Notes
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[1]
Les Portugais forment un peuple de grands explorateurs, un peuple qui a su transformer le cap des Tempêtes en cap de Bonne-Espérance et le fatum en fado. L’un de ces explorateurs a utilisé plusieurs hétéronymes (un mot de lui), plusieurs points de vue, plusieurs perspectives, pour exprimer son voyage : “ Je ne change pas, je voyage ”, disait-il. Fernando Pessoa disait aussi que, pour lui, raisonner était une autre façon de rêver. Frida Kahlo, la peintre mexicaine, amie d’André Breton, disait, quant à elle : “ On a pensé que j’étais une surréaliste mais je ne l’étais pas. Je n’ai jamais peint des rêves. Je peignais ma propre réalité. ” Les différents registres de réalité appellent différents modèles pour en faire le traitement.
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[2]
Ferenczi écrivait, en 1931, qu’il considérait “ les échecs éventuels moins comme la conséquence d’une “incurabilité” que de notre propre maladresse, hypothèse qui m’a nécessairement conduit à modifier la technique dans les cas difficiles dont il était impossible de venir à bout avec la technique habituelle ” (p. 100). Ce texte de 1931 retiendra encore notre attention plus loin.
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[3]
Cette distinction entre intro- et exosuggérer gagnerait à être articulée avec les concepts laplanchiens d’implantation et d’intromission (Laplanche, 1990).
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[4]
On retrouve une préoccupation de type troisième topique dans les rapports que le psychanalyste d’enfant doit entretenir avec les parents. À titre d’exemple, Rosenbaum (1994) souligne l’importance du fonctionnement parental et les interférences créées par la non-reconnaissance de l’individualité de l’enfant. L’analyse ne saurait être entreprise tant que les parents ne peuvent considérer que leur enfant a un espace psychique personnel. L’établissement des assises de cette topique personnelle, jusque dans le soutien parental, constitue ainsi une préoccupation du psychanalyste d’entrée de jeu.
1Ce que l’on met dans notre boîte à outils métapsychologique doit idéalement nous permettre de répondre aux problèmes posés par les différentes situations cliniques auxquelles nous avons à faire face. C’est dans cette perspective que ce 66e Congrès des psychanalystes de langue française, en particulier à l’instigation de Bernard Brusset, nous a permis de questionner la valeur heuristique du concept de troisième topique, comme il a été formulé par différents auteurs, dans la foulée de Green, depuis une vingtaine d’années.
2Parler d’une topique depuis Freud, ce n’est pas que nommer des lieux ou une spatialisation, mais convoquer nécessairement les aspects économique et dynamique qui déterminent les propriétés des espaces et des objets qui s’y meuvent. La troisième topique se propose comme une perspective de réponse aux difficultés de transformation rencontrées dans l’usage clinique de nos deux grands modèles antérieurs (topographique et structural dans les termes anglo-saxons), proposés par Freud. Elle s’adresse particulièrement aux vicissitudes entourant la fermeture du Moi pour mettre en place un espace psychique personnel et différencié, ce qui convoque aussi le problème des conditions d’accès à une conflictualité intrasubjective. Elle offre ainsi un point de vue préalable au travail psychique sous-tendu par la mise en place de la double limite (Green, 1982), limite rendant pleinement opérationnelles les deux topiques freudiennes. En utilisant la métaphore proposée par A. Ferro dans la discussion lors du Congrès, cette nouvelle topique peut se décrire ainsi : elle porte notre point de vue non plus sur le monstre du Loch Ness, mais vers le lac où la bête se meut. Elle souligne ainsi que, pour que le monstre puisse être abordé, figuré, éventuellement cuit, élaboré, il faut d’abord un lac du Loch Ness – un œil ouvert sur la nuit profonde, dans les mots d’un poète québécois Gilles Vigneault.
