11. Je me souviens que peu de temps après être arrivé en Iran, en septembre 2001, deux amis iraniens, hommes d'affaires proches de l'Ambassade, m'avaient proposé d'aller visiter en une journée la jolie ville de Kachan, à environ 200 km de Téhéran, ainsi qu'à une cinquantaine de kilomètres plus loin, dans la direction de Natanz, le village d'Abianeh, fort typique, et donc très prisé des touristes.
2Nous étions partis tôt le matin. Sur le chemin du retour, entre Abianeh et Kachan, le long d'une route de désert et de montagne, alors que je somnolais un peu à l'arrivée du soir, l'un de ces amis m'avait dit : « Ah, voilà l'usine atomique que le régime est en train de construire ». Et de fait, nous longions un chantier de construction dont l'enceinte longeait la route. Je n'avais pas relevé le propos, ne voulant pas paraître trop intéressé, mais dès le lendemain j'avais demandé à notre attaché militaire d'obtenir de Paris des photos par satellite de la zone afin d'essayer de comprendre exactement de quoi il retournait. Mais Paris ne répondait pas, malgré nos relances. Les services compétents faisaient savoir qu'ils avaient d'autres priorités et que la file d'attente était encore très longue.
3Finalement, quelques mois plus tard, ce sont les Moudjaheddine du Peuple qui devaient annoncer à partir de Washington, en une conférence de presse dont l'écho allait résonner dans le monde entier, que le régime iranien construisait près de Natanz une usine clandestine de centrifugation pour produire de l'uranium hautement enrichi destiné à des bombes atomiques.
42. À la suite de cette annonce des Moudjaheddine, je me souviens être passé à plusieurs reprises, à l'occasion de promenades dans la région, devant le même chantier dont l'abord ne faisait toujours l'objet d'aucune restriction particulière. L'on voyait les camions entrer et sortir, et parfois quelques policiers débonnaires qui ne se donnaient même pas la peine d'arrêter une voiture munie de plaques diplomatiques. L'endroit était assez pratique pour passer des coups de fil car c'était le seul dans cette zone désertique à disposer d'un relais pour téléphones cellulaires.
53. Mais au fur et à mesure que la tension internationale croissait autour de la construction de l'usine, l'on voyait germer autour d'elle des dispositifs de défense aérienne, et monter des murs de protection de plus en plus importants. La dernière fois où j'ai bien vu l'usine était à l'occasion d'une excursion dans la chaîne de montagnes surplombant la plaine où elle s'édifiait. Le but de la promenade était un « Imamzadeh », ou tombeau de Saint, construit près d'un sommet, avec une vue magnifique allant à l'infini dans le désert. C'était un jour férié, de nombreuses familles étaient venues pique-niquer autour du mausolée. Tout à côté, venait d'être installée une batterie de défense anti-aérienne modèle deuxième guerre mondiale. Je me souviens des enfants jouant sur la batterie, et des soldats qui les installaient sur le siège du tireur. Ils faisaient tournoyer la batterie sur son axe, l'utilisant donc comme une sorte de manège pour les enfants ravis.
64. Je me souviens d'une brève visite à Téhéran de Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, en avril 2003. Nous étions au lendemain de la pénétration des Américains dans Bagdad. Villepin arrivait assez fatigué d'une tournée dans la région dont l'Iran était la dernière étape. Après une petite nuit à l'hôtel, il avait démarré le matin par un entretien avec son homologue Kamal Kharazi. Ceci se passait dans le Nord de Téhéran, au centre de conférences des Affaires étrangères. Les deux ministres devaient d'abord se rencontrer en tête-à-tête, puis se tiendrait la rencontre des deux délégations. Sachant par expérience que tout ce qui aurait de l'intérêt se passerait dans la première partie, je m'étais engouffré derrière les deux ministres et les interprètes, en entraînant d'autorité le jeune ambassadeur d'Iran à Paris, Sadeq Kharazi, plus timide que moi. Bien nous en prit, car les ministres échangèrent en effet sur plusieurs sujets délicats, dont le nucléaire, et mes notes d'entretien servirent à dissiper ensuite quelques risques sérieux de malentendus.
7Dominique de Villepin avait aussi demandé que l'on libère enfin les derniers Juifs de Chiraz emprisonnés depuis 2000 à la suite d'un procès inique. Kharazi répondit que c'était fait ou presque. Villepin le pria de le confirmer en public lors de la conférence de presse, ce qu'il accepta. Mais la conférence de presse venue, Kharazi n'abordait toujours pas le sujet, et l'on approchait de la fin de la séance. Je courus alors vers un journaliste français en le priant de poser la question, ce qu'il fit in extremis. Ceci permit de faire savoir à l'opinion internationale que les pauvres Juifs de Chiraz étaient bien arrivés au bout de leur épreuve.
