Notes
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[1]
B. Chervet (2011), Mater certissima, mères incertaines, Bulletin de la spp, n° 99.
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[2]
S. Freud (1919), Sur la psychanalyse des névroses de guerre, ocf.p, XV, Paris, puf, p. 223.
-
[3]
M. Fain (1971), Prélude à la vie fantasmatique, rfp, t. XXXV, nn 2-3.
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[4]
S. Freud (1911 f), Grande est la Diane des Éphésiens, ocf.p, XI, Paris, puf, 1998.
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[5]
F. Pasche (1982), Aspects de la mère archaïque dans la mythologie, Le sens de la psychanalyse, Paris, puf, 1988.
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[6]
F. Pasche (1973), Le bouclier de Persée ou psychose et réalité, Le sens de la psychanalyse, Paris, puf, 1988.
-
[7]
A. Green (1974), L’analyste, la symbolisation et l’absence dans le cadre analytique, La folie privée : psychanalyse des cas-limites, Paris, Gallimard, 1990.
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[8]
L. Abensour (2010), L’ombre du maternel, Bulletin de la spp, n° 98.
1La langue commune se réfère à une fibre maternelle. Certaines mères sont censées l’avoir, d’autres non, certaines plus que d’autres. Cette expression renvoie à un soi-disant instinct maternel, mais introduit une incertitude [1]. Elle évoque un matériau support d’ondes transmises par réfractions multiples, ou un filament constitutif d’une substance. Dans notre cas, se dessine un véritable alliage composé de tendresse, d’amour inconditionnel, de sensibilité à fleur de peau, et de disponibilité sans limite. La fibre maternelle désigne une disposition à ressentir certains sentiments, une capacité à s’identifier hystériquement au vécu traumatique des nouveau-nés et à y répondre. Ces qualités s’unissent dans une attitude particulière, souvent qualifiée de folie maternelle ordinaire. Les perturbations de ladite fibre éveillent l’inquiétude, voire l’horreur. La folie maternelle est un carrefour où s’articulent la fibre maternelle, la dépression post-partum, la psychose puerpérale et l’infanticide.
2La fibre maternelle est le pendant de l’effroi traumatique vécu par le bébé. Elle est la réponse à la potentialité traumatique primitive, à cet effroi premier du cri, et au peu de moyens autonomes dont dispose le bébé pour la traiter, donc au désarroi et à la détresse qui s’ensuit. En réponse à cet état traumatique primitif la mère propose une activité psychique régressive, libérée d’une partie des valeurs culturelles liées à son refoulement secondaire, et centrée sur le noyau masochique. Les mères acceptent bien souvent de leur bébé ce qu’elles refusent habituellement dans leur vie de femme adulte, même au plus fort de leur vie amoureuse et érotique. La fibre maternelle est définie par cette régression masochique reliée à une désexualisation soutenue par l’objectif des soins. Ses deux composantes, régression masochique et désexualisation, sont régies par un impératif processuel référé à une visée antitraumatique et narcissisante. Cette disponibilité régressive laissera après coup, chez l’enfant, la réminiscence qu’il pouvait tout faire à sa mère. Celle-ci est en effet sans dégoût, ni pudeur, ni protestation. Seule la compassion issue du refoulement de sa cruauté infantile demeure, cette dernière ayant tendance à se tourner vers le monde extérieur.
3En s’offrant en tant que pôle processuel régressif caractérisé par la désexualisation de son masochisme, la mère installe une situation originaire favorable à la croissance de son enfant. Cette processualité régressive fondatrice, originaire au sens fort du terme, semble définir le maternel que Liliane Abensour cherche à cerner tout au long de son rapport. Elle se corrèle au pare-excitation du bébé dont l’autonomie est très limitée, et favorise l’installation du premier refoulement, celui qui sert à contre-investir la régressivité extinctive des pulsions et à muter celle-ci en investissements du ça. Le refoulement premier porte sur l’investissement sexuel des organes et des objets. Il se construit à partir de la sensorialité codifiée et désexualisée fournie par les soins maternels qui favorisent l’installation d’une sensualité désexualisée chez l’enfant. C’est seulement dans un second temps, après la longue et lente construction des narcissismes primaires et secondaires, et par la voie de la régression, que le sexuel d’organe pourra être trouvé, sans avoir été acquis, et intégré au sein de la vie érotique objectale.
