Combattre en sociologues. Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad dans une guerre de libération (Algérie, 1958-1964) est un livre de recherche important doublé d’un manifeste original en faveur d’une sociologie autonome et lucide quant à sa portée politique. L’auteur, A. Pérez, originaire de la République dominicaine et enseignant de sociologie à l’université du Québec à Montréal, rend hommage dans l’épilogue au combat de son père « contre l’impérialisme et la dictature dans les Caraïbes, avec la volonté de combiner connaissance et action dans ses activités militantes » (p. 257). C’est dire s’il est personnellement concerné par son sujet d’étude : si P. Bourdieu (1930-2002), écrit-il, est à l’origine de sa vocation de sociologue, A. Pérez s’est sans doute aussi identifié, à bien des égards, à A. Sayad (1933-1998).
Il s’agit, initialement, d’une thèse de doctorat soutenue en 2015 sous la direction de l’historien Gérard Noiriel. A. Pérez a pris le temps de remanier substantiellement ce travail et d’effectuer un grand nombre de recherches complémentaires (entretiens avec des témoins, mobilisation du fonds d’archives P. Bourdieu, etc.). Il a apporté un soin tout particulier à l’écriture. Le résultat est un livre concis (285 pages avec les notes) et accessible, construit en deux parties.
La première partie est intitulée « Aux origines d’un savoir subversif ». Lorsque P. Bourdieu et A. Sayad se rencontrent pour la première fois à la faculté des lettres d’Alger, en septembre 1958, ils sont respectivement âgés de 28 et de 25 ans…
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