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Article de revue

Positionnement épistémologique et orientation de la recherche : un focus sur l’étude des stéréotypes

Pages 51 à 66

Introduction

1La littérature scientifique actuelle en sciences de gestion fait état d’un nombre non négligeable d’articles portant sur les stéréotypes. Nous pouvons citer Belghiti-Mahut (2004), Brescoll (2016), Heilman (2012), Laufer (2004), Leicht et al. (2014), Pigeyre et Vernazobres (2013), ou encore Rudman et Phelan (2008). Les stéréotypes se définissent comme des croyances conduisant à catégoriser des personnes en leur attribuant les caractéristiques supposées d’un groupe d’appartenance lui-même supposé (Leyens et al., 1996). Peu d’auteurs publiant sur ce thème abordent explicitement le cadre épistémologique dans lequel s’effectuent les recherches, comme par exemple Brasseur (2012). On observe néanmoins des études nettement teintées de positivisme dans les méthodologies employées : les tests statistiques sont souvent au cœur des canevas de recherche, en particulier dans les recherches nord-américaines (Brenner et al., 1989 ; Kulik et al., 2016 ; Lee et al., 2014 ; Leslie et al., 2014). Or, ces approches d’un construit « stéréotype », par définition emprunt de subjectivité, dans une recherche d’objectivité, n’a-t-elle pas des répercussions sur l’orientation des travaux de recherche et sur les connaissances produites ? La question soulevée concerne le positionnement épistémologique des recherches définie, selon Piaget (1967), comme un ensemble cohérent d’hypothèses relatives à l’étude de la constitution des connaissances valables. Dans quelle mesure le choix du paradigme épistémologique dans l’étude des stéréotypes influencera-t-il l’objectif de la création de connaissance, le statut de la connaissance, son mode d’élaboration et ses critères de validité ? Pour répondre à cette problématique, dans un premier temps nous aborderons les fondements conceptuels de la notion de stéréotype et nous les mettrons en perspective avec les deux principales orientations épistémologiques, le positivisme et le constructivisme. La première se caractérise par un réalisme épistémique et ontologique, et postule l’existence d’un monde objectif qui peut être décrit et représenté de manière directe (Avenier et Thomas, 2015). Dans le constructivisme, la connaissance est évaluée par l’expérience du sujet ; sa représentation construit cette connaissance. Dans ce positionnement il n’y a pas d’hypothèse ontologique puisque le réel n’existe pas indépendamment du sujet (Thiétart, 2014). Pour chacune de ces postures, nous interrogerons leurs principes de justification et leurs conditions d’application méthodologique dans le cadre de la thématique abordée. Enfin, nous discuterons les critères de choix d’un paradigme adéquat dans une recherche sur les stéréotypes.

1 – Fondements conceptuels de la notion de stéréotype

2Dans cette partie, les prémices de la notion de stéréotype seront abordées afin de répondre à notre question de recherche et éclairer la problématique du positionnement épistémologique d’une recherche.

1.1 – Le paradigme de Lippman (1922) : La fonction cognitive simplificatrice des stéréotypes

3Le mot stéréotype puise sa source étymologique dans le grec ancien. Stereós renvoie à l’idée de fermeté, de dureté et tupos signifie : marque, empreinte. Le vocable fut créé en 1798 dans le contexte de l’imprimerie. Il désignait alors un coulage de plomb dans une empreinte destiné à la création d’un cliché typographique, dont le but était de reproduire des tirages identiques (Delouvée et Légal, 2015). Ce terme fut utilisé pour la première fois dans sa dimension socio-psychologique en 1922 par Walter Lippmann, dans son ouvrage Public Opinion. Il y décrit les limites cognitives auxquelles se heurtent les individus dans leur appréhension de l’environnement sociopolitique et culturel. Selon lui, les êtres humains appliquent à la réalité une « liste évolutive » de stéréotypes généraux, afin de mieux la décrypter. Compte tenu de son origine étymologique et de son utilisation dans l’imprimerie, il choisit de reprendre le terme stéréotype pour noter le caractère stable, rigide et répétitif de ce mécanisme psychologique. Selon Lippman (1922), l’environnement réel est trop complexe pour que les individus puissent traiter tous les stimuli dans leur spécificité : les stéréotypes constituent donc des filtres perceptifs, des images intercalées, qui font l’interface entre les individus et le monde dans lequel ils vivent. Comme des cartes du monde, ils permettent d’organiser, de simplifier et donc de contrôler l’environnement. Selon lui, les stéréotypes font partie du « quasi-environnement », qu’il définit par l’environnement nécessairement subjectif, biaisé, voire fictif que se représentent les individus via leur perception. Lippmann (1922) fut le précurseur de ce qui sera plus tard dénommé la fonction cognitive de simplification de la réalité, à l’origine des théories sur les stéréotypes (Oakes et al., 1994).