4Si, comme le rappelle Freud [2], le refoulement est une « réaction à un trauma », une « névrose traumatique élémentaire », ladite fibre maternelle est l’activité régressive adéquate permettant que s’instaure cette névrose traumatique élémentaire. Cette régression masochique maternelle n’est pas sans évoquer la régression de l’attention du psychanalyste caractérisée par sa disponibilité idéale à tous les contenus associatifs et exempte de tout jugement de valeur. Comme les mères, il est censé se laisser tout faire, par le « tout dire », sans dégoût, ni protestation, ni rejet, ni esquive. L’égal suspens de son attention est soumis à la règle fondamentale, tout comme la libre association.
5Les deux lignées de travaux de Liliane Abensour, la tentation psychotique et la fonction maternelle vont nous permettre d’explorer ce maternel, ses fonctions et folies, et de rencontrer quelques-uns de leurs achoppements.
6La fibre maternelle conjugue la mère sauvage, pulsionnelle, la mère-femelle défendant becs et ongles ses petits, et la mère génitrice, celle qui « fait » son enfant. Cette dernière est convoquée par Liliane Abensour, à travers ses références à la créativité artistique et aux théories psychanalytiques anglo-saxonnes, mettant justement l’accent sur la créativité.
7S’articulent ainsi au sein de la fibre maternelle, une mère-pulsion revendiquant les satisfactions propres à celle-ci, cherchant alors à faire de son enfant un tenant lieu déguisé de ses objets œdipiens, une mère-sauvegarde, mère de la conservation pouvant isoler son enfant du monde afin de le protéger des excitations évaluées par elle comme nuisibles, et la mère-générativité, qui identifie son enfant à un produit de sa sublimation, et qui tente d’en faire son œuvre immortelle.
8Les destins de la pulsion de la mère se trouvent engagés en ces diverses facettes composant le maternel ; destins que sont la tendresse, issue de l’endeuillement œdipien, l’identification, au désarroi du bébé et à ses effrois traumatiques, la désexualisation, productrices des divers soins, et la sublimation faisant de l’enfant la matière même de la générativité, une œuvre. Par ces diverses voies, la mère prête ses processus psychiques, et introduit aussi leurs achoppements. Elle trouve ici son identité d’être un objet processuel, la personne secourable octroyant la réponse spécifique et adéquate à la régressivité pulsionnelle traumatique. Elle devient l’autre de la processualité, support de la transposition de celle potentielle de son enfant. L’analyste reconnaît ici une part de sa fonction.
9La mère prend le relais du pare-excitation et travaille à son remplacement par des processus psychiques complexes ayant valeur de pare-angoisse, de moyens psychiques aptes à traiter l’effroi premier. Ces processus sont censés rendre possible le désinvestissement de la perception – l’endormissement –, la réalisation de diverses modalités de travail psychique – en particulier le travail de rêve et de jeu –, et le maintien des investissements progrédients – la capacité à ne pas s’endormir à chaque vécu traumatique. Grâce à ces mécanismes psychiques, l’enfant va pouvoir « faire ses nuits », mais aussi « faire ses jours ». La mère favorise donc la régression aux systèmes narcissiques, le développement de ceux-ci, mais aussi la capacité à en sortir, à se tenir éveillé.
10Se combinent ici les travaux de Michel Fain [3] et Denise Braunschweig, centrés sur le travail psychique régressif auquel participe le mécanisme de la censure, et ceux de Francis Pasche sur le dispositif soutenant le rapport à la réalité traumatique, la mise en latence. Leurs travaux permettent de sortir de la propension à associer la fonction maternelle à ce qui assure la continuité, de laquelle ressortit une conception narcissique de cette fonction et qui attribue à la Diane des Éphésiens [4] une grandeur certissima. En élaborant le concept de censure de l’amante, M. Fain et D. Braunschweig ont montré comment se construit un processus impliqué dans le travail de rêve. Cette expression contient en elle-même la notion d’oscillation entre deux identités conflictuelles, de mère et d’amante. Alors qu’elle est issue d’une discontinuité qui s’inscrit dans un ensemble lui-même discontinu, la part de la fonction maternelle dont ils parlent a pour but de soutenir une continuité, la fonction de gardien du sommeil par le biais d’une réalisation hallucinatoire de souhait. Le rêve tient compte de la discontinuité afin de produire la continuité du sommeil. La continuité est donc le résultat d’un travail psychique momentané qui cède la place à d’autres modalités de travail psychique. L’oscillation reprend à son compte le discontinu.
