Couverture de RHLF_102

Article de revue

Procès-verbaux de l'assemblée générale du 5 décembre 2009

Pages 485 à 495

English version

1 L’Assemblée générale de la Société d’Histoire littéraire de la France s’est tenue le samedi 7 décembre 2009 dans la Salle des Actes, Université de Paris IV-Sorbonne, 1 rue Victor Cousin, Paris Ve.

2 Étaient présents : Mme Geneviève Artigas-Menant, M. Michel Autrand, Mme Florence Callu, M. Claude Chantalat, Mme Léa Caminiti Pennarola, MM. Patrick Dandrey, Michel Delon, Mme Delphine Denis, MM. José-Luis Diaz, Éric Férey, Luc Fraisse, Éric Francalanza, Marc Fumaroli, Mme Isabelle Garnier-Mathez, MM. Alain Génetiot, Giorgetto Giorgi, Mmes Suzanne Guellouz, Karin Gundersen, M. Tivadar Gorilovics, MM. Philippe Hourcade, Étienne-Alain Hubert, Mme Mireille Huchon, MM. Steen Bille Jørgensen, Henning Krauss, MM. Yvan Loskoutoff, Hans Peter Lund, William Marx, Sylvain Menant, Mme Christiane Mervaud, M. Jean Mesnard, Mme Chantal Morlet-Chantalat, MM. Zbigniew Naliwajek, Fritz Nies, Pádraig Ó Gormaile, Denis Pernot, Jean-Claude Polet, René Pommier, Pierre-Louis Rey, Mmes Marion Schmid, Sigbrit Swahn, MM. Hubert Tubiania, Winfried Wehle, Mme Alicia Yllera.

3 Excusés : M. William Acher, Mmes Madeleine Ambrière-Fargeaud, Pascale Auraix-Jonchière, MM. Thierry Bodin, Pierre Campion, Jean Céard, Zenghou Cheng, Claude Duchet, Pierre Giulani, Mme Eléna Gretchanaia, M. David A. Griffiths, Mme Meng Hua, MM. Pierre Jammes, Louis Lobbes, Mme France Marchal-Ninosque, M. Olivier Millet, Mme Marina Mures¸anu-Ionescu, M. Jean d’Ormesson, Mme Christine Planté, MM. Dominique Quéro, Jean-Michel Racault, Mme Annie Rivara, M. André Six, Mme Ki-Jeong Song, MM. Alain Tassel, Stéphane Vachon, Jeroom Vercruysse.

4 M. Fumaroli, président de la SHLF, accueille les sociétaires et ouvre la séance à 10 h.

1 – Allocution d’ouverture

5 M. Fumaroli rend, pour commencer, hommage aux sociétaires qui nous ont quittés au cours de l’année 2009 : « La société a en effet eu à déplorer cet été la disparition de deux de ses membres les plus dévoués. En juillet, celle de M. Roger Virolle, qui avait fait toute sa carrière universitaire à Rouen. Secrétaire de rédaction pendant de très longues années, puis membre du Conseil de la Société, il n’avait pas ménagé ses soins ni ses efforts pour que la Revue paraisse à temps et dans la forme la plus exemplaire. Il n’hésitait pas à aller surveiller l’imprimeur jusque dans son atelier. Son efficace discrétion, sa bienveillance le faisaient aimer de tous. Excellent spécialiste du roman noir au XVIIIe siècle et de Voltaire, il poussait le scrupule jusqu’à ne publier ses travaux que sous les amicales pressions de ses collègues. En septembre, après une courte maladie, Jean Roussel disparaissait à son tour. Longtemps professeur à l’Université d’Angers, il avait été le trésorier de la SHLF, trésorier admirable qui savait passer sous silence les tâches ingrates et les soucis de cette charge essentielle. C’est pendant son mandat et par son action que la SHLF a acquis son local de la rue Monge, qui mit fin à l’errance de son secrétariat. Jean Roussel était également un membre très écouté du Conseil, et un grand spécialiste de la réception de Jean-Jacques Rousseau au XIXe siècle, à laquelle il avait consacré sa thèse, qui fait toujours autorité, et de nombreux articles. Les lecteurs de la RHLF appréciaient ses comptes rendus, toujours marqués par la pénétration et la pondération. C’est une grande figure, très respectée, que perdent les études d’histoire littéraire et la SHLF ». Sans vouloir anticiper sur les rapports à venir, M. Fumaroli évoque ensuite le projet de mise en ligne de la RHLF et annonce que, grâce à un don de l’Institut pour la construction du site, la situation financière de la Société est satisfaisante. Il se félicite par ailleurs des contacts qui ont été noués par la Société, grâce à M. Delon, au Danemark et en Allemagne et remercie les correspondants étrangers d’être, cette année encore, si nombreux à honorer de leur présence l’assemblée générale de la Société. M. Fumaroli indique ensuite que le colloque qui s’est tenu la veille dans les locaux de l’INHA a rassemblé un public nombreux, jeune et intéressé, que la question de la critique d’art, qui dépasse les horizons ordinaires de l’histoire littéraire, a suscité beaucoup d’intérêt. Il espère que cette initiative, fruit du travail antérieur de la Société, contribuera à un apaisement général des débats qu’a fait naître, en d’autres temps, l’histoire littéraire et voit dans le succès qu’elle a connu le signe de solidarités visant à maintenir l’attractivité des études littéraires en France comme à l’étranger. Il remercie chaleureusement tous ceux qui ont préparé cette réussite, à commencer par Mme Callu et par Mme Nativel. M. Fumaroli revient ensuite sur le volume annuel de la bibliographie, en signale la qualité et en souligne l’intérêt. Il indique que ce volume est le fruit d’une collaboration active avec la BnF et remercie M. Bruno Racine, son directeur, de l’appui bienveillant qu’il apporte à sa réalisation. M. Fumaroli conclut son intervention en indiquant que la Société se porte bien et appelle à poursuivre les efforts qui ont été menés depuis plusieurs années de façon à lui donner une nouvelle vie dans la fidélité à elle-même.

