Notes
-
[1]
Paul Ricœur, Lectures 1. Autour du politique, Paris, Le Seuil, 1991, p. 256-267.
-
[2]
Cinquième conférence du Qatar sur la démocratie et le libre-échange, 2005.
-
[3]
Voir l'importante discussion de cette problématique dans Joanne R. Bauer, Daniel Bell (sous la dir.), The East Asian Challenge for Human Rights, New York, CUP, 1999.
-
[4]
Voir Mireille Delmas-Marty, Le relatif et l'universel, Paris, Le Seuil, 2004.
-
[5]
Nous nous référons ici à la fois au cosmopolitisme libéral démocratique, le pacifisme commercial d'un Francis Fukuyama par exemple, et au cosmopolitisme radical démocratique incarné par la contestation altermondialiste et résumé par le slogan « un monde meilleur est possible ». Les deux ont été mis à mal par la guerre. Il faut s'interroger sur les causes de la décrue du mouvement anti-guerre mondial qui avait mobilisé plus de 15 millions de personnes juste avant le déclenchement de l'invasion mais qui ne s'est pas mué en mobilisation sociale soutenue comme cela a été le cas pendant la guerre du Vietnam (1963-1975).
-
[6]
L'invasion d'un pays souverain est bien sûr en violation avec la Charte de l'ONU. L'ancien Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a affirmé à la BBC le 16 septembre 2004 que la guerre en Irak était « illégale » et « n'était pas en conformité avec la charte des Nations unies ».
-
[7]
Voir par exemple John Rawls, The Law of Peoples, Cambridge, Cambridge University Press, 1999 ; Michael Doyle, « Kant, Liberal Legacies, and Foreign Affairs », Philosophy & Public Affairs, vol. 12, no 3 (été 1983), p. 205-235 ; « Kant, Liberal Legacies, and Foreign Affairs. Part 2 », Philosophy &&Public Affairs, vol. 12, no 4 (automne 1983), p. 323-353.
-
[8]
R. Cooper était alors conseiller du Premier ministre Tony Blair. Il est l'actuel directeur général du directorat de l'Union européenne pour les relations économiques extérieures et les affaires politico-militaires.
-
[9]
Robert Cooper, « The New Liberal Imperialism », The Observer, Londres, 7 avril 2002.
-
[10]
Michael Ignatieff, « The American Empire: the Burden », New York Times Magazine, 5 janvier 2003. L'ancien directeur du prestigieux Carr Center on Human Rights de l'université Harvard a publié une sorte de mea culpa dans la même publication le 14 mars 2004.
-
[11]
Voir Philip S. Golub, « Rêves d'empire de l'administration américaine », Le Monde diplomatique, Paris, juillet 2001 ; Stanley Hoffman, « America Goes Backward », New York Review of Books, vol. 50, no 10, 2003.
-
[12]
Voir à ce sujet la critique acerbe de Hannah Arendt, toujours d'actualité, sur le système de mensonges qui a présidé à la guerre du Vietnam, Du mensonge à la violence, Paris, Calmann-Lévy, 1972.
-
[13]
Edward Saïd, Orientalism, New York, Vintage Books, 1979-1998.
-
[14]
Op. cit., p. 414.
1Définissant l'éthique comme « la visée de la vie “bonne”, avec et pour les autres, dans des institutions justes », Paul Ricœur situait la morale du côté des principes normatifs : la morale représente le moment où la visée éthique est soumise à l'épreuve de la norme. À toutes les figures du mal et de la violence, elle répond par l'interdiction morale. Mais, précisait le philosophe, les conflits suscités par l'application de la règle morale nécessitent régulièrement un retour vers l'éthique [1]. Poser aujourd'hui la question d'une morale en relations internationales, c'est s'interroger avant tout sur les tensions découlant de l'application d'une norme, le principe de souveraineté, dans ses rapports avec ce que pourrait être une éthique des relations internationales – les droits humains universels s'appliquant à tous de façon cosmopolite. L'idéal (éthique) d'un droit cosmopolitique est incompatible avec le principe (normatif) de souveraineté. Dans les pages qui suivent, on montrera que la tension entre ces deux exigences est d'autant plus insoluble qu'en pratique, les « guerres humanitaires » se muent en un vecteur du néo-impérialisme.