11Francis Pasche a aussi insisté sur le rôle de la mère dans ce jeu entre continuité et discontinuité, mais au service de la discontinuité et de la prise en compte de la réalité [5]. Son bouclier de Persée [6] figure le mécanisme de la mise en latence, et la tête de Méduse, la réalité traumatique de la castration. Sa métaphore basée sur les mythes désigne l’existence d’un processus de désexualisaton stable, inerte pulsionnellement.
12La réalité perceptible de la castration s’avère être l’objet d’une transposition d’une qualité propre aux pulsions, leur régressivité extinctive. Pour traiter celle-ci, doit être régulièrement installé un déni de la réalité perceptible. La mère favorise et rend possible la transformation du pare-excitation en déni dynamique. La censure de l’amante se situe dans ce contexte d’un narcissisme, à faire exister en lieu et place de la grande fonction organique. Elle soutient la troisième mission du rêve, consistant à produire un perceptif de saturation au service de ce déni momentanément nécessaire. Francis Pasche nous décrit en complément une capacité protectrice diurne, la mise en latence, permettant de ne pas s’enfermer dans un retrait narcissique. Mise en latence, déni temporaire, et travail de la censure organisent ensemble l’oscillatoire du fonctionnement psychique.
13De nombreux autres travaux ont insisté sur le fait que la fonction maternelle est engagée par le jeu oscillatoire des présences-absences [7]. Mais peu insistent sur le fait que la mère est aussi engagée dans la mise en place du mécanisme qui permet de rester en contact avec les objets alors que les attractions régressives sont de plus en plus prégnantes. Si la mère assure auprès de ses enfants, l’impératif d’aller dormir, elle porte aussi l’impératif qu’ils se maintiennent éveillés. Elle participe à la mise en place du mécanisme de mise en latence des attractions régressives au profit du maintien de l’orientation progrédiente des investissements ; elle diffère la régression onirique. C’est ainsi qu’elle est messagère de la menace de castration, en indiquant la voie de la processualité, du travail psychique à réaliser, aussi bien de jour que de nuit.
14Cette prise de relais du pare-excitation s’accompagne d’une sensibilité très particulière de la mère, d’une identification hystérique aux menaces ressentis par son enfant venant de sa régressivité pulsionnelle extinctive, et de tout ce qui peut l’éveiller, aussi bien depuis ses besoins internes que depuis les excitations externes. Son rôle consiste alors à soutenir une retenue envers cette attraction réductrice, cette tendance à l’extinction, à favoriser les inscriptions psychiques fondant le narcissisme et à attirer-séduire les investissements pulsionnels de l’enfant vers les réalités externes, vers sa perception sensorielle et les objets de celle-ci, vers sa conscience. La mère dessine ainsi un espace psychique, l’espace maternel, antitraumatique, narcissique et proprogrédient. Elle soutient le devenir conscient et l’objectalité.
15Il convient de souligner ici un aspect très important. La fonction maternelle ne traite pas de façon identique les investissements sexuels d’organes et ceux sexuels d’objets. Elle contre-investit les premiers et transforme en représentations les seconds. Par les soins du corps de son enfant, les mains de la mère, véritables « mains vertes », favorisent les investissements sexuels d’organe mais aussi leur contre-investissement. Par la sensorialité, la mère s’inscrit dans l’histoire de la future sensualité de l’enfant. Elle offre une sensorialité d’étayage à l’installation du corps sensuel, du narcissisme corporel.