6 La parole est donnée à M. Pierre-Louis Rey, directeur de la RHLF.

2 – État de la RHLF : rapport de M. Pierre-Louis Rey, directeur de la Revue

7 La RHLF a délivré en 2009 à ses acheteurs et abonnés les quatre numéros habituels, ainsi que le volume consacré à la Bibliographie, publié en septembre grâce aux soins d’Éric Férey. Celui-ci comptait cette année 808 pages, exactement comme celui de l’année précédente. Sur les quatre numéros ordinaires, un seul est entièrement composé de varia, le n° 3. Le n° 1 comportait un groupement de cinq études sur Lamiel, de Stendhal ; le n° 2 était presque entièrement consacré aux actes d’un colloque, « La Nouvelle en France dans le premier vingtième siècle » ; le n° 4 est partiellement occupé par les actes de la journée d’étude de décembre 2008 sur « Les maisons d’écrivain ». Le n° 1 de 2010 sera à nouveau un numéro « généraliste » ; le n° 2 devrait être tout entier occupé par les actes d’un colloque, sur lequel je ne dis rien puisque ces actes seront soumis, comme c’est la règle (même quand il s’agit de textes dus à des collègues prestigieux) à l’approbation des experts désignés par le comité de direction de la Revue ; un autre numéro sera consacré au colloque organisé cette année par la Société sur « La critique d’art comme genre littéraire français de Diderot à Claudel » ; un autre encore à Jean Anouilh, dont sera fêté en 2010 le centième anniversaire. Nous n’avons pas la religion des anniversaires, mais ces rituels ont le mérite d’aiguiser la plume des spécialistes et de donner aux revues qui y sacrifient une forme d’actualité.

8 Le contenu des derniers numéros parus, en particulier des numéros « généralistes », appelle une remarque. Les articles proposés à la revue (et acceptés par elle) sont dans une proportion de plus en plus réduite consacrés aux XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles, et même au début du XIXe. Ils sont également peu nombreux à traiter de la littérature récente ou contemporaine. De cette tendance, le n° 3 de 2009 offre presque la caricature : le premier article traite de Rabelais, le suivant du Trésor caché (1745), de Destouches, soit un trou de deux siècles. À l’autre bout, pour représenter le XXe siècle dans ce même numéro : Drieu la Rochelle et Céline, c’est-à-dire qu’on s’arrête à la Seconde Guerre mondiale. Cette tendance n’est pas compensée par les quatre « Notes et Documents », qui vont chronologiquement de 1773 à 1947. La majorité des articles que nous publions portent désormais sur la période qui va de 1850 à 1950. Ce phénomène s’explique par la forte attraction exercée sur les auteurs éventuels par les revues spécialisées dans les siècles « anciens » ; par le manque de visibilité de la RHLF aux yeux des spécialistes de la littérature contemporaine ; enfin par l’orientation des programmes des lycées, où Flaubert et les romanciers naturalistes sont probablement surreprésentés par rapport aux écrivains d’autres périodes, cette distorsion se répercutant sur les programmes des universités, voire sur le choix des sujets de thèses. Pour une raison que je m’explique pas, mais dont je me félicite, ces déséquilibres ne se retrouvent pas dans nos comptes rendus, c’est-à-dire (à supposer que nos recensions la reflètent fidèlement) dans la production des ouvrages ou des éditions critiques. Du XVIe au XXIe siècles, c’est un panorama complet que la revue continue d’offrir. Peut-être nos lecteurs ont-ils observé que le retard des recensions avait eu tendance à diminuer, même si nous sommes toujours prêts à rendre compte d’un ouvrage vieux de cinq ans (voire plus) quand il le mérite vraiment ; la mise en ligne des comptes rendus consacrés aux ouvrages collectifs explique cette amélioration. Je rappelle qu’Alain Génetiot s’occupe plus particulièrement de la publication des comptes rendus, et je le remercie de s’acquitter de cette tâche avec conscience et doigté.

