Fruit des 39es journées internationales d’histoire de Flaran (2017), le volume s’intéresse aux relations entre le monde paysan et la mer. À la suite d’une présentation par les deux organisateurs, treize articles sont rassemblés autour de quatre thèmes : pêches et pêcheries, les modes d’agricultures littorales, l’exposition des campagnes aux risques, campagnes littorales et activités de cabotage. Une large échelle de temps est balayée (xie-xixe siècle). Des élargissements vers l’Europe du Nord-Ouest (Flandre, Pays-Bas), du Portugal et, côté méditerranéen, du Roussillon, de la Provence et de l’Italie s’ajoutent aux six communications traitant de la façade atlantique de la France.
Dans l’introduction, J.-L. Sarrazin et T. Sauzeau écartent le terme littoral qui restreint l’approche aux espaces côtiers, pour lui préférer la notion de maritimité. « L’adaptation au milieu marin » et « l’exploitation des ressources liées à la mer » font « la maritimité d’une campagne ». Un rapide bilan montre que, longtemps relégués avec la présentation du cadre géographique, les espaces ruraux littoraux et maritimes sont devenus un sujet à part entière, grâce à l’étude de la saliculture en Italie et au Portugal ou à celle de l’aménagement des marais et leur défense face aux submersions marines aux Pays-Bas, en Angleterre et en France.
Appliqué aux communautés rurales de l’Europe médiévale et moderne établies à proximité de la mer et vivant en relation avec elle, le concept de maritimité appelait immanquablement des approches fragmentées…