16Une caractéristique de la fonction maternelle est de soutenir cette disjonction temporelle entre les destins des diverses inscriptions, celle des frayages et éprouvés sensuels et celle des traces issues de la perception des objets. Elle favorise la précession des représentations sexuelles sur les éprouvés sexuels, précession de la régression formelle promotrice de la double inscription sur la régression sensuelle vers le sexuel. La mère promeut les régressions animistes du jeu et formelle du rêve, et inhibe la régression sensuelle vers l’érogénéité d’organe. Elle diffère cette régression sensuelle. Elle veille à ce que ses enfants ne s’excitent pas au-delà d’un espace qu’elle délimite selon ses propres sensibilités, seuils qui appartiendront à l’histoire de la sensualité de son enfant. La mère est donc messagère d’un impératif à différer ; à court terme, la régression onirique, à long terme, la régression sensuelle. Cette fonction de « différance » participe et annonce le futur procès de l’après-coup, à réaliser sous l’égide de l’autorité paternelle.
17Ces aspects de la fonction maternelle ne seront en fait véritablement efficients que si la mère les place dans le faisceau d’un deuxième temps de processualité à venir, celui définissant la fonction paternelle. Alors l’espace maternel portera en son sein la potentialité de s’ouvrir vers la résolution œdipienne, instauratrice du surmoi et de la monosémie langagière qui l’accompagne. Cette instauration du surmoi est la condition pour que la régression sensuelle au sexuel d’organe se réalise au sein de l’érotisme.
18Ces fonctions maternelles de retenue et d’inscription exigent une qualité appartenant à la fibre maternelle, sa férocité, souvent abordée sous le terme de violence, promotrice et conservatrice de la vie. Les mères ont, en effet, une attention très particulière, une anticipation et une détection électives, qualifiées parfois de maladives, de toutes les mises en danger du fonctionnement psychique et somatique de leur enfant, de toutes les excitations, internes et externes, traumatiques, aptes à interpeller la régressivité pulsionnelle extinctive. Elles veillent.
19Au service de cette retenue, la mère mettra sa fonction anticipatrice. Elle anticipe les menaces de désorganisation, les diverses perturbations du système maternel narcissique ; elle anticipe aussi le développement de son enfant, par sa façon d’interpréter ses expressions comme des acquisitions de progrès, avant même qu’ils ne soient acquis par lui. La fonction maternelle est anticipatrice. Cette anticipation est ainsi messagère des impératifs de retenue, d’inscription, et d’orientation progrédiente. Freud avec le for-da, Spitz avec le stade du sourire, nous ont révélé ce prêt anticipateur, avec la méconnaissance de l’enfant actuel au profit de sa croissance, de son avenir. Mais, devant un bébé, le charme continue à opérer. Son avenir dépend donc de cette illusion. La part de cette anticipation dans l’interprétation psychanalytique n’est certes pas à négliger.
20La mère délimite donc un espace, celui narcissique du principe de plaisir et des autoérotismes, ceux des éprouvés corporels et ceux des représentations d’objet, permettant ainsi à son enfant de construire les procès de retenue qui lui sont indispensables envers les attractions au-delà du principe de plaisir.
21Une perturbation de cette fibre conservatrice a été évoquée par Freud. En favorisant la croissance de son enfant à l’intérieur de son espace, la mère tend à l’y enfermer. De favorable, la fonction maternelle devient néfaste. À la sauvagerie d’une pulsionnalité qui tente ainsi de s’imposer – la barbarie de Virginie [8] –, doit s’opposer la férocité d’un impératif processuel soutenant le renoncement.
22C’est en prenant le relais du pare-excitation que la fonction maternelle rencontre la tentation psychotique. Dès 1923 (Névrose et psychose), Freud souligne le rapprochement possible entre le rêve et la psychose. Il parle alors d’analogie. En 1939, il affirme sans ambages : « Le rêve est une psychose. » Certes, il ne s’agit pas de confondre la psychose diurne avec le rêve nocturne, mais d’envisager ici qu’en soutenant les systèmes narcissiques, la mère participe à l’émergence des fonctions qui les caractérisent. En veillant à la régression onirique, elle favorise la genèse de cette psychose normale, réversible, favorable à la vie psychique et somatique qu’est le rêve.
23Ainsi se trouve-t-elle impliquée dans l’endormissement, la capacité à désinvestir, à dénier le monde de la perception au profit d’une activité psychique interne régressive qui aura pour fonction de saturer la face interne de la conscience et de remplacer le monde externe. Pour le rêveur, la seule réalité est celle qu’il crée, sa néoréalité. Cette saturation relève des mécanismes de la psychose. Le déni articule le désinvestissement de la réalité de la perception et la saturation de la conscience par une réalité perceptive hallucinatoire produite par le sujet, saturation se traduisant par le sentiment de conviction.
