Couverture de RFG_244

Article de revue

L'entrepreneuriat est-il soluble dans l'ETI ?

Pages 133 à 148

Notes

  • [1]
    Traduction de l’auteur.

1 Dans le contexte français, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont apparues récemment aussi bien dans les préoccupations des décideurs politiques que dans les travaux académiques de la communauté scientifique. L’ETI est présentée principalement à travers une définition quantitative : « Une entreprise de taille intermédiaire est une entreprise qui a entre 250 et 4999 salariés, et soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 milliard d’euros, soit un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros. Une entreprise qui a moins de 250 salariés, mais plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et plus de 43 millions d’euros de total de bilan est aussi considérée comme une ETI. Les ETI constituent une catégorie d’entreprises intermédiaire entre les PME et les grandes entreprises » selon l’Insee. À l’image du Mittelstand allemand, elles paraissent parées de toutes les vertus pour faire face à la crise. En effet, leur dimension dépassant le critère habituellement retenu pour les PME, elles bénéficient d’une taille critique suffisante pour ne pas être trop fragiles tout en gardant l’adaptabilité et la réactivité qui semblent parfois manquer aux grandes entreprises. En bref, le beurre et l’argent du beurre, puisqu’elles sont suffisamment grandes pour limiter les risques mais pas trop grandes pour conserver les facteurs clés de succès liés au « small is beautiful ». Parmi ces derniers, la démarche entrepreneuriale, entendue en tant que processus voué à la découverte, à évaluation et exploitation des opportunités (Shane et Venkataraman, 2000), occupe une place prépondérante puisqu’elle initie la création de nouvelles activités économiques en stimulant leur développement. En revanche, les grandes entreprises, en contrepartie de leur capacité à privilégier l’efficience par la rationalisation et l’industrialisation, ont tendance à limiter l’initiative et l’énergie propre à la démarche entrepreneuriale. Dès lors, une question se pose avec acuité : la démarche entrepreneuriale est-elle soluble dans l’ETI ? Dans cet article, l’objet de recherche est l’entrepreneuriat, analysé dans le champ particulier de l’ETI. La première partie présente les deux grilles de lecture mobilisées : le modèle de Greiner pour contextualiser l’analyse et celui du management entrepreneurial de Stevenson pour évaluer la dynamique entrepreneuriale d’une entreprise. Dans une deuxième partie, nous présentons les trois ETI à partir de monographies synthétiques. Une troisième partie appréhende le profil de l’ETI au regard du continuum de Stevenson. Ces éléments nous conduisent dans une dernière partie à approfondir deux modalités d’évolution pour l’ETI : une « managérialisation » marquée par l’appropriation des pratiques de management de la grande entreprise et une « désentrepreneurialisation » par la disparition progressive des caractéristiques entrepreneuriales.

I – LE CADRE THÉORIQUE DE CONTEXTUALISATION ET D’ANALYSE : TRAJECTOIRE DE CROISSANCE ET MANAGEMENT ENTREPRENEURIAL

2 Afin de présenter les éléments constitutifs de la recherche, il est nécessaire dans un premier temps de dépasser la définition purement quantitative de l’ETI pour positionner les entreprises retenues dans cette population très étendue. Le modèle de Greiner (1972) permet de situer les entreprises sur leur parcours de croissance. Dans un second temps, le modèle de Stevenson à travers la conceptualisation qui en est faite par Brown et al. (2001) permet d’évaluer leur degré entrepreneurial.

1. Le modèle initial des seuils organisationnels de Greiner

3 Le modèle initial de Greiner (1972) s’inscrit dans un courant de recherche qui vise à identifier les différentes étapes que l’organisation traverse durant sa trajectoire. L’auteur décrit cinq phases dans le développement de l’organisation : créativité, direction, délégation, coordination et collaboration et met en évidence des crises qui ponctuent ces étapes de croissance : de leadership, d’autonomie, de contrôle et de bureaucratie comme présenté dans la figure 1.

