Notes
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[1]
Les projections de l’OCDE laissent penser que la part moyenne des dépenses publiques de santé dans le PIB pourrait pratiquement doubler d’ici à 2050, passant d’environ 6 % à près de 10 %, en supposant qu’aucun changement de politique ne vienne à casser les tendances passées (OCDE, 2006).
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[2]
Entre 1990 et 2002, le nombre de lits d’hôpitaux de soins aigus par habitant a fortement diminué dans de nombreux pays de l’OCDE, tandis que les taux de sortie des hôpitaux augmentaient (OCDE, 2005). Sur la même période, la durée moyenne d’hospitalisation a nettement chuté dans pratiquement tous les pays de l’OCDE.
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[3]
Voir l’étude de Hollingsworth (2003), et sa bibliographie.
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[4]
Le projet HealthBASKET, que finance la Commission européenne, vise à élaborer une méthodologie plus générale permettant d’effectuer des comparaisons à partir des différences de coût des traitements entre les différents États membres de l’UE et au sein d’un même État membre, au moyen d’une sélection de « cas cliniques » pour les soins hospitaliers comme pour les soins ambulatoires (www.ehma.org/projects/default.asp?NCID=112).
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[5]
Un certain nombre de pays ont mis en place des systèmes de GHM pour les soins hospitaliers, mais pour comparer les coûts unitaires entre pays sur la base de GHM, il faut cartographier les interventions cliniques de manière à apparier des traitements similaires. Dans ce document, la représentation cartographique a été conduite au niveau des GHM, autrement dit en comparant des GHM qui ont le même nombre de libellés ou des libellés équivalents. Des experts médicaux ont été consultés au cours de ce processus. Pour assurer une parfaite correspondance entre les diagnostics et les procédures cliniques, une représentation cartographique au niveau des patients eut été préférable, mais on ne disposait pas des données individuelles nécessaires à cet effet.
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[6]
Les chiffres sont tirés des nomenclatures nationales des GHM utilisées pour le remboursement de l’activité hospitalière (pour plus de détails, voir l’annexe ). Ces nomenclatures ont été utilisées de la manière suivante : les coûts unitaires pour chaque intervention clinique ont été obtenus en multipliant le coefficient approprié de pondération des coûts par le prix national de référence (c’est-à-dire le taux de remboursement pour le patient moyen), ou en prenant directement le coût unitaire (c’est-à-dire le taux de remboursement) pour chaque intervention. Ainsi, les coûts unitaires dérivés sont censés refléter les coûts moyens des intrants au niveau national que requiert le traitement du cas médian ou du cas type.
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[7]
Lorsque le niveau de prix des services hospitaliers ne diffère pas du niveau de prix des biens et des services en général, les différences de coûts unitaires entre pays reflèteront de pures différences d’efficience, c’est-à-dire une utilisation d’intrants plus importante pour un niveau de traitement donné. Inversement, si l’on mesurait les coûts unitaires en déflatant les chiffres nationaux par les PPA spécifiques à la santé, les différences résiduelles de coûts unitaires entre pays reflèteraient purement et simplement des différences d’efficience (Huber, 2006?; Triplett, 2003). Toutefois, l’utilisation des PPA spécifiques à la santé disponibles pour normaliser les coûts unitaires libellés en monnaie nationale pose problème car ces PPA sont actuellement dérivées des intrants et par conséquent ne prennent pas en compte les différences d’efficience des producteurs entre pays.
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[8]
Le potentiel de réduction des coûts unitaires est égal à (1 – indicateur de coûts unitaires) x 100 %. On pourrait réaliser des économies en réduisant les coûts salariaux ou les coûts d’autres intrants utilisés dans le secteur hospitalier (par rapport à d’autres secteurs), ou améliorer l’efficience technique en modifiant la manière dont les intrants physiques sont transformés en produits.
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[9]
Voir la note 5.
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[10]
Implicitement, la comparaison des coûts unitaires présentés ici suppose une intensité de traitement constante entre pays (voir note 6). Or, dans la mesure où cette intensité varie, la qualité de chaque catégorie de GHM peut s’en trouver affectée.
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[11]
Pour les implantations intraoculaires, les opérations de hernies inguinales et fémorales et pour les cholécystectomies laparoscopiques, on observe des variations entre pays, dans la mesure où elles sont effectuées en ambulatoire (chirurgie de jour). Kittelsen et al. (2007) constatent, par exemple, qu’en Suède la pratique des soins ambulatoires dans les hôpitaux est beaucoup moins courante que dans les autres pays nordiques.
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[12]
Une simple comparaison internationale ne montre toutefois aucune corrélation claire entre l’investissement en équipements médicaux et la performance en termes de coûts unitaires (pour plus de détails, voir l’annexe), même si la difficulté de mesurer les dépenses d’équipement est reconnue, les hôpitaux pouvant appliquer des principes différents pour déterminer si le matériel médical doit être ou non comptabilisé dans les frais de fonctionnement et pour évaluer l’amortissement.
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[13]
Dans le cadre de travaux de l’OCDE sur l’existence de liens entre la performance et les établissements dans l’enseignement primaire et secondaire, on a constaté que la taille d’une école est un indicateur fort du niveau d’efficience (Sutherland et Price, 2007).
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[14]
Parmi les facteurs susceptibles d’influer sur les coûts unitaires, on peut citer les imperfections du marché (par exemple, des coûts unitaires faibles peuvent refléter le pouvoir de monopsone des hôpitaux sur le marché des personnels de santé) et les caractéristiques organisationnelles (par exemple, des coûts unitaires élevés peuvent refléter une rééducation effectuée en interne, alors que des coûts unitaires faibles reflèteront le fait que les soins post-chirurgicaux sont assurés par d’autres prestataires de soins).
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[15]
Toutefois, une mise en garde s’impose concernant la robustesse de cet indicateur de la qualité. Huber (2006) constate une faible corrélation entre les différents indicateurs de la qualité des soins.
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[16]
Les données empiriques sur l’efficience de l’offre locale de services publics indiquent que des niveaux élevés de recettes locales sont associés à une efficience faible (Borge et Naper, 2006). L’argument qui sous-tend ce constat est le fait que les organismes prestataires de services peuvent profiter de la richesse de l’autorité de tutelle pour relâcher leur discipline budgétaire.
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[17]
Les données empiriques indiquent toutefois que les soins médicaux peuvent ne représenter qu’une faible proportion de l’amélioration des résultats en termes de santé. Les estimations de Bunker et al. (1994), par exemple, donnent à penser que 17 à 18 % seulement de l’allongement de l’espérance de vie aux États-Unis et au Royaume-Uni au cours du siècle dernier est imputable aux soins médicaux. Dans le même esprit, Or (2000) constate que, dans les pays de l’OCDE, la situation au regard de l’emploi et le niveau de revenu sont des éléments beaucoup plus importants que les soins de santé pour expliquer les différences de résultats en termes de santé.
-
[18]
Pour une revue des spécifications de résultats qui ont été adoptées dans les études empiriques, voir Worthington (2004).
-
[19]
Voir Häkkinen et Joumard (2007) pour une discussion plus approfondie des données appropriées nécessaires à la réalisation de comparaisons internationales des performances des hôpitaux sur la base de mesures agrégées de l’efficience. La durée moyenne de séjour (DMS) est un autre indicateur que l’on peut utiliser pour les comparaisons internationales.Les pays qui se caractérisent par une durée d’hospitalisation relativement courte sont habituellement considérés comme relativement efficaces, tandis que les pays à longue durée d’hospitalisation sont jugés inefficaces.Toutefois, plusieurs facteurs empêchent les comparaisons internationales sur la base de cet indicateur?; tout d’abord, la durée de l’hospitalisation est généralement sensible au mode d’organisation du processus de traitement [par exemple, soins post-chirurgicaux assurés en interne ou par d’autres établissements de soins, voir Ham et al. (2003), et Riksrevisjonen (2003)]?; ensuite, la durée de l’hospitalisation peut être difficile à interpréter. Par exemple, une DMS longue est-elle due à l’inefficience ou reflète-t-elle simplement un manque de coordination effective entre les prestataires de soins??
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[20]
Mobley et Magnussen (1998) ont comparé les hôpitaux norvégiens et les hôpitaux californiens en constituant quatre groupes d’hôpitaux en fonction du type d’hôpital, de sa taille et de la durée moyenne de séjour. Ils ont exclu les hôpitaux pour lesquels des observations extrêmes ont été recueillies pour les variables spécifiées. Steinmann et al. (2004) ont comparé les hôpitaux suisses et les hôpitaux allemands (Saxe) en regroupant les hôpitaux en fonction du type d’hôpital, du nombre de lits et du nombre de pathologies traitées par médecin. Dervaux et al. (2004) ont comparé les hôpitaux français et les hôpitaux américains en regroupant des hôpitaux en fonction du type d’hôpital et du nombre de lits.
