Couverture de RHPS_006

Article de revue

Le bureau de bienfaisance du Havre sous la Troisième République : entre laïcisation et adaptations (1890-1920)

Pages 83 à 102

Notes

  • [1]
    Pour une première approche historique sur les origines de cette institution havraise : Veuclin V.E., « L’assistance publique dans la ville du Havre aux XVIIe et XVIIIe siècles », Recueil des publications de la Société havraise d’études diverses, 1897, 64e année, 3e trimestre, p. 295-317 ; Théologien Anne-Sophie, Charité et philanthropie au Havre 1750-1815, mémoire de maîtrise d’histoire (sous la direction de Emmanuel Saunier), Université du Havre, 2000, p. 38-44, 87-92.
  • [2]
    Bec Colette, « Politique sociale et initiative administrative : l’exemple du Conseil supérieur de l’Assistance publique (1886-1914) », Le Mouvement social, n° 163, avriljuin 1993, p. 67-84.
  • [3]
    Bec Colette, « Deux congrès internationaux d’assistance (Paris, 1889-1900). Temps fort des rapports public-privé », in Bec Colette, Duprat Catherine, Luc Jean-Noël et Petit Jacques-Guy (textes réunis par), Philanthropies et politiques sociales en Europe (XVIIIe-XXe siècles), Paris, Anthropos-Économica, 1994, p. 145-157.
  • [4]
    Cette assistance publique naissante s’articule principalement autour de la loi du 15 juillet 1893 sur l’assistance médicale gratuite, de celles du 27 juin 1904 sur le service des enfants assistés et du 14 juillet 1905 sur l’assistance aux vieillards, infirmes et incurables. Voir Bec Colette : Assistance et République. La recherche d’un nouveau contrat social sous la IIIe République, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 1994, p. 113.
  • [5]
    Gueslin André, « L’évolution du Bureau de Bienfaisance en France jusqu’en 1914 », in Petit Jacques-Guy et Marec Yannick (dir.), Le social dans la ville en France et en Europe 1750-1914, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 1996, p. 239-249.
  • [6]
    Voir l’ouvrage hommage à Pierre Guillaume : Aubin Gérard et Gallinato Bernard (dir.), Les espaces locaux de la protection sociale, Paris, Association pour l’étude de l’histoire de la sécurité sociale, Comité d’histoire de la sécurité sociale, Collection « Histoire régionale de la protection sociale », n° 1, 2004.
  • [7]
    Brodiez-Dolino Axelle, Combattre la pauvreté. Vulnérabilités sociales et sanitaires de 1880 à nos jours, Paris, CNRS Éditions, 2013, p. 70-79, 95-100.
  • [8]
    Si l’histoire du bureau de bienfaisance de Rouen parcourt l’ensemble de cette étude, la période qui nous intéresse ici est évoquée dans les pages suivantes : Marec Yannick, Bienfaisance communale et protection sociale à Rouen (1796-1927). Expériences locales et liaisons nationales, Paris, La Documentation Française et Association pour l’étude de l’histoire de la Sécurité sociale, 2002, Tome premier, p. 404-662.
  • [9]
    Viela Cécile, Le bureau de bienfaisance de Bordeaux (1806-1940), thèse de doctorat d’histoire du droit (sous la direction de Gérard Aubin), Université de Bordeaux IV, 1995.
  • [10]
    Quincy-Lefebvre Pascale, « Naissance et affirmation d’un service public dans le monde de la charité. L’exemple du bureau de bienfaisance de Nancy 1850-1914 », in Gueslin André et Guillaume Pierre (dir.), De la charité médiévale à la Sécurité sociale, Paris, Les Éditions ouvrières, 1992, p. 91-96.
  • [11]
    Crespin Hélène, Les bureaux de bienfaisance dans le département de l’Aisne (an V-1953), thèse d’histoire du droit (sous la direction de Jean-Louis Harouel), Université de Paris Panthéon-Assas, 2003.
  • [12]
    Centré sur la période révolutionnaire et le début du Consulat, voir l’article de Manneville Philippe : « Le Bureau de bienfaisance dit de la Miséricorde au Havre », Recueil de l’Association des Amis du vieux Havre, n° 30, 1973, p. 29-44.
  • [13]
    À cette époque, la ville compte 56 000 habitants.
  • [14]
    Corvisier André (dir.), Histoire du Havre et de l’estuaire de la Seine, Toulouse, Éditions Privat, 1983, p. 179-199.
  • [15]
    Malon Claude, Le Havre colonial de 1880 à 1960, Mont-Saint-Aignan, Caen, Publications des Universités de Rouen et du Havre, Presses universitaires de Caen, 2006, p. 18-23.
  • [16]
    Legoy Jean, Le peuple du Havre et son histoire. Du négoce à l’industrie, 1800-1914 : le cadre de vie, Tome 2, Le Havre, La Ville, 1982, p. 283-314.
  • [17]
    Son grand-père était maître-tisserand. Jules Siegfried fut l’époux de la féministe Julie Siegfried ainsi que le père du géographe, historien et sociologue, André Siegfried, également membre de l’Académie française.
  • [18]
    Pour plus de détails sur les épisodes de sa vie, voir : Merlin Roger, Jules Siegfried : sa vie, son œuvre, Paris, Musée social, 1923 ; Siegfried André, Mes souvenirs de la IIIe République. Mon père et son temps : Jules Siegfried, 1836-1922, Paris, Éditions du Grand Siècle, 1946.
  • [19]
    Cette amitié avait été également scellée dans l’épreuve de la maladie : atteint de la fièvre typhoïde et d’une hémorragie intestinale pendant l’hiver 1880-1881, Jules Siegfried guérit grâce aux soins du Docteur Gibert.
  • [20]
    Après avoir dirigé la ville du Havre, il exercera les mandats de conseiller général et député de la Seine-Inférieure (1885-1897 et 1902-1922), de sénateur de la Seine-Inférieure (1897-1900), puis de ministre du Commerce et de l’Industrie (1892-1893).
  • [21]
    Connu aussi sous le titre Quelques mots sur la misère, son histoire, ses causes, ses remèdes, Le Havre, Librairie de J. Poinsignon, 1877.
  • [22]
    Docteur Gibert Joseph, Une visite au Bureau d’hygiène de Bruxelles. Lettes envoyées au journal Le Havre, Le Havre, Imprimerie du journal Le Havre, 1878 ; Id. L’inspection médicale des écoles, Alençon, Imprimerie Guy, 1885 ; id., De l’assistance publique au Havre, Le Havre, Imprimerie du commerce, 1891.
  • [23]
    Pour les principales actions du Docteur Gibert, voir : Bobichon Emmanuelle, L’action sociale du docteur Gibert au Havre à la fin du XIXe siècle, mémoire de maîtrise d’histoire (sous la direction de Yannick Marec), Université de Rouen, 1995.
  • [24]
    Au Havre, un dispensaire Dollfus est créé en 1884.
  • [25]
    D’autres dispensaires apparaissent à Clermont-Ferrand (1882), Paris (1883) et Rouen (1885).
  • [26]
    Murard Lion, Zylberman Patrick, « Experts et notables. Les bureaux municipaux d’hygiène en France (1879-1914) », Genèses, n° 10, janvier 1993, p. 53-73 ; Idem, L’hygiène dans la République. La santé publique en France ou l’utopie contrariée, Paris, Fayard, 1996.
  • [27]
    Hutet Olivier, « L’hôpital Pasteur du Havre : projets et promotions d’un hôpital modèle », in La promotion de la santé au travers des images véhiculées par les institutions sanitaires et sociales, Colloque du 16 au 23 avril 2007 Arles, « Images et imagerie » dans le cadre du Congrès national des sociétés savantes (Comité des travaux historiques et scientifiques) organisé avec la participation du Comité d’histoire de la sécurité sociale, 2008, p. 191-214.
  • [28]
    Louis Brindeau, maire du Havre du 9 novembre 1890 au 16 mai 1896.
  • [29]
    AMH, Fond contemporain Q1 C1 : compte-rendu de l’administration du bureau de bienfaisance du Havre pendant l’année 1890 présenté par la commission administrative, p. 3.
  • [30]
    ADSM 2X 445 : lettre du ministre de l’Intérieur au préfet, 20 février 1853.
  • [31]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er octobre 1871 au 30 septembre 1872, p. 19.
  • [32]
    AMH, Fonds moderne Q1 C3 liasse 7 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er octobre 1869 au 30 septembre 1870 et du 1er octobre 1870 au 30 septembre 1871 ; AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er octobre 1871 au 30 septembre 1872, du 1er octobre 1872 au 30 septembre 1873, du 1er octobre 1873 au 30 septembre 1874 et du 1er octobre 1874 au 30 septembre 1875.
  • [33]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er octobre 1875 au 30 septembre 1876, p. 22.
  • [34]