4Le paradigme de Lippman (1922) met en évidence la complexité épistémologique de l’étude des stéréotypes, et la métaréflexion qu’elle impose au chercheur. En tant qu’être humain, comment les identifier, les sérier s’il nous est impossible de les percevoir de manière objective et de s’affranchir de nos propres représentations stéréotypées ? La perspective est d’emblée constructiviste : on part du postulat que la connaissance produite par leur analyse émane de constructions symboliques et de représentations contextualisées et subjectives.

1.2 – Le paradigme de Katz et Braly (1933) : l’universalité des stéréotypes

5La notion de stéréotype sera reprise quelques années plus tard en psychologie sociale expérimentale, dans un contexte historique de migrations importantes aux Etats-Unis. Les chercheurs commencent alors à étudier les stéréotypes dans le but de réduire les hostilités intergroupes et de développer la tolérance. Ces premières études descriptives (Katz et Braly, 1933) donneront naissance à des inventaires de croyances, de préjugés correspondant à des nationalités ou à des présupposés racistes. Grâce à une méthode exploratoire sur une centaine d’étudiants américains, Katz et Braly (1933) cherchent à répertorier les stéréotypes à des fins de généralisation, ce qui constitue une rupture épistémologique avec le paradigme de Lippman (1922). En effet, leurs études aboutissent à des régularités prédictives des stéréotypes et la subjectivité du chercheur n’est absolument pas prise en compte. La limite de cette perspective réside dans le fait que la complexité inhérente aux phénomènes psychosociaux est occultée au profit de la recherche de corrélations entre les variables.

1.3 – Stéréotypes, représentations sociales et idéal type

6Afin de délimiter le construit « stéréotype », il convient de le distinguer de ses notions voisines qui ont historiquement émergé en parallèle. Alors que Lippman (1922) mettait en évidence les limitations cognitives des individus, Max Weber (1922) théorisait le concept d’idéal type, défini comme « une construction intellectuelle au sens où il se veut abstrait et pensé. [C’est] donc une forme de modèle ; il représente volontairement et de manière simplifiée la réalité et propose selon les auteurs des relations significatives typiques. […] C’est […] le résultat d’un processus de construction né d’occurrences individuelles permettant d’élaborer des traits communs » (Galindo, 2017, p. 56). Ces deux conceptions gravitent autour d’un processus commun : la compréhension des phénomènes sociaux. Tandis que les stéréotypes reposent sur des mécanismes psychologiques archaïques et automatiques, l’idéal type tente d’utiliser des heuristiques pour en faire des modèles rigoureux et intelligibles dirigés vers un but scientifique précis. L’idéal type n’a aucune vocation universaliste, il a le statut d’hypothèse. C’est une construction sémantique qui a pour but de permettre la compréhension de situations particulières.

7Selon les approches cognitivistes, les stéréotypes sont issus du processus de catégorisation psychologique, à l’œuvre lorsque nous traitons l’information sociale (Sales-Wuillemin, 2006). Une autre perspective, similaire sous bien des aspects, renvoie non plus à la notion de stéréotype, mais à celle de noyau. Il s’agit de l’approche des représentations sociales (Abric 1987). Elle se définit comme une « vision fonctionnelle du monde qui permet aux individus et aux groupes de donner un sens à leurs conduites et de comprendre la réalité » (Abric, 1996, p. 12). Les associations stéréotypiques et les représentations sociales, contrairement à l’idéal type, ne se forment pas au contact de l’autre mais relèvent de la sphère du discours. Elles existent de façon latente et entrent en résonnance comme des boussoles qui vont aiguiller nos réflexions mais sans que nous ayons pris conscience de leur existence ou que nous nous soyons questionnés sur leur véracité (Olivera, 2004).