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[21]
Linna et al. (2006) ont comparé les hôpitaux norvégiens et les hôpitaux finlandais à l’aide de la version commune du système NordDRG, qui a permis d’établir une meilleure correspondance des traitements entre pays. Kittelsen et al. (2007) ont comparé les hôpitaux danois, finlandais, norvégiens et suédois sur la base des versions nationales du système NordDRG dûment corrigées pour obtenir un jeu commun de GHM pour les quatre pays.
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[22]
Les méthodes de mesures non paramétriques impliquent la construction d’une frontière d’efficience sur la base de la production et des intrants d’un ensemble d’unités de production (par exemple, des hôpitaux ou des pays). La frontière étant construite à partir des unités de production qui enveloppent les observations restantes, elle fournit une référence par rapport à laquelle les autres peuvent être jugées (Sutherland et al., 2007). La méthode DEA est une méthode de mesure non paramétrique fréquemment utilisée, en raison de sa relative flexibilité (par exemple, prise en compte de produits et d’intrants multiples), mais elle a également quelques inconvénients comme le fait d’être sensible aux erreurs de mesure. Étant donné que les méthodes concurrentes (l’analyse de la frontière stochastique par exemple) présentent elles aussi certains défauts, aucun consensus n’a été trouvé à l’heure actuelle dans la littérature sur la « meilleure méthode » permettant de tracer les frontières de la production selon les meilleures pratiques (Jacobs et al., 2006).
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[23]
Des scores d’efficience ont été calculés séparément pour chaque groupe d’hôpitaux.
-
[24]
Pour les deux pays, des mesures agrégées de la production ont été construites en pondérant les sorties par les coefficients de pondération des coûts finlandais. Voir également la note 21.
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[25]
Des scores d’efficience ont été calculés à partir d’un échantillon regroupé d’observations. En outre, l’efficience a été mesurée séparément et les scores d’efficience obtenus pour les hôpitaux finlandais ont été analogues à ceux de l’échantillon regroupé, tandis que ceux obtenus pour les hôpitaux norvégiens étaient légèrement supérieurs.
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[26]
Les scores d’efficience ont été calculés à partir d’un échantillon regroupé d’observations. En outre, les scores d’efficience ont été dérivés d’un sous-ensemble regroupé d’observations (jugé plus comparable), qui fait apparaître des scores d’efficience analogues en moyenne pour les hôpitaux allemands, alors qu’ils sont légèrement inférieurs pour les hôpitaux suisses.
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[27]
Des scores d’efficience ont été calculés séparément pour chaque groupe d’hôpitaux.
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[28]
Les spécifications suivantes ont été appliquées : la production a été mesurée par trois types de sorties d’hôpital pour les soins aux patients hospitalisés (médicaux, chirurgicaux et autres) et deux types de patients pour les soins externes (médicaux et chirurgicaux), pondérés par les coefficients respectifs de pondération des coûts des GHM(sur la base d’un ensemble de coefficients inter-nordiques).En outre, les consultations externes ont été prises en compte pour mesurer la production des hôpitauxet les dépenses courantes des hôpitaux ont été utilisées comme mesure des intrants.
-
[29]
Ces chiffres préliminaires ont été établis sur la base de données qui pourront être ajustées dans les travaux en cours.
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[30]
Comme le notent Sutherland et al. (2007), un inconvénient potentiel des approches non paramétriques telles que la méthode DEA est la « malédiction de la dimensionnalité », c’est-à-dire le fait que les scores d’efficience peuvent être biaisés par la taille limitée des échantillons et le nombre relativement élevé des intrants et/ou des produits. Dans ces circonstances, la méthode DEA donnera probablement une dispersion moindre des scores d’efficience car, par construction, un plus grand nombre d’unités seront jugées efficientes du fait qu’elles auront un éventail d’intrants et de produits qui n’est pas comparable. En outre, le degré d’inefficience mesuré pour chaque pays (sur la base des analyses au niveau national) sera également sensible au nombre d’études sur lesquelles se fonde l’estimation.
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[31]
Supposer que tous les prestataires doivent avoir des performances plus homogènes pourrait être une perspective d’efficience trop statique. Si l’innovation est importante pour l’efficience à long terme, la variation n’est pas nécessairement négative. Dans un certain nombre de pays, les hôpitaux privés pourraient, en tant que prestataires de services financés sur fonds publics, aider à stimuler l’innovation, ce qui risque d’accroître la variation en prélude à la diffusion des meilleures pratiques. Dans l’étude de Linna et al. (2006) citée ci-dessus, on a constaté que la dispersion nationale de l’efficience économique est plus grande pour les hôpitaux finlandais que pour les hôpitaux norvégiens, même si les niveaux d’efficience sont plus élevés. Cet élément pourrait indiquer que, en dépit d’une relative efficience (moyenne) comparée aux hôpitaux norvégiens, certains hôpitaux finlandais pourraient devenir beaucoup plus efficients s’ils rattrapaient le niveau des meilleures performances.
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[32]
Dans l’hypothèse de rendements d’échelle variables, le sens dans lequel sont calculés les scores d’efficience (c’est-à-dire dans l’optique des intrants ou de la production) est important pour les résultats. En revanche, il ne l’est pas lorsqu’on retient l’hypothèse de rendements d’échelle constants (cf. l’analyse correspondante dans le rapport de Sutherland et al., 2007 sur l’efficience des dépenses publiques dans l’enseignement primaire et secondaire).
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[33]
Un autre facteur a réduit la taille de l’échantillon, c’est le fait qu’un grand nombre d’études n’ont pas indiqué les valeurs de l’écart-type.
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[34]
Les données empiriques indiquent que les mesures individuelles de l’efficience sont sensibles aux spécifications de production (Magnussen, 1996), ce qui pourrait également modifier le coefficient mesuré de variation des mesures agrégées de l’efficience.
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[35]
De même, Mobley et Magnussen (1998) ont constaté que les performances des hôpitaux californiens à but lucratif sont relativement plus hétérogènes que celles des hôpitaux publics norvégiens et que celles des hôpitaux californiens à but non lucratif.
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[36]
Salaires bruts moyens de travailleurs à temps plein adultes, couvrant les secteurs industriels C à K inclus dans la classification CITI Rév. 3, soit l’ensemble de l’économie à l’exclusion de l’agriculture, de la pêche et du secteur public.
Introduction et constats
1Cette étude explore la possibilité de mesurer les différences de performance entre pays en matière de soins de santé au niveau du sous-secteur hospitalier. Pour adopter les meilleures pratiques internationales, de plus en plus essentielles à la viabilité budgétaire dans un contexte de vieillissement démographique et de progrès rapides des technologies médicales (ouvrant la voie à de nouveaux traitements et à des modifications de la pratique clinique [1]), il est pertinent de procéder à des comparaisons internationales de l’efficience des soins de santé. Les performances des hôpitaux en matière d’offre de services de santé semblent être un point de départ intéressant pour une évaluation de l’efficience globale du secteur de la santé d’un point de vue international, dans la mesure où les soins hospitaliers représentent une part importante (généralement un tiers) des dépenses totales de santé des pays de l’OCDE. Des indicateurs partiels montrent que l’efficience avec laquelle les patients sont traités peut évoluer dans le temps de manière spectaculaire, par exemple par rapport au temps moyen d’hospitalisation, ce qui permet de penser qu’il existe entre les pays des différences apparentes importantes de performance des hôpitaux [2]. Enfin, le secteur hospitalier a fait l’objet de nombreuses études et ces analyses ont permis de se faire une idée des facteurs complexes qui entrent en jeu dans l’évaluation des performances des hôpitaux au niveau national, et de mieux connaître les facteurs déterminants pour engranger des gains d’efficience [3].
2Il n’existe pas de données toutes faites sur la production et les intrants qui permettraient d’effectuer une comparaison internationale exhaustive de l’efficience des hôpitaux (Häkinnen et Joumard, 2007). Il serait donc souhaitable d’effectuer ce type d’analyse sur la base de mesures agrégées de la production corrigées pour prendre en compte la diversité des cas traités (case-mix). La mise en œuvre, dans un certain nombre de pays de l’OCDE, d’un système de classification en groupes homogènes de malades (GHM), qui rattachent les traitements des patients aux ressources consommées, est donc prometteuse car elle permet de construire des mesures agrégées des résultats prenant en compte la gravité des cas. Mais la persistance de différences importantes dans les systèmes actuellement utilisés limite la comparabilité entre pays de mesures agrégées des résultats reposant sur ce concept.
