Couverture de RISA_833

Article de revue

Validation d’une échelle de la confiance des citoyens dans les organisations gouvernementales

Pages 597 à 615

Notes

  • [1]
    Stephan Grimmelikhuijsen, Utrecht University School of Governance, Pays-Bas. Courriel : s.g.grimmelikhuijsen@uu.nl et Eva Knies, Utrecht University School of Governance. Traduction de l’article paru en anglais sous le titre : “Validating a scale for citizen trust in government organizations”.
  • [2]
    La question de savoir si la « confiance dans le gouvernement » au niveau global est multidimensionnelle ou non est controversée. Cependant, étant donné que nous nous intéressons au niveau intermédiaire de confiance, nous ne nous lancerons pas dans ce débat. Voir Hooghe (2011) et Fisher et al. (2010) pour une analyse de cette question.
  • [3]
    Il convient de noter que la « méfiance » est conceptuellement différente de la « confiance » ou de « l’absence de confiance ». La méfiance ne se situe pas à l’opposé de la confiance élevée dans la gradation. La confiance et la méfiance sont des concepts considérés comme différents : l’absence de confiance n’est pas forcément synonyme de méfiance. La méfiance est la présence de suspicion, alors que l’absence de confiance est simplement un manque de confiance (Lewicki et al. 1998 ; Cooke & Gronke 2005 ; McKnight & Chervany 2006). La méfiance est définie en termes d’attentes négatives en matière de confiance en ce qui concerne la conduite d’une personne, tandis que la confiance concerne les attentes positives des gens. Dans le présent article, c’est à cette seconde notion que nous nous intéressons.

Introduction

1La confiance des citoyens dans le gouvernement est un thème d’étude important depuis de longues années pour les spécialistes de l’administration publique et des sciences politiques (par ex., Miller 1974 ; Fukuyama 1995 ; Carnevale 1995 ; Hetherington 1998 ; Levi et Stoker 2000 ; Nyhan 2000 ; Putnam, 2000 ; Dalton 2004 ; Yang et Holzer 2006 ; Van der Meer 2010 ; Tolbert et Mossberger 2006 ; Vigoda-Gadot et al. 2010). Cela s’est traduit par des publications importantes sur, par exemple, les déterminants de la confiance dans le gouvernement (Nye, Zelikow et King 1997 ; Norris 1998 ; Hibbing et Theiss-Morse 2001 ; Vigoda-Gadot 2007 ; Bovens et Wille 2008 ; Van de Walle et al. 2008) et sur l’influence de la confiance sur la société (par ex., Fukuyama 1995 ; Putnam 2000).

2Il est d’usage de mesurer la confiance dans le gouvernement en général au moyen de mesures à item unique de la confiance politique (Van de Walle 2004 ; Hooghe 2011, 275) ou de la mesure unidimensionnelle à items multiples de l’American National Election Studies (Citrin 1974 ; Poznyak et al. 2013). Plus rares sont, en revanche, les études qui mesurent la confiance dans une organisation gouvernementale bien précise (par ex., telle municipalité ou tel service public). Van de Walle (2004, 146) fait observer qu’il est important d’identifier les différents objets de la confiance pour déterminer plus précisément les causes de la confiance dans les organisations gouvernementales, les antécédents de la confiance généralisée et de la confiance dans une organisation particulière n’étant pas forcément les mêmes (voir également Van de Walle, Kampen et Bouckaert 2005).

3En outre, Kim (2005 : 614) relève que les spécialistes de l’administration publique n’ont pas encore trouvé de modèle approprié en ce qui concerne la confiance du public. L’évaluation de la confiance au niveau intermédiaire, c’est-à-dire de la confiance dans une organisation publique définie, peut contribuer à combler cette lacune : la mesure de la confiance dans les organisations gouvernementales permet de mieux identifier les différents contextes organisationnels qui sont liés aux antécédents de la confiance dans cette organisation. Par conséquent, la possibilité de comprendre la confiance dans des organisations bien définies peut permettre de développer des modèles plus appropriés en ce qui concerne la confiance du public en général.

4Cependant, si l’on veut mesurer la confiance dans une organisation gouvernementale bien définie, on a besoin d’une autre mesure que la mesure unidimensionnelle que l’on retrouve habituellement dans les recherches actuelles sur la confiance au niveau général. La littérature existante sur la confiance organisationnelle confirme que la confiance organisationnelle se fonde sur la loyauté perçue des organisations et que celle-ci se compose de plusieurs dimensions. Compte tenu de la complexité de la construction, il semble en effet plus approprié d’évaluer de manière empirique la loyauté proprement dite (Mayer, Davis et Schoorman 1995 ; McEvily et Tortoriello 2011).

5La nature multidimensionnelle de la loyauté organisationnelle a été validée de manière empirique dans plusieurs études (par ex., Cummings et Bromily 1996 ; Mayer et Davis 1999 ; McKnight et al. 2002), mais pas dans un contexte d’administration publique. Une validation s’impose pour ce contexte, car les chercheurs qui s’intéressent à la confiance reconnaissent que la confiance est par nature déterminée par le contexte (McEvily et Tortoriello 2011 ; Bachmann 2011 ; Hardin 2002 ; Rousseau et al. 1998 ; Granovetter 1985). Selon Bachmann (2011 : 211), le contexte institutionnel « détermine la manière dont les acteurs prennent leurs décisions, y compris la décision de faire ou non confiance à un autre acteur ». En théorie, le fait de prendre en considération le contexte pourrait mener à des mesures uniques pour chaque organisation donnée. D’autre part, il y a lieu de compiler les connaissances en recourant aux mesures existantes et validées (McEvily et Tortoriello 2011). Afin de trouver un juste milieu entre ces deux extrêmes, nous utilisons une échelle validée existante (pour contribuer à l’accumulation des connaissances), mais l’adaptons à un contexte d’administration publique (pour aborder la nature contextuelle de la confiance).

