1 Ce bref article est une présentation de la contribution que l’archéogéographie propose à l’analyse de morphologie urbaine, et, par conséquent, une réflexion sur ce que cette discipline est susceptible d’apporter plus généralement à l’histoire urbaine. La morphologie urbaine, on le sait, est une pratique fort répandue, et des noms prestigieux viennent immédiatement à l’esprit : M.P. Conzen, T.R. Slater, J.W.R. Whitehand, M. Darin, S. Muratori, C. Aymonino, A. Rossi, P. Pinon, P. Merlin, etc. Un important site internet, issu lui-même d’un séminaire international itinérant, lui est consacré sous le nom de International Seminar on Urban Form (ISUF), avec une revue, Urban Morphology. Le prochain séminaire se tient à Delft en octobre 2012.
2 Mais les disciplines de référence de cette pratique, que certains auteurs voudraient même concevoir comme une « science urbaine », sont préférentiellement les disciplines du projet, c’est-à-dire celles de l’aménagement de l’espace et plus particulièrement les disciplines de production sociale de l’espace urbain. Pour ces raisons, c’est dans les écoles d’architecture et d’urbanisme que la morphologie urbaine a son principal lieu d’élection. On en parle aussi en géographie, dans la mesure où une partie importante de cette discipline est proche de cette vision aménagiste. Ainsi, le manuel de Morphologie urbaine du géographe Rémy Allain est-il sous-titré « géographie, aménagement et architecture de la ville ».
3 La morphologie urbaine, ce n’est donc pas une nouveauté. Mais, dès qu’on se tourne vers les disciplines de la durée historique, les centres d’intérêt et les équilibres se déplacent, les champs se nomment autrement, et les paradigmes se définissent également de façon différente. On parle moins de morphologie urbaine et on préfère plutôt évoquer la topographie historique, au sein de laquelle la topographie antique (surtout pratiquée par l’école italienne, avec des chaires d’enseignement sous ce titre) a acquis très tôt une grande visibilité. On parle aussi d’histoire de la forme urbaine et d’archéologie de la ville, ce qui traduit certains de ces déplacements. En fait, et de façon globale, dans le champ historique, on parle peu et on fait peu de morphologie urbaine, quantitativement et qualitativement, si l’on compare à ce qui se fait dans le champ des disciplines du projet.
4 Dans cette présentation, appuyée sur un certain nombre d’études archéogéographiques assez récemment publiées ou même encore inédites, je souhaite exposer le point suivant : la morphologie urbaine historique commence là où s’arrête la topographie historique et l’archéologie de la ville. Bien entendu j’aurai à cœur de rendre hommage aux pionniers qui ne se sont pas contentés d’une lecture morpho-historique de la ville mais ont tenté une véritable analyse morphologique des tissus urbains historiques. Mais, telle qu’elle apparaît aujourd’hui, la morphologie urbaine est une discipline à peu près neuve. La raison en est que la connaissance des phénomènes de transmission et de transformation subit une révision radicale et que les bases sont, de ce fait, à réexaminer assez profondément. C’est le contenu du projet archéogéographique que d’en explorer les attendus.
Développements et prudences
5 Mais je poursuis l’état des lieux, afin de mieux dire et aussi de mieux limiter ce qu’est l’apport de l’archéogéographie.
6 L’analyse des formes en plan a connu, dans le milieu de l’architecture et de l’urbanisme, des évolutions paradigmatiques et méthodologiques fort intéressantes à partir des années 1970 et 1980. Alors que la base était une survalorisation du « projet » sur la table rase, différents travaux ont commencé à prendre en compte l’épaisseur historique des formes urbaines. Il faut se souvenir, par exemple, des travaux de Bernard Rouleau, de ceux d’Alain Borie, Pierre Micheloni, Françoise Boudon et Pierre Pinon, qui, à des titres divers, ont commencé à installer des analyses des trames urbaines pour ce qu’elles sont et pas seulement pour y retrouver les projets planifiés initiaux. Des géographes proches de ces chercheurs, comme Marcelle Demorgon, ont apporté une contribution intéressante à la morphologie urbaine.