8Ces trois notions ne désignent pas le même objet. Alors que le stéréotype peut faire référence à une association stricte et universaliste entre une caractéristique et un groupe social (processus de catégorisation), les concepts de représentation sociale telle que définie par Abric (1987) et d’idéal type tel que défini par Weber (1922) admettent davantage de contingence dans l’élaboration de savoirs sur la compréhension du monde. En effet, le concept de « noyau central » fait écho à l’idéal type de Max Weber en ce sens qu’il représente ce qu’il y a de plus primaire dans la représentation, c’est-à-dire les éléments qui sont indispensables à la compréhension de l’objet et qui font l’unanimité auprès des individus. Les éléments du noyau périphérique quant à eux vont dépendre de variables contextuelles.

9Enfin, l’idéal type se distingue des représentations sociales et des stéréotypes dans son caractère explicite et dans son orientation vers une finalité conscientisée par le chercheur. En effet, alors que les représentations et les stéréotypes relèvent de processus implicites, l’idéal type, dans sa visée compréhensive et interprétative, s’inscrit dans une volonté d’abstraction et de modélisation ayant un sens précis déterminé par la personne qui le construit.

10Cet éclaircissement met en exergue un point crucial. La délimitation du construit -ce qui est exclu et inclus dans la définition- est indispensable à l’établissement d’un protocole de recherche clair et cohérent.

2 – Le positionnement épistémologique des recherches sur les stéréotypes

11Une revue de la littérature sur les stéréotypes fait ressortir une nette tendance à aborder les recherches sur ce thème avec une posture positiviste. En psychologie sociale expérimentale, la notion de stéréotype a donné lieu à un domaine de recherche extrêmement fécond, des années 1970 à aujourd’hui, dans une démarche de type hypothético-déductif (Brosi et al., 2016 ; Haines et al., 2016 ; Johnson et al., 2008 ; McCauley et Stitt, 1978 ; Spence, 1993).

12En sciences de gestion, la question des stéréotypes dans l’organisation a émergé avec les problématiques d’inclusion, de diversité et d’égalité. A partir des années 1970, émergent dans les revues de management des articles abordant la problématique des minorités ou des groupes discriminés, notamment les femmes, dans les entreprises. Les années 1980 ont ainsi été marquées par le foisonnement des recherches sur les stéréotypes de genre en gestion des ressources humaines (Joshi et al., 2015). Les auteurs font appel aux théories psychosociales, comme par exemple la congruence des rôles attribués aux sexes (Eagly et Karau, 2002) pour comprendre les challenges auxquels les femmes sont confrontées dans leurs carrières. Dans leur article publié en 2015, les éditeurs de la revue Academy of Management Journal ont mis en évidence une saturation théorique dans les études sur le genre et l’absence d’articles reposant sur une démarche inductive (Joshi et al., 2015).

13En parallèle, les approches culturalistes ont fortement impacté les sciences de gestion, notamment dans le champ de la diversité culturelle et du management interculturel, conduisant à la prise en compte de variables contextuelles dans l’élaboration des connaissances. Alors que l’approche universaliste (Meier, 2016) vise à fournir des dispositifs de gestion qui transcendent toute contingence et qui sont compatibles avec toutes les spécificités organisationnelles, l’approche culturaliste se caractérise par une perspective qui se veut d’abord compréhensive et a incité les acteurs organisationnels à s’orienter vers un mode de stéréotypage dynamique en mettant en lumière « la contingence fondatrice de la singularité » (Martinet et Pesqueux, 2013, p.43).

14Ainsi, les études académiques réalisées, que ce soit en psychologie sociale ou en sciences de gestion, s’inscrivent essentiellement dans un cadre positiviste. Or, l’ancrage conceptuel de la notion de stéréotype devrait orienter le positionnement épistémologique vers une vision constructiviste de la recherche.

