Notes
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[1]
Cf le site du congrès https://www.aifref2021.org/
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[2]
Cf les rapports pour la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) signés par trois groupes de travail et consacrés au « Financement de la recherche », à l’« Attractivité des emplois et carrières scientifiques » et à la « Recherche partenariale et innovation ». Ils sont disponibles sur le site du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation : https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid145221/restitution-des-travaux-des-groupes-de-travail-pour-un-projet-de-loi-de-programmation-pluriannuelle-de-la-recherche.html
1La seconde livraison de 2020 de la Revue Internationale de l’Éducation Familiale intervient alors que se prolonge la crise socio-sanitaire qui marque un tournant dans les approches de nombreuses questions sociales, compte tenu des impacts de la pandémie et des épisodes de confinement et semi-confinement sur les plans personnel, familial, professionnel, institutionnel et sociétal. Si le processus de publication a été freiné par de multiples contraintes dans ce contexte difficile, seule la ténacité des chercheurs et chercheuses a permis de mener à bien ce numéro en respectant les impératifs des auteur-e-s tout en soutenant le processus pour aboutir un projet débuté fin 2019.
2Coordonné par Nicoletta Diasio (Université de Strasbourg, France) et Louis Mathiot (Université de Paris Nanterre, France) le dossier Éducation familiale et maladie. Circulation des savoirs, coordination et pratiques de soin regroupe six articles qui font appel aux cadres théoriques de la sociologie de la médecine et de la sociologie de la famille. En explorant la place que prennent les médecins dans l’éducation familiale, les approches familiales de la santé et de la maladie, le rapport à la prévention et aux préconisations des personnels de santé, ou encore l’enrôlement des parents dans les soins, les textes soulignent les approches développées pour soutenir le quotidien des familles dans l’organisation du travail de care domestique, l’apprentissage des savoirs profanes ou encore la transmission des histoires familiales de maladie. Le travail domestique de santé, qui est ici examiné au regard des relations individuelles, familiales et sociales, en intégrant la dimension intergénérationnelle, reste profondément marqué par la question du genre. Les études montrent en effet que les mères et les filles sont en première ligne dans les pratiques domestiques de soin.
3Le double discrédit qui a longtemps frappé le travail domestique de santé du fait de sa dimension féminine et profane, est amené à se dissiper grâce aux recherches comme celles présentées ici qui appellent à reconnaître son importance dans des processus de soin qui articulent savoirs experts et savoirs familiaux. Ce dossier amène ainsi à appréhender les apprentissages familiaux hors des cadres institués lorsque les connaissances circulent en vue d’une meilleure coordination des soins qui ouvre les voies de la coéducation thérapeutique.
4Pour ce numéro 48 de la Revue Internationale de l’Éducation Familiale trois textes sont proposés pour la rubrique varia.
5L’article d’Ingrid Callet-Venezia (Institut Catholique de Paris) intitulé Le déterminisme parental dans les pratiques déclarées des professionnels en crèche interroge les injonctions au soutien à la parentalité. En abordant les niveaux macro-systémique, méso-systémique et micro-systémique, l’auteure tente de cerner la place du déterminisme parental dans les textes nationaux, dans les projets des établissements et surtout, au plus près des approches des professionnelles.
6Olivia Paul (Institut Supérieur du Professorat et de l’Éducation, Université de Bretagne Occidentale) examine avec Stéphanie Pinel-Jacquemin, Marie Lamarque, Sewanou Aïgba et Chantal Zaouche Gaudron, la parentification et ses effets. Leur article Parentification des enfants exposés à la violence conjugale, développement socio-affectif et symptômes de stress post-traumatique s’appuie sur une étude réalisée auprès d’enfants et de mères exposées aux violences des conjoints. Grâce à l’apport de nouvelles connaissances sur les formes de parentification de l’enfant placé dans des contextes de violences conjugales, le texte permet d’envisager la prise en charge des effets traumatiques dus à ces situations encore faiblement prises en compte.
7Le texte proposé par Natalia Pino (Université de Paris) La vulnérabilité des élèves chiliens et de leurs familles : une analyse des instruments de l’action publique par le prisme de l’indice de vulnérabilité éducative (IVE), examine le déploiement des discours sur la vulnérabilité sociale au Chili depuis les années 2000, et étudie le transfert de cette notion vers les politiques scolaires. L’auteure montre que l’individualisation du ciblage de la politique prioritaire, désormais appliquée comme principe d’action, permet aux familles touchées par les situations de vulnérabilités de multiplier les chances d’accès à l’école pour leurs enfants.
8Enfin, deux notes de lecture sont proposées aux lecteurs et lectrices de ce numéro 48.
9Paola Dusi (Université de Vérone, Italie) présente l’ouvrage de Jean-Louis Auduc, Eddy Maréchal, Valérie Duffez et Valérie Marty Les relations École-familles. Mettre en œuvre et faciliter les bonnes pratiques. Les instruments, les protocoles et les exemples de mises en situation sont au cœur de ce texte qui expose des pratiques concrètes en analysant - sur les plans normatif et pédagogique - le sens de la relation école-familles et les raisons qui imposent d’engager des ressources personnelles et professionnelles pour la soutenir.
10L’ouvrage dirigé par Séverine Euillet Parcours en accueil familial. Sens et pratiques est présenté par Lucie Dupuis (Université Paris Nanterre, France). Des éléments théoriques pour penser l’accueil des enfants ainsi que des supports concrets, font de ce livre un outil important pour les acteurs et actrices de la protection de l’enfance, d’autant que la parole est donnée aux enfants dont la place est pleinement reconnue.
11La rubrique dédiée à l’actualité des colloques qui clôt ce numéro 48, montre les évolutions des modes de travail qui touchent de près la recherche, dont le développement d’événements scientifiques organisés à distance. Réunir la communauté des chercheur-e-s reste néanmoins une visée importante pour faciliter les échanges scientifiques, en particulier pour les jeunes chercheur-e-s et pour les professionnel-le-s. C’est pourquoi le comité scientifique a prévu de déplacer en 2022 la XIXe édition du Congrès international de l’Association Internationale pour la Formation et la Recherche en Éducation Familiale (AIFREF), prévu à Venise-Mestre [1].
12Ce numéro intègre la liste des experts et expertes dont la réactivité, malgré les surcharges de travail en cette période chaotique, a permis le déroulé du processus de publication. Dans cette chaîne de production complexe, l’activité du comité de rédaction de la RIEF doit être rappelée. Celui-ci s’adapte au plus près des besoins des auteur-e-s et des responsables de dossier, en prenant soin d’éviter d’accentuer les pressions déjà nombreuses alors que les urgences dues à la pandémie sont venues souligner la précarité du travail à de nombreux échelons dans l’enseignement supérieur et la recherche [2].
Notes
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[1]
Cf le site du congrès https://www.aifref2021.org/
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[2]
Cf les rapports pour la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) signés par trois groupes de travail et consacrés au « Financement de la recherche », à l’« Attractivité des emplois et carrières scientifiques » et à la « Recherche partenariale et innovation ». Ils sont disponibles sur le site du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation : https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid145221/restitution-des-travaux-des-groupes-de-travail-pour-un-projet-de-loi-de-programmation-pluriannuelle-de-la-recherche.html