2Au cours d'une conférence internationale tenue au Qatar en 2005 [2], une chercheuse musulmane de l'université de Londres a décrié les critiques occidentales qui s'en prennent au port du « foulard » islamique (hijab) et au statut de la femme en Islam : en s'attaquant aux signes apparents de piété et plus généralement la manière d'être des sociétés musulmanes, cette critique mettait insidieusement en cause l'Islam en tant que tel, c'est-à-dire l'identité des sociétés musulmanes, affirmait la chercheuse. Par extension, celle-ci dénonçait l'ensemble du discours libéral occidental sur les droits humains. Il ferait partie d'une doctrine de domination enveloppée dans une rhétorique démocratique cosmopolite. En opérant une distinction entre le particularisme supposé des cultures non occidentales et l'universalité supposée des valeurs et des normes sociales issues de la culture occidentale, la rhétorique universaliste des droits humains nierait l'autonomie des premiers et agirait de fait comme instrument de subjugation, institutionnalisant des structures d'inégalité internationale.
3L'universalité des valeurs et des droits proposée par l'Occident ne serait donc qu'un relativisme culturel déguisé, un leurre, une ruse de la raison impériale. On retrouve là la trame d'une contre-critique de la modernité occidentale qui déborde largement le Proche ou le Moyen-Orient. Il en va ainsi de la polémique initiée dans les années 1990 autour des « valeurs asiatiques ». Ce débat met en tension les systèmes de valeurs fondés sur les droits de l'individu et ceux qui seraient communautaires. Pour les partisans de l'Asian Way, ces derniers seraient propres à l'évolution historique des cultures asiatiques ; il y aurait incompatibilité sinon opposition irréductible entre les deux systèmes. Sur le fond, ce point de vue conteste l'idée d'une hiérarchie des valeurs qui donnerait une primauté aux droits individuels et les ferait passer devant le développement économique ou la stabilité politique et sociale [3]. À leur tour, ces contre-critiques sont perçues en Occident tantôt comme de simples discours de légitimation de l'autoritarisme, tantôt comme l'expression d'une pernicieuse servitude volontaire à des traditions et des hiérarchies sociales prémodernes (sous-entendu « primitives ») et oppressives.
4Ce dialogue de sourds, aporétique, entre les pays occidentaux et ceux des « tiers-mondes » autour du relatif et de l'universel est au cœur des conflits internationaux contemporains [4]. Il est impossible aujourd'hui d'éluder le problème posé car il nous renvoie à la tension forte entre, d'un côté, les grandes tendances unificatrices de la mondialisation (la transnationalisation des flux, la prise de conscience des risques globaux insolubles dans le cadre national, la montée en puissance du droit humanitaire international...) et, de l'autre, les facteurs de fragmentation (montée en puissance des nationalismes et des fondamentalismes religieux, renouveau de la pensée et des pratiques impérialistes, guerres coloniales et guerres civiles...). Dans les conditions actuelles d'embrasement du Moyen-Orient et du golfe arabo-persique, crise large et profonde dont on ne voit pas l'issue et dont la responsabilité première incombe aux États-Unis de George W. Bush, nous faisons face, en particulier, à une difficulté majeure : celle de concevoir et de bâtir une société mondiale fondée sur l'impératif de l'interdépendance alors même que l'aire de violence s'étend de jour en jour, engendrant des visions essentialistes sur l'altérité radicale des cultures. Il suffit de se référer aux représentations caricaturales et souvent toxiques de l'Autre communément véhiculées par les médias et certains responsables politiques pour s'en convaincre.
