Couverture de REVO_044

Article de revue

Améliorer l'efficacité des dépenses de santé : enseignements tirés d'analyses partielles et sélectives de la performance des hôpitaux

Pages 49 à 83

Notes

  • [1]
    Les projections de l’OCDE laissent penser que la part moyenne des dépenses publiques de santé dans le PIB pourrait pratiquement doubler d’ici à 2050, passant d’environ 6 % à près de 10 %, en supposant qu’aucun changement de politique ne vienne à casser les tendances passées (OCDE, 2006).
  • [2]
    Entre 1990 et 2002, le nombre de lits d’hôpitaux de soins aigus par habitant a fortement diminué dans de nombreux pays de l’OCDE, tandis que les taux de sortie des hôpitaux augmentaient (OCDE, 2005). Sur la même période, la durée moyenne d’hospitalisation a nettement chuté dans pratiquement tous les pays de l’OCDE.
  • [3]
    Voir l’étude de Hollingsworth (2003), et sa bibliographie.
  • [4]
    Le projet HealthBASKET, que finance la Commission européenne, vise à élaborer une méthodologie plus générale permettant d’effectuer des comparaisons à partir des différences de coût des traitements entre les différents États membres de l’UE et au sein d’un même État membre, au moyen d’une sélection de « cas cliniques » pour les soins hospitaliers comme pour les soins ambulatoires (www.ehma.org/projects/default.asp?NCID=112).
  • [5]
    Un certain nombre de pays ont mis en place des systèmes de GHM pour les soins hospitaliers, mais pour comparer les coûts unitaires entre pays sur la base de GHM, il faut cartographier les interventions cliniques de manière à apparier des traitements similaires. Dans ce document, la représentation cartographique a été conduite au niveau des GHM, autrement dit en comparant des GHM qui ont le même nombre de libellés ou des libellés équivalents. Des experts médicaux ont été consultés au cours de ce processus. Pour assurer une parfaite correspondance entre les diagnostics et les procédures cliniques, une représentation cartographique au niveau des patients eut été préférable, mais on ne disposait pas des données individuelles nécessaires à cet effet.
  • [6]
    Les chiffres sont tirés des nomenclatures nationales des GHM utilisées pour le remboursement de l’activité hospitalière (pour plus de détails, voir l’annexe ). Ces nomenclatures ont été utilisées de la manière suivante : les coûts unitaires pour chaque intervention clinique ont été obtenus en multipliant le coefficient approprié de pondération des coûts par le prix national de référence (c’est-à-dire le taux de remboursement pour le patient moyen), ou en prenant directement le coût unitaire (c’est-à-dire le taux de remboursement) pour chaque intervention. Ainsi, les coûts unitaires dérivés sont censés refléter les coûts moyens des intrants au niveau national que requiert le traitement du cas médian ou du cas type.
  • [7]
    Lorsque le niveau de prix des services hospitaliers ne diffère pas du niveau de prix des biens et des services en général, les différences de coûts unitaires entre pays reflèteront de pures différences d’efficience, c’est-à-dire une utilisation d’intrants plus importante pour un niveau de traitement donné. Inversement, si l’on mesurait les coûts unitaires en déflatant les chiffres nationaux par les PPA spécifiques à la santé, les différences résiduelles de coûts unitaires entre pays reflèteraient purement et simplement des différences d’efficience (Huber, 2006?; Triplett, 2003). Toutefois, l’utilisation des PPA spécifiques à la santé disponibles pour normaliser les coûts unitaires libellés en monnaie nationale pose problème car ces PPA sont actuellement dérivées des intrants et par conséquent ne prennent pas en compte les différences d’efficience des producteurs entre pays.
  • [8]
    Le potentiel de réduction des coûts unitaires est égal à (1 – indicateur de coûts unitaires) x 100 %. On pourrait réaliser des économies en réduisant les coûts salariaux ou les coûts d’autres intrants utilisés dans le secteur hospitalier (par rapport à d’autres secteurs), ou améliorer l’efficience technique en modifiant la manière dont les intrants physiques sont transformés en produits.
  • [9]
    Voir la note 5.
  • [10]
    Implicitement, la comparaison des coûts unitaires présentés ici suppose une intensité de traitement constante entre pays (voir note 6). Or, dans la mesure où cette intensité varie, la qualité de chaque catégorie de GHM peut s’en trouver affectée.
  • [11]
    Pour les implantations intraoculaires, les opérations de hernies inguinales et fémorales et pour les cholécystectomies laparoscopiques, on observe des variations entre pays, dans la mesure où elles sont effectuées en ambulatoire (chirurgie de jour). Kittelsen et al. (2007) constatent, par exemple, qu’en Suède la pratique des soins ambulatoires dans les hôpitaux est beaucoup moins courante que dans les autres pays nordiques.
  • [12]
    Une simple comparaison internationale ne montre toutefois aucune corrélation claire entre l’investissement en équipements médicaux et la performance en termes de coûts unitaires (pour plus de détails, voir l’annexe), même si la difficulté de mesurer les dépenses d’équipement est reconnue, les hôpitaux pouvant appliquer des principes différents pour déterminer si le matériel médical doit être ou non comptabilisé dans les frais de fonctionnement et pour évaluer l’amortissement.
  • [13]
    Dans le cadre de travaux de l’OCDE sur l’existence de liens entre la performance et les établissements dans l’enseignement primaire et secondaire, on a constaté que la taille d’une école est un indicateur fort du niveau d’efficience (Sutherland et Price, 2007).
  • [14]
    Parmi les facteurs susceptibles d’influer sur les coûts unitaires, on peut citer les imperfections du marché (par exemple, des coûts unitaires faibles peuvent refléter le pouvoir de monopsone des hôpitaux sur le marché des personnels de santé) et les caractéristiques organisationnelles (par exemple, des coûts unitaires élevés peuvent refléter une rééducation effectuée en interne, alors que des coûts unitaires faibles reflèteront le fait que les soins post-chirurgicaux sont assurés par d’autres prestataires de soins).
  • [15]
    Toutefois, une mise en garde s’impose concernant la robustesse de cet indicateur de la qualité. Huber (2006) constate une faible corrélation entre les différents indicateurs de la qualité des soins.
  • [16]
    Les données empiriques sur l’efficience de l’offre locale de services publics indiquent que des niveaux élevés de recettes locales sont associés à une efficience faible (Borge et Naper, 2006). L’argument qui sous-tend ce constat est le fait que les organismes prestataires de services peuvent profiter de la richesse de l’autorité de tutelle pour relâcher leur discipline budgétaire.
  • [17]
    Les données empiriques indiquent toutefois que les soins médicaux peuvent ne représenter qu’une faible proportion de l’amélioration des résultats en termes de santé. Les estimations de Bunker et al. (1994), par exemple, donnent à penser que 17 à 18 % seulement de l’allongement de l’espérance de vie aux États-Unis et au Royaume-Uni au cours du siècle dernier est imputable aux soins médicaux. Dans le même esprit, Or (2000) constate que, dans les pays de l’OCDE, la situation au regard de l’emploi et le niveau de revenu sont des éléments beaucoup plus importants que les soins de santé pour expliquer les différences de résultats en termes de santé.
  • [18]
    Pour une revue des spécifications de résultats qui ont été adoptées dans les études empiriques, voir Worthington (2004).
  • [19]
    Voir Häkkinen et Joumard (2007) pour une discussion plus approfondie des données appropriées nécessaires à la réalisation de comparaisons internationales des performances des hôpitaux sur la base de mesures agrégées de l’efficience. La durée moyenne de séjour (DMS) est un autre indicateur que l’on peut utiliser pour les comparaisons internationales.Les pays qui se caractérisent par une durée d’hospitalisation relativement courte sont habituellement considérés comme relativement efficaces, tandis que les pays à longue durée d’hospitalisation sont jugés inefficaces.Toutefois, plusieurs facteurs empêchent les comparaisons internationales sur la base de cet indicateur?; tout d’abord, la durée de l’hospitalisation est généralement sensible au mode d’organisation du processus de traitement [par exemple, soins post-chirurgicaux assurés en interne ou par d’autres établissements de soins, voir Ham et al. (2003), et Riksrevisjonen (2003)]?; ensuite, la durée de l’hospitalisation peut être difficile à interpréter. Par exemple, une DMS longue est-elle due à l’inefficience ou reflète-t-elle simplement un manque de coordination effective entre les prestataires de soins??
  • [20]
    Mobley et Magnussen (1998) ont comparé les hôpitaux norvégiens et les hôpitaux californiens en constituant quatre groupes d’hôpitaux en fonction du type d’hôpital, de sa taille et de la durée moyenne de séjour. Ils ont exclu les hôpitaux pour lesquels des observations extrêmes ont été recueillies pour les variables spécifiées. Steinmann et al. (2004) ont comparé les hôpitaux suisses et les hôpitaux allemands (Saxe) en regroupant les hôpitaux en fonction du type d’hôpital, du nombre de lits et du nombre de pathologies traitées par médecin. Dervaux et al. (2004) ont comparé les hôpitaux français et les hôpitaux américains en regroupant des hôpitaux en fonction du type d’hôpital et du nombre de lits.
  • [21]
    Linna et al. (2006) ont comparé les hôpitaux norvégiens et les hôpitaux finlandais à l’aide de la version commune du système NordDRG, qui a permis d’établir une meilleure correspondance des traitements entre pays. Kittelsen et al. (2007) ont comparé les hôpitaux danois, finlandais, norvégiens et suédois sur la base des versions nationales du système NordDRG dûment corrigées pour obtenir un jeu commun de GHM pour les quatre pays.
  • [22]
    Les méthodes de mesures non paramétriques impliquent la construction d’une frontière d’efficience sur la base de la production et des intrants d’un ensemble d’unités de production (par exemple, des hôpitaux ou des pays). La frontière étant construite à partir des unités de production qui enveloppent les observations restantes, elle fournit une référence par rapport à laquelle les autres peuvent être jugées (Sutherland et al., 2007). La méthode DEA est une méthode de mesure non paramétrique fréquemment utilisée, en raison de sa relative flexibilité (par exemple, prise en compte de produits et d’intrants multiples), mais elle a également quelques inconvénients comme le fait d’être sensible aux erreurs de mesure. Étant donné que les méthodes concurrentes (l’analyse de la frontière stochastique par exemple) présentent elles aussi certains défauts, aucun consensus n’a été trouvé à l’heure actuelle dans la littérature sur la « meilleure méthode » permettant de tracer les frontières de la production selon les meilleures pratiques (Jacobs et al., 2006).
  • [23]
    Des scores d’efficience ont été calculés séparément pour chaque groupe d’hôpitaux.
  • [24]
    Pour les deux pays, des mesures agrégées de la production ont été construites en pondérant les sorties par les coefficients de pondération des coûts finlandais. Voir également la note 21.
  • [25]
    Des scores d’efficience ont été calculés à partir d’un échantillon regroupé d’observations. En outre, l’efficience a été mesurée séparément et les scores d’efficience obtenus pour les hôpitaux finlandais ont été analogues à ceux de l’échantillon regroupé, tandis que ceux obtenus pour les hôpitaux norvégiens étaient légèrement supérieurs.
  • [26]
    Les scores d’efficience ont été calculés à partir d’un échantillon regroupé d’observations. En outre, les scores d’efficience ont été dérivés d’un sous-ensemble regroupé d’observations (jugé plus comparable), qui fait apparaître des scores d’efficience analogues en moyenne pour les hôpitaux allemands, alors qu’ils sont légèrement inférieurs pour les hôpitaux suisses.
  • [27]
    Des scores d’efficience ont été calculés séparément pour chaque groupe d’hôpitaux.
  • [28]
    Les spécifications suivantes ont été appliquées : la production a été mesurée par trois types de sorties d’hôpital pour les soins aux patients hospitalisés (médicaux, chirurgicaux et autres) et deux types de patients pour les soins externes (médicaux et chirurgicaux), pondérés par les coefficients respectifs de pondération des coûts des GHM(sur la base d’un ensemble de coefficients inter-nordiques).En outre, les consultations externes ont été prises en compte pour mesurer la production des hôpitauxet les dépenses courantes des hôpitaux ont été utilisées comme mesure des intrants.
  • [29]
    Ces chiffres préliminaires ont été établis sur la base de données qui pourront être ajustées dans les travaux en cours.
  • [30]
    Comme le notent Sutherland et al. (2007), un inconvénient potentiel des approches non paramétriques telles que la méthode DEA est la « malédiction de la dimensionnalité », c’est-à-dire le fait que les scores d’efficience peuvent être biaisés par la taille limitée des échantillons et le nombre relativement élevé des intrants et/ou des produits. Dans ces circonstances, la méthode DEA donnera probablement une dispersion moindre des scores d’efficience car, par construction, un plus grand nombre d’unités seront jugées efficientes du fait qu’elles auront un éventail d’intrants et de produits qui n’est pas comparable. En outre, le degré d’inefficience mesuré pour chaque pays (sur la base des analyses au niveau national) sera également sensible au nombre d’études sur lesquelles se fonde l’estimation.
  • [31]
    Supposer que tous les prestataires doivent avoir des performances plus homogènes pourrait être une perspective d’efficience trop statique. Si l’innovation est importante pour l’efficience à long terme, la variation n’est pas nécessairement négative. Dans un certain nombre de pays, les hôpitaux privés pourraient, en tant que prestataires de services financés sur fonds publics, aider à stimuler l’innovation, ce qui risque d’accroître la variation en prélude à la diffusion des meilleures pratiques. Dans l’étude de Linna et al. (2006) citée ci-dessus, on a constaté que la dispersion nationale de l’efficience économique est plus grande pour les hôpitaux finlandais que pour les hôpitaux norvégiens, même si les niveaux d’efficience sont plus élevés. Cet élément pourrait indiquer que, en dépit d’une relative efficience (moyenne) comparée aux hôpitaux norvégiens, certains hôpitaux finlandais pourraient devenir beaucoup plus efficients s’ils rattrapaient le niveau des meilleures performances.
  • [32]
    Dans l’hypothèse de rendements d’échelle variables, le sens dans lequel sont calculés les scores d’efficience (c’est-à-dire dans l’optique des intrants ou de la production) est important pour les résultats. En revanche, il ne l’est pas lorsqu’on retient l’hypothèse de rendements d’échelle constants (cf. l’analyse correspondante dans le rapport de Sutherland et al., 2007 sur l’efficience des dépenses publiques dans l’enseignement primaire et secondaire).
  • [33]
    Un autre facteur a réduit la taille de l’échantillon, c’est le fait qu’un grand nombre d’études n’ont pas indiqué les valeurs de l’écart-type.
  • [34]
    Les données empiriques indiquent que les mesures individuelles de l’efficience sont sensibles aux spécifications de production (Magnussen, 1996), ce qui pourrait également modifier le coefficient mesuré de variation des mesures agrégées de l’efficience.
  • [35]
    De même, Mobley et Magnussen (1998) ont constaté que les performances des hôpitaux californiens à but lucratif sont relativement plus hétérogènes que celles des hôpitaux publics norvégiens et que celles des hôpitaux californiens à but non lucratif.
  • [36]
    Salaires bruts moyens de travailleurs à temps plein adultes, couvrant les secteurs industriels C à K inclus dans la classification CITI Rév. 3, soit l’ensemble de l’économie à l’exclusion de l’agriculture, de la pêche et du secteur public.

