A. Bristielle est doctorant en science politique à l’université de Grenoble-Alpes, directeur de l’Observatoire de l’opinion à la Fondation Jean-Jaurès et professeur de sciences économiques et sociales. Son essai offre, notamment à la lumière du contexte pandémique, un aperçu des aspects politiques, sociaux et parfois psychologiques du complotisme au travers de données quantitatives tirées de sondages et qualitatives issues d’entretiens ou de propos recueillis sur le web. En résumé, le texte oscille entre deux thèses que l’auteur cherche à concilier : le complotisme comme l’expression d’une défiance, en partie justifiée, vis-à-vis des élites et des dysfonctionnements des régimes représentatifs ; le conspirationnisme en tant que « mentalité » (p. 13) particulière.
Sur la forme, l’ouvrage se décompose en trois parties et onze chapitres auxquels succèdent les références des travaux cités au cours du manuscrit. On notera l’absence d’une bibliographie formelle. Enfin, avant d’en venir au contenu, il convient de souligner l’écriture très agréable et fluide de l’auteur ainsi que le caractère très dépassionné de l’ouvrage, ce qui est rare dans des essais sur le complotisme. Ici, l’accent est mis sur la volonté de comprendre plus que de combattre. « Le traitement de la question du complotisme par certains médias et acteurs politiques de premier plan s’apparente à un réflexe de panique face à l’état des tensions de notre société » (p. 10) et, « si le “populisme” constituait l’arme discursive de certains éditorialistes et représentants politiques dans les années 2010, il en est désormais de même avec la question du complotisme » (p…
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