3Ces différentes topiques demeurent nos fictions organisatrices, soit des modèles théoriques permettant de représenter métaphoriquement des lieux psychiques à l’intérieur d’un appareil dont le fonctionnement apparaît différencié. C’est essentiellement dans le travail clinique avec ces patients chez qui le travail d’élaboration psychique dépend largement de ce qui peut être mobilisé chez l’analyste que s’est imposée la nécessité d’un nouveau regard. B. Brusset (2006) parle de fonctionnements psychiques en extériorité. Dans ces situations, comme Winnicott (1971) l’a décrit, l’analyste n’est pas utilisé (il y a relation d’objet mais non utilisation de l’objet, distinguait-il) et l’interprétation s’en trouve disqualifiée. Deux pôles, intimement intriqués l’un à l’autre, se sont depuis dégagés dans la réflexion : le pôle du processus analytique, articulé de manière privilégiée aux questions de cadre et de contre-transfert, et le pôle du fonctionnement mental, du patient comme de l’analyste, de leur économie psychique, qui intègre l’historique opposition entre pulsions et relations d’objet et notre préoccupation plus actuelle pour le sujet (Cahn). La troisième topique se veut alors une manière d’aborder les rapports sujet-environnement tels qu’ils se déploient dans le cadre de la cure. Avec la préoccupation de rendre possible le travail d’élaboration que les première et deuxième topiques freudiennes figuraient. Elle répond à la nécessité de conceptualiser les conditions rendant possible un travail psychique tolérable des mouvements transférentiels provoqués par la relation analytique, c’est-à-dire une véritable fonction de représentation et d’intégration de ces mouvements.
4Différentes topiques, différents contenants donc, différents lacs, avec leurs échanges dynamiques et économiques, éclairant ainsi différents fonctionnements mentaux, différents registres de réalité, différents besoins thérapeutiques et différents traitements de ces réalités [1]. La clinique des limites et du clivage du Moi (ou de la dissociation en termes winnicottiens, ou encore une clinique du traumatisme et du désinvestissement) a pu s’étoffer et mener à cette proposition d’une topique préalable au fonctionnement monadique (Reid, 1996) que présupposent les deux topiques freudiennes. On a pu ainsi assister non pas à un enterrement de la notion de narcissisme, comme ont déjà pu le proclamer certains tenants de la théorie de la relation d’objet, mais, au contraire, à sa mise à l’avant-scène, dans nos efforts pour rendre interprétables les fondements de la topique, ce monde fantôme cher à Bleger (1966).
5On parle de tournants dans la pensée freudienne, qui sont des temps de rupture interprétative (Green). Il y a eu celui de 1897, avec l’abandon de la neurotica, pour dégager la topique du rêve et tracer un premier modèle du fonctionnement psychique. Puis, il fallut repasser par le traumatisme et ce qu’il en reste pour opérer un nouveau tournant en 1920. Ce qui se soustrait à l’élaboration psychique ouvrait le champ de l’au-delà du principe de plaisir et s’articulait à un nouveau tracé des différenciations psychiques, deuxième modèle qui déjà annonçait ses limites : réaction thérapeutique négative, clivage du Moi, insuffisance de la remémoration, importance du facteur quantitatif. Ultimement, Freud fit du biologique et du phylogénétique le roc d’origine sur lequel venait buter le travail analytique. Nos nouveaux outils conceptuels ont permis de repousser ce roc et doivent beaucoup à des auteurs comme Bion, Green et Winnicott.
6Face à cette proposition d’une nouvelle topique, qu’en est-il du côté de la psychanalyse d’enfant ?
7La psychanalyse d’enfant est source de nombreux malentendus depuis son émergence controversée. La recherche d’une légitimation dans l’enfant réel et son observation, autant chez Anna Freud et chez Melanie Klein (ce qui est manifeste dans le compte rendu des fameuses Controverses de 1941-1945) que dans les études plus actuelles, perd aisément de vue son véritable objet : l’enfant qui s’autothéorise, qui se construit, à partir de la rupture qu’inscrit son plaisir. Une clinique de la discontinuité du manifeste, qui est à l’image de ce que les parents décrivent si souvent : leur enfant se révèle ne pas être celui qu’ils pensaient connaître par leurs observations.
