Notes
-
[1]
Stéphane Boiron est professeur d'histoire du droit à l'Université Paris XI.
-
[2]
Eugen Weber, L'Action française, Paris, Fayard, 1985 (Pluriel), p. 573.
-
[3]
Jean-Pierre Royer, Renée Martinage et Pierre Lecocq, Juges et notables au xixe siècle, Paris, PUF, 1982, p. 376.
-
[4]
Robert Bouchery et Jean-Pierre Machelon, « L'Épuration républicaine : 1870-1871 (Siège et Parquet) ; 1872-1882 (Parquet) », dans L'Épuration de la magistrature de la Révolution à la Libération : 150 ans d'histoire judiciaire, Paris, Éditions Loysel, 1994 (Histoire de la Justice, no 6), p. 69-86.
-
[5]
Jean-Pierre Royer, Renée Martinage et Pierre Lecocq, op. cit., p. 365.
-
[6]
Jean-Pierre Machelon, « L'Épuration républicaine. La loi du 30 août 1883 », dans L'Épuration de la magistrature, op. cit., p. 87-101.
-
[7]
Jean-Pierre Royer, Renée Martinage et Pierre Lecocq, op. cit., p. 375.
-
[8]
Eugen Weber, op. cit., p. 486.
-
[9]
Ibid., p. 299.
-
[10]
Ibid., p. 299-300.
-
[11]
Alexandre Zévaès, « De la galerie marchande au Palais Bourbon », dans Le Cri du Jour, 17 novembre 1934, p. 15. Sur le milieu des avocats, on ne manquera pas de se reporter au récent article de Gilles Le Béguec, « Le Monde des barreaux et l'Action française », dans Michel Leymarie et Jacques Prévotat (éd.), L'Action française, culture, société, politique, Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion (Histoire et civilisations), 2008, p. 101-111.
-
[12]
Eugen Weber, op. cit., p. 223.
-
[13]
Almanach de l'Action française, 1924, p. 207, 211.
-
[14]
Eugen Weber, loc. cit.
-
[15]
Almanach de l'Action française, 1923, p. 166.
-
[16]
Il y avait soutenu le 28 juin 1902 sa thèse de doctorat sur les « vices du consentement dans les donations entre vifs et les testaments » (Poitiers Étudiant, no 7, juillet 1902, p. 168).
-
[17]
Anne-André Glandy, Le Marquis de Roux (1878-1943), préface par le duc de Lévis-Mirepoix, SFIL et Imp. Marc Tessier réunies, 1957, p. 98.
-
[18]
Almanach de l'Action française, 1923, p. 166-167.
-
[19]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 16.
-
[20]
Ibid., p. 29.
-
[21]
Ibid., p. 30.
-
[22]
Ibid., p. 35.
-
[23]
Jacques Prévotat, Les Catholiques et l'Action française. Histoire d'une condamnation, 1899-1939, préface de René Rémond, Paris, Fayard, 2001, p. 42.
-
[24]
Ibid.
-
[25]
Eugen Weber, op. cit., p. 84.
-
[26]
Jacques Rocafort, Les Résistances à la politique religieuse de Pie X, Paris, Librairie Henri Aniéré Victorion frères et Cie, 1920, p. 10.
-
[27]
Nath Imbert, Dictionnaire des contemporains, Paris Lajeunesse, 1936, p. 596.
-
[28]
Laurent Joly, Xavier Vallat (1891-1972). Du nationalisme chrétien à l'antisémitisme d'État, Paris, Bernard Grasset, 2001, p. 394.
-
[29]
Laurent Joly, op. cit., p. 393.
-
[30]
Félix Colmet-Daâge, Malaise au Palais. Les Avocats en face de leur destin, Paris, Éditions Messein, 1953, p. 243.
-
[31]
Ibid., p. 246.
-
[32]
En 1953, l'avocat s'interrogeait encore sur le sort d'un jeune stagiaire qui se serait permis d'écrire « que depuis Crémieux, le premier juif qu'on ait vu au barreau de Paris sous Louis-Philippe, leur nombre s'y était abusivement multiplié » (Ibid., p. 133).
-
[33]
Jacques Perret, « Le type même du Français... », dans Aspects de la France, 13 janvier 1972, p. 8.
-
[34]
Xavier Vallat, Le Nez de Cléopâtre. Souvenirs d'un homme de droite (1919-1944), Paris, Les Éditions « Les Quatre Fils Aymon », 1957, p. 81.
-
[35]
Id., Le Grain de sable de Cromwell, Paris, Les Amis de Xavier Vallat, 1972, p. 212.
-
[36]
Id., « Un lecteur parmi tant d'autres », dans Aspects de la France, 21 mars 1958, p. 6.
-
[37]
Laurent Joly, op. cit., p. 113.
-
[38]
Ibid., p. 309-313.
-
[39]
Claudie Brunel, « Lestra Antoine », dans Jean-Marie Mayeur et Yves-Marie Hilaire (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, t. VI : Le Lyonnais. Le Beaujolais, Paris, Beauchesne, 1994, p. 275-276.
-
[40]
Xavier Vallat, Le Nez de Cléopâtre, op. cit., p. 81.
-
[41]
Id., Le Grain de sable de Cromwell, op. cit., p. 227.
-
[42]
Ibid., p. 228. François Léger affirme néanmoins que lorsque survint la condamnation du journal, « Vallat qui n'avait pas été réélu en 1924 mais souhaitait l'être en 1928 et était devenu entre-temps l'un des orateurs les plus en vue de la Fédération nationale catholique, jugea sagement opportun de ne pas compromettre ses chances d'avenir parlementaire et ce qu'il faisait à la Fédération en s'attirant les foudres de la hiérarchie. D'accord mutuel il se retira du Comité juridique de l'Action française et son nom disparut de la liste des avocats de la maison affichée à la permanence des Camelots du Roi » (François Léger, « Un homme d'autrefois par François Léger », dans Xavier Vallat 1891-1972, Aubenas, Les Amis de Xavier Vallat, 1977, p. 31).
-
[43]
Xavier Vallat, « Un lecteur parmi tant d'autres », op. cit., p. 7.
-
[44]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 151.
-
[45]
Jacques Prévotat, op. cit., p. 415.
-
[46]
Jacques Valette, « La Condamnation de l'Action française dans la Vienne », dans Non possumus. La crise religieuse de l'Action française, Actes du cinquième colloque Maurras, Aix-en-Provence, Institut d'études politiques, 9, 10, 11 et 12 avril 1976, Aix-en-Provence, Centre Charles Maurras, 1986 (Études maurrassiennes, 5), p. 481.
-
[47]
Xavier Vallat, Le Nez de Cléopâtre, op. cit., p. 87.
-
[48]
Ibid., p. 88.
-
[49]
Voir à ce sujet René Ranc ur, « La Levée de l'Index en 1939 et le carmel de Lisieux », dans Non possumus..., op. cit., p. 407-426.
-
[50]
« Maurras est un n ud dogmatique de contradictions fabuleuses. Qui ont d'ailleurs fait exploser l'Action française. Il y a quatre ou cinq Maurras. On n'en lit jamais à la fois qu'un ou deux » (Claude Roy cité dans André Harris et Alain de Sédouy, Qui n'est pas de droite ?, Paris, Éditions du Seuil, 1978, p. 342).
-
[51]
Eugen Weber, op. cit., p. 633.
-
[52]
Catherine Fillon, « La Revue Catholique des Institutions et du Droit, le combat contre-révolutionnaire », dans Hervé Leuwers (éd.), Élites et sociabilité au xixe siècle : héritage, identités, colloque organisé à Douai le samedi 27 mars 1999, Villeneuve-d'Ascq-Douai-Arras, Centre de recherche sur l'histoire de l'Europe du Nord-Ouest, Lille 3 Société d'agriculture sciences et arts de Douai Des anciens Pays-Bas à l'Eurorégion, Université d'Artois, 2001, p. 199-218.
-
[53]
Ibid., p. 207.
-
[54]
Sur Charles Jacquier, on se reportera notamment au panégyrique que lui consacra son confrère : Pierre Ravier du Magny, Charles Jacquier. L'éloquence faite homme, Lyon, Impr. et libr. catholique Emmanuel Vitte, 1930. Dénoncé par la préfecture du Rhône comme membre de l'Action française, le bâtonnier semble toutefois n'avoir jamais appartenu au mouvement royaliste (Christian Ponson, Les Catholiques lyonnais et la Chronique sociale 1892-1914, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1979, p. 30).
-
[55]
L'avocat lillois Gustave Théry, proche de l'Action française et collaborateur du Nord Patriote de Robert Havard de la Montagne, n'avait pas craint d'affirmer : « On sait le piteux échec du ralliement et comment ont été reçus, par les gens du bloc, ceux qui, pour obéir à ce qu'ils considéraient comme une obligation de conscience, ont cru devoir se rallier à la République ». « Il faut, concluait-il, rompre absolument avec les principes de 89 et tenir pour condamnées les propositions reprises au Syllabus. Il faut être catholique intransigeant sur les principes, catholique tout d'une pièce » (Gustave Théry, « Un catholique français peut-il être républicain ? », dans Revue catholique des Institutions et du Droit, t. XLIII, 1909, p. 33-34).
-
[56]
Christian Ponson, op. cit., p. 162.
-
[57]
« La Franc-Maçonnerie, instrument des juifs, s'est efforcée d'introduire en France la forme démocratique et y a réussi, parce que cette forme lui a paru faciliter, plus que toute autre, la réalisation de ses plans. Le but poursuivi est la domination universelle du juif, embusqué derrière la franc-maçonnerie. L'obstacle à cette domination est d'abord l'Église catholique, ensuite le sentiment patriotique qui se révolte contre tout ce qui tend à la destruction de la Patrie. Il faut donc détruire l'idée catholique et le sentiment patriotique. La démocratie est le système qui se prête le mieux à cette double destruction » (Gustave Théry, op. cit., p. 31).
-
[58]
Claudie Brunel, op. cit., p. 275-276.
-
[59]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 128.
-
[60]
Arnold Mascarel, « Monseigneur Pie », dans Revue catholique des Institutions et du Droit, 1917, p. 45.
-
[61]
Id., « La leçon d'une expérience. Dictature de Mussolini », dans Revue catholique des Institutions et du Droit, 1923, p. 335.
-
[62]
Bruno Dumons, « Ravier du Magny, Pierre », dans Jean-Marie Mayeur et Yves-Marie Hilaire (dir.), op. cit., p. 362-363.
-
[63]
Au lendemain de sa mort, Louis Gonnet saluait ainsi la mémoire du prélat au nom de l'Action française : « Pour nous, pour l'Action française, la mort de Mgr de Cabrières est une perte immense. Ses conseils et ses encouragements ne nous ont jamais manqué. Nos plus vieux amis ne se souviendront pas sans une violente émotion de cette visite qu'il fit en 1908 [1906], à l'improviste, à l'Institut d'Action française alors dans sa première année d'exercice. Un autre de nos grands amis, dont nous regrettons la mort, le P. de Pascal y professait dans la Chaire du Syllabus. L'évêque était à côté du professeur, le commentait et l'approuvait. En maintes circonstances Mgr de Cabrières a bien voulu nous apporter l'appui de son autorité morale, de la tradition spirituelle et temporelle qu'il représentait, qu'il maintenait avec tant d'honneur » (L'Action française, 22 décembre 1921, p. 1). Sur le prélat, voir Gérard Cholvy, Le Cardinal de Cabrières (1830-1921), Paris, Les Éditions du Cerf, 2007.
-
[64]
L'Action française, 1er septembre 1930, p. 1.
-
[65]
Anne-André Glandy, op. cit, p. 119-120.
-
[66]
Jean-Amable de La Valette-Monbrun, Le Père de Pascal, chapelain de l'Ordre de Malte, Paris, Jouve et Cie, 1918, p. 34.
-
[67]
Sur le père Georges de Pascal, voir principalement André Laudouze, « La pensée sociale du monarchiste Georges de Pascal », dans Jean-Dominique Durand et al. (dir.), Cent ans de catholicisme social à Lyon et en Rhône-Alpes, Actes du colloque de Lyon, 18-19 janvier 1991, Paris, Les Éditions ouvrières, 1992, p. 391-405.
-
[68]
Dans L'Association catholique du 15 septembre 1891, il fournit un résumé de ce que sera le combat de toute sa vie, déclarant : « Au socialisme organisé, opposons une organisation sociale, ayant pour principe l'enseignement de l'Encyclique Rerum novarum, et pour base la représentation distincte des différents groupes du corps social » (« Le congrès socialiste de Bruxelles », p. 278 ; cité dans André Laudouze, op. cit., p. 393).
-
[69]
Dom Gaston Charvin, « Besse (Dom Jean-Martial) », dans Dictionnaire d'Histoire et de Géographie ecclésiastique, t. VIII, 1935, col. 1202. Sur le religieux, voir aussi Jean-Paul Besse, Dom Besse. Un bénédictin monarchiste, Paris, Éditions de Paris, 2005.
-
[70]
Jacques Prévotat, op. cit., p. 41, 98.
-
[71]
Jean de Fabrègues, Charles Maurras et son Action française, Paris, Perrin, 1966, p. 216.
-
[72]
Dom Jean-Martial Besse, Église et Monarchie, Paris, Jouve et Cie Éditeurs, 1919, p. 340.
-
[73]
« Et cette politique, ajoutait-il, est éminemment française. La France y revient forcément le jour où elle rentre dans sa voie traditionnelle. Chez nous, le nationalisme et le catholicisme convergent à cette fin : rendre la France chrétienne et elle-même » (Ibid., p. II).
-
[74]
Ibid., p. 341.
-
[75]
Catherine Pellissier et Bruno Dumons, « La Congrégation des Messieurs et de la Société de Saint-Vincent de Paul à Lyon sous la Troisième République. Sociologie comparée », dans Revue de l'Histoire de l'Église de France, t. LXXVVIII, 1992, p. 42.
-
[76]
Christian Ponson, op. cit., p. 201-202.
-
[77]
Id., « Flachaire de Roustan, Régis », dans Jean-Marie Mayeur et Yves-Marie Hilaire (dir.), op. cit., p. 179.
-
[78]
Claudie Brunel, « Lestra, Antoine », op. cit., p. 275.
-
[79]
Corinne Bonnafoux-Verrax, À la droite de Dieu. La Fédération nationale catholique, Paris, Fayard, 2004, p. 274.
-
[80]
« Il ressort de la conversation que j'ai eu l'honneur d'avoir hier avec vous que, tout en poursuivant en France les mêmes fins quant aux droits de l'Église catholique, la Fédération que vous présidez, d'une part, la ligue d'Action française, d'autre part, auront tout avantage à continuer simplement leur marche parallèle. Moins confiants que vous dans l'efficacité des méthodes auxquelles vous entendez vous limiter, les Comités directeurs de l'Action française sont pleinement d'accord avec vous pour estimer que mieux vaut actuellement ne pas agréger notre Ligue à la Fédération nationale des catholiques » (ibid., p. 276).