9 Les abonnements et les ventes, eux, ne s’améliorent pas. C’est une diminution de 5 % que nous constatons année après année. Le nombre des particuliers abonnés en France est passé de 105 à 98 ; le nombre des institutions françaises abonnées, de 199 à 172 ; le nombre des particuliers abonnés à l’étranger, de 53 à 49 ; le nombre des institutions étrangères abonnées, de 784 à 770. Soit un total d’abonnements de 1089, contre 1141 l’année précédente. S’y ajoutent des ventes au numéro, allant de 16 à 22 selon les cas. Le total des abonnements et ventes s’établit à 1110 en moyenne, contre 1168 l’année précédente. Le volume de bibliographie avait été acheté séparément par 37 lecteurs l’an dernier (contre 31 l’année précédente). On ne peut, aujourd’hui, considérer comme arrêtés les chiffres de l’année 2009. D’après les statistiques communiquées par CAIRN, les consultations des articles en accès libre (soit de 2003 et avant) sont en augmentation (cinq ont été consultés plus de mille fois cette année, la vedette revenant toujours à « Aragon lecteur de Baudelaire », d’Alain Trouvé, paru en 2001). Le nombre d’articles achetés en pay per view demeure très faible : en tête, « L’orient rêvé et l’orient réel au XIXe siècle », de David Vinson (année 2004), avec six consultations. Les PUF, notre éditeur, nous ont d’autre part avisé qu’ils passaient un accord avec le site J-Stor qui souhaite numériser et mettre en ligne pour leurs abonnés les anciens numéros de revues depuis le premier numéro paru. J-Stor pratique une barrière mobile fixée à sept ans avant l’année en cours. « Cette numérisation », m’écrit la responsable des PUF ainsi qu’aux autres directeurs de revues que sa maison édite, « donnera à vos revues une grande visibilité notamment en Amérique du Nord, et permettra aux bibliothèques abonnées d’avoir accès à tous les numéros. De plus, une interopérabilité sera mise en place avec CAIRN (des liens seront établis entre les deux sites), qui devrait permettre à des internautes abonnés à J-Stor de découvrir des numéros récents, et éventuellement de s’abonner ». Comme je me suis inquiété que ce projet de numérisation vienne en concurrence avec celui de Gallica, il m’a été répondu qu’il n’y avait aucune incompatibilité, et que la signature de ce contrat était capitale pour donner à la RHLF « une visibilité accrue dans tous les pays anglophones ». Quant à la numérisation entreprise par les soins de Gallica et de la BnF, elle n’a été réalisée à ce jour que pour la période allant de 1961 à 2000, avec une lacune pour les numéros compris entre 1988 et 1992.

10 Je vous avais enfin entretenu l’an dernier de l’importance que les PUF attachaient à un projet de publication dans la collection « Quadrige » d’anciens numéros de la RHLF devenus canoniques. Des collaborateurs de la revue s’étaient déjà engagés dans ce projet quand les PUF m’ont fait savoir que le libre accès aux numéros anciens de la revue enlevaient son intérêt à ce projet.

11 Je tiens à remercier les collègues des différents comités qui participent à la bonne marche de la revue, ceux qui nous fournissent en comptes rendus et ceux qui veulent bien prendre sur leur temps pour expertiser les articles que nous leur soumettons. Mes remerciements vont aussi à Pascal Surget qui veille au maintien du site de la Société, qui est aussi celui de la Revue, et dont les compétences suscitent toujours mon admiration.

12 M. Fumaroli donne la parole à M. Surget afin que soit évoqué le fonctionnement du site de la société.

13 Le site Internet de la Société d’Histoire littéraire de la France a été mis en ligne il y a seize mois maintenant et le premier bilan que nous pouvons en dresser est satisfaisant, bien qu’il s’agisse d’un site encore jeune, promis à de nombreuses évolutions.