Introduction et constats

1Cette étude explore la possibilité de mesurer les différences de performance entre pays en matière de soins de santé au niveau du sous-secteur hospitalier. Pour adopter les meilleures pratiques internationales, de plus en plus essentielles à la viabilité budgétaire dans un contexte de vieillissement démographique et de progrès rapides des technologies médicales (ouvrant la voie à de nouveaux traitements et à des modifications de la pratique clinique [1]), il est pertinent de procéder à des comparaisons internationales de l’efficience des soins de santé. Les performances des hôpitaux en matière d’offre de services de santé semblent être un point de départ intéressant pour une évaluation de l’efficience globale du secteur de la santé d’un point de vue international, dans la mesure où les soins hospitaliers représentent une part importante (généralement un tiers) des dépenses totales de santé des pays de l’OCDE. Des indicateurs partiels montrent que l’efficience avec laquelle les patients sont traités peut évoluer dans le temps de manière spectaculaire, par exemple par rapport au temps moyen d’hospitalisation, ce qui permet de penser qu’il existe entre les pays des différences apparentes importantes de performance des hôpitaux [2]. Enfin, le secteur hospitalier a fait l’objet de nombreuses études et ces analyses ont permis de se faire une idée des facteurs complexes qui entrent en jeu dans l’évaluation des performances des hôpitaux au niveau national, et de mieux connaître les facteurs déterminants pour engranger des gains d’efficience [3].

2Il n’existe pas de données toutes faites sur la production et les intrants qui permettraient d’effectuer une comparaison internationale exhaustive de l’efficience des hôpitaux (Häkinnen et Joumard, 2007). Il serait donc souhaitable d’effectuer ce type d’analyse sur la base de mesures agrégées de la production corrigées pour prendre en compte la diversité des cas traités (case-mix). La mise en œuvre, dans un certain nombre de pays de l’OCDE, d’un système de classification en groupes homogènes de malades (GHM), qui rattachent les traitements des patients aux ressources consommées, est donc prometteuse car elle permet de construire des mesures agrégées des résultats prenant en compte la gravité des cas. Mais la persistance de différences importantes dans les systèmes actuellement utilisés limite la comparabilité entre pays de mesures agrégées des résultats reposant sur ce concept.

3L’analyse qui suit présente une sélection d’indications de la performance des hôpitaux dans un certain nombre de pays de l’OCDE, en particulier l’Australie, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Islande, la Norvège, la Suède, le Royaume-Uni et les États-Unis, sur la base des trois méthodes suivantes de comparaison internationale :

  • différences de coûts unitaires d’interventions cliniques types sur la base de groupes homogènes de malades (GHM) ;
  • différences de niveaux d’efficience globale des hôpitaux entre (principalement) des couples de pays établis sur la base d’études du secteur hospitalier ayant appliqué différentes techniques de mise en correspondance, de manière à améliorer la comparabilité entre pays des mesures globales des résultats ;
  • différences de dispersion de l’efficience des différents hôpitaux (méthode des doubles différences), à l’intérieur d’un pays, sur la base d’un sous-ensemble d’études nationales d’hôpitaux ayant appliqué des hypothèses de modélisation « similaires ».
L’article se termine par une discussion visant à établir si l’utilisation combinée d’approches partielles donne une vision cohérente lorsque ces approches sont vérifiées par recoupement. Les notes techniques sont regroupées dans l’annexe .

4Les principaux constats de l’étude sont les suivants :

  • Les comparaisons sur la base des coûts unitaires donnent à penser qu’en moyenne, pour les interventions considérées et en faisant abstraction de différences potentielles de qualité, les pays pourraient réduire leurs coûts de 5 % à 48 % si les coûts unitaires étaient ramenés au niveau des coûts de l’hôpital le plus performant pour chaque intervention.
  • Les comparaisons bilatérales des niveaux d’efficience globale des hôpitaux montrent des différences importantes de performance entre pays, avec un potentiel d’économies au niveau des intrants qui s’établit en moyenne entre 6 % et 36 %. En outre, les résultats préliminaires d’une comparaison des hôpitaux de quatre pays nordiques montrent que l’efficience des hôpitaux semble varier considérablement, même entre des pays dont les caractéristiques institutionnelles sont relativement similaires, le potentiel d’économies s’établissant en moyenne entre 23 % et 44 %.
  • Les observations relatives à la dispersion à l’intérieur d’un même pays indiquent des disparités importantes entre pays. Dans la mesure où une plus grande dispersion traduit un potentiel de gains d’efficience, plusieurs pays pourraient avoir une marge d’amélioration substantielle en amenant la performance des hôpitaux inefficaces au niveau des meilleures pratiques nationales. Tout en reflétant vraisemblablement des différences dans la composition de la production des services de santé, les données laissent penser que les améliorations pourraient être plus importantes pour les hôpitaux privés que pour les hôpitaux publics.
  • S’il est difficile d’évaluer dans quelle mesure ces indicateurs donnent une image cohérente des niveaux d’efficience nationaux car les pays couverts varient d’un indicateur à l’autre, des vérifications par recoupement des différents jeux d’indicateurs tendent à confirmer la robustesse du classement des pays.
Il faut reconnaître, toutefois, que l’approche suivie ici est hautement exploratoire et que l’analyse des déterminants des différences observées entre pays dans les performances des hôpitaux sort du champ de cette étude. Il faut donc voir dans les différents ensembles de classements des pays un point de départ pour des recherches complémentaires plutôt que la preuve décisive de différences d’efficience des hôpitaux entre pays. L’objectif ultime doit être de relier les mesures des performances des hôpitaux aux facteurs décrivant le cadre institutionnel dans lequel opèrent les hôpitaux de manière à en tirer des conclusions pertinentes en termes de politiques pour l’adoption de pratiques internationales exemplaires.