-
[81]
Ibid., p. 294.
-
[82]
Ibid., p. 286.
-
[83]
Gilles Le Bégnec, op. cit., p. 157.
-
[84]
Ibid., p. 158.
-
[85]
Ibid., p. 159.
-
[86]
Ibid., p. 144.
-
[87]
Eugen Weber, op. cit., p. 179, n. d.
-
[88]
Marc Milet, « Le Fur, Louis », dans Patrick Arabeyre, Jean-Louis Halpérin et Jacques Krynen (dir.), Dictionnaire historique des juristes français xiie-xxe siècle, Paris, PUF, 2007, p. 485.
-
[89]
Ibid., p. 486.
-
[90]
Emmanuel du Pontavice, « Éloge d'Étienne Bartin, professeur de droit international privé à la faculté de droit de Paris (1860-1948) », dans Annales de la Faculté de Droit et des Sciences économiques (Clermont-Ferrand), fasc. 3, 1966, p. 207.
-
[91]
Ibid., p. 210.
-
[92]
Marc Milet, La Faculté de Droit de Paris face à la vie politique. De l'affaire Scelle à l'affaire Jèze 1925-1936, Paris, LGDJ, 1996, p. 140.
-
[93]
Pierre Petot, « Nécrologie. Ernest Perrot (1881-1938) », dans Revue historique de Droit français et étranger, 1938, p. 702.
-
[94]
L'Action française, 4 avril 1930, p. 1.
-
[95]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 94. Dans son étude de la Chambre de 1919, Nicolas Rousselier fait toutefois état, selon ses propres recensements, de 8 juristes sur 28 députés indépendants, soit 28,57 % (Nicolas Rousselier, « Les avocats et la Chambre « bleu horizon » : rhétorique et délibération », dans Gilles Le Béguec, Avocats et barreaux en France 1910-1930, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1994, p. 125).
-
[96]
Anne-André Glandy, loc. cit.
-
[97]
Xavier Vallat, La Croix, le lys et la peine des hommes, Paris, Les Éditions « Les Quatre Fils Aymon », 1960, p. 230.
-
[98]
Journal officiel, Débats parlementaires, 28 décembre 1919, p. 5389.
-
[99]
« [...] il n'est pas une proposition de loi, en matière sociale, qui ait été déposée par un homme de droite sur le bureau de la Chambre des députés à cette époque, sans avoir largement bénéficié de la sûreté de jugement et de la grande expérience juridique du bâtonnier Marie de Roux » (Xavier Vallat, loc. cit.).
-
[100]
Journal officiel, Débats parlementaires, 24 juillet 1920, p. 3092.
-
[101]
Journal officiel, Débats parlementaires, 20 janvier 1922, p. 60.
-
[102]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 95.
-
[103]
Journal officiel, Débats parlementaires, 9 novembre 1922, p. 3011.
-
[104]
Journal officiel, Débats parlementaires, 16 mai 1923, p. 1870.
-
[105]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 96.
-
[106]
Journal officiel, Débats parlementaires, 29 novembre 1928, p. 2977.
-
[107]
Journal officiel, Débats parlementaires, 1er juin 1929, p. 1853.
-
[108]
Journal officiel, Débats parlementaires, 20 février 1929, p. 578.
-
[109]
Journal officiel, Débats parlementaires, 19 avril 1930, p. 1980.
-
[110]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 96.
-
[111]
Journal officiel, Débats parlementaires, 6 mars 1936, p. 764. Eugen Weber (op. cit., p. 243) souligne que trois des députés responsables de ce projet de loi, Xavier Vallat, Jean Le Cour-Grandmaison et René Dommange, étaient des proches de l'Action française et de l'UCF, mais aussi de l'Institut d'études corporatives. Fondé en 1934 par des membres de l'UCF et dirigé par Maurice Bouvier-Ajam, ce groupe devait, sous Pétain, former le noyau de l'Office central d'organisation corporative. Sur l'Institut, voir Steven L. Kaplan, « Un laboratoire de la doctrine corporatiste sous le régime de Vichy : l'Institut d'études corporatives et sociales », dans Le Mouvement social, no 195, avril-juin 2001, p. 35-77.
-
[112]
Journal officiel, Débats parlementaires, 11 mars 1936, p. 863.
-
[113]
Journal officiel, Débats parlementaires, 6 juin 1936, p. 1309.
-
[114]
Journal officiel, Débats parlementaires, 12 février 1938, p. 326.
-
[115]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 96.
-
[116]
« Le bien de tous », dans L'Action française, 24 mars 1908, p. 1. De ce point de vue, l'appel lancé en 1926 par Pierre Chaboche ne fut guère entendu, lui qui n'hésitait pas à proclamer : « Un ligueur d'Action française digne de ce nom ne peut se désintéresser des problèmes économiques et sociaux ; sa tâche ne sera entièrement accomplie qu'après réforme de l'organisation non seulement politique, mais encore économique du pays » (L'Action française, 21 février 1926, p. 3).
-
[117]
Yves Guchet, Georges Valois. L'Action française. Le Faisceau. La République syndicale, Paris, Éditions Albatros, 1975, p. 77.
-
[118]
Eugen Weber, op. cit., p. 235.
-
[119]
Yves Guchet, op. cit., p. 95.
-
[120]
« Le fisc contre la Patrie », dans L'Action française, 30 mars 1930, p. 3.
-
[121]
« L'un des plus grands résultats obtenus par Mussolini est d'avoir enlevé aux syndicats socialistes et communistes la majorité des travailleurs italiens et d'avoir obtenu leur adhésion aux corporations fascistes » (« Comment arracher le monde du travail à la Révolution », dans L'Action française, 25 avril 1926, p. 3).
-
[122]
« Ce n'est que dans l'organisation corporative que les libertés syndicales peuvent être respectées et se développer dans leur ordre en n'envahissant pas le domaine de la politique confié à un organe indépendant et spécialisé » (« L'unité syndicale », dans L'Action française, 2 février 1936, p. 5).
-
[123]
« Une règle sociale doit-elle être corporative, législative ou internationale ? », dans L'Action française, 28 mars 1926, p. 3.
-
[124]
« Droit syndical et tyrannie syndicale », dans L'Action française, 14 juin 1936, p. 4.
-
[125]
« Ainsi, concluait le bâtonnier, on échappe au libéralisme économique sans tomber dans la démagogie ou l'État totalitaire » (« L'arbitrage des conflits du travail », dans L'Action française, 27 septembre 1936, p. 5).
-
[126]
« L'Ordre des médecins », dans L'Action française, 18 mai 1930, p. 3.
-
[127]
« La stabilisation n'a pas été le salut du franc. Elle en a été le sacrifice, et elle a réalisé une opération plus injuste et plus cruelle pour les créanciers de l'État que la banqueroute avouée des deux tiers, puisqu'elle a rendu définitive et légale la perte des quatre cinquièmes de leurs créances [...] la stabilisation n'a pas été la justice » (« La réclamation anglaise et les projets de conversion », dans L'Action française, 16 novembre 1930, p. 3).
-
[128]
« Vente des monopoles et crédits étrangers », dans L'Action française, 1er août 1926, p. 3.
-
[129]
« Nulle part, on ne sent aussi bien que la démocratie c'est à la fois la centralisation et le gaspillage » (« La réforme des finances locales », dans L'Action française, 7 décembre 1930, p. 3).
-
[130]
« Les besoins et les droits de la famille », dans L'Action française, 7 novembre 1926, p. 3.
-
[131]
Se défendant de tout racisme, le marquis de Roux soulignait que la France n'avait « nul besoin des ophtalmies et des névroses de certains ghettos d'Orient » (« Immigration et naturalisation », dans L'Action française, 17 octobre 1926, p. 3). Après avoir dénoncé, fort lucidement, le programme démagogique d'Hitler : « Dictature ; antisémitisme, pangermanisme avoué, voilà ce qui pour nous éclate dans ce programme » (« Le programme d'Hitler », dans L'Action française, 14 septembre 1930, p. 3), il s'indignait : « Pas plus que les ghettos de l'Europe centrale, l'Espagne ne doit nous imposer des travailleurs qui prennent le pain de nos nationaux » (« Les réfugiés espagnols », dans L'Action française, 12 mars 1939, p. 4).
-
[132]
« La répression de l'avortement », dans L'Action française, 7 mai 1939, p. 4.
-
[133]
« Une expérience », dans L'Action française, 21 mars 1926, p. 3. Sur les assurances sociales et l'Action française, voir Bertrand Renouvin, Charles Maurras, l'Action française et la question sociale, Paris, Ars magna, 1982, p. 146-150.
-
[134]
« Le décret relatif à la famille et à la natalité française », dans L'Action française, 6 août 1939, p. 4.
-
[135]
« Salaires de femmes. La motion Wilkinson », dans L'Action française, 5 avril 1936, p. 4 ; « La mère au foyer », dans L'Action française, 5 mars 1939, p. 4.
-
[136]
« Le patrimoine rural », dans L'Action française, 30 avril 1939, p. 4.
-
[137]
« La répression de l'avortement », dans L'Action française, 7 mai 1939, p. 4.
-
[138]
Sur cet épisode, voir Jacques Prévotat, op. cit., p. 263-279.
-
[139]
L'Aquitaine. Bulletin religieux de l'archidiocèse de Bordeaux, 27 août 1926.
-
[140]
« L'Action française et la religion catholique », dans L'Action française, jeudi 9 septembre 1926, p. 1.
-
[141]
Paul Robain, Discours prononcé par Me Paul Robain au Congrès d'Action française de Montpellier le 18 Mars 1928, Montpellier, imprimerie Emmanuel Montane, 1928, p. 16.
-
[142]
Ibid., p. 17.
-
[143]
Ibid., p. 18.
-
[144]
L'orateur n'avait pas hésité à citer à l'appui de ses propos une lettre d'un correspondant romain de L'Action française publiée le 4 février 1922. En plein conclave, celle-ci avait souligné le caractère « éminemment politique » de l'élection, affirmant qu'« il y a eu autour du Vatican une intrigue allemande et bolcheviste, juive et maçonnique, et que le candidat de cette intrigue était le cardinal Rati, homme éminemment politique. Or ce Cardinal a été élu pape ».
-
[145]
Sur cet épisode, voir Jacques Prévotat, op. cit., p. 511-516.
-
[146]
Poitiers Étudiant, no 5, mai 1902, p. 102.
-
[147]
Eugen Weber, op. cit., p. 229.
-
[148]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 197.
-
[149]
Michèle Cointet, Le Conseil national de Vichy. Vie, politique et réforme de l'État en régime autoritaire (1940-1944), Paris, Aux amateurs de livres, 1989, p. 345.
-
[150]
Eugen Weber, op. cit., p. 231.
-
[151]
Michèle Cointet, op. cit., p. 54. Stricto sensu, on ne peut cependant pas parler de « R. Alibert, membre d'Action française » (Jean Marcou, Le Conseil d'État sous Vichy (1940-1944), Grenoble, Université des Sciences sociales, vol. 1, 1984, p. 101).
-
[152]
Art. 1, loi du 3 octobre 1940.
-
[153]
Jean Marcou, op. cit., p. 213.
-
[154]
Laurent Joly, op. cit., p. 153-154.
-
[155]
« La Question juive à la Chambre », dans L'Action française, 7 juin 1936, p. 1.
-
[156]
Arch. mun., Lyon, fonds Vallat, 21ii-48, cité dans Laurent Joly, op. cit., p. 165.
-
[157]
Charles Maurras, « Les Juifs dans l'Administration », dans L'Action française, 23 mars 1911, p. 1.
-
[158]
« Il a doté la France d'un Statut des Juifs plus sévère que l'ordonnance allemande du 26 avril 1941 et valable sur l'ensemble du territoire ; il a initié le recensement en zone libre ; il a réussi à éliminer « l'influence juive » de la vie politique, sociale, culturelle et économique du pays ; il a, enfin, créé l'UGIF » (Laurent Joly, op. cit., p. 248).
-
[159]
Xavier Vallat, Le Nez de Cléopâtre, op. cit., p. 260.
-
[160]
Laurent Joly, op. cit., pp. 256-257.
-
[161]
Xavier Vallat, La Croix..., op. cit., p. 230.
-
[162]
Eugen Weber, op. cit., p. 633.
1 Outre l'aristocratie des campagnes et les notables de province, les premiers cercles ralliés aux idées maurrassiennes comprenaient aussi, écrivait Eugen Weber, « les officiers et les magistrats dont l'allégeance au Roi et à l'Église les avait fait rompre avec la République laïque, les clercs intégristes, antimodernistes, soupirant aussi après le bon vieux temps tel qu'ils l'imaginaient » [2]. La monarchie que Maurras entendait rétablir avait effectivement de quoi séduire un clergé hostile à tout ralliement ainsi qu'un monde du droit victime des purges républicaines.
2 Rappelons qu'après l'épuration de 1879 des procureurs catholiques, la magistrature avait connu un « suicide collectif » [3] dicté par les décrets du 29 mars 1880 chassant les congrégations [4]. Le siège avait ensuite subi « l'épuration du siècle » [5] savamment organisée par la loi du 30 août 1883 sur la réforme de l'organisation judiciaire [6]. Ainsi se trouvaient engagés dans un même combat contre la République « magistrature et clergé, et même dans certains cas, magistrature parce que clergé » [7].
3 Maurras n'était lui-même ni un juriste, ni un catholique. Une des multiples causes de son échec fut sans doute de n'avoir pas voulu ou n'avoir pas su proposer, dans un contexte de profond renouvellement de la pensée catholique, une authentique réflexion juridique qui lui aurait permis de préciser les structures et le contenu de son « Politique d'abord ». L'Action française resta essentiellement une école du fait aussi de son incapacité à rallier les élites catholiques engagées dans des débats dont devaient sortir un catholicisme rajeuni, mais aussi une nouvelle vision de la politique. Si bien que la crise moderniste dépassée, l'Action française n'eut pas d'autre idéal à offrir aux tenants du nationalisme intégral qu'une nostalgie monarchique.
4 Dans ce contexte, quels furent les juristes catholiques qui firent néanmoins le choix de l'Action française ? Quels furent, par ailleurs, les milieux catholiques du monde du droit qui acceptèrent de relayer les doctrines maurrassiennes ? Quelles furent enfin les préoccupations juridiques de ces milieux catholiques du nationalisme intégral ?
I. Des juristes catholiques d'Action française ?
5 « On pouvait, soulignait Eugen Weber, "appartenir" à l'Action française sans adhérer à celle-ci et, c'est certain beaucoup y adhéraient qui n'y avaient jamais "appartenu" » [8]. Dans ces conditions, il n'est pas aisé de se repérer dans la nébuleuse que constitue l'Action française. S'agissant des juristes catholiques, on peut toutefois distinguer le petit groupe des membres d'Action française, dominé par la personnalité du marquis de Roux, des simples « amis » qui se contentaient de penser comme elle, avant d'être contraints par la condamnation de 1926 à des révisions parfois déchirantes.