3L’analyse qui suit présente une sélection d’indications de la performance des hôpitaux dans un certain nombre de pays de l’OCDE, en particulier l’Australie, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Islande, la Norvège, la Suède, le Royaume-Uni et les États-Unis, sur la base des trois méthodes suivantes de comparaison internationale :
- différences de coûts unitaires d’interventions cliniques types sur la base de groupes homogènes de malades (GHM) ;
- différences de niveaux d’efficience globale des hôpitaux entre (principalement) des couples de pays établis sur la base d’études du secteur hospitalier ayant appliqué différentes techniques de mise en correspondance, de manière à améliorer la comparabilité entre pays des mesures globales des résultats ;
- différences de dispersion de l’efficience des différents hôpitaux (méthode des doubles différences), à l’intérieur d’un pays, sur la base d’un sous-ensemble d’études nationales d’hôpitaux ayant appliqué des hypothèses de modélisation « similaires ».
4Les principaux constats de l’étude sont les suivants :
- Les comparaisons sur la base des coûts unitaires donnent à penser qu’en moyenne, pour les interventions considérées et en faisant abstraction de différences potentielles de qualité, les pays pourraient réduire leurs coûts de 5 % à 48 % si les coûts unitaires étaient ramenés au niveau des coûts de l’hôpital le plus performant pour chaque intervention.
- Les comparaisons bilatérales des niveaux d’efficience globale des hôpitaux montrent des différences importantes de performance entre pays, avec un potentiel d’économies au niveau des intrants qui s’établit en moyenne entre 6 % et 36 %. En outre, les résultats préliminaires d’une comparaison des hôpitaux de quatre pays nordiques montrent que l’efficience des hôpitaux semble varier considérablement, même entre des pays dont les caractéristiques institutionnelles sont relativement similaires, le potentiel d’économies s’établissant en moyenne entre 23 % et 44 %.
- Les observations relatives à la dispersion à l’intérieur d’un même pays indiquent des disparités importantes entre pays. Dans la mesure où une plus grande dispersion traduit un potentiel de gains d’efficience, plusieurs pays pourraient avoir une marge d’amélioration substantielle en amenant la performance des hôpitaux inefficaces au niveau des meilleures pratiques nationales. Tout en reflétant vraisemblablement des différences dans la composition de la production des services de santé, les données laissent penser que les améliorations pourraient être plus importantes pour les hôpitaux privés que pour les hôpitaux publics.
- S’il est difficile d’évaluer dans quelle mesure ces indicateurs donnent une image cohérente des niveaux d’efficience nationaux car les pays couverts varient d’un indicateur à l’autre, des vérifications par recoupement des différents jeux d’indicateurs tendent à confirmer la robustesse du classement des pays.
Comparaison entre pays des coûts unitaires des hôpitaux
5Une méthode, commentée ici, d’évaluation des différences entre pays de performances des hôpitaux, consiste à comparer les coûts unitaires pour des interventions spécifiques [4]. Le tableau 1 présente, pour dix pays, les coûts unitaires de sept interventions hospitalières pour lesquelles les procédures cliniques sont relativement normalisées entre pays. Les définitions spécifiques des interventions choisies se fondent sur l’utilisation de GHM, c’est-à-dire de systèmes de regroupement des traitements en fonction des ressources utilisées pour constituer un ensemble restreint de groupes cliniquement et économiquement homogènes (encadré 1) [5]. Dans la deuxième partie du tableau, les coûts unitaires par traitement tirés des nomenclatures nationales des GHM ont été normalisés en ajustant les différences entre pays de niveau de prix des biens et des services en général, au moyen des parités de pouvoir d’achat (PPA) pour l’ensemble de l’économie [6]. Les variations résiduelles du prix relatif reflèteront à la fois les différences d’efficience technique et les différences de prix des services hospitaliers par rapport à l’ensemble de l’économie (ou plus probablement, une combinaison des deux) [7].
Rapport interquintiles avant et après intégration de tous les types de services publics aux ménages
Rapport interquintiles avant et après intégration de tous les types de services publics aux ménages
Estimations fondée sur des données individuelles, vers 2000Encadré 1. Groupes homogènes de malades (GHM)
Systèmes de regroupement utilisés dans les soins hospitaliers
Systèmes de regroupement utilisés dans les soins hospitaliers
Le système GHM a été utilisé pour la première fois aux États-unis en 1983 comme base du système de paiement prospectif (PP) introduit dans le programme Medicare (et souvent désigné sous le sigle HCFA-DRG du nom de l’administration responsable du financement des soins de santé (Health Care Financing Administration) qui était en charge de sa mise en œuvre.
Depuis lors, un certain nombre de pays ont mis en place des systèmes de GHM pour les soins hospitaliers (voir le tableau). Les GHM sont utilisés principalement comme base de financement des hôpitaux à l’activité (Docteur et Oxley, 2003), mais ce système a été également utilisé pour l’évaluation comparative des hôpitaux nationaux (par exemple, en Finlande depuis 1994). Actuellement, ces systèmes prennent en compte principalement les activités de soins aux hospitalisés, bien que certains pays aient également développé des GHM pour les soins en clinique externe (chirurgie de jour, par exemple).
6Les disparités de coûts unitaires entre pays paraissent relativement marquées pour les interventions spécifiques examinées ici. Dans la troisième partie du tableau 1, le potentiel d’économies est mesuré par référence aux coûts unitaires du pays le plus performant?; l’indicateur de coûts unitaires pour les pays sous-performants est obtenu en divisant leurs propres coûts par les coûts unitaires du pays de référence et le potentiel d’économies est obtenu en faisant la différence entre les deux [8]. Dans le cas de la cholécystectomie laparoscopique (méthode non invasive d’ablation de la vésicule biliaire), par exemple, l’indicateur de coûts unitaires varie entre 0.37 et 0.96 par rapport au pays de référence, le Danemark, ce qui suggère que le potentiel d’économies est de l’ordre de 66 % pour le pays dont les coûts unitaires sont les plus élevés et qu’il est inférieur à 5 % pour le deuxième pays le plus performant. De même, les coûts unitaires varient sensiblement même pour une intervention clinique standard comme la délivrance vaginale (naissance normale sans complication), trois pays paraissant avoir un potentiel d’économies de 50 %, voire davantage.
7Le potentiel de réduction des coûts unitaires, fondé sur l’établissement d’une simple moyenne pour les sept interventions (l’absence de données sur le nombre de sorties, par exemple, pour chaque GHM a empêché de calculer une moyenne pondérée) paraît relativement important en Australie, en France, en Suède et aux États-Unis, mais relativement faible au Danemark, en Finlande et au Royaume-Uni (graphique 1). L’Allemagne, l’Islande et la Norvège semblent se trouver dans une situation intermédiaire. Un contrôle de la robustesse du classement relatif des pays présenté en annexe montre que l’utilisation d’autres déflateurs (tels que le salaire brut et le PIB par habitant) que les PPA pour l’ensemble de l’économie ne modifie guère les classements relatifs.
Différences de coûts unitaires entre pays pour sept interventions en hôpital, 2006
Différences de coûts unitaires entre pays pour sept interventions en hôpital, 2006
8En outre, les coûts unitaires relatifs des différents traitements varient considérablement à l’intérieur des pays, comme le montre la quatrième partie du tableau 1, où les coûts unitaires à l’intérieur de chaque pays sont mesurés en utilisant comme unité de compte une opération prothétique primaire. À titre d’exemple, les coûts unitaires d’une délivrance vaginale varient entre un dixième et un quart du coût d’une opération prothétique primaire, tandis que les coûts unitaires d’un pontage coronarien varient entre un montant plus ou moins identique aux coûts unitaires d’une opération prothétique primaire et plus du double de ces coûts. Si l’on suppose que les interventions fondées sur les GHM sont cohérentes entre pays, ces disparités importantes en termes de structure des coûts unitaires relatifs permettent de penser que de substantiels gains d’efficience sont possibles.
9Bien que les éléments présentés au tableau 1 indiquent les domaines dans lesquels de réelles diminutions des coûts unitaires pourraient être obtenues, plusieurs facteurs peuvent expliquer la sensible variation des coûts entre pays, ce qui limite la comparabilité internationale. Ces facteurs sont les suivants :
- Premièrement, comme les pays utilisent des systèmes de GHM différents, il est possible que les interventions prises en compte ici ne soient pas totalement comparables si les procédures de diagnostic et les procédures cliniques que reflète chaque GHM diffèrent entre pays (encadré 2) [9]. Apparemment, le nombre de groupes utilisés dans les différents systèmes varie énormément (d’environ 500 à plus de 900), ce qui donne à penser que les coûts unitaires reflètent probablement mieux les coûts sous-jacents pour les différentes interventions lorsque les GHM sont plus nombreux (et les regroupements plus fins).