24La mise en place d’un tel déni de la réalité externe, déni réversible, momentané et favorable, participe du gardien du sommeil à condition qu’il soit articulé à une mise en latence et au travail de rêve. Un nouvel aspect de la folie maternelle accompagne ce déni. Il s’agit de la tentative de maintenir continu, chronique, la saturation de la conscience par quelques productions psychiques. Nous croisons là tant les délires privés que les idéologies de l’humanité. La mère empêche alors qu’advienne le deuxième temps du développement de son enfant. Elle l’invite à soutenir un meurtre de la fonction paternelle. Elle garde son enfant enchâssé dans son giron narcissique et lui demande de mettre sa productivité psychique au service de ce dernier.
25En français, les mots disent cette tentation : faire, faire un enfant, faire un rêve, faire l’amour, faire une analyse.
26Un aspect de la folie maternelle se laisse entendre dans la locution « faire un enfant ». Si le rôle de la mère est certes de favoriser l’émergence de la productivité psychique de son enfant, cette productivité peut aussi être conçue par elle comme étant son propre fait. L’enfant est alors sa création, et la créativité de l’enfant devient son œuvre. « Je te connais comme si je t’avais fait ! » La sexualité infantile de l’enfant, sa sensualité, sa productivité, sa créativité, sont alors des « faits » de la mère. Cette folie générative se construit à partir du besoin de tout système narcissique de saturer la conscience par une production psychique, une néoréalité ayant pour but de dénier toute réalité du manque pour ce système. La sublimation s’offre particulièrement bien à cette mission de produire des néoréalités. Une folie à deux, la folie du génie à deux, folie du couple muse-génie, se nourrit d’une telle sublimation échappant à tout impératif de renoncement paternel. L’enfant et ses productions sont alors identifiés à une néoréalité chargée de saturer la conscience de la mère. Les déclinaisons de mot générer disent ce côtoiement d’une fonction et d’une folie : les générations, la régénération onirique, la folie de la générativité.
27Les travaux français portant sur l’avènement des processus de l’enfant par étayage sur les oscillations de la présence et de l’absence, du mentalement absent physiquement présent, de l’absentification, doivent aussi intégrer la participation de la sublimation, telle que développée par les conceptions psychanalytiques anglo-saxonnes. La part de vérité de celles-ci, à propos de la fonction maternelle, concerne la générativité liée à l’acte de sublimation, d’où le souhait maternel des analystes de faire de leur patient leur œuvre.
28Si la science peut être déclarée infuse, la maternité n’est pas sans avoir à son horizon une annonciation ; l’enfant devient alors une œuvre tombée du ciel. L’analyste trouve là une identité, celle d’inspirateur, de muse, d’Esprit Saint.
Mots-clés éditeurs : perception, rêve, déni, œuvre, maternel, fonction maternelle, mise en latence, censure de l'amante, pare-excitation
Mise en ligne 02/02/2012
https://doi.org/10.3917/rfp.755.1345Notes
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[1]
B. Chervet (2011), Mater certissima, mères incertaines, Bulletin de la spp, n° 99.
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[2]
S. Freud (1919), Sur la psychanalyse des névroses de guerre, ocf.p, XV, Paris, puf, p. 223.
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[3]
M. Fain (1971), Prélude à la vie fantasmatique, rfp, t. XXXV, nn 2-3.
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[4]
S. Freud (1911 f), Grande est la Diane des Éphésiens, ocf.p, XI, Paris, puf, 1998.
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[5]
F. Pasche (1982), Aspects de la mère archaïque dans la mythologie, Le sens de la psychanalyse, Paris, puf, 1988.
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[6]
F. Pasche (1973), Le bouclier de Persée ou psychose et réalité, Le sens de la psychanalyse, Paris, puf, 1988.
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[7]
A. Green (1974), L’analyste, la symbolisation et l’absence dans le cadre analytique, La folie privée : psychanalyse des cas-limites, Paris, Gallimard, 1990.
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[8]
L. Abensour (2010), L’ombre du maternel, Bulletin de la spp, n° 98.