Couverture de RHU_049

Article de revue

Des musiciens anglais à Avignon au XVIIIe siècle

Les mécanismes d’une intégration sociale urbaine

Pages 137 à 158

Notes

  • [*]
    Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, UMR 8562 Centre Norbert Élias, équipe HEMOC.
  • [1]
    Bibliothèque municipale d’Avignon [désormais BMA], ms. 932, statuts et règlements de la confrérie Sainte-Cécile d’Avignon, 17 novembre 1766, cité par Roberte Machard, « Musiciens avignonnais au XVIIIe siècle », Mémoires de l’Académie de Vaucluse, t. VI (années 1973-1974), 1975, p. 63-73.
  • [2]
    Archives départementales de Vaucluse [désormais ADV], 1 G 341 , approbation des statuts de la confrérie des musiciens par l’archevêque d’Avignon, 14 novembre 1778, fol. 35.
  • [3]
    Roberte Machard, « Musiciens avignonnais au XVIIIe siècle », op. cit., p. 71 .
  • [4]
    Ibidem, p. 71-72.
  • [5]
    Laure Gauthier et Mélanie Traversier (sous la direction de), Mélodies urbaines. La musique dans les villes d’Europe (XVIe-XIXe siècles), Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2008.
  • [6]
    Par exemple Rennes (Marie-Claire Mussat, Musique et société à Rennes aux XVIIIe et XIXe siècles, Genève, Minkoff, 1988), Arles (Marc Signorile, Musique et société : le modèle d’Arles à l’époque de l’absolutisme [1600-1789], Genève, Minkoff, 1993) ou Le Mans (Sylvie Granger, Musiciens dans la ville, 1600-1850, Paris, Belin, 2002).
  • [7]
    David Hennebelle, De Lully à Mozart. Aristocratie, musique et musiciens à Paris (XVIIe-XVIIIe siècles), Seyssel, Champ Vallon, 2009 ; Nicolas Morales, L’artiste de cour dans l’Espagne du XVIIIe siècle. Étude de la communauté des musiciens au service de Philippe V (1700-1746), Madrid, Casa de Velázquez, 2007.
  • [8]
    Reinhard Strohm (ed.), The Eighteenth-Century Diaspora of Italian Music and Musicians, Turnhout, Brepols, 2001 ; Christian Meyer (sous la direction de), Le musicien et ses voyages. Pratiques, réseaux et représentations, Berlin, Berliner Wissenschafts-Verlag, 2003 ; Anne-Madeleine Goulet et Gesa zur Nieden (hg.), Europäische Musiker in Venedig, Rom und Neapel (1650- 1750), Analecta Musicologica, 2015, vol. 52 ; Mélanie Traversier (sous la direction de), Musiques nomades : objets, réseaux, itinéraires (Europe, XVIIe-XIXe siècles), Diasporas, no 26, 2015 ; Xavier Bisaro, Gisèle Clément et Fañch Thoraval (sous la direction de), La circulation de la musique et des musiciens d’église. France, XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2017.
  • [9]
    Élodie Oriol, « Les musiciens étrangers à Rome au XVIIIe siècle à partir des Stati delle Anime. Insertion urbaine et professionnelle », Histoire urbaine, no 33, avril 2012, p. 133-156.
  • [10]
    Sylvie Granger, Musiciens dans la ville..., op. cit., p. 14.
  • [11]
    Élodie Oriol, « Les musiciens étrangers à Rome... », op. cit., p. 138.
  • [12]
    Jacques Bottin et Donatella Calabi (sous la direction de), Les étrangers dans la ville. Minorités et espace urbain du bas Moyen Âge à l’époque moderne, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1999 ; Daniel Roche (sous la direction de), La ville promise. Mobilité et accueil à Paris (fin XVIe-début XIXe siècle), Paris, Fayard, 2000 ; Marie-Claude Blanc-Chaléard, Caroline Douki, Nicole Dyonet et Vincent Milliot (édité par), Police et migrants. France, 1667- 1939, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2001 ; Daniel Roche, Humeurs vagabondes. De la circulation des hommes et de l’utilité des voyages, Paris, Fayard, 2003, en particulier le chapitre VII ; Vincent Denis, Une histoire de l’identité. France, 1715-1815, Seyssel, Champ Vallon, 2008, en particulier le chapitre 9.
    Sur la condition d’extranéité sous l’Ancien Régime, voir Simona Cerruti, Étrangers. Étude d’une condition d’incertitude dans une société d’Ancien Régime, Paris, Bayard, 2012.
  • [13]
    ADV, archives notariales d’Avignon, 3 E 6/204, 238, 243, 246, 248, 251-252, 259, 602 et 619, étude Charasse, 1730-an IX ; 3 E 7/93 et 308, étude Lapeyre, 1745-1788 ; 3 E 10/1291 , étude Pradon, 1774.
  • [14]
    BMA, mss. 1713 et 1716, comptabilité des affaires militaires des troupes du pape à Avignon, 1744-1790 ; ms. 2242, pièces justificatives des comptes du trésorier des troupes du pape à Avignon, 1713-1790 ; ms. 3206, enrôlement des chevau-légers, 1745-1785 ; ms. 3210, paiement de la maréchaussée, 1750-1790. Également aux ADV, dépôt des Archives communales d’Avignon, EE 36, maréchaussée d’Avignon et du Comtat, soldes, revues, casernement à la vice-gérence, 1750-1789.
  • [15]
    Archives municipales d’Avignon (désormais AMA), GG 12, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Agricol, 16 octobre 1679.
  • [16]
    Ibidem ; ADV, 3 E 6/192, fol. 81 , promesse de Guillaume et de Joseph Hill en faveur d’Antoine Prat, 1er avril 1734.
  • [17]
    AMA, GG 12, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Agricol, 16 octobre 1679.
  • [18]
    ADV, 3 E 6/238, fol. 358, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730.
  • [19]
    AMA, GG 23, registre des mariages de la paroisse Saint-Agricol, mariage entre Guillaume Hill et Catherine Gaffette, 16 juin 1682.
  • [20]
    AMA, GG 118, registre des mariages de la paroisse Saint-Étienne, mariage entre Guillaume Hill et Élisabeth de Saint-Jean, 12 octobre 1704.
  • [21]
    ADV, 3 E 6/251 , fol. 103v, testament de Joseph Hill fils aîné, 6 février 1777.
  • [22]
    AMA, GG 2, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Agricol, 15 juillet 1714 ; GG 108, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Étienne, 26 août 1708 et 4 septembre 1712.
  • [23]
    AMA, GG 174, registre des décès de la paroisse Saint-Pierre, 3 février 1742.
  • [24]
    ADV, 3 E 5/1750, fol. 65, société de musique, 7 avril 1729.
  • [25]
    ADV, 3 E 6/198, fol. 54, société des Symphonistes, 26 février 1740.
  • [26]
    ADV, 3 E 6/192, fol. 81 , promesse de Guillaume et de Joseph Hill en faveur d’Antoine Prat, 1er avril 1734.
  • [27]
    ADV, 3 E 7/308, fol. 541 , contrat de mariage entre Joseph Hill et Marguerite Bonnefoy, 25 octobre 1788.
  • [28]
    AMA, GG 14, registre des baptêmes de Saint-Agricol, 18 juin 1734.
  • [29]
    ADV, 3 E 6/242, fol. 361v, accord et convention entre Jacob Sanders et Joseph Hill fils, 6 novembre 1766.
  • [30]
    ADV, 3 E 6/248, fol. 255, testament de Joseph Hill, 16 juin 1774 ; 3 E 6/238, fol. 358, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730.
  • [31]
    ADV, 3 E 10 /1291 , fol. 604, testament de Louis Hill, 24 février 1774.
  • [32]
    ADV, 3 E 6/248, fol. 255, testament de Joseph Hill, 16 juin 1774.
  • [33]
    ADV, 3 E 7/308, fol. 541 , contrat de mariage entre Joseph Hill et Marguerite Bonnefoy, 25 octobre 1788 ; 3 E 6/589, no 34, remise d’argent de Marguerite Bonnefoy à son fils Jean Joseph Hill, 22 vendémiaire an IV.
  • [34]
    ADV, dépôt des Archives communales d’Avignon, EE 36, maréchaussée d’Avignon et du Comtat, revue des troupes de juin 1775 ; BMA, ms. 2243, instructions sur la charge de trésorier des troupes du pape à Avignon, 1785, p. 15 ; ms. 3206, enrôlement des chevau-légers, 11 avril 1768, fol. 81 .
  • [35]
    ADV, 3 E 6/252, fol. 78v, testament de Joseph Hill fils cadet, 26 janvier 1778 ; BMA, ms. 2243, instructions sur la charge de trésorier des troupes du pape à Avignon, 1785, p. 15.
  • [36]
    ADV, 3 E 6/242, fol. 361v, convention entre Jacop Sanders et Joseph Hill, 6 novembre 1766.
  • [37]
    Jacques-Louis Ménétra, Journal de ma vie, édité par Daniel Roche, Paris, Albin Michel, 1998.
  • [38]
    Sylvie Granger, « Dans les villes de l’Ouest : des musiciens venus d’ailleurs... (XVIIe-XVIIIe siècle) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 112, no 3, 2005, p. 118, note 40.
  • [39]
    ADV, 3 E 6/248, fol. 255, testament de Joseph Hill, 16 juin 1774.
  • [40]
    Roberte Machard, « Musiciens avignonnais au XVIIIe siècle », op. cit., p. 74.
  • [41]
    AMA, 1 E 154, état civil, registre des mariages, mariage entre Louis Didier Hill dit Guillaume et Marie Anne Antoinette Duplan, 7 germinal an V ; 1 E 312, état civil, registre des décès, no 68, 24 janvier 1806.
  • [42]
    AMA, 1 E 335, état civil, registre des décès, no 1136, 9 novembre 1829.
  • [43]
