Né en 1996 et originaire de Strasbourg, Émile Ackermann est aujourd’hui, après des études de droit, élève à la Yeshiva Chovevei Torah de New York afin de devenir rabbin et ainsi contribuer au développement de l’orthodoxie moderne en France. Avec sa femme, ils fondent, dès 2017, l’association Ayeka, dans le but de relier lecture des textes et actualité du monde contemporain – Myriam Ackermann-Sommer, pour sa part, étudie à la Yeshiva Maharat de New York et aspire, elle aussi, à devenir rabbin. Pour La Revue internationale et stratégique, Émile Ackermann revient sur sa vocation, la façon dont sa femme et lui envisagent la place de ce courant orthodoxe moderne en France et le rôle que peut jouer leur association dans cette optique. Il aborde également les problématiques liées aux débats actuels sur la laïcité, les conséquences de la mondialisation sur les identités et le conflit israélo-palestinien.Pierre-Louis Lobel et Marc Verzeroli –Pourrions-nous tout d’abord revenir sur votre parcours et sur ce qui vous a conduit à vouloir devenir rabbin ?ÉMILE ACKERMANN – Je suis né au sein d’une famille juive orthodoxe et pratiquante à Strasbourg, dans une communauté également juive orthodoxe. Ma famille paternelle, déjà, avait contribué à l’essor de la communauté juive orthodoxe strasbourgeoise. Mes grands-parents ont participé à un mouvement de jeunesse dans les années 1950, dont ils ont pris la direction dans les années 1970, et ont aidé à la création de plusieurs écoles. Ce mouvement correspondait véritablement à une certaine idéologie, à un milieu précis, que mes grands-parents représentaient…