14 Une première modification lui a été apportée en début d’année 2009 avec la révision de la présentation des comptes rendus en ligne de la RHLF, les visiteurs s’étant à juste titre inquiétés du risque de voir leur nombre croissant égarer les nouveaux venus dans la foule de leurs prédécesseurs. Les nouveaux comptes rendus en ligne sont donc présentés dorénavant dans une division d’entrée de rubrique qui leur est spécifiquement dédiée, l’ensemble de ceux rattachés aux livraisons précédentes continuant à se rassembler selon le classement habituel de la Bibliographie de la littérature française, soit des Généralités au XXIe s.

15 Ce changement a aussi été l’occasion de refondre la présentation d’ensemble des comptes rendus en ligne en introduisant une nouvelle interface graphique qui en distingue désormais chaque catégorie — Nouveautés, Généralités, puis siècle par siècle, les vingtième et vingt et unième restant pour l’heure unifiés —, grâce à une disposition géométriquement distincte des dégradés de couleur d’arrière-fond d’une catégorie à l’autre. Cette interface intègre de la sorte des différences de présentation qui, tout en restant discrètes, aide l’œil à mieux cheminer parmi ces transitions et en rend la lecture plus agréable.

16 D’autres modifications sont programmées, une première résultant de la question posée aux membres de la Société en conjonction à l’invitation à la présente Assemblée générale sur leur souhait de voir figurer dans l’annuaire du site leurs coordonnées professionnelles, afin de faciliter les contacts entre eux ; une seconde découlera de la constitution en cours d’une équipe de correspondants de la SHLFau sein des universités françaises, dont la liste rejoindra celle des correspondants à l’étranger.

17 La rubrique « Actualités » pourrait aussi envisager de se faire plus régulièrement l’écho des principaux avis de parution de livres transmis par les membres de la Société ou de ceux concernant l’histoire littéraire qui sont adressés en service de presse à la RHLF, le taux de consultation des annonces qui ont été relayées jusqu’alors montrant un intérêt certain des visiteurs pour ces publications. Cette rubrique pourrait également étendre son champ de communication à des manifestations touchant à l’histoire littéraire, mais plus largement interdisciplinaires, et l’intérêt qu’a suscité sur le site le colloque organisé cette année par la Société d’Histoire littéraire de la France, au carrefour des histoires de la littérature et de l’art, en est une parfaite illustration.

18 Quelques chiffres pour conclure :

19 Au cours des 12 derniers mois, le site a reçu 10 640 visites, nombre qui sous-entend des navigations volontaires sur ses pages ; les simples « touches », ayant trait aux visiteurs qui n’ont accédé qu’à une seule page, étant pour leur part au nombre de 104 981. Au cours de ces visites, 23 917 pages ont été parcourues, pour un total de 77 128 fichiers ouverts.

20 Les 78 comptes rendus actuellement en ligne totalisaient à la fin du mois de novembre 4 982 téléchargements, le plus demandé étant Le mythe de Diane en France au XVIe siècle, quatorzième livraison d’Albineana, qui a été téléchargé 329 fois.

21 Au total, 17 comptes rendus dépassent les cent téléchargements, les plus anciens bénéficiant bien évidemment des statistiques souvent les meilleures avec des pointes de téléchargement qui approchent les deux cents.

22 Il faut aussi noter que les résumés d’articles ont été téléchargés 2 857 fois et que les tables des matières ont été consultées 765 fois.

23 Le site paraît enfin tenir son rôle de guide vers la revue imprimée : durant ses quatre premiers mois d’existence qui ont précédé l’Assemblée générale de 2008, 26 bulletins d’abonnement à la RHLF avaient été téléchargés à partir de ses pages ; ce bulletin d’abonnement a été téléchargé 201 fois au cours des douze derniers mois écoulés.

24 Ces raisons participent du référencement actuel du site de la Société d’Histoire littéraire de la France, qui arrive en tête de la première page de recherche de Google sur la plupart des requêtes concernant la SHLF ou la RHLF ».