Comparaison entre pays des coûts unitaires des hôpitaux

5Une méthode, commentée ici, d’évaluation des différences entre pays de performances des hôpitaux, consiste à comparer les coûts unitaires pour des interventions spécifiques [4]. Le tableau 1 présente, pour dix pays, les coûts unitaires de sept interventions hospitalières pour lesquelles les procédures cliniques sont relativement normalisées entre pays. Les définitions spécifiques des interventions choisies se fondent sur l’utilisation de GHM, c’est-à-dire de systèmes de regroupement des traitements en fonction des ressources utilisées pour constituer un ensemble restreint de groupes cliniquement et économiquement homogènes (encadré 1) [5]. Dans la deuxième partie du tableau, les coûts unitaires par traitement tirés des nomenclatures nationales des GHM ont été normalisés en ajustant les différences entre pays de niveau de prix des biens et des services en général, au moyen des parités de pouvoir d’achat (PPA) pour l’ensemble de l’économie [6]. Les variations résiduelles du prix relatif reflèteront à la fois les différences d’efficience technique et les différences de prix des services hospitaliers par rapport à l’ensemble de l’économie (ou plus probablement, une combinaison des deux) [7].

Tableau 1

Rapport interquintiles avant et après intégration de tous les types de services publics aux ménages

Tableau 1
AUS8 DNK FIN FRA9 DEU ISL NOR SWE GBR11 USA12 Cartographie des interventions (système de regroupement) AR-DRG DkDRG Nord-DRG PMSI G-DRG Nord-DRG Nord-DRG Nord-DRG HRG HCFA-DRG Opération prothétique primaire (S)1 I03B, I03C, I04B 0880, 0884, 089610 209A 08C02Z I03Z, I04Z10 209A 209A 209A H04, H80, H8110 209 Cholécystectomie laparoscopique (S)2 H04B 0708 494, 494O 07C04V H08B 494, 494O10 494 494, 494O10 G14 494 Hernies inguinales et fémorales (S)3 G09Z 0620 162, 162O10 06C12V G09Z 162, 162O10 162 162, 162O10 F74 Pontage coronarien (S)4 F05A 0507 107C 05C04W F05Z 107C 107C 107C E04 Implantations intraoculaires (S)5 C08Z 0205, 0206 39A, 39B, 39O, 39P10 02C05Z C08Z 39, 39O10 39 39, 39O10 B13, B14, B1510 Pneumonie simple et pleurésie (M)6 0445, 044610 89 04M05V 89 89 89 D42 89 Délivrance vaginale (M)7 O60D 1407 373 14Z02A O60D 373 373 373 N07 Coûts unitaires par intervention, mesurés en US$ PPA de 2006 Opération prothétique primaire 13 523 8 730 8 424 12 972 12 379 11 361 14 438 10 099 8 413 11 761 Cholécystectomie laparoscopique 3 346 2 236 2 323 3 760 2 825 3 374 4 941 4 171 2 802 5 971 Hernies inguinales et fémorales 2 365 1 736 1 557 2 564 2 655 2 409 1 829 2 910 1 617 Pontage coronarien 23 464 13 948 18 428 20 225 19 782 24 577 15 754 19 911 11 626 Implantations intraoculaires 2 443 971 1 139 2 308 1 417 1 607 1 348 1 932 1 161 Pneumonie simple et pleurésie 2 869 3 324 5 200 4 190 5 134 4 540 5 428 5 934 Délivrance vaginale 1 934 1 236 1 484 2 363 1 772 2 372 1 604 2 740 1 188 Indicateur de coûts unitaires; le pays de référence est le pays dans lequel les coûts unitaires sont les plus bas Opération prothétique primaire 0.62 0.96 1.00 0.65 0.68 0.74 0.58 0.83 1.00 0.72 Cholécystectomie laparoscopique 0.67 1.00 0.96 0.59 0.79 0.66 0.45 0.54 0.80 0.37 Hernies inguinales et fémorales 0.66 0.90 1.00 0.61 0.65 0.65 0.85 0.54 0.96 Pontage coronarien 0.50 0.83 0.63 0.57 0.59 0.47 0.74 0.58 1.00 Implantations intraoculaires 0.40 1.00 0.85 0.42 0.69 0.60 0.72 0.50 0.84 Pneumonie simple et pleurésie 1.00 0.86 0.55 0.68 0.56 0.63 0.53 0.48 Délivrance vaginale 0.61 0.96 0.80 0.50 0.67 0.50 0.74 0.43 1.00 Moyenne (non pondérée) 0.58 0.95 0.87 0.56 0.68 0.62 0.66 0.58 0.88 0.52 c.-à-d. potentiel de réduction des coûts (%)13 42 5 13 44 32 38 34 42 12 48 Variation des coûts unitaires à l’intérieur d’un pays, normalisés par rapport aux coûts unitaires des opérations prothétiques primaires Opération prothétique primaire 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 Cholécystectomie laparoscopique 0.25 0.26 0.28 0.29 0.23 0.30 0.34 0.41 0.33 0.51 Hernies inguinales et fémorales 0.17 0.20 0.18 0.20 0.21 0.21 0.13 0.29 0.19 Pontage coronarien 1.74 1.60 2.19 1.56 1.60 2.16 1.09 1.97 1.38 Implantations intraoculaires 0.18 0.11 0.14 0.18 0.11 0.14 0.09 0.19 0.14 Pneumonie simple et pleurésie 0.33 0.39 0.40 0.37 0.36 0.45 0.65 0.50 Délivrance vaginale 0.14 0.14 0.18 0.18 0.14 0.21 0.11 0.27 0.14 Note : M = GHM en médecine, S = GHM en chirurgie. 1. Opération prothétique primaire de la hanche/du genou/de la cheville, prothèses des membres inférieurs. Les données disponibles ne permettent pas de ventiler les coûts unitaires entre les trois types d’opérations. 2. Méthode non invasive d’ablation de la vésicule biliaire, sans complications. 3. Opérations de hernies, sans complications. 4. Cardiopathies majeures, avec complications. 5. Englobent les opérations de la cataracte. 6. Infection des poumons, avec complications. 7. Accouchement normal, sans complications. 8. Nouvelle-Galles du Sud. Exercice 2005/06. 9. Exercice 2005. 10. Le chiffre indiqué pour les coûts unitaires a été obtenu en faisant la moyenne des coefficients de pondération individuels pour ces groupes. 11. Exercice 2006/07. 12. Exercice 2005. 13. Calculé par la formule : 1 – indicateur de coût unitaire moyen. Source : Secrétariat de l’OCDE (pour plus de détails, voir l’annexe).

Rapport interquintiles avant et après intégration de tous les types de services publics aux ménages

Estimations fondée sur des données individuelles, vers 2000

Encadré 1. Groupes homogènes de malades (GHM)

Le système GHM est utilisé dans les soins hospitaliers pour décrire le « case-mix » (c’est-à-dire le profil d’activité). Il a été élaboré dans les années 70 par le Professeur Robert Fetter et ses collègues de l’Université de Yale comme nouvel outil de gestion susceptible d’améliorer la maîtrise des coûts dans les hôpitaux (Fetter et Freeman, 1986). L’idée de base était de décrire l’activité hospitalière en se focalisant sur le produit final, à savoir le temps total d’hospitalisation, mesurée par les sorties définies selon les diagnostics (classés en fonction des codes de la Classification internationale des maladies – CIM), et reflétant les ressources utilisées.

Systèmes de regroupement utilisés dans les soins hospitaliers

tableau im2
Type de système de regroupement Année d’adoption dans les nomenclatures de financement des hôpitaux Nombre de groupes, 2006 Part du financement des hôpitaux sur la base des activités GHM (%) Proportion d’hôpitaux utilisant le système GHM (%) Australie AR-DRG 1997 6571 651 1001 Autriche LDF 1997 883 50 100 Danemark DkDRG 2000 599 50 d’ici 2007 100 Finlande NordDRG 2000 914 43-75 36 France PMSI 2004 768 50 d’ici 2007 100 Allemagne G-DRG 2003 914 20 100 Hongrie HBC 1993 786 100 100 Islande NordDRG. .2 744 0 10 Italie GHM 1995 506 100 100 Pays-Bas DBC3 2005. .. .4 100 Norvège NordDRG 1999 532 40 100 Espagne GHM 19975. . 353. . Suède NordDRG 1997 696 55 80-90 Royaume-Uni HRG 20036 600 35-70 100 d’ici 2008 États-Unis HCFA-GHM 19837 5437. . 1007 Note : AR DRG = GHM australien amélioré; LDF = Leistungsbezogene Diagnose-Fallgruppen; DkDRG = GHM danois ; NordDRG = Nordic DRG; PMSI = Programme de médicalisation des systèmes d’information; HBC = Homogén Betegségcsoportok; DBC = Diagnose Behandelings Combinaties; HRG = Health Resource Groups. 1. Nouvelle-Galles du Sud. 2. Utilisé uniquement pour la collecte d’informations sur l’offre de soins hospitaliers. 3. Le système DBC a été introduit en février 2005 pour le remboursement des soins hospitaliers. Toutefois, ce système est encore en cours de développement. 4. Dans le système de case-mix néerlandais, on distingue les DBC à prix fixes et les DBC à prix négociables. 5. Région de Catalogne. 6. Uniquement en Angleterre. 7. Medicare. Source : Secrétariat de l’OCDE; Busse et al. (2006); The Nordic Case Mix Conference, Copenhague, 2006; Schreyögg et al. (2006).

Systèmes de regroupement utilisés dans les soins hospitaliers

Conceptuellement, le système GHM regroupe les patients, à l’aide d’un logiciel spécialement conçu à cet effet, en un certain nombre de catégories établies sur la base de leur diagnostic principal, des codes de procédures cliniques, du sexe, de l’âge et de la présence de complications et de doubles diagnostics. La procédure de regroupement commence par le classement des patients en catégories majeures de diagnostics (CMD) généralement au nombre de 23 à 25, en fonction de leur diagnostic principal. On distingue ensuite les cas relevant de la médecine et ceux relevant de la chirurgie. Les GHM ainsi obtenus sont censés être classés en catégories de telle sorte que chaque groupe soit homogène du point de vue de ses besoins en ressources cliniques et économiques.
Le système GHM a été utilisé pour la première fois aux États-unis en 1983 comme base du système de paiement prospectif (PP) introduit dans le programme Medicare (et souvent désigné sous le sigle HCFA-DRG du nom de l’administration responsable du financement des soins de santé (Health Care Financing Administration) qui était en charge de sa mise en œuvre.
Depuis lors, un certain nombre de pays ont mis en place des systèmes de GHM pour les soins hospitaliers (voir le tableau). Les GHM sont utilisés principalement comme base de financement des hôpitaux à l’activité (Docteur et Oxley, 2003), mais ce système a été également utilisé pour l’évaluation comparative des hôpitaux nationaux (par exemple, en Finlande depuis 1994). Actuellement, ces systèmes prennent en compte principalement les activités de soins aux hospitalisés, bien que certains pays aient également développé des GHM pour les soins en clinique externe (chirurgie de jour, par exemple).