    ADSM 2X 446 : traité conclu entre Messieurs les administrateurs du bureau de bienfaisance de la ville du Havre et la Supérieure générale des sœurs de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, 30 octobre 1848.
  • [35]
    Dans le bureau de distribution, au n° 59 rue de la Mailleraye, on dénombre sept sœurs ; dans les trois autres, on distingue respectivement quatre sœurs au n° 30 rue des Pénitents, quatre au n° 18 rue Kléber et trois autres sœurs au n° 30 rue Dumontd’Urville.
  • [36]
    AMH, Fond contemporain Q1 C1 : compte-rendu de l’administration du bureau de bienfaisance du Havre pendant l’année 1890 présenté par la commission administrative, p. 29.
  • [37]
    Ardaillou Pierre, Les Républicains du Havre au XIXe siècle (1815-1889), Rouen, PURH, 1999, p. 132-136.
  • [38]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er octobre 1871 au 30 septembre 1872, p. 5-6.
  • [39]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er octobre 1875 au 30 septembre 1876, p. 4-5.
  • [40]
    Lalouette Jacqueline, La République anticléricale XIXe-XXe siècles, Paris, Seuil, Collection « L’Univers historique », 2002.
  • [41]
    Ardaillou Pierre, op. cit., p. 149-152.
  • [42]
    Après avoir occupé cette fonction par intérim dès le 14 septembre 1878, Jules Siegfried devient maire du Havre du 23 octobre 1878 au 6 janvier 1886.
  • [43]
    AMH Fonds contemporain Q1 C1 : compte-rendu de l’administration du bureau de bienfaisance du Havre, pendant l’année 1881 présenté par la commission administrative, p. 20.
  • [44]
    En 1877, la part des subventions municipales destinées aux bureaux de bienfaisance des principales villes montre des disparités quant à l’engagement financier municipal : (Source : AMH Fonds contemporain Q1 C1 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er janvier au 31 décembre 1878).
    figure im4
  • [45]
    AMH Fonds contemporain Q1 C1 : compte-rendu de l’administration du bureau de bienfaisance du Havre, pendant les années 1881-1890 présenté par la commission administrative.
  • [46]
    En 1877, la part des individus secourus s’établit à 6,7 %, au-dessus de Rouen, mais bien en deçà de Lille (15,2 %), de Toulouse (15,9 %), de Marseille (11,2 %) et de Nantes (10,3 %).
  • [47]
    Marec Yannick, Bienfaisance communale et protection sociale à Rouen (1796-1927), op. cit., Tome premier, Partie III, p. 455-662
  • [48]
    Docteur Gibert Joseph, De l’assistance publique au Havre, op. cit., p. 11.
  • [49]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C3 liasse 3 : règlement du bureau de bienfaisance du Havre, 1888.
  • [50]
    Docteur Gibert Joseph, op. cit., p. 17.
  • [51]
    Guignery E., « Étude et projet d’assistance publique au Havre », Recueil des publications de la Société Havraise d’Études diverses, 1891, deuxième trimestre, p. 366-367.
  • [52]
    Docteur Gibert Joseph, op. cit., p. 17.
  • [53]
    S’appuyant sur les 4 792 visites à domicile réalisées en 1889 par les treize médecins, cela représente seulement une visite journalière pour un seul médecin. Quant aux consultations, elles ne sont en moyenne que de cinq par jour et par médecin.
  • [54]
    Docteur Gibert Joseph, op. cit., p. 34.
  • [55]
    Marec Yannick, op. cit.
  • [56]
    Docteur Laplanche, « Contribution à l’étude de l’assistance publique au Havre », Recueil des publications de la Société Havraise d’Études diverses, 1891, deuxième trimestre, p. 158-170 ; Docteur Leprévost : « Hôpitaux, dispensaires et secours à domicile », Recueil des publications de la Société Havraise d’Études diverses, 1889, quatrième trimestre, p. 17-71.
  • [57]
    Lalouette Jacqueline (dir.), L’hôpital entre religions et laïcité : du Moyen Âge à nos jours, Paris, Letouzey & Ané, 2006.
  • [58]
    AMH, Fonds contemporain : séance du Conseil municipal du 7 novembre 1888.
  • [59]
    AMH, Fonds contemporain D1 C10 liasse 6 : proposition de laïcisation des bureaux de bienfaisance dits « de distribution » de la ville du Havre, présentée par M. Bertel, conseiller municipal, 29 janvier 1890.
  • [60]
    AMH, Fonds contemporain : séance du Conseil municipal du 3 mars 1891, p. 184.
  • [61]
    Ibid., p. 196-198.
  • [62]
    Ibid., p. 202.
  • [63]
    Ibid. p. 212.
  • [64]
    Ibid., p. 217.
  • [65]
    Ibid., p. 220.
  • [66]
    Henry Genestal, maire du Havre du 17 mai 1908 au 24 juin 1914.
  • [67]
    AMH, Fonds contemporain : séance du Conseil municipal du 3 mars 1891, p. 222-223.
  • [68]
    Ibid., p. 225.
  • [69]
    AMH, Fonds contemporain : séance du Conseil municipal du 2 septembre 1891.
  • [70]
    Au sein de la commission administrative du bureau de bienfaisance, aux partisans de la laïcisation (Pillieux, Flament et Landrieu) s’opposent Dourt, Heu et Moulia.
  • [71]
    AMH, Fonds contemporain : séance du Conseil municipal du 25 novembre 1891.
  • [72]
    AMH, Fonds contemporain : séance du Conseil municipal du 28 décembre 1891.
  • [73]
    Le Courrier du Havre, 1er décembre 1891 : « Bureau de bienfaisance. Démission des dames de charité ».
  • [74]
    Brodiez-Dolino Axelle, Combattre la pauvreté. Vulnérabilités sociales et sanitaires de 1880 à nos jours, op. cit., p. 71.
  • [75]
    Marec Yannick, op.cit., Tome premier, p. 608-609.
  • [76]
    Quincy-Lefebvre Pascale, « Naissance et affirmation d’un service public dans le monde de la charité. L’exemple du bureau de bienfaisance de Nancy 1850-1914 », op. cit., p. 95-96.
  • [77]
    Cité par Viela Cécile, Le bureau de bienfaisance de Bordeaux (1806-1940), op. cit., p. 269.
  • [78]
    Roussy Damien, La politique d’assistance publique de la ville de Bordeaux sous la IIIe République, thèse de doctorat en droit, Bernard Gallinato-Contino, Université Montesquieu-Bordeaux IV, Partie I, Titre II, Chapitre II : Une difficile laïcisation de l’Assistance publique, p. 260-285 ; Viela Cécile, op. cit., p. 262-270.
  • [79]
    Il fut maire de Bordeaux à trois reprises : de 1884 à 1888, de 1892 à 1896 et de 1904 à 1906.
  • [80]
    Dunouhaud Cécile, Soulager, éduquer, contrôler : l’assistance en Haute-Vienne au XIXe siècle, thèse de doctorat d’histoire (sous la direction de Jean-Noël Luc), Université de Paris IV, 2006, p. 457-458.
  • [81]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C3 liasse 3 : règlement général du bureau de bienfaisance du Havre, article 25.
  • [82]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : compte-rendu de l’administration du bureau de bienfaisance du Havre pendant l’année 1891, p. 7-8.
  • [83]
    Devenue inutile, la section d’Ingouville est supprimée.
  • [84]
    Entre 1914 et 1918, la part de la population totale assistée par le bureau de bienfaisance s’accroît également. En pourcentage de la population totale, celle-ci s’établit successivement à 2,29 % en 1914, 2,51 % en 1915, 2,66 % en 1916, 2,91 % en 1917 et 4,24 % en 1918.
  • [85]
    Entre 1900 et 1912, c’est en moyenne 7,15 % de la population havraise qui est secourue par le bureau de bienfaisance (seule l’année 1913 manque).
  • [86]
    En 1895, la loi sur l’assistance médicale gratuite de 1893 devient effective au Havre, tout comme les lois sur l’assistance aux vieillards, infirmes et incurables appliquée en avril 1907 (14 juillet 1905), sur l’assistance aux familles nombreuses (14 juillet 1913) et sur l’assistance aux femmes en couches (lois des 17 juin, 30 juillet 1913 et 23 janvier 1917).
  • [87]
    Le nouveau bureau est situé à la mairie annexe de Graville.
  • [88]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : compte-rendu de l’administration du bureau de bienfaisance du Havre pendant l’année 1920, p. 4 et 15.
  • [89]
    La quatrième maison de secours située à la mairie-annexe de Graville, n’apparaît pas sur la carte insuffisamment large. À l’ouest, la première maison de secours se situe au 59 rue de la Mailleraye ; la seconde est localisée 30 rue Dumont-d’Urville au Nord, et la troisième, au Sud, 18 rue Kléber.
  • [90]
    Le Havre en 1914, Le Havre, Imprimerie du Journal du Havre, 1914, p. 96.
  • [91]
    Marec Yannick, op. cit., tome second, p. 1021-1023. 1032-1038.