7 En revanche, les évolutions ont été plus contrastées du côté de la géographie, probablement en raison de la séparation de fait qui s’est installée entre la géographie et l’aménagement du territoire. En effet, depuis que la discipline géographique approfondit son processus d’autocritique et rénove ses propres objets, elle a posé des balises telles qu’il devient difficile de s’en réclamer dès lors qu’on pratique une discipline qui emprunte une part de ses procédures à l’analyse des formes (ce que certains critiquent comme étant de la « description »). Voudrions-nous perpétuer même en le rénovant ce qui jadis était le cœur de cible de la géographie, l’analyse des formes, qu’il nous faut lire de bien vigoureuses mises en garde : attention, nous dit-on, carte et images aériennes sont fallacieuses, géométrie et formes ne sont pas objectives et conduisent vers l’idéologie.
8 Michel Lussault, au terme de développements très argumentés que je ne peux citer et auxquels je renvoie le lecteur, écrit :
« [...] on peut estimer que la cartographie contribue, par la puissance de son effet de vérité, à escamoter le caractère composite et dynamique du référent – i. e. à la fois l’espace et la société multidimensionnelles. En ce sens, la cartographie (et avec elle toute l’iconographie spatiale) est un instrument majeur du spatialisme. D’ailleurs, l’aménagement, l’urbanisme et l’architecture, savoirs et pratiques fondamentalement spatialistes, dans la mesure où ils postulent souvent que l’organisation matérielle de l’espace induit des comportements sociaux, sont de gros producteurs et consommateurs d’imagerie. Celle-ci, dans ces domaines, est essentielle à l’édification de la croyance dans les pouvoirs de la forme spatiale et donc dans la constitution de la confiance envers le geste aménagiste, urbanistique, architectural. Le spatialisme constitue ainsi un travers dont il importe de se défaire pour penser pleinement la dimension spatiale de la société. » (Lévy et Lussault 2003, s.v. « spatialisme », p. 866)
10 Dans un autre passage, le même auteur combat l’opinion selon laquelle l’image ne cèlerait rien, serait moins séditieuse que le langage, parce qu’elle serait purement dénotative et non connotative. Il écrit :
« L’examen des figures visuelles permet donc de saisir les enjeux de toute sorte – épistémologiques, cognitifs, sociaux, politiques – qui procèdent des usages des représentations graphiques. Bien loin de ‘‘l’objectivité’’ paisible et assurée que les géographes lui ont longtemps prêtée, l’imagerie spatiale s’avère à la fois un des plus efficaces instruments de réduction de la complexité du monde – par escamotage, notamment, de presque tout ce qui renvoie aux vécus et aux pratiques constructrices de spatialités toujours changeantes et protéiformes – et, en même temps, un spectaculaire véhicule des idéologies et des imaginaires spatiaux. » (Lévy et Lussault 2003, s.v. « image », p. 488)
12 Comme on le voit, les termes même du diagnostic sont lourds : croyance, travers, réduction de la complexité, escamotage, véhicule des idéologies... Qu’est-ce que cela signifie ? Devant de tels dangers, consubstantiels aux documents, ne risque-t-on pas d’inviter le chercheur à délaisser les formes pour ne voir que l’espace des réseaux ? Comment, dans de telles conditions critiques, faire de la morphologie, notamment urbaine ?
13 Des prudences tout à fait comparables, qui s’expriment par des rejets également très nets, existent chez certains historiens et certains archéologues. Le discours traditionnellement développé est assez proche de ce qu’exprime Michel Lussault. Mais il est plus contradictoire. D’une part, en effet, on a un peu tendance à penser que la morphologie est la science des ânes et qu’il ne faut pas de compétences particulières pour en faire. Ensuite on pense que c’est une discipline qui ne voit que des planifications, y compris là où il n’y en a pas, et on stigmatise volontiers les protocoles automatiques d’analyse, censés porter les déviances.
14 Le point le plus grave est le premier, la fausse évidence selon laquelle l’analyse des formes ne nécessiterait pas de formation. Cette pratique exige des connaissances et des outils de géographie, or cette discipline ne fait pas partie de la formation des archéologues, alors qu’elle fait (même modestement) partie de celle des historiens, du moins en France. Comment espérer conduire une étude d’un espace géographique donné si on ne dispose pas des bases pour le faire ? C’est ce constat qui devrait être évident, or c’est l’inverse qui est avancé. Probablement parce qu’il n’y a plus, ou plus assez, de géographes désireux de rappeler les règles de l’art et de s’élever contre les abus. On voit donc apparaître des archéologies de toutes sortes, qui ont l’ambition d’embrasser le territoire ou le paysage et qui passent complètement à côté du langage des formes, justifiées qu’elles pensent être par la croyance qu’elles échappent ainsi à l’idéologie ou à la tyrannie des idées abstraites ou générales.