4 La première phase est celle de créativité : elle est caractérisée par un management autocratique et informel focalisé sur la création simultanée du produit et du marché. Elle mène à une crise de leadership : le fondateur, dépassé par ses responsabilités, doit laisser la main à un manager. La deuxième phase est celle de la direction : l’organisation devient fonctionnelle, des systèmes de pilotages et de rétribution sont introduits et la communication devient plus formelle. Elle conduit à une crise d’autonomie : les salariés sont partagés entre le respect des procédures et la prise d’initiative. Puis intervient la phase de délégation avec des responsabilités accrues et la mise en place de centres de profits. Elle conduit à une crise de contrôle, la trop grande autonomie laissée aux acteurs faisant ressentir une perte de contrôle du top management. La quatrième phase est celle de la coordination : intensification de la planification et décentralisation des décisions opérationnelles. Elle entraîne une crise de bureaucratie. Enfin, la dernière phase est celle de la collaboration avec une structure matricielle encourageant la flexibilité, l’innovation et la résolution rapide de problèmes. Elle concerne uniquement les entreprises de très grandes tailles, européennes et surtout américaines (Greiner, 1972). Le modèle de Greiner, comme l’ensemble des modèles portant sur les seuils organisationnels, est critiqué pour sa linéarité temporelle. Récemment, Levie et Lichtenstein (2010) proposent une approche dynamique : le management est confronté à « n’importe quel nombre de seuils [1] » (p. 335) qui représentent autant d’opportunités de changement pour l’entreprise durant sa trajectoire. Les critiques de Levie et Lichtenstein (2010) sont davantage portées sur l’organisation et l’enchaînement des séquences de Greiner que sur la nature des crises. Leur apport sur ce point est partiel, puisque Levie et Lichtenstein (2010) évoquent de nombreuses tensions qu’ils ne qualifient pas précisément. Notre point de vue rejoint Gervais (1978) et Torrès (1998), selon lesquels les modèles des seuils organisationnels mettent plus en évidence les stades critiques qu’ils ne permettent d’en déterminer la succession. Dans le cadre de notre étude, il ne s’agit donc pas de retenir la perspective temporelle de Greiner (1972) mais de mettre l’accent sur la nature des crises. En effet, les propriétaires et les managers s’expriment en faisant référence aux « phases du business », et au « besoin de passer au niveau suivant » comme le rapportent Phelps et al. (2007).

Figure 1

Modèle des cinq phases de croissance

figure im1
Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4 Phase 5
Petite Taille de l’organisation Grande
5. Crise de ?
Évolution : étapes de croissance
Révolution : étapes de crise
4. Crise de
bureaucratie
5. Croissance par
collaboration
3. Crise de contrôle 4. Croissance par
coordination
2. Crise de
d’autonomie
3. Croissance par
délégation
1. Crise de
leadership
2. Croissance par
direction
1. Croissance par
créativité
Jeune Âge de l’organisation Mature

Modèle des cinq phases de croissance

traduit et adapté de Greiner (1972).

2. Le management entrepreneurial

5 D’après Stevenson et Jarillo (1990, p. 23) : « L’entrepreneuriat est le processus par lequel les individus, pour leur propre compte ou pour le compte d’une organisation, poursuivent des opportunités indépendamment des ressources dont ils ont le contrôle. » Les auteurs identifient deux concepts clefs mais distincts pour évaluer le degré entrepreneurial d’une organisation : l’orientation entrepreneuriale (OE) et le management entrepreneurial (ME) (Brown et al, 2001 ; Randerson et Fayolle, 2010). L’orientation entrepreneuriale (Miller, 1983 ; Covin et Slevin, 1989 ; Lumpkin et Dess, 1996 ; Miller, 2011), concept majoritairement mobilisé dans les recherches en sciences de gestion, est caractérisée par des attributs identifiés au sein des organisations : l’innovation, la prise de risque et la proactivité (Miller, 1983) complétées par le degré d’autonomie et l’agressivité compétitive (Lumpkin et Dess, 1996). Ce concept est discuté pour certains aspects : bien qu’ayant fait l’objet de nombreuses recherches, il n’est pas stabilisé tant sur le plan opératoire que dans sa définition (Basso et al., 2009) et il présente une insuffisante prise en compte de la dimension opportunités (Randerson et Fayolle, 2010). Par ailleurs, l’OE repose sur une approche dichotomique où les types d’entreprise s’opposent, c’est-à-dire que l’entreprise est soit entrepreneuriale, soit bureaucratique (Randerson et Fayolle, 2010). Pourtant, Messeghem (2001) a mis en évidence à travers l’étude de PME de l’industrie agroalimentaire l’existence d’une orientation entrepreneuriale forte malgré la présence d’une structure hautement bureaucratique.

6 Le concept de management entrepreneurial développé par Stevenson et ses collaborateurs (Stevenson, 1983 ; Stevenson et Gumpert, 1985 ; Stevenson et Jarillo, 1990) place quant à lui les deux types d’entreprises sur un même continuum, ce qui, selon Randerson et Fayolle (2010) permet d’avoir un regard plus nuancé et plus qualitatif, l’organisation totalement entrepreneuriale ou totalement bureaucratique n’existant pas. Il comporte dans sa première version six dimensions : l’orientation stratégique, l’engagement envers la saisie d’opportunités, l’investissement en ressources, le contrôle de ressources, la structure de management et le système de récompense et de compensation. Brown et al. (2001) ajoutent deux dimensions qu’ils considèrent plus ou moins explicites dans les travaux de Stevenson et Jarillo (1986 ; 1990) : la culture entrepreneuriale et l’orientation croissance (cf. figure 2).

