Ce numéro de la revue Adolescence rend compte à la fois de la Journée scientifique du CRPMS (Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société) du 4 avril 2014 (Université Paris Diderot-Paris 7), « Les états-limites de l’enfant », et d’interventions consacrées à l’adolescence lors de la 27e conférence annuelle « Ruptures » organisée par la Fédération européenne de psychanalyse organisée du 10 au 13 avril 2014 à Turin.
Il s’ouvre par la republication d’un texte de Piera Aulagnier (paru intitialement en 1989 dans le Journal de la psychanalyse de l’enfant) intitulé « Se construire un passé », suivi d’un texte actuel qui en propose l’analyse, de Philippe Givre, « Piera Aulagnier et l’adolescence. Entre auto-altération de soi et permanence identificatoire ».
« Se construire un passé », Piera Aulagnier
De fait, la réflexion de Piera Aulanier constitue une introduction passionnante à ces deux thèmes, puisqu’elle y expose d’une manière éclairante sa conception des facteurs prédisposants à une éclosion psychotique à l’adolescence. Sa pensée se décline en une succession d’oppositions dialectiques pour tenter de décrire les conditions d’advenue d’un Je « historien », et ses achoppements éventuels.
La première de ces oppositions tient dans son titre : « Se construire un passé » qui tente de conjoindre la dimension imposée et la part de création personnelle dans l’histoire personnelle que va se reconnaître l’adolescent, et que l’on retrouve dans le titre de Philippe Givre : « Entre auto-altération de soi et permanence identificatoire »…