15 Mais l’analyse des formes requiert également des connaissances historiques, susceptibles de permettre la modélisation des objets. J’entends par là un simple niveau d’évidence : savoir clairement quel est l’objet qu’on cherche à reconstituer, ce qui ne signifie pas un retour à l’approche morpho-historique, car rien n’empêche qu’on définisse de nouveaux objets issus de la connaissance des dynamiques, à côté des objets planifiés historiques qui ont existé et qu’il est légitime de continuer à étudier. Or la confusion qui s’est installée avec la post-Modernité fait que les chercheurs n’ont pas vu que s’il était légitime et vraiment nécessaire de soumettre les objets à la critique relativiste, il n’en fallait pas moins, ensuite, reconstruire et proposer des objets mieux recomposés. C’est dans le domaine agraire que les choses ont été les plus nettes. On a ainsi broyé les centuriations, objets historiques forts dont on a dénoncé la lecture idéologique par ceux qui les étudiaient, pour en faire des « traces de parcellaire » émiettées dans l’espace, ce qui a constitué un recul. Aujourd’hui, il faut à nouveau en rappeler la définition, c’est-à-dire rappeler que le moindre parcellaire orthogonal, que le moindre « gisement » automatiquement sorti par la machine ne fait pas pour autant un objet historique si on ne le modélise pas, et ceci avant même de pouvoir se lancer dans une étude des dynamiques dont il est le lieu (gisement est le mot technique utilisé pour désigner une orientation ou un petit faisceau d’orientations proches). Le cas de la planification agraire médiévale serait un autre exemple de ces difficultés : rarement un objet historique fort aura autant fait antichambre, alors que les documents pour son étude sont réunis.
16 L’érosion de la « description » (en fait l’analyse des formes) a donc été à ce point intense qu’il est devenu de très bon ton de ne plus voir les réalités géographiques, même les plus évidentes.
17 Dans le domaine urbain, où cette érosion est peut-être moindre en raison du poids des disciplines du projet, la pratique de l’analyse de morphologie a néanmoins globalement reculé. Ce n’est pas être injuste avec les rares chercheurs qui produisent en ce domaine que de dire qu’ils sont peu nombreux, qu’ils ne font pas encore école, et que, comme je le signalais ci-dessus, tout ou presque est à construire.
Épistémologie et méthodologie de l’analyse de morphologie urbaine
18 Venons-en aux contenus. L’idée principale est la suivante. L’étude de morphologie urbaine est une façon de s’interroger sur la nature des objets historiques à rechercher. Jusqu’ici, la réponse était, pour les villes ayant été romaines, un privilège de romanité et de régularité, et la recherche traversait les réalités morphologiques jusqu’à les rendre totalement transparentes, afin d’atteindre l’épure antique qui avait été à l’origine de la ville. La ville postérieure à l’époque romaine n’existait pas pour elle-même, mais uniquement pour ce qu’elle portait de romanité. Telle était encore la méthodologie de Pierre Pinon dans les années 1980, lorsqu’il scrutait le passé d’une centaine de villes françaises ayant été antiques afin de rechercher le plan programmatique romain qui était à leur origine, contredisant ainsi les fondements d’une démarche morphologique qu’il avait lui-même contribué à faire émerger. Les urbanistes restaient attachés à cette culture du projet et en choisissant de nommer « déforme » ce qui n’entrait pas dans le schéma de régularité recherché, ils créaient une relation dissymétrique entre ce qui était estimé être central (la forme, le projet, la régularité, la norme, le pensé) et ce qui était estimé n’être que marginal (la déforme, l’irrégularité, l’indigène, l’anomalie, le spontané, etc.).
19 Or il faut rappeler une évidence oubliée : si l’existence de plans antiques très réguliers est une évidence qu’il ne faut pas chercher à minimiser, le nombre d’agglomérations antiques qui présentent un autre schéma d’urbanisation est également important. Présumer une grille orthogonale unique et des mesures périodiques est un danger réel qui a conduit à des aberrations.
20 Or que fait-on de plus en analysant une forme qu’on ne fait pas en restant au niveau de la topographie historique ou de l’archéologie de la ville ? On met en œuvre une série de protocoles d’analyse, les uns morphologiques, les autres morpho-historiques.