7 Dans sa conceptualisation, Stevenson prévient que la croissance organisationnelle entraîne une hiérarchisation et une spécification pouvant nuire à l’entrepreneuriat. La conception de Messeghem (2001, p. 4 ; 2003, p. 203) de la « logique managériale », caractérisée par la « standardisation, formalisation et spécialisation » tend à se rapprocher de la définition de l’évolution administrative et bureaucratique de Stevenson. Ainsi, dans la suite de l’article, nous utilisons indifféremment ces trois termes. Ces deux caractéristiques, la définition d’un continuum entre l’organisation entrepreneuriale et l’organisation administrative, et son opérationnalisation en huit dimensions, nous conduisent à mobiliser ce cadre d’analyse. Il nous permet de répondre à notre problématique concernant l’évolution de la dynamique entrepreneuriale dans l’ETI à partir d’une étude empirique conduite dans trois ETI pour déterminer si elles perdent leurs caractéristiques d’organisation entrepreneuriale.

Figure 2

Le modèle du management entrepreneurial de Stevenson adapté par Brown et al. (2001)

Focus entrepreneurial ? Dimensions conceptuelles ? Focus administratif
Perception des opportunités Orientation stratégique Contrôle des ressources
Court terme Engagement envers les opportunités Long terme
Plusieurs étapes avec une exposition minimale à chacune Engagement des ressources Une étape, avec un engagement total
Utilisation épisodique ou location des ressources exigées Contrôle des ressources Propriété ou emploi des ressources exigées
Plate avec de multiples réseaux informels Structure managériale hiérarchique
Fondée sur la création de valeur Politique de récompense Fondée sur la responsabilité et l’ancienneté
Croissance rapide prioritaire, risque accepté Orientation croissance Sécurité, lenteur, constance
Orientation opportunités Culture entrepreneuriale Orientation contrôle des ressources
figure im2

Le modèle du management entrepreneurial de Stevenson adapté par Brown et al. (2001)

MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Nous retenons une approche qualitative car elle permet « d’accroître l’aptitude du chercheur à décrire un système social complexe » (Thiétart, 1999) et recourons à deux modalités de collecte d’informations :
  1. Des entretiens semi-directifs sont conduits entre juillet et septembre 2013 auprès d’acteurs ayant participé à l’évolution de ces entreprises : dirigeant, responsable qualité, responsable financier, chargé d’affaires, salariés, etc. Un guide d’entretien est construit autour des grandes étapes de développement de l’entreprise et de l’ensemble des dimensions de Stevenson. Les entretiens ont été enregistrés puis retranscrits. 11 entretiens ont été conduits chez Axima réfrigération, 8 chez Axon’, 8 chez MU [2]. 27 entretiens d’une durée comprise entre 45 minutes et 1 h 50 ont été recueillis. Une grille reprenant le continuum du management entrepreneurial de Stevenson permet d’analyser l’ensemble des données. Des matrices informateurs/variables, dont le format est adapté à l’étude des questions de recherche reliées conceptuellement et empiriquement (Miles et Huberman, 2003) ont été constituées à l’aide d’un tableur.
  2. Des données secondaires ont été recueillies. Pour assurer une triangulation et ne pas se baser uniquement sur le ressenti des acteurs de l’entreprise, une analyse de documents internes (organigramme, outils de gestion, etc.) et externes (articles de presse, brochures, etc.) est menée.
Dans le cadre de la recherche qualitative, nous ne cherchons pas à recourir à un échantillon homogène. Ainsi, parmi les différentes ETI contactées, nous avons retenu celles qui présentaient des profils différenciés afin de mettre en évidence leurs particularités. Par ailleurs, comme le précise Dumez (2013, p. 25), l’étude de ces ETI relève également des circonstances : « La recherche qualitative est souvent liée à des opportunités, des terrains qui s’ouvrent ou ne s’ouvrent pas ».
Le tableau 1 présente de manière synthétique les cas étudiés et le matériau collecté.
Tableau 1

Présentation synthétique des ETI et des données collectées

Axon’ Axima MU
Secteur d’activité Haute technologie Installation et maintenance du froid Transport et logistique
Date de création 1985 2001 (existence avec une autre forme juridique depuis 1868) 1980
Effectif 1700 1325 500
Actionnariat Familiale Filiale Familiale
Nombre d’entretiens 8 11 8
Personnes interviewées General manager, Project manager, R & D manager, Marketing coordinator, Quality manager, Project & engineering manager, Financial manager, Product design engineer Directeur général, responsable comptabilité, responsable achat, directeur régional, chef de secteur, technicien, secrétaire CE, responsable adjoint administration des ventes, chargé d’affaires, expert technique, 2 chefs d’agences Directeur d’agence, chargé d’affaires, responsable planning, responsable administrative et financière, chargé de projet, responsable chauffeurs, technicien manutentionnaire, chauffeur
Documents collectés Communiqués de presse, outils de planification stratégique (BSC), profil d’entreprise, historique de l’entreprise Communiqués de presse, documents transmis par le DG, historique, éléments de croissance externe, journal interne sur l’implantation de SAP Communiqués de presse, organigramme, documents internes
figure im3

Présentation synthétique des ETI et des données collectées

II – DES ETI EN FORTE CROISSANCE AUX PROFILS DIFFÉRENCIÉS

8 Les trois ETI ont été retenues pour étudier le phénomène de désentrepreneurialisation car elles ont connu une forte croissance ces dix dernières années. En outre, malgré un échantillon restreint, elles présentent une diversité de situations permettant d’appréhender ce processus dans différents contextes : d’une part, par leur positionnement sur le modèle de Greiner et d’autre part, sur des critères tels que la taille, le secteur d’activité et la structure de la propriété.

