Selon le dictionnaire Petit Robert, un essai est un « ouvrage en prose, de facture très libre, traitant d’un sujet qu’il n’épuise pas ». Les sociologues S. Dalgalarrondo et T. Fournier s’autorisent pleinement cette liberté de facture, en donnant la parole, en ouverture de leur essai, à « une grange de montagne » située en Ariège. La grange dotée de parole, qui fait office d’observateur « distancié », dévoile la part de subjectivité qui joue dans la décision des auteurs d’enquêter sur le « besoin de nature », en tant que reflet d’un « désir d’ensauvagement ».
C’est à la grange de raconter que son propriétaire est un sociologue du CNRS « qui nourrissait depuis plusieurs années une folle envie de nature, de cabane et de champignons » (p. 12). Rebaptisée Walden, la grange devient un lieu d’écriture pour le sociologue et « un ami parisien, lui aussi sociologue », pour « essayer de rendre compte de ce désir d’ensauvagement » (p. 12). C’est la grange qui explique l’objectif des deux chercheurs : « chercher à comprendre non pas le flux de “néo-ruraux”, ces personnes qui viennent ou reviennent vivre à la campagne pour être plus proches de la nature, mais plutôt ce fantasme de réappropriation d’une nature dont les humains se sont de plus en plus distanciés » (p. 13-14).
Le chapitre introductif (« Retour vers le futur paléolithique ») clarifie la problématique. Les auteurs partent du constat de la réactivation quasi quotidienne de la peur d’un effondrement prochain de nos sociétés…
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