21 Les critères plus nettement morphologiques sont des critères d’apparence neutre, qu’on définit sans rapport avec une connaissance historique donnée et sans préjuger de la nature de la connaissance qu’on va pouvoir en tirer. Le but est de disposer d’un « langage » de la forme, avec lequel on puisse décrire. Par exemple, définir un taux de densité ou de vide du parcellaire urbain est un critère strictement morphologique qui ne préjuge en rien de l’usage (c’est-à-dire l’interprétation) qu’on en fait. Alors que chercher la trace d’une muraille urbaine, par exemple, part de la connaissance a priori d’un objet historique déterminé.
22 Je donne ci-dessous la liste des critères les plus couramment utilisés pour l’analyse des trames de la forme urbaine :
23 1 – l’observation de la différence de densité globale du parcellaire ;
24 2 – la recherche des noyaux microparcellaires ;
25 3 – la caractérisation polygonale du parcellaire ;
26 4 – la recherche des alignements remarquables ;
27 5 – l’individualisation des lignes d’appui du parcellaire ;
28 6 – l’identification des pattes d’oie ;
29 7 – la caractérisation des orientations dominantes du parcellaire ;
30 8 – la recherche des inclusions d’orientation ;
31 9 – la recherche des baïonnettes dans le tracé des rues ;
32 10 – l’identification des formes individuelles ponctuelles ;
33 11 – la lecture des parcelles étroites et allongées ;
34 12 – la lecture des régularités métrologiques du plan.
35 Il ne m’est pas possible d’entrer ici dans le détail de chaque indice, puisque le but n’est pas de faire un exposé détaillé de la méthodologie. Le lecteur qui souhaiterait en lire une application à peu près complète, peut se reporter à l’étude que j’ai réalisée sur le site de la ville de Beja, au Portugal (Chouquer 2011).
36 Bien entendu, le caractère « neutre » présumé pour la définition de ces critères « strictement morphologiques » est quelquefois assez relatif, puisque c’est l’observation de situations morphologiques réelles qui a conduit à définir tel ou tel. Par exemple, recherchant les parcelles étroites et allongées dans le plan de telle ou telle ville ayant été médiévale, il est clair que l’indice est exploité dans le but de savoir si on peut ou non restituer la hiérarchie des rues médiévales. Dans le cas de l’analyse de Beja, au sud du Portugal, le critère a servi à identifier des ruelles médiévales aujourd’hui absorbées par le tissu urbain, et à restituer la hiérarchie d’origine islamique probable : shari, rue principale ; durub, rue secondaire greffée sur la précédente et quelquefois fermée ; enfin, azikka, petite voie sans issue, de desserte familiale. C’est ce que traduit le schéma suivant (figure 1) qui propose un plan possible pour la ville médiévale de Beja, issu de la lecture et de l’interprétation des formes en relation avec la cartographie ancienne de la ville.
37 Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il n’y a pas lieu de s’en tenir à la recherche globale d’un plan type, ni à la seule identification des seuls éléments majeurs que sont la muraille et ses portes, la grille urbaine du plan romain, l’amphithéâtre et le théâtre romains, etc.
38 Bien entendu, cette remarque ne signifie pas qu’il faut rejeter les critères urbains strictement historiques, c’est-à-dire procédant d’une connaissance historique préalable. Par exemple, à la liste des critères morphologiques déjà cités, je suggère d’ajouter d’autres critères :
39 13 – l’identification de la ou des murailles antiques et médiévales ;
40 14 – la définition du domaine d’attraction de la muraille ;
41 15 – l’identification des lotissements ;
42 16 – l’identification des unités de plan (je reprends ici la dénomination de Bernard Gauthiez), étape fondamentale qui suppose de pouvoir discerner, dans une forme, la hiérarchie des niveaux qui la composent et l’ordonnent, s’il y a lieu. Je parlerai plus bas des « formes intermédiaires » qui interviennent à ce moment-là ;
43 17 – la recherche des régularités du plan urbain antique ;
44 18 –... d’autres indices envisageables, qui ne figurent pas dans cette liste.
45 Si je prends l’exemple du dernier critère nommé, celui de la régularité pouvant conduire à une proposition de plan urbain antique, il est possible de dire les conditions de son emploi. Je l’ai fait sur des sites comme Besançon, Chalon-sur-Saône, Beja, en montrant que de l’analyse des formes, on pouvait tirer diverses hypothèses sans qu’il soit possible d’affirmer un plan plutôt qu’un autre.