85. Je me souviens d'avoir dû rentrer de vacances en France fin juillet ou début août 2003 pour aller remettre au ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, une lettre de ses trois homologues allemand, britannique et français lui proposant d'éteindre le litige qui risquait de conduire son pays au Conseil de sécurité, et même de renforcer la coopération de leurs pays avec l'Iran, si celui-ci renonçait à développer son projet d'enrichissement de l'uranium.
9Mais une fois arrivé à Téhéran, j'avais, avec mes deux collègues, constaté par la façon dont le ministère iranien des Affaires étrangères se dérobait à nos appels que l'on y craignait fort de recevoir une telle lettre. Le président Khatami préparait au même moment une missive à plusieurs chefs d'Etat occidentaux sur le même thème, et ne voulait pas être pris de vitesse. Nous nous démenions donc au téléphone, le jeu des Iraniens étant de nous faire dire ce que contenait la lettre avant d'accepter éventuellement de la recevoir. Mais c'était précisément ce que nous ne pouvions pas dire. À la rigueur, étaient-ils prêts à accepter que nous remettions cette lettre à un fonctionnaire de rang moyen, mais nous considérions qu'une lettre de ce niveau ne pouvait être remise qu'au ministre lui-même. Finalement, c'est l'ambassadeur d'Iran à Paris, Sadeq Kharazi, auquel j'avais lâché au téléphone que les Iraniens n'avaient pas à craindre le contenu de la lettre, qui avait débloqué l'affaire. Il est vrai qu'il était le neveu du ministre et disposait de nombreux relais d'influence au sein du régime. Nous avions obtenu un rendez-vous pour remettre la lettre en question au ministre des Affaires étrangères, et j'étais aussitôt reparti vers mon lieu de vacances en France après cet intermède de trois ou quatre jours à Téhéran.
106. Je me souviens que peu après, au mois d'octobre, se profilait un Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique où les États-Unis s'apprêtaient à demander que le dossier iranien soit envoyé au Conseil de sécurité pour violation du Traité de non-prolifération nucléaire. Devant une telle perspective, l'opinion iranienne, chauffée il est vrai à blanc par le régime, commençait à se cabrer. Il nous était alors revenu de Paris que Dominique de Villepin avait formé le projet de venir à Téhéran avec ses collèges allemand, Joschka Fischer, et britannique, Jack Straw, afin d'obtenir un geste permettant d'arrêter le compte à rebours dans lequel nous nous trouvions engagés.
11Pour ma part, je pensais et disais qu'une telle visite ferait mieux de se situer après le Conseil des gouverneurs, en fonction de ce qui y serait finalement adopté. Mais Dominique de Villepin voulait agir vite. Je plaidais aussi pour que la venue des trois ministres soit soigneusement préparée par une mission préalable de leurs directeurs politiques respectifs. Ce qui fut fait, mais la déclaration commune que ces trois hauts fonctionnaires avaient la charge de préparer avec la partie iranienne contenait encore, quelques jours avant la date de la rencontre ministérielle, plusieurs passages importants encore en suspens, faute d'accord sur le fond. Je plaidais donc pour que les ministres attendent, et ne prennent pas le risque d'un échec (un peu égoïstement, je me disais qu'un échec risquerait fort de rejaillir sur la réputation des trois ambassadeurs concernés à Téhéran, et notamment sur la mienne). Mais Villepin avait finalement conclu qu'il fallait venir en tout état de cause. En effet, selon lui, ou la visite débouchait sur un résultat, et c'était un succès, ou elle échouait, et les Européens pourraient alors dire qu'ils avaient fait tout ce qu'ils pouvaient. Le geste serait de toutes façons mis à leur crédit.
127. Je me souviens de l'arrivée des trois ministres, chacun de leur côté, entre la nuit et le petit matin du 21 octobre. Leur première rencontre sur place s'est faite autour d'un petit déjeuner à l'ambassade d'Allemagne avec leurs directeurs politiques et leurs ambassadeurs. De là, nous sommes partis vers l'ancien complexe de palais de Saad Abad. Il s'agit un vaste parc arboré, à flanc de montagne, au Nord de Téhéran, construit de petits pavillons pour les différents membres de la dynastie des Pahlavi, et récupéré par la République islamique. C'est là que devaient se tenir tous les entretiens de la journée, en passant d'un pavillon à l'autre. Nous devions rencontrer d'abord Kamal Kharazi, ministre des Affaires étrangères, puis Mohammad Khatami, président de la République, enfin la délégation conduite par Hassan Rouhani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, pour aborder le fond des choses. Puis l'on devait présenter le résultat de la rencontre à la presse internationale et iranienne.