Les juristes catholiques du mouvement
6 Une indication des catégories de personnes qui soutenaient l'Action française nous est donnée par la lecture des Almanachs annuels censés fournir les noms des membres de la Ligue. Mais « comme tout ce que publiait l'Action française, ces détails n'étaient donnés ni régulièrement, ni avec une exactitude certaine » [9]. Ainsi la liste des 873 officiels de Ligue livrée par l'Almanach de 1933 ne révèle la profession que de 212 d'entre eux : « près d'un quart (49) étaient médecins, 36 étaient des commerçants et artisans auxquels on peut ajouter 10 pharmaciens 32 indiquaient un grade militaire, 26 étaient cultivateurs et propriétaires fonciers, 24 avocats, avoués, notaires, huissiers, etc., et 16 "industriels" » [10]. Loin derrière les médecins et les pharmaciens, les juristes auraient donc constitué plus de 10 % des cadres de l'Action française. Compte tenu de la faible proportion de ligueurs affichant un métier, il convient sans doute de relativiser fortement ce chiffre. De ce point de vue, il est intéressant de rapprocher les chiffres de l'Almanach de 1933 de ceux qui nous sont fournis à la même époque par Alexandre Zévaès pour le barreau parisien. Sur 2 000 avocats, l'ancien député socialiste de l'Isère recensait 1 500 à 1 600 défenseurs de l'ordre établi. Mais une poignée seulement pouvait se revendiquer de l'école du nationalisme intégral. « À l'extrême droite, écrivait Zévaès, une cinquantaine d'avocats d'Action Française : le plus éminent d'entre eux est Marie de Roux, qui, théoriquement, est inscrit au barreau de Poitiers, qui a été longtemps bâtonnier du barreau de cette ville, mais que les procès politiques et les procès de presse de son parti retiennent plus souvent à Paris que dans la Vienne » [11].
7 En ce qui concerne les instances dirigeantes, il faut, semble-t-il, souligner une bonne représentation du monde du droit à l'échelon local. Selon Eugen Weber, en 1924, les secrétaires régionaux « étaient presque tous des journalistes ou des avocats, souvent issus d'une famille où existait une tradition juridique ou journalistique » [12]. Tel était notamment le cas de Jean-Austin Brunel dans la région du Midi et de Louis Jasseron à Lyon [13], « diplômés en droit et issus de familles de magistrats qui vivaient de leurs rentes et dirigeaient des publications royalistes » [14].
8 À la tête du mouvement, en revanche, on ne trouvait guère de juristes. Un seul homme de loi, l'avocat Paul Robain [15], figurait parmi les signataires de l'article de tête du premier numéro de L'Action française. Après des études de droit à Poitiers [16], il avait intégré le barreau de cette ville qu'il devait néanmoins rapidement abandonner, consacrant dès lors ses talents d'orateur à la défense du nationalisme intégral, au sein du service des conférences, puis comme directeur du Comité de propagande de l'Action française. Georges Calzant, chef de l'Association des étudiants, était également avocat. De ce fait, il fut conduit à accompagner Marie de Roux, principal avocat de l'Action française, dans la plupart de ses déplacements [17]. Ajoutons qu'aucun enseignement véritablement juridique ne fut dispensé dans le cadre de l'Institut d'Action française, alors même que certaines chaires, comme celles de politique chrétienne et d'économie sociale, auraient fort bien pu revenir à des juristes d'Action française. Un des paradoxes du mouvement, et non des moindres, fut d'avoir confié ces enseignements à des hommes d'Église. Ainsi l'école nationaliste manifestait-elle une certaine prudence à l'égard des questions économiques et sociales.
9 Les fondateurs ne furent pas des juristes. Ceux qui, par la suite, rejoignirent l'Action française, furent bien davantage des praticiens que des théoriciens. Une autre faiblesse du mouvement tient certainement au fait de n'avoir pas suscité de véritable réflexion juridique de la part de ses membres. Comme nous allons le voir, Marie de Roux (1943) [18], qui fut sans conteste le plus influent de ses juristes, s'illustra essentiellement comme praticien attaché à la défense des ligueurs. Il laissa, par ailleurs, une oeuvre d'érudit dans laquelle il serait vain de rechercher une véritable théorie juridique des idées nationalistes.
Marie de Roux expert juridique de l'Action française
10 Selon Jacques Nanteuil, un ami de ses années étudiantes, L'Enquête sur la Monarchie (1900) fut sans doute pour Marie de Roux la révélation qui orienta ses choix politiques [19]. En janvier 1901, il faisait paraître dans le Poitiers universitaire, sous le titre « Un latin, Monsieur Charles Maurras », un article dans lequel il ne craignait pas d'affirmer avoir trouvé « dans cet humaniste positiviste, dans ce Latin passionné et subtil, un maître à penser » [20]. Le 8 août 1901, Charles Maurras répondait à ce jeune admirateur, de huit ans son cadet, lui exprimant son désir de faire de l'Action française « une sorte de tiers-ordre politique ou, si vous aimez les images militaires, un bataillon de fer » [21]. Dès lors, la vie de Marie de Roux épousa le sort de l'Action française. En 1902, il fondait à Poitiers, avec quatre étudiants royalistes, dont l'avocat Paul Robain, lui aussi appelé, nous l'avons vu, à devenir un des cadres du nationalisme intégral, le premier groupe d'études d'Action française [22]. Un journal dirigé par le marquis de Roux, Poitiers-Étudiant, servit en quelque sorte d'organe à ce cercle, essentiellement implanté dans la faculté de droit [23]. Le 23 avril 1903, le jeune homme soutenait sa thèse de droit : « Des effets de l'insolvabilité civile en droit romain et en droit français », avant d'épouser, le surlendemain, la fille du bâtonnier Pierre-Jean de Dieu Besson. À la fin de cette même année, la première section d'Action française de province était fondée à Poitiers [24].
11 Profondément religieux, Marie de Roux fut conforté dans son engagement par le soutien d'un moine, Dom Besse, qui fut un des relais les plus efficaces de l'Action française dans le monde catholique. Il faut ici observer, à la suite d'Eugen Weber, que « si le recrutement d'Action Française était socialement hétérogène, il était presque uniformément catholique » [25]. C'est d'ailleurs ce que constatait le journaliste intransigeant de L'Univers, Jacques Rocafort, quand il dénonçait « le catholicisme de tout repos » incarné par l'Action libérale : « Chez nous, soulignait-il, tout ce qui était combatif passait à l'Action française » [26].
12 Élu, le 21 janvier 1922, bâtonnier du barreau de Poitiers, Marie de Roux n'eut jamais une carrière d'avocat de tout premier plan, consacrant une grande partie de son activité professionnelle à défendre l'Action française, tout en menant diverses activités de conférencier et d'érudit.
13 Dans les innombrables procès qu'elle eut à soutenir, l'Action française disposa également du soutien d'un certain nombre d'avocats, simples sympathisants du mouvement.
14 Les « amis » d'Action française
15 Il est frappant de relever l'appui que ne manqua pas de trouver l'Action française au sein du barreau de Paris lorsqu'il s'agit pour elle d'organiser sa défense. Nombreux furent les avocats qui acceptèrent de placer leur talent au service de la Ligue. Il est vrai que beaucoup avaient pu frayer au cours de leurs études avec un mouvement dont on connaît la forte implantation dans les facultés de droit. Max Vitry, Félix Colmet-Daâge et Xavier Vallat furent ainsi amenés à placer leurs convictions politiques et religieuses au service du mouvement de Maurras.
16 Issu d'une famille catholique et monarchiste bretonne, Max Vitry avait rejoint en 1909, durant ses études universitaires, les étudiants d'Action française de Rennes. Inscrit au barreau de cette ville en 1911, il venait d'être reçu docteur en droit quand il partit le premier jour de la mobilisation comme engagé volontaire. Blessé à deux reprises, il intégra, au retour de la guerre, le barreau de Paris où il fut bientôt nommé secrétaire de la conférence des avocats [27]. « En 1925, souligne Laurent Joly, avec Colmet-Daâge, André Viénot et Xavier Vallat, il est l'un des avocats de la ligue pour la défense des militants arrêtés par la police » [28]. La même année, il intégrait, avec Antoine Lestra, le comité de la Revue des Jurisconsultes catholiques. Très lié à Xavier Vallat, il assura avec André Viénot sa défense lors de son procès en Haute Cour de justice.
17 D'une vieille famille de juristes et d'avocats, Félix Colmet-Daâge avait, quant à lui, suivi des études de droit à Paris, avant d'intégrer, au lendemain de la Première Guerre mondiale, le barreau de Paris. Dès lors, il put, lui aussi, s'employer à défendre les ligueurs de l'Action française [29]. Durant l'entre-deux-guerres, il s'était fait le disciple de Mgr Jouin, le plus farouche et vindicatif adversaire de la franc-maçonnerie, déployant pour la Ligue franc-catholique ses talents de conférencier, tout en signant des articles dans la Revue internationale des Sociétés secrètes. À sa mort en 1932, le curé de Saint-Augustin avait laissé une imposante bibliothèque de trente mille livres consacrée aux maçonneries. Président, au moment de l'invasion allemande, du comité chargé de veiller sur ce « trésor », Colmet-Daâge devait parvenir, selon ses dires, à le mettre en lieu sûr [30]. Aux côtés de Jean Guiraud, il fut aussi, pendant les dix années qui précédèrent la guerre, le vice-président de l'Union nationale des Associations catholiques de chefs de famille [31]. Membre du Rassemblement antijuif de France de Darquier de Pellepoix et grand ami de Xavier Vallat, il fut attaché, en 1941, à son cabinet lorsque celui-ci fut chargé par Pétain d'organiser, comme nous le verrons, le Commissariat général aux Questions juives. À l'en croire, il s'agissait de soustraire les fortunes juives aux cupidités nazies ; politique dont Colmet-Daâge reconnut l'échec, tout en soulignant, dans son aveuglement antisémite, que l'action de Vallat avait du moins permis d'empêcher, tant qu'il avait été là, qu'un seul Juif français ne fût déporté [32]. Enfin, il convient de relever sa présence, depuis 1930, au sein du Comité de direction de la Revue des Jurisconsultes catholiques. On doit déjà constater que l'antisémitisme fut pour un certain nombre de ces juristes catholiques un motif certain de rapprochement avec l'Action française, Xavier Vallat offrant sans doute l'exemple le plus éclatant de ces connivences racistes.
18 On sait que « Vallat n'avait pas grandi sous le toit de l'Action française » [33]. Dans ses Souvenirs d'un homme de droite, celui-ci rappelait encore : « Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, je n'ai jamais appartenu à l'Action française, ou à l'une de ses filiales » [34]. Vallat n'en avait pas moins croisé très tôt le mouvement. Dixième enfant d'un modeste instituteur catholique aux sympathies royalistes, il avait éprouvé tout jeune une forte attirance pour les idées de Maurras, déployant également des activités de militant à l'Association catholique de la Jeunesse française (ACJF). « Devenu adolescent, rappelait-il, le puissant élan de la Jeunesse catholique du diocèse de Viviers [...] et la lecture quotidienne de l'Action française en fleur m'orientèrent tout naturellement à la fois vers le catholicisme social et le nationalisme intégral » [35]. C'est durant l'été 1908 qu'un ami lui avait fait découvrir son premier numéro du quotidien royaliste. En 1910, après son baccalauréat, durant son année d'études à Toulouse, il avait fait partie d'un petit groupe d'étudiants sympathisants de l'Action française. Devenu, l'année suivante, professeur du collège catholique d'Aix-en-Provence, il intervint auprès de son supérieur pour faire abonner le cercle des professeurs au journal. Durant la Grande Guerre, il finit par y souscrire, « de conserve » avec son capitaine [36]. S'il ne fut jamais membre de la Ligue d'Action française, il n'en devint pas moins, après son élection à la Chambre en 1919, un sympathisant du nationalisme intégral, siégeant dans le groupe des vingt-sept Indépendants présidé par Hyacinthe de Gailhard-Bancel. Titulaire d'une licence de droit préparée à la faculté d'Aix, il s'était inscrit, en 1923, comme avocat au barreau de Paris [37] et, dès lors, accepta de placer ses talents de défenseur au service du mouvement royaliste. À ce moment très proche de l'Action française et de Léon Daudet qui siégeait avec lui dans le groupe des Indépendants, il intégra, nous le verrons, le Comité d'études législatives et collabora, sous la signature de Vivarès, à L'Action française du Dimanche. Ses déclarations nuancées après l'émeute du 6 février 1934 et surtout son rôle de défenseur des cagoulards l'éloignèrent de l'école nationaliste, alors même qu'était dénoncée la situation ambiguë de son secrétaire et collaborateur, Robert Castille, en charge du secrétariat des étudiants d'Action française [38]. Mais, comme beaucoup d'autres, ce fut surtout la condamnation pontificale de 1926 qui l'avait conduit à se démarquer du mouvement royaliste.
Des juristes à l'heure du choix religieux
19 Dans la nébuleuse constituée par les juristes se réclamant de l'Action française, la condamnation romaine du 29 décembre 1926 fut reçue assez diversement. L'avocat lyonnais et secrétaire général de la Société d'éducation et d'enseignement, Antoine Lestra, qui depuis 1917 s'était détaché du mouvement, put aisément encourager plusieurs familles lyonnaises à se montrer fidèles à la papauté [39]. Du fait de n'avoir « jamais appartenu à l'Action française, ou à l'une de ses filiales » [40], Xavier Vallat n'eut pas davantage à trancher le problème de conscience posé par la publication du décret de l'Index. Lui-même rappela comment son ennemi personnel, le journaliste et éditeur Francisque Gay, avait jugé inconciliables ses sympathies pour l'Action française et ses fonctions au sein du Comité directeur de la Fédération nationale catholique (FNC), arguant qu'il ne pouvait, « sous peine de scandale, se présenter devant les électeurs sans avoir abjuré tous les liens avec les chefs d'une école politique » [41]. Mais, comme le soulignait lui-même Vallat, c'était exiger plus que ce que commandaient les autorités romaines : « à la sommation réitérée de Francisque Gay, d'accord, d'une part, avec le bâtonnier Marie de Roux, d'autre part avec le général de Castelnau, je répondis que n'ayant jamais appartenu aux organismes d'A.F., je n'avais pas à m'en retirer ; que, par ailleurs, fils docile de l'Église romaine, je condamnais ce que le souverain pontife condamnait, mais que je considèrerais comme une lâcheté de renier les amitiés personnelles qui me liaient à certains dirigeants de l'A.F., et je terminai en assurant M. Francisque Gay que, quelle que soit son insistance, il ne m'arracherait pas un mot de plus » [42]. Ne doutons pas toutefois que Xavier Vallat continua à lire L'Action française présente au Palais-Bourbon sur la table des journaux [43].