46 La figure 2 en donne une illustration à Beja. L’analyse offre diverses pistes pour suggérer les bases du plan urbain de l’antique colonie de Pax Iulia. Mais il n’est pas possible de choisir ni d’affirmer telle ou telle option, au seul examen des résultats de l’analyse de la forme urbaine héritée. Au moins peut-on momentanément échapper à la restitution d’un unique plan quadrillé programmatique issu de la démarche de topographie historique antique et qui néglige les faits, comme la divergence des orientations présentes dans la trame urbaine héritée. Or ce qui été proposé jusqu’ici, des travaux les plus anciens aux plus actuels, est une unique hypothèse de grille régulière, qui n’est pas fondée sur des preuves archéologiques, mais qui n’est qu’une extrapolation d’un modèle géométrique à partir de fragments d’information archéologique.
47 Voici maintenant une tout autre perspective. Je vais partir d’un plan archéologique, c’est-à-dire d’une information intégralement obtenue par la fouille archéologique afin de montrer que l’analyse de morphologie urbaine peut être engagée et qu’elle permet d’avancer. L’exemple retenu est le plan issu des fouilles de la petite et très intéressante agglomération antique de Lattara, au sud de Montpellier. La particularité de ce site, protégé d’une urbanisation ultérieure, étant d’être entièrement accessible à la fouille, on peut commencer l’analyse sur la cartographie des vestiges archéologiques qui nous donne un plan assez complet de la ville antique. Ici, on n’a pas à déduire le plan des formes héritées, on le voit.
48 L’analyse des régularités et des dispositions originales du plan élaboré par les fouilleurs permet d’identifier des trames et, en distinguant un certain nombre de nœuds caractéristiques du plan (des points d’origine de divergences), de proposer un schéma d’arpentage pour la réalisation de l’éventail des différentes trames urbaines. Exprimées en termes morphologiques, l’analyse de ce site urbain recourt aux critères ci-dessus nommés 4, 6, 12, 14, 15 (à propos du lotissement, je note que les archéologues l’ont, les premiers, très bien décrit). Les originalités les plus notables de la forme sont l’alternance de la largeur des rues, qui a permis de distinguer entre elles les trames 1 et 2, et de les individualiser par rapport aux autres, et, ensuite, l’ampleur du domaine d’attraction de la muraille qui permet le développement de monotones trames périphériques (3 à 7).
49 Bien entendu, l’analyse des formes ne permet pas de répondre seule à une question que l’archéologie a soulevée à partir d’indices que je ne peux pas ici détailler : le plan relevé par les archéologues traduit-il un schéma d’origine ou bien est-il déjà le reflet, dès l’Antiquité, d’une évolution dans le sens de la régularisation du plan ? De la réponse faite à la question, on conçoit très bien qu’on puisse tirer des enseignements historiques un peu différents, car l’enjeu est de savoir si ce site est un site indigène qui aurait connu une forme de régularisation, ou bien une pure fondation coloniale, par exemple étrusque. Si la régularité était le produit de l’évolution du site urbain, entre sa fondation vers 525 av. J.-C., et la phase de régularisation que les archéologues ont notée vers 475 av. J.-C., il est clair que la phase initiale nous échapperait et que la morphologie serait bien en peine de la lire...
50 La figure 3 donne les lectures morphologiques que le plan archéologique suggère. L’observation des régularités du plan offre des matériaux spécifiques pour abonder dans le sens d’une fondation ou d’une régularisation planifiée.
51 Cependant, si la morphologie est prise en défaut de ne pouvoir conclure entre les options de fondation ou de régularisation, l’archéologie, dans le fond, ne fait pas mieux. Les archéologues ont noté l’abondance du matériel étrusque dans les fouilles (points rouges du plan archéologique de la figure 3.2), mais ils n’ont pas vraiment pu choisir entre deux interprétations tout aussi possibles l’une que l’autre : preuve d’une fondation coloniale étrusque, ou bien preuve que cette agglomération gauloise commerçait avec des marchands étrusques ?
