ceste ville, 6 s. blans qu’ils avoient paiiés au jour Saint Remi, si les avoit Jehans Loys contés (PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 40, l. 25-27).
  • [54]
    Item, rendut a une juyze et a Willemet Cokeron que Jehans Loys avoit contet en sen conte, 6 s. blans valent tour. 6 s. 5 d. (PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 42, l. 30 et 31).
  • [55]
    Il est regrettable que nous ne possédions pas pour cette période de rôle de bourgeoisie ; le rôle de 1307 a été établi avant l’arrivée des juifs.
  • [56]
    J. VERBEEMEN, L’évolution démographique d’une ville wallonne : Mons (1283-1766), LIntermédiaire des Généalogistes, n° 55, Janvier 1955, p. 23-25.
  • [57]
    Item, paiiet pour le desspens dou bailliu, dou prouvost, dou maieur et des esskevins en le maison le maieur quant Hakins fu pris, 54 s. (PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 95, l. 17).
  • [58]
    S. SCHWARTZFUCHS, Les juifs en France, Paris, 1975, p. 115 ; B. BLUMENKRANZ, Histoire des juifs en France, Toulouse, 1972, p. 42; J. EISENBERG, Histoire moderne du peuple juif d’Abraham à Rabin, Paris, 1997, p. 342 et C. ROTH, Histoire du peuple juif (des origines à 1962), Paris, 1963, p. 261.
  • [59]
    R. KOHN, Les juifs de la France du Nord dans la seconde moitié du XIVe siècle, Louvain-Paris, 1988, p. 3-4 et N. COULET, L’expulsion des juifs de France, L’Histoire, n° 139, décembre 1990, p. 10.
  • [60]
    MONS, A.V.M., Section ancienne, n° 1348.
  • [61]
    Huit familles, auxquelles il faut ajouter Guillaume, le converti.
  • [62]
    Rôles de 1316, 1318-1322 (MONS, A.V.M., Section ancienne, n° 1342-1347).
  • [63]
    PIÉRARD, Op. cit., t. 1, p. 40, l. 11.
  • [64]
    DEVILLERS, Monuments, t. 3, p. 460-461. En réalité, deux personnages s’appellent Benoît dans la lettre de 1337 : l’un est le fils et l’autre le gendre d’Abraham, médecin de Binche.
  • [65]
    BRUXELLES, A.G.R., Chambre de Comptes, n° 15109 (2e, 5e et 6e comptes).
  • [66]
    Ce titre, emprunté à une chronique juive est celui du quatrième chapitre de l’ouvrage déjà cité de J. Eisenberg. Il convient parfaitement à cette période de haine et de violence constatée lors du sacrilège de Cambron et de l’épidémie de peste.
  • [67]
    Voir infra, tableau 2.
  • [68]
    Nous ne tenons pas compte de Guillaume et de sa femme.
  • [69]
    MONS, A.V.M., Section ancienne, n° 1349.
  • [70]
    DECAMPS, Chirographes 1331-1340, f° 4, 5/4/1331.
  • [71]
    DEVILLERS, Op. cit., p. 460-461.
  • [72]
    BRUXELLES, A.G.R., Chambre des Comptes, n° 15109 (2e, 5e et 6e comptes).
  • [73]
    Voir infra, tableau 2.
  • [74]
    La lecture de DECAMPS n’est pas certaine (Chirographes 1331-1340, f° 93, 1/9/ 1337).
  • [75]
    DECAMPS, Chirographes 1331-1340, f° 4, 5/4/1331 :Alars d’Outreleuwe d[emeuran]t à Gyvry […] bourgeois de Mons doivent à Jacop le Juis baron (époux) Joie le Juise 20 lb. t. […]. Bien entendu, la date de leur mariage nous est inconnue.
  • [76]
    DECAMPS, Chirographes 1331-1340, f° 63, 29/10/1335 :Thumas de Wareton, b[ourgeois] doit à Jacob le Juys de Hautbos d[emeuran]t à Mons 10 l[b]. t. […].
  • [77]
    Outre les deux notes précédentes, on peut ajouter le chirographe du 5/1/ 1348 :J. Thurus dit Camus li cler doit à Jakot li Juyf, baron Joye, mobilier : un petit buffetiel […] (DECAMPS, Chirographes 1347-1363, f° 6).
  • [78]
    Notons un détail dans le document de 1337 : Jacob est cité en compagnie de son père.
  • [79]
    DEVILLERS, Op. cit., p. 460-461.