1Héritier de la Maison de la Miséricorde [1], le bureau de bienfaisance du Havre connaît des transformations marquantes particulièrement sous la IIIe République, période de profondes avancées dans le domaine de la protection sociale. Dans une ville de plus de 160 000 habitants – sa population doublant avec l’arrivée de nouveaux habitants (annexion de communes limitrophes) – les nécessaires adaptations réclamées par des personnalités locales avisées imposent peu ou prou des réformes administratives (réunion des commissions administratives, laïcisation du personnel, création de nouvelles sections, bureau de renseignement) pour en améliorer le fonctionnement. D’importantes mutations économiques et sociales en font en effet la première ville et l’un des deux principaux pôles industriels de la région. Sans nier ce contexte, c’est l’affirmation républicaine qui influe sur les destinées du bureau de bienfaisance : l’arrivée des Républicains aux commandes de la municipalité n’est pas étrangère à cette prise de conscience d’une indispensable réforme de l’assistance publique dans une période où la Grande Dépression laisse sur le carreau davantage de Havrais.

2Lancé dès le début des années 1870, ce programme réformateur s’approfondit et se concrétise réellement dans les années 1880 et 1890 dans la plupart des villes françaises affectées par les effets de la seconde industrialisation et d’une extension du phénomène d’urbanisation. C’est le moment où naît une politique d’assistance publique, impulsée par la double création d’une direction de l’Assistance et de l’Hygiène au sein du ministère de l’Intérieur et d’un Conseil supérieur de l’Assistance publique [2] dont la figure tutélaire, Henri Monod, assura une collaboration étroite entre ces deux institutions, préparant et familiarisant aussi au sein des premiers congrès internationaux et nationaux [3] les esprits et les hommes politiques aux premiers jalons d’une réelle politique assistantielle à travers la fameuse trilogie chère à Colette Bec [4]. Ce n’est donc pas un hasard si, un siècle plus tard, les travaux historiques se sont centrés essentiellement sur les principaux centres urbains : dans le prolongement de l’article synthétique d’André Gueslin sur l’évolution des bureaux de bienfaisance [5], l’historiographie a porté son attention sur cet espace local de protection sociale [6], privilégiant des villes comme Lyon [7], Rouen [8], Bordeaux [9] ou Nancy [10], mais laissant largement de côté la mise en œuvre de celui-ci dans les campagnes [11]. Dans une démarche parfois comparative, l’on montrera l’intérêt d’une étude sur cette institution, qui demeure encore largement méconnue [12] dans une ville marquée par une série d’expérimentations sociales sous l’impulsion de figures locales à l’image de Jules Siegfried et du docteur Joseph Gibert, faisant à cet égard de la Porte Océane une ville avant-gardiste. On s’attachera ainsi à savoir si les réalisations sociales de la municipalité Siegfried et les idées novatrices de son ami médecin ont préparé et influencé les conceptions réformatrices du bureau de bienfaisance. On expliquera aussi les réactions de sa commission administrative ainsi que de ses bénévoles, en particulier autour de la question centrale de sa laïcisation, véritable remise en cause du pouvoir des religieuses et révélateur des tensions politiques locales. À travers ces enjeux, il n’en demeure pas moins que se dessinent les contours d’une municipalité havraise singulière aux orientations marquées par de nombreuses innovations sur le plan social.

Une ville républicaine aux idées sociales réformatrices

3Lorsque Jules Siegfried et le docteur Gibert arrivent au Havre au début des années 1860, c’est une ville en pleine mutation qu’ils découvrent. Encore provinciale jusqu’au milieu du XIXe siècle, celle-ci tire profit de l’arrivée du chemin de fer en 1847 et de la destruction de ses remparts pour s’étendre et accueillir plus de 27 000 nouveaux habitants [13]. Cette expansion spatiale la transforme en une des principales agglomérations du pays : en 1881, le seuil symbolique des 100 000 habitants est dépassé avant d’atteindre les 136 000 en 1914 [14]. Pendant cette période et sous l’impulsion de son commerce colonial [15], le Havre devient le second port français derrière Marseille. Malgré les contrecoups des années 1860 et 1880-1890, l’activité industrielle connaît un puissant développement : constructions navales, industries métallurgiques et mécaniques, chimie (produits tinctoriaux et tannants : bois exotiques), industries alimentaires (produits exotiques : sucre, riz, café, cacao ; brasseries de bière), industries textiles et du bois [16].

4Ces profondes évolutions ne sont pas sans incidence sur la situation de l’assistance locale et le mauvais état médical et sanitaire des habitants. Aussi, Le Havre se trouve-t-il à la pointe de nombreuses expériences et réalisations sociales dans le dernier tiers du siècle. À cet égard, Jules Siegfried est loin d’être étranger à ces innovations dont il partage les vues avec son ami Joseph Gibert.

Deux précurseurs en matière sociale : le maire Jules Siegfried et le docteur Gibert

5Dans l’histoire du Havre, ces deux philanthropes protestants originaires de l’Est, ont marqué durablement de leur empreinte cette dernière. Issu d’une famille de négociants de Mulhouse [17], Jules Siegfried naît le 12 février 1837 [18]. Bercé dès son plus jeune âge par les récits de voyage de son père en Perse et au Mexique, il manifeste le désir de découvrir le monde. En pleine guerre de Sécession, son voyage aux États-Unis le convainc de se lancer dans le négoce du coton. À son retour en France, il fonde avec son frère la société Siegfried Frères, à Mulhouse et au Havre. Après avoir fait fortune, il quitte son Alsace natale pour s’installer au Havre en 1862.

6Suisse d’origine, né en 1829 près de Genève dans une famille protestante, puis devenu Français, Joseph Gibert se lance dans des études de médecine, sans doute par vocation. Formé à la Faculté de Paris où il est reçu à l’internat des Hôpitaux en 1854, puis au doctorat en médecine quelques années plus tard, ce protestant commence sa carrière durant quelques mois en 1859 au Havre pour finalement s’y installer définitivement. Ce sont les hasards de la vie familiale qui provoquent la rencontre de ces deux hommes. En 1862, le docteur Gibert convole en justes noces avec Fanny Dollfus, fille d’un ancien maire de Mulhouse, appartenant à l’une des grandes familles de l’industrie cotonnière alsacienne. C’est à cette occasion qu’il débute une solide amitié avec Jules Siegfried [19] dont il partage les mêmes préoccupations. Havrais d’adoption, ces deux Républicains convaincus sont très tôt sensibles au sort de leurs concitoyens au point de consacrer une partie de leur fortune aux plus démunis : séduit par les questions philanthropiques et sociales, Jules Siegfried met bientôt en pratique ses idées lorsqu’il entre en politique, comme conseiller municipal (1870-1873) puis comme maire entre septembre 1878 et janvier 1886, avant d’élargir son horizon à d’autres fonctions électives [20] ; quant au docteur Gibert, il se passionne pour les questions médicales et sanitaires, révolté qu’il est par les conditions d’hygiène dans lesquelles vivent les Havrais.

7Au sein du Cercle Franklin, créé avec des amis en 1874-1875 sur le modèle des Working men’s clubs anglais, le premier partage et diffuse ses valeurs à l’image de son ouvrage La Misère, son histoire, ses causes, ses remèdes[21]. Dressant l’histoire passée et présente de la misère, il revient dans cet ouvrage sur les principales causes de cet état social : aux fondements matériels ou accidentels de la pauvreté, il oppose les « mauvaises passions » des pauvres qui se complaisent dans l’ignorance, l’ivrognerie, la paresse et l’imprévoyance. Tout en rendant hommage aux bienfaits de l’assistance publique et privée, Siegfried reconnaît les insuffisances de celle-ci dans les campagnes. Il est surtout un fervent partisan de la charité individuelle et de la prévoyance à travers les écoles, les caisses de retraites, d’épargne et d’assurances, les sociétés de secours mutuels. Le docteur Gibert n’est d’ailleurs pas en reste, publiant aussi sur ces questions [22]. Ce qui les rassemble également, c’est qu’ils n’attendent pas d’entrer en politique pour montrer leur attachement à ces questions : dès 1866, Jules Siegfried crée la première école de commerce en France, tandis que Joseph Gibert se fait le promoteur des secours médicaux au sein du premier dispensaire français pour enfants malades qu’il ouvre en 1875 [23], faisant des émules [24] notamment dans d’autres villes [25].

8Devenu maire adjoint à l’instruction publique, aux établissements charitables et aux beaux-arts sous la municipalité Guillemard (1870-1874), Siegfried porte un intérêt particulier aux affaires scolaires en posant les bases de l’enseignement primaire : d’abord avec la fondation de la première école laïque de jeunes filles de la commune, puis durant son mandat de maire avec la création d’un ensemble d’écoles maternelles et primaires bien avant l’application de la loi de 1882 sur l’instruction primaire obligatoire et gratuite. Avec son ami, il partage également le désir de promouvoir des actions sur le plan de l’hygiène publique. Cette amitié se consolide en effet au sein du conseil municipal dans lequel le docteur Gibert œuvre pendant quelques années (1878-1881) et concrétise leurs ambitions avec le premier bureau d’hygiène municipal français en 1879 [26], annonçant la loi de février 1902 dite loi Siegfried. C’est encore sous leur impulsion que la construction du nouvel hôpital Pasteur se réalise en 1885 [27]. Promoteur infatigable de l’habitat social – il avait déjà été l’un des deux fondateurs de la Société havraise des cités ouvrières (1871) –, Jules Siegfried est aussi resté dans les mémoires des Havrais et des Français comme celui qui fit voter le 30 novembre 1894, la « loi Siegfried » qui encouragea la création d’habitations à bon marché (HBM). Si ce dernier est entre temps parti sous d’autres cieux politiques, le docteur Gibert poursuivra lui, son action sociale au sein de la cité portuaire, apportant avec d’autres son expertise à propos de la réorganisation du bureau de bienfaisance.