52 Dans les exemples de protocoles qui ont été notés, chacun peut comprendre qu’il y a la matière à une automatisation des enquêtes. C’est le cas de tout ce qui concerne la caractérisation polygonale des parcelles, la métrologie, le calcul et la différenciation des orientations parcellaires. Mais ces automatisations sont délicates et leur effet réducteur est encore insuffisamment compris et pris en compte. Par exemple, sous prétexte que la machine peut aisément discerner des orientations parcellaires par gisement, par exemple de 10o en 10o, on voit fréquemment apparaître dans les publications des relevés de gisements qui sont présentés de façon ambiguë, non pas comme de simples relevés sans signification historique, mais comme des objets morpho-historiques. Or il est difficile de passer de l’observation d’une orientation du parcellaire urbain à l’affirmation d’une intervention planifiée dans l’espace en question, sur la base de la cohérence de cette orientation. Il faut pour cela pouvoir dire à quel lotissement ou à quelle unité de plan, bref à quel projet, se réfèrerait éventuellement l’orientation en question, et ceci ne s’établit pas à partir d’un relevé de limites parcellaires orientées, mais à partir de la reconstitution du modèle de planification, si on le connaît ou si on peut le déduire.
53 Car si le gisement ne correspond à rien, quel serait l’intérêt de le présenter en tant que tel, sinon de faire de la page et de tenter d’abuser le lecteur par l’argument de la technique ? On fait aujourd’hui avec les gisements isoclines la même chose que ce qu’on a fait avec les centuriations dont je parlais plus haut : on joue au mikado, chacun retirant ses bâtonnets dans l’insouciance de l’objet.
Les programmes de recherche archéogéographiques
54 Actuellement plusieurs programmes de recherche concernent la morphologie urbaine. Des sites isolés ont fait l’objet de recherches approfondies : Rouen, objet de la thèse de Bernard Gauthiez (1991) ; Besançon (Chouquer 1994) ; Beja au Portugal (Chouquer 2011) ; Pontoise, étudiée par Sandrine Robert en 2011. Dans un esprit très comparable, on peut citer le travail de Ricardo González Villaescusa sur la morphologie de la ville de Valence en Espagne (González Villaescusa 2002).
55 Il faut désormais chercher du côté des systèmes d’information géographique, dans la mesure où ils offrent des bases cartographiques et photographiques intégrées, consultables en ligne, et permettant le travail. D’une prospection sur les ressources disponibles, on tire vite la conclusion que beaucoup d’expériences sont encore au stade de l’expérimentation et de la collecte et de l’harmonisation des données. Beaucoup de sites annoncent un accès à la cartographie, mais peu la réalisent.
56 En matière de morphologie urbaine, les principaux programmes français sont ceux qui sont conduits sur les villes de Tours, Lyon et Paris :
- rappelons, pour mémoire, un programme de Morphogenèse des agglomérations médiévales, conduit à Tours et animé par le morphologue Bernard Gauthiez, qui a abouti, dans les années 1990-2000, à des résultats significatifs sur diverses régions françaises.
- Tours (programme TOTOPI : Topographie de Tours Pré-Industriel conduit par Henri Galinié et Xavier Rodier) ; il s’agit de la mise au point d’un outil d’analyse urbaine qui, en dépit du terme de « topographie » de son titre, comporte une authentique dimension d’analyse morphologique. L’étude d’une partie de la ville de Tours a été le sujet de la thèse d’Hélène Noizet (2007).
- Lyon. Recherches de Bernard Gauthiez (système d’information géo-historique de Lyon : données et analyses sur l’espace géographique, les formes urbaines, l’archéologie, l’espace social, considéré sur la longue durée) ; mais aussi les recherches d’Anne-Sophie Clémençon, historienne des formes urbaines, sur la dynamique des formes de la rive gauche du Rhône aux XIXe et XXe s.
- Paris (programme ALPAGE). Ce programme, comme le présente le site qui lui est consacré, « vise à mettre en place des outils de travail mutualisés STIC-SHS permettant de développer les recherches concernant l’espace urbain parisien, à savoir des logiciels de reconnaissance des formes adaptés aux plans cadastraux anciens et un SIG comprenant des couches cadastrales et historiques. C’est une nouvelle approche du milieu urbain, intégrant réellement la dimension spatiale, qui pourra être mise en œuvre grâce aux apports de disciplines récentes (imagerie industrielle, géomatique et archéogéographie) ».
58 Grâce au travail des équipes coordonnées par Hélène Noizet, on dispose d’une « base publique » absolument unique en son genre, puisqu’elle donne, pour le Paris historique de l’Ancien Régime, une série compilée d’informations particulièrement précieuses pour l’analyse et l’interprétation. Plusieurs études significatives ont déjà pu être conduites à partir de cet outil.
