Dans Souvenirs de notre jeunesse que Paul Morand publia quelque
temps après la mort de Jean Giraudoux, décédé subitement le 31 janvier
1944, l’auteur de Lewis et Irène retrace les débuts d’une amitié — parfaite
en apparence, complexe en réalité — qui dura quarante années. Pour donner corps à leurs relations de jeunesse, depuis la rencontre de l’été 1905 à
Munich jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, Morand retranscrit
en abondance les lettres de Giraudoux, adressées entre 1913 et 1918 à
Monsieur et Madame Eugène Morand, ses parents, ainsi qu’à lui-même.
Dans ces souvenirs, Paul Morand retrace particulièrement les parcours
militaires de son ami au cours des années de la Grande Guerre, de 1914 à
1918. Mais, souvent fort imprécis, il se trompe sur les dates, mélange les
documents et présente de nombreuses lacunes. Les documents conservés
dans ses archives permettent de compléter cette évocation et d’en corriger
certains détails, en éclairant avec plus de netteté les relations d’amitié et
de familiarité étroites que Giraudoux entretint pendant ces années avec la
famille Morand.
Pour 1914, Paul Morand rappelle la campagne que Giraudoux fit en
Alsace, puis les batailles de la Marne où le sergent de réserve se conduisit courageusement avant d’être blessé sur l’Aisne le 16 septembre.
Hospitalisé pendant plusieurs semaines à Fougères, puis à Bordeaux,
Giraudoux revient à Paris le 25 novembre. Une lettre adressée le 26 par
Eugène Morand à son fils Paul — qui se trouve depuis le mois de septembre à Londres, affecté à l’Ambassade de France — annonce une visite
inattendue de Giraudoux et les projets qu’il fait …
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