1. Axon’, une ETI high-tech à dimension internationale initialisant une phase de coordination

9 Axon’ est une entreprise spécialisée dans la conception de câbles pour l’électronique de pointe. Créée en 1985 dans le cadre d’un rachat de l’entreprise par les salariés (RES), elle comptait 186 personnes. Fin 2012, son effectif est de 1700 personnes, pour un chiffre d’affaires de 116 M€. Elle dispose de filiales à l’international. La société Axon’ se situe au début de la phase de coordination. Des nouveaux modes de gestion ont été mis en place à la suite d’une délocalisation soutenue après 2000. En 2003, des outils de pilotage ont été introduits afin d’intensifier la planification et de formaliser la stratégie : « Maintenant on a plus tendance à regarder la profitabilité ou au moins à vérifier si ça fait partie de notre axe stratégique » commente la responsable financier. L’objectif affiché par le dirigeant est « d’accélérer la sortie des innovations en assurant le suivi des travaux » (rapport du comité Richelieu en 2009). Le balanced scorecard construit par Axon’ permet de décliner la stratégie autour de deux objectifs principaux, la croissance et la pérennité. L’entreprise s’engage à présent sur une démarche de Lean Management, orientée production.

2. Axima Réfrigération, une ETI industrielle structurée en réseau d’agences en phase de délégation

10 Axima est une filiale du groupe GDF Suez. La société assure le service des installations dans les domaines du froid industriel et du froid commercial. Créée en 2001, mais issue de cessions de PME familiales depuis 1868, Axima réalise un chiffre d’affaires de 230 M€ et emploie 1325 personnes à fin 2012. Elle dispose d’une soixantaine d’agences réparties sur l’ensemble du territoire national. La société Axima se situe dans la phase de délégation. Elle est décentralisée à travers un réseau d’une soixantaine d’agences dirigées par des chefs d’agence autonomes. Les rapports qu’ils entretiennent avec leurs supérieurs hiérarchiques sont rares. L’entreprise a quitté la crise d’autonomie en 2005, à la suite de la mise en place d’une nouvelle direction qui a su « libérer les énergies » selon le directeur régional. Cette période postérieure à 2005 a conduit à une forte croissance interne se traduisant par la multiplicité des centres de profit et un maillage étendu du territoire. L’ensemble des chefs d’agences rappelle que la politique de l’entreprise se fonde sur une dyade confiance - résultats et qu’ils ont « rarement affaire à eux (la direction) ».

3. MU, une ETI familiale dépassant la crise de leadership

11 MU est une entreprise familiale fondée au début des années 1980. Elle réalise des prestations logistiques et l’installation de matériels à caractère technologique, bancaire, médical, etc. Fin 2012, son effectif est de 500 personnes et son chiffre d’affaires est de 36 M€. L’entreprise a connu une croissance interne rapide avec une moyenne de 15 % de 2000 à 2008. Son capital a été ouvert à un fond d’investissement en 2011, se répartissant à hauteur de 65 % pour la famille et de 35 % aux actionnaires. La société MU se situe au début de la phase de direction. Elle a connu une forte croissance mais vit actuellement un ralentissement qui s’est traduit par un nécessaire renforcement capitalistique. La priorité de la direction est l’industrialisation, le directeur d’agence s’exprime en ces termes : « C’est une PME familiale qui est en train de se tourner vers une entreprise plus industrielle, tous les jours, le discours de notre direction est : il faut industrialiser l’ensemble de nos processus ». Bien que l’organisation soit fonctionnelle et la structure pyramidale, le management est concentré autour du dirigeant : « à un moment donné, vous en référez toujours au PDG » indique le directeur d’agence. La synthèse établie nous permet de contextualiser l’analyse en positionnant les trois ETI étudiées selon le modèle de Greiner (figure 3). Nous préférons présenter la dynamique organisationnelle globale et de croissance quitte à négliger les critères d’âge et de taille de l’organisation. Ainsi, les axes du schéma initial ont été modifiés pour privilégier la mise en évidence des seuils critiques ce qui conduit à relativiser la linéarité temporelle.