6Les disparités de coûts unitaires entre pays paraissent relativement marquées pour les interventions spécifiques examinées ici. Dans la troisième partie du tableau 1, le potentiel d’économies est mesuré par référence aux coûts unitaires du pays le plus performant?; l’indicateur de coûts unitaires pour les pays sous-performants est obtenu en divisant leurs propres coûts par les coûts unitaires du pays de référence et le potentiel d’économies est obtenu en faisant la différence entre les deux [8]. Dans le cas de la cholécystectomie laparoscopique (méthode non invasive d’ablation de la vésicule biliaire), par exemple, l’indicateur de coûts unitaires varie entre 0.37 et 0.96 par rapport au pays de référence, le Danemark, ce qui suggère que le potentiel d’économies est de l’ordre de 66 % pour le pays dont les coûts unitaires sont les plus élevés et qu’il est inférieur à 5 % pour le deuxième pays le plus performant. De même, les coûts unitaires varient sensiblement même pour une intervention clinique standard comme la délivrance vaginale (naissance normale sans complication), trois pays paraissant avoir un potentiel d’économies de 50 %, voire davantage.

7Le potentiel de réduction des coûts unitaires, fondé sur l’établissement d’une simple moyenne pour les sept interventions (l’absence de données sur le nombre de sorties, par exemple, pour chaque GHM a empêché de calculer une moyenne pondérée) paraît relativement important en Australie, en France, en Suède et aux États-Unis, mais relativement faible au Danemark, en Finlande et au Royaume-Uni (graphique 1). L’Allemagne, l’Islande et la Norvège semblent se trouver dans une situation intermédiaire. Un contrôle de la robustesse du classement relatif des pays présenté en annexe montre que l’utilisation d’autres déflateurs (tels que le salaire brut et le PIB par habitant) que les PPA pour l’ensemble de l’économie ne modifie guère les classements relatifs.

Graphique 1

Différences de coûts unitaires entre pays pour sept interventions en hôpital, 2006

Graphique 1

Différences de coûts unitaires entre pays pour sept interventions en hôpital, 2006

Source : Secrétariat de l’OCDE.

8En outre, les coûts unitaires relatifs des différents traitements varient considérablement à l’intérieur des pays, comme le montre la quatrième partie du tableau 1, où les coûts unitaires à l’intérieur de chaque pays sont mesurés en utilisant comme unité de compte une opération prothétique primaire. À titre d’exemple, les coûts unitaires d’une délivrance vaginale varient entre un dixième et un quart du coût d’une opération prothétique primaire, tandis que les coûts unitaires d’un pontage coronarien varient entre un montant plus ou moins identique aux coûts unitaires d’une opération prothétique primaire et plus du double de ces coûts. Si l’on suppose que les interventions fondées sur les GHM sont cohérentes entre pays, ces disparités importantes en termes de structure des coûts unitaires relatifs permettent de penser que de substantiels gains d’efficience sont possibles.

9Bien que les éléments présentés au tableau 1 indiquent les domaines dans lesquels de réelles diminutions des coûts unitaires pourraient être obtenues, plusieurs facteurs peuvent expliquer la sensible variation des coûts entre pays, ce qui limite la comparabilité internationale. Ces facteurs sont les suivants :

  • Premièrement, comme les pays utilisent des systèmes de GHM différents, il est possible que les interventions prises en compte ici ne soient pas totalement comparables si les procédures de diagnostic et les procédures cliniques que reflète chaque GHM diffèrent entre pays (encadré 2) [9]. Apparemment, le nombre de groupes utilisés dans les différents systèmes varie énormément (d’environ 500 à plus de 900), ce qui donne à penser que les coûts unitaires reflètent probablement mieux les coûts sous-jacents pour les différentes interventions lorsque les GHM sont plus nombreux (et les regroupements plus fins).
  • Deuxièmement, les méthodes utilisées pour calculer les coefficients de pondération individuels varient entre pays (encadré 2 et Schreyögg et al., 2006). Parmi les facteurs qui peuvent limiter la comparabilité des coûts unitaires dérivés, on peut citer les différences de type d’éléments de coûts inclus dans la base de coûts nationale utilisée pour estimer les coefficients de pondération, les différences en termes de méthodes de troncature utilisées pour détecter les cas atypiques, les différences d’intensité des soins prodigués [10], le fait qu’une intervention déterminée soit ou non effectuée en chirurgie de jour [11], et le degré de représentativité des coefficients de pondération pour l’ensemble du pays.
  • Troisièmement, les pays peuvent attacher des coefficients de pondération différents à l’utilisation de matériel médical et à l’utilisation de soins à forte intensité de main-d’œuvre. Dans la mesure où les chiffres dérivés saisissent principalement les dépenses courantes, des coûts unitaires faibles peuvent refléter le bon équipement relatif en matériel médical du pays concerné ou le fait que ce matériel soit financé en dehors du système GHM. Cela peut réduire les besoins en soins à forte intensité de main d’œuvre (qui sont mesurés), mais augmenter les coûts d’équipement (qui ne le sont généralement pas). Les chiffres présentés risquent donc d’être des indicateurs biaisés des coûts unitaires globaux à long terme [12].
  • Quatrièmement, un facteur économies d’échelle peut entrer en jeu. Engranger le potentiel indiqué d’économies peut nécessiter d’avoir des hôpitaux plus grands ou de réaliser dans les hôpitaux un chiffre d’affaires plus important [13], ce qui majorerait certes la dépense globale mais permettrait de réaliser des économies par traitement.

Encadré 2. Facteurs influant sur le degré de comparabilité des GHM entre pays

Le fait que l’on n’ait élaboré [1] jusqu’ici aucun système international de GHM permettant d’effectuer des comparaisons internationales est dû aux facteurs suivants (Schreyögg et al., 2006) :
  • Différences dans la définition des échantillons de données, par exemple dans le nombre d’hôpitaux pour lesquels des données de coûts sont collectées et regroupées. Le pourcentage d’hôpitaux qui utilisent les GHM varie entre moins de 1 % de l’échantillon total de données (Italie) et 100 % (Royaume-Uni)?; d’où des différences dans les critères de sélection. Ces critères cherchent habituellement à concilier la nécessité de s’assurer de la qualité des standards de données et celle d’obtenir un échantillon représentatif d’hôpitaux.
  • Différences dans l’utilisation des méthodes de troncature pour détecter les cas atypiques, autrement dit les épisodes de traitement qui utilisent des ressources sensiblement supérieures (ou inférieures) à la moyenne. Habituellement, les cas atypiques sont plus fréquents pour les longs séjours que pour les séjours de courte durée, ce qui implique que le coût moyen par GHM tend à être supérieur au cas médian ou au cas type. Pour ce faire, on utilise des méthodes de troncature qui définissent des valeurs seuil (bornes), mais ces méthodes varient entre pays [2].
  • Différences dans le mode de calcul des coefficients de pondération individuels. Les pays utilisent essentiellement deux méthodes pour établir les taux de remboursement d’une activité hospitalière reposant sur des GHM. La première s’appuie sur le concept de coefficients de pondération individuels, qui définissent une relation entre les épisodes de traitement selon l’intensité des ressources utilisées [3]. Toutefois, la méthode de comptabilité analytique utilisée pour établir cette relation varie à la fois à l’intérieur des pays et entre les pays (pour plus de détails, voir le volume d’août 2006 de Health Care Management Science). La deuxième méthode consiste à calculer les coûts (ou à établir le taux de remboursement) directement pour chaque groupe. Les deux méthodes saisissent la variation des besoins relatifs en ressources des différents groupes de patients, mais des ajustements complémentaires sont généralement nécessaires pour prendre en compte les différences de structure des hôpitaux et/ou les différences régionales. Pour opérer ces ajustements, les pays utilisent des mécanismes différents.
Un autre facteur susceptible de brouiller la comparabilité des coûts unitaires dérivés des coefficients de pondération des coûts des GHM est, par exemple, la fréquence d’actualisation de ces coefficients, ce qui implique que les coûts unitaires peuvent refléter des conditions de coûts pour des périodes différentes. Un autre facteur tient au fait que certains pays appliquent le système GHM de manière uniforme tandis que d’autres appliquent des coefficients de pondération différents selon l’unité administrative responsable de la prestation des soins hospitaliers. Il existe également une variation liée au régime de propriété des établissements hospitaliers, ce qui implique que les coefficients de pondération des coûts peuvent dépendre de la structure du financement de l’ensemble du système de santé. Enfin, on observe une variation du type d’éléments de coûts inclus dans la base de coûts à partir de laquelle sont obtenus les coefficients de pondération nationaux (pour plus de détails, voir l’annexe ).

10Un examen des facteurs qui expliquent les différences de coûts unitaires entre pays sort du cadre de cette étude, bien que les caractéristiques nationales (inaltérables) mais aussi les facteurs institutionnels soient probablement des éléments déterminants [14]. Toutefois, dans la mesure où la qualité est étroitement liée aux ressources consommées, des coûts unitaires faibles pourraient refléter une qualité des soins relativement médiocre. En l’absence d’indicateurs disponibles sur la qualité des interventions cliniques spécifiques examinées ici, le graphique 2 illustre la relation existant entre l’indicateur de coûts unitaires présenté ci-dessus et les taux de survie relative à 5 ans pour tous les types de cancers. La corrélation positive apparente qui existe entre le potentiel de réduction des coûts unitaires et les taux de survie est frappante (le coefficient de corrélation est de 0.90) [15]. Cela donne à penser qu’une amélioration des performances en termes de coûts pourrait être obtenue au détriment de la qualité des services, mais la relation peut également refléter des différences de priorités. On pourrait considérer, par exemple, que les taux relativement élevés de survie au cancer observés en France et en Suède indiquent le poids plus grand attaché à la prévention (par exemple au dépistage), ce qui impliquerait que les patients recevant des soins ont un cancer relativement plus grave (entraînant des coûts unitaires plus élevés).

Graphique 2

Variation entre pays des coûts unitaires et de la qualité des soins hospitaliers

Graphique 2

Variation entre pays des coûts unitaires et de la qualité des soins hospitaliers

Note : Les taux de survie au cancer sont tirés de l’étude Eurocare-3?; ils ont été établis sur la base d’adultes dont le cancer a été diagnostiqué entre 1990 et 1994.
Source : Sant et al. (2003).