5La fracture clivant ces représentations du monde trouve ses sources proches dans les événements du 11 septembre 2001 et la guerre en Irak ; ses sources lointaines dans le passé colonial qui ne passe pas. Examinons d'abord la première source. Dans une très large mesure, la « guerre » décrétée sans limites temporelles ou spatiales après le 11 septembre 2001 a submergé les imaginaires démocratiques cosmopolites de l'après-guerre froide [5] et l'espérance que la gouvernance libérale et le droit international supplanteraient progressivement la force comme instrument de régulation premier des relations internationales. La guerre en Irak a non seulement été engagée en dehors de la légalité internationale [6], mais elle a surtout conduit le projet démocratique qu'elle était censée incarner à faire naufrage ; elle a durablement et tragiquement délégitimé le message normatif concernant les droits humains universels. Qui, après Guantanamo et Abou Ghraib, peut croire encore à l'humanitarisme des puissances occidentales et au bien-fondé de leurs politiques au plan moral ? Certes, l'instrumentalisation d'un principe éthique à des fins politiques n'en invalide pas la substance. Mais il suffit de se promener à Djakarta, Bangkok, Alger, Mexico ou ailleurs, pour savoir qu'aux yeux du plus grand nombre, le message des droits universels et de la démocratisation est désormais contaminé par les images abjectes de la torture et celles toujours terribles de la guerre.
6Les intellectuels qui ont soutenu la guerre portent une responsabilité particulière dans cette érosion du droit et cette confusion morale. Parce qu'ils n'étaient pas mus par le cynisme sans bornes du prince, mais par des convictions et une idée de ce que doit être la « vie bonne » ; parce qu'ils se sont engagés dans le débat public au nom d'une éthique de la liberté et des droits. En faisant l'apologie théorique des « guerres humanitaires » et de « l'impérialisme libéral », deux oxymores, et en affirmant comme principe général la licéité de l'usage de la force contre des régimes politiques violateurs lorsqu'il s'agissait de défendre les droits humains ou d'étendre la « paix démocratique », ils ont brouillé les frontières entre cosmopolitisme démocratique et impérialisme, et involontairement discrédité le premier.
7Partant d'une classification des États selon leur degré de conformité ou de divergence avec le respect des normes démocratiques et des droits humains – sur une échelle allant des États démocratiques avancés jusqu'aux « États voyous », « États faillis » et « quasi-États » des tiers-mondes –, les promoteurs des « guerres humanitaires » ont affirmé la validité universelle de deux grands principes. D'abord, le principe selon lequel les droits des personnes (inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l'homme) devaient désormais transcender le droit traditionnel des États nations (inscrit dans la Charte des Nations unies) d'exercer sans entraves leur autorité sur les populations au sein de leur territoire. Ensuite, le principe selon lequel la communauté des États démocratiques se devait de protéger les minorités nationales et les personnes vulnérables contre la prédation des « États voyous » ou, dans le cas des « États faillis », contre le chaos social et la guerre civile permanente. Quant à la prise de décision, le recours à la force dans un objectif humanitaire était considéré comme dérivant de façon inhérente de la nature démocratique des pays décisionnels ; elle n'était pas contingente.
8Par glissements successifs, ces principes généreux, en apparence raisonnables au plan de l'éthique politique (ayant le choix, quel individu sensé ne pencherait-il pas en faveur des protections offertes par la démocratie plutôt que des dangers du despotisme, donc en faveur de l'expansion de la sphère démocratique mondiale ?), ont débouché sur une périlleuse théorisation du néo-impérialisme. Il serait trop long ici d'examiner les nombreux travaux de philosophie politique qui, en extrapolant sur les remarques de Kant dans sa Paix perpétuelle à propos de la paix séparée entre républiques, ont tenté de fonder le droit d'ingérence contre les États non libéraux au plan normatif [7]. On ne citera ici que deux exemples particulièrement frappants illustrant le passage explicite de l'humanitarisme à une idéologie néo-impérialiste affirmée.