Le bureau de bienfaisance : entre critiques et nécessaires réformes

9À la veille de sa réorganisation, la commission administrative est présidée de droit par le maire Louis Brindeau [28], assisté d’un vice-président (Heu, négociant), d’un ordonnateur (Moulia, négociant) et de quatre administrateurs (Dourt, ancien avoué ; Flamant, propriétaire et deux autres négociants : Landrieu et Pillieux) [29]. Cette organisation administrative remonte à l’annexion de la commune d’Ingouville et d’une partie des communes de Graville et de Sanvic en 1852 [30]. Tous sont alors proches des milieux cléricaux. Cette influence religieuse remonte aux origines de cette institution et s’est affirmée puisque, au moins depuis la fin du XVIIIe siècle, sont distribués des vêtements pour la première communion aux enfants les plus démunis afin qu’ils ne puissent pas paraître à la cérémonie dans « la livrée de la misère » [31]. Issus de six paroisses de la ville, ce sont encore en moyenne 138 garçons et 189 filles qui bénéficient de ces tenues entre 1870 et 1875 [32]. Dans son rapport annuel, l’ordonnateur Victor Toussaint loue alors l’admirable travail des religieuses, qui « avec un zèle que rien ne peut altérer, visitent les indigents, vous renseignent sur leur situation », mais également celui des dames de charité qui « visitent, pendant l’hiver, les familles secourues, leur portent non seulement des secours, mais d’utiles consolations, et leur montrent que la charité chrétienne est plus efficace que toutes les théories sociales pour leur venir en aide » [33]. Depuis un traité passé à la fin des années 1840 [34], les dix-huit sœurs de Saint-Vincent-de-Paul assistent en effet avec 130 dames de charitéissues pour l’essentielle des classes sociales les plus aisées, les membres de la commission administrative [35]. Les premières assurent la distribution des secours dans les bureaux et à domicile ainsi que la visite des familles nécessiteuses, tandis que les secondes assistent à domicile les familles en hiver en leur portant secours. Chacune de ces bénévoles a sous sa responsabilité environ 18 à 20 familles dans sa circonscription et œuvre à faire le bien dans les divers quartiers du Havre. Divisée en quatre sections, la ville dispose donc d’un bureau de distribution dans chacune d’entre elle, elles-mêmes subdivisées.

Le bureau de bienfaisance du Havre à la veille des réformes (1890)

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10En 1890, le nombre de secourus représente 8,15 % de la population totale qui s’élève alors à près de 112 000 habitants. Cela représente 2 276 familles secourues cette année-là. L’ensemble de ces indigents se répartit de la manière suivante : la section Nord rassemble alors 34,2 % des personnes secourues (3 116 individus), la section Sud 24,7 % (2 251 individus) et les sections Est Graville et Ingouville respectivement 31,4 % (2 863 individus) et 9,7 % (893 individus) [36]. Ces pauvres bénéficient essentiellement de secours en nature (68,6 % du montant total des secours distribués) : d’abord alimentaires, le pain étant le premier poste (46,5 %), mais aussi de vêtements confectionnés par les jeunes filles des écoles du bureau de bienfaisance (12,6 %), de comestibles et de chauffage (5,5 %), complétés par des secours médicaux (21,38 %).

11Au moment où l’affirmation des Républicains se fait de plus en plus pressante, particulièrement après 1863, année marquant leurs premières victoires électorales [37], cette institution de bienfaisance n’est pas sans essuyer les critiques de l’opposition républicaine quant à son fonctionnement et à sa gestion des secours. À maintes reprises, l’ordonnateur du bureau de bienfaisance se plaignit de l’ingérence de la municipalité : en septembre 1871, une commission municipale demanda de vérifier les registres d’inscriptions des indigents. Rappelant que la commission administrative n’est pas « soumise au contrôle direct du conseil municipal », l’ordonnateur s’étonne de ces accusations « vagues et sans consistance », « sans aucune précision », à la limite de la calomnie [38]. Portées sur la place publique, ces suspicions mettent en avant des abus quant à la manière de distribuer des secours à des familles indigentes qui n’en auraient pas besoin [39].

12Mais c’est sur le terrain de l’anticléricalisme [40] que les attaques furent les plus virulentes. Mobilisant les opposants républicains au sein du conseil municipal, la question cléricale trouva sa pleine expression sur le plan scolaire avec la laïcisation des écoles primaires et sur le plan religieux avec l’entretien et l’édification de nouvelles églises [41]. Le bureau de bienfaisance devint également un enjeu pour les partisans de la République. Dénonçant le prosélytisme dont font trop souvent preuve les religieuses et les dames de charité, ces derniers en demandent une gestion plus « laïque ». En 1876, les membres de la commission n’ont pas d’autre choix que de « devoir céder aux remontrances réitérées du conseil municipal » et renoncer à la distribution des habits de communion. Sous la municipalité Siegfried [42], un nouveau coup est porté au camp catholique : à partir de 1881, « 1 500 brodequins galoches [sont distribués] pour les enfants allant à l’école communale » [43], au moment où les lois Ferry sur l’école primaire prennent tout leur sens. Cette reprise en main des Républicains se concrétise aussi à travers l’effort financier de la municipalité dans les dépenses d’assistance, en particulier au profit du bureau de bienfaisance : limitées à 60 000 francs jusqu’en 1884, le situant dans la moyenne de bureaux de bienfaisance comme Lille, Toulouse et Nantes, mais loin de Lyon, Reims ou Roubaix [44], ces subventions municipales montent à 80 000 francs l’année suivante avant d’atteindre les 100 000 francs entre 1886 et 1890, franchissant la barre des 38 % des recettes totales du bureau de bienfaisance contre seulement 21 % en 1882. Répondant aux conséquences sociales de la crise économique, elles témoignent également de l’intérêt du conseil municipal pour la prise en charge des pauvres : de 6 408 assistés en 1881, on atteint 9 123 personnes secourues en 1890, soit respectivement 6 % et 8,15 % de la population totale [45]. Ces chiffres positionnent le Havre parmi les communes où la prise en charge de la population indigente est la plus faible en valeur absolue comme en valeur relative [46] ; mais cela lui permet toutefois de dépasser sa voisine Rouen qui, au niveau national, s’affirme comme un « modèle communal » de lutte contre la pauvreté [47].

13Non sans nier les mérites de cette institution, plusieurs acteurs locaux préoccupés par les questions d’assistance s’interrogent cependant sur la manière d’améliorer son fonctionnement, au premier rang desquels le docteur Gibert. Ce dernier porte une attention particulière à la situation de l’assistance dans sa ville d’adoption. Reconnaissant la bonne volonté et le dévouement des administrateurs du bureau de bienfaisance qui « fonctionne de la manière la plus satisfaisante », celui-ci considère pour autant que cet établissement ne dispose pas d’une organisation complète. Ce n’est pas sa gestion qui est à remettre en cause, mais des dysfonctionnements organisationnels laissant « tout entier le problème du paupérisme dans notre ville, et, d’année en année, il devient plus évident que la charité officielle est incapable de la résoudre » [48], à l’exemple de l’année 1888 où ce sont quatre-vingt dix huit demandes de secours qui ont été refusées, bien trop au regard des critères d’admission très restrictifs. En effet, selon le règlement en vigueur, l’article 9 rappelle que les indigents aptes à recevoir les secours temporaires sont « les ménages ayant à leur charge au moins quatre enfants au-dessous de quatorze ans révolus » [49]. Ainsi, les familles de trois enfants sont donc exclues de cette aide. Pour beaucoup d’entre elles, elles n’ont donc pas d’autres choix que de quémander auprès des familles connues pour leur esprit charitable, prenant des « habitudes de paresse, de mendicité » [50]. Pour d’autres, il s’agit de fermer les portes de l’assistance à cette véritable plaie sociale que sont les « familles quémandeuses » [51], vivant exclusivement de la mendicité en cumulant, bien au-delà de leurs besoins, des secours distribués par le bureau de bienfaisance, la société de Saint-Vincent-de-Paul, les dispensaires et les personnes charitables.

14Ce qui semble indispensable pour ces observateurs, c’est d’abord de mettre en place une véritable agence de renseignements, s’appuyant sur un personnel choisi dans chaque quartier. C’est là l’une des nécessaires réformes souhaitées par le Dr Gibert : « ce qu’il faut pour une œuvre aussi délicate, c’est la sympathie individuelle, le « friendly visitor », c’est-à-dire le visiteur amical, visiblement empressé à secourir » [52], sans parti pris. Mais le cheval de bataille du Dr Gibert, c’est le dispensaire. Pour lui, cette structure médicale doit venir seconder le bureau de bienfaisance dans le traitement médical à domicile. Il considère que ces soins médicaux à domicile sont en effet insuffisants tant au niveau des consultations que des visites à domicile [53] et que, le plus souvent, les patients se rendent directement à l’hôpital pour des plaies, des contusions, des brûlures, des fractures simples. Il estime à environ 800 le nombre de personnes qui ne devraient pas être soignées à l’hôpital. Seuls les malades souffrants d’affections lourdes devraient être hospitalisés. Il faut faire de chaque bureau de distribution un véritable dispensaire, c’est-à-dire « un établissement ouvert du matin au soir, possédant toutes les ressources que le médecin doit avoir sous la main pour organiser un traitement complet (bains, hydrothérapie, électricité, appareils et pièces à pansement) », permettant ainsi de réaliser une « assistance médicale efficace et complète » [54]. Car, le système d’assistance actuel conduit à des pratiques qui aggravent les dépenses d’hospitalisation et donc de l’assistance publique. D’ailleurs, la séparation de l’assistance entre les services hospitaliers et le bureau de bienfaisance n’est pas non plus étrangère à cette situation financière. Il est convaincu que la réunion des deux commissions administratives est nécessaire à l’image de ce qui s’est fait à Rouen [55]. C’est là l’une des idées partagées par le directeur des hospices du Havre, le docteur Laplanche, et par le chirurgien des hospices, le docteur Leprévost, tous deux voyant dans cette réunion le moyen de mutualiser les ressources existantes et donc d’économiser sur les frais généraux [56]. Pourtant la solution des dispensaires chère au Dr Gibert ne fait pas l’unanimité auprès de ces deux confrères qui y sont fermement opposés, voyant dans le système d’assistance tel qu’il existe bien des qualités, même s’ils sont conscients des réformes à entreprendre pour l’améliorer.

