Sous le titre Critique de la pensée sociologique, les deux premières années (1970-1971, 1971-1972) du cours de R. Aron au Collège de France viennent d’être publiées, grâce à un important travail de reconstitution effectué par Élisabeth Dutartre-Michaut, la regrettée Sylvie Mesure, Perrine Simon-Nahum et Dominique Schnapper. En effet, le tapuscrit était issu d’une sténotypie incertaine et n’avait pas été relu. De plus, plusieurs leçons de la seconde année manquaient et l’équipe a pris l’excellent parti de recourir aux notes de préparation manuscrites qui démontrent, s’il en était besoin, que ce maitre, dont la maitrise de la parole était exceptionnelle, préparait fortement chaque séance. La ferme clarté ponctuée et la progression y apparaissent encore mieux qu’à la lecture du texte parlé.
« Critique » est à entendre au sens de Kant, qui est aussi celui de Marx. La première année s’ouvre sur la construction de la pensée sociologique avec un accent majeur porté au passage de la conscience historique réfléchie, absolument nécessaire à un projet sociologique spécifique dont Montesquieu a donné le premier exemple en « s’interrogeant sur les relations réciproques entre les différentes instances du tout social » (p. 73). La seconde année reconnait trois principaux courants sociologiques qui se sont confrontés au choc des sociétés du xxe siècle.
Ces cours sont vieux de cinquante ans. On peut facilement y trouver de quoi affirmer leur pertinence sans ride pour l’aujourd’hui et tout autant leur inestimable intérêt pour les historiens des idées d’après-demain…
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