    ADV, 3 E 10/1308, fol. 755, société d’harmonie, 3 octobre 1778 ; 3 E 12/1683, fol. 329, société de musique, 14 mai 1786 ; 3 E 6/261 , fol. 617, société de musique, 28 avril 1787.
  • [44]
    AMA, 3 H 1 , états nominatifs des officiers, sous-officiers et soldats de la garde du vice-légat, an IX.
  • [45]
    ADV, 3 E 6/261 , fol. 617, société de musique, 28 avril 1787 ; BMA, ms. 1716, comptabilité des affaires militaires des troupes du pape à Avignon, 20 août 1787.
  • [46]
    Pierre Buan, Les fêtes à Avignon au XVIIIe siècle. Étude sur l’influence des pouvoirs politiques et religieux sur les pratiques festives de la ville d’Avignon, mémoire de master sous la direction de Stéphane Durand, université d’Avignon, 2015, p. 50.
  • [47]
    AMA, 3 H 1 , états nominatifs des officiers, sous-officiers et soldats de la garde du vice-légat, an IX.
  • [48]
    ADV, 3 E 6/259, contrat de mariage entre Jean Pierre Hill et Anne Thérèse Autard, 12 novembre 1785.
  • [49]
    Archives municipales de Marseille, 1 E 116, état civil de la municipalité du Midi, mariage entre Jean Joseph Agricol Hill et Marie Anne Antoinette Jourdan, 19 pluviôse an VI.
  • [50]
    René Moulinas, Les massacres de la Glacière. Enquête sur un crime impuni, Avignon 16- 17 octobre 1791 , Aix-en-Provence, Édisud, 2003.
  • [51]
    ADV, 3 E 6/589, no 34, remise d’argent de Marguerite Bonnefoy à son fils Jean Joseph Hill, 22 vendémiaire an IV ; 3 E 6/602, no 403, achat de terre par Agricol Hill, 10 floréal an XI ; 3 E 6/602, no 422, testament d’Agricol Hill, 20 floréal an IX.
  • [52]
    ADV, 3 E 6/602, no 403, achat de terre par Agricol Hill, 10 floréal an XI.
  • [53]
    ADV, 3 E 6/602, no 422, testament d’Agricol Hill, 20 floréal an IX.
  • [54]
    AMA, 1 E 335, état civil, registre des décès, no 1136, 9 novembre 1829.
  • [55]
    ADV, 1 L 236, dénombrement de population et listes nominatives du district d’Avignon, isle 85, no 5, an IV.
  • [56]
    ADV, 3 E 6/619, no 38, contrat de mariage entre Pierre Roch Gamounet et Marguerite Hill, 30 janvier 1812.
  • [57]
    Jacques Rodriguez, « L’armée et la maréchaussée des États pontificaux d’Avignon et du Comtat Venaissin au XVIIIe siècle », Annuaire de la société des amis du palais des papes, 1978- 1979, Avignon, Aubanel, 1980, p. 53-57.
  • [58]
    « Chevau-léger », dans Antoine Furetiere, Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots français tant vieux que modernes et les termes de toutes les sciences et des arts, La Haye et Rotterdam, chez Arnout et Reinier Leers, t. 1 , 1690, rééd. 1970.
  • [59]
    Jacques Rodriguez, « L’armée et la maréchaussée... », op. cit., p. 64.
  • [60]
    Archives secrètes du Vatican, fonds de la Sacrée Congrégation d’Avignon, pièce no 200, ordonnance du vice-légat pour la compagnie des chevau-légers d’Avignon, 4 juillet 1787.
  • [61]
    ADV, 3 E 6/192, fol. 81 , promesse de Guillaume et de Joseph Hill en faveur d’Antoine Prat, 1er avril 1734.
  • [62]
    ADV, 3 E 6/238, fol. 358, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730.
  • [63]
    BMA, ms. 3206, enrôlement des chevau-légers, 11 avril 1768, fol. 81 .
  • [64]
    Jacques Rodriguez, « L’armée et la maréchaussée... », op. cit., p. 66.
  • [65]
    Sur 21 coadjuteurs le 12 juin 1788, 14 font partie de la famille du titulaire, soit 67 % du total (BMA, ms. 2242, pièces justificatives des comptes du trésorier des troupes du pape à Avignon, 12 juin 1788).
  • [66]
    BMA, ms. 3206, enrôlement des chevau-légers, 29 janvier 1778, fol. 103.
  • [67]
    Ibidem, 29 mars 1778, fol. 110.
  • [68]
    Ibidem, 28 février 1784, fol. 124 et 125.
  • [69]
    BMA, ms. 2243, instructions sur la charge de trésorier des troupes du pape à Avignon, 1785, p. 15.
  • [70]
    BMA, ms. 3206, enrôlement des chevau-légers, 29 mars 1778, fol. 106.
  • [71]
    Ibidem, 28 février 1784, fol. 124.
  • [72]
    BMA, ms. 1716, comptabilité des affaires militaires des troupes du pape à Avignon, 20 août 1787.
  • [73]
    Ibidem.
  • [74]
    ADV, 3 E 12/1683, fol. 329, société de musique, 14 mai 1786 ; 3 E 6/261 , fol. 617, société de musique, 28 avril 1787.
  • [75]
    ADV, 3 E 6/204, fol. 315, arrentement d’une grange par Louis Hill, 12 septembre 1746 ; 3 E 6/252, fol. 78v, testament de Joseph Hill fils cadet, 26 et 27 janvier 1778.
  • [76]
    AMA, GG 171 , registre des mariages de la paroisse Saint-Pierre, mariage entre Jean Joseph Hill et Anne Marie Cristol, 23 février 1779.
  • [77]
    BMA, ms. 3210, paiement de la maréchaussée, revue du 30 avril 1769, fol. 176 ; ADV, 3 E 10 /1291 , fol. 604, testament de Louis Hill, 24 février 1774.
  • [78]
    Jacques Rodriguez, « L’armée et la maréchaussée... », op. cit., p. 114.
  • [79]
    BMA, ms. 3210, paiement de la maréchaussée, 1750, fol. 23.
  • [80]
    ADV, dépôt des Archives communales d’Avignon, EE 36, revue de la maréchaussée d’Avignon et du Comtat Venaissin, juin 1775.
  • [81]
    Ibidem, juin 1763, juin 1764 et juin 1775.
  • [82]
    BMA, ms. 3206, enrôlement des chevau-légers, 29 janvier et 29 mars 1778, fol. 103 et 110.
  • [83]
    BMA, ms. 1713, comptabilité des affaires militaires des troupes du pape à Avignon, 5 septembre 1782.
  • [84]
    AMA, 1 E 351 , état civil, registre des décès, no 853, 18 octobre 1845.
  • [85]
    ADV, 3 E 6/238, fol. 358, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730 ; 3 E 6/259, contrat de mariage entre Jean Pierre Hill et Anne Thérèse Autard, 12 novembre 1785.
  • [86]
    ADV, 3 E 6/248, fol. 255, testament de Joseph Hill, 16 juin 1774.
  • [87]
    ADV, 3 E 6/251 , fol. 103v, testament de Joseph Hill fils aîné, 6 février 1777.
  • [88]
    ADV, 3 E 6/259, contrat de mariage entre Jean Pierre Hill et Anne Thérèse Autard, 12 novembre 1785.
  • [89]
    ADV, 3 E 6/243, fol. 31 , contrat de mariage entre Joseph Xavier Desvaux et Élisabeth Hill, 4 avril 1768.
  • [90]
    René Moulinas, L’imprimerie, la librairie et la presse à Avignon au XVIIIe siècle, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1974, p. 55-57.
  • [91]
    ADV, 3 E 6/192, fol. 81 , promesse de Guillaume et de Joseph Hill en faveur d’Antoine Prat, 1er avril 1734.
  • [92]
    ADV, 3 E 6/238, fol. 358, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730 ; 3 E 7/308, fol. 541 , contrat de mariage entre Joseph Hill et Marguerite Bonnefoy, 25 octobre 1788.
  • [93]
    Sur la soierie rhodanienne au XVIIIe siècle, voir Line Teisseyre-Sallmann, L’industrie de la soie en Bas-Languedoc (XVIIe-XVIIIe siècles), Paris, École des Chartes, 1995.
  • [94]
    ADV, 3 E 6/238, fol. 360, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730.
  • [95]
    ADV, 3 E 10/1291 , fol. 604, testament de Louis Hill, 24 février 1774.
  • [96]
    ADV, 3 E 10 858, fol. 333v, convention entre Hill frères et sœur, 1er septembre 1775.
  • [97]
    ADV, 3 E 6/206, fol. 418, arrentement d’une vigne par Joseph Hill, 23 novembre 1748.
  • [98]
    ADV, 3 E 10/858 fol. 333v, convention entre Hill frères et sœur, 1er septembre 1775 ; 3 E 6/204, fol. 315, arrentement d’une grange par Louis Hill, 12 septembre 1746 ; 3 E 10 /1290 fol. 461v, arrentement de grange par Louis Hill, 14 juillet 1771 .
  • [99]
    ADV, 3 E 6/602, no 402, quittance de vente de maison pour Agricol Hill, 10 floréal an XI ; 3 E 6/206, fol. 235, arrentement d’une partie de maison par Louis Hill, 16 juillet 1748.
  • [100]
    AMA, GG 118, registre des mariages de la paroisse Saint-Étienne, mariage entre Noël Meynier et Louise Hill, 22 juillet 1702.
  • [101]
    ADV, 3 E 6/238, fol. 358, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730 ; 3 E 7/93, fol. 125, contrat de mariage entre Michel Meynier et Jeanne Picarel, 30 octobre 1745.
  • [102]
    ADV, 3 E 6/259, contrat de mariage entre Jean Pierre Hill et Anne Thérèse Autard, 12 novembre 1785.
  • [103]
    AMA, GG 143, registre des mariages de la paroisse Notre-Dame la Principale, mariage entre Joseph Hill et Marguerite Bonnefoy, 23 mars 1747 ; GG 110, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Étienne, 4 août 1739.
  • [104]
    ADV, 3 E 5/1750, fol. 65, société de musique, 7 avril 1729.
  • [105]
    AMA, GG 15, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Agricol, 17 octobre 1735, p. 38 ; GG 110, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Étienne, 15 février 1740.

