On sait que le Voyage, comme thème et comme structure, est une
constante dans l’œuvre de Michel Butor. C’est un des éléments qui confère
à l’œuvre butorienne, si diverse par ailleurs, sa cohérence. Il constitue
notamment une constante dans le vaste continent des œuvres en collaboration avec des peintres et des plasticiens ; on rappellera pour mémoire l’importance de l’Afrique dans la collaboration de Butor avec Pierre Leloup,
de l’Espagne dans sa collaboration avec Georges Badin ou encore des
États-Unis dans la collaboration avec Bertrand Dorny. L’artiste vient ainsi
polariser l’intérêt butorien pour certains espaces géographiques identifiables, forçant l’écriture à frayer de nouvelles routes expressives . Dans la collaboration de Butor avec Julius Baltazar, on retrouvera des œuvres qui peuvent relever d’un espace à tendance figurative (comme les textes qui tournent
autour de la ville de New York ou de Bagdad) mais, généralement, l’univers
pictural abstrait de Baltazar laisse un large degré d’interprétation à Butor :
ce sont moins des lieux précis et identifiables qui sont concernés que des
horizons de terres ou de mers, des perspectives et des lumières.
Pour situer brièvement l’univers de Julius Baltazar on peut dire qu’il a
été influencé au départ par l’esthétique surréaliste, puis par l’abstraction
qu’on a appelée lyrique, représentée peu ou prou par Olivier Debré (1920-
1999), Zao Wouki (1920-2013), et à certains égards par Pierre Dmitrienko
(1925-1974) dont Baltazar a été l’ami ; enfin on peut évoquer l’influence du
groupe des Nuagistes (en particulier Frédéric Benrath, lequel a aussi réalisé
des œuvres en collaboration avec Butor)…
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