La réorganisation du bureau de bienfaisance du Havre

15Au moment où plusieurs personnalités locales demandent des réformes structurelles de la bienfaisance communale havraise, celle-ci est marquée par une intense et âpre controverse autour de la question de la laïcisation du bureau de bienfaisance, question qui n’a pas eu les mêmes répercussions politiques dans d’autres villes et qui s’est posée aussi pour l’assistance hospitalière [57], avec bien souvent en arrière-plan la problématique sur la manière dont sont distribués les secours par les religieuses. Deux camps s’affrontent au sein du conseil municipal, avec en première ligne le maire Louis Brindeau, républicain modéré et progressiste qui glissera à droite quelques années plus tard. Ces divergences ne sont pas sans conséquence sur la commission administrative du bureau de bienfaisance et sur son fonctionnement. Mais comment en est-on arrivé là ?

Quatre ans de controverses autour de sa laïcisation

16Depuis deux ans déjà, en novembre 1888, « désirant continuer l’œuvre de laïcisation des services publics » [58], le docteur Bertel, conseiller municipal, avait proposé la sécularisation du bureau de bienfaisance, en particulier des bureaux de distribution des secours dont la direction était entre les mains des religieuses de Saint-Vincent-de-Paul. Dans un rapport circonstancié [59], il rappelait que, dans un souci de ménager les susceptibilités, le conseil municipal avait décidé, dans un premier temps, d’instituer une commission spéciale chargée d’étudier cette question. Puis il en vient aux faits. Il déplore alors « l’influence fâcheuse des idées religieuses » dans la répartition équitable des secours et dans le recrutement des dames de charité, le plus souvent engagées sur les conseils des sœurs. Reconnaissant les « services inestimables » qu’elles rendent à la population malheureuse, il observe que certaines de ces dames patronnesses ne recherchent rien d’autre que le titre de « Dame de charité » dans le but d’acquérir une respectabilité dans la société et d’obtenir ainsi des « faveurs et avantages » pour leur entourage. S’il est évident de craindre que certaines d’entre elles donneront leur démission en cas de laïcisation, d’autres sauront prendre la relève face à cet « arbitraire », ce « favoritisme éhonté », à ces « injustices » indignes de serviteurs du Christ et de Vincent-de-Paul. Selon lui, il est donc temps de remplir ce devoir d’humanité en éliminant toute considération religieuse.

17À l’appui des ces sévères critiques, il présente le cas exemplaire d’un ouvrier de quarante-huit ans, travaillant dans une briqueterie et père de quatre enfants. Veuf depuis plusieurs années, ses enfants les plus jeunes étant à sa charge, il dispose d’une somme de 1 600 francs placés chez son propriétaire. Et pourtant, il est surabondamment secouru par le bureau de bienfaisance. D’autres familles ne sont secourues que parce qu’elles avaient retiré leurs enfants des écoles municipales pour les confier aux congréganistes. D’autres encore parce qu’elles ont assisté aux conférences de l’évangéliste, Lequerré, dans le quartier des raffineries. D’autres enfin ont préféré renier leur protestantisme plutôt que de ne pas être assistées. Le zèle de certaines religieuses catholiques est tel qu’elles exigent des malheureux, lors de la distribution matinale de la soupe dans le quartier de l’Eure, de se mettre à genoux et de répondre au bénédicité, sous peine d’être privés aussi de secours. Tous ces exemples sont autant de preuves qui apportent de l’eau au moulin aux partisans d’une République laïque. D’ailleurs, pour bon nombre des conseillers municipaux présents à une nouvelle séance du 3 mars 1891, ces positions ne sont pas une nouveauté tombée du ciel : déjà lors des élections municipales de janvier 1881, la question de la laïcisation constituait une des mesures phares du programme des candidats républicains dont la tête de liste était Jules Siegfried. Le point de ce programme stipulait la « substitution graduelle de l’élément laïque au personnel religieux dans les services hospitaliers et au sein du bureau de bienfaisance » [60].

18Malgré l’abstention de deux votants, le rapport du Docteur Bertel est adopté. Mais il soulève aussitôt une levée de boucliers des opposants à cette laïcisation. Conséquence immédiate, les membres de la commission administrative donnèrent leur démission. Pourtant tous sont des républicains honorables. Une pétition des dames de charité en faveur du maintien des sœurs est remise à l’administration municipale : 109 d’entre elles, majoritairement catholiques et treize de confession protestante ont apposé leur signature sur ce document. Une autre pétition signée par treize des quatorze médecins du bureau de bienfaisance va dans le même sens, louant le dévouement des religieuses [61]. C’est le maire en personne qui apporte à sa manière son soutien à ces pétitionnaires. Prenant la parole, il considère que ce processus de laïcisation aboutirait à remettre en cause les sommes collectées par les quêtes dans les églises, soient plusieurs dizaines de milliers de francs (en 1890, 41 263 francs, soit près de 16 % des recettes totales). Il souligne également le « dévouement légendaire » [62] de ces femmes, à l’esprit de corps et de discipline exemplaire.

19Face aux arguments du premier magistrat de la ville, le conseiller municipal radical Denis Guillot intervient dans le débat. Anticlérical, franc-maçon, très populaire auprès des petits commerçants et artisans, cet avocat de formation est réputé pour être un bon orateur. Il s’étonne de la position du maire, lui reprochant d’avoir attendu cette réunion publique pour exprimer des opinions que les deux commissions des finances et de l’assistance publique chargées de cette question n’ont pas eu l’honneur de connaître jusqu’à maintenant. Rapporteur au nom de ces deux commissions, il réaffirme le principe de la liberté de conscience et dénonce ces querelles de boutique : « Est-ce que, lorsque nous luttons contre l’esprit congréganiste, nous allons nous attarder à des considérations d’ordre purement sentimental ? Est-ce qu’il n’est pas possible de trouver, dans la société laïque, des hommes et des femmes animés d’un dévouement égal à celui des religieuses et qui respecteraient la liberté de conscience des assistés ?

20Puisqu’on admet le principe de la liberté de conscience pour l’enseignement public, ne faut-il pas aussi l’admettre pour l’assistance publique ? Si l’enfant a le droit de n’avoir à sa disposition que des méthodes en rapport avec nos idées modernes, l’assisté doit aussi demander qu’on lui délivre le secours qui lui est attribué sans aucune préoccupation religieuse » [63].

21Pour lui, l’enjeu n’est plus seulement de principe, il est d’abord et avant tout politique : sur ce point, il estime qu’il est incompréhensible que des républicains puissent être divisés sur cette question. Il tance le maire, coupable d’imprudentes déclarations dans la presse où il prétendait qu’en matière d’assistance, « l’élément congréganiste était supérieur à l’élément laïque » [64]. Devant ces accusations, le maire assume sa position, déclarant qu’il a toujours été et resterait toujours « partisan de la tolérance religieuse, chaque fois que les principes républicains ne seront pas menacés » [65]. Prenant sa défense, le conseiller Genestal, futur maire [66], avance le chiffre de 60 000 francs de dépenses supplémentaires en cas de laïcisation. Il va même jusqu’à redouter la création d’un bureau de bienfaisance catholique qui viendrait ainsi concurrencer le bureau de bienfaisance communale [67]. D’accord avec son collègue, le conseiller Acher y voit aussi une atteinte à « l’indépendance civique et électorale des pauvres » [68] qui se verraient substituer l’influence de la franc-maçonnerie à l’influence religieuse, accusations à peine voilées à l’ancienne équipe municipale dirigée par le protestant Jules Siegfried. Finalement le rapport du Dr Bertel est soumis au vote du conseil municipal qui l’adopte par dix-sept voix contre treize. C’est un sérieux désaveu pour le maire et ses partisans. Pour autant, devant les vives tensions au sein de la municipalité Brindeau, la laïcisation du bureau de bienfaisance est reportée à plus tard.