1 Le 17 novembre 1766, les musiciens de la ville d’Avignon se réunissent dans l’église Saint-Agricol afin de procéder à l’élection des officiers de la confrérie de Sainte-Cécile [1] . Cette dernière rassemble tous les chanteurs, les instrumentistes et les maîtres de musique de la cité pontificale depuis le XVIe siècle [2]. Sept officiers sont élus pour remplir les fonctions de la confrérie. Parmi eux se trouve un musicien au nom atypique dans une région méridionale : « monsieur d’Hill, fils aîné de monsieur d’Hill cadet, second bayle » [3]. Ce dernier ne figure pas seul dans la liste des confrères de Sainte-Cécile ; au total, six membres de la famille Hill appartiennent à la confrérie [4]. La nomination de l’un des leurs comme bayle de la confrérie traduit une position importante dans la vie musicale avignonnaise, de même que l’utilisation de la particule qui trahit des ambitions de noblesse. Ces Hill marquent une distance sociale vis-à-vis de leurs pairs musiciens et semblent revendiquer une situation privilégiée en leur sein. Cette prépondérance s’avère d’autant plus intéressante que le lignage n’est pas originaire d’Avignon mais, comme son patronyme l’indique, d’Angleterre.

2 Les Hill présentent l’exemple d’un processus d’acquisition de la citadinité par une famille en migration. Cette dernière offre le cas d’une intégration sociale urbaine par la musique particulièrement réussie, sur plusieurs générations. Essentiellement convoqué dans des lieux de musique inscrits dans l’espace urbain [5], le musicien fait en effet de la ville son terrain de travail privilégié, dans lequel il n’a pas de mal à se fondre. Par musicien, nous entendons toute personne consacrant tout ou partie de ses activités professionnelles à l’exercice de la musique tant vocale qu’instrumentale. Nous définissons ainsi un musicien du point de vue de son métier, et nous considérons comme tel tout individu qui tire un revenu de son art même si la musique ne constitue pas son unique gagne-pain.

3 L’historiographie française connaît un renouvellement de l’histoire sociale des musiciens depuis la fin des années 1980, avec une floraison d’études centrées sur les professionnels de la musique dans une seule ville [6]. De même, des travaux comme ceux de David Hennebelle et de Nicolas Morales ont permis d’affiner notre connaissance des musiciens de cour ou liés à des aristocrates [7]. Enfin, les spécificités des mobilités de musiciens connaissent un intérêt nouveau de la part des historiens [8]. Élodie Oriol s’intéresse ainsi à la présence des musiciens étrangers à Rome au XVIIIe siècle par le biais d’une source spécifique, les Stati delle Anime[9].

4 Malgré tout, la prépondérance jusqu’à récemment des études monographiques fait que nous connaissons encore mal les déplacements des professionnels de la musique ordinaires. La difficulté d’un tel sujet repose à la fois sur une certaine rareté des sources et sur la dispersion des fonds. Nous avons cependant eu la chance de pouvoir retrouver des traces significatives d’une famille musicienne voyageant aux XVIIe et XVIIIe siècles de l’Angleterre jusqu’à Marseille en passant par Avignon.

5 Avignon compte environ 400 musiciens recensés pour l’ensemble du XVIIIe siècle, ce qui la place musicalement au niveau d’une ville moyenne française comme Le Mans, Rennes ou Nantes [10]. La cité possède de nombreuses structures produisant de la musique en son sein : cathédrale, églises, théâtre, Concert, municipalité, armée. Ces structures rendent Avignon particulièrement attractive pour les musiciens par la multiplicité des employeurs potentiels qu’elles représentent. De fait, les musiciens étrangers, c’est-à-dire provenant d’un autre pays que la France et les territoires pontificaux enclavés à l’intérieur – rappelons qu’Avignon appartient encore au pape –, constituent 9 % des musiciens exerçant dans la cité. Il s’agit d’un pourcentage élevé : à titre de comparaison, Élodie Oriol enregistre 7 % d’étrangers dans la population musicienne de Rome, ville internationale d’art à l’attractivité incontestable, au milieu du XVIIIe siècle [11] . Les Hill font partie de cette frange de musiciens aux origines étrangères. Les institutions d’accueil et la surveillance des étrangers en France sont désormais relativement bien connues [12]. En revanche, peu d’études s’intéressent aux processus individuels d’intégration urbaine à l’époque moderne, la plupart s’attachant à des caractéristiques de groupes. Notre recherche vise à mieux comprendre les mécanismes d’intégration urbaine des étrangers à l’échelle d’une famille sur plusieurs générations successives à travers l’exemple des Hill.

6 Nous nous proposons donc d’étudier l’histoire de la migration, de l’insertion et de l’élévation sociale des Hill durant leur séjour à Avignon au XVIIIe siècle en nous intéressant à leurs stratégies d’implantation dans la ville. Pour cela, nous examinerons dans un premier temps la trajectoire des différentes générations qui se sont succédé, avant de nous focaliser sur le rapport particulier qu’entretient la famille avec l’armée, cette dernière servant de ciment à son enracinement. Enfin, nous analyserons les aspects plus classiques du mécanisme complexe de leur intégration dans la vie sociale et économique de la cité pontificale.

7 Les sources utilisées pour cette étude sont de trois types. Nous avons tout d’abord consulté les registres paroissiaux ainsi que l’état civil d’Avignon en procédant par sondages entre 1679 et 1845. Ensuite, les Hill ayant pris comme habitude de passer les actes de leur vie quotidienne chez la même famille de notaires au fil des générations, le dépouillement des minutes de l’étude a permis de restituer de manière relativement riche et efficace les pérégrinations des membres de la famille [13]. Nous avons enfin étudié les papiers concernant les troupes pontificales stationnées à Avignon et dans le Comtat Venaissin, la plupart conservés à la bibliothèque municipale d’Avignon, plus quelques cotes déposées aux archives départementales de Vaucluse [14].

De l’Angleterre à Marseille : une famille traversant le siècle

8 Le séjour avignonnais de la famille Hill s’étend de la fin du XVIIe siècle jusqu’à la Révolution française, voire jusqu’à la première moitié du XIXe siècle pour certains de ses membres. Quatre générations couvrent l’ensemble du XVIIIe siècle.

Le fondateur de la dynastie : Guillaume Hill (1661-1742)

9 Tout commence avec Guillaume Hill, « anglais de nation » [15], au XVIIe siècle. Il arrive à Avignon jeune, vers 18 ans, avec ses parents Guillaume père et Anne Hill [16]. Le jeune homme apparaît pour la première fois lors de la cérémonie de son baptême, le 16 octobre 1679 dans l’église Saint-Agricol [17]. Étonnamment tardive, elle semble compenser l’absence de preuve d’un baptême préalable.

10 Guillaume Hill fils se lance dans le textile en tant que marchand ouvrier en bas. Il exerce toujours ce métier en 1730 [18]. Le 16 juin 1682, il épouse Catherine Gaffette, une Avignonnaise de souche, entérinant ainsi son implantation dans la cité pontificale [19]. Catherine Gaffette semble mourir rapidement, et Guillaume, veuf avant 1704, épouse en secondes noces Élisabeth de Saint-Jean le 12 octobre de la même année [20]. Les Saint-Jean appartiennent au même milieu social des petits artisans du textile que Guillaume Hill, et l’un de leurs descendants est maître taffetassier en 1777 [21] . Trois garçons voient le jour après ce mariage, dont un disparaît avant d’atteindre l’âge adulte. Les deux autres, Louis et Joseph, naissent respectivement en 1708 et 1712 [22].

11 Guillaume Hill décède le 3 février 1742 dans la paroisse Saint-Pierre, âgé d’environ 80 ans. Sa femme Élisabeth de Saint-Jean vit toujours à cette date [23]. La majorité des descendants portera désormais le surnom de Guillaume, en l’honneur de leur aïeul. Rien n’indique que le vieil Anglais ouvrier en bas ait un jour pratiqué la musique. Celle-ci n’apparaît de manière certaine qu’à la génération suivante.

Les pionniers : Louis et Joseph Hill

12 Les enfants issus du second lit de Guillaume constituent le point de départ du penchant musical de la famille Hill à partir de la fin des années 1720. Louis (1708-1774) intègre une association de musiciens le 7 avril 1729 en tant que violoniste et hautboïste. Il a alors 20 ans [24]. Son frère cadet, Joseph (1712-entre 1788 et 1795), le rejoint dans une autre société de musique le 26 février 1740. Ils jouent un rôle prépondérant dans cette association : ils sont chefs de la bande avec deux autres confrères, et Joseph remplit en plus le rôle primordial de trésorier [25]. Leur influence semble déjà importante dans le monde de la musique avignonnaise.

13 Cette influence s’explique en partie par les postes particuliers qu’ils exercent au sein de la cité pontificale, ceux de trompettes des chevau-légers du vice-légat. Revenons quelques années en arrière. En 1733, le trompette Antoine Prat est frappé de folie furieuse. Sa pathologie l’empêche de remplir son office, et Joseph Hill se voit chargé de le remplacer à titre provisoire. L’état de Prat ne s’améliore toutefois pas, et un an plus tard, le 16 mars 1734, l’un des médecins de l’université qui le visite à l’hôpital des insensés le déclare inguérissable de son « délire maniaque accompagné de fureur » [26]. En conséquence, le colonel des chevau-légers présente le jeune Joseph Hill au vice-légat Philippe Bondelmonti, lequel le confirme et lui accorde définitivement la place de trompette dans la compagnie. Ainsi commence la longue carrière de Joseph Hill dans les chevau-légers, qui dure au moins jusqu’en 1788 [27].

14 Quant à l’aîné, il semble qu’il soit entré trompette dans les troupes pontificales avant son frère : lors du baptême de l’un des fils de Louis, le 18 juin 1734, les deux hommes sont en effet qualifiés de « buccinator dono dedit nostrum pape » [28]. Le même registre les désigne également sous le vocable de « omnium instrumentorum musicorum pulsatoris ». En effet, Joseph Hill est aussi professeur de violon, dénotant sa polyvalence musicale [29].

15 En parallèle de leurs activités musicales, les frères Hill n’abandonnent pas la spécialisation paternelle dans le textile. Joseph possède toujours chez lui un métier de taffetassier, tandis que Louis est qualifié d’ouvrier en bas de soie lors de son mariage en 1730 [30]. La musique, moyen d’intégration et d’ascension sociale, ne se substitue pas encore entièrement au premier métier de la dynastie, lequel est toujours considéré comme une sécurité professionnelle pour subsister.

16 Sentant sa fin approcher, Louis Hill fait rédiger son testament le 24 février 1774. Il s’éteint le 19 mars de la même année [31] . Joseph, préoccupé de sa propre disparition après le décès de son frère aîné, dicte ses dernières volontés le 16 juin 1774 [32]. La mort ne devait cependant le cueillir que beaucoup plus tard, entre 1788 et 1795 [33]. Louis et Joseph ont ainsi ouvert aux Hill la voie de la musique.