6Dans le présent article, nous nous intéressons essentiellement à la mesure de la loyauté, s’agissant d’un élément fondamental de la confiance dans les organisations publiques (Mayer et al. 1995). Conformément aux observations des recherches sur la confiance organisationnelle, nous conceptualisons cela comme un composite de trois dimensions : les compétences perçues, la bienveillance perçue et l’intégrité perçue (par ex., Mayer, et al. 1995 ; McKnight, et al. 2002 ; McEvily et Tortoriello 2011). Ces trois dimensions de la loyauté perçue sont des éléments fondamentaux qui constituent le fondement d’autres aspects de la confiance, comme les intentions de confiance et le comportement (McEvily et Tortoriello 2011). Sur la base de ces notions théoriques, nous appliquons une procédure de validation de l’échelle psychométrique au moyen de deux échantillons différents (n=991), ce qui se traduit par une échelle de mesure multidimensionnelle, composée de 9 items, qui permet de mieux comprendre la confiance organisationnelle dans le contexte de l’administration publique. Nous vérifions plus précisément l’échelle au sein du gouvernement municipal, un test qui permettra de la valider, les municipalités étant les plus proches des citoyens et les citoyens étant plus directement intéressés par les questions locales (Pina, Torres et Royo 2007 ; Piotrowski et Van Ryzin 2007). Même si le test de notre échelle est réalisé dans un contexte municipal, notre échelle utilise des modèles pour permettre de mesurer différentes organisations du secteur public.

Conceptualisation de la confiance

7Trois des mesures importantes et régulièrement utilisées de par le monde dans le domaine de la confiance dans le gouvernement sont l’Eurobaromètre pour les comparaisons européennes, la World Values Survey pour les comparaisons mondiales (par ex., Van de Walle et al. 2008) et Pew et ANES pour les analyses américaines (pour des analyses critiques au sujet de l’ANES, voir : Cirtin 1977 ; Poznyiak et al. 2013). Bon nombre de chercheurs utilisent ces indicateurs pour mesurer la confiance dans le gouvernement en général. Cette notion de « confiance dans le gouvernement » en général concerne toutefois une entité amorphe et donne une interprétation très générale de ses effets et de ses antécédents (Fisher et al. 2010). Lorsque l’on utilise une mesure à item unique en particulier, l’ambiguïté du concept peut avoir différentes significations selon les personnes.

8Afin de mieux comprendre la manière dont la confiance fonctionne, les chercheurs doivent s’intéresser à la confiance dans des services publics ou des organisations publiques spécifiques (cf. Van de Walle 2004 ; Van de Walle et al. 2005). Les mesures à item unique au niveau général sont cependant trop limitées pour mesurer la confiance dans des organisations bien définies, un certain nombre d’analyses sur la confiance organisationnelle ayant établi que la confiance organisationnelle était déterminée par la loyauté perçue, qui se compose de dimensions multiples (par ex., Mayer et al. 1995 ; McAllister 1995 ; McEvily et Tortoriello 2011). [2]

9La question de savoir comment précisément conceptualiser la confiance par opposition à la loyauté ne fait pas l’unanimité (Bachmann 2011 ; McEvily et Tortoriello 2011), mais nous considérons la confiance comme une caractéristique qui concerne celui qui accorde sa confiance (je fais confiance à …), tandis que la loyauté perçue met l’accent sur les caractéristiques perçues de celui à qui l’on fait confiance (je pense que X est digne de confiance). Ces caractéristiques sont importantes pour comprendre pourquoi certaines organisations jouissent d’un plus grand crédit que d’autres. Même si la loyauté perçue n’est pas synonyme de confiance proprement dite, elle contribue à jeter les bases d’un renforcement de la confiance (Mayer et al. 1995, 717).

10Pour comprendre le caractère multidimensionnel de la loyauté perçue, nous allons commencer par proposer une définition de la confiance en général. Étant donné la complexité du concept, ainsi que les multiples disciplines qui se sont lancées dans des recherches sur la confiance, la confiance n’est pas quelque chose de facile à définir. Comprendre pourquoi et comment les gens se font confiance est une question au centre des recherches des psychologues, des sociologues, des politologues, des économistes et des scientifiques organisationnels. On utilise une myriade de définitions dans les recherches lorsque l’on passe d’une discipline à l’autre ou même au sein d’une même discipline.

11Cela étant dit, il semble exister un accord par-delà les disciplines à propos de deux éléments qui sont importants pour la confiance : un degré de « risque » et l’« interdépendance » (Luhmann 1979 ; Zucker 1986 ; Hardin 1993 ; Lewicki & Bunker 1995 ; Mayer et al. 1995 ; McAllister 1995 ; Lewicki et al. 1998 ; Fisher et al., 2010 ; Bachmann 2011). Selon Hardin (1993), la confiance est une triple relation, dans laquelle A fait confiance à B pour faire X. A compte sur B pour faire une certaine chose qui est dans son intérêt. En cas de confiance des citoyens dans le gouvernement, cette triple relation pose un risque, les citoyens n’étant pas certains que l’organisation gouvernementale s’acquitte effectivement des tâches qui lui ont été confiées. Le risque devient important lorsque le gouvernement exerce un certain pouvoir sur les citoyens, de façon légitime ou avec des abus.

12La situation d’interdépendance suppose que les intérêts d’une partie ne peuvent se réaliser sans compter sur l’autre partie. Par conséquent, en cas de confiance dans le gouvernement, si les citoyens veulent que le gouvernement résolve des problèmes sociaux urgents, ils sont souvent tributaires des organisations gouvernementales pour débattre des décisions, mener à bien des mesures stratégiques et surveiller leurs effets. Le gouvernement, d’autre part, attend des citoyens qu’ils coopèrent et agissent conformément à certaines règles pour que ses politiques portent leurs fruits (Ayres et Braithwaite 1992 ; Levi et Stoker 2000).

13Lorsque ces deux conditions sont réunies, la confiance devient opportune dans une relation. Sur la base de ces conditions, Mayer, Davis et Schoorman (1995 : 712) ont élaboré une définition de la confiance régulièrement utilisée : la confiance est « la volonté délibérée d’être vulnérable aux actions d’une autre partie fondée sur l’espérance que celle-ci accomplira une action importante pour la partie qui accorde sa confiance, indépendamment de la capacité de cette dernière à surveiller ou contrôler l’autre partie ».

14Cette définition est régulièrement utilisée et répond bien aux objectifs de la présente étude. Elle était au départ censée pouvoir être généralisée à différents niveaux d’analyse. Cette définition peut dès lors être utilisée pour des études à différents niveaux d’analyse, comme pour un groupe qui fait confiance à un autre groupe, un individu qui fait confiance à un autre individu ou (comme dans notre cas) un individu qui fait confiance à une organisation.