Des bases renouvelées
59 Dans ce nouveau développement, je souhaite tenter d’expliquer pourquoi et comment nous avons cru devoir partir d’une critique de la pratique morpho-historique de l’analyse des formes pour aller vers une pratique plus diversifiée et rééquilibrée. Pour le dire autrement, en archéogéographie, nous suggérons le refus du choix exclusif entre une option aménagiste et une option de rejet de toute planification. Nous pensons que ce sont les objets qui décident et doivent nous guider.
60 Le refus du choix exclusif d’une option aménagiste est logique. Si tout est intentionnel dans la construction de l’espace historique parce que les choses n’adviennent pas par la génération spontanée, tout n’est pas planifié, en ce sens que tout ne s’intègre pas dans un plan ou projet préalablement conçu et réalisé de façon concertée en un temps réduit, sous l’autorité d’un pouvoir et à l’aide de praticiens (arpenteurs ou aménageurs, par exemple). Beaucoup de gestes d’aménagement obéissent à des logiques individuelles et locales, sans mettre en œuvre un plan. Or nous venons d’une époque où l’histoire ce n’était rien d’autre que le repérage des projets concertés successifs que les sociétés étaient censées avoir produits. Le passage d’une époque à l’autre, au niveau morpho-historique, était le changement d’un état de la forme pour un autre.
61 Mais cette observation ne doit pas conduire, comme certains sont tentés de le faire, à rejeter toute planification collective dont la forme garderait la trace. Au contraire, notre plus grande attention à ce qui n’est pas planifié doit nous rendre attentif à mieux définir ce qui l’est et sur quelles bases morphologiques on peut en faire la reconnaissance. Dans le fond, en même temps qu’on peut souhaiter disposer d’une histoire de la forme urbaine qui échapperait au « tout planifié » d’antan, de même avons-nous besoin de nouvelles études qui nous diraient ce qu’est la forme urbaine planifiée antique et médiévale, comment elle évolue de façon auto-structurée dans la durée, et qui nous guideraient vers des analyses moins réductrices que celles qui ont été jusqu’ici posées. Qui se chargera, par exemple, de réécrire un manuel d’urbanisme antique, différent du très sommaire manuel de Ferdinando Castagnoli qui avait traité d’« Hippodamos de Milet et l’urbanisme à plan orthogonal » et n’avait recherché que la régularité ?
62 Mais ce refus d’un dualisme simpliste ayant été dit, il faut s’engager dans l’étude des processus dynamiques. En archéogéographie, nous mettons la question de la transmission au cœur du propos. Cette interrogation a ouvert la gamme des possibilités, en décrivant divers scénarios qu’on imaginait peu il y a seulement quelques années.
63 Dans les villes ayant connu une permanence de l’occupation, nous savons désormais que les formes régulières que nous y voyons, même celles qui sont héritières des projets planifiés de jadis, sont le fruit d’une construction de longue durée. Autrement dit, dans un plan qui montre par exemple un îlotage régulier d’origine romaine, ce que nous voyons n’est rien d’autre que ce que le temps a fait du projet initial. D’ordinaire, la rhétorique sur la durée était de dire soit que c’était dégradé, soit que c’était exceptionnellement préservé. Aujourd’hui nous posons un troisième terme, le plus vraisemblable : nous disons que cette régularité de la forme urbaine observée peut aussi être le produit de 2000 ans de construction urbaine. Dès lors la question s’inverse : il ne s’agit plus de savoir ce que les sociétés du Moyen Âge et de l’époque moderne et contemporaine ont pu dégrader dans la forme d’origine parfaite, mais de savoir ce qu’elles ont pu construire, et comment, éventuellement, elles auraient pu donner de la force (en termes de rigueur de la forme) à ce qui, à l’origine, en avait peut-être moins. Dit ainsi, cela paraît évident et simple. Mais l’application de cette idée est assez ravageuse quant aux certitudes sur lesquelles sont bâtis nos savoirs.
64 On peut donc faire une analyse dynamique d’une planification. En réalité, dès l’installation des lignes du projet, à la suite d’un arpentage, le processus dynamique commence, dont on ne sait pas s’il sera bref ou de longue et très longue durée. Qu’on ait réussi à démontrer que des centuriations italiennes, indubitablement antiques en tant que projet, sont des constructions en grande partie médiévales et modernes est un élément nouveau particulièrement dérangeant (Chouquer 2008 ; Brigand 2010). Cette idée d’une transmission par l’effet dynamique de la transformation (que j’ai nommée d’un néologisme « transformission », pour éviter d’avoir à chaque fois à développer la périphrase), n’a plus rien à voir avec l’idée d’inertie.