La troisième génération au cœur de la musique

17 Parmi les quatre enfants de Louis Hill, deux embrassent une carrière musicale. Il s’agit des deux demi-frères Joseph Simon (1736-1778) et Joseph cadet (1750-1778), qui s’engagent tous deux comme trompettes dans les troupes pontificales, à l’exemple de leur père, et y restent jusqu’à leurs morts [34]. La branche aînée (figure 1) ne dure guère longtemps, et les fils de Louis Hill décèdent peu après leur géniteur [35].

18 Du côté de la branche cadette (figure 2), le goût pour la musique s’affirme encore plus nettement : sur les six fils de Joseph Hill, cinq sont musiciens. Le premier, Joseph Jean Baptiste, né en 1742, exerce le métier de professeur de violon, comme son père. Le 6 novembre 1766, il part sur les routes en compagnie de l’équilibriste itinérant Jacop Sanders [36]. Joseph Jean Baptiste suit Sanders pendant un an dans ce qui semble être un voyage de formation professionnelle et une véritable aubaine pour découvrir des horizons nouveaux, voire tisser des relations à l’échelle internationale. Ce départ est à mettre en parallèle avec le compagnonnage des artisans, qui sillonnent également le royaume dans un rite initiatique et dont le vitrier Jacques-Louis Ménétra constitue l’un des exemples les plus connus [37]. Le choix de l’équilibriste de prendre le violoniste avec lui s’explique peut-être en partie par des origines géographiques communes : Jacop Sanders est en effet anglais, tout comme les Hill [38] ! L’équilibriste a donc pu deviser avec Joseph père de leur pays d’origine – que ce dernier n’a probablement jamais vu, étant né dans la cité pontificale – et les compatriotes d’ainsi sympathiser. La durée totale du voyage de Joseph Jean Baptiste reste inconnu, mais il semble être de retour à Avignon en 1774, date à laquelle son géniteur le mentionne dans son testament [39]. Il s’agit néanmoins, à ce jour, de la dernière mention le concernant. Peut-être est-il reparti se marier et s’installer dans une des villes qu’il a traversées avec l’équilibriste ? Ainsi, les Hill conservent la migration comme opportunité de ressource sociale. Le départ de Joseph Jean Baptiste représente cette double facette stratégique de la famille, qui s’ancre à la fois collectivement de plus en plus à Avignon tout en se ménageant d’éventuelles portes de sortie. Nous verrons plus loin que l’opportunité de migration l’emportera finalement.

Figure 1

Généalogie des Hill, premières générations et branche aînée.

figure im1
En gras : musicien
Guillaume Hill
1661-1742 1704 Elisabeth de Saint-Jean
Emigré d’Angleterre, Décédée après 1742
marchand ouvrier en bas
Louis Hill Joseph Hill
1708-1774 1712-av.1795
Trompette des chevau-légers, Trompette des chevau-légers,
ouvrier en bas professeur de violon
Louis Hill
Marie Anne Cristinot
1730
1748 Catherine Brundel
1708-1774
1711-1745
Décédée en 1775
Trompette des chevau-légers,
Fille de garde suisse
ouvrier en bas
Joseph Simon Hill Joseph Hill cadet
Louise Anne Hill Joseph Hill aîné
1736-1778 1750-1778
1731-ap.1777 1734-1777
Trompette de Trompette des
Epouse de taffetassier Imprimeur
la maréchaussée chevau-légers
Catherine Hill Esprit Hyacinthe Hill Madeleine Hill
1759-1811 1761- ? 1763- ?
Epouse de maçon Ecrivain Faiseuse de robe

Généalogie des Hill, premières générations et branche aînée.

Figure 2

Généalogie des Hill, branche cadette.

figure im2
En gras : musicien
Joseph Hill
Thérèse Bernardy
1734
Marguerite Bonnefoy
1747
1712-av.1795
Décédée avant 1747
Décédée après 1797
Trompette des chevau-légers,
professeur de violon
Elisabeth Hill
Catherine Thérèse Hill
Marie Louise Hill
Joseph Jean Baptiste Hill
Pierre Hill
1748- ?
1752- ?
1758-1828
1742- ?
av.1774-ap.1797
Epouse de marchand
Epouse de marchand
Epouse de maître
Professeur de violon
relieur
batteur d’or
cordonnier
Louis Didier Hill
Agricol Hill
Jean Joseph Hill
Jean Pierre Hill
1751-1829
1755-1808
1757-ap.1801
1764-ap.1812
Musicien, maître de danse,
Trompette des chevau-légers,
Trompette des chevau-légers,
Trompette des
époux de fille de cordonnier
puis musicien, époux de fille
puis chevau-léger, musicien
chevau-légers, puis maître
de cavalier de la maréchaussée
taffetassier, ouvrier en soie,
époux de fille de négociant
Joseph Vincent Hill
Marguerite Hill
Jean Joseph Agricol Hill
1780-1845
1788-1849
1776-1850
Sergent à la succursale des
Ouvrière en soie,
Musicien, professeur de musique
militaires malades d’Avignon
épouse d’ouvrier en soie

Généalogie des Hill, branche cadette.

19 Le second fils de Joseph, Louis Didier Hill (1751-1829) apparaît pour la première fois dans nos documents dans la confrérie de Sainte-Cécile en 1766, à l’âge précoce de 15 ans [40]. Qualifié de musicien à son remariage en l’an V, il apparaît ensuite comme maître de danse [41] . Cela ne l’empêche cependant pas de terminer sa vie dans la misère. Il meurt à l’hospice des indigents le 9 novembre 1829 [42].

20 Si Joseph Jean Baptiste et Louis Didier semblent plutôt travailler en solitaire, ce n’est pas le cas de leurs trois autres frères. Agricol (1755- 1808), Jean Joseph (né en 1757) et Jean Pierre (né en 1764) apparaissent fréquemment ensemble dans des contrats d’association d’instrumentistes à vent qu’ils président, prolongeant les influences de leur père et de leur oncle dans les années 1730 [43]. Respectant la tradition familiale, ils deviennent tous trois trompettes dans les chevau-légers, respectivement en 1776, 1778 et 1784 [44]. Parmi eux, Agricol semble exercer l’autorité la plus élevée en tant qu’aîné, formant de nombreux élèves et collectant les soldes du corps de musique des chevau-légers pour le compte de ses collègues [45]. Le choix de son prénom typiquement local représente une marque d’enracinement avignonnais supplémentaire ; saint Agricol est en effet le patron de la cité pontificale depuis le XVIIe siècle [46]. Non contents de jouer dans les mêmes formations militaires ou civiles, les trois frères habitent également dans la même maison, rue Vieneuve, peut-être pour des raisons d’économie [47]. Leur entente semble en tout cas très forte.

21 Jean Pierre exerce en parallèle le métier de maître taffetassier, mais Louis Didier, Agricol et Jean Joseph semblent pratiquer la musique à plein temps [48]. La dynastie est parvenue à la troisième génération à s’extraire du travail manuel et à vivre entièrement de son art, entérinant l’ascension sociale engagée par Louis et Joseph Hill.

Le choc de la Révolution

22 Si les Hill occupent incontestablement une place de premier rang dans le paysage musical avignonnais du XVIIIe siècle, cet élan se brise au moment de la Révolution française. Avec la fuite du vice-légat à Carpentras en juin 1790, Agricol, Jean Joseph et Jean Pierre perdent leur emploi principal dans les chevau-légers. Leurs postes dans les troupes pontificales, source de prestige jusqu’à cette date mais représentant désormais les symboles du pape et de l’Ancien Régime, peuvent leur avoir attiré l’hostilité de leurs concitoyens pro-français. Cela explique peut-être le fait qu’une partie des Hill quitte Avignon. En effet, Jean Joseph, Agricol et son fils Joseph Jean Agricol, également musicien, émigrent à Marseille en 1791 [49]. L’ambiance de guerre civile antipapiste qui règne dans l’ancienne ville pontificale et culmine avec les violences des massacres de la Glacière [50] a probablement joué un rôle déterminant dans ce départ, plus qu’une peu probable fuite devant le rattachement français.

23 Une fois dans la cité phocéenne, les expatriés continuent leurs activités de symphonistes. Jean Joseph entre dans l’orchestre du théâtre des variétés de Marseille avant 1795, tandis qu’Agricol reste toujours qualifié de musicien, tant dans ses transactions que dans son testament [51] . Le plus influent des Hill garde tout de même un lien avec sa ville natale en achetant une terre dans le terroir d’Avignon le 10 floréal an XI (30 avril 1803) [52]. C’est également dans la cité pontificale, chez le notaire de la famille Jacques Gaudibert, qu’il fait rédiger son testament vingt jours plus tard. Agricol Hill décède finalement à Marseille courant mars 1808 [53].

24 Tous les Hill ne partent cependant pas pour la cité phocéenne. Louis Didier et Jean Pierre restent en effet fidèles à Avignon, mais subissent du même coup une déchéance sociale. Le maître de danse Louis Didier s’éteint à l’hospice des indigents en 1829 [54]. Quant à Jean Pierre, il ne semble plus exercer d’activité musicale après la dissolution des troupes du vice-légat. Il revient alors au travail manuel du textile, qualifié d’ouvrier en soie dans le recensement de 1796 [55]. Néanmoins, cette déchéance reste à nuancer : Jean Pierre fournit en effet la somme considérable de 2 000 francs pour le mariage de sa fille Marguerite en 1812, à l’occasion duquel il est toujours cité comme fabricant en soie [56]. Socialement disqualifié, sa situation matérielle s’avère tout de même confortable, peut-être en partie par des aides financières que lui envoient ses frères aînés depuis Marseille.

25 Famille travaillant à l’origine dans le textile, les Hill entrent vite dans le monde de la musique. Dans ce processus, l’engagement dans les troupes pontificales a joué un rôle essentiel. L’armée a constitué en effet un très solide point d’ancrage pour la dynastie, lui fournissant à la fois des postes de trompette et une identité sociale prestigieuse à Avignon.