20 Le choix de la fidélité fut, en revanche, vécu de manière beaucoup plus dramatique par le marquis de Roux, en raison même de son appartenance à l'Action française. Comme le soulignait un de ses amis, le jésuite Joseph de Tonquédec, dans une lettre adressée en 1957 à sa fille : « Pendant la terrible épreuve qui a duré de 1926 à 1939, il a subi, je puis le dire, un véritable martyre. Je ne serais pas étonné que ces souffrances intimes, ce déchirement entre son amour de l'Église et ses convictions politiques mûrement raisonnées, aient abrégé sa vie et aggravé la maladie chronique dont il souffrait » [44]. En collaboration avec le P. de Tonquédec, Me de Roux avait d'ailleurs fait paraître à la fin de l'année 1927, sous le titre Charles Maurras et le Nationalisme de l'Action française, une réfutation des erreurs attribuées à l'école du nationalisme intégral [45]. Après la mise à l'Index de l'ouvrage, le 13 janvier 1928, le marquis de Roux demeura toutefois fidèle à l'Action française [46]. On sait néanmoins que « la sentence de Rome fit naître des drames de conscience innombrables » [47]. Comme le soulignait Xavier Vallat, « deux des membres du Comité directeur de l'Action française en furent particulièrement déchirés ; le colonel Bernard de Vezins [sic] et le bâtonnier Marie de Roux ». Ce fut d'ailleurs chez ce dernier que le drame fut sans doute le plus profond : « Chrétien aussi fervent que Bernard de Vezins, il n'avait pas son magnifique équilibre physique, et le débat ouvert dans sa conscience se lisait sur sa figure ravagée. Comme Bernard de Vezins il resta fidèle à l'Action française mais il sortit vieilli de ce combat intime » [48].
21 Le marquis de Roux n'en uvra pas moins, jusqu'à la levée de la condamnation en juillet 1939, à l'apaisement du conflit et l'on sait le rôle joué à cet égard par le carmel de Lisieux avec lequel il ne cessa d'être en rapport [49]. Auparavant, les juristes de l'Action française avaient en vain tenté de porter le différend sur le terrain juridique, en usant, comme nous le verrons, des procédures offertes aux fidèles par le droit canonique.
22 Avant la condamnation de 1926, les appuis catholiques n'avaient cependant pas manqué aux juristes d'Action française.
II. Les relais des juristes catholiques de l'Action française
23 À l'instar de Claude Roy [50], Eugen Weber a rappelé que l'Action française fédérait plusieurs courants de pensée. Elle ne fut jamais qu'un « kaléidoscope offrant une multiplicité d'images, exprimant un spectre d'influences » [51]. Il convient donc de rechercher les relais de l'Action française et plus largement les mouvements où s'exprimèrent les idées de juristes catholiques proches du nationalisme intégral. De ce point de vue, le réseau le plus influent fut, sans conteste, le groupe des Jurisconsultes catholiques.
La Revue catholique des Institutions et du Droit et l'Association des Jurisconsultes catholiques
24 Fondée à Grenoble en 1873 par le jésuite Paul Sambin et l'avocat lyonnais Lucien Brun, la Revue catholique des Institutions et du Droit ne peut être dissociée de l'Association des Jurisconsultes catholiques dont elle fut la tribune, publiant, à compter de 1876, les comptes rendus de ses congrès annuels. Conseiller politique du comte de Chambord de 1860 à 1873, Lucien Brun avait été nommé bâtonnier de son ordre en 1870, avant d'être élu, l'année suivante, député de l'Ain à l'Assemblée nationale, puis sénateur inamovible le 15 novembre 1877. Il imprima à l'Association ses convictions de catholique intransigeant et de monarchiste légitimiste. Après la mort de l'avocat lyonnais, il appartint au sénateur du Morbihan, Gustave de Lamarzelle, de présider longuement aux destinées de l'Association, tandis que la Revue resta dirigée par ses fils. Comme l'a parfaitement montré Catherine Fillon, celle-ci fut toujours animée par des avocats provinciaux, majoritairement lyonnais et en lien, pour la plupart d'entre eux, avec les facultés catholiques [52]. Unis par un catholicisme intransigeant, ces juristes s'attachèrent en priorité à combattre, par leur science, la laïcisation du droit, à « préserver les éléments d'une contre-culture catholique, d'une contre-société catholique s'opposant à la société révolutionnaire athée » [53]. Dans la lignée des engagements monarchiques de Lucien Brun et de son fidèle collaborateur, le bâtonnier Charles Jacquier [54], la Revue ne devait jamais s'engager dans la voie du « ralliement » réclamé par la papauté [55], comme le montre sa position de retrait à l'égard de la Chronique sociale [56]. Dans ces conditions, on ne peut manquer de s'interroger sur les liens tissés par ce groupe de juristes avec l'Action française.
25 Jusqu'en 1926, les Jurisconsultes catholiques constituèrent probablement le relais le plus influent du nationalisme intégral dans les milieux juridiques. Dès 1900, la Revue se référait à l'Action française, relayant aussi bien son antiprotestantisme ou son antiparlementarisme que son combat contre les Juifs et les francs-maçons [57]. En 1904, l'avocat lyonnais Antoine Lestra faisait part de son espoir d'une réalisation rapide du nationalisme intégral dont Paul Bourget avait pronostiqué l'imminence dans L'Enquête sur la Monarchie de Maurras. Au lendemain de l'arrêt du 12 juillet 1906 de la Cour de Cassation qui réhabilitait Dreyfus, cassant sans renvoi le verdict du Conseil de Guerre de Rennes qui, le 9 septembre 1899, avait, pour la seconde fois, déclaré le capitaine coupable de trahison, Lestra s'engagea dans une ardente campagne visant à démontrer que l'arrêt des chambres réunies constituait une violation de l'article 445 du Code d'Instruction criminelle. Ses articles parus dans la Revue catholique des institutions et du Droit furent bientôt réunis dans un volume publié par les soins de l'Action française. Lestra incarna, dès lors, au sein de la Revue et de l'Association, un courant d'Action française, dont il devait toutefois se détacher dès 1917, jugeant le mouvement trop violent et peu chrétien [58].
26 Des recensions élogieuses rendaient désormais régulièrement compte des publications ou des articles des champions de l'Action française. En 1907, le marquis de Roux livrait au 31e Congrès des Jurisconsultes catholiques un rapport sur « la prévoyance et l'assistance dans les associations professionnelles ». Son nom devait ensuite rester durablement attaché aux travaux de la Société ainsi qu'à ceux de ses Congrès. Membre du Comité de la Revue depuis 1920, il organisa, trois ans plus tard, avec Antoine Lestra, le Congrès tenu à Poitiers, sous la présidence de Mgr Chollet [59]. En 1917, un publiciste de l'Action française et proche de Dom Besse, Arnold Mascarel, avait comparé l'esprit antilibéral, antiparlementaire, contre-révolutionnaire de Mgr Pie au programme de l'Action française [60]. Quelques années plus tard, il n'hésitait pas à prédire : « L'apparition soudaine de Mussolini, avec son programme de restauration de l'ordre social chrétien dans l'Europe dévastée par la guerre et la Révolution, est un fait extraordinaire qui a tous les caractères d'un événement providentiel » [61].
27 En 1927, un autre pilier de l'Association, membre du Comité de la Revue depuis 1897, Pierre Ravier du Magny (1947), était nommé président de la section lyonnaise d'Action française. D'une vieille famille de robe atteinte par la loi d'épuration de 1883, il avait intégré, à la fin du siècle, le barreau de Lyon ainsi que sa faculté catholique de droit où il devait enseigner jusqu'en 1938. Élève de Charles Jacquier, auquel il a consacré une biographie, il avait d'abord adhéré à l'Action libérale populaire, avant de rejoindre le comité royaliste de Lyon et l'Action française. Homme de foi, travaillant à la défense des congrégations ou des séminaires, son nom reste aussi attaché à de nombreuses uvres lyonnaises, en particulier aux conférences de Saint-Vincent-de-Paul qu'il anima [62]. Par ailleurs, depuis le début du siècle, il signait de fréquents articles dans la Revue, intervenant fréquemment lors des congrès de l'Association dont L'Action française se mit à annoncer régulièrement dans ses colonnes les dates, avant d'en donner les comptes rendus détaillés.
28 Parmi les ecclésiastiques qui apportèrent leur soutien aux Jurisconsultes catholiques, nombre étaient proches de l'Action française. Tel Mgr de Cabrières dont la mort fut saluée par le mouvement royaliste comme « une perte immense » [63]. En 1930, à l'occasion du centenaire de la naissance du cardinal, le quotidien royaliste le présentait encore comme « l'une des grandes figures des très hautes protections morales qui se sont étendues sur l'Action française » [64]. La fille du marquis de Roux rappelait que nul ne pouvait sortir du bureau de son père sans avoir remarqué sur la cheminée les photographies de ses parents, celle de Philippe Daudet, dont le bâtonnier avait défendu la mémoire lors du procès Bajot, mais aussi celle du cardinal de Cabrières [65].
29 Pouvant revendiquer le soutien de ce prélat, « très Action française » selon ses propres mots [66], certains ecclésiastiques acceptèrent de mettre leur science au service du mouvement royaliste, jetant ainsi les bases d'une réflexion en vue de la défense d'un ordre social chrétien.
Des prêtres en charge de la défense d'un ordre social chrétien
30 Né en 1840, Georges de Pascal (1917) était entré, vingt ans plus tard, chez les dominicains [67]. Après avoir assumé différentes responsabilités au sein de son ordre, notamment comme professeur de théologie au couvent de Carpentras, il avait été nommé, en 1880, prieur de celui de Saint-Maximin. Il s'y était illustré par une résistance farouche aux arrêts d'expulsion, mais, désavoué par ses supérieurs, il avait fait le choix de rentrer dans le siècle. Il avait alors développé une importante réflexion sociale comme rédacteur à L'Association catholique [68], mais aussi à la chaire d'économie politique de la faculté catholique de Lille. Après avoir publié, en 1891, sous le titre L'Église et la question sociale, un commentaire de Rerum novarum, il avait été choisi en 1904 par Henri Lorin et Marius Gonin pour prononcer le cours inaugural de la première Semaine sociale tenue à Lyon. Deux ans plus tard, il se voyait confier la chaire de politique chrétienne, dite du Syllabus, créée à l'Institut d'Action française. En 1908, il assurait le cours d'économie sociale, occupant désormais la chaire dédiée à La Tour du Pin dont il avait été l'ami intime. Pendant plusieurs années, il y poursuivit un commentaire de l'encyclique Rerum novarum, signant également jusqu'à la fin de sa vie des articles et des chroniques dans le quotidien royaliste. Mais il ne fut pas le seul ecclésiastique à avoir, durant ces années, confisqué l'essentiel du discours visant à défendre un ordre social chrétien. Il faut aussi citer le nom du bénédictin Jean-Martial Besse.
31 Né en 1861, Jean Besse (1920) était entré à vingt ans au noviciat de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes. Envoyé en 1885 à Saint-Martin de Ligugé, puis ordonné prêtre l'année suivante, il fut chargé, en 1893, de préparer la restauration de Saint-Wandrille dont il fut le premier supérieur. Exilé la même année à Silos, il devait rentrer définitivement à Ligugé en 1897, avant d'en être chassé par les expulsions de 1901 qui le conduisirent, avec sa communauté, à Chevetogne où il demeura jusqu'à sa mort. En fidèle disciple de saint Benoît, il laissa une oeuvre immense de liturgiste et d'historien des institutions monastiques, mais il fut aussi un « théoricien politique et social formé à la forte école du marquis de La Tour du Pin » [69]. Ceci explique qu'il ait été sans doute « l'ecclésiastique le plus proche de l'Action française » dont il fut « l'ambassadeur itinérant » [70]. Ce fut aussi, aux dires de Jean de Fabrègues, « l'un des hommes qui firent le plus pour l'implantation de l'Action française dans le monde catholique » [71]. Ami de Maurras, il signa d'ailleurs, à compter de 1910, sous le pseudonyme de Jehan, la chronique religieuse de L'Action française. Il s'était surtout vu confier, l'année précédente, la chaire de politique du Syllabus où il put, pendant plusieurs années, développer sa vision d'une monarchie chrétienne. Dénonçant les erreurs des tenants du catholicisme libéral qui « ont contribué au succès de la Révolution » [72], il préconisait de s'en tenir au Syllabus, « programme très autorisé de politique chrétienne » [73], affirmant les « nécessités de l'union du trône et de l'autel », « forme française de l'union sincère de l'Église et de l'État » [74].
32 Cette défense d'un ordre social chrétien explique l'écho donné aux idées d'Action française par certaines associations catholiques.
Les relais associatifs catholiques
33 Du fait de l'implantation très largement lyonnaise de l'Association des Jurisconsultes catholiques, on ne doit pas s'étonner de rencontrer d'autres relais catholiques de l'Action française dans la capitale des Gaules.
34 Parmi les membres les plus influents de l'Association, certains appartenaient également à la très secrète Congrégation des Messieurs établie en 1802. Sous la Troisième République, celle-ci affichait désormais pour ambition de regrouper les élites catholiques de la ville, non seulement dans un souci d'édification personnelle, mais aussi en vue de les engager dans un combat contre la République laïque. Catherine Pellissier et Bruno Dumons ont montré que cette sorte de franc-maçonnerie catholique, animée par les jésuites, présentait une surreprésentation des professions juridiques, 29 % des congréganistes émanant du monde du droit [75]. Bastion du parti légitimiste, la Congrégation groupait également des orléanistes ainsi que des sympathisants de l'Action française.
35 Un de ses membres les plus éminents fut ainsi l'avocat Régis Flachaire de Roustan (1936), admis dès 1876 à la Congrégation, alors qu'il commençait sa carrière professionnelle. Préfet de cette oeuvre de 1909 à 1911, il fut longtemps délégué régional du duc d'Orléans dans le Sud-Est, mais aussi président régional de l'Action française, au lendemain de la création d'un groupe de ligueurs à Lyon [76]. Il fut d'ailleurs consulté par son archevêque, Mgr Sevin, lorsque celui-ci entreprit de dissuader Pie X de condamner l'Action française [77].
36 Ce fief du catholicisme intransigeant et antimoderne exerçait son activité apostolique à travers l'une des cinq sections qui la composaient. Celle de Saint-Jean-l'Évangéliste, fondée en 1894, réunissait tous ceux dont les compétences oratoires et intellectuelles étaient jugées susceptibles de servir l'Église. On y trouvait donc nombre d'avocats et de professeurs de droit à la faculté catholique, comme Pierre Ravier du Magny qui en fut membre dès 1895, ou Antoine Lestra reçu dans cette même section en 1909 [78]. Créée en 1925, la section de Sainte-Irénée eut, quant à elle, pour objet de susciter l'engagement des catholiques dans les organisations politiques. Antoine Lestra en fut alors un des membres actifs, exerçant également son militantisme dans le cadre de la Société générale d'éducation et d'enseignement et de la Fédération nationale catholique.
