Le romantisme est-il une réaction radicale au mouvement des
Lumières ? ou doit-on le situer dans le prolongement des idées des
Lumières, malgré les manifestations tapageuses des écrivains romantiques ? Cette question a fait l’objet de réflexions de philosophes et de critiques, mais la plupart d’entre eux ont porté intérêt aux écrits esthétiques
des philosophes qui remettent en question le carcan des règles du classicisme et on n’a pas encore suffisamment exploré comment les écrivains
ont mis en pratique les théories des penseurs.
Concernant le statut de la poésie au XVIIIe siècle, on avait, depuis longtemps, tendance à considérer que « le siècle des Lumières est celui des
philosophes » et que « l’esprit poétique était au bord de la mort ». Ce sont
les ouvrages d’Édouard Guitton et de Sylvain Menant qui ont redécouvert
la richesse des ouvrages poétiques du XVIIIe siècle, et grâce à la fondation
des Cahiers Roucher-André Chénier au début des années 1980, de plus en
plus de lecteurs commencent à se pencher sur les mérites des poètes qui
sont restés dans les ténèbres pendant plus de deux siècles. Pourtant, à
notre connaissance, rares sont les exégètes qui ont tenté d’observer les
rapports entre la renaissance de la poésie lyrique et les réflexions des philosophes sur la sensibilité à l’âge des Lumières. Cet essai a donc pour
objectif de présenter une réponse à la question de la continuité et de la
discontinuité entre Lumières et romantisme, à partir de la lecture de
L’Imaginatio…
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