15Dans cette définition, les attentes de la partie vulnérable (à savoir le citoyen) sont essentielles. Ces attentes sont fondées sur la manière dont les gens perçoivent « l’autre » ; en d’autres termes, les intentions et les comportements de l’autre sont-ils perçus comme dignes de confiance ? (cf. Hardin 2002). Cela veut dire que la « confiance dans les organisations gouvernementales » concerne en fait la mesure dans laquelle les citoyens les considèrent comme « dignes de confiance ». La loyauté perçue n’est pas considérée comme une qualité objective du gouvernement, mais comme l’ensemble des perceptions des citoyens (Van de Walle et Bouckaert 2003). [3] Selon la littérature sur la confiance organisationnelle, la loyauté perçue se conceptualise le mieux dans des dimensions multiples (McEvily et Tortoriello 2011). Différentes analyses documentaires sur la confiance organisationnelle indiquent que les dimensions compétences/aptitudes perçues, bienveillance et intégrité sont considérées comme des dimensions essentielles dans la plupart des études sur la confiance organisationnelle (Mayer et al. 1995 ; McKnight et al. 2002 ; McEvily et Tortoriello 2011). L’analyse la plus récente, de McEvily et Tortoriello (2011) indique en effet que les trois dimensions principales sont l’intégrité (19 fois), les aptitudes/compétences (14 fois) et la bienveillance (14 fois).

16Ces trois dimensions peuvent être définies comme suit pour les organisations gouvernementales :

  • compétence perçue : la mesure dans laquelle un citoyen estime qu’une organisation gouvernementale est capable, efficace, douée et professionnelle ;
  • bienveillance perçue : la mesure dans laquelle un citoyen estime qu’une organisation gouvernementale se soucie du bien-être du public et a à cœur d’agir dans l’intérêt général ; et
  • intégrité perçue : la mesure dans laquelle un citoyen estime qu’une organisation gouvernementale est sincère, dit la vérité et remplit ses promesses.

17Ces trois dimensions sont à la base de différentes échelles de mesure qui méritent d’être mentionnées (Mayer, Davis et Schoorman 1995 ; McAllister 1995 ; Cummings et Bromily 1996 ; Mayer et Davis 1999 ; McEvily et Tortoriello 2011). Ces mesures portent cependant essentiellement sur la confiance managériale interpersonnelle (McAllister 1995) ou sur la confiance infraorganisationnelle (Cummings et Bromily 1996 ; Mayer et Davis 1999), alors que notre volonté était de tester une mesure pour un acteur externe (à savoir, les citoyens) dans une organisation gouvernementale. McKnight et al. (2002) ont mis au point une échelle importante pour mesurer la confiance des acteurs externes dans une organisation. Cette échelle est régulièrement utilisée dans le marketing et le commerce électronique (2185 occurrences dans Google Scholar et 614 dans Web of Science). Sur la base des dimensions de la loyauté mentionnées plus haut, McKnight et al. ont validé une échelle mesurant la loyauté perçue des clients dans les organisations commerciales.

18Le contexte empirique dans lequel les entreprises commerciales agissent est cependant différent de celui des organisations gouvernementales (Perry et Rainey 1988). Premièrement, les clients ont plus de choix et sont dès lors moins tributaires d’une organisation donnée. Deuxièmement, les entreprises commerciales sont censées exercer une fonction différente dans les différentes dimensions de la confiance organisationnelle. En ce qui concerne la bienveillance, plus particulièrement, on s’attend généralement à ce que les organisations gouvernementales agissent dans l’intérêt des citoyens en général (c’est-à-dire dans l’intérêt général), alors que les entreprises commerciales défendent un intérêt plus limité, à savoir celui des consommateurs (l’intérêt privé). Ces différences essentielles doivent être prises en considération lorsque l’on mesure la confiance dans une organisation gouvernementale.

19La question de savoir si cette différence contextuelle a de l’importance pour la mesure de la confiance est sujette à discussion. Les chercheurs en psychologie organisationnelle avancent souvent que la confiance est un trait psychologique et que l’on peut dès lors la conceptualiser de manière relativement indépendante par rapport au contexte (Bachmann 2011 : 205). Dans ce cas, le contexte institutionnel est considéré comme quelque chose d’externe au profil psychologique individuel. En revanche, les sociologues estiment que le contexte institutionnel est intimement lié à la confiance et est en fait quelque chose qui génère la confiance (Bachmann 2011 ; Granovetter 1985). McEvily et Tortoriello (2011 : 41) proposent un juste milieu et soutiennent que le contexte empirique est en effet pertinent pour mesurer la confiance, mais que la confiance n’est pas totalement spécifique à chaque contexte : « lorsque des points communs existent, il est préférable d’adopter les mesures déjà validées plutôt que de développer une nouvelle mesure ».

20Nous sommes d’accord avec ce point de vue modéré sur le rôle du contexte dans la mesure de la confiance. Notre échelle s’appuie dès lors sur une échelle de la confiance organisationnelle existante, créée par McKnight et al. (2002), en vue d’enrichir les connaissances existantes sur la confiance organisationnelle. Si nous avons choisi cette échelle, c’est parce qu’il s’agit de l’une des rares échelles validées qui mesurent la confiance individuelle dans une organisation et qu’elle est régulièrement utilisée dans d’autres domaines de recherche. L’échelle a néanmoins été adaptée pour les recherches dans le contexte de l’administration publique afin de prendre en considération la nature contextuelle de la confiance. Nous concilions ainsi la nature contextuelle et la nécessité de s’appuyer sur des mesures existantes, validées. Avant de présenter cette mesure, nous décrivons dans la partie qui suit le processus de validation de l’échelle psychométrique. Cette procédure est un moyen efficace de déterminer si une échelle de mesure est en effet fiable et valide.

Méthode

21Plusieurs étapes ont été nécessaires pour procéder à l’adaptation empirique et à la validation de l’échelle de la confiance. Nous avons suivi la procédure souvent utilisée décrite par DeVellis (2003). L’analyse de données a été effectué au moyen de Mplus (Muthén et Muthén 2012).