- Deuxièmement, les méthodes utilisées pour calculer les coefficients de pondération individuels varient entre pays (encadré 2 et Schreyögg et al., 2006). Parmi les facteurs qui peuvent limiter la comparabilité des coûts unitaires dérivés, on peut citer les différences de type d’éléments de coûts inclus dans la base de coûts nationale utilisée pour estimer les coefficients de pondération, les différences en termes de méthodes de troncature utilisées pour détecter les cas atypiques, les différences d’intensité des soins prodigués [10], le fait qu’une intervention déterminée soit ou non effectuée en chirurgie de jour [11], et le degré de représentativité des coefficients de pondération pour l’ensemble du pays.
- Troisièmement, les pays peuvent attacher des coefficients de pondération différents à l’utilisation de matériel médical et à l’utilisation de soins à forte intensité de main-d’œuvre. Dans la mesure où les chiffres dérivés saisissent principalement les dépenses courantes, des coûts unitaires faibles peuvent refléter le bon équipement relatif en matériel médical du pays concerné ou le fait que ce matériel soit financé en dehors du système GHM. Cela peut réduire les besoins en soins à forte intensité de main d’œuvre (qui sont mesurés), mais augmenter les coûts d’équipement (qui ne le sont généralement pas). Les chiffres présentés risquent donc d’être des indicateurs biaisés des coûts unitaires globaux à long terme [12].
- Quatrièmement, un facteur économies d’échelle peut entrer en jeu. Engranger le potentiel indiqué d’économies peut nécessiter d’avoir des hôpitaux plus grands ou de réaliser dans les hôpitaux un chiffre d’affaires plus important [13], ce qui majorerait certes la dépense globale mais permettrait de réaliser des économies par traitement.
Encadré 2. Facteurs influant sur le degré de comparabilité des GHM entre pays
- Différences dans la définition des échantillons de données, par exemple dans le nombre d’hôpitaux pour lesquels des données de coûts sont collectées et regroupées. Le pourcentage d’hôpitaux qui utilisent les GHM varie entre moins de 1 % de l’échantillon total de données (Italie) et 100 % (Royaume-Uni)?; d’où des différences dans les critères de sélection. Ces critères cherchent habituellement à concilier la nécessité de s’assurer de la qualité des standards de données et celle d’obtenir un échantillon représentatif d’hôpitaux.
- Différences dans l’utilisation des méthodes de troncature pour détecter les cas atypiques, autrement dit les épisodes de traitement qui utilisent des ressources sensiblement supérieures (ou inférieures) à la moyenne. Habituellement, les cas atypiques sont plus fréquents pour les longs séjours que pour les séjours de courte durée, ce qui implique que le coût moyen par GHM tend à être supérieur au cas médian ou au cas type. Pour ce faire, on utilise des méthodes de troncature qui définissent des valeurs seuil (bornes), mais ces méthodes varient entre pays [2].
- Différences dans le mode de calcul des coefficients de pondération individuels. Les pays utilisent essentiellement deux méthodes pour établir les taux de remboursement d’une activité hospitalière reposant sur des GHM. La première s’appuie sur le concept de coefficients de pondération individuels, qui définissent une relation entre les épisodes de traitement selon l’intensité des ressources utilisées [3]. Toutefois, la méthode de comptabilité analytique utilisée pour établir cette relation varie à la fois à l’intérieur des pays et entre les pays (pour plus de détails, voir le volume d’août 2006 de Health Care Management Science). La deuxième méthode consiste à calculer les coûts (ou à établir le taux de remboursement) directement pour chaque groupe. Les deux méthodes saisissent la variation des besoins relatifs en ressources des différents groupes de patients, mais des ajustements complémentaires sont généralement nécessaires pour prendre en compte les différences de structure des hôpitaux et/ou les différences régionales. Pour opérer ces ajustements, les pays utilisent des mécanismes différents.
10Un examen des facteurs qui expliquent les différences de coûts unitaires entre pays sort du cadre de cette étude, bien que les caractéristiques nationales (inaltérables) mais aussi les facteurs institutionnels soient probablement des éléments déterminants [14]. Toutefois, dans la mesure où la qualité est étroitement liée aux ressources consommées, des coûts unitaires faibles pourraient refléter une qualité des soins relativement médiocre. En l’absence d’indicateurs disponibles sur la qualité des interventions cliniques spécifiques examinées ici, le graphique 2 illustre la relation existant entre l’indicateur de coûts unitaires présenté ci-dessus et les taux de survie relative à 5 ans pour tous les types de cancers. La corrélation positive apparente qui existe entre le potentiel de réduction des coûts unitaires et les taux de survie est frappante (le coefficient de corrélation est de 0.90) [15]. Cela donne à penser qu’une amélioration des performances en termes de coûts pourrait être obtenue au détriment de la qualité des services, mais la relation peut également refléter des différences de priorités. On pourrait considérer, par exemple, que les taux relativement élevés de survie au cancer observés en France et en Suède indiquent le poids plus grand attaché à la prévention (par exemple au dépistage), ce qui impliquerait que les patients recevant des soins ont un cancer relativement plus grave (entraînant des coûts unitaires plus élevés).
Variation entre pays des coûts unitaires et de la qualité des soins hospitaliers
Variation entre pays des coûts unitaires et de la qualité des soins hospitaliers
Note : Les taux de survie au cancer sont tirés de l’étude Eurocare-3?; ils ont été établis sur la base d’adultes dont le cancer a été diagnostiqué entre 1990 et 1994.11Il existe également une corrélation empiriquement démontrée entre les revenus et les dépenses de santé, en ce sens que les pays dont le PIB par habitant est plus élevé tendent à avoir un niveau plus élevé de dépenses de santé par habitant (OCDE, 2005). Toutefois, des niveaux de revenu élevés peuvent conduire à ne pas mettre en place des incitations suffisamment fortes à maîtriser les coûts [16]. Selon un récent rapport du McKinsey Global Institute, l’une des principales causes du niveau élevé des dépenses de santé aux États-Unis est le manque d’incitations suffisamment fortes à promouvoir une offre de soins rationnelle (McKinsey Global Institute, 2007). Le graphique 3 suggère qu’il existe une relation positive entre les économies de coûts potentielles et les dépenses de santé par habitant (le coefficient de corrélation est de 0.56).
Variation entre pays des coûts unitaires et des dépenses au titre des soins de santé
Variation entre pays des coûts unitaires et des dépenses au titre des soins de santé
Note : Les dépenses totales de santé englobent les dépenses publiques et les dépenses privées.Comparaison de l’efficience des hôpitaux pour des pays pris deux à deux
12Certes, une comparaison internationale des coûts unitaires pour des interventions cliniques spécifiques pourrait donner une bonne idée de la performance en termes de coûts, mais leur degré de représentativité du sous-secteur des hôpitaux risque d’être limité dans la mesure où ces interventions ne représentent qu’une petite partie de l’activité hospitalière totale. Il serait préférable de procéder à une comparaison internationale des performances des hôpitaux sur la base de mesures agrégées de l’efficience. L’idéal serait d’effectuer cette comparaison à partir de mesures des résultats saisissant la valeur ajoutée, c’est-à-dire l’évolution de l’état de santé d’un patient avec le traitement clinique et sans ce traitement (Jacobs et al., 2006). Ces données étant rarement comparables à l’échelle internationale, dans la pratique les chercheurs utilisent habituellement la production des hôpitaux [17]. Dans les études nationales, cette production est généralement mesurée par le nombre (total) des sorties (ou des jours par patients) [18]. Cette mesure équivaudrait à définir la production du secteur éducatif en fonction du nombre d’élèves scolarisés. Toutefois, on ne dispose pas de données prêtes à l’emploi sur les sorties des hôpitaux permettant d’effectuer des comparaisons globales de l’efficience des hôpitaux dans les différents pays de l’OCDE [19].
13En particulier, l’absence de système international de GHM et de jeu de coefficients de pondération associés fait que des comparaisons à l’échelle internationale de la production globale des hôpitaux seraient extrêmement incertaines. Il est donc probable que les limites de telles comparaisons ne sont pas négligeables. Par exemple, on pourrait, en principe, obtenir des mesures agrégées de la production en multipliant le nombre de sorties pour chaque groupe par les coefficients de pondération respectifs corrigés de la gravité des pathologies. Mais, si de nombreux pays ont mis en œuvre des systèmes de GHM pour les soins hospitaliers, des différences importantes subsistent entre les systèmes utilisés (voir encadré 2). Des pays ont jugé nécessaire d’adapter le détail de la conception des systèmes de GHM au contexte national. Les différences entre pays concernent tous les niveaux de la mise en œuvre des systèmes de GHM, y compris la logique du regroupement et le système de classification des maladies (c’est-à-dire la version du système CIM effectivement utilisée).