III – IDENTIFICATION DU PROFIL ENTREPRENEURIAL DES ETI PAR LE MODÈLE DE STEVENSON

12 La mobilisation du modèle de Stevenson permet de décrire la situation de chacune des entreprises dans le processus de managérialisation (figure 4).

Figure 3

Positionnement des ETI sur le modèle de Greiner

figure im4
Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4 Phase 5
4. Crise de 5. Crise de ?
bureaucratie
Évolution : étapes de croissance
Révolution : étapes de crise
3. Crise de
contrôle
5. Croissance par
collaboration
Axima Axon’
Croissance
2. Crise 4. Croissance par
d’autonomie coordination
1. Crise de
leadership
MU
3. Croissance par
délégation
2. Croissance par
direction
1. Croissance par
créativité
Dynamique organisationelle

Positionnement des ETI sur le modèle de Greiner

Figure 4

Analyse des trois ETI par le modèle de Stevenson

figure im5
Axon’ Axima MU
Entrepreneurial Administratif Entrepreneurial Administratif Entrepreneurial Administratif
Mise en place du Introduction Instrumentation
Orientation stratégique
Lean Management d’un ERR par le reporting
Engagement envers eCnrtéraetpiorinsedse nouvelles dLuiémsàétliaerculture dDeélraéiasction courts
les opportunité
Saisie de toutes les En fonction
Engagement des ressources opportunités financières Lié à l’activité des projets et des clients
Investissement Internalisation
Contrôle des ressources internalisation des RH Externalisation
Hiérarchisée, avec circuits
Structure managériale de décisions courts Décentralisation Absence de structure
Évaluation de la réussite Développement Développement
des centres de des centres de
Politique de récompense des projets
profit profit
Développement Maillage Volonté de
Orientation croissance r ide n ional c issance
Orientation managériale Orientation managériale Orientation managériale
Culture entrepreneuriale
dûe à la taille dûe à la taille dûe à la taille

Analyse des trois ETI par le modèle de Stevenson

Orientation stratégique

13 Le comportement des trois entreprises converge vers le maintien d’une vigilance envers les saisies d’opportunités même si la nécessité de contrôler les ressources émerge sous différentes formes : l’introduction du Lean Management pour Axon’, l’implantation d’un ERP chez Axima et l’instrumentation par un reporting pour MU.

Engagement envers les opportunités

14 Les trois entreprises fonctionnent encore avec une forte réactivité stratégique : par une diversification sur de nouvelles activités chez Axon’ ou en fonction des contraintes des clients chez Axima et MU.

Engagement des ressources

15 Dans les trois entreprises, l’engagement des ressources relève d’une démarche incrémentale initialisée par la concaténation des projets plutôt que par une démarche centralisée et planifiée.

Contrôle des ressources

16 Deux entreprises (Axon’ et Axima) ont évolué vers l’internalisation de leurs ressources : maîtrise de la chaîne de valeur chez Axon’, internalisation des ressources humaines chez Axima. En revanche, une entreprise (MU) maintient la flexibilité par le recours à des ressources externes.

Structure managériale

17 Deux entreprises (Axima et MU) conservent une structure entrepreneuriale, l’une par la décentralisation et l’autre par l’absence de structure formelle. En revanche, Axon’ a mis en place une hiérarchie tout en maintenant des circuits de décisions courts.

Politique de récompense

18 Les trois entreprises sont partagées entre la vision entrepreneuriale et administrative. Une grille de rémunération basée sur les responsabilités est dressée mais la politique d’évaluation entrepreneuriale est maintenue : chez Axon’ par la valorisation des projets, chez Axima et MU par un intéressement au développement des agences.

Orientation croissance

19 Les trois entreprises sont fortement ancrées dans une dynamique de croissance, dont les modalités diffèrent : Axon’ par l’internalisation, Axima par un mix de croissance interne et externe et MU dans une perspective de couverture du territoire.

Culture entrepreneuriale

20 Pour les trois entreprises, la recherche des opportunités s’est longtemps faite avec une logique entrepreneuriale, en ne tenant compte que de la dimension développement d’affaires. Elles connaissent une évolution managériale par une inscription du contrôle des ressources dans la recherche d’opportunités.

21 Les trois ETI étudiées présentent une logique entrepreneuriale dominante, pour autant elles sont confrontées à une managérialisation de leur mode de fonctionnement. Axon’ a une culture entrepreneuriale liée à l’innovation freinée par une logique managériale de qualité totale. Axima fait cohabiter la dimension entrepreneuriale des agences et la nécessité de maîtrise par le siège. MU, enfin, est confrontée à une logique entrepreneuriale d’origine familiale résistante à la nécessité managériale.

IV – DISCUSSION

22 Ces ETI sont toutes confrontées à une désentrepreneurialisation qui prend des formes variées. Ce mécanisme conduit à la nécessaire gestion d’un paradoxe à la fois organisationnel et humain : introduire une logique managériale tout en préservant la logique entrepreneuriale. Une réflexion est conduite sur la mobilisation des modèles théoriques de Greiner et Stevenson pour appréhender l’ETI.