Phase 1 : Production des items

22La première phase de la procédure de validation avait pour but de produire des items destinés à mesurer les trois dimensions de la confiance. Dans la phase 1, nous avons utilisé les items de McKnight et al. (2002) et les avons adaptés. Notre stratégie consistait à ne modifier les items que si cela s’avérait nécessaire pour les adapter à un contexte public. Nous avons ainsi essayé de trouver un juste milieu entre, d’une part, notre volonté de respecter les recherches actuelles sur la confiance organisationnelle tout en étant attentifs, d’autre part, à la nature contextuelle de la confiance. Un certain nombre d’experts en confiance dans le gouvernement et en méthodologie de recherche l’ont passée en revue pour en vérifier le contenu et la validité apparente.

Phase 2 : propriétés psychométriques de l’échelle

23Le but de la deuxième phase était de vérifier si les items générés mesuraient effectivement les dimensions de la confiance évoquées dans notre hypothèse et de déterminer la fiabilité de l’échelle. Les tests psychométriques de la Phase 2 comprenaient plusieurs étapes. Nous avons commencé par examiner la dimensionnalité en effectuant une analyse factorielle exploratoire (AFE). Nous avons ensuite effectué des analyses factorielles confirmatoires (AFC) pour examiner l’adéquation de notre modèle tridimensionnel et le comparer à plusieurs autres modèles à un ou deux facteurs afin de vérifier sa solidité. Enfin, nous avons évalué la fiabilité en examinant les coefficients des alphas de Cronbach.

Phase 3 : validité convergente de l’échelle

24La troisième phase avait pour but de déterminer si notre mesure multidimensionnelle de la loyauté était liée de manière significative aux mesures de la confiance dans le gouvernement mises au point jusque-là (validité convergente). En l’absence de relation entre notre échelle multidimensionnelle et les mesures de la loyauté utilisées jusque-là, on pouvait se demander si nous mesurions bien ce que nous voulions mesurer. Afin de déterminer la validité convergente, nous avons examiné la relation entre les trois dimensions de la confiance, d’une part, et une mesure de la confiance à un item (« j’ai confiance dans le XX en ce qui concerne XXX », mesurée sur une échelle à 5 points), souvent utilisée dans les recherches dans le domaine de l’administration publique. Nous tablons sur une relation positive entre cet item et nos trois dimensions.

Échantillon de recherche

25Dans le présent article, nous avons utilisé des répondants de deux échantillons. Au total, 991 répondants ont participé à notre étude. Les échantillons de recherche sont extraits de données recueillies aux Pays-Bas, qui faisaient partie d’une thèse de doctorat. Ces données ont été recueillies dans des études au moyen d’un modèle expérimental, dans le cadre duquel les personnes étaient interrogées à propos de leur confiance dans le gouvernement local aux Pays-Bas. L’échantillon extrait de l’étude 1 se composait essentiellement d’étudiants universitaires. Quant à l’échantillon extrait de l’étude 2, il se composait d’un groupe diversifié de citoyens participant à un panel citoyen municipal. Le fait que nos données sont extraites de deux échantillons différents nous permet de répliquer nos observations et de procéder à une validation croisée.

26L’ensemble des répondants ont répondu aux enquêtes contenant notre échelle de la confiance (que nous présenterons dans la partie suivante), ainsi qu’une mesure de la confiance à un item, souvent utilisée dans les recherches actuelles sur la confiance pour évaluer la validité convergente de notre échelle.

27Le tableau 1 indique que les deux échantillons se composent de répondants qui varient en ce qui concerne certaines caractéristiques générales pertinentes. Environ 45 pour cent des répondants des deux échantillons sont des hommes. L’âge moyen varie d’un échantillon à l’autre, les répondants du premier échantillon étant plus jeunes de plus de dix ans que ceux du deuxième échantillon (une population essentiellement composée d’étudiants). Par ailleurs, même si les deux échantillons s’appuyaient en grande partie sur des répondants très instruits, l’échantillon 1 contient un peu plus de répondants très instruits. Le dernier trait général pertinent présenté dans le tableau 1 concerne les préférences politiques, qui diffèrent d’un échantillon à l’autre : dans l’échantillon 1, 47,3 pour cent des répondants sont de gauche, contre 63,2 pour cent dans l’échantillon 2. Il convient de noter qu’il s’agit d’échantillons non aléatoires, en particulier l’échantillon 1. Cependant, étant donné qu’il s’agit ici de valider une échelle, ce qui nous intéresse surtout, c’est l’efficacité de l’échelle dans différents sous-échantillons.

Tableau 1

Composition des échantillons

Tableau 1
% d’hommes Âge moyen % de pers. très instruites Préf. pol. (% gauche) Échantillon 1 n=156 44,9 29,7 86,5 47,3 Échantillon 2 n=835 45,0 40,9 75,6 63,2

Composition des échantillons

Préf. pol. (% gauche) = pourcentage de participants ayant indiqué une préférence pour un parti politique de gauche. « Partis politiques de gauche »=D66, PvdA, GL, SP, PvdD (basé sur les recherches de Klingemann et al. (2006)).

Résultats de la procédure de validation de l’échelle

28Dans cette partie, nous présentons les résultats de la validation empirique de notre échelle de la confiance à trois dimensions. Nous présenterons ensuite les items qui ont été produits (phase 1), les propriétés psychométriques (phase 2) et la validité convergente de l’échelle (phase 3).

Phase 1 : Production des items

29La première phase de la procédure de validation avait pour but d’opérationnaliser les trois dimensions de la loyauté perçue. Des items ont été produits, qui s’inspiraient de ceux produits par la recherche de McKnight et al. (2002) à propos de la confiance dans les organisations commerciales. Si nous avons opté pour cette recherche, c’est parce qu’il s’agit d’une des rares études qui contient une mesure totalement validée de la confiance externe dans les organisations. Compte tenu du contexte différent qui caractérise les organisations privées, les questions ont été adaptées au contexte public (voir tableau 2). Les questions ont été formatées sous forme d’échelles de Likert à 5 points : pas du tout d’accord, pas d’accord, sans avis, d’accord et tout à fait d’accord. Cela a donné lieu à un questionnaire à 12 questions, qui a été examiné avec deux universitaires spécialisés dans la confiance dans le gouvernement et deux experts en méthodologie. Les questions ont ensuite été testées par un groupe de dix testeurs afin de vérifier si tous les items étaient clairs, ce qui était bien le cas.