Au service de Sa Sainteté L’armée comme ciment d’enracinement

26 Durant tout le XVIIIe siècle, les troupes pontificales stationnées à Avignon ne représentent qu’une armée de parade. Sous les ordres des vice-légats depuis la suppression de la charge de gouverneur des armes en 1657, les fonctions des soldats se limitent à la garde de Son Excellence et de son palais, à la surveillance des portes de la ville et à rendre les honneurs. Les faibles effectifs de cette armée ne sont pas même en mesure d’opposer une quelconque résistance face aux troupes françaises lors de l’occupation d’Avignon en 1768 [57].

27 Malgré cela, intégrer les troupes du vice-légat constitue une source de prestige social non négligeable, car les soldats deviennent les représentants symboliques de la souveraineté pontificale sur la ville. De plus, la proportion prépondérante d’Italiens dans les troupes fait que ces dernières représentent un terreau d’accueil idéal pour des étrangers en les intégrant dans un corps habitué au cosmopolitisme. De fait, les membres de la dynastie des Hill mettent particulièrement en avant leurs places de trompette au sein de l’armée en les revendiquant comme profession principale. Ils sont surtout présents dans la compagnie des chevau-légers, ainsi que de manière moins marquée dans la maréchaussée.

La compagnie des chevau-légers, un point d’ancrage majeur

28 Les chevau-légers sont un corps composé de cavaliers légèrement armés par opposition aux soldats lourdement harnachés de pièces d’armure [58]. À Avignon, cette compagnie se divise en quatre brigades, comprenant un brigadier, un sous-brigadier et huit à neuf cavaliers. Elle est commandée par un colonel, un lieutenant, un cornette et un maréchal des logis. Deux trompettes complètent les effectifs, ce qui porte le total des hommes à 44 [59]. En outre, ce régiment a la particularité d’entretenir son propre corps de musique à vent, composé de huit musiciens, dont quatre clarinettes, deux cors de chasse et deux bassons. En cas de service à cheval s’ajoutent en plus un tambour et un cymbalier [60].

29 La carrière des Hill au sein des chevau-légers débute à la seconde génération avec Louis et Joseph. Nous avons vu comment le cadet intègre la compagnie à la faveur de la folie du trompette Prat en 1733 [61] . Les raisons qui ont poussé le colonel du régiment à choisir Joseph sont peut-être à chercher du côté du premier mariage de Louis trois ans auparavant. Le beau-père de l’aîné des Hill, Louis Cristinot, fait en effet partie de la garde suisse du vice-légat [62]. Cette alliance avantageuse permet à la dynastie de pénétrer de plain-pied dans le monde militaire. Il y a de fortes chances pour que Cristinot ait soutenu la candidature de Joseph ainsi que celle de Louis. Effectivement, les deux charges de trompette des chevau-légers sont occupées par les deux frères au moins à partir de 1734.

30 À partir de cette date, la famille Hill monopolise littéralement les postes de trompette. La première place, tenue par Louis avant 1734, reste à ce dernier jusqu’à sa mort en 1774. Le 11 avril 1768, Joseph cadet devient coadjuteur de son père, certains cavaliers pouvant posséder un coadjuteur qui les remplace dans leur service [63]. Bien plus intéressant, ce coadjuteur succède immédiatement à son titulaire en cas de cassation, congé ou décès [64]. Les Hill utilisent cette fonction pour s’assurer de la transmission de la charge de trompette d’un membre de la famille à un autre, pratique par ailleurs courante parmi les autres chevau-légers [65]. Joseph cadet succède logiquement à son géniteur au décès de celui-ci en 1774. Lorsqu’il disparaît à son tour en 1778, le vice-légat le remplace de manière provisoire par un certain Matthieu Arnaud le 29 janvier [66]. La mainmise des Hill sur le poste se rétablit néanmoins rapidement, et c’est le demi-frère de Joseph cadet, Joseph Simon, qui hérite de la place. Il n’y reste cependant qu’un mois avant sa propre mort : son cousin Agricol prend alors possession de la charge le 29 mars 1778 [67]. Le transfert du poste de la branche aînée éteinte à la branche cadette survivante des Hill s’est effectué sans la moindre difficulté, garantissant la continuité dynastique. Agricol exerce son service de trompette jusqu’au 28 février 1784, date à laquelle il obtient une promotion et devient lui-même chevau-léger. Son frère cadet Jean Pierre le remplace alors [68]. Cette situation demeure ensuite inchangée jusqu’en 1790 et le départ du vice-légat pour Carpentras.

31 La deuxième place de trompette connaît beaucoup moins de fluctuations. Son titulaire, Joseph Hill, reste en effet de 1733 jusqu’à 1788 au moins. Joseph prend comme coadjuteur son fils Agricol, nommé le 4 mars 1776 et confirmé par le pape en personne le 19 février 1777 [69]. Agricol étant nommé trompette à la mort de Joseph Simon en 1778, Jean Joseph devient le coadjuteur et successeur de leur géniteur le 29 mars [70].

32 Au sein de la dynastie, Agricol Hill connaît la carrière militaire la plus fulgurante. D’abord coadjuteur de son père en 1776, puis trompette à la place de son cousin en 1778, il devient finalement chevau-léger le 28 février 1784 [71] .

Tableau 1

La distribution des postes de trompette des chevau-légers dans la famille Hill

Titulaire Coadjuteur
Poste de trompette 1 Louis Hill (av. 1734-1774)
Joseph Hill cadet (1774- 1778)
Joseph Simon Hill (février-mars 1778)
Agricol Hill (1778-1784)
Jean Pierre Hill (1784- 1790)
Joseph Hill cadet (1768- 1774)
Poste de trompette 2 Joseph Hill (1733-ap. 1788) Agricol Hill (1776-1778)
Jean Joseph Hill (1778- ap. 1788)
figure im3

La distribution des postes de trompette des chevau-légers dans la famille Hill

33 Quant au corps de musique à vent, constitué de huit musiciens, il est composé le 20 août 1787 d’Agricol, Jean Joseph et Jean Pierre Hill, de Jérôme Reynier, de Charles Bourges, de Dominique Battandier dit Lasalle, ainsi que des frères Jean Pierre et Alexandre Jullian [72]. Agricol se voit chargé par ses confrères symphonistes de collecter l’ensemble des soldes, signe de sa position de chef au sein du groupe [73]. De plus, Bourges, Lasalle et les frères Jullian sont des élèves à lui, qu’il a placés dans le corps de manière stratégique pour y renforcer son influence. Enfin, ces huit personnes jouent ensemble en dehors du service militaire sous la tutelle d’Agricol, vraisemblablement pour obtenir un complément de revenus, ce qui indique assez combien l’ascendant de ce dernier sur ses confrères dépasse le cadre militaire [74].

34 De fait, les Hill côtoient leurs collègues des troupes pontificales à la ville comme au service. Ainsi le chevau-léger Laurent Savinas signe-t-il lors de l’arrentement de la grange de Louis Hill en 1746, tandis que le caporal Joseph Demetran et le chevau-léger Jean Noël Pellegrin sont présents lors de la rédaction du testament de Joseph cadet les 26 et 27 janvier 1778 [75]. Ces fréquentations vont parfois au-delà de l’amitié. Le 23 février 1779, Jean Joseph Hill épouse Anne Marie Cristol à l’église Saint-Pierre. Cette dernière est la fille de Barthélemy Cristol, cavalier de la maréchaussée [76]. Barthélemy sert dans la même brigade que Joseph Simon du vivant de celui-ci, et il signe en tant que témoin au bas du testament de Louis Hill en 1774 [77]. Ce mariage pérennise une amitié de longue date entre les deux familles.

Un moindre investissement dans la maréchaussée

35 La maréchaussée est créée en 1750 par le vice-légat Aquaviva à la demande des assemblées des États d’Avignon et du Comtat Venaissin, afin d’assurer le maintien de l’ordre et la sécurité. Les effectifs se composent à la fondation d’un lieutenant, d’un exempt, de cinq brigadiers, de six sous-brigadiers et de dix-sept cavaliers dont un trompette, pour un total de 40 hommes [78]. La brigade de la maréchaussée d’Avignon comprend le lieutenant, l’exempt, deux sous-brigadiers, cinq cavaliers et le trompette [79].

36 Joseph Simon Hill entre dans la maréchaussée le 1er mai 1761 [80]. Le fils de Louis appartient à la brigade d’Avignon, où il occupe l’unique place de trompette. Il sert également quelque temps dans le corps de cavalerie du Dauphiné, peut-être en 1763 et 1764 – il n’apparaît pas dans les revues de ces années-là [81] . À la mort de son demi-frère Joseph cadet en janvier 1778, il cumule les postes de trompette à la fois dans la maréchaussée et dans les chevau-légers [82]. Il est possible que son oncle Joseph le remplace après son propre décès en mars 1778 [83].

37 Par rapport à la compagnie des chevau-légers, les Hill possèdent peu de membres de leur famille dans la maréchaussée, seulement Joseph Simon et peut-être son oncle après lui. Malgré cela, on observe une nette domination des Hill dans la musique militaire d’Avignon. Ils monopolisent en effet la plupart des postes musicaux de ces compagnies, grâce notamment au système des coadjuteurs. Cette vocation militaire se prolonge au-delà de la Révolution : un de leurs descendants meurt sergent dans la succursale des invalides d’Avignon en 1845 [84]. De même, la dynastie accueille au sein de ses fréquentations de nombreux soldats, et conclut une alliance matrimoniale avec une famille de cavaliers de la maréchaussée. Musicienne avant tout, la famille trouve dans l’armée une identité sociale qui lui permet de s’intégrer efficacement dans la société avignonnaise.

38 Les carrières militaires des Hill ne constituent toutefois que l’un des multiples aspects de leur insertion sociale dans la cité d’Avignon. Cet ancrage dans la musique des troupes pontificales leur a permis de déployer complémentairement des stratégies plus classiques de constitution de patrimoine et de réseaux de relations, essentiellement dans le monde de l’artisanat local.

L’artisanat et la musique Des espaces complémentaires de l’intégration dans la ville

39 Presque autant que la musique, et même avant elle, l’artisanat est l’espace socio-économique dans lequel les Hill ont puisé des moyens de subsistances, constitué un patrimoine et construit tout un réseau d’alliances matrimoniales et de fréquentations au quotidien.