22Ce n’est que quelques mois plus tard, à l’automne 1891 [69], que les idées défendues par les partisans de la sécularisation s’imposent peu à peu. En effet, une sous-commission composée de trois membres désignés par les commissions des Finances et de l’Assistance publique rend son rapport d’enquête : des irrégularités, des détournements (bons de pains) et des faux en écriture ont bien été commis par certaines religieuses. Afin de calmer les esprits et malgré la division en deux clans au sein de la commission administrative du bureau de bienfaisance [70], un compromis est en définitive trouvé : seuls les bureaux de distribution de secours incriminés seront laïcisés, c’est-à-dire celui du quartier de l’Eure et celui de la section Sud. Vingt-deux conseillers votent en faveur de cette décision, seuls quatre s’abstiennent [71]. Dès lors, le 22 décembre, le maire en informe le supérieur général de la communauté des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, décision qui prendra réellement effet dans un délai de quatre mois conformément aux conventions passées avec cette congrégation [72]. Mais ce sont toutes les sœurs des quatre bureaux distributeurs qui sont relevées de leurs fonctions par leur supérieur [73]. Par solidarité avec ces dernières, presque toutes les dames patronnesses se retirent également de cette œuvre de bienfaisance. Ainsi, après plusieurs années de palabres et de tensions, un personnel laïc est installé le 18 avril 1892.

23Dans ce long processus tumultueux, le Havre témoigne sa singularité au regard de ce qui s’est passé ailleurs. D’autres villes ont également procédé à la sécularisation de leur assistance publique avec plus ou moins de succès et selon des modalités qui diffèrent sensiblement. À Lyon et Rouen, le remplacement des sœurs a lieu plus précocement et sans heurts : dès 1880 dans la capitale lyonnaise [74] et graduellement à partir de 1888 dans la ville normande [75]. Ailleurs, cette substitution laïque est plus tardive comme à Nancy en 1894 sous l’impulsion du protestant Léopold Lallemand [76] ou à Toulouse en 1903 [77]. À Bordeaux [78], dès les années 1870, l’opposition municipale socialiste réclame la laïcisation partielle puis totale d’une institution où la gestion prosélyte des religieuses est fortement critiquée, particulièrement dans les œuvres annexes (écoles de charité et orphelinats) accusées d’illégalité. Pour autant, les municipalités successives campent sur leurs positions et mènent une « politique de l’usure » à la fois pour des raisons matérielles, charitables et financières, à l’image du maire Alfred Daney [79]. Tranchée à la fin des années 1880, cette laïcisation reste toutefois inaboutie – le bureau de bienfaisance étant encore largement marqué sur le plan confessionnel jusqu’à la fin de la IIIe République. Dans la capitale du Limousin [80], ce processus prend une tournure radicale. Confirmé par l’autorité préfectorale, le nouveau règlement de 1883 du bureau de bienfaisance de Limoges prévoit l’expulsion des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Ce renvoi provoque le courroux de la Supérieure qui, avec ses religieuses, refusent de quitter les immeubles qu’elles occupent. L’affaire se déplace sur le terrain judiciaire où, après dix ans de procédure, un compromis permet le maintien de ces dernières dans leurs murs mais elles renoncent à participer à la distribution des secours, assurée dorénavant par un personnel laïc à la fin de l’année 1891.

Une nouvelle organisation : entre médicalisation et rationalisation

24Le changement de personnel s’accompagne de réformes organisationnelles. Un nouveau règlement est mis en place avec des critères d’admission plus souples, n’imposant plus un minimum de quatre enfants pour recevoir des secours temporaires : dorénavant, il s’agit des personnes domiciliées au Havre qui sont « privées de travail, les malades, les femmes veuves ou abandonnées avec un ou plusieurs enfants et les personnes qui ont un grand nombre d’enfants et ne peuvent, par suite de cette cause, subvenir momentanément à leurs besoins et à ceux de leur famille » [81]. Pour les étrangers, il faut maintenant justifier de deux années de résidence. La liste des assistés est révisée complètement. Réclamé depuis longtemps, un service de renseignements est créé afin d’examiner efficacement les demandes de secours, qui, dans un passé encore récent, étaient le plus souvent traitées plusieurs semaines, voire plusieurs mois après [82].

25Ce service est assuré par les six administrateurs de la Commission administrative, lesquels sont rattachés par binôme à chacune des trois maisons de secours dont ils ont la surveillance, à raison d’une par section [83]. Parmi leurs attributions, ils vérifient le travail de visite et de consultation des médecins ainsi que les enquêtes sur les demandes de secours et les admissions. La commission administrative a sous ses ordres une quinzaine de personnes réparties entre le bureau central et les trois maisons de secours, appelés bureaux de quartiers à partir de 1897 (un magasin d’habillement existant jusqu’en 1893). À côté de ces services administratifs, le service médical et pharmaceutique repose sur une trentaine de personnes dont neuf médecins, quatre confrères remplaçants, onze pharmaciens, dix sages-femmes, deux chirurgiens-dentistes et un chirurgien oculiste.

26Cette nouvelle organisation témoigne d’un réel effort de rationalisation du personnel administratif et médical. À titre d’exemple, le travail des dix-huit sœurs de la Charité est maintenant à la charge de seulement six personnes. Désormais, les secours en argent sont délivrés exceptionnellement : ainsi le secours de trois francs pour les femmes en couche est supprimé. En revanche, les secours en argent pour les loyers ou à domicile sont maintenus. De plus, les craintes de dépenses supplémentaires consécutives au remplacement du personnel religieux ne se sont pas concrétisées : on retrouve les mêmes dépenses avant et après la laïcisation (37 200 francs en 1890 et 38 500 en 1892).

27Dans les grandes lignes, c’est cette organisation qui régit désormais le fonctionnement du bureau de bienfaisance jusqu’au lendemain de la Grande Guerre. Pour autant, si le premier conflit mondial n’a pas eu de répercussions administratives, ces années sont marquées par une croissance du nombre de secourus (+ 85,2 %), passant de 3 124 assistés en 1914 à 5 785 en 1918 [84], sans toutefois atteindre le niveau d’avant guerre où le nombre moyen d’Havrais secourus s’établissait autour de 9 000 personnes [85]. Ceci s’explique par la mise en œuvre des lois de protection sociale en faveur des personnes âgées, des familles nombreuses et des femmes en couches [86] qui atteint son rythme de croisière : ainsi, tandis que la loi de 1905 assiste annuellement un peu plus de 1 450 vieillards, infirmes et incurables, celles de 1913 secourent respectivement environ 1 040 familles nombreuses et près de 800 femmes enceintes entre 1914 et 1918. Un an plus tard, l’annexion de la commune de Graville-Sainte-Honorine par celle du Havre aboutit à la fois à une nouvelle croissance démographique faisant passer le nombre d’habitants de 136 159 à 160 015 habitants et à un doublement de la superficie communale. Cette nouvelle extension spatiale finalise la volonté de quadriller l’ensemble de l’espace urbain, collant en partie à la géographie de la pauvreté : si la première section voit cohabiter à la fois le vieux Havre populaire et surpeuplé et les quartiers bourgeois autour des boulevards de Strasbourg et de François 1er, les autres sections sont en effet marquées par une population ouvrière importante, souvent proche de l’indigence, en raison de la présence de nombreuses usines et industries.

Le bureau de bienfaisance du Havre (1920)

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28Ces bouleversements ne sont pas sans effets sur le fonctionnement du bureau de bienfaisance. Un quatrième bureau de quartier est créé ainsi qu’une nouvelle section correspondant à l’ancienne commune de Graville [87]. Ce sont donc près de 300 familles indigentes supplémentaires, soit environ 1 800 individus en plus à secourir [88]. Entre temps, le service médical et pharmaceutique s’est étoffé avec seize médecins et vingt-huit pharmaciens, en partie à la suite de la création d’un service médical d’urgence et de nuit. Par la suite, très peu de changements interviendront dans l’économie générale du bureau de bienfaisance.

Les quatre sections du bureau de bienfaisance du Havre (1920) [89]

figure im3

29Aux termes de trois décennies d’évolution, marquées par des discussions souvent tendues au conseil municipal et par des dissonances au sein de la commission administrative, en particulier à la charnière des années 1880-1890, la réorganisation du bureau de bienfaisance du Havre n’a pu s’inscrire dans la réalité qu’à partir du moment où la question cléricale est devenue un enjeu pour les Républicains, même si des prémices réformateurs étaient apparus dès le début des années 1870. C’est la laïcisation de son personnel qui constitue le préalable aux nécessaires réformes demandées depuis plusieurs années par la communauté médicale, à l’image du docteur Gibert. Dans un contexte économique et social difficile, plusieurs voix réclamaient la mise en place d’une nouvelle organisation de l’assistance publique. Au sein de ce bureau de bienfaisance, les changements entrepris aboutissent à une rationalisation du personnel, à une meilleure médicalisation des assistés et à une centralisation autour du service de renseignements, permettant le « maximum de puissance et de précision pour un minimum de dépense » [90]. Mais ce ne sont pas tant ces évolutions structurelles – que l’on retrouve dans les autres villes – qui expliquent la spécificité de l’institution havraise que l’intense débat politique autour du remplacement de son personnel religieux.