Tableau 2

Questions mesurant les trois dimensions

Tableau 2
Questions de McKnight et al. 2002 Nos questions Dans l’échelle finale PAS DE PRÉFIXE PRÉFIXE AJOUTÉ : En ce qui concerne [la politique de qualité de l’air]… * D’une manière générale, LegalAdvice.com est un service de conseil juridique en ligne capable et compétent. COMP1 : [La municipalité de XX] est capable.* * LegalAdvice.com est un service de conseil juridique compétent et efficace. COMP2 : [La municipalité de XX] est efficace. COMP3 : [La municipalité de XX] est compétente. D’une manière générale, LegalAdvice.com est très bien informé à propos du droit. COMP4 : [La municipalité de XX] est un expert.* * LegalAdvice.com remplit très bien sa mission de service de conseil juridique. COMP5 : [La municipalité de XX] fait très bien son travail.* * Si j’ai besoin d’aide, LegalAdvice.com fera de son mieux pour m’aider. BEN1 : Si les citoyens ont besoin d’aide, [la municipalité de XX] fera de son mieux pour les aider.* * Je suis convaincu que LegalAdvice.com agira dans mon intérêt. BEN2 : [La municipalité de XX] agit dans l’intérêt des citoyens.* * LegalAdvice.com s’intéresse à mon bien-être, et pas seulement au sien. BEN3 : [La municipalité de XX] s’intéresse véritablement au bien-être des citoyens.* * LegalAdvice.com est honnête avec moi. INT1 : [La municipalité de XX] s’adresse avec sincérité aux citoyens.* * LegalAdvice.com est sincère et authentique. INT2 : [La municipalité de XX] est sincère.* * LegalAdvice.com tient ses engagements. INT3 : [La municipalité de XX] tient ses engagements. Je dirais que LegalAdvice.com est un service honnête. INT4 : [La municipalité de XX] est honnête.* *

Questions mesurant les trois dimensions

30Le tableau 2 présente 12 items produits pour mesurer les trois dimensions sous-jacentes : bienveillance (3 items), compétences (5 items) et intégrité (4 items). Comme l’indique le tableau 2, nous avons essayé de rester au plus près des items originaux. Les changements les plus notables concernent les items liés à la bienveillance. Si nous nous sommes éloignés de l’échelle originale, c’était surtout parce que la mesure de la confiance devait être adaptée en fonction de son contexte (McEvily et Tortoriello 2011 ; Bachmann 2011). En ce qui concerne le contexte particulier de la politique publique, si nous nous sommes éloignés de l’opérationnalisation originale de la bienveillance, c’est parce que le gouvernement n’est pas censé œuvrer dans l’intérêt d’une personne bien précise, mais est défini et légitimé en raison du fait que des biens collectifs ou généraux doivent être administrés (par ex., Ostrom 1990). L’un des éléments clés qui explique la nécessité d’un gouvernement réside souvent dans la nécessité d’organiser ou de réguler cette action collective. Compte tenu de cette différence fondamentale par rapport aux organisations dans les contextes privés, nous avons adapté l’échelle de bienveillance.

31Par ailleurs, nous avons modifié COMP2, en parlant explicitement de « mission », un terme qui correspond mieux au contexte du secteur public, dans lequel les organisations ont certaines missions qui leur sont imposées légalement. De plus, nous avons reformulé les items qui mentionnaient deux termes différents dans un item (LegalAdvice est compétent et efficace) pour que les nouveaux items soient plus clairs. Le dernier changement important apporté concernait l’utilisation d’un « préfixe », qui permet de remettre en question certains domaines et certains contextes. Dans ce cadre, nous avons utilisé des modèles. Les modèles permettent une plus grande flexibilité, ainsi que des questions personnalisées. Ils permettent par ailleurs aux répondants de plus facilement comprendre les questions et de s’y rapporter et, dès lors, d’améliorer la fiabilité et la validité du contenu (DeVellis 2003, 52). Voici un exemple de modèle : [En ce qui concerne le domaine X], [l’organisation X] est efficace.

32La [première partie] peut être remplacée par différents domaines. La [seconde partie] vise à préciser le nom de l’organisation ou le type d’organisation. On peut, par exemple, « compléter » le modèle comme suit : [En ce qui concerne la politique environnementale], [la municipalité d’Amsterdam] est efficace.

Phase 2 : propriétés psychométriques de l’échelle

33Le but de la deuxième phase était de vérifier si les items générés mesuraient effectivement les dimensions de la confiance évoquées dans notre hypothèse et de déterminer la fiabilité de l’échelle.

34Nous avons commencé par examiner la dimensionnalité des questions sur la confiance en effectuant une analyse factorielle exploratoire (AFE), au moyen de Mplus (Muthén and Muthén 2012). Nous avons utilisé une rotation oblimin directe car cela permet aux facteurs d’être corrélés, ce qui est censé être le cas pour les dimensions de la loyauté. Les questions mesurées sur une échelle de Likert à 5 points sont en général traitées comme des variables continues. Nos données n’étaient cependant pas distribuées de manière normale. En cas de répartition non normale, il est conseillé de traiter les questions dans l’analyse comme des variables catégoriques plutôt que comme des variables continues. Nous avons par conséquent décidé de considérer l’ensemble de nos variables observées comme des données catégoriques.

35Afin de déterminer l’adéquation du modèle, nous avons examiné l’indice d’ajustement comparatif (CFI), l’indice de Tucker-Lewis (TLI) et l’écart moyen quadratique (RMSEA). L’adéquation est considérée comme acceptable à partir d’un CFI et d’un TLI de,90 ou plus (Bentler, 1990), et d’un RMSEA de,1 ou moins (Browne et Cudeck, 1993). Afin de déterminer la qualité relative de nos modèles et de produire une moyenne pour la sélection du modèle, nous avons utilisé les indices d’adéquation du critère d’information d’Akaike (AIC) et du critère d’information bayésien (BIC).