9Le premier exemple provient du texte rédigé en 2002 par le diplomate anglais et auteur Robert Cooper [8]. Dans « The New Liberal Imperialism », il avait proposé une typologie néo-kantienne distinguant les États ou zones « pré-modernes », « modernes » et « post-modernes ». Les premiers, « souvent d'anciennes colonies » devenus États « voyous » ou « faillis » se trouveraient, selon la typologie proposée, dans un état de nature hobbesien où régnerait la guerre de tous contre tous. Les seconds seraient des États forts émergents (Chine, Inde, Pakistan) poursuivant des objectifs classiques de maximisation de la puissance. Et les troisièmes (Europe et potentiellement le Japon) des États démocratiques libéraux ayant renoncé à l'usage de la force entre eux et poursuivant des objectifs d'interdépendance. Quant aux États-Unis, ils seraient selon l'auteur un cas à part, oscillant entre le moderne et le post-moderne. Or, devant la menace de la diffusion de la violence dans les tiers-mondes, là où « le chaos est la norme et la guerre une manière d'être », l'impérialisme « libéral » serait (re)devenu non pas un choix mais une nécessité historique. Le défi pour le monde post-moderne européen, selon lui, serait de :
10« S'habituer à appliquer deux poids deux mesures [...]. Nous devons, entre nous, agir selon des lois et dans le cadre d'un [système] de sécurité ouvert et coopératif. Ailleurs, lorsqu'il s'agit d'États situés en dehors du continent post-moderne européen, nous devons revenir aux méthodes plus dures d'une ère précédente : la force, l'attaque préventive, la ruse, bref tout ce qui est requis pour s'occuper de ceux qui vivent encore dans la guerre de tous contre tous du XIXe siècle. Entre nous, nous respectons la loi. Mais quand nous agissons dans la jungle, nous devons utiliser la loi de la jungle [...]. Même si les mots “empire” et “impérialisme” sont devenus des termes d'opprobre dans le monde post-moderne, les opportunités, sinon la nécessité de la colonisation, sont aussi grandes qu'elles l'étaient au XIXe siècle [...]. Il nous faut aujourd'hui une nouvelle forme d'impérialisme, acceptable du point de vue des droits humains et des valeurs cosmopolites [...] [9]. »
11Cette confusion explicite entre impérialisme et cosmopolitisme démocratique apparaît aussi dans le texte du célèbre théoricien des droits humains, Michael Ignatieff, qui, en janvier 2003 justifiait par avance l'invasion de l'Irak en affirmant qu'au XXIe siècle :
12« Les États-Unis gouvernent seuls, luttant pour gérer les zones insurgées du monde [...]. L'empire américain n'est pas comme les empires du passé, construit sur des colonies, la conquête et le fardeau de l'homme blanc [...]. L'Empire du XXIe siècle est une nouvelle invention des sciences politiques, un empire lite, une hégémonie globale dont les mérites sont les marchés libres, les droits humains et la démocratie mis en application par la puissance militaire la plus impressionnante que le monde ait jamais connue [...]. La réalité désagréable pour ceux qui croient aux droits humains est qu'il est des occasions – et l'Irak est peut-être l'une d'entre elles – où la guerre est le seul remède aux régimes qui vivent par la terreur [10]. »
13Ces arguments frisent l'absurde : il est bien sûr impossible de concilier les valeurs cosmopolites et la « loi de jungle », sauf à croire que l'humanité est effectivement divisée entre civilisés et barbares et que la loi et les droits des premiers ne s'appliquent pas aux seconds. Mais ils ont légitimé l'assimilation ex-post de l'invasion de l'Irak par le gouvernement américain et ses alliés à une « intervention humanitaire » destinée à libérer le pays de l'emprise d'un État totalitaire de type nazi, à protéger des communautés religieuses ou ethniques vulnérables et à instaurer un régime démocratique respectant les droits humains fondamentaux. Cette légitimation paraît d'autant plus vide de sens que l'on sait que ce gouvernement était mû par un nationalisme que l'on peut qualifier d'intégral, par un mépris profond de l'humanitarisme, des institutions multilatérales et du droit international [11].
14Que l'État masque ainsi ses intentions prédatrices derrière un voile sémantique démocratique est très grave [12]. Plus grave encore – et c'est la deuxième source alimentant la fracture dans les représentations du monde – est la diffusion beaucoup plus large de schémas cognitifs colonialistes profondément ancrés dans l'esprit occidental, mis en lumière et nourris par la littérature néo-impérialiste. Edward Saïd avait donné à ces schémas le nom d'Orientalisme, se référant par là à une constellation d'idées inscrites dans les « relations de pouvoir, de domination et de d'hégémonie complexe ». L'Orientalisme, avait-il souligné, n'est pas simplement un regard, un reflet passif de la domination coloniale, une superstructure. Il est consubstantiel à la « conscience géopolitique » impériale, à la culture élitaire et populaire, à la philosophie, aux sciences sociales et aux arts. Il est inhérent à l'élaboration des intérêts impériaux qu'il engendre et maintient en place. Bref, la construction de l'altérité est inhérente au processus de domination (elle ne dérive pas de lui) [13].