65 L’enjeu de cette idée de transmission par la dynamique est le suivant. Plusieurs chercheurs pensent que les possibilités de lecture de formes anciennes dans une planimétrie urbaine héritée ne vont guère au-delà du Moyen Âge, et récusent l’idée qu’on puisse lire, par exemple, du romain dans un plan parcellaire du XIXe siècle. Cependant, quand Bernard Gauthiez, dans sa thèse, suggère la lecture d’une unité de plan carolingienne dans la forme urbaine de Rouen, peut-on nous dire quelle différence il y a dans ce type de lecture et la lecture d’un héritage romain ? Veut-on signifier qu’entre l’époque romaine et l’époque carolingienne, par exemple, il se serait passé quelque chose de dirimant, qui interdirait la lecture de l’héritage romain, alors qu’elle permettrait la lecture de l’héritage carolingien ? Il est clair que cet éventuel effet de seuil est un résidu d’une pensée périodisée de l’histoire des formes qui n’a probablement plus la capacité à rendre compte de toutes les situations.
66 Inversement on sait aussi dire, aujourd’hui, comment des formes non collectivement planifiées peuvent connaître une dynamique qui les fait paraître très régulières, au terme d’une évolution que la forme « précipite » et rend visible. Combien de ces régularités, intentionnelles dans le détail mais fortuites dans leur dessin d’ensemble, n’a-t-on pas pris récemment pour des planifications historiques données ? La régularité peut être le produit d’un processus d’auto-structuration dans la longue durée.
67 La morphologie répond par des concepts à la difficulté qu’il y a à faire la distinction entre ce qui a été planifié à l’origine et ce qui n’est régulier que par effet d’auto-structuration, sans planification de base. Mais ces concepts ne font pas l’unanimité. Quand nous disons que l’analyse de la forme met en œuvre la définition des niveaux de structuration, et notamment ce que nous appelons « formes intermédiaires » (Chouquer 2011), quand nous avançons des protocoles morphologiques et métrologiques pour les définir, il y a réticence. Les données morphologiques ne seraient pas suffisantes pour conclure, alors que les textes des historiens ou les matérialités des archéologues, eux, le seraient. Cette réserve n’est cependant pas directe, en ce sens que beaucoup d’études pensent qu’on peut se passer du niveau d’analyse morphologique, mais ne prennent pas la peine, pour autant, de discuter les concepts avancés en morphologie. Mieux même, on parle de morphologie dans des études dans lesquelles il n’y a aucune étude du parcellaire et plus généralement de la planimétrie, aucune analyse métrologique, aucune définition des formes intermédiaires, etc.
68 Je ne serais pas complet si je ne disais pas d’un mot le point ultime atteint tout récemment par la recherche. On a compris, à partir d’un certain nombre de réexamens (les reaves protohistoriques du Dartmoor et les centuriations romaines dans le monde agraire ; les rues de Winchester pour l’archéologie urbaine anglaise), que dans une même forme régulière on peut rencontrer des témoins archéologiques de dates assez diverses. Dès lors la question n’a pas manqué d’être posée : n’aurait-on pas la preuve qu’il n’y a pas de plan d’ensemble jeté d’un seul coup, étant donné que les datations divergent ? Or l’argument s’affaiblit puisqu’il n’a jamais été question de dire que la réalisation d’un projet de planification suppose obligatoirement sa matérialisation synchronique immédiate. Rien n’empêche une réalisation échelonnée, une réfection urbaine isocline ou une subdivision du parcellaire ultérieures dans un secteur qui serait lui-même issu d’une planification. Dans ce cas la fouille archéologique date l’intervention, pas l’initiative.
69 La conclusion peut être celle-ci. L’approche morphologique que promeut l’archéogéographie est celle qui consiste à dire que le document cartographique, notamment parcellaire, a valeur de document, ni plus ni moins, et qu’il n’a pas à être réfuté a priori comme étant idéologique ou plus idéologique qu’un autre, tout en ayant conscience de la difficulté de l’application de ce genre d’analyse lorsqu’il n’y a pas d’autres documents, notamment d’archives, pour l’étayer.
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