36Dans l’analyse factorielle exploratoire (AFE), nous avons comparé une solution à un facteur, à deux facteurs et à trois facteurs pour déterminer si notre hypothèse relative à une structure tridimensionnelle cadrait effectivement avec les données. La solution à trois facteurs présentait la meilleure adéquation (CFI=,988 ; TLI=,976 ; RMSEA=,100 ; AIC=19 468 ; BIC=19 865), par rapport à la solution à un facteur (CFI=,946 ; TLI=,935 ; RMSEA=,166 ; AIC=20 147 ; BIC=20 441) et à deux facteurs (CFI=,976 ; TLI=,964 ; RMSEA=,124 ; AIC=19 688 ; BIC=20 036). La structure factorielle était telle que nous l’avions prévu, même si nous avons dû supprimer trois questions, qui présentaient une pondération sur plusieurs dimensions et/ou une pondération inférieure à,5. Nous avons exclu deux questions de la dimension Compétences (COMP2 et COMP3) et une question de la dimension Intégrité (INT3).

37Cela peut aussi s’expliquer de manière conceptuelle. On peut considérer INT3 (honorer ses engagements) comme une question « hybride », puisque le fait d’honorer ses engagements peut être lié au fait de ne pas être en mesure de les honorer (incompétence) ou de délibérément ne pas tenir ses engagements pris à l’égard des citoyens (manque d’intégrité). Le manque d’adéquation de COMP2 (efficacité) et COMP3 (habileté) s’explique moins facilement. Ce sont des questions qui s’éloignent quelque peu de l’échelle de compétences initiale de McKnight et al (2002), ce qui veut peut-être dire qu’elles mesurent autre chose que la compétence perçue. Par exemple, la plupart des questions relatives à la compétence perçue mesurent la qualité du travail de l’organisation gouvernementale, alors que COMP2 vise à déterminer l’efficacité de l’organisation, ce qui est davantage lié au fait de définir les bons objectifs. Par conséquent, la compétence perçue mesure le fait de « bien faire les choses », alors que COMP2 vise à déterminer si le gouvernement « fait les bonnes choses ». En ce qui concerne COMP3 (habileté), nous n’avons pas d’explication précise. Nous spéculons sur le fait que l’habileté a plus de chances d’être liée à la confiance envers des personnes qu’à la confiance au niveau organisationnel.

38Deuxièmement, nous avons examiné la dimensionnalité des questions sur la confiance en effectuant ici aussi une analyse factorielle exploratoire (AFE), au moyen de Mplus (Muthén and Muthén 2012). Sur la base des résultats de notre étude documentaire et de l’AFE, nous avons vérifié un modèle dans lequel trois questions donnaient une saturation sur chacune des dimensions suivantes : « bienveillance », « compétence » et « intégrité ». Comme nous l’avons fait pour l’AFE, nous avons considéré l’ensemble de nos variables observées comme des données catégoriques. Les indices d’adéquation du modèle sont les suivants : CFI=,988 ; TLI=,982 ; RMSEA=,102 ; AIC=14 918 ; BIC=15 153. Cela veut dire que les indices d’adéquation CFI et TLI indiquent un très bon coefficient de détermination.

39D’autre part, la valeur du RMSEA (,102) dépasse tout juste le seuil de « l’adéquation médiocre » (,1). Malgré cette violation, nous pensons que l’adéquation globale de notre modèle est bonne, car la valeur des seuils universels pour l’indice de RMSEA peut être remise en question. Au terme d’une évaluation empirique minutieuse, Chen et al. (2008) constatent que les seuils universels pour le RMSEA sont contestables car « la nature de ce test est très différente de celui de l’hypothèse classique, comme le test t, pour lequel la relation entre la valeur critique α et l’influence du test est connue » (Chen et al. 2008, 490). Par conséquent, affirment-ils, il est important d’utiliser d’autres mesures de la qualité de l’ajustement pour vérifier l’adéquation du modèle globale. Par ailleurs, Breivik et Olsson (2001) font observer que le RMSEA a tendance à favoriser les modèles complexes qui comportent un grand nombre de variables et de constructions, plutôt que les modèles qui sont plus simples et plus parcimonieux, ce qui est le cas de notre échelle CTGO, relativement parcimonieuse (9 variables, 3 constructions latentes). Par conséquent, il convient d’examiner plusieurs indices (Bentler 2007 ; Chen et al. 2008) et c’est à un chercheur de les regrouper ensuite, chercheur qui se fiera à son jugement pour se prononcer sur l’adéquation du modèle. En conclusion, après avoir examiné les autres indices qui indiquent d’excellentes adéquations du modèle (et compte tenu du fait que la valeur du RMSEA est légèrement supérieure à « la norme »), nous pensons pouvoir affirmer que les spécifications actuelles du modèle sont néanmoins acceptables. La conclusion qui précède est balancée par les résultats observés en examinant les questions uniques dans notre modèle. Toutes les questions donnaient une saturation significative sur les variables latentes (p<,001) et les saturations étaient élevées (de,809 à,926).

40Nous avons ensuite vérifié les relations entre les trois dimensions. Les trois dimensions sont significativement liées (voir Figure 1). La corrélation entre la bienveillance perçue et la compétence est de,772 (p<,001). Les corrélations entre l’intégrité perçue, d’une part, et la bienveillance de même que la compétence perçues, d’autre part, sont respectivement de,887 et,765 (p<,001). Ces corrélations sont relativement élevées et semblent indiquer une uni-dimensionalité. Afin de nous en assurer, nous avons également effectué une AFC, dans laquelle nous avons saturé les neuf questions mesurant la bienveillance, la compétence et l’intégrité sur un facteur. Si les données correspondent en effet mieux à une structure unidimensionnelle, les indices d’adéquation devraient s’améliorer. Ceux-ci tombent cependant bien en-dessous des seuils communément acceptés, ce qui indique que l’adéquation du modèle est inacceptable (CFI=,947 ; TLI=,929 ; RMSEA=,205 ; AIC=15 391 ; BIC=15 611). Cela veut dire que la structure multidimensionnelle correspond mieux aux données que la structure unidimensionnelle.

