Il paraît simple au premier abord de décrire les sociabilités journalistiques du XIXe siècle. Il semble qu’il suffise de reprendre la littérature d’époque (littérature physiologique, Anas, Mémoires) et de puiser dans un véritable massif d’anecdotes. L’importance de la littérature consacrée dès le XIXe siècle aux sociabilités journalistiques a effectivement favorisé très tôt leur mythification. Une rapide étude de ces sociabilités journalistiques permet de circonscrire quelques invariants de ses manifestations depuis 1830 jusqu’en 1870. Cette sociabilité généralement parisienne se décline dans des espaces divers : des lieux consacrés à la fabrication du journal (l’imprimerie, les bureaux du journal), des lieux liés à la recherche de l’information (le théâtre, les salons, les assemblées), des lieux de circulation (la rue, le boulevard) ou des lieux plus équivoques, problématiques au statut complexe à la frontière entre loisirs et vie professionnelle (le café, la brasserie). On constate une évolution cependant au cours du siècle, dans la géographie parisienne tout d’abord : la sociabilité journalistique se déplace globalement du cœur de Paris (Palais-Royal et Quartier latin) à des quartiers plus périphériques (les boulevards). La fracture se produit dans les années 1840-1842. Les lieux de loisir changent également du café (café Anglais, café Tortoni, café Riche, café Divan) à la brasserie (brasserie des Martyrs) très en vogue à partir du Second Empire. Certaines pratiques (noctambulisme, pratique du jeu, consommations d’alcool) paraissent également associées au mode de vie journalistique…
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