Une alternative à la musique ou son complément : l’artisanat, puis la terre

40 En sus de la musique, les Hill pratiquent plusieurs sortes d’activité. Ils se spécialisent principalement dans le textile, perpétuant le métier de leur aïeul Guillaume : Louis est ouvrier en bas de soie, son neveu Jean Pierre tire plus tard une partie de ses revenus en tant que maître taffetassier [85]. De même, on imagine bien que Joseph père n’abandonne jamais complètement cette branche de l’artisanat, comme en témoigne la présence chez lui d’un métier de taffetassier [86].

41 Par ailleurs, certains membres de la dynastie ne pratiquent pas un métier lié à sainte Cécile, et semblent même ne jamais avoir utilisé un instrument de musique pour gagner leur vie. Joseph aîné, fils de Louis Hill, est ainsi imprimeur [87]. De même, son neveu Esprit Hyacinthe Hill, enfant de Joseph Simon, exerce la profession d’écrivain [88]. Ces deux activités, en rapport avec l’écrit et la culture, hissent les Hill au niveau de la petite bourgeoisie de talent. Le mariage de l’une des filles de Joseph père avec un marchand relieur en 1768 renforce cette position au sein du monde du livre [89]. L’imprimerie ne s’improvise pas, il faut un apprentissage et des moyens financiers importants pour acheter du matériel ainsi que le droit de maîtrise, ce droit se montant à 1 000 livres pour les postulants nés à Avignon [90].

42 Les 1 000 livres de droit de maîtrise d’imprimeur de Joseph aîné révèlent des moyens financiers importants au sein de la dynastie. En effet, si Guillaume Hill, débarquant d’Angleterre à la fin du XVIIe siècle, part de presque rien lors de son installation dans la cité pontificale – il laisse dans son pays d’origine les « quelques biens qu’il y avoit » [91] –, une génération plus tard la famille semble avoir bien prospéré. En témoignent les contrats de mariage et les testaments : Louis apporte à son premier hyménée 300 livres et deux métiers de faiseur de bas à soie en 1730, tandis que son frère Joseph fournit 4 000 livres à son ménage en 1788 [92]. Il y a entre ces deux dates une indéniable ascension économique et sociale dans une conjoncture qui est globalement favorable [93].

43 Le mariage est non seulement le point d’observation de la dynamique d’accroissement patrimonial, mais il en est aussi l’un des instruments. Ainsi, le mariage de Louis avec Marie Anne Cristinot lui ouvre les portes d’une carrière militaire et lui apporte 1 036 livres de dot, dont un acte de pension annuelle de 36 livres concernant une terre que possède son beau-père dans le terroir d’Arles [94]. Ces épousailles permettent à Louis de s’enrichir et de laisser la somme considérable de 3 000 livres à ses héritiers en 1774 [95]. Après le décès de Marie Anne en 1745, le patrimoine de celle-ci s’élève à 3 350 livres trente ans plus tard, démontrant son importance économique dans le ménage [96].

44 Cette accumulation de fortune passe évidemment par une conversion du capital mobilier en patrimoine immobilier. Joseph père possède dans le terroir d’Avignon une vigne de six éminées, qu’il arrente à des ménagers pour un surcroît de revenus [97]. Son frère aîné acquiert quant à lui une grange à Barbentane le 6 juillet 1744, qu’il loue également régulièrement à des cultivateurs [98]. Les frères Hill sont tous deux les propriétaires de leurs demeures. Le premier habite au no 3 de la rue des Fourbisseurs, qu’il a acquis le 27 janvier 1745, tandis que le second réside rue de la Broquerie [99].

45 Les Hill se constituent ainsi un patrimoine immobilier important. Ce patrimoine fait pleinement partie de leur stratégie d’implantation à Avignon, dans le sens où il les ancre fortement dans le paysage urbain tout en les faisant participer au mécanisme de domination de la ville sur la campagne périurbaine : les divers arrentements leur assurent une source de revenus non négligeable qui contribue, tout à fois, à leur enrichissement et à leur prestige social.

La toile des alliances et des fréquentations

46 Les multiples métiers, musicaux ou non, qu’exercent les membres de la dynastie amènent les Hill à fréquenter un milieu social relativement hétérogène. Louise, fille issue du premier mariage de Guillaume, épouse en 1702 le marchand fabricant de bas Noël Meynier, qui exerce la même profession dans le textile que l’aïeul des Hill [100]. Commence alors une alliance durable entre les deux familles qui se poursuit tout au long du siècle, les Meynier étant en effet très présents lors des baptêmes. De manière générale, les Hill demeurent pour le choix des épouses dans leur milieu professionnel d’origine, à savoir celui du petit artisanat urbain surtout spécialisé dans le textile. À l’inverse, certaines de ces épousailles – mais non la majorité – permettent une ascension sociale aux membres de la dynastie à la seconde génération, notamment celles de Louis Hill et de son cousin Michel Meynier, qui épousent respectivement des filles de garde suisse et de notaire [101] . De même, Jean Pierre se marie en 1785 avec une fille de négociant, accédant ainsi au monde de la boutique [102].

47 Concernant leurs amis, les Hill semblent côtoyer de nombreux musiciens. Le joueur de basse de violon Jean Baptiste Bigati assiste au remariage de Joseph père en 1747, tandis que le violoniste André Clavel devient le parrain de l’un des enfants de Louis et de Marie Anne le 4 août 1739 [103]. Les deux participent à la société de musique de 1729 aux côtés de Louis Hill [104]. Ces associations permettent d’ailleurs à la dynastie de nouer des liens prolongés avec les symphonistes avignonnais, tout comme la confrérie de Sainte-Cécile. De même, les Hill fournissent plusieurs marraines à la famille musicienne des Fialon, traduisant une forte amitié entre les deux [105]. Entamée au son du violon, cette amitié se poursuit jusqu’aux fonts baptismaux.

48 Si la dynastie côtoie beaucoup le milieu musical dans lequel elle prend une place de plus en plus prépondérante au fil du siècle, ce milieu ne lui fournit pas la majorité de ses fréquentations. C’est au sein des petits artisans qu’elle recrute le plus ses amis. Sur 92 fréquentations recensées, les artisans sont en effet au nombre de 42, soit 46 % du total. Quelques-uns sont au plus haut degré de leur activité, comme un maître boulanger, un maître serrurier ou encore un maître armurier. 14 de ces artisans ont une profession liée au textile, le plus souvent des taffetassiers et des travailleurs de la soie. Le reste des fréquentations se divise de manière extrêmement hétéroclite, avec des métiers très différents, qui vont du paveur au greffier, en passant par le chanoine, le négociant, l’horloger, l’imprimeur et – bien sûr – le soldat. La dynastie tisse ainsi des liens avec une grande variété de membres de la société urbaine avignonnaise, ce qui lui permet de s’insérer de manière approfondie dans l’ensemble de celle-ci.

49 Venus à l’origine d’Angleterre, les Hill s’implantent durablement à Avignon à la fin du XVIIe siècle, jusqu’à ce que la Révolution amène une partie d’entre eux à émigrer à Marseille. Leur trajectoire dévoile les mécanismes complexes de l’intégration urbaine d’une famille en migration. L’exercice du métier de musicien, en parallèle puis en remplacement d’une activité plus classique d’artisan, et la pratique d’une stratégie d’alliances matrimoniales et de constitution d’un patrimoine immobilier permettent à la famille de s’intégrer et de s’élever dans la cité pontificale. Les postes de trompette dans les troupes de Sa Sainteté lui offrent une identité et une place remarquables dans la société avignonnaise, facilitant d’autant plus cette intégration urbaine. Toutefois, dans le même temps, les Hill ont veillé à créer des opportunités de migration afin de se ménager d’éventuelles portes de sortie, perceptibles à travers le voyage initiatique de Joseph Jean Baptiste en 1766 ou encore à travers l’émigration d’une partie de la famille à Marseille en 1791 .

50 Il est à noter que les Hill ne sont pas musiciens lorsqu’ils arrivent à Avignon, mais qu’ils le deviennent progressivement. La spécialisation musicale de la famille s’affirme au fil du temps et atteint son apogée avec la troisième génération, notamment pour la branche cadette. Les pères enseignent la musique à leurs enfants, et ces derniers poursuivent dans cette direction artistique. Même après le départ de certains à Marseille, les expatriés continuent de gagner leur vie grâce à leurs talents musicaux. L’évolution professionnelle s’avère pratiquement totale en trois générations : Guillaume Hill exerce uniquement comme artisan du textile ; ses enfants sont à la fois artisans et musiciens ; enfin, la plupart de ses petits-enfants vivent entièrement de la musique en ayant abandonné l’artisanat. Ce changement progressif de métier, ce glissement d’une activité manuelle à une activité artistique participent pleinement à l’intégration urbaine de la famille. Dynastie étrangère à l’origine, les Hill deviennent en effet des musiciens vraisemblablement incontournables à Avignon au cours du XVIIIe siècle, et c’est avec cette profession artistique qu’ils rayonnent pleinement. La musique représente en effet le point de départ puis le point d’orgue de leur élévation sociale.

51 En parallèle de cette insertion réussie dans la société avignonnaise, les Hill conservent probablement la mémoire de leurs racines anglaises. La plupart d’entre eux portent en effet le surnom de Guillaume – y compris les filles –, référence à leur ancêtre venu d’Outre-Manche. De plus, la famille ne manque pas d’échanger avec des Anglais de passage lorsque l’occasion se présente : ainsi avec l’équilibriste Jacop Sanders, auquel Joseph Hill confie son fils pour voyager en sa compagnie. Les Hill baignent ainsi tout à la fois dans un milieu cosmopolite international et dans une société ancrée dans son territoire, fréquentant des Avignonnais aussi bien que des étrangers, notamment des Italiens venus s’enrôler dans les troupes pontificales. À ce titre, intégrés à la société urbaine, à la fois acculturés et passeurs de cultures, ils participent aussi de l’insertion de celle-ci dans des espaces sociaux et culturels plus vastes.