37 Les liens de l'Action française avec la Fédération nationale catholique ont été bien étudiés par Corinne Bonnafoux-Verrax qui a souligné les divergences qui opposaient les deux organisations. Sur la question du régime, mais aussi en ce qui concerne la politique extérieure et la SDN, la Fédération s'écartait des positions de l'Action française [79]. Contredisant les affirmations de Francisque Gay qui avait accusé le général de Castelnau de connivences avec cette dernière, une lettre de Bernard de Vesins du 21 février 1925 montre la volonté affichée, de part et d'autre, d'éviter tout rapprochement [80]. Mais il est également vrai que des personnalités proches de l'Action française, dont un certain nombre de juristes, furent appelées à siéger dans les instances de la FNC. Un mémoire du 16 février 1927, rédigé selon Jacques Prévotat par Albert Bessières, mit en cause le comité de rédaction des Études, et notamment le père de La Brière accusé d'avoir fait entrer au Comité directeur de la FNC certains sympathisants de l'Action française, dont Jean Guiraud, Louis Guibal et Xavier Vallat, tous trois membres de l'Association des Jurisconsultes catholiques [81].
38 Quoique la FNC ait éprouvé, dès sa création, de graves difficultés avec l'Action française, elle n'hésita pas à recruter des cadres favorables aux idées maurrassiennes, comme le constatait Francisque Gay lorsqu'il dénonçait le fait que « l'immense majorité des orateurs » choisis par la Fédération étaient « des amis avérés de l'Action française » [82]. Il est vrai qu'avec Louis Guibal et Xavier Vallat, la FNC s'était donnée des tribuns de tout premier plan. Outre le barreau, beaucoup de points communs liaient les deux hommes, dont le fait d'avoir siégé ensemble à l'Assemblée dans le groupe des Indépendants de droite, après les élections de 1919.
39 Disposant de bons relais dans le réseau touffu des associations catholiques, dont il conviendrait d'explorer les multiples ramifications, les juristes d'Action française étaient, en revanche, beaucoup moins bien implantés dans le monde du droit.
Une faible implantation dans le monde juridique
40 Alors que durant l'entre-deux-guerres, le barreau opérait un glissement à droite, dont témoigne l'élection en 1932 du bâtonnier Émile de Saint-Auban, l'Action française ne tira que peu de profit de cette évolution. Assez paradoxalement, elle resta assez à l'écart « du bouillonnement associatif qui s'est produit au sein même du Palais durant l'ensemble de la période » [83]. Constituée à la fin de l'année 1922, l'Union des jeunes avocats du barreau de Paris n'étendit jamais ses réseaux, extrêmement ramifiés, en direction de l'Action française, tout au plus attira-t-elle parmi ses militants quelques représentants de la droite extrême, comme Philippe Lamour et Jean-Marie Petit, tous deux anciens responsables du Faisceau universitaire [84]. On décèle aussi au sein de l'UJA un réseau de jeunes avocats catholiques qui ne pouvaient être suspectés de sympathie pour la ligue nationaliste, puisque issus de l'ACJF ou de la Fédération française des étudiants catholiques naissante [85]. Plus marqué politiquement, car créé dans le sillage des événements de l'hiver 1933-1934, le Jeune Barreau français comptait parmi ses responsables Robert Castille, ancien animateur des étudiants d'Action française, mais il mêlait des membres venus de toutes les obédiences nationalistes, au point de ne pouvoir être catalogué d'Action française, en dépit d'une certaine xénophobie.
41 Outre ce développement associatif, l'entre-deux-guerres permit la mise en place de réseaux d'avocats catholiques. Ayant toujours été nombreux au Palais, mais habitués à observer une certaine réserve, ceux-ci en vinrent à exprimer leur appartenance religieuse, en lien avec leur sensibilité politique. À la suite de Gilles Le Béguec, on doit mentionner à droite et à l'extrême droite, l'existence d'un Cercle de Sèze dirigé par Pierre Xardel, membre du Conseil de l'Ordre, et Félix Colmet-Daâge [86]. Ce cercle qui avait l'appui de plusieurs membres du Conseil de l'Ordre, dont Xavier Vallat, et revendiquait 150 membres, était proche de l'Institut d'études corporatives et sociales dont la composition pose l'autre question des rapports de l'Action française avec le monde des facultés de droit.
42 On sait, en effet, que Pétain devait nommer au sein du conseil d'administration de l'Institut d'études corporatives deux professeurs de la faculté de droit de Paris, le publiciste Achille Mestre ainsi que l'internationaliste Louis Le Fur [87]. Quoique tous les deux acquis aux idéaux de la droite nationale, ils ne furent néanmoins jamais membres de l'Action française. Éminente personnalité du droit international public et catholique intégral, le professeur Le Fur apparaît davantage comme « la figure du juriste conservateur et réactionnaire » [88]. Tout en se faisant l'avocat de la Société des Nations, il s'attacha à défendre l'idée d'un droit des gens fondé sur le droit naturel ; conception qu'il put défendre, comme catholique, dans le cadre des Semaines sociales ou des Congrès des Jurisconsultes catholiques. Proche du cardinal Baudrillart, il versa, comme lui, dans la collaboration, livrant régulièrement des articles dans Je suis partout.
43 Quelques années auparavant, il avait apposé sa signature au bas d'une contre-pétition en faveur de l'Espagne franquiste [89]. On y retrouvait aussi le nom de son collègue Étienne Bartin, officiellement rallié à l'Action française en 1925. Celui-ci fut cependant loin d'incarner les idéaux des catholiques d'Action française. Nommé à Paris, en 1907, professeur de droit privé, puis, en 1927, de droit international privé, il contribua à jeter un pont entre les deux disciplines. Fils d'un médecin radical-socialiste, il avait d'abord épousé un républicanisme de gauche, avant d'opérer une évolution vers le nationalisme intégral. Selon Emmanuel du Pontavice, deux événements contribuèrent à ce revirement : l'affaire Dreyfus ainsi que la guerre de 1914-1918 qui emporta son fils. Il est, en tout cas, impossible d'attribuer son adhésion à l'Action française à « une évolution proprement spirituelle », lui qui « fut toute sa vie à l'égard de l'Église catholique sinon hostile du moins sur ses gardes et réservé » [90]. La condamnation de l'Action française par Rome ne pouvait donc que satisfaire son anticléricalisme. Dès 1925, il manifesta publiquement ses nouvelles orientations, après que le ministre de l'Instruction publique du Cartel des gauches, François-Albert, eut décidé de nommer, contre l'avis de ses pairs qui lui avaient préféré Louis Le Fur, l'internationaliste Georges Scelle, alors directeur de cabinet du ministre du Travail. Il fut sans doute « un des rares professeurs de droit de l'époque à s'engager dans la lutte politique, prononçant des discours, écrivant des articles » [91]. Il signa ainsi la campagne en faveur « d'une défense de l'Occident » qui visait à dénoncer la politique de sanction frappant l'Italie [92].
44 Figurait aussi le nom de son collègue parisien Ernest Perrot (1938), professeur titulaire d'une chaire de droit romain depuis 1927 échangée, deux ans plus tard, contre la chaire d'histoire du droit public français [93]. Le 5 avril 1930, il acceptait de présider la réunion du Cercle d'études juridiques des étudiants d'Action française, montrant ainsi son attachement au mouvement [94].
45 Bien qu'incarnant le courant de la tradition, comme le montrèrent certains parcours professoraux à l'époque de Vichy, la faculté de droit de Paris ne favorisa toutefois pas la constitution d'un réseau d'enseignants catholiques porteurs des idées d'Action française. Il est encore plus surprenant de constater à quel point les organisations d'étudiants se montrèrent incapables, même au sein des facultés de droit, de susciter un renouvellement des cadres de leur mouvement. À l'instar de Robert Castille et de Jean-Louis Tixier-Vignancour, beaucoup, après des engagements de jeunesse, sans renoncer à leur idéal, se détournèrent néanmoins de l'Action française.
46 Ceci peut s'expliquer par l'absence de vraies préoccupations juridiques au sein du mouvement maurrassien, hormis l'activité du marquis de Roux.
III. Les préoccupations des juristes catholiques d'Action française
47 Sans jamais parvenir à une réflexion juridique d'ensemble, les juristes catholiques d'Action française orientèrent, sous la conduite du marquis de Roux, leur action dans trois directions : étudier des projets de loi en vue de l'instauration d'un ordre social et chrétien, rendre compte de la législation économique et sociale, mais aussi apaiser le différend avec Rome sur le terrain canonique. Sous Vichy, il appartint enfin à des juristes catholiques, amis de l'Action française, de régler la « question juive » sous l'angle législatif.
Étudier des projets de loi : l'oeuvre du Comité d'études législatives et sociales
48 Au lendemain des élections du 16 novembre 1919, un groupe de vingt-sept députés s'était constitué à l'extrême droite sous le nom d'Indépendants de droite, présidés par le député de l'Ardèche Hyacinthe de Gailhard-Bancel. Comme le soulignait Xavier Vallat, à l'exception du bâtonnier Louis Guibal, député royaliste de Montpellier, et du bâtonnier Isidore Méritan, député royaliste du Vaucluse, ces élus n'avaient pas de formation juridique [95]. Ils avaient cependant entrepris « de constituer un comité de travail extraparlementaire qui étudierait des projets de loi en vue de l'instauration d'un ordre social chrétien » [96]. Pour cela, ils s'adressèrent au marquis de Roux qui accepta d'être leur conseiller, tandis que les bureaux qui, rue de Rome, abritaient les services juridiques de l'Action française accueilleraient les réunions du Comité d'études législatives et sociales « chargé de préparer, sur les questions sociales d'actualité, des textes que défendraient ensuite, devant les Assemblées, les parlementaires amis » [97].
49 Jusqu'en 1924 et la victoire du Cartel des Gauches qui entraîna la défaite de plusieurs des amis de l'Action française, ceux-ci purent ainsi déposer un certain nombre de propositions de lois dont le contenu épousait largement les orientations des tenants du nationalisme intégral.
50 Moins d'un mois après l'entrée en fonction de la nouvelle chambre, le 27 décembre 1919, Hyacinthe de Gailhard-Bancel et ses collègues présentaient une proposition de loi tendant à modifier l'article 2, paragraphe 2, de la loi du 9 avril 1898-22 mars 1902 concernant les responsabilités des accidents dont étaient victimes les ouvriers dans leur travail [98]. Ce fut ensuite au tour de Xavier Vallat de déposer, le 23 juillet 1920, avec plusieurs de ses collègues, le texte d'un autre projet étudié sous la direction du bâtonnier [99], qui, pour limiter la spéculation, visait à réglementer l'accès des bourses de commerce [100]. Hyacinthe de Gailhard-Bancel demandait, le 19 janvier 1922, l'organisation professionnelle et régionale des assurances sociales [101], se référant dans l'exposé des motifs de sa proposition aux doctrines d'Albert de Mun et de René de La Tour du Pin [102]. Le 8 novembre 1922, François de Ramel et plusieurs de ses collègues proposaient certaines modifications législatives relatives aux retraites des ouvriers mineurs. Il s'agissait « notamment d'abaisser l'âge de la retraite normale à cinquante ans » et de « créer une caisse spéciale d'épargne et de surpension et une caisse d'amélioration » [103]. Enfin, le 15 mai 1923, Xavier Vallat, Léon Daudet et Ambroise Rendu déposaient sur le bureau de la Chambre une proposition étudiée par le Comité et relative à l'institution d'un Ordre des médecins [104].
51 À cette date, l'influence politique de l'Action française avait atteint son apogée, mais les élections de mai 1924, qui virent l'écrasement du Bloc national par le Cartel des gauches, se chargèrent d'emporter le plus grand nombre des Indépendants de droite. Ayant perdu la majorité de ses élus, le Comité d'études législatives et sociales entra alors dans une phase de sommeil dont devaient seulement le tirer les élections de 1928. Ramenés au Palais-Bourbon, certains de ses membres, dont Xavier Vallat, « reprirent avec le bâtonnier leur travail en commun, mais sur des bases plus intimes » [105].
52 Sur la base de son texte de 1923, Xavier Vallat déposa, le 28 novembre 1928, avec son collègue Édouard Barthe, une nouvelle proposition relative à l'institution d'un Ordre des médecins, y ajoutant un texte visant à créer un Ordre des pharmaciens [106]. Le 31 mai 1929, Xavier Vallat, Maurice Vincent et Adrien Marquet réclamaient l'organisation d'un Ordre des chirurgiens-dentistes [107]. Quelques semaines auparavant, le 19 février 1929, Xavier Vallat et plusieurs de ses collègues avaient demandé la modification des lois relatives à la quotité saisissable des salaires, appointements et traitements [108]. Sous l'autorité du bâtonnier de Roux fut ensuite étudié un important contre-projet sur les assurances sociales, présenté le 18 avril 1930 [109] et défendu le lendemain par Xavier Vallat au nom de tous ses signataires [110]. Le 5 mars 1936, Vallat et ses collègues déposaient une nouvelle proposition de loi tendant à l'organisation de la profession et de la vie économique du pays sur une base corporative [111]. Cinq jours plus tard, l'élu de l'Ardèche, avec ses amis députés Jean Le Cour-Grandmaison et René Dommange, complétait ce programme par un texte visant à la réforme des entreprises capitalistes [112]. Le 5 juin 1936, au lendemain de la victoire du Front Populaire, René Dommange demandait, avec plusieurs de ses collègues, la protection de la main-d'oeuvre nationale employée en dehors des entreprises [113]. Enfin, le 11 février 1938, deux autres textes préparés au sein du Comité étaient déposés par Xavier Vallat, Jean Le Cour-Grandmaison et René Dommange [114]. Les trois députés de droite y réclamaient l'organisation des professions « de façon que le travailleur y trouve la garantie efficace des libertés concrètes de l'homme, de la famille et de la profession » ainsi que la réforme des sociétés de capitaux contre « la fortune anonyme et vagabonde » [115].
53 Cette importante activité de conseil jouée par le bâtonnier de Roux au sein du Comité d'études législatives et sociales lui permit dans le même temps d'acquérir le rôle d'expert juridique du mouvement royaliste chargé de rendre compte dans les colonnes de L'Action française de la législation économique et sociale.