1. Quels mécanismes de managérialisation et de désentrepreneurialisation de l’ETI ?

23 Dans les trois ETI étudiées, une logique de managérialisation a été identifiée mais elle emprunte des voies différentes. Le tableau 2 présente les mécanismes de managérialisation et leurs conséquences : la désentrepreneurialisation.

24 Dans chaque ETI étudiée, la managérialisation est conditionnée par la croissance, mais la nature des facteurs stimulants est diverse. Dans l’ETI hautement technologique Axon’, le stimulus de managérialisation se déclenche au contact de ses clients : Axon’ imite les pratiques des grands groupes pour lesquels elle travaille (Philips, Valeo, etc.). Pour Axima, la managérialisation provient d’une saturation du développement national. Enfin, pour l’ETI familiale MU, c’est l’augmentation du besoin en fonds de roulement qui est à l’origine de la managérialisation.

Tableau 2

Identification des mécanismes de managérialisation et de désentrepreneurialisation

Entreprises Stimulus Objectif Acteurs à l’origine de l’évolution Démarche Modalités dedésentrepreneurialisation
Axon’ Mimétisme avec les grands groupes clients Homogénéiser les pratiques de management et simplifier les processus opérationnels Dirigeant Introduction du Lean Management Désentrepreneurialisation intentionnelle et endogène
Axima Limite de la croissance par saturation de l’objectif d’extension géographique du réseau d’agences Renforcer l’efficience pour maintenir la rentabilité Siège Mise en place d’un ERP (SAP) Désentrepreneurialisation imposée et endogène
MU Difficultés de trésorerie pour financer la croissance Mieux maîtriser la contrainte de l’articulation entre croissance, rentabilité et solvabilité Nouveau partenaire : un investisseur externe Introduction d’un système de pilotage de la performance Désentrepreneurialisation imposée et exogène
figure im6

Identification des mécanismes de managérialisation et de désentrepreneurialisation

25 L’objectif de managérialisation visé par Axon et Axima repose sur une recherche d’efficience, par l’amélioration des processus et la mise en place de procédures afin de poursuivre la croissance. Chez MU, la managérialisation ambitionne des transformations indispensables pour assurer la survie de l’entreprise, confrontée à des difficultés de trésorerie importantes. La managérialisation des ETI observées provient de décisions d’acteurs stratégiques internes ou externes à l’entreprise. Chez Axon’, c’est le dirigeant qui initie la démarche de Lean Management. Cela s’inscrit dans une forme de continuité de la politique générale de l’entreprise menée par le dirigeant. En revanche, chez Axima, la décision d’introduire un progiciel de gestion intégrée provient du siège et est imposée aux agences. Elle est perçue comme une volonté d’amplifier le contrôle. Chez MU, c’est un investisseur externe qui bouleverse le mode de fonctionnement de l’entreprise et les décideurs ne paraissent pas forcément légitimes aux yeux des opérationnels. Les entreprises observées montrent que des décisions stratégiques de managérialisation entraînent indirectement un phénomène multiforme de désentrepreneurialisation. Chez Axon’, la désentrepreneurialisation est intentionnelle et endogène : le dirigeant décide de managérialiser son ETI afin de pouvoir poursuivre la croissance. Chez Axima, la désentrepreneurialisation est imposée et endogène : c’est le siège qui décide de managérialiser l’ETI afin d’assurer le contrôle des ressources des agences. Chez MU, la désentrepreneurialisation est imposée et exogène : le capital-investisseur managérialise l’ETI pour assurer une rentabilité de ses investissements. Ces différents types de désentrepreneurialisation entraînent une gestion paradoxale de l’ETI, à deux niveaux : organisationnel et humain.

2. Le paradoxe organisationnel et humain des ETI : une logique entrepreneuriale dans un contexte de managérialisation

26 L’ETI, organisation hybride entre la PME et la grande entreprise, doit gérer le paradoxe du maintien de la dynamique entrepreneuriale dans un contexte de managérialisation. Cette transition passe, dans les trois ETI étudiées, par l’appropriation de nouveaux dispositifs de gestion permettant de combiner maîtrise des ressources et poursuite d’opportunités. Pour autant, cette démarche n’est pas sans risque. La taille acquise par les deux ETI Axon’ et Axima suscite des inquiétudes au sein des équipes, qui tiennent à préserver une culture entrepreneuriale. Chez Axon’, les salariés, qui ont vécu la transition de PME à ETI, éprouvent une certaine nostalgie de la période où « Tout le monde se connaissait », « La fête de Noël rassemblait l’ensemble du personnel ». Ces éléments de la culture d’entreprise sont bouleversés par la taille acquise et ses contraintes. Les salariés craignent que l’entreprise ne perde sa dimension humaine : « On se sent un peu noyés dans la masse d’une grande entreprise. Est-ce que du coup on ne se sent pas un peu dépossédés du sentiment d’appartenance ? » confie la responsable qualité. Chez Axima, les salariés sont inquiets de devoir renoncer à la dimension humaine de leur métier : « Peur de perdre le contact (ce qui) tuerait l’entreprise ». La mise en place de système de gestion uniformisé ne fait également pas l’unanimité : « On est un peu ballottés entre la réactivité demandée par certains clients et l’exigence procédurière » (un directeur régional). Alors que pour ces deux ETI, la taille acquise provoque des craintes quant à une perte d’identité entrepreneuriale, les acteurs de MU ont peur de l’absence de logique managériale : « Je pense que ce sont de vrais bons entrepreneurs mais de très mauvais gestionnaires » indique le directeur d’agence. Les salariés craignent que les dirigeants ne parviennent pas à gérer la transition. Pour dépasser le paradoxe dû à la désentrepreneurialisation, la confrontation des modèles de Greiner et de Stevenson à ce phénomène est riche d’enseignements.

