Dans l’argumentaire de la journée d’études intitulée Le XIXe siècle face aux canons littéraires, José-Luis Diaz définit le XIXe siècle comme le « siècle des remises en cause », un siècle où l’« on ne cesse de promouvoir les exclus, les dévalorisés : les minores de Sainte-Beuve, les grotesques de Nodier, les bohèmes de Murger, les réfractaires de Vallès, les poètes maudits de Verlaine » . À cette liste pourraient être ajoutés les « petits romantiques » qui ont été portés à bout de bras, dans les premières années du XXe siècle, par des érudits comme Eugène Asse ou Henri Lardanchet . Les noms de ces érudits ont cependant moins de lustre que ceux de Sainte-Beuve, Nodier ou Verlaine, et, à la différence des bohèmes de Murger ou des réfractaires de Vallès, la catégorie de « petits romantiques » n’a cessé, depuis son apparition dans les années 1880, d’être questionnée . L’identité des auteurs qu’elle regroupe et la pertinence d’un tel regroupement ont fait l’objet de débats sans fin . Nombreux sont les historiens de la littérature qui ont tenté de la remplacer, en parlant de « romantiques mineurs » ou « marginaux », d’« enfants perdus », de « boucs émissaires » et d’« oubliés » du romantisme . Certains ont montré une volonté d’« en finir » avec cette dénomination ; d’autres, enfin, se sont attachés à réhabiliter les figures de Pétrus Borel, Charles Lassailly ou Théophile Dondey, comme pour mieux faire mentir une appellation qui dit moins la remise en cause du canon romantique que la reconnaissance d’une hiérarchie des valeurs entre grands et petits auteurs …
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