Rendre compte de l'actualité économique et sociale
54 Un point fondamental à relever est la relative indifférence de l'Action française à l'égard de la question sociale. Maurras avait eu beau écrire en 1908 : « Nous sommes nationalistes : par conséquent préoccupés de la santé, de la vigueur de nos éléments sociaux » [116], « politique d'abord, cela ne pouvait que signifier une chose : que les problèmes économiques et sociaux seraient résolus en second lieu, s'ils devaient l'être » [117]. En revanche, on doit constater chez les catholiques de l'entre-deux-guerres un intérêt grandissant pour les problèmes économiques et sociaux. Stimulés par les enseignements pontificaux dans la lignée de Rerum novarum et par un profond renouvellement de la pensée théologique en la matière, de nombreux intellectuels catholiques en vinrent à mettre les préoccupations sociales au c ur de leur réflexion, alors que les fidèles étaient eux-mêmes poussés à s'engager dans les mouvements d'Action catholique spécialisés. Ces débats parvinrent d'ailleurs à dépasser les clivages propres au catholicisme, puisqu'ils devaient réunir dans un même effort aussi bien les éléments avancés de la Chronique sociale que les enseignants des facultés catholiques ou les membres des Jurisconsultes catholiques.
55 Dans le même temps, les lecteurs de L'Action française s'étaient essentiellement nourris des analyses de Georges Valois. À compter de mars 1919, assisté de Firmin Bacconnier, d'un jeune industriel du Nord, Jacques Arthuys, et du syndicaliste catholique spécialiste des problèmes agraires, Georges Coquelle-Viance [118], celui-ci consacra tous les lundis, puis tous les dimanches, une page aux questions économiques et sociales. Dans ce cadre, il lança, en mars 1920, la Confédération de l'intelligence et de la production française (CIPF) devenue, en 1924, l'Union des corporations françaises (UCF) qu'il présida, assisté de Bernard de Vesins comme vice-président. On peut d'ailleurs dire que, durant ces années, le rôle d'économiste officiel du mouvement royaliste fut tenu par Georges Valois qui eut alors pour « véritable inspirateur » « celui que l'Action française reconnaissait comme un maître pour les questions sociales : le marquis de La Tour du Pin » [119]. Jusqu'au 11 octobre 1925, celui-ci s'attacha donc à défendre une organisation de l'économie fondée sur une base corporative, visant à dépasser la lutte des classes.
56 Ce fut ensuite sa démission motivée par sa décision de faire de son journal Le Nouveau Siècle un quotidien, puis sa rupture avec l'Action française qui mit en lumière les profondes divergences qui l'opposaient fondamentalement à Maurras et Daudet. La présidence de l'Union des corporations françaises échoua bientôt à Firmin Bacconnier qui revint à une conception plus orthodoxe qui s'inscrivait dans la droite ligne des idées corporatistes de La Tour du Pin. Tous les dimanches, L'Action française continua donc de consacrer une page à l'actualité économique et sociale.
57 Pendant une dizaine d'années, jusqu'à la déclaration de guerre, il appartint au marquis de Roux d'y suivre l'actualité législative, ses articles hebdomadaires soulignant sa qualité de juriste officiel de l'Action française. Dénonçant les maux de la démocratie parlementaire « aussi anciens et aussi profonds que la substitution de l'État à la corporation, à la charité privée, à l'école libre, la multiplication électorale des fonctionnaires et la gestion étatiste des monopoles » [120], il affirma sa préoccupation d'arracher le monde du travail à la Révolution [121]. En matière d'assurances sociales, il déclarait s'en remettre à l'efficacité du système corporatif [122], conception qui lui faisait, par exemple, condamner « la mystique socialiste » qui donnait « aux huit heures la valeur universelle et absolue d'une prescription religieuse valable pour tout l'univers » [123]. Ayant, en revanche, salué les Accords Matignon, présentés comme la possible « amorce de l'organisation corporative la plus traditionnelle » [124], il soulignait que les conflits du travail nécessitaient un arbitrage économique et social, mais « non pas l'arbitrage politique qu'est forcément une intervention ministérielle » [125]. Il défendit aussi la création d'un Ordre des médecins [126], pourfendant, par ailleurs, cette contre-église qu'était l'école unique. À propos des problèmes monétaires du moment, il en vint à dénoncer la politique de stabilisation du franc [127], suggérant plutôt de corriger le « gaspillage démocratique » [128] et de réformer les finances locales [129]. Dans un souci de « l'avenir de la race », il milita aussi contre la dénatalité, dont les lois laïques furent « le facteur le plus virulent » [130], prônant contre celles-ci une politique de naturalisations temporaires et révocables [131] et de répression de l'avortement [132]. Il devait toutefois présenter la création des allocations familiales comme « la négation la plus nette et la plus heureuse de l'individualisme libéral », défendant les caisses de compensation qui, « plus que les syndicats », amorçaient « la réorganisation corporative » [133]. À la veille de la guerre, le Code de la famille (décret du 29 juillet 1939 relatif à la famille et à la natalité française), malgré ses malfaçons et ses limites, représentait, à ses yeux, « l'oeuvre législative la meilleure qui a été accomplie depuis longtemps » [134]. Se félicitant également de l'allocation de primes pour les mères ne travaillant pas en dehors de la maison [135], il préconisait finalement le séjour au foyer et la conservation des biens ruraux [136], dont il faisait les deux pièces importantes d'un système soucieux de défendre la natalité [137].
58 Mais le marquis ne pouvait oublier ses convictions religieuses qui devaient le conduire, en tant que juriste, à tenter un règlement canonique de la rupture née de la condamnation de 1926.
Régler le différend religieux sur le terrain canonique
59 Le 25 avril 1926, le cardinal Andrieu avait fait paraître, dans le bulletin religieux de l'archidiocèse de Bordeaux, la fameuse lettre qui permit d'enclencher le processus de condamnation de l'Action française. De manière assez discutable [138], le prélat y condamnait les erreurs des dirigeants de l'Action française qui avaient osé s'occuper, pour les renier, de Dieu, du Verbe de Dieu et de l'Église. Quelle idée avaient-ils de cette dernière ? « Ils repoussent tous les dogmes qu'elle enseigne. Elle enseigne l'existence de Dieu et ils la nient, car ils sont athées. Elle enseigne la divinité de Jésus-Christ, et ils la nient, car ils sont antichrétiens. Elle enseigne qu'elle a été fondée elle-même par le Christ, Dieu et Homme, et ils nient son institution divine, car ils sont anticatholiques, malgré les éloges parfois très éloquents qu'ils décernent à l'Église, dans un but qui n'est peut-être pas tout à fait désintéressé » [139].
60 Au lendemain de la parution de cet article, les dirigeants catholiques de l'Action française, dont le marquis de Roux, Paul Robain et Georges Calzant, s'attachèrent à montrer que leur doctrine ne contenait « ni athéisme, ni antichristianisme, ni amoralisme, mais au contraire [...] la plus grande déférence envers l'Église, ses dogmes, sa hiérarchie ». À juste titre, il pouvait objecter au cardinal Andrieu : « Que votre Éminence veuille bien jeter les yeux sur la page sociale que nous publions chaque dimanche et qui est rédigée, à peu près exclusivement, par des catholiques. Elle y verra si nous pensons à « rétablir l'esclavage » ou à diviser l'humanité en deux castes, l'une souveraine, l'autre opprimée. Il est vraiment inouï, poursuivaient-ils, que la doctrine de La Tour du Pin, l'ami d'Albert de Mun, celle qui a donné jadis l'essor à l'oeuvre des Cercles catholiques, puisse être qualifiée de païenne » [140].
61 Ils s'attachèrent ensuite à donner un cadre juridique à leur combat. Soulignant la sincérité et la bonne volonté des catholiques d'Action française, Paul Robain rappela leur souci d'obtenir satisfaction, dans le respect des formes canoniques, c'est-à-dire en se soumettant, non pas aux tribunaux séculiers, mais à la juridiction de l'Église. « Entourés de renseignements extrêmement autorisés, émanant de théologiens et de canonistes distingués », ceux-ci firent valoir que « lorsqu'un fidèle a à se plaindre d'un Cardinal, c'est au Pape que ce fidèle doit porter sa plainte, et le Pape, saisi de la plainte du fidèle, constitue un tribunal ou désigne un tribunal déjà constitué qui le jugera » [141]. C'est ainsi qu'au mois d'avril 1927, ils avaient établi « une plainte dans la forme régulière » dirigée contre les accusations du cardinal Andrieu. Et cependant déplorait l'avocat : « Voilà des catholiques qui sont attaqués devant l'univers entier, dans leur honneur de catholiques, qui protestent, qui se plaignent, qui demandent justice dans la forme régulière, et il y a des puissances assez fortes pour faire que cette plainte n'arrive pas au Saint-Père ! » [142]
62 « Comme la vérité aurait éclaté, concluait Paul Robain, on a préféré recourir au déni de justice le plus dur que l'on puisse imaginer, parce qu'il vient de l'autorité la plus indiscutable, la plus vénérable, la plus auguste » [143].
63 Malgré la virulence de son ton [144], celui-ci finit par accepter de faire amende honorable, signant, avec les dirigeants d'Action française, la lettre de soumission du 19 juin 1939 qui permit la levée de l'Index [145].
64 S'il est un point de la doctrine maurrassienne qui n'avait jamais suscité de tension avec Rome, c'est bien son antisémitisme auquel vint puiser la législation raciste de Vichy.
Régler la « question juive » sur le terrain législatif
65 Déjà, en mai 1902, rendant compte du roman L'Étape de Paul Bourget, le marquis de Roux décrivait le Juif Crémieux-Dax comme un personnage « conscient de servir dans les revendications du prolétariat la tradition même de sa race, parfaitement noble et en même temps si étranger et hostile à tout ce qui est l'ordre français » [146]. Porteur des préjugés de son milieu catholique, Me de Roux adhéra donc à un certain antisémitisme. Pour autant, il ne sombra jamais, ni dans l'antisémitisme vindicatif de Daudet, ni dans celui « plus farouche, plus consistant, et qui sans doute eut beaucoup plus d'influence » [147] de Maurras. Ainsi que le rapportait l'écrivain Dominique Brejon de Lavergnée, « M. de Roux avec qui je me suis plusieurs fois entretenu de la question juive pensait qu'une législation bien faite devrait viser ceux-là seuls qui ne se connaissent pas comme français. Nous étions d'accord et sur la perfection de ce principe et sur l'extrême difficulté d'en découvrir un critère. M. de Roux pensait que, tout ce qui dans la vie d'un homme, conduite sociale, familiale, civique, service militaire par exemple, écrits publics, discours, permet de juger de ses sentiments patriotiques, devrait être pris en considération » [148].
66 Animés de telles considérations, des juristes catholiques acceptèrent de se mettre au service de la législation antisémite de Vichy. Il convient toutefois de ne pas assimiler le pétainisme à l'Action française, Michèle Cointet ayant bien montré que « l'histoire du Conseil national constitue une mise en garde contre des rapprochements qui, sans être faux, n'en sont pas moins quelque peu hâtifs » [149]. Il est pour autant vrai que la politique raciste de Vichy fut « inspirée et généralement prise en main par des amis et alliés de l'Action française » [150], au premier rang desquels on doit citer Raphaël Alibert et Xavier Vallat.
67 Monarchiste et fervent catholique, Raphaël Alibert fut « plus qu'un juriste soucieux de réforme de l'État », « un idéologue » qui partageait « la vision politique de l'Action française » [151]. Après avoir siégé au Conseil d'État, il avait entrepris, à partir de 1923, une carrière assez inégale dans les affaires, avant d'être appelé, en mai 1940, comme chef du cabinet civil du Maréchal Pétain. Le 16 juin 1940, il était nommé sous-secrétaire d'État de la présidence du Conseil, puis, le 12 juillet suivant, secrétaire d'État à la Justice. Rédacteur des Actes constitutionnels de 1940, il fut aussi l'instigateur de la loi du 22 juillet 1940, qui visait à réviser les naturalisations opérées depuis le 10 août 1927, ainsi que de la loi du 13 août 1940 interdisant les sociétés secrètes. Cet autoritaire, proche du déséquilibre mental, fut surtout à l'origine du premier statut antisémite de Vichy. Après avoir édicté, par une loi du 27 août 1940, que les menées antisémites n'étaient plus prohibées, un nouveau texte du 3 octobre 1940 posait un certain nombre d'exclusions dans la fonction publique. Aggravant la définition posée, quelques jours plus tôt, par les Allemands, cette loi regardait comme juive « la personne issue de trois grands-parents de race juive » ainsi que celle qui, n'ayant que deux grands-parents juifs, avait un conjoint également juif [152]. Dès les premières semaines du régime, Alibert était donc parvenu « à concrétiser juridiquement une politique raciste qui était, avant tout, destinée à la communauté juive française » [153].
68 C'est donc un juriste catholique, « ami » de l'Action française, qui avait mis ses convictions racistes au service de la première législation antisémite de Vichy. Un autre juriste catholique, également « ami » de l'Action française, s'employa à donner au régime sa seconde législation antisémite.
69 Comme le souligne Laurent Joly, le député Xavier Vallat s'était battu pendant dix ans pour la défense de la liberté de l'enseignement, quand il enfourcha, comme nouveau cheval de bataille, la lutte contre la franc-maçonnerie, si bien que jusqu'en 1936 il ne s'illustra guère par son antisémitisme. Lorsque Léon Blum se présenta à la Chambre des députés, le 6 juin 1936, il fut ainsi interpellé par Vallat : « Il est une autre raison qui m'interdit de voter pour le ministère de M. Blum : c'est M. Blum lui-même. Votre arrivée au pouvoir, monsieur le président du conseil, est incontestablement une date historique. Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné... [...] ...par un juif » [154]. Le lendemain, sous le titre « La Question juive à la Chambre », L'Action française, ne manqua pas de saluer cette intervention [155]. Mais il faut surtout souligner le soutien que Vallat reçut alors du barreau parisien qui n'hésita pas à lui témoigner, dans de telles circonstances, sa confiance en l'élisant au Conseil de l'Ordre. Alors que traditionnellement aucun député en exercice n'était élu à cette fonction, Vallat parvint tout de même à rallier, le 24 juin, la majorité absolue des suffrages. Il n'était pourtant inscrit au tableau de l'Ordre que depuis une douzaine d'années et ne plaidait qu'assez peu depuis son retour à la Chambre en 1928, mais son élection permettait de barrer la route de son principal adversaire, son confrère juif Étienne Caen. Lui-même dressait ce constat lucide : « J'étais élu membre du Conseil de l'Ordre, malgré l'infirmité de mes titres professionnels et sans être candidat, en signe de protestation contre l'envahissement du barreau par les Juifs et les métèques fraîchement naturalisés » [156].
70 Vallat pouvait désormais se persuader d'une nouvelle mission : résoudre la « question juive ». Mais pour régler celle-ci, il n'était pas nécessaire de recourir à la persécution. Déjà, en 1911, Charles Maurras avait avancé qu'il suffisait de se placer sur le terrain législatif : « La loi française, depuis cent vingt ans, fait un gros mensonge ; elle considère comme français des gens qui ne sont pas français puisqu'ils sont juifs. La législation doit se remettre d'accord avec la vérité. Elle doit rendre aux Juifs leur nationalité de Juifs, conformément à la raison, à la justice, à l'humanité » [157].