3. Les modèles de Greiner et Stevenson confrontés à la désentrepreneurialisation de l’ETI

27 D’un point de vue empirique, le modèle de Greiner, tel que nous l’avons mobilisé, nous a permis de positionner les trois ETI observées en fonction de leur dynamique de croissance. Ainsi, ce cadre théorique favorise l’anticipation des crises auxquelles ces entreprises peuvent être confrontées. La mise en place du Lean Management chez Axon’ risque de conduire à une crise de bureaucratie, où le caractère entrepreneurial de l’entreprise serait effacé par les procédures. L’anticipation de cette crise passe par la mise en place de méthodes de gestion en version édulcorée : « Alors, oui, il faut faire attention. C’est vrai que si on appliquait le Lean de façon brute, je veux dire oui, on peut se couper des innovations » explique le responsable du projet. Si Axima semble être dans une phase évolutive stable de croissance par délégation, plusieurs éléments indiquent qu’elle est potentiellement confrontée à une crise de contrôle. Ainsi, les agences se font parfois concurrence et les politiques tarifaires ne sont pas toutes standardisées. Axima devance cette crise en introduisant un système de gestion intégrée pour résoudre ces problèmes. MU prévient la crise d’autonomie en favorisant l’internalisation de ses activités : « Ce qu’on veut demain, c’est ne plus avoir à faire appel à personne et pouvoir gérer totalement la prestation » rapporte un directeur d’agence. La désentrepreneurialisation est un risque car elle se traduit par une perte de dynamisme qu’il faut gérer afin de préserver les avantages des ETI face aux grandes entreprises. Ces différents cas montrent l’existence d’interactions entre les crises définies par Greiner et les mécanismes de désentrepreneurialisation. Ces relations nécessitent d’être approfondies dans des travaux futurs pour identifier la nature de ces liens.

28 La mobilisation du modèle de Stevenson a permis de mettre en lumière des pôles de désentrepreneurialisation des ETI. Toutefois, l’opérationnalisation du modèle présente quelques limites liées à la difficulté de compréhension par les acteurs de terrain de certaines dimensions. Les entretiens semi-directifs conduits ont montré que la culture entrepreneuriale est davantage reliée pour les acteurs de terrain à des valeurs affectives qu’aux caractéristiques de la recherche d’opportunités. La façon dont les managers et la direction engagent les ressources n’est pas rigoureusement identifiable. Enfin, concernant la politique de récompense, les différences entre les dimensions entrepreneuriale et managériale ont été sources d’incompréhension lors de l’étude empirique.

29 Cependant, au final, la combinaison des deux modèles permet de proposer un diagnostic contextualisé des pôles de désentrepreneurialisation. Pour les managers, cela implique de former les équipes aux pratiques de contrôle des ressources afin de prévenir les tensions culturelles induites par ces évolutions stratégiques.

CONCLUSION

30 Dans cet article, nous nous sommes intéressés à l’évolution de la dimension entrepreneuriale dans les ETI, partant du constat de leur statut intermédiaire entre la PME et la grande entreprise. L’originalité de ce papier repose sur la mobilisation conjointe de deux modèles théoriques : les seuils organisationnels de Greiner et le management entrepreneurial de Stevenson et Jarillo ce qui n’avait pas été fait dans la littérature et permet de tirer de riches enseignements. L’étude empirique conduite dans trois ETI montre que ces organisations préservent largement une logique entrepreneuriale. En effet, leurs comportements sont dominés par la poursuite des opportunités. Pourtant, elles connaissent, à un degré différent, un phénomène de managérialisation passant notamment par la maîtrise des ressources dont nous avons identifié les facteurs explicatifs. L’analyse a mis en lumière le paradoxe auquel est confronté l’ETI : conserver la logique entrepreneuriale tout en développant une dynamique managériale. Les dirigeants d’ETI doivent préserver un équilibre entre ces deux logiques et accompagner certains acteurs soucieux de devoir faire le deuil de leur PME. Finalement, alors que l’ETI ne constituait qu’un champ de recherche de l’objet entrepreneuriat, les éléments avancés au cours de notre étude tendent à montrer que l’ETI peut être un objet de recherche en soi. En particulier, la coexistence entre devoir de managérialisation et tensions de désentrepreneurialisation implique des spécificités de gestion qui nécessitent d’autres investigations permettant de relever des invariants dans ce type d’organisations. À ce stade, si la recherche conduite a permis d’identifier les mécanismes de désentrepreneurialisation, elle offre la limite de ne pouvoir proposer de solutions opérationnalisables. Néanmoins, elle permet d’attirer l’attention des managers sur les défis à relever pour pérenniser le développement de leurs entreprises.