52 L’insertion de la famille dans la société avignonnaise montre cependant ses limites, qui se révèlent lors de la Révolution et du rattachement de la cité à la France. Les Hill se retrouvent alors doublement marginalisés, à la fois par leurs anciens postes militaires qui semblent marquer une fidélité au pape et par leur nationalité d’origine. Ne se sentant vraisemblablement plus à l’aise à Avignon, plusieurs membres de la famille partent pour Marseille en 1791 pour fuir une ambiance rapidement devenue antipapiste, tandis que ceux qui restent subissent une déchéance sociale. L’intégration des Hill apparaît finalement comme incomplète et se voit en partie remise en question du fait des événements politiques. Le choix de la migration, individuel avec Joseph Jean Baptiste en 1766, devient collectif en 1791 . Un nouveau processus d’intégration urbaine débute alors pour la famille dans la cité phocéenne.

Notes

  • [*]
    Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, UMR 8562 Centre Norbert Élias, équipe HEMOC.
  • [1]
    Bibliothèque municipale d’Avignon [désormais BMA], ms. 932, statuts et règlements de la confrérie Sainte-Cécile d’Avignon, 17 novembre 1766, cité par Roberte Machard, « Musiciens avignonnais au XVIIIe siècle », Mémoires de l’Académie de Vaucluse, t. VI (années 1973-1974), 1975, p. 63-73.
  • [2]
    Archives départementales de Vaucluse [désormais ADV], 1 G 341 , approbation des statuts de la confrérie des musiciens par l’archevêque d’Avignon, 14 novembre 1778, fol. 35.
  • [3]
    Roberte Machard, « Musiciens avignonnais au XVIIIe siècle », op. cit., p. 71 .
  • [4]
    Ibidem, p. 71-72.
  • [5]
    Laure Gauthier et Mélanie Traversier (sous la direction de), Mélodies urbaines. La musique dans les villes d’Europe (XVIe-XIXe siècles), Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2008.
  • [6]
    Par exemple Rennes (Marie-Claire Mussat, Musique et société à Rennes aux XVIIIe et XIXe siècles, Genève, Minkoff, 1988), Arles (Marc Signorile, Musique et société : le modèle d’Arles à l’époque de l’absolutisme [1600-1789], Genève, Minkoff, 1993) ou Le Mans (Sylvie Granger, Musiciens dans la ville, 1600-1850, Paris, Belin, 2002).
  • [7]
    David Hennebelle, De Lully à Mozart. Aristocratie, musique et musiciens à Paris (XVIIe-XVIIIe siècles), Seyssel, Champ Vallon, 2009 ; Nicolas Morales, L’artiste de cour dans l’Espagne du XVIIIe siècle. Étude de la communauté des musiciens au service de Philippe V (1700-1746), Madrid, Casa de Velázquez, 2007.
  • [8]
    Reinhard Strohm (ed.), The Eighteenth-Century Diaspora of Italian Music and Musicians, Turnhout, Brepols, 2001 ; Christian Meyer (sous la direction de), Le musicien et ses voyages. Pratiques, réseaux et représentations, Berlin, Berliner Wissenschafts-Verlag, 2003 ; Anne-Madeleine Goulet et Gesa zur Nieden (hg.), Europäische Musiker in Venedig, Rom und Neapel (1650- 1750), Analecta Musicologica, 2015, vol. 52 ; Mélanie Traversier (sous la direction de), Musiques nomades : objets, réseaux, itinéraires (Europe, XVIIe-XIXe siècles), Diasporas, no 26, 2015 ; Xavier Bisaro, Gisèle Clément et Fañch Thoraval (sous la direction de), La circulation de la musique et des musiciens d’église. France, XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2017.
  • [9]
    Élodie Oriol, « Les musiciens étrangers à Rome au XVIIIe siècle à partir des Stati delle Anime. Insertion urbaine et professionnelle », Histoire urbaine, no 33, avril 2012, p. 133-156.
  • [10]
    Sylvie Granger, Musiciens dans la ville..., op. cit., p. 14.
  • [11]
    Élodie Oriol, « Les musiciens étrangers à Rome... », op. cit., p. 138.
  • [12]
    Jacques Bottin et Donatella Calabi (sous la direction de), Les étrangers dans la ville. Minorités et espace urbain du bas Moyen Âge à l’époque moderne, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1999 ; Daniel Roche (sous la direction de), La ville promise. Mobilité et accueil à Paris (fin XVIe-début XIXe siècle), Paris, Fayard, 2000 ; Marie-Claude Blanc-Chaléard, Caroline Douki, Nicole Dyonet et Vincent Milliot (édité par), Police et migrants. France, 1667- 1939, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2001 ; Daniel Roche, Humeurs vagabondes. De la circulation des hommes et de l’utilité des voyages, Paris, Fayard, 2003, en particulier le chapitre VII ; Vincent Denis, Une histoire de l’identité. France, 1715-1815, Seyssel, Champ Vallon, 2008, en particulier le chapitre 9.
    Sur la condition d’extranéité sous l’Ancien Régime, voir Simona Cerruti, Étrangers. Étude d’une condition d’incertitude dans une société d’Ancien Régime, Paris, Bayard, 2012.
  • [13]
    ADV, archives notariales d’Avignon, 3 E 6/204, 238, 243, 246, 248, 251-252, 259, 602 et 619, étude Charasse, 1730-an IX ; 3 E 7/93 et 308, étude Lapeyre, 1745-1788 ; 3 E 10/1291 , étude Pradon, 1774.
  • [14]
    BMA, mss. 1713 et 1716, comptabilité des affaires militaires des troupes du pape à Avignon, 1744-1790 ; ms. 2242, pièces justificatives des comptes du trésorier des troupes du pape à Avignon, 1713-1790 ; ms. 3206, enrôlement des chevau-légers, 1745-1785 ; ms. 3210, paiement de la maréchaussée, 1750-1790. Également aux ADV, dépôt des Archives communales d’Avignon, EE 36, maréchaussée d’Avignon et du Comtat, soldes, revues, casernement à la vice-gérence, 1750-1789.
  • [15]
    Archives municipales d’Avignon (désormais AMA), GG 12, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Agricol, 16 octobre 1679.
  • [16]
    Ibidem ; ADV, 3 E 6/192, fol. 81 , promesse de Guillaume et de Joseph Hill en faveur d’Antoine Prat, 1er avril 1734.
  • [17]
    AMA, GG 12, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Agricol, 16 octobre 1679.
  • [18]
    ADV, 3 E 6/238, fol. 358, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730.
  • [19]
    AMA, GG 23, registre des mariages de la paroisse Saint-Agricol, mariage entre Guillaume Hill et Catherine Gaffette, 16 juin 1682.
  • [20]
    AMA, GG 118, registre des mariages de la paroisse Saint-Étienne, mariage entre Guillaume Hill et Élisabeth de Saint-Jean, 12 octobre 1704.
  • [21]
    ADV, 3 E 6/251 , fol. 103v, testament de Joseph Hill fils aîné, 6 février 1777.
  • [22]
    AMA, GG 2, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Agricol, 15 juillet 1714 ; GG 108, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Étienne, 26 août 1708 et 4 septembre 1712.
  • [23]
    AMA, GG 174, registre des décès de la paroisse Saint-Pierre, 3 février 1742.
  • [24]
    ADV, 3 E 5/1750, fol. 65, société de musique, 7 avril 1729.
  • [25]
    ADV, 3 E 6/198, fol. 54, société des Symphonistes, 26 février 1740.
  • [26]
    ADV, 3 E 6/192, fol. 81 , promesse de Guillaume et de Joseph Hill en faveur d’Antoine Prat, 1er avril 1734.
  • [27]
    ADV, 3 E 7/308, fol. 541 , contrat de mariage entre Joseph Hill et Marguerite Bonnefoy, 25 octobre 1788.
  • [28]
    AMA, GG 14, registre des baptêmes de Saint-Agricol, 18 juin 1734.
  • [29]
    ADV, 3 E 6/242, fol. 361v, accord et convention entre Jacob Sanders et Joseph Hill fils, 6 novembre 1766.
  • [30]
    ADV, 3 E 6/248, fol. 255, testament de Joseph Hill, 16 juin 1774 ; 3 E 6/238, fol. 358, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730.
  • [31]
    ADV, 3 E 10 /1291 , fol. 604, testament de Louis Hill, 24 février 1774.
  • [32]
    ADV, 3 E 6/248, fol. 255, testament de Joseph Hill, 16 juin 1774.
  • [33]
    ADV, 3 E 7/308, fol. 541 , contrat de mariage entre Joseph Hill et Marguerite Bonnefoy, 25 octobre 1788 ; 3 E 6/589, no 34, remise d’argent de Marguerite Bonnefoy à son fils Jean Joseph Hill, 22 vendémiaire an IV.
  • [34]
    ADV, dépôt des Archives communales d’Avignon, EE 36, maréchaussée d’Avignon et du Comtat, revue des troupes de juin 1775 ; BMA, ms. 2243, instructions sur la charge de trésorier des troupes du pape à Avignon, 1785, p. 15 ; ms. 3206, enrôlement des chevau-légers, 11 avril 1768, fol. 81 .
  • [35]
    ADV, 3 E 6/252, fol. 78v, testament de Joseph Hill fils cadet, 26 janvier 1778 ; BMA, ms. 2243, instructions sur la charge de trésorier des troupes du pape à Avignon, 1785, p. 15.
  • [36]
    ADV, 3 E 6/242, fol. 361v, convention entre Jacop Sanders et Joseph Hill, 6 novembre 1766.
  • [37]
    Jacques-Louis Ménétra, Journal de ma vie, édité par Daniel Roche, Paris, Albin Michel, 1998.
  • [38]
    Sylvie Granger, « Dans les villes de l’Ouest : des musiciens venus d’ailleurs... (XVIIe-XVIIIe siècle) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 112, no 3, 2005, p. 118, note 40.
  • [39]
    ADV, 3 E 6/248, fol. 255, testament de Joseph Hill, 16 juin 1774.
  • [40]
    Roberte Machard, « Musiciens avignonnais au XVIIIe siècle », op. cit., p. 74.
  • [41]