8On retrouve des traces de ces malentendus dans le rapport de Gérard Lucas (2006), par la place accordée aux champs connexes de la recherche développementale et de la théorie de l’attachement. Là où l’organisation du rapport semblait nous mener aux théorisations contemporaines des psychanalystes d’enfant et d’adolescent à partir de la spécificité de leur pratique analytique, le lecteur constate plutôt un silence et l’importation de données externes. Que devons-nous comprendre dans ce passage à l’extérieur qui se substitue à un mouvement plus intérieur ?
9Partir de l’extérieur pour atteindre l’intérieur, c’est l’envers traumatique du mouvement de subjectivation auquel Winnicott a sensibilisé notre entendement. Cette déportation à l’extérieur est aussi caractéristique du fonctionnement limite où, sous l’aspect de vouloir trouver la solution qui semble manquante de l’intérieur, la recherche à l’extérieur sert insidieusement à bloquer l’accès à l’intérieur. Cette quête tourne à vide sans travail du négatif, comme Green (1993) l’a amplement souligné. La formulation de Pontalis (1988) : “ transformer le vide en absence ”, dit aussi l’aporie de la positivité. Il ne serait donc être question de combler extérieurement, par un matériau hétérogène, un déficit ou une lacune. L’objet ne sera paradoxalement retrouvé qu’à la condition de pouvoir être perdu.
10Dans ce contexte où la spécificité d’un travail psychanalytique avec les enfants est aisément rabattue, on en saura gré à ceux qui nous proposent cette troisième topique de nous sortir des malentendus issus de modèles trop réalistes pour rouvrir une réflexion proprement métapsychologique. Le nouveau point de vue déplie ainsi le champ de la construction de l’infantile et de ses objets, en cherchant à prendre la pleine mesure métapsychologique des propositions issues du travail des Bion, Green et Winnicott avec les enfants, les groupes, les états limites et les psychotiques. La pulsion y demeure centrale mais elle n’est pas innée ou inscrite dans un schéma biologique : il nous faut concevoir son ontogenèse.
11Dans l’exploration des limites de l’analysable, c’est-à-dire des limites de nos capacités à permettre l’élaboration de ce que la situation analytique met en branle [2], le modèle de l’enfant et des soins maternels a d’abord succédé à celui du rêve. Les éclaircissements précieux qu’il permit (pensons, par exemple, à l’identification projective normale de Bion) n’ont cependant pas empêché aussi des dérives réductrices, prisonnières du manifeste et d’un certain développementalisme confondant l’enfant et l’infantile du psychanalyste. On a aussi vu glisser le point de vue génétique vers des reconstructions psychologiques concrètes. Winnicott a su ouvrir un autre modèle, celui du jeu, sur le fil tendu de la transitionnalité. Avec celle-ci, Winnicott a su dégager la catégorie qui nous manquait pour vitaliser l’écart entre conception et perception, et transformer la positivité excessive de la pulsion et de l’objet en négatif constituant. Le transitionnel ouvre toute la potentialité symbolique, son envers trace le clivage et le collapsus traumatique de la topique interne (Janin).
12Le jeu, cet aspect si central en psychanalyse d’enfant, avait déjà interpellé Ferenczi quand il se penchait sur ces mêmes enjeux qui nous portent aujourd’hui à faire appel au concept de troisième topique. Alors que nous célébrons cette année le 150e anniversaire de la naissance de Freud, rappelons l’exposé remarquable intitulé “ Analyses d’enfants avec des adultes ” (1931), fait par l’enfant terrible pour le 75e anniversaire. Dans ce texte, Ferenczi explique que, pour aborder le facteur traumatique, il utilise des modifications techniques similaires à celles en usage avec les enfants (atténuation de la rigueur technique, place prépondérante du contre-transfert, se laisser entraîner dans un jeu et aborder les moments de rupture où l’analysant ne joue plus, découvrir les tendances à l’action avant de passer au travail de la pensée, etc.). Ferenczi parle de processus d’autoclivage narcissique et de resoudure (avec une perspective analytique de réconciliation). Il sent bien qu’il déroge ainsi à la métapsychologie orthodoxe de l’époque. Il imagine ses auditeurs se demander s’il s’agit encore de psychanalyse : “ Où est passée alors la fine analyse économique, topique, dynamique, la reconstruction de la symptomatologie, la poursuite des investissements changeants de l’énergie du Moi et du Surmoi, qui caractérisent l’analyse moderne ? ” (p. 110).