Bibliographie

BIBLIOGRAPHIE

  • Basso O., Fayolle A. et Bouchard V. (2009). « L’orientation Entrepreneuriale – L’histoire d’un concept », Revue française de gestion, vol. 35, n° 195, p. 175-192.
  • Brown T.E., Davidsson P., Wicklund W. (2001). “An operationalization of stevenson’s conceptualization of entrepreneurship as opportunity-based firm behavior”, Strategic Management Journal, vol. 22, n° 10, p. 953-968.
  • Covin J. G., Slevin D.P. (1989). “Strategic management of small firms in hostile and benign environments”, Strategic Management Journal, vol. 10, p. 75-87.
  • Fayolle A., Randerson K. (2010). « Management et orientation entrepreneuriale : deux concepts si différents ? », Management et Avenir, vol. 39.
  • Gervais M. (1978). « Pour une théorie de l’organisation-PME », Revue française de gestion, n° 15, p. 37-48.
  • Greiner L.E. (1972). “Evolution and revolution as organizations grow”, Harvard Business Review, vol. 50, n° 4, p. 37-46.
  • Hamel H. (2005). Méthodologie de la recherche qualitative, Vuibert.
  • Levie J., Lichtenstein B.B. (2010). “A terminal assessment of stages theory : Introducing a dynamic states approach to entrepreneurship”, Entrepreneurship Theory and Practice, vol. 34, n° 2, p. 317-350.
  • Lumpkin G.T., Dess G.G. (1996). “Clarifying the entrepreneurial orientation construct and linking it to performance”, Academy of Management Review, vol. 21, n° 1, p. 135-172.
  • Messeghem K. (2001). « Peut-on concilier logiques managériale et entrepreneuriale en PME ? », Xe conférence de L’AIMS, Montréal.
  • Messeghem K. (2003). “Strategic entrepreneurship and managerial activities in SMEs”, International Small Business Journal, vol. 21, p. 197-212.
  • Miles M.B. & Huberman A.M. (2003). Analyse des données qualitatives, De Boeck Supérieur.
  • Miller D. (1983). “The correlates of entrepreneurship in three types of firms”, Management Science, vol. 29, n° 7, p. 770-792.
  • Miller D. (2011). “Miller (1983) Revisited : A reflection on eo research and some suggestions for the future”, Entrepreneurship : Theory and Practice, vol. 35, n° 5, p. 873-894.
  • Phelps R., Adams R., Bessant J. (2007). “Life cycles of growing organizations : A review with implications for knowledge and learning”, International Journal of Management Reviews, vol. 9, n°1, p. 1-30.
  • Shane S., Venkataraman S. (2000). “The promise of entrepreneurship as a field of research”, Academy of management review, vol. 25, n° 1, p. 217-226.
  • Stevenson H.H. (1983). “A perspective on entrepreneurship”, Harvard Business School, Working Paper.
  • Stevenson H.H., Jarillo J.C. (1986). “Preserving entrepreneurship as companies grow”, Journal of Business Strategy, vol. 6, p. 10-23.
  • Stevenson H.H., Jarillo J.C. (1990). “A paradigm of entrepreneurship : Entrepreneurial management”, Strategic Management Journal, vol. 11, p. 17-27.
  • Stevenson H.H., Gumpert D. (1985). “The heart of entrepreneurship”, Harvard Business Review, vol. 63, n° 2, p. 85-94.
  • Thiétart R.A. (1999). Méthodes de recherche en management, Dunod
  • Torrès O. (1998). « Vingt-cinq ans de recherche en gestion de la PME : une discipline entre courants et contre-courants », dans PME : De nouvelles approches, chapitre 1, Economica.

Notes

  • [1]
    Traduction de l’auteur.
bb.footer.alt.logo.cairn

Cairn.info, plateforme de référence pour les publications scientifiques francophones, vise à favoriser la découverte d’une recherche de qualité tout en cultivant l’indépendance et la diversité des acteurs de l’écosystème du savoir.

Avec le soutien de

Retrouvez Cairn.info sur

18.97.9.172

Accès institutions

Rechercher

Toutes les institutions