25 Après avoir remercié MM. Rey et Surget, M. Fumaroli revient sur le projet de numéros spéciaux de la collection « Quadrige » rassemblant des articles parus dans la RHLF ou reprenant certaines de ses livraisons. Il indique qu’il importe d’adopter une formule permettant de dessiner des ensembles cohérents et en appelle aux sociétaires qui souhaiteraient travailler à la mise en œuvre de ce projet, qui ne saurait être abandonné et qu’il faut proposer à d’autres éditeurs que les PUF. Mme Huchon rappelle qu’un tel travail a déjà été mené dans les archives de la revue et M. Fraisse qu’un premier volume, sur les avant-gardes littéraires, a été mis au point par M. Wehle, volume qui pourrait faire l’objet d’une publication hors collection aux PUF.M. Fumaroli propose de prendre contact avec Hermann et M. Dandrey avec les Belles lettres, ce qui l’amène à soulever la question des subventions que la Société serait disposée à allouer à ce projet. M. Menant intervient pour indiquer que celui-ci n’est pas abandonné et que sa poursuite ne soulève aucune objection. Mme Huchon regrette toutefois que l’idée d’une collection soit en passe d’être abandonnée au profit de volumes thématiques similaires à celui sur la question du Sublime dont M. Rey rappelle qu’il a également été mis au point. Concluant la discussion, M. Fumaroli propose de présenter le premier volume achevé comme un volume pouvant servir de support à une collection ou, à tout le moins, à une série.

26 À la suite de ces échanges, la parole est donnée à M. Fraisse.

3 – Situation financière : rapport de M. Luc Fraisse, trésorier de la Société

27 « Mesdames, Messieurs,

28 Chers Amis, chers Sociétaires,

29 J’ai l’honneur de vous présenter cette année le bilan financier de l’exercice 2008-2009, établi en accord avec M. Hubert Tubiana, expert comptable à Paris, trésorier-adjoint chargé des questions financières, sans les compétences de qui ce bilan ne pourrait vous être présenté dans les formes.

30 Formes qui se résument aux deux tableaux ci-joints. Le premier, comme chaque année, établit un bilan global, passif et actif, de notre trésorerie. Le second constitue le compte de résultats proprement dit, et propose la comparaison entre les charges d’exploitation et les produits d’exploitation de l’année achevée par rapport à la précédente.

31 Le bilan des années précédentes accusait, on s’en souvient, un déficit régulier, déficit souvent explicable par des décalages de versements et de subventions, compensé l’an dernier par une aide exceptionnelle de 15 000 euros. S’y ajoute, depuis 2006, la provision de 20 000 euros pour paiement des tables de la Revue, qui demeure en attente d’échéance. L’exercice de cette année connaît un excédent exceptionnel de quelque 12 000 euros, attribuable à des rentrées sous forme de subventions et d’acquittement des sommes attendues : la subvention CNRS-CNL a été cette année de 17 000 euros, contre par exemple 4 200 l’an dernier ; nous bénéficions donc d’un comblement de retard. Autre constatation positive : les cotisations en 2009 connaissent une augmentation de 5 % (le budget se calcule de juin à juin, ce qui explique un léger décalage avec le relevé des ventes, qui porte sur l’année civile).

32 Le tableau supérieur porte nos finances à la somme globale de 88 737 euros, inclus les 20 000 euros de provision indiqués. Un rapport régulier est assuré, comme on le voit, par l’obligation SG (une plus-value latente de 1 576 euros), les actions de SICAV (SGAM) (plus-value latente de 821 euros) et le livret A (plus-value latente de 156 euros), la plus-value latente désignant les intérêts et bonus tenant compte de la variation des taux d’intérêt ; rappelons que nous avions, les 18 juin et 16 juillet 2007, complété ce portefeuille en bénéficiant de la clôture d’un emprunt Société générale alors arrivé à échéance.

33 Au total, la situation de la Société paraît saine. Les versements des PUF ont été réguliers. Nous avons opéré, avec l’aide précieuse de M. Surget, la plus grande économie possible sur le fonctionnement de la Société (notamment par le remplacement du courrier postal au profit d’un envoi de messages électroniques en nombre). La forte politique de valorisation de la Société et de la Revue, récemment mise au point par le Bureau, devrait concourir à confirmer un accroissement de cotisations et de ventes par ailleurs nécessaire à la compensation de la légère érosion et de la menace de déficit régulier que nous avons constatés depuis un certain nombre d’années. Les réserves sont encore là, mais il faut rester combatif ».

34 M. Fumaroli remercie M. Dandrey et Mme Denis pour le travail qu’ils ont accompli en tant que Trésoriers au cours des précédentes années et félicite M. Fraisse pour son rapport. Il indique, de même que M. Menant et Mme Huchon, que les divergences de chiffres dont font état les rapports de MM. Fraisse et Rey tiennent à ce que les uns et les autres n’arrêtent pas leurs comptes aux mêmes dates.