14Un petit nombre d’études du secteur hospitalier ont appliqué différentes « techniques d’appariement » de manière à permettre des comparaisons de l’efficience par couples de pays principalement. Deux grandes méthodes ont été adoptées à cet égard. La première consiste à constituer des groupes d’hôpitaux sur la base de critères spécifiques, par exemple le type d’hôpital, sa taille, la durée d’hospitalisation, le nombre de jours-lits, etc. [20]. La deuxième repose sur l’utilisation des systèmes de GHM existants permettant des comparaisons internationales. Actuellement, cela n’est possible que pour les comparaisons entre pays nordiques [21].
15Les parties A à E du graphique 4 résument les résultats des comparaisons internationales. Dans tous les cas, les scores d’efficience ont été calculés sur la base de méthodes de mesure non paramétriques, principalement l’analyse d’enveloppement de données (Data Envelopment Analysis, DEA) [22]. Avec la réserve qu’il peut subsister quelques facteurs limitant la comparabilité internationale des hôpitaux (par exemple, la qualité des soins), les résultats de ces études révèlent des différences bilatérales d’efficience importantes :
- Mobley et Magnussen (1998) ont comparé les hôpitaux norvégiens et les hôpitaux californiens en se fondant sur des mesures de la production globale corrigées de la gravité des pathologies (en partie en utilisant la pyramide des âges des patients, et en partie en utilisant le GHM). En outre, les données d’entrée des médecins américains ont été ajustées en fonction d’un travail à temps plein, de manière à ce qu’elles soient plus comparables aux données norvégiennes. Les hôpitaux urbains à but non lucratif, norvégiens et californiens, ont été jugés les plus efficaces (techniquement parlant), encore que les différences paraissent en général relativement minimes (graphique 4, partie A) [23]. Les hôpitaux urbains à but lucratif californiens ont été jugés les plus inefficaces, avec un taux d’occupation des lits relativement faible.
- Une autre étude a comparé les hôpitaux norvégiens et les hôpitaux finlandais sur la base de mesures agrégées de la production corrigées de l’éventail des cas traités (case-mix) (Linna et al., 2006) [24]. Les hôpitaux norvégiens ont été jugés moins efficients (en termes de coûts) que les hôpitaux finlandais (graphique 4, partie B) [25]. Le potentiel d’économies calculé est respectivement de 36 % et de 13 %.
- Steinmann et al. (2004) ont comparé les hôpitaux suisses et allemands (Saxe) sur la base de mesures agrégées du nombre de cas traités. Ils ont constaté que l’efficience (technique) des hôpitaux suisses est en moyenne inférieure de 8 % à celle des hôpitaux allemands (graphique 4, partie C) [26].
- Dervaux et al. (2004) ont comparé les hôpitaux français et américains sur la base de mesures agrégées d’un certain nombre de traitements pour différentes catégories. Ils ont constaté que les hôpitaux américains ont un potentiel de gains d’efficience qui est près de deux fois supérieur à celui des hôpitaux français (graphique 4, partie D) [27].
- Kittelsen et al. (2007) ont comparé l’efficience des hôpitaux danois, finlandais, norvégiens et suédois sur la base de mesures agrégées de la production, corrigées de la gravité des pathologies [28]. Les résultats préliminaires indiquent que le rapport coût-efficience est relativement élevé en Finlande et au Danemark alors qu’il est relativement faible en Suède. Les hôpitaux norvégiens paraissent être dans une situation intermédiaire. Le potentiel d’économies calculé s’échelonne en moyenne, entre 23 % et 44 % (graphique 4, partie E) [29]. Ces résultats sont en gros dans la ligne des résultats sur les coûts unitaires indiqués ci-dessus.
Comparaisons internationales de l’efficience des hôpitaux
Comparaisons internationales de l’efficience des hôpitaux
Note : CA = hôpitaux californiens.1. Les scores indiqués pour l’efficience en termes de coûts de la Finlande et de la Norvège correspondent au score d’efficience moyen pour quatre spécifications types différentes (reposant toutes quatre sur un échantillon regroupé).
2. Les scores d’efficience indiqués ont été obtenus en prenant la moyenne de la période 2000-02 pour l’Allemagne, et 1997-2000 pour la Suisse.
3. Résultats préliminaires de Kittelsen et al. (2007).
Comparaison des différences d’efficience au sein d’un même pays
16Il existe une abondante littérature sur la mesure de l’efficience nationale des soins hospitaliers, qui pourrait être utilisée pour calculer les différences de niveaux d’efficience entre les pays sur la base des données nationales (encadré 3) si l’on pouvait régler les problèmes de comparabilité. Mais les études sur les hôpitaux pâtissent de l’hétérogénéité internationale de plusieurs dimensions importantes telles que les types d’hôpitaux analysés, les spécifications de la production hospitalière en termes d’intrants et de production, les concepts d’efficience appliqués, les hypothèses techniques concernant les phénomènes d’échelle, etc. [30]. Ce n’est donc pas cette approche qui a été retenue ici. Les études existantes au niveau national de l’efficience des hôpitaux ont donc été utilisées pour procéder à des comparaisons internationales de la dispersion nationale des performances des hôpitaux sur la base de mesures agrégées de l’efficience. On peut considérer que cette dispersion de l’efficience individuelle des hôpitaux indique que le champ des gains d’efficience est relativement grand en cas de rattrapage du niveau des meilleures pratiques nationales [31].
Encadré 3. Comparaison de l’efficience des soins de santé entre pays sur la base d’études nationales
Selon des études nationales reposant sur des applications de la méthode DEA, on a pu observer des différences importantes d’efficience des soins de santé, tant entre les pays qu’entre les différents secteurs des soins de santé (voir le tableau). Sur la base d’une moyenne simple des données des études examinées, Hollingsworth (2003) constate que les pays européens semblent avoir des hôpitaux un peu plus performants que les hôpitaux américains, avec un degré mesuré d’inefficience de l’ordre de 17 % et 25 % respectivement (moyenne pour l’ensemble des sous-secteurs des soins de santé). Il apparaît que les différences d’efficience sont également considérables entre les différents secteurs des soins de santé?; ce sont les secteurs des soins primaires et des soins en établissements de long séjour qui semblent avoir le plus fort potentiel de gains d’efficience. Bien que les chiffres présentés ci-dessous puissent apparaître comme une illustration brute des différences de performance entre les pays pour les soins de santé, ils ne doivent pas être considérés comme la véritable preuve de différences d’efficience entre les pays, car leur comparabilité peut être limitée.
Indicateurs synthétiques de l’efficience des soins de santé
Indicateurs synthétiques de l’efficience des soins de santé
Fourchette des indicateurs : du moins efficace (0) au plus efficace (1)17Pour une plus grande comparabilité, cette étude se focalise sur un sous-ensemble d’études appariées selon les critères suivants?; premièrement, seules sont examinées les études reposant sur des applications de la méthode DEA?; deuxièmement, le concept d’efficience utilisé dans toutes les études est celui de l’efficience technique?; troisièmement, seules sont prises en compte les études qui font l’hypothèse d’une production hospitalière à rendements d’échelle variables?; quatrièmement, les scores d’efficience sont calculés dans une optique d’intrants, autrement dit, on cherche à voir dans quelle mesure on pourrait réduire la quantité d’intrants pour des niveaux donnés de production [32]. Du fait de ces restrictions, le sous-ensemble d’études empiriques examiné ici est limité à 15 analyses nationales des hôpitaux, alors que le travail d’Hollingsworth (2003) porte sur 68 études [33].
18Cet échantillon restreint d’études nationales montre qu’il existe des différences importantes de dispersion des performances des hôpitaux (graphique 5). La dispersion nationale des mesures agrégées de l’efficience des soins hospitaliers apparaît particulièrement marquée en Australie et en Italie (suivies de près par les États-Unis), les chiffres indiqués pour l’écart-type étant environ deux fois plus élevés qu’en Espagne et en Norvège?; c’est dans ce dernier pays que les performances des hôpitaux paraissent les plus homogènes. Le Royaume-Uni et l’Allemagne sont dans une situation intermédiaire. Il en résulte que l’efficience pourrait être sensiblement améliorée dans le premier groupe de pays si les conditions de fonctionnement des hôpitaux étaient plus proches des meilleures pratiques nationales.