  • [80]
    BRUXELLES, A.G.R., Chambre des comptes, n° 15109 (2e compte) : Aberrant qui avoit Danzelle fille Joye.
  • [81]
    BETH HATEFUTSOTH, Musée de la Diaspora, Guide des patronymes juifs, Arles, 1996, p. 12-13, nous apprend que la forme hébraïque du nom comprend normalement le nom de la personne suivi de l’expression fils de ou fille de son père. De son côté, le Dictionnaire encyclopédique du Judaïsme, sous la dir. de G. WIGODER, Paris, 1996, p. 739, précise que le nom de la mère n’est mentionné, au Moyen Âge, que dans les prières pour le rétablissement de la santé.
  • [82]
    À condition, bien entendu, qu’ils n’aient pas interrompu leur séjour à Mons.
  • [83]
    Par exemple Cl. BILLEN, Les «étrangers » au Moyen Âge et le cas des marchands dans les Pays-Bas, Histoire des étrangers et de l’immigration en Belgique, p. 60 : « Cette recherche, (pour le Luxembourg) […] montre que la plupart des juifs ne pouvaient résider que quelques années au même endroit. Douze ans est la plus longue période observée, elle ne concerne qu’une seule famille connue […] ».
  • [84]
    DEVILLERS, Op. cit., p. 461-462.
  • [85]
    Item Florie de Mons qui fu fille maistre Elie (DEVILLERS, Op. cit., p. 461).
  • [86]
    Item le maistre des Juis (DEVILLERS, Op. cit., p. 461).
  • [87]
    DECAMPS, Chirographes 1331-1340, f° 95, 28/10/1337 et f° 97, 21/11/1337; Ibid., f° 121, 13/6/1339.
  • [88]
    DECAMPS, Chirographes 1331-1340, f° 93, 1/7/1337.
  • [89]
    Voir infra, tableau 2.
  • [90]
    DECAMPS, Chirographes 1341-1347, f° 4, 26/2/1341 : Watier Chaumons, J. Thaliaus le vieil, bourgeois doivent à Lion de Resson le Juys, 7 fl[orins] […].
  • [91]
    DECAMPS, Chirographes 1347-1363, f° 22, Toussaint 1348 : Ja. De Thians, b[ourgeois] de Mons doit à Thierry de Pottes, à Monseigneur Nicolas du Four, à Ja. De Thiant le jeune et à C[ollar]t le Juyf, comme ses testamenteurs. Echevins […].
  • [92]
    Un Collart le juif habite toujours à Mons après la peste. Il exerce le métier de fèvre (Taille de 1365) et de mambourg (Chirographe de 1368). Peut-être s’agit-il de la même personne ?
  • [93]
    GILLES LI MUISIS, Chroniques et annales, éd. H. LEMAÎTRE, Paris, 1906, p. 231.
  • [94]
    STENGERS, Op. cit., p. 23.
  • [95]
    Quand le Juys d’Ath furent justichiet […], BRUXELLES, A.G.R., Chambre des comptes, n° 14808, 4e compte du recueil factice, f° 3 v°.
  • [96]
    J. STENGERS (Op. cit., p. 43-47) a analysé ces comptes; nous les étudierons plus en détail dans le paragraphe consacré à l’activité économique des juifs, en les confrontant aux documents que nous avons mis en évidence précédemment.
  • [97]
    BRUXELLES, A.G.R., Chambre des comptes, n° 15109 (2e, 5e et 6e comptes du recueil factice).
  • [98]
    STENGERS, Op. cit., p. 46-47.
  • [99]
    Voir le tableau 2.
  • [100]
    DECAMPS, Chirographes 1347-1363, f° 241, 29/7/1361.
  • [101]
    P. HEUPGEN, Le rôle de la taille de Mons de 1365, A.C.A.M., t. 55, 1938, p. 55 et DECAMPS, Chirographes 1363-1373, f° 110, 8/2/1368 et f° 134, 4/10/1368. Nous avons déjà rencontré un Collart le juif en 1348. Est-ce le même personnage ?
  • [102]
    HEUPGEN, Op. cit., p. 70.
  • [103]
    HEUPGEN, Op. cit., p. 78.
  • [104]
    HEUPGEN, Op. cit., p. 95.
