La fréquence et la qualité des recueils illustrés dans l’œuvre de Pierre Reverdy invitent à interroger les relations qu’y entretiennent textes et images. Leurs rapports sont fonction de trois conditions préalables, a priori contraires : refus de la représentation, contournement de la redondance, rejet de l’hybridation sémiotique. C’est le choix exclusif d’une poésie écrite, sans origine ni issue vocale, qui favorise sa rencontre avec la création plastique dans le commun désir d’émouvoir l’être profond. L’examen détaillé des collaborations de Reverdy avec ses amis peintres révèle notamment l’importance d’Henri Matisse pour son évolution vers l’apparence du langage : à son contact, Reverdy autorise les incursions du dessin au cœur du livre, et découvre le puissance d’expression du graphisme scriptural. Recueil après recueil, il se montre, plus que jamais, poète de l’image tout à la fois mentale et tangible qu’on appelle écriture.
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