11Il existe également une corrélation empiriquement démontrée entre les revenus et les dépenses de santé, en ce sens que les pays dont le PIB par habitant est plus élevé tendent à avoir un niveau plus élevé de dépenses de santé par habitant (OCDE, 2005). Toutefois, des niveaux de revenu élevés peuvent conduire à ne pas mettre en place des incitations suffisamment fortes à maîtriser les coûts [16]. Selon un récent rapport du McKinsey Global Institute, l’une des principales causes du niveau élevé des dépenses de santé aux États-Unis est le manque d’incitations suffisamment fortes à promouvoir une offre de soins rationnelle (McKinsey Global Institute, 2007). Le graphique 3 suggère qu’il existe une relation positive entre les économies de coûts potentielles et les dépenses de santé par habitant (le coefficient de corrélation est de 0.56).

Graphique 3

Variation entre pays des coûts unitaires et des dépenses au titre des soins de santé

Graphique 3

Variation entre pays des coûts unitaires et des dépenses au titre des soins de santé

Note : Les dépenses totales de santé englobent les dépenses publiques et les dépenses privées.
Source : Éco-Santé, OCDE, 2006.

Comparaison de l’efficience des hôpitaux pour des pays pris deux à deux

12Certes, une comparaison internationale des coûts unitaires pour des interventions cliniques spécifiques pourrait donner une bonne idée de la performance en termes de coûts, mais leur degré de représentativité du sous-secteur des hôpitaux risque d’être limité dans la mesure où ces interventions ne représentent qu’une petite partie de l’activité hospitalière totale. Il serait préférable de procéder à une comparaison internationale des performances des hôpitaux sur la base de mesures agrégées de l’efficience. L’idéal serait d’effectuer cette comparaison à partir de mesures des résultats saisissant la valeur ajoutée, c’est-à-dire l’évolution de l’état de santé d’un patient avec le traitement clinique et sans ce traitement (Jacobs et al., 2006). Ces données étant rarement comparables à l’échelle internationale, dans la pratique les chercheurs utilisent habituellement la production des hôpitaux [17]. Dans les études nationales, cette production est généralement mesurée par le nombre (total) des sorties (ou des jours par patients) [18]. Cette mesure équivaudrait à définir la production du secteur éducatif en fonction du nombre d’élèves scolarisés. Toutefois, on ne dispose pas de données prêtes à l’emploi sur les sorties des hôpitaux permettant d’effectuer des comparaisons globales de l’efficience des hôpitaux dans les différents pays de l’OCDE [19].

13En particulier, l’absence de système international de GHM et de jeu de coefficients de pondération associés fait que des comparaisons à l’échelle internationale de la production globale des hôpitaux seraient extrêmement incertaines. Il est donc probable que les limites de telles comparaisons ne sont pas négligeables. Par exemple, on pourrait, en principe, obtenir des mesures agrégées de la production en multipliant le nombre de sorties pour chaque groupe par les coefficients de pondération respectifs corrigés de la gravité des pathologies. Mais, si de nombreux pays ont mis en œuvre des systèmes de GHM pour les soins hospitaliers, des différences importantes subsistent entre les systèmes utilisés (voir encadré 2). Des pays ont jugé nécessaire d’adapter le détail de la conception des systèmes de GHM au contexte national. Les différences entre pays concernent tous les niveaux de la mise en œuvre des systèmes de GHM, y compris la logique du regroupement et le système de classification des maladies (c’est-à-dire la version du système CIM effectivement utilisée).

14Un petit nombre d’études du secteur hospitalier ont appliqué différentes « techniques d’appariement » de manière à permettre des comparaisons de l’efficience par couples de pays principalement. Deux grandes méthodes ont été adoptées à cet égard. La première consiste à constituer des groupes d’hôpitaux sur la base de critères spécifiques, par exemple le type d’hôpital, sa taille, la durée d’hospitalisation, le nombre de jours-lits, etc. [20]. La deuxième repose sur l’utilisation des systèmes de GHM existants permettant des comparaisons internationales. Actuellement, cela n’est possible que pour les comparaisons entre pays nordiques [21].

15Les parties A à E du graphique 4 résument les résultats des comparaisons internationales. Dans tous les cas, les scores d’efficience ont été calculés sur la base de méthodes de mesure non paramétriques, principalement l’analyse d’enveloppement de données (Data Envelopment Analysis, DEA) [22]. Avec la réserve qu’il peut subsister quelques facteurs limitant la comparabilité internationale des hôpitaux (par exemple, la qualité des soins), les résultats de ces études révèlent des différences bilatérales d’efficience importantes :

  • Mobley et Magnussen (1998) ont comparé les hôpitaux norvégiens et les hôpitaux californiens en se fondant sur des mesures de la production globale corrigées de la gravité des pathologies (en partie en utilisant la pyramide des âges des patients, et en partie en utilisant le GHM). En outre, les données d’entrée des médecins américains ont été ajustées en fonction d’un travail à temps plein, de manière à ce qu’elles soient plus comparables aux données norvégiennes. Les hôpitaux urbains à but non lucratif, norvégiens et californiens, ont été jugés les plus efficaces (techniquement parlant), encore que les différences paraissent en général relativement minimes (graphique 4, partie A) [23]. Les hôpitaux urbains à but lucratif californiens ont été jugés les plus inefficaces, avec un taux d’occupation des lits relativement faible.
  • Une autre étude a comparé les hôpitaux norvégiens et les hôpitaux finlandais sur la base de mesures agrégées de la production corrigées de l’éventail des cas traités (case-mix) (Linna et al., 2006) [24]. Les hôpitaux norvégiens ont été jugés moins efficients (en termes de coûts) que les hôpitaux finlandais (graphique 4, partie B) [25]. Le potentiel d’économies calculé est respectivement de 36 % et de 13 %.
  • Steinmann et al. (2004) ont comparé les hôpitaux suisses et allemands (Saxe) sur la base de mesures agrégées du nombre de cas traités. Ils ont constaté que l’efficience (technique) des hôpitaux suisses est en moyenne inférieure de 8 % à celle des hôpitaux allemands (graphique 4, partie C) [26].
  • Dervaux et al. (2004) ont comparé les hôpitaux français et américains sur la base de mesures agrégées d’un certain nombre de traitements pour différentes catégories. Ils ont constaté que les hôpitaux américains ont un potentiel de gains d’efficience qui est près de deux fois supérieur à celui des hôpitaux français (graphique 4, partie D) [27].
  • Kittelsen et al. (2007) ont comparé l’efficience des hôpitaux danois, finlandais, norvégiens et suédois sur la base de mesures agrégées de la production, corrigées de la gravité des pathologies [28]. Les résultats préliminaires indiquent que le rapport coût-efficience est relativement élevé en Finlande et au Danemark alors qu’il est relativement faible en Suède. Les hôpitaux norvégiens paraissent être dans une situation intermédiaire. Le potentiel d’économies calculé s’échelonne en moyenne, entre 23 % et 44 % (graphique 4, partie E) [29]. Ces résultats sont en gros dans la ligne des résultats sur les coûts unitaires indiqués ci-dessus.

Graphique 4

Comparaisons internationales de l’efficience des hôpitaux

Graphique 4

Comparaisons internationales de l’efficience des hôpitaux

Note : CA = hôpitaux californiens.
1. Les scores indiqués pour l’efficience en termes de coûts de la Finlande et de la Norvège correspondent au score d’efficience moyen pour quatre spécifications types différentes (reposant toutes quatre sur un échantillon regroupé).
2. Les scores d’efficience indiqués ont été obtenus en prenant la moyenne de la période 2000-02 pour l’Allemagne, et 1997-2000 pour la Suisse.
3. Résultats préliminaires de Kittelsen et al. (2007).
Source : Mobley et Magnussen (1998)?; Linna et al. (2006)?; Steinmann et al. (2004)?; Dervaux et al. (2004)?; Kittelsen et al. (2007).

Comparaison des différences d’efficience au sein d’un même pays

16Il existe une abondante littérature sur la mesure de l’efficience nationale des soins hospitaliers, qui pourrait être utilisée pour calculer les différences de niveaux d’efficience entre les pays sur la base des données nationales (encadré 3) si l’on pouvait régler les problèmes de comparabilité. Mais les études sur les hôpitaux pâtissent de l’hétérogénéité internationale de plusieurs dimensions importantes telles que les types d’hôpitaux analysés, les spécifications de la production hospitalière en termes d’intrants et de production, les concepts d’efficience appliqués, les hypothèses techniques concernant les phénomènes d’échelle, etc. [30]. Ce n’est donc pas cette approche qui a été retenue ici. Les études existantes au niveau national de l’efficience des hôpitaux ont donc été utilisées pour procéder à des comparaisons internationales de la dispersion nationale des performances des hôpitaux sur la base de mesures agrégées de l’efficience. On peut considérer que cette dispersion de l’efficience individuelle des hôpitaux indique que le champ des gains d’efficience est relativement grand en cas de rattrapage du niveau des meilleures pratiques nationales [31].

Encadré 3. Comparaison de l’efficience des soins de santé entre pays sur la base d’études nationales

La littérature empirique sur la mesure de l’efficience des soins de santé est abondante. Selon Hollingsworth (2003), à fin 2002, 188 articles de journaux et chapitres de livres avaient été consacrés au sujet?; il s’agissait pour l’essentiel d’analyses nationales. La plupart de ces études ont appliqué des méthodes de mesure non paramétriques, notamment l’analyse DEA, et plus de la moitié d’entre elles concernent les soins en hôpital et en centres de long séjour. La majorité des études se fondent sur des données américaines. De plus en plus, les analyses de l’efficience au niveau du sous-secteur des hôpitaux reposent sur une approche en deux étapes, dans laquelle la méthode DEA est utilisée pour obtenir des scores d’efficience, tandis que des méthodes de régression (TOBIT, par exemple) sont appliquées pour relier la variation de l’efficience aux facteurs décrivant le cadre institutionnel dans lequel opèrent les hôpitaux.
Selon des études nationales reposant sur des applications de la méthode DEA, on a pu observer des différences importantes d’efficience des soins de santé, tant entre les pays qu’entre les différents secteurs des soins de santé (voir le tableau). Sur la base d’une moyenne simple des données des études examinées, Hollingsworth (2003) constate que les pays européens semblent avoir des hôpitaux un peu plus performants que les hôpitaux américains, avec un degré mesuré d’inefficience de l’ordre de 17 % et 25 % respectivement (moyenne pour l’ensemble des sous-secteurs des soins de santé). Il apparaît que les différences d’efficience sont également considérables entre les différents secteurs des soins de santé?; ce sont les secteurs des soins primaires et des soins en établissements de long séjour qui semblent avoir le plus fort potentiel de gains d’efficience. Bien que les chiffres présentés ci-dessous puissent apparaître comme une illustration brute des différences de performance entre les pays pour les soins de santé, ils ne doivent pas être considérés comme la véritable preuve de différences d’efficience entre les pays, car leur comparabilité peut être limitée.

