Les deux sociologues américains, M. L. Small et J. McCrory Calarco, se proposent d’identifier les principaux critères d’évaluation des enquêtes reposant sur des entretiens ou des observations. Comment, à la seule lecture des données présentées, distinguer un travail solidement étayé (« a sound piece of empirical research ») d’un autre qui le serait moins ?
Le point de départ de leur réflexion est ce double constat. D’un côté, malgré les controverses entre pairs, les sociologues de terrain (field workers) ont des opinions concordantes sur la qualité du travail accompli, mais manifestent incertitude et embarras lorsqu’il s’agit d’en expliciter les termes (p. 19). De l’autre, malgré le développement de ces enquêtes et leur mobilisation croissante dans le débat public depuis une vingtaine d’années, certains profanes (fondations, experts non sociologues, journalistes, politiques, etc.) déplorent une absence de standards comparables à ceux existant pour d’autres méthodes, notamment les méthodes quantitatives.
La qualitative literacy est une expression construite, à ce propos, sur le modèle de la quantitative literacy : un ensemble de compétences permettant d’appréhender et de critiquer les données quantitatives. La littératie qualitative serait donc la capacité à lire, interpréter ou évaluer les éléments de preuve qualitatifs (p. 10). Cette construction analogique ne doit toutefois pas masquer une différence importante : les critères de jugement propres aux enquêtes qualitatives sont très différents de ceux employés dans les domaines quantifiés (fiabilité, représentativité, contrôle statistique, etc…
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