    AMA, 1 E 154, état civil, registre des mariages, mariage entre Louis Didier Hill dit Guillaume et Marie Anne Antoinette Duplan, 7 germinal an V ; 1 E 312, état civil, registre des décès, no 68, 24 janvier 1806.
  • [42]
    AMA, 1 E 335, état civil, registre des décès, no 1136, 9 novembre 1829.
  • [43]
    ADV, 3 E 10/1308, fol. 755, société d’harmonie, 3 octobre 1778 ; 3 E 12/1683, fol. 329, société de musique, 14 mai 1786 ; 3 E 6/261 , fol. 617, société de musique, 28 avril 1787.
  • [44]
    AMA, 3 H 1 , états nominatifs des officiers, sous-officiers et soldats de la garde du vice-légat, an IX.
  • [45]
    ADV, 3 E 6/261 , fol. 617, société de musique, 28 avril 1787 ; BMA, ms. 1716, comptabilité des affaires militaires des troupes du pape à Avignon, 20 août 1787.
  • [46]
    Pierre Buan, Les fêtes à Avignon au XVIIIe siècle. Étude sur l’influence des pouvoirs politiques et religieux sur les pratiques festives de la ville d’Avignon, mémoire de master sous la direction de Stéphane Durand, université d’Avignon, 2015, p. 50.
  • [47]
    AMA, 3 H 1 , états nominatifs des officiers, sous-officiers et soldats de la garde du vice-légat, an IX.
  • [48]
    ADV, 3 E 6/259, contrat de mariage entre Jean Pierre Hill et Anne Thérèse Autard, 12 novembre 1785.
  • [49]
    Archives municipales de Marseille, 1 E 116, état civil de la municipalité du Midi, mariage entre Jean Joseph Agricol Hill et Marie Anne Antoinette Jourdan, 19 pluviôse an VI.
  • [50]
    René Moulinas, Les massacres de la Glacière. Enquête sur un crime impuni, Avignon 16- 17 octobre 1791 , Aix-en-Provence, Édisud, 2003.
  • [51]
    ADV, 3 E 6/589, no 34, remise d’argent de Marguerite Bonnefoy à son fils Jean Joseph Hill, 22 vendémiaire an IV ; 3 E 6/602, no 403, achat de terre par Agricol Hill, 10 floréal an XI ; 3 E 6/602, no 422, testament d’Agricol Hill, 20 floréal an IX.
  • [52]
    ADV, 3 E 6/602, no 403, achat de terre par Agricol Hill, 10 floréal an XI.
  • [53]
    ADV, 3 E 6/602, no 422, testament d’Agricol Hill, 20 floréal an IX.
  • [54]
    AMA, 1 E 335, état civil, registre des décès, no 1136, 9 novembre 1829.
  • [55]
    ADV, 1 L 236, dénombrement de population et listes nominatives du district d’Avignon, isle 85, no 5, an IV.
  • [56]
    ADV, 3 E 6/619, no 38, contrat de mariage entre Pierre Roch Gamounet et Marguerite Hill, 30 janvier 1812.
  • [57]
    Jacques Rodriguez, « L’armée et la maréchaussée des États pontificaux d’Avignon et du Comtat Venaissin au XVIIIe siècle », Annuaire de la société des amis du palais des papes, 1978- 1979, Avignon, Aubanel, 1980, p. 53-57.
  • [58]
    « Chevau-léger », dans Antoine Furetiere, Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots français tant vieux que modernes et les termes de toutes les sciences et des arts, La Haye et Rotterdam, chez Arnout et Reinier Leers, t. 1 , 1690, rééd. 1970.
  • [59]
    Jacques Rodriguez, « L’armée et la maréchaussée... », op. cit., p. 64.
  • [60]
    Archives secrètes du Vatican, fonds de la Sacrée Congrégation d’Avignon, pièce no 200, ordonnance du vice-légat pour la compagnie des chevau-légers d’Avignon, 4 juillet 1787.
  • [61]
    ADV, 3 E 6/192, fol. 81 , promesse de Guillaume et de Joseph Hill en faveur d’Antoine Prat, 1er avril 1734.
  • [62]
    ADV, 3 E 6/238, fol. 358, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730.
  • [63]
    BMA, ms. 3206, enrôlement des chevau-légers, 11 avril 1768, fol. 81 .
  • [64]
    Jacques Rodriguez, « L’armée et la maréchaussée... », op. cit., p. 66.
  • [65]
    Sur 21 coadjuteurs le 12 juin 1788, 14 font partie de la famille du titulaire, soit 67 % du total (BMA, ms. 2242, pièces justificatives des comptes du trésorier des troupes du pape à Avignon, 12 juin 1788).
  • [66]
    BMA, ms. 3206, enrôlement des chevau-légers, 29 janvier 1778, fol. 103.
  • [67]
    Ibidem, 29 mars 1778, fol. 110.
  • [68]
    Ibidem, 28 février 1784, fol. 124 et 125.
  • [69]
    BMA, ms. 2243, instructions sur la charge de trésorier des troupes du pape à Avignon, 1785, p. 15.
  • [70]
    BMA, ms. 3206, enrôlement des chevau-légers, 29 mars 1778, fol. 106.
  • [71]
    Ibidem, 28 février 1784, fol. 124.
  • [72]
    BMA, ms. 1716, comptabilité des affaires militaires des troupes du pape à Avignon, 20 août 1787.
  • [73]
    Ibidem.
  • [74]
    ADV, 3 E 12/1683, fol. 329, société de musique, 14 mai 1786 ; 3 E 6/261 , fol. 617, société de musique, 28 avril 1787.
  • [75]
    ADV, 3 E 6/204, fol. 315, arrentement d’une grange par Louis Hill, 12 septembre 1746 ; 3 E 6/252, fol. 78v, testament de Joseph Hill fils cadet, 26 et 27 janvier 1778.
  • [76]
    AMA, GG 171 , registre des mariages de la paroisse Saint-Pierre, mariage entre Jean Joseph Hill et Anne Marie Cristol, 23 février 1779.
  • [77]
    BMA, ms. 3210, paiement de la maréchaussée, revue du 30 avril 1769, fol. 176 ; ADV, 3 E 10 /1291 , fol. 604, testament de Louis Hill, 24 février 1774.
  • [78]
    Jacques Rodriguez, « L’armée et la maréchaussée... », op. cit., p. 114.
  • [79]
    BMA, ms. 3210, paiement de la maréchaussée, 1750, fol. 23.
  • [80]
    ADV, dépôt des Archives communales d’Avignon, EE 36, revue de la maréchaussée d’Avignon et du Comtat Venaissin, juin 1775.
  • [81]
    Ibidem, juin 1763, juin 1764 et juin 1775.
  • [82]
    BMA, ms. 3206, enrôlement des chevau-légers, 29 janvier et 29 mars 1778, fol. 103 et 110.
  • [83]
    BMA, ms. 1713, comptabilité des affaires militaires des troupes du pape à Avignon, 5 septembre 1782.
  • [84]
    AMA, 1 E 351 , état civil, registre des décès, no 853, 18 octobre 1845.
  • [85]
    ADV, 3 E 6/238, fol. 358, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730 ; 3 E 6/259, contrat de mariage entre Jean Pierre Hill et Anne Thérèse Autard, 12 novembre 1785.
  • [86]
    ADV, 3 E 6/248, fol. 255, testament de Joseph Hill, 16 juin 1774.
  • [87]
    ADV, 3 E 6/251 , fol. 103v, testament de Joseph Hill fils aîné, 6 février 1777.
  • [88]
    ADV, 3 E 6/259, contrat de mariage entre Jean Pierre Hill et Anne Thérèse Autard, 12 novembre 1785.
  • [89]
    ADV, 3 E 6/243, fol. 31 , contrat de mariage entre Joseph Xavier Desvaux et Élisabeth Hill, 4 avril 1768.
  • [90]
    René Moulinas, L’imprimerie, la librairie et la presse à Avignon au XVIIIe siècle, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1974, p. 55-57.
  • [91]
    ADV, 3 E 6/192, fol. 81 , promesse de Guillaume et de Joseph Hill en faveur d’Antoine Prat, 1er avril 1734.
  • [92]
    ADV, 3 E 6/238, fol. 358, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730 ; 3 E 7/308, fol. 541 , contrat de mariage entre Joseph Hill et Marguerite Bonnefoy, 25 octobre 1788.
  • [93]
    Sur la soierie rhodanienne au XVIIIe siècle, voir Line Teisseyre-Sallmann, L’industrie de la soie en Bas-Languedoc (XVIIe-XVIIIe siècles), Paris, École des Chartes, 1995.
  • [94]
    ADV, 3 E 6/238, fol. 360, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730.
  • [95]
    ADV, 3 E 10/1291 , fol. 604, testament de Louis Hill, 24 février 1774.
  • [96]
    ADV, 3 E 10 858, fol. 333v, convention entre Hill frères et sœur, 1er septembre 1775.
  • [97]
    ADV, 3 E 6/206, fol. 418, arrentement d’une vigne par Joseph Hill, 23 novembre 1748.
  • [98]
    ADV, 3 E 10/858 fol. 333v, convention entre Hill frères et sœur, 1er septembre 1775 ; 3 E 6/204, fol. 315, arrentement d’une grange par Louis Hill, 12 septembre 1746 ; 3 E 10 /1290 fol. 461v, arrentement de grange par Louis Hill, 14 juillet 1771 .
  • [99]
    ADV, 3 E 6/602, no 402, quittance de vente de maison pour Agricol Hill, 10 floréal an XI ; 3 E 6/206, fol. 235, arrentement d’une partie de maison par Louis Hill, 16 juillet 1748.
  • [100]
    AMA, GG 118, registre des mariages de la paroisse Saint-Étienne, mariage entre Noël Meynier et Louise Hill, 22 juillet 1702.
  • [101]
    ADV, 3 E 6/238, fol. 358, contrat de mariage entre Louis Hill et Marie Anne Cristinot, 30 novembre 1730 ; 3 E 7/93, fol. 125, contrat de mariage entre Michel Meynier et Jeanne Picarel, 30 octobre 1745.
  • [102]
    ADV, 3 E 6/259, contrat de mariage entre Jean Pierre Hill et Anne Thérèse Autard, 12 novembre 1785.
  • [103]
    AMA, GG 143, registre des mariages de la paroisse Notre-Dame la Principale, mariage entre Joseph Hill et Marguerite Bonnefoy, 23 mars 1747 ; GG 110, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Étienne, 4 août 1739.
  • [104]
    ADV, 3 E 5/1750, fol. 65, société de musique, 7 avril 1729.
  • [105]
    AMA, GG 15, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Agricol, 17 octobre 1735, p. 38 ; GG 110, registre des baptêmes de la paroisse Saint-Étienne, 15 février 1740.
bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Avec le soutien de

Retrouvez Cairn.info sur

18.97.9.171

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions