Le dernier livre d’É. Marlière est issu de son habilitation à diriger des recherches. Son objectif, affiché en introduction, est de « se mettre à distance des discours communs » produits sur l’islam radicalisé (p. 17). Il souhaite offrir un contrepoint à la faiblesse du traitement médiatique dans ce domaine, lorsque la prégnance de l’émotion et « la quasi-absence des sciences humaines » (p. 14) ont pour conséquence d’occulter une véritable expertise, notamment l’étude de la socialisation des acteurs et la prise en compte de la « violence symbolique » et des « rapports de domination » qui s’exercent sur eux (p. 15). À partir d’un inventaire raisonné des publications désormais foisonnantes sur le sujet, et en mobilisant également un travail de terrain engagé dans deux villes de la banlieue parisienne, notamment auprès de jeunes fréquentant la mosquée, l’auteur construit un développement en trois mouvements.
La première partie, « La radicalisation : un objet aux contours multiples et indéfinis » (p. 27-62), propose une discussion autour des enjeux sémantiques et de l’utilité heuristique des termes djihadisme, terrorisme, takfirisme (dissidents en quête de la pureté religieuse) et, surtout, de la notion de radicalisation. La définition de cette dernière parait à É. Marlière imprécise, mais il en retient néanmoins l’usage en choisissant de parler de « radicalisation islamique » : « un processus opératoire qui mène à la violence » associé à la religion musulmane, par distinction avec « d’autres formes de radicalisations comme celles liées à l’extrême droite, à l’écologie ou même à l’extrême-gauche » (p…
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