35 Le rapport moral de M. Rey est approuvé à l’unanimité.

36 Le rapport financier de M. Fraisse est approuvé à l’unanimité.

37 Pendant que se déroulent les opérations du vote concernant le renouvellement du Conseil d’administration, M. Fumaroli donne la parole à M. Menant, qui souhaite que la Société introduise dans son Conseil des écrivains, à l’image de Pierre Michon, afin de conforter sa légitimité.

Actif
(emplois)
2009
Brut
2009
Amort.
& Prov.
2009
Net
2008
Net
Immob. informatique
Immob. corporelle (immobilier)
Immob. financière
Actif immobilisé (I)
1
2
1
1
2
1
1
2
Actif circulant (II)
Subvention à recevoir
Disponibilités :
• Banque (S.G.)
• Obligations (S.G.)
• SICAV (SGAM)
• Livret A
15 827
35 818
32 104
4 986
15 827
35 818
32 104
4 986
6 312
34 242
31 283
7 830
Total (II) 88 735 88 735 76 667
Total (I) + (II) 88 737 88 737 76 669
Passif (ressources) 2009 2008
Fonds propres (I) :
– Réserves
– Résultat de l’exercice
56 669
12 068
67 709
– 11 040
Total (I) 68 737 56 669
Provisions pour risques & amortissements (II)
Dettes fournisseurs (III)
20 000 20 000
Total (I) + (II) + (III) 88 737 76 669
figure im1

Compte de résultat du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 : en euros

Charges 2009 2008
Charges d’exploitation (I) :
– Abonnements gratuits 93 124
– Frais secrétariat 2 331 5 766
– Documentation exceptionnelle (table) 13 898 11 970
– Personnel (fixe et vacataires) 749
– Honoraires divers 291 502
– Télécom et Internet 788 755
– Impôts, taxes diverses et frais locaux 181 181
– Frais divers bancaires 1 909 4 897
– Charges sociales 5 720 2 446
– Frais colloques, congrès, repas 5 042
– Moins value / obligations
– Dotation aux Amortissements
– Dotation aux provisions pour risques
Total (I) 25 960 31 683
Excédent (II) 12 068
Total (I) + (II) 38 028 31 683
Produits 2009 2008
Produits d’exploitation (I) :
– Cotisations et abonnements PUF
– Subventions (CNRS et CNL)
15 644
17 144
14 925
4 288
Total (I) 32 788 19 213
Autres produits (remboursements buffet de l’AG) 667 391
Autres produits financiers (livret + titres) : (II) 4 573 1 039
Produits exceptionnels (III)
Reprise sur provision pour charges : (IV)
Déficit 11 040
Total (I) + (II) + (III) + (IV) 38 028 31 683
figure im2

Compte de résultat du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009 : en euros

4 – Renouvellement du Conseil d’administration

38 Sept postes étaient à pourvoir.

39 Les membres sortants sont réélus, selon soixante-neuf suffrages exprimés.

5 – Correspondants étrangers

40 M. Fumaroli donne la parole à M. Delon, « ministre des Affaires étrangères de la Société ».

41 En tant que secrétaire général chargé des correspondants étrangers, M. Delon a d’abord une pensée émue pour Claude Pichois. Une vente exceptionnelle de manuscrits de Baudelaire et de documents le concernant vient d’avoir lieu à l’hôtel Drouot, autant de textes et de reliques que Claude Pichois connaissait bien, qu’il avait transcrits ou décrits. Son esprit devait flotter dans une salle des ventes qu’il a souvent fréquentée ; son souvenir s’impose à nous lors de chacune de nos rencontres et retrouvailles. M. Delon remercie vivement les correspondants étrangers de leur travail bibliographique ; il transmet les excuses de ceux, souvent les plus éloignés, qui n’ont pu venir à Paris, cette année ; il salue ceux qui nous ont fait le plaisir et l’amitié d’être parmi nous, en particulier Mmes Berrettini et Swahn qui sont peut-être les doyennes des correspondants. Il accueille également un jeunecollègue danois M. Steen Bill Jœrgensen qui est venu accompagner M. Hans Peter Lund. C’est un spécialiste de Georges Perec, un grand connaisseur l’Oulipo, qui est chargé d’assurer une relève.