Dispersion entre pays de l’efficience des hôpitaux au sein d’un même pays
Dispersion entre pays de l’efficience des hôpitaux au sein d’un même pays
Note : N indique le nombre d’études au sein des pays sur lesquelles se fonde l’estimation de l’écart-type pour chaque pays. Ainsi, pour les pays pour lesquels on dispose de plusieurs études, le chiffre indiqué est l’écart-type moyen pour ces études.19Bien qu’on se soit attaqué d’emblée au problème de la comparabilité en retenant les études qui utilisent des hypothèses de modélisation « similaires », il subsiste probablement une certaine hétérogénéité qui risque d’altérer la comparabilité de la dispersion de l’efficience des hôpitaux au niveau national, comme le montre le graphique 5. Parmi les facteurs pouvant nuire à la comparabilité, on peut citer les différences en termes de type d’hôpitaux analysés (par exemple, publics ou privés, locaux ou universitaires), les différences de spécification de la fonction de production hospitalière en termes d’intrants et de production [34], et le degré de non représentativité des performances nationales des études examinées. Par exemple, le chiffre indiqué pour l’Australie se fonde sur une étude des hôpitaux privés, tandis que les chiffres présentés pour l’Italie et les États-Unis s’appuient sur un « mix » d’hôpitaux publics et d’hôpitaux privés. En revanche, les chiffres indiqués pour les autres pays couvrent principalement les prestataires de soins publics ou à but non lucratif. S’ajoutant au schéma de dispersion de l’efficience entre les pays, cela pourrait indiquer que la dispersion des performances est plus prononcée pour les hôpitaux privés que pour les hôpitaux publics et pour les hôpitaux à but non lucratif [35]. Une certaine prudence s’impose, toutefois, lorsqu’on compare les performances des hôpitaux publics et celles des hôpitaux privés car un facteur non observé, comme la qualité, peut varier davantage entre les hôpitaux privés ou qu’il peut exister des différences systématiques dans la composition de la production des services de santé entre prestataires publics et prestataires privés.
Contrôle possible par recoupement de la cohérence des approches partielles de l’évaluation des performances des hôpitaux
20On peut, par recoupement, contrôler la cohérence des indicateurs partiels de performance des hôpitaux analysés ci-dessus, pour établir si l’on obtient une représentation cohérente des niveaux nationaux relatifs d’efficience. Le tableau 2 suggère effectivement que le schéma indiqué est le bon :
- Les pays dont les performances en termes de coûts (mesurées par le potentiel de réduction des coûts unitaires) sont relativement bonnes semblent également bien placés dans les comparaisons des niveaux d’efficience globaux entre pays ou ensembles de pays (Danemark, Finlande, par exemple).
- Les pays qui ont un potentiel relativement important d’économies par rapport aux coûts unitaires des hôpitaux apparaissent aussi relativement inefficaces dans les comparaisons en termes de niveaux d’efficience agrégés (Suède, par exemple) ou de dispersion au sein d’un même pays (Australie et États-Unis, par exemple).
- En revanche, pour certains pays (Royaume-Uni, par exemple), aucune représentation cohérente ne ressort des différentes comparaisons de l’efficience.
Classement des pays sur la base de différents indicateurs de performance des hôpitaux
Classement des pays sur la base de différents indicateurs de performance des hôpitaux
Fourchette des indicateurs : du plus efficace (1) au moins efficace (10)21Globalement, l’ensemble des indicateurs partiels présentés ici permet de penser qu’il existe des différences substantielles de performance en termes de coûts des hôpitaux entre les pays de l’OCDE. Mais la discussion des facteurs susceptibles d’expliquer cette disparité, et des politiques appropriées pour remédier aux inefficiences qui lui sont associées, sort du cadre de cette étude.
22L’annexe technique contient une description des sources ainsi que des informations plus détaillées sur certaines des questions soulevées dans cette étude?; elle est divisée en quatre sections présentant : i) les systèmes nationaux de GHM utilisés pour le calcul des coûts unitaires?; ii) les illustrations de la relation existant entre la performance en termes de coûts unitaires et l’investissement en soins de santé?; iii) les tests de robustesse du classement relatif des pays par rapport à leur performance en termes de coûts unitaires, effectués à l’aide de déflateurs autres que les parités de pouvoir d’achat (PPA) du PIB?; et iv) les analyses au sein d’un même pays utilisées pour le calcul de la dispersion nationale de l’efficience individuelle des hôpitaux.
Sources nationales utilisées dans le calcul des coûts unitaires pour sept GHM
23Les tableaux A1 à A10 décrivent les sources nationales utilisées pour l’établissement des coûts unitaires des sept GHM analysés dans ce rapport. Pour tous les pays, les PPA sont tirées de la base de données analytique de l’OCDE.
Australie (Nouvelle-Galles du Sud)
Australie (Nouvelle-Galles du Sud)
Danemark
Danemark
Finlande
Finlande
France
France
Allemagne
Allemagne
Islande
Islande
Norvège
Norvège
Suède
Suède
Royaume-Uni
Royaume-Uni
États-Unis
États-Unis
Variation entre pays des coûts unitaires et de l’investissement en équipements médicaux
24Les graphiques A1, A2 et A3, qui illustrent la relation entre les coûts unitaires et les différentes mesures de l’investissement en équipements médicaux, montrent qu’il ne semble pas exister de corrélation apparente.
Variation entre pays des coûts unitaires des hôpitaux et de l’investissement en équipements médicaux
Variation entre pays des coûts unitaires des hôpitaux et de l’investissement en équipements médicaux
1. L’investissement total en équipements médicaux comprend la formation brute de capital des établissements nationaux de soins (publics et privés), à l’exclusion de ceux engagés dans la vente au détail de produits médicaux et des divers fournisseurs de produits médicaux. L’investissement public au titre de la santé inclut la formation brute de capital dans les établissements de soins financés sur fonds publics et les transferts de capitaux au secteur privé pour la construction et l’équipement des hôpitaux. L’investissement privé au titre de la santé inclut la formation brute de capital privée dans les industries prestataires de soins de santé (à l’exclusion de la vente au détail de produits médicaux). Il exclut les transferts de capitaux en provenance du secteur public. L’investissement en équipements médicaux n’inclut pas l’amortissement.Variation entre pays des coûts unitaires des hôpitaux et des unités d’IRM1
Variation entre pays des coûts unitaires des hôpitaux et des unités d’IRM1
1. Nombre d’unités d’imagerie par résonance magnétique (IRM) par million d’habitants. L’IRM fait référence à un mode de diagnostic dans lequel les noyaux magnétiques (en particulier les protons) d’un patient alignés dans un champ magnétique fort et uniforme absorbent l’énergie des impulsions de radiofréquence accordées et émettent des signaux de radiofréquence au fur et à mesure que décroît leur excitation. Ces signaux, dont l’intensité varie en fonction de l’abondance nucléaire et de l’environnement chimique moléculaire, sont convertis en ensembles d’images tomographiques à l’aide de gradients de champ magnétique, qui permettent une localisation en 3-D des sources de signaux. Contrairement à la radiographie conventionnelle ou à la tomographie assistée par ordinateur (CT) l’IRM n’expose pas les patients à des rayonnements ionisants.Variation entre pays des coûts unitaires des hôpitaux et des unités de CT1
Variation entre pays des coûts unitaires des hôpitaux et des unités de CT1
1. Nombre de tomodensitomètres, également connus sous l’appellation de « CT-scans » pour scanners de tomographie axiale assistée par ordinateur. Les CT scanners visualisent sous forme d’images des informations anatomiques à partir d’un plan en coupe du corps. Chaque image est générée par une synthèse informatique de données de transmission de rayons X obtenues dans de nombreuses directions différentes d’un plan donné.Tester, à l’aide d’autres déflateurs, la robustesse du classement des pays sur la base de leur performance en termes de coûts
25Les comparaisons de coûts unitaires pour des interventions spécifiques en milieu hospitalier se fondent sur la déflation de coûts unitaires libellés dans la monnaie nationale par les PPA pour l’ensemble de l’économie. Pour tester la robustesse du classement des pays, deux autres déflateurs ont été utilisés : les salaires bruts [36] et le PIB par habitant mesuré en prix de base hors SIFIM.
Utilisation des salaires bruts pour déflater les coûts unitaires nationaux
26Le tableau A11 indique, pour chacune des sept interventions hospitalières couvertes, les coûts unitaires mesurés par rapport aux salaires bruts. Les données sur les salaires sont tirées de la publication de l’OCDE Les impôts sur les salaires : 2004-05 (tableau I.6). Comme 2005 est la dernière année pour laquelle on dispose de données, ces données ont été extrapolées pour 2006?; le taux prévu de progression des salaires entre 2005 et 2006 a été tiré de la Base de données analytique de l’OCDE.
Coûts unitaires pour sept interventions hospitalières mesurés par rapport aux salaires bruts, 2006
Coûts unitaires pour sept interventions hospitalières mesurés par rapport aux salaires bruts, 2006
27Le tableau A12 indique le classement des pays lorsqu’on fait la moyenne pour les sept interventions.