Figure 1

Structure factorielle de l’échelle de la confiance

Figure 1

Structure factorielle de l’échelle de la confiance

41Nous avons également comparé l’adéquation de notre modèle tridimensionnel contenant trois modèles à deux facteurs. Les indices d’adéquation du modèle bidimensionnel regroupant bienveillance et compétence dans une seule dimension sont les suivants : CFI=,961 ; TLI=,946 ; RMSEA=,180 ; AIC=15 260 ; BIC=15 485. C’est le signe que notre modèle tridimensionnel correspond mieux aux données. Il en va de même lorsque l’on compare notre modèle tridimensionnel au modèle à deux facteurs regroupant bienveillance et intégrité dans une seule dimension (CFI=,982 ; TLI=,975 ; RMSEA=,121 ; AIC=14 991 ; BIC=15 216) et le modèle à deux facteurs, regroupant la compétence et l’intégrité dans une seule dimension (CFI=,955 ; TLI=,937 ; RMSEA=,194 ; AIC=15 311 ; BIC=15 536), ce qui confirme l’idée selon laquelle la loyauté est effectivement une construction tridimensionnelle.

42Afin d’établir encore mieux la fiabilité de notre échelle CTGO pour les différents échantillons, nous avons vérifié l’adéquation du modèle sur trois ensembles de sous-échantillons. Premièrement, nous avons rassemblé des données provenant de deux échantillons différents. Les échantillons séparés présentent eux aussi des indices d’adéquation acceptables pour l’AFC (échantillon 1 : CFI=,994 ; TLI=,991 ; RMSEA=,067 ; échantillon 2 : CFI=,988 ; TLI=,981 ; RMSEA=,109). Les saturations varient entre,709 et,933 pour l’échantillon 1 et entre,838 et,914 pour l’échantillon 2. Par conséquent, les résultats des AFC confirment une échelle tridimensionnelle composée de 3x3 questions pour nos deux échantillons différents. Deuxièmement, étant donné que les recherches antérieures indiquent que le niveau d’instruction est un antécédent important de la confiance (par ex., Cook et Gronke 2005 ; Van Elsas 2014), nous avons effectué deux AFC pour vérifier si notre structure factorielle était valable tant pour les citoyens peu qualifiés que pour les citoyens hautement qualifiés. Les indices d’adéquation étaient les suivants : CFI=,989 ; TLI=,984 ; RMSEA=,105 (peu qualifié) et CFI=,987 ; TLI=,980 ; RMSEA=,108 (hautement qualifié). Par ailleurs, les saturations étaient généralement similaires à l’échelle des groupes. Cela veut dire que notre mesure peut servir à mesurer de façon fiable la confiance pour les deux groupes de citoyens. Troisièmement, étant donné que les recherches antérieures indiquent que les préférences politiques sont fortement liées à la confiance (Cook & Gronke 2005 ; Orren 1997), nous avons effectué deux AFC pour vérifier si la structure factorielle était valable pour les deux types de répondants (ceux qui ont une préférence pour la gauche et les autres). Les indices d’adéquation étaient les suivants : CFI=,985 ; TLI=,987 ; RMSEA=,111 (préférence politique de gauche) et CFI=,991 ; TLI=,987 ; RMSEA=,095 (autres). Par ailleurs, les saturations étaient très similaires à l’échelle des groupes. Comme pour le niveau d’instruction, cela veut dire que notre mesure peut servir à mesurer de façon fiable la confiance pour les deux groupes de citoyens.

43Enfin, nous avons évalué la fiabilité des échelles en examinant les alphas des coefficients de Cronbach. Nous nous sommes inspirés de l’idée lancée par Nunally (1978), selon qui l’alpha de Cronbach doit être d’au moins,70 pour une fiabilité acceptable. Les trois sous-échelles de la confiance indiquaient toutes une fiabilité suffisante. Les alphas de Cronbach étaient de,831 pour la « bienveillance »,,870 pour la « compétence » et,860 pour « l’intégrité ». Encore une fois, ces résultats s’appuient sur des analyses effectuées sur l’ensemble des données. Le tableau 3 présente également les alphas de Cronbach pour les différents échantillons.

44En somme, les résultats de nos analyses indiquent que l’échelle à 3 × 3 questions qui mesure la confiance est une mesure fiable et présente une structure similaire dans les différents ensembles de sous-échantillons (tendance politique, niveau d’instruction).

Tableau 3

Alphas de Cronbach

Tableau 3
Échantillon 1 (n=156) Échantillon 2 (n=835) Ensemble de données (n=991) Bienveillance ,766 ,843 ,831 Compétence ,852 ,873 ,870 Intégrité ,820 ,864 ,860

Alphas de Cronbach

Phase 3 : validité convergente

45La troisième phase avait pour but de déterminer si notre mesure multidimensionnelle était liée de manière significative à une mesure de la confiance régulièrement utilisée (la validité convergente).

46La mesure de la confiance à une question (« Je fais confiance à XXX en ce qui concerne XXX ») est fortement liée à la bienveillance (r=,779, p<,001), compétence (r=,662, p<,001) et intégrité (r=.678, p<,001).

47Deuxièmement, nous avons effectué une analyse de régression avec les trois dimensions de notre mesure de la confiance en guise de variables indépendantes et une échelle mesurant la confiance dans le gouvernement en général en guise de variable dépendante. Les résultats indiquent que les trois dimensions sont fortement liées à la confiance en général dans le gouvernement. Les coefficients de régression standardisés sont les suivants : β =,246, p<,001 (bienveillance), β =,137. p<,001 (compétence) et β =,359, p<,001 (intégrité). Les 49,2 pour cent de variance dans la confiance en général dans le gouvernement s’expliquent par nos trois dimensions.

48Les résultats de la Phase 3 indiquent que notre mesure multidimensionnelle de la confiance cadre avec la mesure à une question de la confiance et avec une échelle mesurant la confiance en général dans le gouvernement. Ces observations confirment dès lors la validité convergente de notre échelle de la confiance. Cela veut dire que notre mesure est liée à une mesure à un item très pertinente de la confiance dans le gouvernement et à une échelle mesurant la confiance générale dans le gouvernement. Ces observations confirment que notre échelle mesure la construction imaginée (la confiance) qu’elle est censée mesurer.