13Ferenczi traduit l’importance du facteur traumatique dans la constitution de ces fonctionnements en extériorité auxquels la troisième topique veut donner une intelligibilité. L’hétérogénéité du fonctionnement de nombreux analysants nous amène à considérer les forces qui font rupture et discontinuité. L’analyste doit distinguer les moments de décomposition ou de dégradation d’une topique constituée, de ces autres moments où la régression est possible au sein même de la topique personnelle. En se proposant comme nouvel objet d’investissement, en offrant la topique de la séance, il cherchera à permettre le travail de liaison et d’élaboration qui sous-tend la mise en place d’un espace psychique différencié. Mais encore, comment favorisons-nous la mise en forme d’une conflictualité intrapsychique ? Nous n’avons pas fini de développer cette question.
14Ferenczi parlait d’exosuggérer, par opposition à introsuggérer, pour aborder la question des conditions facilitant cette mise en place d’une conflictualité personnelle [3]. La première faciliterait là où la seconde fait intrusion et aliène. L’usage de la suggestion a aussi été un enjeu important en psychanalyse d’enfant (Gauthier, 1993). Son maniement s’associe aux questions techniques et métapsychologiques complexes soulevées par “ les cas difficiles dont il [est] impossible de venir à bout avec la technique habituelle ” (Ferenczi, 1931, p. 100). Quand une conflictualité intrapsychique n’est pas installée, quand le fonctionnement psychique demeure en extériorité, quand la communication se situe en deçà de la symbolisation, l’analyste est amené à modifier sa manière de travailler.
15Winnicott (1971) insistait sur la capacité de survivre et sur l’intégrité de la technique psychanalytique, ce qui traduit l’importance de la destructivité, où Green a reconnu le rôle capital du désinvestissement (désobjectalisation). Mais cette intégrité technique implique nécessairement une analyse soutenue de ce qui est mobilisé chez l’analyste et un maniement attentif des charges transférentielles, pour permettre leur lente appropriation et élaboration. Comme avec les enfants, le déplacement et la projection jouent ici un rôle dont il faut jauger la nécessité et les effets. Winnicott proposait une technique “ qui autorise les mouvements de transfert ” (ibid., p. 120) ; avec la troisième topique, c’est vers l’auteur, vers celui qui s’autorise, et vers les conditions d’élaboration de son transfert, que porte notre regard.
16Si la réalité est “ tout ce qui agit sur le psychisme de manière à lui imposer une modification topique ” (Abraham et Torok, 1978), à l’inverse, on peut dire de la topique qu’elle est la manière de se laisser modifier, transformer, de traiter la réalité. Le concept de troisième topique a été élaboré à partir de situations cliniques où le statu quo s’oppose tenacement au changement, qui suscite une angoisse intolérable.
17Ce qui amène une dernière remarque : malgré l’évocation du texte de Ferenczi et le rapprochement qu’il fait entre psychanalyse d’enfant et psychanalyse d’adultes traumatisés, il ne faudrait pas confondre les deux champs. L’enfance et l’adolescence sont l’exemple même d’une confrontation à de grands changements. L’organisation particulière de défenses et le type de fonctionnement que nous avons évoqués, entre autres dans les désordres du narcissisme et la clinique du traumatisme, s’opposent au contraire à la réalité de l’enfance ou de l’adolescence, qui est d’abord la réalité de la dépendance et de l’immaturité. Il y a des fonctionnements limites chez l’enfant comme chez l’adulte. Mais le psychanalyste d’enfant doit depuis longtemps composer avec la réalité de l’environnement [4] et les formes infra- et paraverbales de communication, avec l’agir et les différentes formes de soutien à la fonction de représentation.
18Martin Gauthier
4000, avenue Marcil
Montréal, Québec, Canada
H4A 2Z6
Bibliographie
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- Abraham N., Torok M. (1978), La topique réalitaire, in L’écorce et le noyau, Paris, Aubier Flammarion, pp. 252-258.