138. Je me souviens que dès le premier entretien, plutôt protocolaire, l'ascendant était pris par Dominique de Villepin, qui était pourtant le plus récent des trois ministres dans sa charge. C'est lui que les deux autres encourageaient à prendre la parole en premier, et à s'exprimer au nom des trois. Il est vrai qu'il était venu en Iran quelques mois auparavant, et avait donc déjà rencontré ses interlocuteurs sur leur terrain. Et puis, c'était manifestement lui qui était à l'origine de ce déplacement collectif tout à fait inédit dans les relations de l'Iran avec l'Europe.
149. Je me souviens donc, dans les premiers entretiens, de l'atmosphère jubilatoire du côté de nos interlocuteurs à voir trois ministres européens s'intéresser ainsi à leur pays. Puis, en milieu de matinée, toutes amabilités épuisées, les deux délégations se sont retrouvées autour d'une longue table pour se mettre au travail. De notre côté, une dizaine de personnes dont les trois ministres, de l'autre une bonne quinzaine. Au centre, face à nous, Hassan Rouhani, fort et large, barbe poivre et sel, en tenue cléricale, donc avec robe et turban. Il paraissait tendu, malgré ses efforts pour conserver une attitude composée. L'inhabituel en l'affaire était que la déclaration à présenter une heure plus tard à la presse, déjà en train de se réunir, n'était toujours pas finalisée. Or dans ce genre de rencontre ministérielle, les participants n'ont en général plus guère qu'à prendre acte du résultat atteint par leurs collaborateurs et à commencer à envisager la suite.
15Le jeu était donc ouvert, rien ne garantissait que l'on allait aboutir. Chacun était sur ses gardes. Après une introduction de Hassan Rouhani, dont la longueur et les détours trahissaient sa nervosité, les ministres et lui ont dû commencer à discuter mot par mot, phrase par phrase, de la déclaration finale, comme on le fait d'ordinaire entre secrétaires d'ambassade. Et de fait, assez vite, la discussion a buté sur les points clés tournant autour de la question de la suspension des activités de centrifugation et de son périmètre exact.
1610. Je me souviens alors de Rouhani de plus en plus préoccupé du refus des trois ministres européens de céder sur les points qu'ils considéraient comme essentiels. Je le vois consultant à voix basse ses collaborateurs, et demandant finalement, à court d'idées, une suspension de séance.
1711. Je me souviens d'être moi-même sorti de la salle de séance pour faire quelques pas dans le vaste hall qui formait antichambre. Hassan Rouhani était seul dans un coin de la pièce, téléphonant sur son portable, parlant à mi-voix de façon visiblement très concentrée. J'ai alors eu la conviction qu'il était en relation avec Ali Khamenei, le Guide de la Révolution, à qui il rendait compte du faible résultat des premiers échanges afin d'en obtenir des instructions.
18Ma conviction s'est confortée à la reprise de la discussion. Rouhani nous a alors fait comprendre qu'il venait de consulter le sommet de sa hiérarchie sur les points de blocage. Après quelques circonlocutions, il a lâché qu'il acceptait de répondre positivement aux attentes des Européens, mais qu'il le faisait sous sa propre responsabilité, sans y être expressément autorisé, qu'il était donc "à découvert". Dès lors, la négociation pouvait reprendre son cours. Après quelques passes d'armes touchant au vocabulaire, il a été convenu, faute de pouvoir se mettre d'accord, de laisser à l'Agence internationale de l'énergie atomique le soin de définir elle-même le périmètre des activités qu'il conviendrait de suspendre.
1912. Je me souviens que nous nous sommes alors rendus à la conférence de presse, mais avec une bonne heure de retard. La salle, très grande, était aussi très pleine. Il y régnait l'excitation des grandes occasions. Après quelques propos liminaires des principaux protagonistes, alignés à la tribune, pour se féliciter du résultat, les questions ont commencé à fuser. Elles s'adressaient pour l'essentiel à Hassan Rouhani. La presse iranienne voulait savoir de quelle durée serait la suspension des activités litigieuses, et notamment de la centrifugation. Rouhani s'est donné beaucoup de peine pour expliquer que cette suspension était entièrement volontaire, d'une durée limitée, et qu'elle n'irait pas au-delà de quelques mois, le temps d'aboutir à un accord définitif.
2013. Je me souviens qu'à un moment ou un autre dans la matinée, l'on m'a apporté une dépêche d'agence annonçant que les Pasdaran, cette armée d'élite protectrice de la Révolution islamique, venaient de procéder à un exercice de tir de missile balistique. La chose était particulièrement malvenue, et avait tout d'un pied de nez aux négociateurs. J'ai fait circuler le papier, sans que personne fasse de commentaire. Nous étions assez accablés.