30Ces profondes mutations étaient d’autant plus nécessaires pour faire face à l’extension urbaine, décidée en haut lieu par Napoléon III après la mise à bas des fortifications. Après plusieurs décennies d’efforts, la géographie assistantielle a réussi tant bien que mal à s’adapter à l’évolution démographique et spatiale du territoire havrais. Au final, sans répondre à toutes les attentes (réunion des commissions administratives de l’assistance hospitalière et du bureau de bienfaisance, créations de dispensaires), cette refonte organisationnelle a permis de mettre en œuvre un service à domicile et des maisons de secours efficaces autour d’un encadrement médical renforcé puisque le nombre d’assistés est resté à peu près le même, environ 9 000 personnes en moyenne, soit 7 % de la population totale jusqu’à la veille de la Grande Guerre, avant de tomber à 2,2 % (7 200 personnes), minoré par la croissance de la population en 1920 (+ 17,6 %). En cela, au regard du modèle rouennais [91], – il est vrai en voie d’essoufflement –, ces résultats témoignent d’une organisation havraise plus dynamique et plus efficiente sur le coût et la qualité des services rendus à la population indigente.


Mots-clés éditeurs : laïcisation, bureau de bienfaisance, Le Havre, politique municipale, personnel religieux

Date de mise en ligne : 31/12/2015

https://doi.org/10.3917/rhps.006.0083

Notes

  • [1]
    Pour une première approche historique sur les origines de cette institution havraise : Veuclin V.E., « L’assistance publique dans la ville du Havre aux XVIIe et XVIIIe siècles », Recueil des publications de la Société havraise d’études diverses, 1897, 64e année, 3e trimestre, p. 295-317 ; Théologien Anne-Sophie, Charité et philanthropie au Havre 1750-1815, mémoire de maîtrise d’histoire (sous la direction de Emmanuel Saunier), Université du Havre, 2000, p. 38-44, 87-92.
  • [2]
    Bec Colette, « Politique sociale et initiative administrative : l’exemple du Conseil supérieur de l’Assistance publique (1886-1914) », Le Mouvement social, n° 163, avriljuin 1993, p. 67-84.
  • [3]
    Bec Colette, « Deux congrès internationaux d’assistance (Paris, 1889-1900). Temps fort des rapports public-privé », in Bec Colette, Duprat Catherine, Luc Jean-Noël et Petit Jacques-Guy (textes réunis par), Philanthropies et politiques sociales en Europe (XVIIIe-XXe siècles), Paris, Anthropos-Économica, 1994, p. 145-157.
  • [4]
    Cette assistance publique naissante s’articule principalement autour de la loi du 15 juillet 1893 sur l’assistance médicale gratuite, de celles du 27 juin 1904 sur le service des enfants assistés et du 14 juillet 1905 sur l’assistance aux vieillards, infirmes et incurables. Voir Bec Colette : Assistance et République. La recherche d’un nouveau contrat social sous la IIIe République, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 1994, p. 113.
  • [5]
    Gueslin André, « L’évolution du Bureau de Bienfaisance en France jusqu’en 1914 », in Petit Jacques-Guy et Marec Yannick (dir.), Le social dans la ville en France et en Europe 1750-1914, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 1996, p. 239-249.
  • [6]
    Voir l’ouvrage hommage à Pierre Guillaume : Aubin Gérard et Gallinato Bernard (dir.), Les espaces locaux de la protection sociale, Paris, Association pour l’étude de l’histoire de la sécurité sociale, Comité d’histoire de la sécurité sociale, Collection « Histoire régionale de la protection sociale », n° 1, 2004.
  • [7]
    Brodiez-Dolino Axelle, Combattre la pauvreté. Vulnérabilités sociales et sanitaires de 1880 à nos jours, Paris, CNRS Éditions, 2013, p. 70-79, 95-100.
  • [8]
    Si l’histoire du bureau de bienfaisance de Rouen parcourt l’ensemble de cette étude, la période qui nous intéresse ici est évoquée dans les pages suivantes : Marec Yannick, Bienfaisance communale et protection sociale à Rouen (1796-1927). Expériences locales et liaisons nationales, Paris, La Documentation Française et Association pour l’étude de l’histoire de la Sécurité sociale, 2002, Tome premier, p. 404-662.
  • [9]
    Viela Cécile, Le bureau de bienfaisance de Bordeaux (1806-1940), thèse de doctorat d’histoire du droit (sous la direction de Gérard Aubin), Université de Bordeaux IV, 1995.
  • [10]
    Quincy-Lefebvre Pascale, « Naissance et affirmation d’un service public dans le monde de la charité. L’exemple du bureau de bienfaisance de Nancy 1850-1914 », in Gueslin André et Guillaume Pierre (dir.), De la charité médiévale à la Sécurité sociale, Paris, Les Éditions ouvrières, 1992, p. 91-96.
  • [11]
    Crespin Hélène, Les bureaux de bienfaisance dans le département de l’Aisne (an V-1953), thèse d’histoire du droit (sous la direction de Jean-Louis Harouel), Université de Paris Panthéon-Assas, 2003.
  • [12]
    Centré sur la période révolutionnaire et le début du Consulat, voir l’article de Manneville Philippe : « Le Bureau de bienfaisance dit de la Miséricorde au Havre », Recueil de l’Association des Amis du vieux Havre, n° 30, 1973, p. 29-44.
  • [13]
    À cette époque, la ville compte 56 000 habitants.
  • [14]
    Corvisier André (dir.), Histoire du Havre et de l’estuaire de la Seine, Toulouse, Éditions Privat, 1983, p. 179-199.
  • [15]
    Malon Claude, Le Havre colonial de 1880 à 1960, Mont-Saint-Aignan, Caen, Publications des Universités de Rouen et du Havre, Presses universitaires de Caen, 2006, p. 18-23.
  • [16]
    Legoy Jean, Le peuple du Havre et son histoire. Du négoce à l’industrie, 1800-1914 : le cadre de vie, Tome 2, Le Havre, La Ville, 1982, p. 283-314.
  • [17]
    Son grand-père était maître-tisserand. Jules Siegfried fut l’époux de la féministe Julie Siegfried ainsi que le père du géographe, historien et sociologue, André Siegfried, également membre de l’Académie française.
  • [18]
    Pour plus de détails sur les épisodes de sa vie, voir : Merlin Roger, Jules Siegfried : sa vie, son œuvre, Paris, Musée social, 1923 ; Siegfried André, Mes souvenirs de la IIIe République. Mon père et son temps : Jules Siegfried, 1836-1922, Paris, Éditions du Grand Siècle, 1946.
  • [19]
    Cette amitié avait été également scellée dans l’épreuve de la maladie : atteint de la fièvre typhoïde et d’une hémorragie intestinale pendant l’hiver 1880-1881, Jules Siegfried guérit grâce aux soins du Docteur Gibert.
  • [20]
    Après avoir dirigé la ville du Havre, il exercera les mandats de conseiller général et député de la Seine-Inférieure (1885-1897 et 1902-1922), de sénateur de la Seine-Inférieure (1897-1900), puis de ministre du Commerce et de l’Industrie (1892-1893).
  • [21]
    Connu aussi sous le titre Quelques mots sur la misère, son histoire, ses causes, ses remèdes, Le Havre, Librairie de J. Poinsignon, 1877.
  • [22]
    Docteur Gibert Joseph, Une visite au Bureau d’hygiène de Bruxelles. Lettes envoyées au journal Le Havre, Le Havre, Imprimerie du journal Le Havre, 1878 ; Id. L’inspection médicale des écoles, Alençon, Imprimerie Guy, 1885 ; id., De l’assistance publique au Havre, Le Havre, Imprimerie du commerce, 1891.
  • [23]
    Pour les principales actions du Docteur Gibert, voir : Bobichon Emmanuelle, L’action sociale du docteur Gibert au Havre à la fin du XIXe siècle, mémoire de maîtrise d’histoire (sous la direction de Yannick Marec), Université de Rouen, 1995.
  • [24]
    Au Havre, un dispensaire Dollfus est créé en 1884.
  • [25]
    D’autres dispensaires apparaissent à Clermont-Ferrand (1882), Paris (1883) et Rouen (1885).
  • [26]
    Murard Lion, Zylberman Patrick, « Experts et notables. Les bureaux municipaux d’hygiène en France (1879-1914) », Genèses, n° 10, janvier 1993, p. 53-73 ; Idem, L’hygiène dans la République. La santé publique en France ou l’utopie contrariée, Paris, Fayard, 1996.
  • [27]
    Hutet Olivier, « L’hôpital Pasteur du Havre : projets et promotions d’un hôpital modèle », in La promotion de la santé au travers des images véhiculées par les institutions sanitaires et sociales, Colloque du 16 au 23 avril 2007 Arles, « Images et imagerie » dans le cadre du Congrès national des sociétés savantes (Comité des travaux historiques et scientifiques) organisé avec la participation du Comité d’histoire de la sécurité sociale, 2008, p. 191-214.
  • [28]
    Louis Brindeau, maire du Havre du 9 novembre 1890 au 16 mai 1896.
  • [29]
    AMH, Fond contemporain Q1 C1 : compte-rendu de l’administration du bureau de bienfaisance du Havre pendant l’année 1890 présenté par la commission administrative, p. 3.
  • [30]
    ADSM 2X 445 : lettre du ministre de l’Intérieur au préfet, 20 février 1853.
  • [31]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er octobre 1871 au 30 septembre 1872, p. 19.
  • [32]