2.1 – Définition du positivisme et du constructivisme

15Le courant positiviste prône un réalisme ontologique et épistémique, c’est-à-dire qu’il suggère la possibilité de dépeindre le réel tel qu’il est, de manière objective et universelle. L’épistémologie positiviste a pour but d’identifier des régularités dans les phénomènes observés en poursuivant une finalité prédictive. Selon Avenier et Thomas (2015), il vise à fournir une représentation iconique de la réalité telle qu’elle est, grâce à une exploration puis à des tests déductifs. Ce paradigme implique une réalité unique et immuable, existante indépendamment de l’action humaine et accessible par la recherche scientifique.

16Par opposition, le positionnement constructiviste revendique l’existence d’une multiplicité de réalités construites socialement et qui ne sont en aucun cas régies par des lois naturelles ou causales (Guba et Lincoln, 1989). La connaissance créée dans ce cadre est indissociable de l’expérience vécue, et son but est de fournir des marqueurs heuristiques ré-actionnables dans d’autres contextes, par une description détaillée du cheminement cognitif du chercheur (Glasersfeld, 1984). Le chercheur constructiviste croit en un relativisme épistémique : ce qu’il pense être vrai n’est que le fruit d’une influence réciproque entre sa perception subjective et les faits vécus. Le but de la connaissance est alors de construire sa compréhension du monde par une logique interprétative, en mettant au centre des préoccupations la relation entre interprétation des motivations des individus et les explications causales (Chen et al., 2011). Les connaissances crées seront donc des interprétations possibles, non pas d’un objet à connaître extérieur à l’activité scientifique, mais d’une réalité sociale expérimentée par les personnes interrogées (Thiétart, 2014). Ainsi, l’intention de connaître, le langage et les représentations influenceront la façon dont la situation est vécue et appréhendée (Schwandt, 1994). La génération de connaissance s’effectue alors par une généralisation descriptive (Klein et Myers, 1999) permise par un matériau empirique construit sur la base de méthodes de recherches qualitatives exploratoires (études de cas, observation, entretiens). Cette généralisation descriptive peut avoir comme but d’identifier les relations entre les catégories via un raisonnement inductif. Elle peut aussi permettre l’identification de causes possibles aux similarités et différences entre les cas mis en évidence grâce à un raisonnement abductif. Enfin l’orientation constructiviste exige une réflexion critique sur comment le matériau empirique et les données sont socialement construites par les interactions interviewer/interviewé (Klein et Myers, 1999).

2.2 – Impact du positionnement épistémologique sur l’étude des stéréotypes

17Le choix de la posture épistémologique a un impact sur le travail scientifique du chercheur qui s’intéresse aux stéréotypes. Il va conditionner la conception du stéréotype et la perception du statut de la subjectivité du chercheur. Le chercheur positiviste percevra ses filtres perceptifs comme des obstacles cognitifs à sa quête d’objectivité. Il cherchera à les maîtriser pour les rendre les moins influents possible sur les résultats de sa recherche. A l’opposé, le constructiviste, dans son approche éminemment subjective, les prendra en compte comme une partie intégrante de la démarche (tableau 1).

Tableau 1

Les deux positions épistémologiques et l’étude des stéréotypes

PositivismeConstructivisme
Hypothèse ontologique
Statut du stéréotype
Réalisme
Universalité du stéréotype
(entité lexicale, trait = catégorie)
Objectivation possible
Relativiste
Contingence du stéréotype
Objectivation impossible
Hypothèse épistémique
Statut de la subjectivité du chercheur
Indépendance du chercheur et de l’objet de recherche
Le stéréotype comme entité objective extérieure au chercheur
Interdépendance du chercheur et de l’objet de recherche
Existence de réalités intersubjectives dans l’expérience sociale
Approche de la connaissance scientifiqueDécouverte, explication
Recensement des stéréotypes
Recherche de facteurs
Déduction
Compréhension et construction
Formation contextualisée des stéréotypes
Abduction - Induction
Méthodologies privilégiéesParadigme de Churchill (1979)
Création d’échelles de
stéréotypes, analyses factorielles
Entretiens – observation
Construction de modèles génériques intelligibles pour ordonner l’expérience
Etudes illustrativesKatz et Braly, 1933
McCauley et Stitt, 1978
Moliner et Vidal, 2003
Brasseur, 2012
Lippmann, 1922

