Conformément au principe de la collection « recto-verso », Marie-Christine Gomez-Géraud propose « une introduction au récit de voyage tel qu’on l’écrivait au XVIe siècle » (p. 5) en combinant des « approches littéraires » (p. 13-58) à des « approches linguistiques » (p. 71-117). Après une intéressante contextualisation historique qui replace les choix des voyageurs à l’intérieur des bouleversements géopolitiques de l’époque, soulignant notamment que la découverte des Amériques trouve en France bien moins d’échos que les pèlerinages ou les voyages en Turquie (p. 7-12), la première partie présente les grandes orientations du « genre viatique ». Rappelant que ce genre est caractérisé à la Renaissance par une « ambition didactique » (p. 21) qui le distingue nettement de « la rencontre originale du monde et du moi » (p. 15) romantique, M.-Ch. Gomez-Géraud dresse une typologie qui insiste surtout sur l’évolution du récit de pèlerinage et la liberté particulière des récits demeurés manuscrits (le Journal de voyage en Italie de Montaigne, la Relation de François de Pavie ou le Voyage du Levant de Philippe Canaye). Elle montre ensuite que le voyageur de la Renaissance cherche moins à exprimer son expérience personnelle qu’à prendre une « distance par rapport à l’expérience immédiate » (p. 35) à travers « les emprunts livresques et la réitération de motifs topiques » (p. 40) : même si, à la fin du XVIe siècle, des textes comme le Bouquet sacré de Jean Boucher ou le Voyage du Levan…
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