Souvent considérés comme des divertissements futiles, les jeux sportifs sont en réalité des pratiques motrices qui sollicitent une mise en forme culturelle et un investissement personnel significatif, tous deux révélateurs de la société d’appartenance.
L’analyse précise des jeux exposés dans un tableau de P. Bruegel et de ceux gravés dans une série d’estampes de J. Stella permet de dégager leur logique interne ; cette logique motrice met en œuvre un rapport spécifique à l’espace, aux objets et au temps, et engage une façon originale de concevoir l’interaction motrice et d’en assumer les rôles. Des jeux de la Renaissance aux Jeux Olympiques, il n’y a pas continuité, mais rupture culturelle. Cette rupture spectaculaire témoigne d’une profonde transformation des mœurs, du niveau technologique, du rapport au monde et de la conception de la vie sociale.