Cet ouvrage analyse de manière stimulante les épisodes contestataires les plus récents, s’éloignant des sentiers battus de la sociologie des mouvements sociaux. Appuyé sur des matériaux foisonnants (archives de presse, observations ethnographiques, photographies, littérature militante notamment en ligne), il offre un regard original et dialogue avec des auteurs trop rarement mobilisés dans ce champ.
Spécialisé jusque-là dans la sociologie de la déviance et la sociologie des quartiers populaires, M. Kokoreff situe l’origine de cette publication dans l’expérience transformatrice du mouvement contre la loi Travail en 2016. Cherchant à éclairer « le rapport entre rage et politique » (p. 282), il se propose pour ce faire de « diagonaliser l’actualité par l’histoire » (p. 16), c’est-à-dire de mettre en lumière les principaux traits distinctifs des mobilisations contemporaines, tout en les inscrivant dans une « généalogie de la contestation à partir de l’après-68 et de la vague de crimes racistes et sécuritaires qui ont suivis » (p. 16). Combinant des matériaux portant sur des luttes récentes et ceux issus d’enquêtes précédentes sur les luttes en banlieue, il tente de faire émerger un « air de famille » entre des mobilisations différentes, à cheval sur plusieurs époques, et de mettre en évidence la continuité qui les relie, notamment en termes de répression policière. Se centrant sur le concept de rage qui leur est commun, l’ouvrage participe ainsi à faire entrer les révoltes des quartiers populaires et les nouveaux courants insurrectionnalistes dans le champ des objets d’étude légitimes en sociologie des mouvements sociaux…
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