Dubuffet et Paulhan (1944-1968) comme une correspondance amicale, voire amoureuse, il est sans doute plus fructueux d’envisager ce qui se joue derrière ou au-delà. Au rapport entre deux affects individuels se substitue alors par surimpression la relation entre un écrivain éditeur directeur de revue et un peintre en quête de reconnaissance. L’on peut dès lors montrer comment la relation prend corps à partir d’une coïncidence d’intérêts au sortir de la guerre : Paulhan, qui cherche à asseoir un récent statut de critique d’art, commence par épouser le rôle d’intercesseur, de mentor et même de véritable agent artistique auprès d’un artiste qui débute et y trouve l’occasion d’une entrée fracassante sur la scène artistique. La relation se grippe brutalement à l’orée des années 1950 : la tentation croisée du Pygmalion, qui voit Paulhan préoccupé de faire du peintre aussi un écrivain, et Dubuffet soucieux de former un Paulhan à l’image de ses positions anticulturelles, pousse le peintre à s’émanciper.
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