Citer cet article
- Chauvet, É.
- Chauvet, Évelyne.
- CHAUVET, Évelyne,
https://doi.org/10.3917/rfps.067.0075
La mythologie grecque nous a fourni l’image la plus saisissante de l’effroi avec la tête de la gorgone Méduse, les yeux exorbités, la bouche hurlante, la chevelure hérissée de serpents. Le mythe raconte que Méduse était une belle jeune fille séduite par le dieu Poséidon dans le temple d’Athéna, déesse de la guerre et de la sagesse. Celle-ci, pour se venger, transforma la chevelure de Méduse en serpents, et lui donna le pouvoir de pétrifier ceux qui la regardent. Persée trancha la tête de Méduse grâce au bouclier poli qu’Athéna lui donna pour lui permettre de dévier son regard, et de l’affronter ainsi de manière oblique et indirecte. Pour affronter Méduse, les yeux de Persée se détournent pour trancher le col du monstre et plus tard, il brandira sa tête pour changer ses ennemis en pierre. Puis Athéna fit du masque de Méduse un instrument de mort en le portant sur son bouclier. Méduse devint la représentation de l’effroi à l’état pur. Dans le théâtre d’Homère, elle symbolisera la puissance terrifiante utilisée pour protéger contre les forces du mal. Jean-Pierre Vernant, anthropologue et helléniste, dans son ouvrage au titre éloquent, La mort dans les yeux (2011), relève le double registre visuel et sonore du mythe de Méduse, puissance de mort qui se donne à voir sur le champ de bataille comme un monstre dont la fulgurance du regard terrorise, et dont la bouche distendue évoque la béance d’un cri de combattants en proie à une frénésie guerrière. Il souligne combien le thème de l’œil, du regard, de la réciprocité d…
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