Indicateurs synthétiques de l’efficience des soins de santé

tableau im7
Nombre d’études Efficience1 Moyenne2 Médiane Minimum Hôpitaux, USA 48 0.834 0.860 0.600 Hôpitaux, UE 17 0.892 0.897 0.751 Districts de santé, USA 9 0.742 0.800 0.500 Districts de santé, UE 4 0.839 0.838 0.800 Centres de long séjour, USA 18 0.746 0.806 0.380 Centres de long séjour, UE 4 0.765 0.750 0.700 Soins primaires, USA 4 0.648 0.635 0.427 Soins primaires, UE 5 0.817 0.790 0.675 1. Les indicateurs synthétiques reflètent l’utilisation de différents concepts d’efficience (efficience économique, efficience technique) mais aussi des différences quant au nombre et aux types d’hôpitaux analysés, les spécifications de production des hôpitaux en termes de production et d’intrants, les hypothèses relatives aux phénomènes d’échelle et d’autres hypothèses techniques. 2. L’efficience « moyenne » correspond au score moyen dont font état les études. Par exemple, l’efficience moyenne de 0.834 pour les hôpitaux américains est obtenue en faisant la moyenne, pour les 48 études sur les hôpitaux, du score d’efficience moyen indiqué dans chacune de ces études. Source : Hollingsworth (2003).

Indicateurs synthétiques de l’efficience des soins de santé

Fourchette des indicateurs : du moins efficace (0) au plus efficace (1)

17Pour une plus grande comparabilité, cette étude se focalise sur un sous-ensemble d’études appariées selon les critères suivants?; premièrement, seules sont examinées les études reposant sur des applications de la méthode DEA?; deuxièmement, le concept d’efficience utilisé dans toutes les études est celui de l’efficience technique?; troisièmement, seules sont prises en compte les études qui font l’hypothèse d’une production hospitalière à rendements d’échelle variables?; quatrièmement, les scores d’efficience sont calculés dans une optique d’intrants, autrement dit, on cherche à voir dans quelle mesure on pourrait réduire la quantité d’intrants pour des niveaux donnés de production [32]. Du fait de ces restrictions, le sous-ensemble d’études empiriques examiné ici est limité à 15 analyses nationales des hôpitaux, alors que le travail d’Hollingsworth (2003) porte sur 68 études [33].

18Cet échantillon restreint d’études nationales montre qu’il existe des différences importantes de dispersion des performances des hôpitaux (graphique 5). La dispersion nationale des mesures agrégées de l’efficience des soins hospitaliers apparaît particulièrement marquée en Australie et en Italie (suivies de près par les États-Unis), les chiffres indiqués pour l’écart-type étant environ deux fois plus élevés qu’en Espagne et en Norvège?; c’est dans ce dernier pays que les performances des hôpitaux paraissent les plus homogènes. Le Royaume-Uni et l’Allemagne sont dans une situation intermédiaire. Il en résulte que l’efficience pourrait être sensiblement améliorée dans le premier groupe de pays si les conditions de fonctionnement des hôpitaux étaient plus proches des meilleures pratiques nationales.

Graphique 5

Dispersion entre pays de l’efficience des hôpitaux au sein d’un même pays

Graphique 5

Dispersion entre pays de l’efficience des hôpitaux au sein d’un même pays

Note : N indique le nombre d’études au sein des pays sur lesquelles se fonde l’estimation de l’écart-type pour chaque pays. Ainsi, pour les pays pour lesquels on dispose de plusieurs études, le chiffre indiqué est l’écart-type moyen pour ces études.
Source : Voir le tableau A16 de l’annexe .

19Bien qu’on se soit attaqué d’emblée au problème de la comparabilité en retenant les études qui utilisent des hypothèses de modélisation « similaires », il subsiste probablement une certaine hétérogénéité qui risque d’altérer la comparabilité de la dispersion de l’efficience des hôpitaux au niveau national, comme le montre le graphique 5. Parmi les facteurs pouvant nuire à la comparabilité, on peut citer les différences en termes de type d’hôpitaux analysés (par exemple, publics ou privés, locaux ou universitaires), les différences de spécification de la fonction de production hospitalière en termes d’intrants et de production [34], et le degré de non représentativité des performances nationales des études examinées. Par exemple, le chiffre indiqué pour l’Australie se fonde sur une étude des hôpitaux privés, tandis que les chiffres présentés pour l’Italie et les États-Unis s’appuient sur un « mix » d’hôpitaux publics et d’hôpitaux privés. En revanche, les chiffres indiqués pour les autres pays couvrent principalement les prestataires de soins publics ou à but non lucratif. S’ajoutant au schéma de dispersion de l’efficience entre les pays, cela pourrait indiquer que la dispersion des performances est plus prononcée pour les hôpitaux privés que pour les hôpitaux publics et pour les hôpitaux à but non lucratif [35]. Une certaine prudence s’impose, toutefois, lorsqu’on compare les performances des hôpitaux publics et celles des hôpitaux privés car un facteur non observé, comme la qualité, peut varier davantage entre les hôpitaux privés ou qu’il peut exister des différences systématiques dans la composition de la production des services de santé entre prestataires publics et prestataires privés.

Contrôle possible par recoupement de la cohérence des approches partielles de l’évaluation des performances des hôpitaux

20On peut, par recoupement, contrôler la cohérence des indicateurs partiels de performance des hôpitaux analysés ci-dessus, pour établir si l’on obtient une représentation cohérente des niveaux nationaux relatifs d’efficience. Le tableau 2 suggère effectivement que le schéma indiqué est le bon :

  • Les pays dont les performances en termes de coûts (mesurées par le potentiel de réduction des coûts unitaires) sont relativement bonnes semblent également bien placés dans les comparaisons des niveaux d’efficience globaux entre pays ou ensembles de pays (Danemark, Finlande, par exemple).
  • Les pays qui ont un potentiel relativement important d’économies par rapport aux coûts unitaires des hôpitaux apparaissent aussi relativement inefficaces dans les comparaisons en termes de niveaux d’efficience agrégés (Suède, par exemple) ou de dispersion au sein d’un même pays (Australie et États-Unis, par exemple).
  • En revanche, pour certains pays (Royaume-Uni, par exemple), aucune représentation cohérente ne ressort des différentes comparaisons de l’efficience.

Tableau 2

Classement des pays sur la base de différents indicateurs de performance des hôpitaux

Tableau 2
Comparaison des coûts unitaires des hôpitaux Comparaison des différences d’efficience entre pays Comparaison des différences au sein d’un même pays Indicateur des coûts unitaires pour sept interventions Norvège vs. États-Unis Norvège vs. Finlande Allemagne vs. Suisse France vs. États-Unis Comparaison entre pays nordiques1 Dispersion nationale de l’efficience globale Australie 8 7 Danemark 1 2 Finlande 3 1 1 France 9 1 Allemagne 4 1 3 Islande 6 Italie 6 Norvège 5 1 2 3 1 Espagne 2 Suède 7 4 Suisse 2 Royaume-Uni 2 4 États-Unis 10 2 2 5 1. Classement établi sur la base des résultats préliminaires de Kittelsen et al. (2007). Source : Voir les graphiques 1, 4 et 5.

Classement des pays sur la base de différents indicateurs de performance des hôpitaux

Fourchette des indicateurs : du plus efficace (1) au moins efficace (10)

21Globalement, l’ensemble des indicateurs partiels présentés ici permet de penser qu’il existe des différences substantielles de performance en termes de coûts des hôpitaux entre les pays de l’OCDE. Mais la discussion des facteurs susceptibles d’expliquer cette disparité, et des politiques appropriées pour remédier aux inefficiences qui lui sont associées, sort du cadre de cette étude.

Cette étude est une version révisée d’un document préparé pour une réunion du Groupe de travail n° 1 du Comité de politique économique de l’OCDE, qui s’est tenue en mars 2007. L’auteur tient à remercier les participants à cette réunion et ses collègues de l’OCDE, en particulier Michael Feiner, Jørgen Elmeskov, Robert Price, Isabelle Joumard, Jens Lundsgaard, Sean Dougherty, Hannes Suppanz, Elisabeth Docteur, Maria Hofmarcher-Holzhacker, Gaétan Lafortune, Pierre Moise, Howard Oxley et Peter Scherer, mais également Dr. Marie Erlandsen et le Professeur Unto Häkkinen, pour leurs commentaires utiles. L’auteur remercie de leur concours Veronica Humi, Sandra Raymond et Paula Simonin pour la partie secrétariat et Chantal Nicq pour son soutien statistique. Les points de vue exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur?; ils ne reflètent pas nécessairement les points de vue de l’OCDE.

Annexe technique

22L’annexe technique contient une description des sources ainsi que des informations plus détaillées sur certaines des questions soulevées dans cette étude?; elle est divisée en quatre sections présentant : i) les systèmes nationaux de GHM utilisés pour le calcul des coûts unitaires?; ii) les illustrations de la relation existant entre la performance en termes de coûts unitaires et l’investissement en soins de santé?; iii) les tests de robustesse du classement relatif des pays par rapport à leur performance en termes de coûts unitaires, effectués à l’aide de déflateurs autres que les parités de pouvoir d’achat (PPA) du PIB?; et iv) les analyses au sein d’un même pays utilisées pour le calcul de la dispersion nationale de l’efficience individuelle des hôpitaux.

Sources nationales utilisées dans le calcul des coûts unitaires pour sept GHM

23Les tableaux A1 à A10 décrivent les sources nationales utilisées pour l’établissement des coûts unitaires des sept GHM analysés dans ce rapport. Pour tous les pays, les PPA sont tirées de la base de données analytique de l’OCDE.