Les deux positions épistémologiques et l’étude des stéréotypes

(d’après Avenier, 2015, Girod-Séville et Perret, 1999, Thiétart, 2014)

18Les travaux sur les stéréotypes de Katz et Braly (1933) et de Lippmann (1922) illustrent parfaitement d’une part les deux orientations épistémologiques dans ce type d’étude (constructivisme versus positivisme), et d’autre part les deux dimensions du concept de stéréotype (processus cognitif de compréhension du monde versus entité lexicale). On peut également retrouver ce type de distinction dans les différentes pratiques de gestion selon le découpage de Brasseur (2008), qui met en opposition les modes de catégorisation fermés figeant les stéréotypes et les modes de stéréotypage ouverts qui se caractérisent par une dynamique de redéfinition continuelle. Concernant Lippman (1922), si la question de son positionnement épistémologique se posait, il s’agirait du constructivisme. L’interaction entre la subjectivité du chercheur et la situation qu’il étudie est centrale et la connaissance n’est accessible qu’à travers les constructions sociales, par opposition à l’étude de Katz et Braly (1933) qui a pour but d’identifier des régularités dans les phénomènes observés en s’affranchissant de toute subjectivité. Inscrire la recherche sur les stéréotypes dans un cadre épistémologique positiviste signifie ainsi qu’il est possible d’accéder à l’essence des stéréotypes tels qu’ils existent réellement dans l’esprit humain. Il est alors considéré qu’ils peuvent être quantifiés et mesurés, et que le chercheur pourra procéder à la recherche de causes (application factorielle) et à la construction d’outils de mesure des stéréotypes réplicables dans d’autres contextes (validité externe).

3 – Le positionnement épistémologique et la connaissance des stéréotypes

19Dans cette partie nous questionnons l’impact du choix d’un positionnement épistémologique sur la méthodologie et les objectifs de la recherche sur les stéréotypes : Cherche-t-on à définir, classer, répertorier les stéréotypes, ou bien à en comprendre les ressorts ? S’agit-il de créer une nouvelle connaissance ou bien de tester une connaissance déjà existante ?

3.1 – Positionnement épistémologique et démarche de recherche sur les stéréotypes

20Le positionnement épistémologique a une influence sur le canevas de la recherche et le statut de la connaissance créée (tableau 2). Selon Avenier et Cajaiba (2012), quel que soit le cadre épistémologique choisi, un intérêt particulier doit être apporté à la fiabilité (consistance interne, rigueur et validité du construit) et aux validités interne et externe de la recherche. Le design de la recherche doit être cohérent au regard du cadre épistémologique, de la finalité de la recherche, de la question de recherche, des références théoriques majeures, de la méthodologie empruntée et des techniques d’élaboration et d’exploitation du matériau empirique (Thiétart, 2014).

Tableau 2

Positionnement épistémologique et principales démarches de recherche dans l’étude des stéréotypes

Démarche de recherchePosition positiviste (d’après Churchill, 1979)Position constructiviste
Revue de littératureEtablissement d’un modèle théorique basé sur la revue de littérature et production d’hypothèses.Compréhension du sujet d’étude, clarification de la problématique et approfondissement de la question de recherche.
Délimitation du construit « stéréotype »Dimension descriptive référence à un contenu (Fiske et al., 2007 ; Heilman, 2001)Dimensions prescriptive (Prentice et Carranza, 2002) et explicative (Lippman, 1922 ; Oakes et al., 1994)
Etude empirique : enquête par entretiens semi-directifGénération d’items en vue de la construction des outils de la recherche : description de stéréotypes existants chez les individus ; extraction de déterminants potentiels
Phase exploratoire de l’étude
Développement d’un modèle fondé sur l’expérience des participants
Interprétations plausibles sur les caractères explicatif et prescriptif des stéréotypes
Etude de type exploratoire
Elaboration d’un questionnairePurification de l’instrument de mesure
Estimation de la fiabilité
Analyses factorielles Développement de normes Phase confirmatoire
Questions ouvertes ou résultats d’études antérieures menées par questionnaire lors de la discussion des interprétations des résultats empiriques
Phase de collecte ou discussion
Statut de la connaissance créée sur les stéréotypesConnaissances universellesGrilles d’intelligibilité dans un contexte donné
Apports scientifiquesEchelle de mesure permettant de sérier et de mesurer les stéréotypesSens et dynamique des stéréotypes (Brasseur, 2008)
Emergence de thèmes nouveaux (Chen et al., 2011)