71 Porteur de cette sinistre vérité, Xavier Vallat s'employa donc, au lendemain de sa nomination à la tête du Commissariat général aux Questions juives, le 29 mars 1941, à réformer le statut Alibert. Sur le plan législatif, il travailla, assisté notamment du professeur de droit Jacques Estève et de l'avocat Félix Colmet-Daâge, avec beaucoup de zèle, élaborant du 2 juin au 29 novembre 1941, plus de quarante textes sur la « question juive » [158], dont le second statut des Juifs du 2 juin 1941 et la loi du 22 juillet 1941 réalisant l'aryanisation économique. Évincé de son poste au mois de mai 1942 et remplacé par Darquier de Pellepoix, il ne devait jamais renier par la suite sa législation antisémite.
72 « La législation anti-juive de Vichy, écrivait-il encore en 1957, n'excède, en aucune de ses prescriptions, le droit qu'à tout gouvernement de se défendre contre une collectivité susceptible de constituer un État dans l'État.
73 Le juriste impartial, poursuivait-il, qui voudra confronter les lois sacrosaintes de laïcité qui ont été promulguées en France au début du siècle contre les congrégations religieuses dont on disait aussi qu'elles étaient un danger intérieur pour l'autorité publique avec les textes de Vichy sur les Juifs, sera obligé de convenir que ces lois sont infiniment plus dures pour des citoyens qui étaient tous Français de vieille souche, que ne le fut le statut des Juifs pour un ensemble d'assujettis dont plus de la moitié étaient composée d'étrangers » [159].
74 Aveuglé dans la défense d'un catholicisme qui lui avait, en partie, légué son antisémitisme, Xavier Vallat aurait également pu faire observer, à juste titre, que sa législation contre les Juifs avait toujours été scrupuleusement soumise aux autorités ecclésiastiques, sans recevoir de celles-ci de réserves, si ce n'est les réticences émises par le cardinal Gerlier [160].
75 Au final, si l'on met à part l'activité débordante du marquis de Roux qui fut véritablement au sein de l'Action française « une sorte de Maître Jacques supérieur » [161], le bilan de l'école nationaliste reste très mince sur le terrain du droit. Dans ce domaine se vérifie pleinement le constat « que s'il est un héritage intellectuel de l'Action française, il ressemble moins à un magot de famille qu'à un entrepôt de meubles disparates, avec çà et là des pièces massives et sans style léguées par quelques tantes très éloignées et fofolles » [162]. Malheureusement, s'il est de douces folies, il en est aussi de criminelles. En fait d'héritage, l'Action française conforta surtout dans leur antisémitisme des juristes catholiques qui purent imaginer servir leur foi au moyen d'une législation déshonorante.
Notes
-
[1]
Stéphane Boiron est professeur d'histoire du droit à l'Université Paris XI.
-
[2]
Eugen Weber, L'Action française, Paris, Fayard, 1985 (Pluriel), p. 573.
-
[3]
Jean-Pierre Royer, Renée Martinage et Pierre Lecocq, Juges et notables au xixe siècle, Paris, PUF, 1982, p. 376.
-
[4]
Robert Bouchery et Jean-Pierre Machelon, « L'Épuration républicaine : 1870-1871 (Siège et Parquet) ; 1872-1882 (Parquet) », dans L'Épuration de la magistrature de la Révolution à la Libération : 150 ans d'histoire judiciaire, Paris, Éditions Loysel, 1994 (Histoire de la Justice, no 6), p. 69-86.
-
[5]
Jean-Pierre Royer, Renée Martinage et Pierre Lecocq, op. cit., p. 365.
-
[6]
Jean-Pierre Machelon, « L'Épuration républicaine. La loi du 30 août 1883 », dans L'Épuration de la magistrature, op. cit., p. 87-101.
-
[7]
Jean-Pierre Royer, Renée Martinage et Pierre Lecocq, op. cit., p. 375.
-
[8]
Eugen Weber, op. cit., p. 486.
-
[9]
Ibid., p. 299.
-
[10]
Ibid., p. 299-300.
-
[11]
Alexandre Zévaès, « De la galerie marchande au Palais Bourbon », dans Le Cri du Jour, 17 novembre 1934, p. 15. Sur le milieu des avocats, on ne manquera pas de se reporter au récent article de Gilles Le Béguec, « Le Monde des barreaux et l'Action française », dans Michel Leymarie et Jacques Prévotat (éd.), L'Action française, culture, société, politique, Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion (Histoire et civilisations), 2008, p. 101-111.
-
[12]
Eugen Weber, op. cit., p. 223.
-
[13]
Almanach de l'Action française, 1924, p. 207, 211.
-
[14]
Eugen Weber, loc. cit.
-
[15]
Almanach de l'Action française, 1923, p. 166.
-
[16]
Il y avait soutenu le 28 juin 1902 sa thèse de doctorat sur les « vices du consentement dans les donations entre vifs et les testaments » (Poitiers Étudiant, no 7, juillet 1902, p. 168).
-
[17]
Anne-André Glandy, Le Marquis de Roux (1878-1943), préface par le duc de Lévis-Mirepoix, SFIL et Imp. Marc Tessier réunies, 1957, p. 98.
-
[18]
Almanach de l'Action française, 1923, p. 166-167.
-
[19]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 16.
-
[20]
Ibid., p. 29.
-
[21]
Ibid., p. 30.
-
[22]
Ibid., p. 35.
-
[23]
Jacques Prévotat, Les Catholiques et l'Action française. Histoire d'une condamnation, 1899-1939, préface de René Rémond, Paris, Fayard, 2001, p. 42.
-
[24]
Ibid.
-
[25]
Eugen Weber, op. cit., p. 84.
-
[26]
Jacques Rocafort, Les Résistances à la politique religieuse de Pie X, Paris, Librairie Henri Aniéré Victorion frères et Cie, 1920, p. 10.
-
[27]
Nath Imbert, Dictionnaire des contemporains, Paris Lajeunesse, 1936, p. 596.
-
[28]
Laurent Joly, Xavier Vallat (1891-1972). Du nationalisme chrétien à l'antisémitisme d'État, Paris, Bernard Grasset, 2001, p. 394.
-
[29]
Laurent Joly, op. cit., p. 393.
-
[30]
Félix Colmet-Daâge, Malaise au Palais. Les Avocats en face de leur destin, Paris, Éditions Messein, 1953, p. 243.
-
[31]
Ibid., p. 246.
-
[32]
En 1953, l'avocat s'interrogeait encore sur le sort d'un jeune stagiaire qui se serait permis d'écrire « que depuis Crémieux, le premier juif qu'on ait vu au barreau de Paris sous Louis-Philippe, leur nombre s'y était abusivement multiplié » (Ibid., p. 133).
-
[33]
Jacques Perret, « Le type même du Français... », dans Aspects de la France, 13 janvier 1972, p. 8.
-
[34]
Xavier Vallat, Le Nez de Cléopâtre. Souvenirs d'un homme de droite (1919-1944), Paris, Les Éditions « Les Quatre Fils Aymon », 1957, p. 81.
-
[35]
Id., Le Grain de sable de Cromwell, Paris, Les Amis de Xavier Vallat, 1972, p. 212.
-
[36]
Id., « Un lecteur parmi tant d'autres », dans Aspects de la France, 21 mars 1958, p. 6.
-
[37]
Laurent Joly, op. cit., p. 113.
-
[38]
Ibid., p. 309-313.
-
[39]
Claudie Brunel, « Lestra Antoine », dans Jean-Marie Mayeur et Yves-Marie Hilaire (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, t. VI : Le Lyonnais. Le Beaujolais, Paris, Beauchesne, 1994, p. 275-276.
-
[40]
Xavier Vallat, Le Nez de Cléopâtre, op. cit., p. 81.
-
[41]
Id., Le Grain de sable de Cromwell, op. cit., p. 227.
-
[42]
Ibid., p. 228. François Léger affirme néanmoins que lorsque survint la condamnation du journal, « Vallat qui n'avait pas été réélu en 1924 mais souhaitait l'être en 1928 et était devenu entre-temps l'un des orateurs les plus en vue de la Fédération nationale catholique, jugea sagement opportun de ne pas compromettre ses chances d'avenir parlementaire et ce qu'il faisait à la Fédération en s'attirant les foudres de la hiérarchie. D'accord mutuel il se retira du Comité juridique de l'Action française et son nom disparut de la liste des avocats de la maison affichée à la permanence des Camelots du Roi » (François Léger, « Un homme d'autrefois par François Léger », dans Xavier Vallat 1891-1972, Aubenas, Les Amis de Xavier Vallat, 1977, p. 31).
-
[43]
Xavier Vallat, « Un lecteur parmi tant d'autres », op. cit., p. 7.
-
[44]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 151.
-
[45]
Jacques Prévotat, op. cit., p. 415.
-
[46]
Jacques Valette, « La Condamnation de l'Action française dans la Vienne », dans Non possumus. La crise religieuse de l'Action française, Actes du cinquième colloque Maurras, Aix-en-Provence, Institut d'études politiques, 9, 10, 11 et 12 avril 1976, Aix-en-Provence, Centre Charles Maurras, 1986 (Études maurrassiennes, 5), p. 481.
-
[47]
Xavier Vallat, Le Nez de Cléopâtre, op. cit., p. 87.
-
[48]
Ibid., p. 88.
-
[49]
Voir à ce sujet René Ranc ur, « La Levée de l'Index en 1939 et le carmel de Lisieux », dans Non possumus..., op. cit., p. 407-426.
-
[50]
« Maurras est un n ud dogmatique de contradictions fabuleuses. Qui ont d'ailleurs fait exploser l'Action française. Il y a quatre ou cinq Maurras. On n'en lit jamais à la fois qu'un ou deux » (Claude Roy cité dans André Harris et Alain de Sédouy, Qui n'est pas de droite ?, Paris, Éditions du Seuil, 1978, p. 342).
-
[51]
Eugen Weber, op. cit., p. 633.
-
[52]
Catherine Fillon, « La Revue Catholique des Institutions et du Droit, le combat contre-révolutionnaire », dans Hervé Leuwers (éd.), Élites et sociabilité au xixe siècle : héritage, identités, colloque organisé à Douai le samedi 27 mars 1999, Villeneuve-d'Ascq-Douai-Arras, Centre de recherche sur l'histoire de l'Europe du Nord-Ouest, Lille 3 Société d'agriculture sciences et arts de Douai Des anciens Pays-Bas à l'Eurorégion, Université d'Artois, 2001, p. 199-218.
-
[53]
Ibid., p. 207.
-
[54]
Sur Charles Jacquier, on se reportera notamment au panégyrique que lui consacra son confrère : Pierre Ravier du Magny, Charles Jacquier. L'éloquence faite homme, Lyon, Impr. et libr. catholique Emmanuel Vitte, 1930. Dénoncé par la préfecture du Rhône comme membre de l'Action française, le bâtonnier semble toutefois n'avoir jamais appartenu au mouvement royaliste (Christian Ponson, Les Catholiques lyonnais et la Chronique sociale 1892-1914, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1979, p. 30).
-
[55]
L'avocat lillois Gustave Théry, proche de l'Action française et collaborateur du Nord Patriote de Robert Havard de la Montagne, n'avait pas craint d'affirmer : « On sait le piteux échec du ralliement et comment ont été reçus, par les gens du bloc, ceux qui, pour obéir à ce qu'ils considéraient comme une obligation de conscience, ont cru devoir se rallier à la République ». « Il faut, concluait-il, rompre absolument avec les principes de 89 et tenir pour condamnées les propositions reprises au Syllabus. Il faut être catholique intransigeant sur les principes, catholique tout d'une pièce » (Gustave Théry, « Un catholique français peut-il être républicain ? », dans Revue catholique des Institutions et du Droit, t. XLIII, 1909, p. 33-34).
-
[56]
Christian Ponson, op. cit., p. 162.
-
[57]
« La Franc-Maçonnerie, instrument des juifs, s'est efforcée d'introduire en France la forme démocratique et y a réussi, parce que cette forme lui a paru faciliter, plus que toute autre, la réalisation de ses plans. Le but poursuivi est la domination universelle du juif, embusqué derrière la franc-maçonnerie. L'obstacle à cette domination est d'abord l'Église catholique, ensuite le sentiment patriotique qui se révolte contre tout ce qui tend à la destruction de la Patrie. Il faut donc détruire l'idée catholique et le sentiment patriotique. La démocratie est le système qui se prête le mieux à cette double destruction » (Gustave Théry, op. cit., p. 31).
-
[58]
Claudie Brunel, op. cit., p. 275-276.
-
[59]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 128.
-
[60]
Arnold Mascarel, « Monseigneur Pie », dans Revue catholique des Institutions et du Droit, 1917, p. 45.
-
[61]
Id., « La leçon d'une expérience. Dictature de Mussolini », dans Revue catholique des Institutions et du Droit, 1923, p. 335.
-
[62]
Bruno Dumons, « Ravier du Magny, Pierre », dans Jean-Marie Mayeur et Yves-Marie Hilaire (dir.), op. cit., p. 362-363.
-
[63]
Au lendemain de sa mort, Louis Gonnet saluait ainsi la mémoire du prélat au nom de l'Action française : « Pour nous, pour l'Action française, la mort de Mgr de Cabrières est une perte immense. Ses conseils et ses encouragements ne nous ont jamais manqué. Nos plus vieux amis ne se souviendront pas sans une violente émotion de cette visite qu'il fit en 1908 [1906], à l'improviste, à l'Institut d'Action française alors dans sa première année d'exercice. Un autre de nos grands amis, dont nous regrettons la mort, le P. de Pascal y professait dans la Chaire du Syllabus. L'évêque était à côté du professeur, le commentait et l'approuvait. En maintes circonstances Mgr de Cabrières a bien voulu nous apporter l'appui de son autorité morale, de la tradition spirituelle et temporelle qu'il représentait, qu'il maintenait avec tant d'honneur » (L'Action française, 22 décembre 1921, p. 1). Sur le prélat, voir Gérard Cholvy, Le Cardinal de Cabrières (1830-1921), Paris, Les Éditions du Cerf, 2007.
-
[64]
L'Action française, 1er septembre 1930, p. 1.
-
[65]
Anne-André Glandy, op. cit, p. 119-120.
-
[66]
Jean-Amable de La Valette-Monbrun, Le Père de Pascal, chapelain de l'Ordre de Malte, Paris, Jouve et Cie, 1918, p. 34.
-
[67]
Sur le père Georges de Pascal, voir principalement André Laudouze, « La pensée sociale du monarchiste Georges de Pascal », dans Jean-Dominique Durand et al. (dir.), Cent ans de catholicisme social à Lyon et en Rhône-Alpes, Actes du colloque de Lyon, 18-19 janvier 1991, Paris, Les Éditions ouvrières, 1992, p. 391-405.