Classement des pays lorsque les coûts unitaires sont mesurés par rapport aux salaires bruts
Classement des pays lorsque les coûts unitaires sont mesurés par rapport aux salaires bruts
Fourchette des indicateurs : du plus efficace (1) au moins efficace (10)Utilisation du PIB par habitant mesuré en prix de base pour déflater les coûts unitaires nationaux
28Le tableau A13 indique les coûts unitaires pour chacune des sept interventions couvertes, exprimés en pourcentage du PIB par habitant mesuré en prix de base (2005 est la dernière année pour laquelle on dispose de données sur la population). Les données sont tirées de la Base de données des comptes nationaux de l’OCDE.
Coûts unitaires pour sept interventions hospitalières exprimés en pourcentage du PIB par habitant mesuré en prix de base, 2005
Coûts unitaires pour sept interventions hospitalières exprimés en pourcentage du PIB par habitant mesuré en prix de base, 2005
29Le tableau A14 montre les classements des pays lorsqu’on fait simplement la moyenne des sept interventions.
Classement des pays lorsque les coûts unitaires sont mesurés par rapport au PIB par habitant
Classement des pays lorsque les coûts unitaires sont mesurés par rapport au PIB par habitant
Fourchette des indicateurs : du plus performant (1) au moins performant (10)Résumé des différents ensembles de classement des pays
30Le tableau A15 montre les classements des pays pour leur performance en termes de coûts unitaires établis sur la base de trois déflateurs différents. Globalement, la corrélation existant entre le classement sur la base d’un ajustement par les PPA et les classements sur la base d’autres déflateurs est relativement forte (0.842 lorsqu’on utilise les salaires bruts et 0.624 lorsqu’on utilise le PIB par habitant exprimé en prix de base).
Classement des pays sur la base des trois types de déflateurs
Classement des pays sur la base des trois types de déflateurs
Fourchette des indicateurs : du plus performant (1) au moins performant (10)Utilisation d’études empiriques pour la construction de mesures de la dispersion nationale de l’efficacité des hôpitaux
31Le tableau A16 indique les études utilisées pour calculer les mesures de la dispersion nationale de l’efficience globale.
Études des hôpitaux à l’intérieur d’un même pays
Études des hôpitaux à l’intérieur d’un même pays
Bibliographie
Bibliographie
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Mise en ligne 01/03/2010
Notes
-
[1]
Les projections de l’OCDE laissent penser que la part moyenne des dépenses publiques de santé dans le PIB pourrait pratiquement doubler d’ici à 2050, passant d’environ 6 % à près de 10 %, en supposant qu’aucun changement de politique ne vienne à casser les tendances passées (OCDE, 2006).
-
[2]
Entre 1990 et 2002, le nombre de lits d’hôpitaux de soins aigus par habitant a fortement diminué dans de nombreux pays de l’OCDE, tandis que les taux de sortie des hôpitaux augmentaient (OCDE, 2005). Sur la même période, la durée moyenne d’hospitalisation a nettement chuté dans pratiquement tous les pays de l’OCDE.
-
[3]
Voir l’étude de Hollingsworth (2003), et sa bibliographie.
-
[4]
Le projet HealthBASKET, que finance la Commission européenne, vise à élaborer une méthodologie plus générale permettant d’effectuer des comparaisons à partir des différences de coût des traitements entre les différents États membres de l’UE et au sein d’un même État membre, au moyen d’une sélection de « cas cliniques » pour les soins hospitaliers comme pour les soins ambulatoires (www.ehma.org/projects/default.asp?NCID=112).
-
[5]
Un certain nombre de pays ont mis en place des systèmes de GHM pour les soins hospitaliers, mais pour comparer les coûts unitaires entre pays sur la base de GHM, il faut cartographier les interventions cliniques de manière à apparier des traitements similaires. Dans ce document, la représentation cartographique a été conduite au niveau des GHM, autrement dit en comparant des GHM qui ont le même nombre de libellés ou des libellés équivalents. Des experts médicaux ont été consultés au cours de ce processus. Pour assurer une parfaite correspondance entre les diagnostics et les procédures cliniques, une représentation cartographique au niveau des patients eut été préférable, mais on ne disposait pas des données individuelles nécessaires à cet effet.
-
[6]
Les chiffres sont tirés des nomenclatures nationales des GHM utilisées pour le remboursement de l’activité hospitalière (pour plus de détails, voir l’annexe ). Ces nomenclatures ont été utilisées de la manière suivante : les coûts unitaires pour chaque intervention clinique ont été obtenus en multipliant le coefficient approprié de pondération des coûts par le prix national de référence (c’est-à-dire le taux de remboursement pour le patient moyen), ou en prenant directement le coût unitaire (c’est-à-dire le taux de remboursement) pour chaque intervention. Ainsi, les coûts unitaires dérivés sont censés refléter les coûts moyens des intrants au niveau national que requiert le traitement du cas médian ou du cas type.
-
[7]
Lorsque le niveau de prix des services hospitaliers ne diffère pas du niveau de prix des biens et des services en général, les différences de coûts unitaires entre pays reflèteront de pures différences d’efficience, c’est-à-dire une utilisation d’intrants plus importante pour un niveau de traitement donné. Inversement, si l’on mesurait les coûts unitaires en déflatant les chiffres nationaux par les PPA spécifiques à la santé, les différences résiduelles de coûts unitaires entre pays reflèteraient purement et simplement des différences d’efficience (Huber, 2006?; Triplett, 2003). Toutefois, l’utilisation des PPA spécifiques à la santé disponibles pour normaliser les coûts unitaires libellés en monnaie nationale pose problème car ces PPA sont actuellement dérivées des intrants et par conséquent ne prennent pas en compte les différences d’efficience des producteurs entre pays.
-
[8]
Le potentiel de réduction des coûts unitaires est égal à (1 – indicateur de coûts unitaires) x 100 %. On pourrait réaliser des économies en réduisant les coûts salariaux ou les coûts d’autres intrants utilisés dans le secteur hospitalier (par rapport à d’autres secteurs), ou améliorer l’efficience technique en modifiant la manière dont les intrants physiques sont transformés en produits.
-
[9]
Voir la note 5.
-
[10]
Implicitement, la comparaison des coûts unitaires présentés ici suppose une intensité de traitement constante entre pays (voir note 6). Or, dans la mesure où cette intensité varie, la qualité de chaque catégorie de GHM peut s’en trouver affectée.
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[11]
Pour les implantations intraoculaires, les opérations de hernies inguinales et fémorales et pour les cholécystectomies laparoscopiques, on observe des variations entre pays, dans la mesure où elles sont effectuées en ambulatoire (chirurgie de jour). Kittelsen et al. (2007) constatent, par exemple, qu’en Suède la pratique des soins ambulatoires dans les hôpitaux est beaucoup moins courante que dans les autres pays nordiques.
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[12]
Une simple comparaison internationale ne montre toutefois aucune corrélation claire entre l’investissement en équipements médicaux et la performance en termes de coûts unitaires (pour plus de détails, voir l’annexe), même si la difficulté de mesurer les dépenses d’équipement est reconnue, les hôpitaux pouvant appliquer des principes différents pour déterminer si le matériel médical doit être ou non comptabilisé dans les frais de fonctionnement et pour évaluer l’amortissement.
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[13]
Dans le cadre de travaux de l’OCDE sur l’existence de liens entre la performance et les établissements dans l’enseignement primaire et secondaire, on a constaté que la taille d’une école est un indicateur fort du niveau d’efficience (Sutherland et Price, 2007).
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[14]
Parmi les facteurs susceptibles d’influer sur les coûts unitaires, on peut citer les imperfections du marché (par exemple, des coûts unitaires faibles peuvent refléter le pouvoir de monopsone des hôpitaux sur le marché des personnels de santé) et les caractéristiques organisationnelles (par exemple, des coûts unitaires élevés peuvent refléter une rééducation effectuée en interne, alors que des coûts unitaires faibles reflèteront le fait que les soins post-chirurgicaux sont assurés par d’autres prestataires de soins).
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[15]
Toutefois, une mise en garde s’impose concernant la robustesse de cet indicateur de la qualité. Huber (2006) constate une faible corrélation entre les différents indicateurs de la qualité des soins.
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[16]
Les données empiriques sur l’efficience de l’offre locale de services publics indiquent que des niveaux élevés de recettes locales sont associés à une efficience faible (Borge et Naper, 2006). L’argument qui sous-tend ce constat est le fait que les organismes prestataires de services peuvent profiter de la richesse de l’autorité de tutelle pour relâcher leur discipline budgétaire.