42 Parmi toutes les activités des correspondants dans leur pays pour promouvoir la littérature française et diffuser nos études, M. Delon privilégie, non sans arbitraire, quatre exemples. Comme nous le rapporte Mme Berrettini, l’année franco-brésilienne a été l’occasion de nombreuses manifestations qui ont aussi concerné la vie culturelle. L’actualité française au Brésil a été encore sensible lors du récent décès de Claude Lévi-Strauss qui avait été l’un des fondateurs de l’Université de Sao Paulo et qui a formé de nombreux professeurs et chercheurs dans ce pays. M. Delon se fait ensuite le porte-parole de M. Naliwajek et des collègues polonais qui ont fêté le centenaire de l’institut de philologie romane de Varsovie, devenu la chaire de langue et de littératures romanes qui a perpétué une fière tradition à travers les épreuves historiques et les bouleversements administratifs. On est impressionné quand on parcourt la liste des thèses soutenues et celle des colloques internationaux organisés. Cette dernière liste couvre un large spectre qui va des monographies d’auteurs, où Potocki et Apollinaire sont justement à l’honneur, aux problématiques, en particulier la périodisation. M. Delon tient à mentionner le livre que vient de faire paraître M. Fritz Nies, Schnittpunkt Frankreich, chez Narr à Tübingen (ou Tubinge, comme écrit Constant dans Adolphe). L’étude porte sur l’innutrition étrangère de la culture française et sur la traduction des textes étrangers en français. Enfin Mme Ki Jeong Song, correspondante coréenne de la Société, annonce le premier numéro d’une revue francophone des sciences humaines en Asie du Sud-Est. Cette première livraison s’intitule « Croisements » pour encourager les échanges entre les disciplines. On parlera par ailleurs de l’initiative qui concerne l’histoire littéraire au Québec.

43 M. Delon en vient ensuite aux suggestions et revendications des correspondants, exprimées lors de la séance de remue-méninges qu’a constituée le dîner de la veille. Elles sont au nombre de quatre :

44

  1. la nécessité de vivifier les propositions de comptes rendus de livres importants publiés en langue étrangère, mais aussi de composer des états présents des études sur un auteur, un siècle, un genre dans tel domaine linguistique ou bien des notes ou articles qui regroupent plusieurs titres témoignant de l’actualité de telle perspective, du développement de telle méthode. La revue est prête à accueillir toutes ces preuves de la vitalité des études françaises, mais aussi des inflexions qu’elles connaissent dans chaque pays ;
  2. La participation des correspondants à la définition et à la préparation des colloques. Il est dommage que certaines de nos rencontres restent franco-françaises alors que nous disposons de tant de chercheurs étrangers de qualité qui ne demandent qu’à s’intégrer aux journées ;
  3. le maintien de la jeune tradition des colloques hors les murs pour résister à la centralisation hexagonale. Les exemples de Fribourg-en-Brisgau et de Copenhague ont prouvé l’intérêt de diversifier les publics et de s’adresser aux enseignants de français hors de France. Après deux destinations nordiques, l’Italie et l’Espagne seraient deux lieux d’accueil souhaitables ;
  4. La circulation de l’information. Les correspondants souhaiteraient recevoir régulièrement des informations sur la vie de la Société et de la Revue. Réciproquement les correspondants pourraient établir une liste des collègues à laquelle seraient transmises par voie informatique les nouvelles de nos activités et publications. Pourraient être signalés les sites susceptibles d’héberger ces informations et de mettre en ligne des comptes rendus des numéros thématiques de la Revue.

45 Telles sont les suggestions que les correspondants eux-mêmes ont précisées par leurs interventions.

46 M. Fumaroli remercie M. Delon de son rapport et donne la parole aux correspondants étrangers qu’il se réjouit, cette année encore, de voir assister si nombreux à l’Assemblée générale de la Société. Mme Smith, correspondante anglaise, signale l’importance pour la RHLF d’être référencée et disponible sur le site J-Stor, très consulté dans le monde anglo-saxon. Mme Gundersen, correspondante norvégienne, soulève diverses questions concernant le rôle des correspondants étrangers et demande notamment ce que deviennent les documents qu’ils adressent. À son intervention, MM. Delon et Fumaroli répondent tour à tour en indiquant que le site de la Société ainsi que la RHLF ont vocation à accueillir les travaux des correspondants étrangers et précisent que ceux-ci pourraient utilement prendre la forme de bilans occasionnels ou réguliers concernant le développement des études françaises à l’étranger. M. Rey précise que la RHLF est prête à publier des contributions de cet ordre et M. Fumaroli invite Mme Gundersen à mettre au point un bilan des études françaises en Scandinavie. Mme Huchon rappelle en outre qu’elle est chargée, avec Mme Garnier, de réfléchir à la mise au point d’un projet de « lettre bimestrielle » et indique que les travaux des correspondants étrangers pourraient également être diffusés dans ce cadre. M. Fumaroli donne la parole à Mme Garnier qui défend ce projet mais indique que le contenu d’une telle lettre bimestrielle n’est pas encore définitivement arrêté. Défendant à son tour ce projet, Mme Denis propose la création de rubriques annonçant des manifestations scientifiques ainsi que les plus récentes publications des sociétaires. Elle indique toutefois trouver la périodicité prévue trop forte. Au terme de ces échanges, M. Fumaroli propose de confier à Mme Garnier ainsi qu’à Mme Denis et à M. Millet la « politique de communication » de la Société.