  • [105]
    L. DEVILLERS, Chartes du chapitre de Sainte-Waudru de Mons, t. 2, Bruxelles, 1903, p. 720.
  • [106]
    DEVILLERS, Op. cit., p. 703 et 720 ; ID., Cartulaire des comtes du Hainaut, t. 2, p. 505 ; DECAMPS, Chirographes 1380-1387, 5/3/1387 (pas de foliotage ainsi que, sauf exception, pour les recueils suivants) ; ID., Chirographes 1388-1400, 24/3/1397 et 1/9/ 1397 ; ID., Chirographes 1400-1404, 15/10/1400 et 22/10/1400; ID., Chirographes 1404-1411, 24/4/1406 ; ID., Embrefs 1388-1430, Chandeleur 1388, 13/10/1403, 29/4/1404, 13/6/1408 et nov. 1408 ; ID., Grande Aumône de Mons. Comptes de 1300 à 1410, f° 162, 28/8/1400 et 17/8/1401 ; ID., Seigneurie de Sainte-Waudru. Chirographes, f° 44, 15/2/ 1398 ; ID., Seigneurie de Sainte-Waudru. Tenaulles de Sainte-Waudru. Liasses de chirographes, f° 4, 1413 et f° 6, 1419 ; ID., Hôpital de Saint-Nicolas à Mons, Chartes et comptes de 1365 à 1459, Comptes des années 1401-1402; J. HEUPGEN-PUTSAGE, Embrefs, Greffe de Mons, 1388-1497, f° 12, n° 49, 1/4/1392; f° 68, n° 258, 22/5/1405; f° 82, n° 300, 13/6/1408; f° 148, n° 559, 4/4/1428 ; f° 160, n° 598, 24/3/1431; f° 160, n° 596, 23/11/ 1431 ; f° 163, n° 608, 22/10/1432.
  • [107]
    DECAMPS, Chirographes 1400-1404, 24/10/1403, 5/11/1403, 18/1/1404, février 1404, 11/3/1405, 12/6/1405 ; ID., Grande Aumône de Mons, f° 190, années 1408-1409 ; ID., Embrefs 1388-1430, 12/6/1405 et 13/6/1408 ; ID., Hôpital Saint-Nicolas, Comptes années 1401-1402.
  • [108]
    ID., Chirographes 1400-1404, 5/11/1403.
  • [109]
    DEVILLERS, Cartulaire des comtes, t. 5, p. 485.
  • [110]
    DECAMPS, Chirographes 1363-1373, 4/10/1368 : W[illia]mes li Dus le vieux doit à C[ollar]t le Juys, m[am]b[our]g, 100 fl[orins] […]; HEUPGEN-PUTSAGE, Embrefs 1388-1497, f° 148, n° 559, 4/4/1428 : Que Melcior Durghes bourgeois de Mons, pour payer la somme de mil livres t. qu’il cougneulta devoir a Jakemart dou broecq […].
  • [111]
    PIÉRARD, Op. cit., t. 2, p. 185 : un mambourg est un administrateur de l’assistance publique.
  • [112]
    Nous ne savons rien des professions de Caisins et de Mariete.
  • [113]
    Fr. GODEFROY, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, t. 5, Vaduz-New York, 1961, p. 79 : artisan ou officier s’occupant des chevaux et des écuries.
  • [114]
    Collart, nous l’avons vu, est également mambourg.
  • [115]
    La beghinete qui fu Juyze (HEUPGEN, Le rôle de la taille, p. 95). Notons qu’il s’agit de la seule personne dont la conversion au catholicisme soit indiquée clairement. En effet, les béguines devaient assister à certains offices, réciter des prières en commun, obéir à leur supérieure et porter un costume religieux (voir par exemple, à ce sujet : L. DEVILLERS, Cartulaire du Béguinage de Cantimpret à Mons, A.C.A.M., t. 6, 1865-1866, p. 204-205.
  • [116]
    Le nom évoque, bien entendu, le célèbre sculpteur montois du XVIe siècle. Mais il ne nous a pas été possible d’établir un lien entre les deux personnes.
  • [117]
    G. WYMANS, Répertoire d’armoiries sur sceaux des hommes de fief du comté de Hainaut (XIIIe-XVIIIe siècles), t. 1, Bruxelles, 1980, p.85.
  • [118]
    DECAMPS, Chirographes 1388-1400, 1/9/1397.
  • [119]
    ID., Seigneurie de Sainte-Waudru. Tenaulles, f° 6, 1413.
  • [120]
    Hanette et Anne (HEUPGEN-PUTSAGE, Embrefs 1388-1497, f° 160, n° 596, 23/11/ 1431).
  • [121]
    Jacquemin (DECAMPS, Chirographes 1404-1411, 24/4/1406) et Jehanne (HEUPGEN-PUTSAGE, Embrefs 1388-1497, f° 160, n° 598, 24/3/1431).