Tableau A1

Australie (Nouvelle-Galles du Sud)

Tableau A1
Source nationale « NSW Costs of Care Standards 2005/06 », publié par le ministère de la Santé de la Nouvelle-Galles du Sud. Couvre les hôpitaux publics de soins aigus, notamment les hôpitaux de district et les grands hôpitaux (spécialisés, par exemple). Prix de référence dans la monnaie nationale ASD 3 584 (inclut toutes les catégories de coûts, y compris les soins délivrés dans les services d’urgence et les soins intensifs). Pour l’exercice 2005-06. Éléments de coûts inclus Coûts de fonctionnement. Les coefficients de pondération des coûts sont calculés à partir des données fournies pour l’exercice 2003-04. Les données relatives aux coûts ont été collectées sur un échantillon de 84 hôpitaux. Les soins en clinique externe sont-ils inclus dans le système de GHM ? Non. Systèmes séparés. Interventions examinées : Numéro du groupe Coefficient de pondération des coûts Opération prothétique primaire I03B, I03C, I04B 5.211 Cholécystectomie laparoscopique H04B 1.29 Hernies inguinales et fémorales G09Z 0.91 Pontage coronarien F05A 9.04 Implantations intraoculaires C08Z 0.94 Pneumonie simple et pleurésie. .. . Délivrance vaginale O60D 0.75 1. Calculé comme la moyenne non pondérée des coefficients individuels de pondération des coûts pour chacun des trois groupes.

Australie (Nouvelle-Galles du Sud)

Tableau A2

Danemark

Tableau A2
Source nationale « Takstsystem 2006 – en vejledning », publié par Sundhedsstyrelsen. Prix de référence dans la monnaie nationale DKK 25 135. Éléments de coûts inclus Coûts de fonctionnement, à l’exclusion du paiement des retraites, du taux de rentabilité et de l’amortissement. Les coefficients de pondération des coûts sont dérivés des données relatives aux coûts fournies pour l’exercice 2004. Les données relatives aux coûts ont été collectées sur un échantillon de 43 hôpitaux publics représentant 81 % des sorties annuelles. Les soins en clinique externe sont-ils inclus dans le système de GHM ? Oui, 75 groupes de chirurgie de jour sont inclus. Interventions examinées : Numéro du groupe Coefficient de pondération des coûts Opération prothétique primaire 0880, 0884, 0896 2.971 Cholécystectomie laparoscopique 0708 0.76 Hernies inguinales et fémorales 0620 0.59 Pontage coronarien 0507 4.74 Implantations intraoculaires 0205, 0206 DKK 8 2932 Pneumonie simple et pleurésie 0445, 0446 0.983 Délivrance vaginale 1407 0.42 1. Calculé comme la moyenne non pondérée des coefficients individuels de pondération des coûts pour chacun des trois groupes. 2. Calculé comme la moyenne non pondérée des taux individuels de remboursement pour chacun des deux groupes. 3. Calculé comme la moyenne non pondérée des coefficients individuels de pondération des coûts pour chacun des deux groupes.

Danemark

Tableau A3

Finlande

Tableau A3
Source nationale « NordDRG-O-kustannuspainot 1-7/2006 », publié par l’Association des municipalités finlandaises sur le site www.kunnat.net. Prix de référence dans la monnaie nationale EUR 531. Éléments de coûts inclus Coûts de fonctionnement et coûts d’investissement, nets des paiements des patients. Les coefficients de pondération des coûts sont dérivés des données relatives aux coûts collectées sur un échantillon de 7 hôpitaux dans l’un des 21 districts hospitaliers. Les soins en clinique externe sont-ils inclus dans le système de GHM ? Oui, certains groupes de chirurgie de jour sont inclus. Interventions examinées : Numéro du groupe Coefficient de pondération des coûts Opération prothétique primaire 209A 14.84 Cholécystectomie laparoscopique 494, 494O 4.091 Hernies inguinales et fémorales 162, 162O 2.741 Pontage coronarien 107C 32.46 Implantations intraoculaires 039A, 039B, 039O, 039P 2.012 Pneumonie simple et pleurésie 089 5.86 Délivrance vaginale 373 2.61 1. Calculé comme la moyenne non pondérée des coefficients individuels de pondération des coûts pour chacun des deux groupes. 2. Calculé comme la moyenne non pondérée des coefficients individuels de pondération des coûts pour chacun des quatre groupes.

Finlande

Tableau A4

France

Tableau A4
Source nationale « Échelle nationale de coûts 2005 (données 2002-03) », publiée par l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH). Couvre les hôpitaux publics. Prix de référence dans la monnaie nationale Les coûts unitaires sont calculés directement pour chaque groupe. Les chiffres concernent l’année 2005. Éléments de coûts inclus Coûts de fonctionnement. Les coefficients de pondération des coûts sont dérivés des données relatives aux coûts collectées auprès d’hôpitaux représentant 10 à 15 % des sorties annuelles. Les soins en clinique externe sont-ils inclus dans le système de GHM ? .. Interventions examinées : Numéro du groupe Coûts unitaires, en euros Opération prothétique primaire 08C02Z 11 697 Cholécystectomie laparoscopique 07C04V 3 390 Hernies inguinales et fémorales 06C12V 2 312 Pontage coronarien 05C04W 18 237 Implantations intraoculaires 02C05Z 2 081 Pneumonie simple et pleurésie 04M05W 4 689 Délivrance vaginale 14Z02A 2 131

France

Tableau A5

Allemagne

Tableau A5
Source nationale « Fallpauschalen-Katalog G-DRG version 2001, Anlage 1 », publié par l’Institut für das Entgeltsystem im Krankenhaus (InEK GmbH) sur le site www.g-drg.de. Prix de référence dans la monnaie nationale Le prix de référence (taux de base) pour 2005 était de EUR 2 785 (moyenne nationale), selon l’article de Schreyögg et al. (2006), publié sous le titre « Cost accounting to determine prices: How well do prices reflect costs in the German DRG-system? », in the Health Care Management Science 2006(9). Le taux de base pour 2006 a été extrapolé à partir du taux de base de 2005 auquel on a appliqué l’augmentation enregistrée entre 2004 et 2005 (7.4 % selon Schreyögg et al.). Le taux de base national moyen (prix de référence) ainsi calculé pour 2006 est de EUR 2 991. Éléments de coûts inclus Coûts de fonctionnement. Les coefficients de pondération des coûts sont dérivés des données relatives aux coûts de 2004 collectées auprès de 284 (des 1 800) hôpitaux. Les soins en clinique externe sont-ils inclus dans le système de GHM ? Les interventions de chirurgie de jour sont remboursées séparément. Interventions examinées : Numéro du groupe Coefficient de pondération des coûts Opération prothétique primaire I03Z, I04Z 3.871 Cholécystectomie laparoscopique H08B 0.88 Hernies inguinales et fémorales G09Z 0.83 Pontage coronarien F05Z 6.18 Implantations intraoculaires C08Z 0.44 Pneumonie simple et pleurésie. .. . Délivrance vaginale 060D 0.55 1. Calculé comme la moyenne non pondérée des coefficients individuels de pondération des coûts pour chacun des deux groupes.

Allemagne

Tableau A6

Islande

Tableau A6
Source nationale Barême de prix 2006 par GHM pour les patients relevant du système islandais de sécurité sociale, fournie par l’hôpital universitaire de Landspitali. Prix de référence dans la monnaie nationale ISK 356 728. Éléments de coûts inclus Coûts de fonctionnement. Les coefficients suédois de pondération des coûts sont actuellement appliqués (principalement pour Vestra Gotaland). Les soins en clinique externe sont-ils inclus dans le système de GHM? Oui, 139 groupes de chirurgie de jour sont inclus. Interventions examinées : Numéro du groupe Coefficient de pondération des coûts Opération prothétique primaire 209A 2.92 Cholécystectomie laparoscopique 494, 494O 0.871 Hernies inguinales et fémorales 162, 162O 0.621 Pontage coronarien 107C 6.32 Implantations intraoculaires 039, 039O 0.411 Pneumonie simple et pleurésie 089 1.08 Délivrance vaginale 373 0.61 1. Calculé comme la moyenne non pondérée des coefficients individuels de pondération des coûts pour chacun des deux groupes.

Islande

Tableau A7

Norvège

Tableau A7
Source nationale « Innsatsstyrt finansiering 2006 », publié par le ministère norvégien de la Santé. Prix de référence dans la monnaie nationale NOK 31 614. Éléments de coûts inclus Coûts de fonctionnement. Les coefficients de pondération sont dérivées des données relatives aux coûts de 2004 collectées auprès d’un échantillon de 21 hôpitaux. Les soins en clinique externe sont-ils inclus dans le système GHM ? Oui, 155 groupes de chirurgie de jour et 12 groupes de soins médicaux de jour sont inclus. Interventions examinées : Numéro du groupe Coefficient de pondération des coûts Opération prothétique primaire 209A 4.50 Cholécystectomie laparoscopique 494 1.54 Hernies inguinales et fémorales 162 0.57 Pontage coronarien 107C 4.91 Implantations intraoculaires 039 0.42 Pneumonie simple et pleurésie 089 1.60 Délivrance vaginale 373 0.50

Norvège

Tableau A8

Suède

Tableau A8
Source nationale « The NordDRG Full 2006 », publié par le Centrum för Patientklassificering. Prix de référence dans la monnaie nationale SEK 44 300 pour 2005, selon le Centrum för Patientklassificering. Le prix de référence pour 2006 a été extrapolé à partir du prix de référence de 2005 auquel on a appliqué l’augmentation enregistrée sur la période 2002-05 (3.6 %). Le prix de référence pour 2006 s’établit donc à SEK 45 895. Éléments de coûts inclus Coûts de fonctionnement et coûts d’investissement. Les soins en clinique externe sont-ils inclus dans le système GHM ? Oui, certains groupes de chirurgie de jour sont inclus. Interventions examinées : Numéro du groupe Coefficient de pondération des coûts Opération prothétique primaire 209A 2.06 Cholécystectomie laparoscopique 494, 494O 0.851 Hernies inguinales et fémorales 162, 162O 0.591 Pontage coronarien 107C 4.05 Implantations intraoculaires 039, 039O 0.391 Pneumonie simple et pleurésie 089 0.92 Délivrance vaginale 373 0.56 1. Calculé comme la moyenne non pondérée des coefficients individuels de pondération des coûts pour chacun des deux groupes.

Suède

Tableau A9

Royaume-Uni

Tableau A9
Source nationale « Payment by Results in 2006/07 », publié par le ministère britannique de la Santé. Pour l’Angleterre. Prix de référence dans la monnaie nationale Les tarifs de remboursement sont calculés pour chaque groupe directement. Les chiffres concernent l’exercice 2006-07. Éléments de coûts inclus Loyers et coûts de fonctionnement, à l’exclusion de l’enseignement. Les tarifs sont dérivés de données relatives aux coûts collectées en Angleterre auprès de tous les hôpitaux du NHS. Les soins en clinique externe sont-ils inclus dans le système GHM ? Oui. Interventions examinées : Numéro du groupe Tarifs (livres) Opération prothétique primaire H04, H80, H81 5 2061 Cholécystectomie laparoscopique G14 1 734 Hernies inguinales et fémorales F74 1 001 Pontage coronarien E04 7 195 Implantations intraoculaires B13, B14, B15 7191 Pneumonie simple et pleurésie D42 3 359 Délivrance vaginale N07 735 1. Calculé comme la moyenne non pondérée des coefficients individuels de pondération des coûts pour chacun des trois groupes.

