Mobilisée aussi bien pour prévenir et traiter les maladies sexuellement transmissibles, lutter contre les violences et l’invisibilisation de minorités, ou encore promouvoir le plaisir avec le développement des sex toys, la santé sexuelle semble s’être imposée comme un enjeu phare des politiques publiques et une des clés de l’accomplissement de soi. Mais « que signifierait être en bonne ou mauvaise santé sexuelle » (p. 4) ? C’est l’une des questions à laquelle tente de répondre S. Epstein dans son dernier livre, fruit d’une enquête empirique au long cours.
Selon l’auteur, la santé sexuelle est un concept tentaculaire et multiface, dont les caractéristiques et les implications pratiques dépassent les cadres d’analyse traditionnels. L’un des enjeux principaux de ce livre est de montrer que celle-ci ne se réduit pas à une médicalisation ou « healthicization » de la sexualité. L’émergence de ce concept a plutôt contribué à multiplier et complexifier le sens donné à la « santé » et à la « sexualité », « renforçant la confusion entourant ces deux termes » (p. 16). L’autre enjeu de ce livre consiste à souligner le polymorphisme du concept en situant socialement les acteurs et actrices qui s’en saisissent, et en prenant systématiquement en compte les logiques d’inclusion et d’exclusion inhérentes aux discours, pratiques ou politiques produites selon les populations visées.
Si S. Epstein fait référence aux travaux de Michel Foucault sur la sexualité, il entend réactualiser son analyse en adoptant une démarche « kaléidoscopique », reprise à Karin Knorr, et intersectionnelle de la santé sexuelle…
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