-
[68]
Dans L'Association catholique du 15 septembre 1891, il fournit un résumé de ce que sera le combat de toute sa vie, déclarant : « Au socialisme organisé, opposons une organisation sociale, ayant pour principe l'enseignement de l'Encyclique Rerum novarum, et pour base la représentation distincte des différents groupes du corps social » (« Le congrès socialiste de Bruxelles », p. 278 ; cité dans André Laudouze, op. cit., p. 393).
-
[69]
Dom Gaston Charvin, « Besse (Dom Jean-Martial) », dans Dictionnaire d'Histoire et de Géographie ecclésiastique, t. VIII, 1935, col. 1202. Sur le religieux, voir aussi Jean-Paul Besse, Dom Besse. Un bénédictin monarchiste, Paris, Éditions de Paris, 2005.
-
[70]
Jacques Prévotat, op. cit., p. 41, 98.
-
[71]
Jean de Fabrègues, Charles Maurras et son Action française, Paris, Perrin, 1966, p. 216.
-
[72]
Dom Jean-Martial Besse, Église et Monarchie, Paris, Jouve et Cie Éditeurs, 1919, p. 340.
-
[73]
« Et cette politique, ajoutait-il, est éminemment française. La France y revient forcément le jour où elle rentre dans sa voie traditionnelle. Chez nous, le nationalisme et le catholicisme convergent à cette fin : rendre la France chrétienne et elle-même » (Ibid., p. II).
-
[74]
Ibid., p. 341.
-
[75]
Catherine Pellissier et Bruno Dumons, « La Congrégation des Messieurs et de la Société de Saint-Vincent de Paul à Lyon sous la Troisième République. Sociologie comparée », dans Revue de l'Histoire de l'Église de France, t. LXXVVIII, 1992, p. 42.
-
[76]
Christian Ponson, op. cit., p. 201-202.
-
[77]
Id., « Flachaire de Roustan, Régis », dans Jean-Marie Mayeur et Yves-Marie Hilaire (dir.), op. cit., p. 179.
-
[78]
Claudie Brunel, « Lestra, Antoine », op. cit., p. 275.
-
[79]
Corinne Bonnafoux-Verrax, À la droite de Dieu. La Fédération nationale catholique, Paris, Fayard, 2004, p. 274.
-
[80]
« Il ressort de la conversation que j'ai eu l'honneur d'avoir hier avec vous que, tout en poursuivant en France les mêmes fins quant aux droits de l'Église catholique, la Fédération que vous présidez, d'une part, la ligue d'Action française, d'autre part, auront tout avantage à continuer simplement leur marche parallèle. Moins confiants que vous dans l'efficacité des méthodes auxquelles vous entendez vous limiter, les Comités directeurs de l'Action française sont pleinement d'accord avec vous pour estimer que mieux vaut actuellement ne pas agréger notre Ligue à la Fédération nationale des catholiques » (ibid., p. 276).
-
[81]
Ibid., p. 294.
-
[82]
Ibid., p. 286.
-
[83]
Gilles Le Bégnec, op. cit., p. 157.
-
[84]
Ibid., p. 158.
-
[85]
Ibid., p. 159.
-
[86]
Ibid., p. 144.
-
[87]
Eugen Weber, op. cit., p. 179, n. d.
-
[88]
Marc Milet, « Le Fur, Louis », dans Patrick Arabeyre, Jean-Louis Halpérin et Jacques Krynen (dir.), Dictionnaire historique des juristes français xiie-xxe siècle, Paris, PUF, 2007, p. 485.
-
[89]
Ibid., p. 486.
-
[90]
Emmanuel du Pontavice, « Éloge d'Étienne Bartin, professeur de droit international privé à la faculté de droit de Paris (1860-1948) », dans Annales de la Faculté de Droit et des Sciences économiques (Clermont-Ferrand), fasc. 3, 1966, p. 207.
-
[91]
Ibid., p. 210.
-
[92]
Marc Milet, La Faculté de Droit de Paris face à la vie politique. De l'affaire Scelle à l'affaire Jèze 1925-1936, Paris, LGDJ, 1996, p. 140.
-
[93]
Pierre Petot, « Nécrologie. Ernest Perrot (1881-1938) », dans Revue historique de Droit français et étranger, 1938, p. 702.
-
[94]
L'Action française, 4 avril 1930, p. 1.
-
[95]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 94. Dans son étude de la Chambre de 1919, Nicolas Rousselier fait toutefois état, selon ses propres recensements, de 8 juristes sur 28 députés indépendants, soit 28,57 % (Nicolas Rousselier, « Les avocats et la Chambre « bleu horizon » : rhétorique et délibération », dans Gilles Le Béguec, Avocats et barreaux en France 1910-1930, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1994, p. 125).
-
[96]
Anne-André Glandy, loc. cit.
-
[97]
Xavier Vallat, La Croix, le lys et la peine des hommes, Paris, Les Éditions « Les Quatre Fils Aymon », 1960, p. 230.
-
[98]
Journal officiel, Débats parlementaires, 28 décembre 1919, p. 5389.
-
[99]
« [...] il n'est pas une proposition de loi, en matière sociale, qui ait été déposée par un homme de droite sur le bureau de la Chambre des députés à cette époque, sans avoir largement bénéficié de la sûreté de jugement et de la grande expérience juridique du bâtonnier Marie de Roux » (Xavier Vallat, loc. cit.).
-
[100]
Journal officiel, Débats parlementaires, 24 juillet 1920, p. 3092.
-
[101]
Journal officiel, Débats parlementaires, 20 janvier 1922, p. 60.
-
[102]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 95.
-
[103]
Journal officiel, Débats parlementaires, 9 novembre 1922, p. 3011.
-
[104]
Journal officiel, Débats parlementaires, 16 mai 1923, p. 1870.
-
[105]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 96.
-
[106]
Journal officiel, Débats parlementaires, 29 novembre 1928, p. 2977.
-
[107]
Journal officiel, Débats parlementaires, 1er juin 1929, p. 1853.
-
[108]
Journal officiel, Débats parlementaires, 20 février 1929, p. 578.
-
[109]
Journal officiel, Débats parlementaires, 19 avril 1930, p. 1980.
-
[110]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 96.
-
[111]
Journal officiel, Débats parlementaires, 6 mars 1936, p. 764. Eugen Weber (op. cit., p. 243) souligne que trois des députés responsables de ce projet de loi, Xavier Vallat, Jean Le Cour-Grandmaison et René Dommange, étaient des proches de l'Action française et de l'UCF, mais aussi de l'Institut d'études corporatives. Fondé en 1934 par des membres de l'UCF et dirigé par Maurice Bouvier-Ajam, ce groupe devait, sous Pétain, former le noyau de l'Office central d'organisation corporative. Sur l'Institut, voir Steven L. Kaplan, « Un laboratoire de la doctrine corporatiste sous le régime de Vichy : l'Institut d'études corporatives et sociales », dans Le Mouvement social, no 195, avril-juin 2001, p. 35-77.
-
[112]
Journal officiel, Débats parlementaires, 11 mars 1936, p. 863.
-
[113]
Journal officiel, Débats parlementaires, 6 juin 1936, p. 1309.
-
[114]
Journal officiel, Débats parlementaires, 12 février 1938, p. 326.
-
[115]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 96.
-
[116]
« Le bien de tous », dans L'Action française, 24 mars 1908, p. 1. De ce point de vue, l'appel lancé en 1926 par Pierre Chaboche ne fut guère entendu, lui qui n'hésitait pas à proclamer : « Un ligueur d'Action française digne de ce nom ne peut se désintéresser des problèmes économiques et sociaux ; sa tâche ne sera entièrement accomplie qu'après réforme de l'organisation non seulement politique, mais encore économique du pays » (L'Action française, 21 février 1926, p. 3).
-
[117]
Yves Guchet, Georges Valois. L'Action française. Le Faisceau. La République syndicale, Paris, Éditions Albatros, 1975, p. 77.
-
[118]
Eugen Weber, op. cit., p. 235.
-
[119]
Yves Guchet, op. cit., p. 95.
-
[120]
« Le fisc contre la Patrie », dans L'Action française, 30 mars 1930, p. 3.
-
[121]
« L'un des plus grands résultats obtenus par Mussolini est d'avoir enlevé aux syndicats socialistes et communistes la majorité des travailleurs italiens et d'avoir obtenu leur adhésion aux corporations fascistes » (« Comment arracher le monde du travail à la Révolution », dans L'Action française, 25 avril 1926, p. 3).
-
[122]
« Ce n'est que dans l'organisation corporative que les libertés syndicales peuvent être respectées et se développer dans leur ordre en n'envahissant pas le domaine de la politique confié à un organe indépendant et spécialisé » (« L'unité syndicale », dans L'Action française, 2 février 1936, p. 5).
-
[123]
« Une règle sociale doit-elle être corporative, législative ou internationale ? », dans L'Action française, 28 mars 1926, p. 3.
-
[124]
« Droit syndical et tyrannie syndicale », dans L'Action française, 14 juin 1936, p. 4.
-
[125]
« Ainsi, concluait le bâtonnier, on échappe au libéralisme économique sans tomber dans la démagogie ou l'État totalitaire » (« L'arbitrage des conflits du travail », dans L'Action française, 27 septembre 1936, p. 5).
-
[126]
« L'Ordre des médecins », dans L'Action française, 18 mai 1930, p. 3.
-
[127]
« La stabilisation n'a pas été le salut du franc. Elle en a été le sacrifice, et elle a réalisé une opération plus injuste et plus cruelle pour les créanciers de l'État que la banqueroute avouée des deux tiers, puisqu'elle a rendu définitive et légale la perte des quatre cinquièmes de leurs créances [...] la stabilisation n'a pas été la justice » (« La réclamation anglaise et les projets de conversion », dans L'Action française, 16 novembre 1930, p. 3).
-
[128]
« Vente des monopoles et crédits étrangers », dans L'Action française, 1er août 1926, p. 3.
-
[129]
« Nulle part, on ne sent aussi bien que la démocratie c'est à la fois la centralisation et le gaspillage » (« La réforme des finances locales », dans L'Action française, 7 décembre 1930, p. 3).
-
[130]
« Les besoins et les droits de la famille », dans L'Action française, 7 novembre 1926, p. 3.
-
[131]
Se défendant de tout racisme, le marquis de Roux soulignait que la France n'avait « nul besoin des ophtalmies et des névroses de certains ghettos d'Orient » (« Immigration et naturalisation », dans L'Action française, 17 octobre 1926, p. 3). Après avoir dénoncé, fort lucidement, le programme démagogique d'Hitler : « Dictature ; antisémitisme, pangermanisme avoué, voilà ce qui pour nous éclate dans ce programme » (« Le programme d'Hitler », dans L'Action française, 14 septembre 1930, p. 3), il s'indignait : « Pas plus que les ghettos de l'Europe centrale, l'Espagne ne doit nous imposer des travailleurs qui prennent le pain de nos nationaux » (« Les réfugiés espagnols », dans L'Action française, 12 mars 1939, p. 4).
-
[132]
« La répression de l'avortement », dans L'Action française, 7 mai 1939, p. 4.
-
[133]
« Une expérience », dans L'Action française, 21 mars 1926, p. 3. Sur les assurances sociales et l'Action française, voir Bertrand Renouvin, Charles Maurras, l'Action française et la question sociale, Paris, Ars magna, 1982, p. 146-150.
-
[134]
« Le décret relatif à la famille et à la natalité française », dans L'Action française, 6 août 1939, p. 4.
-
[135]
« Salaires de femmes. La motion Wilkinson », dans L'Action française, 5 avril 1936, p. 4 ; « La mère au foyer », dans L'Action française, 5 mars 1939, p. 4.
-
[136]
« Le patrimoine rural », dans L'Action française, 30 avril 1939, p. 4.
-
[137]
« La répression de l'avortement », dans L'Action française, 7 mai 1939, p. 4.
-
[138]
Sur cet épisode, voir Jacques Prévotat, op. cit., p. 263-279.
-
[139]
L'Aquitaine. Bulletin religieux de l'archidiocèse de Bordeaux, 27 août 1926.
-
[140]
« L'Action française et la religion catholique », dans L'Action française, jeudi 9 septembre 1926, p. 1.
-
[141]
Paul Robain, Discours prononcé par Me Paul Robain au Congrès d'Action française de Montpellier le 18 Mars 1928, Montpellier, imprimerie Emmanuel Montane, 1928, p. 16.
-
[142]
Ibid., p. 17.
-
[143]
Ibid., p. 18.
-
[144]
L'orateur n'avait pas hésité à citer à l'appui de ses propos une lettre d'un correspondant romain de L'Action française publiée le 4 février 1922. En plein conclave, celle-ci avait souligné le caractère « éminemment politique » de l'élection, affirmant qu'« il y a eu autour du Vatican une intrigue allemande et bolcheviste, juive et maçonnique, et que le candidat de cette intrigue était le cardinal Rati, homme éminemment politique. Or ce Cardinal a été élu pape ».
-
[145]
Sur cet épisode, voir Jacques Prévotat, op. cit., p. 511-516.
-
[146]
Poitiers Étudiant, no 5, mai 1902, p. 102.
-
[147]
Eugen Weber, op. cit., p. 229.
-
[148]
Anne-André Glandy, op. cit., p. 197.
-
[149]
Michèle Cointet, Le Conseil national de Vichy. Vie, politique et réforme de l'État en régime autoritaire (1940-1944), Paris, Aux amateurs de livres, 1989, p. 345.
-
[150]
Eugen Weber, op. cit., p. 231.
-
[151]
Michèle Cointet, op. cit., p. 54. Stricto sensu, on ne peut cependant pas parler de « R. Alibert, membre d'Action française » (Jean Marcou, Le Conseil d'État sous Vichy (1940-1944), Grenoble, Université des Sciences sociales, vol. 1, 1984, p. 101).
-
[152]
Art. 1, loi du 3 octobre 1940.
-
[153]
Jean Marcou, op. cit., p. 213.
-
[154]
Laurent Joly, op. cit., p. 153-154.
-
[155]
« La Question juive à la Chambre », dans L'Action française, 7 juin 1936, p. 1.
-
[156]
Arch. mun., Lyon, fonds Vallat, 21ii-48, cité dans Laurent Joly, op. cit., p. 165.
-
[157]
Charles Maurras, « Les Juifs dans l'Administration », dans L'Action française, 23 mars 1911, p. 1.
-
[158]
« Il a doté la France d'un Statut des Juifs plus sévère que l'ordonnance allemande du 26 avril 1941 et valable sur l'ensemble du territoire ; il a initié le recensement en zone libre ; il a réussi à éliminer « l'influence juive » de la vie politique, sociale, culturelle et économique du pays ; il a, enfin, créé l'UGIF » (Laurent Joly, op. cit., p. 248).
-
[159]
Xavier Vallat, Le Nez de Cléopâtre, op. cit., p. 260.
-
[160]
Laurent Joly, op. cit., pp. 256-257.
-
[161]
Xavier Vallat, La Croix..., op. cit., p. 230.
-
[162]
Eugen Weber, op. cit., p. 633.