    AMH, Fonds moderne Q1 C3 liasse 7 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er octobre 1869 au 30 septembre 1870 et du 1er octobre 1870 au 30 septembre 1871 ; AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er octobre 1871 au 30 septembre 1872, du 1er octobre 1872 au 30 septembre 1873, du 1er octobre 1873 au 30 septembre 1874 et du 1er octobre 1874 au 30 septembre 1875.
  • [33]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er octobre 1875 au 30 septembre 1876, p. 22.
  • [34]
    ADSM 2X 446 : traité conclu entre Messieurs les administrateurs du bureau de bienfaisance de la ville du Havre et la Supérieure générale des sœurs de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, 30 octobre 1848.
  • [35]
    Dans le bureau de distribution, au n° 59 rue de la Mailleraye, on dénombre sept sœurs ; dans les trois autres, on distingue respectivement quatre sœurs au n° 30 rue des Pénitents, quatre au n° 18 rue Kléber et trois autres sœurs au n° 30 rue Dumontd’Urville.
  • [36]
    AMH, Fond contemporain Q1 C1 : compte-rendu de l’administration du bureau de bienfaisance du Havre pendant l’année 1890 présenté par la commission administrative, p. 29.
  • [37]
    Ardaillou Pierre, Les Républicains du Havre au XIXe siècle (1815-1889), Rouen, PURH, 1999, p. 132-136.
  • [38]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er octobre 1871 au 30 septembre 1872, p. 5-6.
  • [39]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er octobre 1875 au 30 septembre 1876, p. 4-5.
  • [40]
    Lalouette Jacqueline, La République anticléricale XIXe-XXe siècles, Paris, Seuil, Collection « L’Univers historique », 2002.
  • [41]
    Ardaillou Pierre, op. cit., p. 149-152.
  • [42]
    Après avoir occupé cette fonction par intérim dès le 14 septembre 1878, Jules Siegfried devient maire du Havre du 23 octobre 1878 au 6 janvier 1886.
  • [43]
    AMH Fonds contemporain Q1 C1 : compte-rendu de l’administration du bureau de bienfaisance du Havre, pendant l’année 1881 présenté par la commission administrative, p. 20.
  • [44]
    En 1877, la part des subventions municipales destinées aux bureaux de bienfaisance des principales villes montre des disparités quant à l’engagement financier municipal : (Source : AMH Fonds contemporain Q1 C1 : rapport adressé à la commission administrative du bureau de bienfaisance du Havre sur les opérations du 1er janvier au 31 décembre 1878).
    figure im4
  • [45]
    AMH Fonds contemporain Q1 C1 : compte-rendu de l’administration du bureau de bienfaisance du Havre, pendant les années 1881-1890 présenté par la commission administrative.
  • [46]
    En 1877, la part des individus secourus s’établit à 6,7 %, au-dessus de Rouen, mais bien en deçà de Lille (15,2 %), de Toulouse (15,9 %), de Marseille (11,2 %) et de Nantes (10,3 %).
  • [47]
    Marec Yannick, Bienfaisance communale et protection sociale à Rouen (1796-1927), op. cit., Tome premier, Partie III, p. 455-662
  • [48]
    Docteur Gibert Joseph, De l’assistance publique au Havre, op. cit., p. 11.
  • [49]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C3 liasse 3 : règlement du bureau de bienfaisance du Havre, 1888.
  • [50]
    Docteur Gibert Joseph, op. cit., p. 17.
  • [51]
    Guignery E., « Étude et projet d’assistance publique au Havre », Recueil des publications de la Société Havraise d’Études diverses, 1891, deuxième trimestre, p. 366-367.
  • [52]
    Docteur Gibert Joseph, op. cit., p. 17.
  • [53]
    S’appuyant sur les 4 792 visites à domicile réalisées en 1889 par les treize médecins, cela représente seulement une visite journalière pour un seul médecin. Quant aux consultations, elles ne sont en moyenne que de cinq par jour et par médecin.
  • [54]
    Docteur Gibert Joseph, op. cit., p. 34.
  • [55]
    Marec Yannick, op. cit.
  • [56]
    Docteur Laplanche, « Contribution à l’étude de l’assistance publique au Havre », Recueil des publications de la Société Havraise d’Études diverses, 1891, deuxième trimestre, p. 158-170 ; Docteur Leprévost : « Hôpitaux, dispensaires et secours à domicile », Recueil des publications de la Société Havraise d’Études diverses, 1889, quatrième trimestre, p. 17-71.
  • [57]
    Lalouette Jacqueline (dir.), L’hôpital entre religions et laïcité : du Moyen Âge à nos jours, Paris, Letouzey & Ané, 2006.
  • [58]
    AMH, Fonds contemporain : séance du Conseil municipal du 7 novembre 1888.
  • [59]
    AMH, Fonds contemporain D1 C10 liasse 6 : proposition de laïcisation des bureaux de bienfaisance dits « de distribution » de la ville du Havre, présentée par M. Bertel, conseiller municipal, 29 janvier 1890.
  • [60]
    AMH, Fonds contemporain : séance du Conseil municipal du 3 mars 1891, p. 184.
  • [61]
    Ibid., p. 196-198.
  • [62]
    Ibid., p. 202.
  • [63]
    Ibid. p. 212.
  • [64]
    Ibid., p. 217.
  • [65]
    Ibid., p. 220.
  • [66]
    Henry Genestal, maire du Havre du 17 mai 1908 au 24 juin 1914.
  • [67]
    AMH, Fonds contemporain : séance du Conseil municipal du 3 mars 1891, p. 222-223.
  • [68]
    Ibid., p. 225.
  • [69]
    AMH, Fonds contemporain : séance du Conseil municipal du 2 septembre 1891.
  • [70]
    Au sein de la commission administrative du bureau de bienfaisance, aux partisans de la laïcisation (Pillieux, Flament et Landrieu) s’opposent Dourt, Heu et Moulia.
  • [71]
    AMH, Fonds contemporain : séance du Conseil municipal du 25 novembre 1891.
  • [72]
    AMH, Fonds contemporain : séance du Conseil municipal du 28 décembre 1891.
  • [73]
    Le Courrier du Havre, 1er décembre 1891 : « Bureau de bienfaisance. Démission des dames de charité ».
  • [74]
    Brodiez-Dolino Axelle, Combattre la pauvreté. Vulnérabilités sociales et sanitaires de 1880 à nos jours, op. cit., p. 71.
  • [75]
    Marec Yannick, op.cit., Tome premier, p. 608-609.
  • [76]
    Quincy-Lefebvre Pascale, « Naissance et affirmation d’un service public dans le monde de la charité. L’exemple du bureau de bienfaisance de Nancy 1850-1914 », op. cit., p. 95-96.
  • [77]
    Cité par Viela Cécile, Le bureau de bienfaisance de Bordeaux (1806-1940), op. cit., p. 269.
  • [78]
    Roussy Damien, La politique d’assistance publique de la ville de Bordeaux sous la IIIe République, thèse de doctorat en droit, Bernard Gallinato-Contino, Université Montesquieu-Bordeaux IV, Partie I, Titre II, Chapitre II : Une difficile laïcisation de l’Assistance publique, p. 260-285 ; Viela Cécile, op. cit., p. 262-270.
  • [79]
    Il fut maire de Bordeaux à trois reprises : de 1884 à 1888, de 1892 à 1896 et de 1904 à 1906.
  • [80]
    Dunouhaud Cécile, Soulager, éduquer, contrôler : l’assistance en Haute-Vienne au XIXe siècle, thèse de doctorat d’histoire (sous la direction de Jean-Noël Luc), Université de Paris IV, 2006, p. 457-458.
  • [81]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C3 liasse 3 : règlement général du bureau de bienfaisance du Havre, article 25.
  • [82]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : compte-rendu de l’administration du bureau de bienfaisance du Havre pendant l’année 1891, p. 7-8.
  • [83]
    Devenue inutile, la section d’Ingouville est supprimée.
  • [84]
    Entre 1914 et 1918, la part de la population totale assistée par le bureau de bienfaisance s’accroît également. En pourcentage de la population totale, celle-ci s’établit successivement à 2,29 % en 1914, 2,51 % en 1915, 2,66 % en 1916, 2,91 % en 1917 et 4,24 % en 1918.
  • [85]
    Entre 1900 et 1912, c’est en moyenne 7,15 % de la population havraise qui est secourue par le bureau de bienfaisance (seule l’année 1913 manque).
  • [86]
    En 1895, la loi sur l’assistance médicale gratuite de 1893 devient effective au Havre, tout comme les lois sur l’assistance aux vieillards, infirmes et incurables appliquée en avril 1907 (14 juillet 1905), sur l’assistance aux familles nombreuses (14 juillet 1913) et sur l’assistance aux femmes en couches (lois des 17 juin, 30 juillet 1913 et 23 janvier 1917).
  • [87]
    Le nouveau bureau est situé à la mairie annexe de Graville.
  • [88]
    AMH, Fonds contemporain Q1 C1 : compte-rendu de l’administration du bureau de bienfaisance du Havre pendant l’année 1920, p. 4 et 15.
  • [89]
    La quatrième maison de secours située à la mairie-annexe de Graville, n’apparaît pas sur la carte insuffisamment large. À l’ouest, la première maison de secours se situe au 59 rue de la Mailleraye ; la seconde est localisée 30 rue Dumont-d’Urville au Nord, et la troisième, au Sud, 18 rue Kléber.
  • [90]
    Le Havre en 1914, Le Havre, Imprimerie du Journal du Havre, 1914, p. 96.
  • [91]
    Marec Yannick, op. cit., tome second, p. 1021-1023. 1032-1038.

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