Positionnement épistémologique et principales démarches de recherche dans l’étude des stéréotypes

21Une méthodologie positiviste préconise la spécification d’un cadre théorique précis, et la qualité des résultats est assurée par un raisonnement déductif. Elle peut être illustrée par le paradigme de Churchill (1979), dans lequel le chercheur, après avoir spécifié le domaine du construit par une revue de littérature, devra générer un échantillon d’items lui permettant de créer une échelle qu’il testera auprès d’un échantillon d’individus. En plus de la revue de littérature, il pourra également réaliser une exploration du terrain grâce à une enquête qualitative, par entretiens ou observation, à partir de laquelle il effectuera une nouvelle collecte de données. Ces étapes, selon le paradigme de Churchill, (1979) donnent la possibilité au chercheur d’effectuer des tests statistiques assurant la fiabilité des résultats, pour enfin développer des normes universelles dans la phase confirmatoire de ses hypothèses.

22La méthodologie mise en œuvre est différente dans un cadre constructiviste et dans un cadre positiviste. L’orientation constructiviste implique d’interpréter la connaissance selon les spécificités du contexte. Les études de cas déboucheront sur une description détaillée du cheminement cognitif du chercheur et un modèle théorique se présentant comme une grille d’intelligibilité d’un réel coconstruit par les sujets. Un cadre épistémologique constructiviste dans une recherche sur les stéréotypes demande au chercheur d’adopter une posture réflexive sous le prisme de sa propre subjectivité.

3.2 – La complémentarité des postures positiviste et constructiviste dans l’étude des stéréotypes

23Avenier et Thomas (2015) ont mis en garde les chercheurs en sciences de gestion sur le fait qu’utiliser des méthodes découlant de deux cadres épistémologiques opposés nuirait à la consistance interne de la recherche. Néanmoins, une posture constructiviste peut se combiner avec une méthodologie basée sur des tests statistiques si ces derniers sont utilisés comme supports à l’interprétation et à la discussion, et non comme le mode de validation d’une hypothèse sur le réel.

24Dans le cas d’une étude visant à construire un outil de mesure répertoriant les stéréotypes, la posture positiviste semble appropriée, cependant on ne peut occulter l’influence de variables subjectives émanant du chercheur, notamment l’existence de ses propres filtres perceptifs socialement construits, desquels il ne peut s’affranchir. De la même façon, une recherche s’inscrivant dans un constructivisme assumé doit, pour certains, être teintée de positivisme pour assurer la création de connaissances activables : « un bon travail de recherche qualitative en gestion ne peut être que structuré par un empirisme logique : […] il élabore un cadre analytique rigoureux et cohérent, tourné vers un matériau empirique. Bref, en ce sens précisément défini, un bon travail de recherche qualitative en gestion peut et doit adopter une attitude positiviste. » (Dumez, 2010, p. 6). Ainsi, les deux postures, positivisme et constructivisme, ne sont pas antagonistes mais permettent d’interroger des volets différents de la notion de stéréotype.

25Si dans la posture constructiviste, le vécu subjectif de personnes est restitué, la contextualité nuit à la réplicabilité des résultats de la recherche et à l’apport de connaissances généralisables à toutes les situations de gestion. Des travaux positivistes permettent de rendre compte de régularités, mais en occultant possiblement la complexité inhérente aux stéréotypes. De plus, la prise de conscience induite par les résultats des études peut transformer le stéréotype. Le processus d’étiquetage associé peut avoir pour conséquence de modifier les conduites, voire les performances des individus (Steele et Aronson, 1995).