- Bleger J. (1966), Psychanalyse du cadre psychanalytique, trad. franç. in R. Kaës et al., Crise, rupture et dépassement, Paris, Dunod, 1979, pp. 255-274.
- Brusset B. (2006), Métapsychologie du lien et Troisième topique, RFP, t. LXX, no 15, 1213-1282.
- Ferenczi S. (1931), Analyses d’enfants avec des adultes, trad. franç., Psychanalyse, 4, Œuvres complètes, t. IV : 1927-1933, Paris, Payot, 1982, pp. 98-112.
- Gauthier M. (1993), Le professeur parle-t-il avec le bon Dieu ?, Trans, 3, 85-98.
- Green A. (1982), La double limite, La folie privée, Paris, Gallimard, 1990, pp. 293-316.
- Green A. (1993), Le travail du négatif, Paris, Les Éd. de Minuit.
- Laplanche J. (19901), Implantation, intromission, Psa. Univ., 15, 60, 155-158.
- Lucas G. (2006), Relation d’objet et psychanalyse de l’enfant, RFP, t. LXX, no 5.
- Pontalis J.-B. (1988), Perdre de vue, Paris, Gallimard, 307 p.
- Reid W. (1996), Pour une métapsychologie du cadre analytique ou comment peut-on ne pas être un héros ?, in P. Doucet et W. Reid (éd.), La psychothérapie psychanalytique, Montréal, Gaëtan Morin, pp. 415-435.
- Rosenbaum A. L. (1994), The assessment of parental functioning : A critical process in the evaluation of children for psychoanalysis, The Psychoanalytic Quarterly, 63, 3, 466-490.
- Winnicott D. W. (1971), L’utilisation de l’objet et le mode de relation à l’objet au travers des identifications, Jeu et réalité, trad. franç., Paris, Gallimard, pp. 120-131.
Mots-clés éditeurs : Psychanalyse d'enfant, Troisième topique, Traumatisme, Métapsychologie
Date de mise en ligne : 01/01/2007.
https://doi.org/10.3917/rfp.705.1483Notes
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Les Portugais forment un peuple de grands explorateurs, un peuple qui a su transformer le cap des Tempêtes en cap de Bonne-Espérance et le fatum en fado. L’un de ces explorateurs a utilisé plusieurs hétéronymes (un mot de lui), plusieurs points de vue, plusieurs perspectives, pour exprimer son voyage : “ Je ne change pas, je voyage ”, disait-il. Fernando Pessoa disait aussi que, pour lui, raisonner était une autre façon de rêver. Frida Kahlo, la peintre mexicaine, amie d’André Breton, disait, quant à elle : “ On a pensé que j’étais une surréaliste mais je ne l’étais pas. Je n’ai jamais peint des rêves. Je peignais ma propre réalité. ” Les différents registres de réalité appellent différents modèles pour en faire le traitement.
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[2]
Ferenczi écrivait, en 1931, qu’il considérait “ les échecs éventuels moins comme la conséquence d’une “incurabilité” que de notre propre maladresse, hypothèse qui m’a nécessairement conduit à modifier la technique dans les cas difficiles dont il était impossible de venir à bout avec la technique habituelle ” (p. 100). Ce texte de 1931 retiendra encore notre attention plus loin.
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Cette distinction entre intro- et exosuggérer gagnerait à être articulée avec les concepts laplanchiens d’implantation et d’intromission (Laplanche, 1990).
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On retrouve une préoccupation de type troisième topique dans les rapports que le psychanalyste d’enfant doit entretenir avec les parents. À titre d’exemple, Rosenbaum (1994) souligne l’importance du fonctionnement parental et les interférences créées par la non-reconnaissance de l’individualité de l’enfant. L’analyse ne saurait être entreprise tant que les parents ne peuvent considérer que leur enfant a un espace psychique personnel. L’établissement des assises de cette topique personnelle, jusque dans le soutien parental, constitue ainsi une préoccupation du psychanalyste d’entrée de jeu.