2114. La conférence de presse achevée, je crois me souvenir que nous avons déjeuné rapidement, autour d'un grand buffet réservé aux personnalités. Chacun avait hâte de s'en aller. Dominique de Villepin, sa suite et moi-même sommes sortis en premiers pour rejoindre les véhicules officiels qui nous attendaient devant le bâtiment, sur une vaste esplanade. Mais notre chauffeur iranien avait disparu. Sans doute était-il moins pressé que nous pour déjeuner. Nous avons battu la semelle un bon quart d'heure avant qu'on ne puisse le retrouver.
22Ce délai nous a beaucoup compliqué la vie pour repartir. En effet, à l'annonce par la radio iranienne du résultat de la négociation, des groupes de jeunes gens, manifestement des Basij, milice de jeunes révolutionnaires, avaient commencé à affluer vers le parc de Saad Abad pour protester contre ces abandons de souveraineté peu à leur goût. Étaient-ils déjà réunis et prêts à agir avant même de connaître l'issue de la réunion ? Ceux qui en tiraient les ficelles étaient-ils les mêmes qui nous gratifiaient d'un tir de missile, c'est-à-dire les Pasdaran ? Considérant les luttes de pouvoir au sein du régime, rien n'interdit de le penser.
2315. Quoi qu'il en soit, au moment où nous nous présentions en auto à la grille habituelle, il n'était déjà plus possible de passer. Je me souviens que nous avons alors traversé le parc à la hâte pour emprunter une sortie secondaire. Mais au moment même où nous arrivions, nous avons vu de jeunes manifestants accourir. À vrai dire, nos accompagnateurs iraniens, sans doute embarrassés, ne nous expliquaient rien, les slogans criés étaient indistincts, et je n'avais pas encore compris le sens de cette agitation : favorable ou hostile ? Nous étions en attente dans nos autos derrière la grille, les manifestants s'époumonant de l'autre côté. Le temps passait, Dominique de Villepin, tout en restant parfaitement maîtrisé, commençait fort naturellement à se renfrogner. Je décidai d'aller à la rencontre de ces jeunes gens pour voir de quoi il s'agissait. Malgré mon persan sommaire, c'est là que j'ai compris. Ils ont d'ailleurs fort poliment répondu à mes questions, une fois déclinée ma qualité. Ce point éclairci, il fallait choisir. Aucun renfort de police n'arrivait. Le ministre était pressé de reprendre son avion, nous avons demandé aux gardiens d'ouvrir la grille. Ils ont d'abord refusé, ont longuement hésité, puis ont cédé. Finalement, tout s'est bien passé. Les manifestants n'étaient pas là pour frapper ou insulter, mais pour crier leur volonté de voir préserver les droits sacrés de l'Iran. À petite vitesse, et toutes vitres remontées, nos autos ont fendu la foule sans problème.
2416. Après cette longue journée, et les ministres repartis, je me souviens que les jours suivants ont été occupés à informer nos homologues européens, puis l'ensemble du corps diplomatique, sur le résultat de la négociation. Deux réunions ont été ainsi improvisées dans un salon de l'ambassade de France. Il fallait faire vite et diffuser notre vision des faits avant que la partie iranienne ne répande la sienne, qui risquait d'en être assez éloignée.
25Les premiers gestes à accomplir par les Iraniens étaient donc de suspendre leurs activités d'enrichissement, de signer le protocole additionnel de garanties de l'AIEA, et de permettre sans attendre aux inspecteurs de l'Agence de procéder à des inspections renforcées en vertu de ce protocole. Tout ceci fut fait, un peu à l'iranienne, non sans retard ni désordre, et pour l'essentiel au dernier moment, autour de la session du Conseil des gouverneurs de l'Agence de fin novembre 2003.
2617. Puis il a fallu nouer la négociation de fond sur l'avenir des activités nucléaires sensibles prévue par la déclaration commune, entre d'une part les directeurs politiques des trois ministères européens des Affaires étrangères, d'autre part les responsables iraniens. Je me souviens de la pression exercée par ces derniers pour faire avancer les choses au plus vite. Affectés pour plusieurs d'entre eux presque uniquement à cette tâche, ils montraient de l'impatience, et même une certaine anxiété, à aboutir.
27Du côté des trois directeurs politiques et de leurs experts, il m'a semblé que cette affaire était vue comme un dossier certes fort important, mais parmi d'autres. Ils avaient d'autres impératifs et rendez-vous à travers le monde, et peinaient à faire coïncider leurs agendas. La négociation s'est donc enclenchée beaucoup plus lentement que les Iraniens, et d'ailleurs moi-même, ne l'imaginaient au départ. Contrairement à ce qu'avait annoncé Hassan Rouhani, elle a finalement traîné, non sans sérieux cahots, sur plus d'un an et demi, jusqu'à l'été 2005, où il a bien fallu constater qu'elle avait échoué, faute d'avoir pu faire céder les Iraniens sur le point essentiel pour eux de la reprise de leurs activités de centrifugation.