26Faut-il alors, dans l’étude des stéréotypes, conserver l’objet de recherche sans sa globalité homogène et unanime au risque d’occulter sa complexité intrinsèque et son caractère contingent, ou faut-il scrupuleusement déconstruire cet objet en risquant dans ce cas de lui faire perdre son sens et de ne pouvoir rendre compte de sa globalité ?

3.3 – L’émancipation de la méthode du cadre épistémologique dans l’étude des stéréotypes : les apports de Weber (1904)

27Weber (1904) dans ses essais sur la théorie de la science explicite les contradictions inhérentes aux positionnements épistémologiques et permet de les dépasser. Selon l’auteur, l’explication causale représente un moyen au service de la compréhension et non une fin, comme c’est le cas dans le positivisme. L’objectivité scientifique ne s’oppose pas à la subjectivité du chercheur mais œuvre pour la compréhension de l’objet lui-même (Weber, 1904). Ainsi, la méthodologie de recherche n’est pas nécessairement conditionnée par le cadre épistémologique, mais ce sont le sens et le statut que nous donnons à cette méthodologie qui constituera la base du paradigme emprunté par le chercheur.

28Dans le cadre de l’étude des stéréotypes, certains auteurs se situent clairement dans une visée compréhensive : « les fonctions constructives du stéréotype ne peuvent être perçues qu’à partir du moment où l’on renonce à le considérer de façon statique dans ses contenus et ses formes figées. Ce qui doit retenir l’attention, c’est la façon dont un individu et un groupe se l’approprient et le font jouer dans une dynamique des relations à l’Autre et à Soi. » (Villain-Gandossi, 2001, p. 38). Pour d’autres, capter les stéréotypes nécessite d’écouter en action le discours de l’Autre imaginé (Olivera, 2004). Pourtant, même dans une recherche exploratoire, l’objectif n’est pas d’occulter les cadres théoriques existants dans la littérature mais de repérer les théories pertinentes, de s’y appuyer pour les confronter et investiguer la réalité (Brasseur, 2012).

29Si, intuitivement, certaines théories s’accordent davantage avec un positionnement plutôt qu’un autre, la théorie de l’idéal type de Weber (1904) semble combler le fossé entre l’interprétation de l’action sociale par l’acteur lui-même et l’appréciation de formes structurales (Hekman, 1983). L’idéal type pourrait représenter une clé d’entrée pour appréhender les stéréotypes en établissant leur dimension objective afin de mieux traiter leur dimension subjective. Cela fait écho aux travaux de Brasseur (2012) à propos des croyances sur la diversité, dans lesquels elle préconise de caractériser la diversité « indéniable » pour mieux saisir la diversité « subjective » dans la réalisation d’entretiens exploratoires. Ces deux approches ont pour point commun de tenter de partiellement objectiver les croyances en rendant saillant ce qu’elles ont de plus consensuel, tout en admettant leur caractère contingent. Néanmoins, il convient de préciser que contrairement au positivisme, « l’idéal type n’est pas un exposé du réel, mais il se propose de doter l’exposé de moyens d’expression univoques » (Weber, 1904, p. 141).

Conclusion

30Les positionnements épistémologiques positiviste et constructiviste sont pertinents pour rendre compte de l’existence des stéréotypes et permettre le développement des connaissances. Variant en fonction du statut accordé à la subjectivité du chercheur, les démarches de recherche développées avec un positionnement constructiviste apportent un éclairage sur les mécanismes qui sous-tendent les stéréotypes, quand celles s’appuyant sur une posture positiviste tentent d’en établir le contenu, de les classer et d’identifier leurs déterminants. Leurs différences d’approches semblent non seulement se compléter et permettre d’appréhender des aspects complémentaires du construit « stéréotype », mais elles représentent deux leviers méthodologiques pour accéder à la réalité objectivée qu’il recoupe tout en rendant intelligibles sa complexité et ses caractéristiques intrinsèquement subjectives.

Références

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Mots-clés éditeurs : constructivisme, épistémologie, positivisme, stéréotypes

Date de mise en ligne : 07/03/2019

https://doi.org/10.3917/rimhe.034.0051

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