  • [122]
    ID., Embrefs 1388-1497, f° 82, n° 300, 13/6/1408.
  • [123]
    DECAMPS, Chirographes 1400-1404, 5/11/1404.
  • [124]
    Voir supra.
  • [125]
    DEVILLERS, Cartulaire, t. 1, p. 492. Les juifs et les Lombards ne peuvent prêter sur armure et recevoir en gages les armes des habitants d’Ath (et des autres villes, dont Mons, probablement). VINCHANT, Annales, t. 3, p. 351. Cet auteur rapporte l’existence à Mons d’un inquisiteur des juifs.
  • [126]
    VINCHANT, Op. cit., t. 3, p. 79.
  • [127]
    DE BOUSSU, Op. cit., p. 95.
  • [128]
    HACHEZ, Op. cit., p. 8.
  • [129]
    HEUPGEN, La rue des juifs, La Province, 28/11/1938, p. 4.
  • [130]
    Ch. DE BETTIGNIES et Ch. ROUSSELLE, Les rues de Mons, préface et mise à jour de Chr. PIÉRARD, Mons, 1983, p. 353 et STENGERS, Op. cit., p. 115 n. 106.
  • [131]
    Embref de 1433, cité dans HEUPGEN, Op. cit., p. 4. Avant 1433, la rue des juifs ne porte pas de nom particulier : J. Corneille demeurant à Ghellin a vendu à Nicaise Bourdon 9 s. 7 d. de cens sur la maison de J. Marcheniel sergent en la rue qui va de le Croix en le Place en le Grand rue (DECAMPS, Chirographes 1404-1411, 21/8/1404). Notons qu’il faut un certain temps pour que l’appellation rue des juifs finisse par s’imposer puisqu’on retrouve encore en 1441-1442 : Maison de Willaume le charpentier gisant en le rue allant de la Croix en le place vers le Grand rue […] (DECAMPS, Grande aumône 1410-1470, comptes 1441-1442).
  • [132]
    MONS, A.V.M, Section ancienne, n° 1348.
  • [133]
    Les rôles indiquent plutôt des quartiers; mais les recherches de W. DE KEYZER, Conservateur des Archives de l’Etat à Mons, permettent une localisation plus précise. Joye, Bienvenne, Jossonet et Méros habitent bien la future rue des juifs (sans qu’il soit possible de déterminer exactement l’emplacement exact de leur maison).
  • [134]
    Voir p. 303. Ce plan a été réalisé à partir de celui qui se trouve dans W. DE KEYZER, L’évolution de la ville, de 1200 à 1365, Images d’une ville. Mons, de 1200 à 1815, Bruxelles, 1997, p. 14.
  • [135]
    DECAMPS, Chirographes 1331-1340, f° 63, 29/11/1335. La partie sud de ce quartier se situe le long de la Trouille, à proximité du Marché aux poissons, donc au niveau de la rue des juifs (voir DE KEYZER, Op. cit., p. 14).
  • [136]
    DECAMPS, Grande Aumône de Mons. Comptes de 1300 à 1410, f° 154, recette de 1397 ; ID., Seigneurie de Sainte-Waudru, Chirographes, f° 44, 13/2/1398.
  • [137]
    ID., Embrefs 1388-1430, nov. 1408.
  • [138]
    ID., Seigneurie de Sainte-Waudru. Tenaulles de Sainte-Waudru. Liasses de chirographes, f° 4, 1413.
  • [139]
    HEUPGEN-PUTSAGE, Embrefs 1388-1497, f° 148, n° 559, 4/4/1428.
  • [140]
    Voir plan 1. La rue est également désignée par le nom du quartier : l’« Esplache » (DE KEYZER, Op. cit., p. 14).
  • [141]
    Les sœurs noires s’installent au XVe siècle et l’hospice des Chartriers est créé au XVIe siècle. C’est à ces époques qu’apparaissent les noms de ces rues (DE BETTIGNIES, ROUSSELLE et PIÉRARD, Les rues, p. 338 et 369).
  • [142]
    Voir, à nouveau, le plan de Mons.
  • [143]
    HEUPGEN-PUTSAGE, Embrefs 1388-1497, f° 160, n° 598, 24/3/1431 et n° 596, 23/ 11/1431.
  • [144]
    Il n’est pas non plus impossible que la présence de l’échevin au surnom encombrant ait ravivé le souvenir de l’occupation antérieure de la rue par une partie de la communauté juive.
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