15L'affrontement actuel puise ainsi ses sources profondes dans l'histoire des interactions entre les pays occidentaux et les sociétés plurielles des « tiers-mondes », interaction marquée par le fait colonial, la construction de la hiérarchie et de la subordination par la violence. Le fait colonial est bien un passé qui ne passe pas. Prendre conscience de cet enracinement historique des représentations présentes est un pas nécessaire dans le dépassement des apories du débat, aujourd'hui contaminé, sur le relatif et l'universel. Il ne s'agit pas d'abandonner le cosmopolitisme mais, devant la pluralité du monde, d'accepter que la diffusion des normes est lente, inégale et soumise à des adaptations culturelles diverses. Comme l'écrit si bien Mireille Delmas-Marty, il nous faut transformer la « dialectique entre l'irréductible diversité [...] et l'unité de l'ordre juridique international » en une « synthèse ouverte et évolutive [...], seule voie pour éviter la double menace d'un ordre hégémonique ou d'un désordre impuissant » [14].
Notes
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[1]
Paul Ricœur, Lectures 1. Autour du politique, Paris, Le Seuil, 1991, p. 256-267.
-
[2]
Cinquième conférence du Qatar sur la démocratie et le libre-échange, 2005.
-
[3]
Voir l'importante discussion de cette problématique dans Joanne R. Bauer, Daniel Bell (sous la dir.), The East Asian Challenge for Human Rights, New York, CUP, 1999.
-
[4]
Voir Mireille Delmas-Marty, Le relatif et l'universel, Paris, Le Seuil, 2004.
-
[5]
Nous nous référons ici à la fois au cosmopolitisme libéral démocratique, le pacifisme commercial d'un Francis Fukuyama par exemple, et au cosmopolitisme radical démocratique incarné par la contestation altermondialiste et résumé par le slogan « un monde meilleur est possible ». Les deux ont été mis à mal par la guerre. Il faut s'interroger sur les causes de la décrue du mouvement anti-guerre mondial qui avait mobilisé plus de 15 millions de personnes juste avant le déclenchement de l'invasion mais qui ne s'est pas mué en mobilisation sociale soutenue comme cela a été le cas pendant la guerre du Vietnam (1963-1975).
-
[6]
L'invasion d'un pays souverain est bien sûr en violation avec la Charte de l'ONU. L'ancien Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a affirmé à la BBC le 16 septembre 2004 que la guerre en Irak était « illégale » et « n'était pas en conformité avec la charte des Nations unies ».
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[7]
Voir par exemple John Rawls, The Law of Peoples, Cambridge, Cambridge University Press, 1999 ; Michael Doyle, « Kant, Liberal Legacies, and Foreign Affairs », Philosophy & Public Affairs, vol. 12, no 3 (été 1983), p. 205-235 ; « Kant, Liberal Legacies, and Foreign Affairs. Part 2 », Philosophy &&Public Affairs, vol. 12, no 4 (automne 1983), p. 323-353.
-
[8]
R. Cooper était alors conseiller du Premier ministre Tony Blair. Il est l'actuel directeur général du directorat de l'Union européenne pour les relations économiques extérieures et les affaires politico-militaires.
-
[9]
Robert Cooper, « The New Liberal Imperialism », The Observer, Londres, 7 avril 2002.
-
[10]
Michael Ignatieff, « The American Empire: the Burden », New York Times Magazine, 5 janvier 2003. L'ancien directeur du prestigieux Carr Center on Human Rights de l'université Harvard a publié une sorte de mea culpa dans la même publication le 14 mars 2004.
-
[11]
Voir Philip S. Golub, « Rêves d'empire de l'administration américaine », Le Monde diplomatique, Paris, juillet 2001 ; Stanley Hoffman, « America Goes Backward », New York Review of Books, vol. 50, no 10, 2003.
-
[12]
Voir à ce sujet la critique acerbe de Hannah Arendt, toujours d'actualité, sur le système de mensonges qui a présidé à la guerre du Vietnam, Du mensonge à la violence, Paris, Calmann-Lévy, 1972.
-
[13]
Edward Saïd, Orientalism, New York, Vintage Books, 1979-1998.
-
[14]
Op. cit., p. 414.