6 – Colloques 2010-2011

47 La question des prochains colloques annuels de la Société est ensuite évoquée. M. Fumaroli rappelle que Mme Huchon et M. Delon sont chargés de l’organisation du colloque de 2011 sur l’allégorie. Il propose de consacrer le colloque de 2010 à la question du pastiche. Cette proposition faisant l’objet d’un très large assentiment, appel est lancé aux sociétaires qui souhaiteraient en prendre en charge l’organisation scientifique. Au terme d’un rapide échange, Mme Denis et M. Jœrgensen, correspondant danois de la Société, acceptent cette tâche. Ses organisateurs souhaitant que le colloque de 2011 soit organisé à Rome, M. Fumaroli demande que contact soit pris avec diverses institutions françaises et italiennes de façon à en faciliter l’organisation. M. Giorgi, correspondant italien de la Société, accepte cette mission et prend aussitôt contact avec Mme Denis et M. Delon. M. Fumaroli l’en remercie et se félicite de voir plusieurs correspondants étrangers s’associer à l’organisation des colloques de la Société. Au terme de ces échanges, M. Fraisse évoque rapidement la proposition, émanant de l’UMR « Correspondances et journaux intimes » de Brest, de co-organiser avec la SHLF une journée parisienne sur le sujet « Histoire littéraire et correspondances d’écrivains ». La parole est ensuite donnée à M. Menant qui présente le colloque sur l’histoire littéraire au Québec qui aura lieu en janvier puis à M. Rey qui rappelle que le colloque Jules Renard du mois de mars bénéficie également du soutien de la Société.

7 – Bibliographie de la littérature française : rapport de M. Éric Férey

48 M. Fumaroli donne la parole à M. Férey, qu’il remercie chaleureusement pour le considérable travail qu’il accomplit, afin qu’il présente les bilans et perspectives de la Bibliographie.

49 La rédaction du répertoire millésimé 2008 n’a pas souffert, comme je l’avais annoncé, de la préparation de la base en ligne. Ce projet a été en effet suspendu par la Bibliothèque nationale de France pour des raisons financières. Une autre voie est à l’étude : la présentation d’une base de consultation comprenant les répertoires 1999-2008 sur le portail Revues.org, et, dans un second temps, la confection d’un outil de saisie par le Centre pour l’édition électronique ouverte (CLEO) du CNRS. La Société d’Histoire littéraire de la France pourrait concurremment proposer sur son site (www.srhlf.com) ces dix années de bibliographie ».

50 Au terme de cet exposé, un débat s’engage entre M. Fumaroli, favorable à la mise en ligne de la Bibliographie, et Mme Huchon, qui défend la situation actuelle. M. Menant intervient pour signaler qu’un tel débat n’est pas d’actualité puisque les PUF assurent l’édition papier de la Bibliographie et ne semblent pas vouloir y renoncer. Il souligne en outre que les supports électroniques sont fragiles et qu’il serait imprudent de renoncer à la version papier de la Bibliographie. Un nouveau débat s’engage, entre M. Fumaroli et M. Menant, qui concerne les lectorats respectifs de la RHLF et de la Bibliographie. À son terme et après un rapide examen de la situation technique, il est décidé, sur la proposition de M. Férey, de permettre la consultation des dix dernières années de la Bibliographie sur le site de la Société. À cette fin, M. Férey transmettra une version électronique des précédents volumes de la Bibliographie à M. Surget qui est chargé de sa mise en ligne.

8 – Questions diverses

51 Une discussion s’engage entre M. Fumaroli, Mme Huchon et M. Menant, soucieux de voir de jeunes collègues ainsi que des personnalités du monde des lettres rejoindre la Société et participer au renouvellement de ses instances dirigeantes. À cette fin, les sociétaires sont invités à proposer les noms d’éventuels candidats, qui devront s’abonner à la RHLF, aux membres du Conseil. M. Génetiot demande quelles suites ont été données au projet de fédération des Sociétés de maisons d’écrivain autour de la SHLF. Mme Denis rappelle le travail qu’elle a mené avec M. Guyaux sur cette question.

52 Aucune autre question n’étant soulevée et l’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 12 h 40.


Date de mise en ligne : 02/06/2010

https://doi.org/10.3917/rhlf.102.0485

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