Conclusion et analyse

49La présente étude avait pour but de mettre au point une échelle valide et fiable pour mesurer la confiance dans des organisations gouvernementales au niveau intermédiaire. Sur la base des analyses psychométriques, nous avons écarté trois des questions initiales, ce qui s’est traduit par une échelle à 3x3 questions, comprenant la compétence perçue, la bienveillance et l’intégrité. Les analyses indiquent que cette échelle tridimensionnelle était valide sur un plan psychométrique et présentait une forte cohérence interne. Nous avons observé une validité convergente entre les trois dimensions de la confiance et une mesure de la confiance à une question souvent utilisée de même qu’une échelle mesurant la confiance générale dans le gouvernement.

50Notre échelle mesure par ailleurs la confiance dans les organisations gouvernementales de manière systématique pour différents groupes de répondants, étant donné qu’elle présente une structure factorielle similaire pour les deux sous-échantillons avec différents types de répondants (les étudiants par opposition à un échantillon diversifié). En outre, la structure de mesure était aussi très similaire en comparant deux groupes de répondants (l’un composé de personnes très instruites et l’autre, de personnes peu instruites), ce qui indique que l’échelle mesure les mêmes dimensions pour les citoyens indépendamment de leur niveau d’instruction. Il est intéressant de noter qu’une analyse d’échelle récente sur la confiance politique, réalisée par Van Elsas (2014), qui avait recours à une autre technique d’évaluation, de même qu’à un échantillon et des variables différents, en arrive aux mêmes conclusions : la structure de covariance de la confiance politique est similaire indépendamment du niveau d’instruction. Dans le même ordre d’idées, nous avons constaté que l’échelle de la Confiance des citoyens dans les organisations gouvernementales (CTGO) était valide pour différents groupes de répondants (différences dans le niveau d’instruction et l’orientation politique).

51Cette validation de l’échelle constituait un premier test et nous encourageons les autres chercheurs à valider eux aussi l’échelle CTGO dans d’autres contextes. Nous pensons que les modèles utilisés dans l’échelle permettent une flexibilité suffisante, si bien que l’utilisabilité de cette échelle va au-delà de ce domaine bien précis (pollution atmosphérique) et du pays (les Pays-Bas). Cependant, afin de réellement établir la validité et la fiabilité de l’échelle CGTO, les futures études devraient la tester dans d’autres contextes culturels, étant donné que l’interprétation des questions traduites peut varier d’une culture à l’autre. Une autre manière d’établir la fiabilité de l’échelle au moyen d’autres modèles consiste, par exemple, à appliquer les questions à d’autres organisations gouvernementales que le gouvernement municipal. Des modèles pourraient également être utilisés pour tester l’échelle dans d’autres contextes stratégiques. Nous n’avons par ailleurs pas employé un échantillonnage aléatoire, mais avons délibérément choisi deux sous-échantillons différents afin de d’abord vérifier la stabilité de l’échelle. Pour effectuer ces vérifications complémentaires, un échantillon sélectionné de manière aléatoire s’impose.

52Une autre question à laquelle pourraient s’intéresser les recherches futures concerne la question de savoir si l’échelle CTGO peut être développée pour intégrer d’autres dimensions de la confiance. Dans la présente étude, nous nous sommes intéressés uniquement aux trois dimensions de la loyauté les plus souvent mentionnées. Les modèles plus larges pourraient cependant aussi inclure les intentions de confiance et le comportement, à côté de la loyauté perçue. Même si les comportements réels sont difficiles à mesurer au moyen d’un questionnaire uniquement, les intentions peuvent être mesurées.

53Cela étant dit, l’échelle CTGO peut contribuer à faire progresser les recherches sur la confiance dans le domaine de l’administration publique. L’identification des différents objets de la confiance en vue de déterminer les causes de la confiance dans les organisations gouvernementales de façon plus précise constitue une question importante à prendre en compte dans les futures recherches sur la confiance du public (Van de Walle 2004 ; Van de Walle et al. 2005). L’évaluation de la confiance au niveau intermédiaire, à savoir la confiance dans une organisation gouvernementale spécifique, complète les modèles de confiance dans le gouvernement actuels au niveau général, la mesure de la confiance dans les organisations gouvernementales nous permettant d’utiliser une mesure multidimensionnelle. Le fait d’utiliser plusieurs dimensions pour mesurer la loyauté des organisations gouvernementales, comme dans le cas de l’échelle CTGO, peut permettre de comprendre les antécédents et les effets de la confiance de manière plus précise.

Remerciements

Les auteurs tiennent à remercier les arbitres scientifiques pour leurs précieux commentaires sur le présent article. Ils remercient plus particulièrement Mark Bovens et Wouter Vandenabeele pour leurs commentaires détaillés à propos d’une version antérieure du présent manuscrit.

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Mots-clés éditeurs : confiance, confiance de niveau intermédiaire, confiance des citoyens dans le gouvernement, administration publique, validation d’échelle

Date de mise en ligne : 20/09/2017

https://doi.org/10.3917/risa.833.0597

Notes

  • [1]
    Stephan Grimmelikhuijsen, Utrecht University School of Governance, Pays-Bas. Courriel : s.g.grimmelikhuijsen@uu.nl et Eva Knies, Utrecht University School of Governance. Traduction de l’article paru en anglais sous le titre : “Validating a scale for citizen trust in government organizations”.
  • [2]
    La question de savoir si la « confiance dans le gouvernement » au niveau global est multidimensionnelle ou non est controversée. Cependant, étant donné que nous nous intéressons au niveau intermédiaire de confiance, nous ne nous lancerons pas dans ce débat. Voir Hooghe (2011) et Fisher et al. (2010) pour une analyse de cette question.
  • [3]
    Il convient de noter que la « méfiance » est conceptuellement différente de la « confiance » ou de « l’absence de confiance ». La méfiance ne se situe pas à l’opposé de la confiance élevée dans la gradation. La confiance et la méfiance sont des concepts considérés comme différents : l’absence de confiance n’est pas forcément synonyme de méfiance. La méfiance est la présence de suspicion, alors que l’absence de confiance est simplement un manque de confiance (Lewicki et al. 1998 ; Cooke & Gronke 2005 ; McKnight & Chervany 2006). La méfiance est définie en termes d’attentes négatives en matière de confiance en ce qui concerne la conduite d’une personne, tandis que la confiance concerne les attentes positives des gens. Dans le présent article, c’est à cette seconde notion que nous nous intéressons.

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