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[17]
Les données empiriques indiquent toutefois que les soins médicaux peuvent ne représenter qu’une faible proportion de l’amélioration des résultats en termes de santé. Les estimations de Bunker et al. (1994), par exemple, donnent à penser que 17 à 18 % seulement de l’allongement de l’espérance de vie aux États-Unis et au Royaume-Uni au cours du siècle dernier est imputable aux soins médicaux. Dans le même esprit, Or (2000) constate que, dans les pays de l’OCDE, la situation au regard de l’emploi et le niveau de revenu sont des éléments beaucoup plus importants que les soins de santé pour expliquer les différences de résultats en termes de santé.
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[18]
Pour une revue des spécifications de résultats qui ont été adoptées dans les études empiriques, voir Worthington (2004).
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[19]
Voir Häkkinen et Joumard (2007) pour une discussion plus approfondie des données appropriées nécessaires à la réalisation de comparaisons internationales des performances des hôpitaux sur la base de mesures agrégées de l’efficience. La durée moyenne de séjour (DMS) est un autre indicateur que l’on peut utiliser pour les comparaisons internationales.Les pays qui se caractérisent par une durée d’hospitalisation relativement courte sont habituellement considérés comme relativement efficaces, tandis que les pays à longue durée d’hospitalisation sont jugés inefficaces.Toutefois, plusieurs facteurs empêchent les comparaisons internationales sur la base de cet indicateur?; tout d’abord, la durée de l’hospitalisation est généralement sensible au mode d’organisation du processus de traitement [par exemple, soins post-chirurgicaux assurés en interne ou par d’autres établissements de soins, voir Ham et al. (2003), et Riksrevisjonen (2003)]?; ensuite, la durée de l’hospitalisation peut être difficile à interpréter. Par exemple, une DMS longue est-elle due à l’inefficience ou reflète-t-elle simplement un manque de coordination effective entre les prestataires de soins??
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[20]
Mobley et Magnussen (1998) ont comparé les hôpitaux norvégiens et les hôpitaux californiens en constituant quatre groupes d’hôpitaux en fonction du type d’hôpital, de sa taille et de la durée moyenne de séjour. Ils ont exclu les hôpitaux pour lesquels des observations extrêmes ont été recueillies pour les variables spécifiées. Steinmann et al. (2004) ont comparé les hôpitaux suisses et les hôpitaux allemands (Saxe) en regroupant les hôpitaux en fonction du type d’hôpital, du nombre de lits et du nombre de pathologies traitées par médecin. Dervaux et al. (2004) ont comparé les hôpitaux français et les hôpitaux américains en regroupant des hôpitaux en fonction du type d’hôpital et du nombre de lits.
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[21]
Linna et al. (2006) ont comparé les hôpitaux norvégiens et les hôpitaux finlandais à l’aide de la version commune du système NordDRG, qui a permis d’établir une meilleure correspondance des traitements entre pays. Kittelsen et al. (2007) ont comparé les hôpitaux danois, finlandais, norvégiens et suédois sur la base des versions nationales du système NordDRG dûment corrigées pour obtenir un jeu commun de GHM pour les quatre pays.
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[22]
Les méthodes de mesures non paramétriques impliquent la construction d’une frontière d’efficience sur la base de la production et des intrants d’un ensemble d’unités de production (par exemple, des hôpitaux ou des pays). La frontière étant construite à partir des unités de production qui enveloppent les observations restantes, elle fournit une référence par rapport à laquelle les autres peuvent être jugées (Sutherland et al., 2007). La méthode DEA est une méthode de mesure non paramétrique fréquemment utilisée, en raison de sa relative flexibilité (par exemple, prise en compte de produits et d’intrants multiples), mais elle a également quelques inconvénients comme le fait d’être sensible aux erreurs de mesure. Étant donné que les méthodes concurrentes (l’analyse de la frontière stochastique par exemple) présentent elles aussi certains défauts, aucun consensus n’a été trouvé à l’heure actuelle dans la littérature sur la « meilleure méthode » permettant de tracer les frontières de la production selon les meilleures pratiques (Jacobs et al., 2006).
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[23]
Des scores d’efficience ont été calculés séparément pour chaque groupe d’hôpitaux.
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[24]
Pour les deux pays, des mesures agrégées de la production ont été construites en pondérant les sorties par les coefficients de pondération des coûts finlandais. Voir également la note 21.
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[25]
Des scores d’efficience ont été calculés à partir d’un échantillon regroupé d’observations. En outre, l’efficience a été mesurée séparément et les scores d’efficience obtenus pour les hôpitaux finlandais ont été analogues à ceux de l’échantillon regroupé, tandis que ceux obtenus pour les hôpitaux norvégiens étaient légèrement supérieurs.
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[26]
Les scores d’efficience ont été calculés à partir d’un échantillon regroupé d’observations. En outre, les scores d’efficience ont été dérivés d’un sous-ensemble regroupé d’observations (jugé plus comparable), qui fait apparaître des scores d’efficience analogues en moyenne pour les hôpitaux allemands, alors qu’ils sont légèrement inférieurs pour les hôpitaux suisses.
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[27]
Des scores d’efficience ont été calculés séparément pour chaque groupe d’hôpitaux.
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[28]
Les spécifications suivantes ont été appliquées : la production a été mesurée par trois types de sorties d’hôpital pour les soins aux patients hospitalisés (médicaux, chirurgicaux et autres) et deux types de patients pour les soins externes (médicaux et chirurgicaux), pondérés par les coefficients respectifs de pondération des coûts des GHM(sur la base d’un ensemble de coefficients inter-nordiques).En outre, les consultations externes ont été prises en compte pour mesurer la production des hôpitauxet les dépenses courantes des hôpitaux ont été utilisées comme mesure des intrants.
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[29]
Ces chiffres préliminaires ont été établis sur la base de données qui pourront être ajustées dans les travaux en cours.
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[30]
Comme le notent Sutherland et al. (2007), un inconvénient potentiel des approches non paramétriques telles que la méthode DEA est la « malédiction de la dimensionnalité », c’est-à-dire le fait que les scores d’efficience peuvent être biaisés par la taille limitée des échantillons et le nombre relativement élevé des intrants et/ou des produits. Dans ces circonstances, la méthode DEA donnera probablement une dispersion moindre des scores d’efficience car, par construction, un plus grand nombre d’unités seront jugées efficientes du fait qu’elles auront un éventail d’intrants et de produits qui n’est pas comparable. En outre, le degré d’inefficience mesuré pour chaque pays (sur la base des analyses au niveau national) sera également sensible au nombre d’études sur lesquelles se fonde l’estimation.
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[31]
Supposer que tous les prestataires doivent avoir des performances plus homogènes pourrait être une perspective d’efficience trop statique. Si l’innovation est importante pour l’efficience à long terme, la variation n’est pas nécessairement négative. Dans un certain nombre de pays, les hôpitaux privés pourraient, en tant que prestataires de services financés sur fonds publics, aider à stimuler l’innovation, ce qui risque d’accroître la variation en prélude à la diffusion des meilleures pratiques. Dans l’étude de Linna et al. (2006) citée ci-dessus, on a constaté que la dispersion nationale de l’efficience économique est plus grande pour les hôpitaux finlandais que pour les hôpitaux norvégiens, même si les niveaux d’efficience sont plus élevés. Cet élément pourrait indiquer que, en dépit d’une relative efficience (moyenne) comparée aux hôpitaux norvégiens, certains hôpitaux finlandais pourraient devenir beaucoup plus efficients s’ils rattrapaient le niveau des meilleures performances.
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[32]
Dans l’hypothèse de rendements d’échelle variables, le sens dans lequel sont calculés les scores d’efficience (c’est-à-dire dans l’optique des intrants ou de la production) est important pour les résultats. En revanche, il ne l’est pas lorsqu’on retient l’hypothèse de rendements d’échelle constants (cf. l’analyse correspondante dans le rapport de Sutherland et al., 2007 sur l’efficience des dépenses publiques dans l’enseignement primaire et secondaire).
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[33]
Un autre facteur a réduit la taille de l’échantillon, c’est le fait qu’un grand nombre d’études n’ont pas indiqué les valeurs de l’écart-type.
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[34]
Les données empiriques indiquent que les mesures individuelles de l’efficience sont sensibles aux spécifications de production (Magnussen, 1996), ce qui pourrait également modifier le coefficient mesuré de variation des mesures agrégées de l’efficience.
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[35]
De même, Mobley et Magnussen (1998) ont constaté que les performances des hôpitaux californiens à but lucratif sont relativement plus hétérogènes que celles des hôpitaux publics norvégiens et que celles des hôpitaux californiens à but non lucratif.
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[36]
Salaires bruts moyens de travailleurs à temps plein adultes, couvrant les secteurs industriels C à K inclus dans la classification CITI Rév. 3, soit l’ensemble de l’économie à l’exclusion de l’agriculture, de la pêche et du secteur public.