La présente contribution propose de mettre en avant le travail du moine Akyûbô Sokuden, un des premiers intellectuels japonais à avoir tenté au xvie siècle de définir la voie de l’ascèse religieuse dite shugendô, dont la tradition a longtemps été tenue secrète, et de présenter la place et la fonction que tient le corps du pratiquant au cœur de cette voie ésotérique dans son œuvre majeure, le Shugen shûyô hiketsu-shû ou Recueil des arcanes essentiels à la pratique du shugen (1521‑1528). Les mises en corrélations entre le corps du shugenja ou du yamabushi, les accessoires, les pratiques posturales et la doctrine bouddhique issue du mahāyāna montrent comment l’auteur rattache cette tradition ascétique à la recherche du surgissement de la bouddhéité présente en chaque être.
The correlation between the body and Buddhist doctrine in the shugendô of Akyûbô Sokuden (16th century)
This paper seeks to highlight the work of the monk Akyûbô Sokuden, one of the first Japanese scholars to have tried, in the 16th century, to define the ascetic religious practice of shugendô, whose tradition was kept secret for many years. The paper also describes the place and function of the adept’s body, at the heart of this esoteric path, in his major work, the Shugen shûyô hiketsu-shû (1521‑1528). The correlations he draws between the body of the shugenja or of the yamabushi, his accessories and postural practices and Buddhist doctrine resulting from the mahāyāna show how the author links this ascetic tradition to the desire to bring out the Buddhist present in every human being.