Royaume-Uni

Tableau A10

États-Unis

Tableau A10
Source nationale « Top 30 Elective Inpatient Hospitals DRGs », publié par le US Center for Medicare & Medicaid Services. Prix de référence dans la monnaie nationale Paiements nationaux moyens dans le cadre du programme Medicare. Éléments de coûts inclus La somme des paiements du programme Medicare pour le GHM, incluant l’enseignement, les dépassements, les investissements et les paiements atypiques pour toutes les pathologies. Sont également inclus dans les paiements du programme Medicare la participation aux coûts et les franchises payées par les patients. Les soins en clinique externe sont-ils inclus dans le système GHM ? .. Interventions examinées : Numéro du groupe Paiements nationaux moyens (USD) Opération prothétique primaire 209 11 761 Cholécystectomie laparoscopique 494 5 971 Hernies inguinales et fémorales Pontage coronarien Implantations intraoculaires Pneumonie simple et pleurésie 089 5 934 Délivrance vaginale

États-Unis

Variation entre pays des coûts unitaires et de l’investissement en équipements médicaux

24Les graphiques A1, A2 et A3, qui illustrent la relation entre les coûts unitaires et les différentes mesures de l’investissement en équipements médicaux, montrent qu’il ne semble pas exister de corrélation apparente.

Graphique A1

Variation entre pays des coûts unitaires des hôpitaux et de l’investissement en équipements médicaux

Graphique A1

Variation entre pays des coûts unitaires des hôpitaux et de l’investissement en équipements médicaux

1. L’investissement total en équipements médicaux comprend la formation brute de capital des établissements nationaux de soins (publics et privés), à l’exclusion de ceux engagés dans la vente au détail de produits médicaux et des divers fournisseurs de produits médicaux. L’investissement public au titre de la santé inclut la formation brute de capital dans les établissements de soins financés sur fonds publics et les transferts de capitaux au secteur privé pour la construction et l’équipement des hôpitaux. L’investissement privé au titre de la santé inclut la formation brute de capital privée dans les industries prestataires de soins de santé (à l’exclusion de la vente au détail de produits médicaux). Il exclut les transferts de capitaux en provenance du secteur public. L’investissement en équipements médicaux n’inclut pas l’amortissement.
Source : Éco-Santé, OCDE, 2006.
Graphique A2

Variation entre pays des coûts unitaires des hôpitaux et des unités d’IRM1

Graphique A2

Variation entre pays des coûts unitaires des hôpitaux et des unités d’IRM1

1. Nombre d’unités d’imagerie par résonance magnétique (IRM) par million d’habitants. L’IRM fait référence à un mode de diagnostic dans lequel les noyaux magnétiques (en particulier les protons) d’un patient alignés dans un champ magnétique fort et uniforme absorbent l’énergie des impulsions de radiofréquence accordées et émettent des signaux de radiofréquence au fur et à mesure que décroît leur excitation. Ces signaux, dont l’intensité varie en fonction de l’abondance nucléaire et de l’environnement chimique moléculaire, sont convertis en ensembles d’images tomographiques à l’aide de gradients de champ magnétique, qui permettent une localisation en 3-D des sources de signaux. Contrairement à la radiographie conventionnelle ou à la tomographie assistée par ordinateur (CT) l’IRM n’expose pas les patients à des rayonnements ionisants.
Source : Éco-Santé, OCDE, 2006.
Graphique A3

Variation entre pays des coûts unitaires des hôpitaux et des unités de CT1

Graphique A3

Variation entre pays des coûts unitaires des hôpitaux et des unités de CT1

1. Nombre de tomodensitomètres, également connus sous l’appellation de « CT-scans » pour scanners de tomographie axiale assistée par ordinateur. Les CT scanners visualisent sous forme d’images des informations anatomiques à partir d’un plan en coupe du corps. Chaque image est générée par une synthèse informatique de données de transmission de rayons X obtenues dans de nombreuses directions différentes d’un plan donné.
Source : Éco-Santé, OCDE, 2006.

Tester, à l’aide d’autres déflateurs, la robustesse du classement des pays sur la base de leur performance en termes de coûts

25Les comparaisons de coûts unitaires pour des interventions spécifiques en milieu hospitalier se fondent sur la déflation de coûts unitaires libellés dans la monnaie nationale par les PPA pour l’ensemble de l’économie. Pour tester la robustesse du classement des pays, deux autres déflateurs ont été utilisés : les salaires bruts [36] et le PIB par habitant mesuré en prix de base hors SIFIM.

Utilisation des salaires bruts pour déflater les coûts unitaires nationaux

26Le tableau A11 indique, pour chacune des sept interventions hospitalières couvertes, les coûts unitaires mesurés par rapport aux salaires bruts. Les données sur les salaires sont tirées de la publication de l’OCDE Les impôts sur les salaires : 2004-05 (tableau I.6). Comme 2005 est la dernière année pour laquelle on dispose de données, ces données ont été extrapolées pour 2006?; le taux prévu de progression des salaires entre 2005 et 2006 a été tiré de la Base de données analytique de l’OCDE.

Tableau A11

Coûts unitaires pour sept interventions hospitalières mesurés par rapport aux salaires bruts, 2006

Tableau A11
Salaires bruts, en monnaie nationale Coûts unitaires, en monnaie nationale Coûts unitaires en % des salaires bruts Opération prothétique primaire Australie 54 197 18 667 34.4 Danemark 339 355 74 567 22.0 Finlande 33 557 7 879 23.5 France 31 140 11 697 37.6 Allemagne 41 339 11 576 28.0 Islande 3 182 911 1 042 110 32.7 Norvège 395 245 142 263 36.0 Suède 318 868 94 387 29.6 Royaume-Uni 29 598 5 206 17.6 États-Unis 33 914 11 761 34.7 Cholécystectomie laparoscopique Australie 54 197 4 618 8.5 Danemark 339 355 19 103 5.6 Finlande 33 557 2 173 6.5 France 31 140 3 390 10.9 Allemagne 41 339 2 641 6.4 Islande 3 182 911 309 497 9.7 Norvège 395 245 48 686 12.3 Suède 318 868 38 983 12.2 Royaume-Uni 29 598 1 734 5.9 États-Unis 33 914 5 971 17.6 Hernies inguinales et fémorales Australie 54 197 3 265 6.0 Danemark 339 355 14 830 4.4 Finlande 33 557 1 456 4.3 France 31 140 2 312 7.4 Allemagne 41 339 2 483 6.0 Islande 3 182 911 220 939 6.9 Norvège 395 245 18 020 4.6 Suède 318 868 27 193 8.5 Royaume-Uni 29 598 1 001 3.4 États-Unis 33 914. . 5.71 Pontage coronarien Australie 54 197 32 389 59.8 Danemark 339 355 119 140 35.1 Finlande 33 557 17 235 51.4 France 31 140 18 237 58.6 Allemagne 41 339 18 497 44.7 Islande 3 182 911 2 254 378 70.8 Norvège 395 245 155 225 39.3 Suède 318 868 186 090 58.4 Royaume-Uni 29 598 7 195 24.3 États-Unis 33 914. . 49.11

Coûts unitaires pour sept interventions hospitalières mesurés par rapport aux salaires bruts, 2006

27Le tableau A12 indique le classement des pays lorsqu’on fait la moyenne pour les sept interventions.

Tableau A12

Classement des pays lorsque les coûts unitaires sont mesurés par rapport aux salaires bruts

Tableau A12
Coûts unitaires en % des salaires; moyenne pour les sept interventions Classement des pays Australie 19.0 6 Danemark 11.4 2 Finlande 14.6 3 France 20.4 9 Allemagne 15.1 4 Islande 20.5 10 Norvège 16.0 5 Suède 19.4 7 Royaume-Uni 9.6 1 États-Unis 19.9 8

Classement des pays lorsque les coûts unitaires sont mesurés par rapport aux salaires bruts

Fourchette des indicateurs : du plus efficace (1) au moins efficace (10)

Utilisation du PIB par habitant mesuré en prix de base pour déflater les coûts unitaires nationaux

28Le tableau A13 indique les coûts unitaires pour chacune des sept interventions couvertes, exprimés en pourcentage du PIB par habitant mesuré en prix de base (2005 est la dernière année pour laquelle on dispose de données sur la population). Les données sont tirées de la Base de données des comptes nationaux de l’OCDE.

Tableau A13

Coûts unitaires pour sept interventions hospitalières exprimés en pourcentage du PIB par habitant mesuré en prix de base, 2005

Tableau A13
PIB par habitant mesuré en prix de base, monnaie nationale, 2005 Coûts unitaires en monnaie nationale Coûts unitaires en % du PIB par habitant mesuré en prix de base Opération prothétique primaire Australie 45 930 18 667 42.8 Danemark 286 937 74 567 30.7 Finlande 30 030 7 879 30.3 France 28 050 11 697 46.5 Allemagne 27 060 11 576 47.3 Islande 3 421 168 1 042 110 39.9 Norvège 411 793 142 263 38.1 Suède 295 742 94 387 36.6 Royaume-Uni 20 351 5 206 27.5 États-Unis 42 022 11 761 31.8 Cholécystectomie laparoscopique Australie 45 930 4 618 10.6 Danemark 286 937 19 103 7.9 Finlande 30 030 2 173 8.4 France 28 050 3 390 13.5 Allemagne 27 060 2 641 10.8 Islande 3 421 168 309 497 11.9 Norvège 411 793 48 686 13.0 Suède 295 742 38 983 15.1 Royaume-Uni 20 351 1 734 9.2 États-Unis 42 022 5 971 16.1 Hernies inguinales et fémorales Australie 45 930 3 265 7.5 Danemark 286 937 14 830 6.1 Finlande 30 030 1 456 5.6 France 28 050 2 312 9.2 Allemagne 27 060 2 483 10.1 Islande 3 421 168 220 939 8.5 Norvège 411 793 18 020 4.8 Suède 295 742 27 193 10.5 Royaume-Uni 20 351 1 001 5.3 États-Unis 42 022. . 7.51 Pontage coronarien Australie 45 930 32 389 74.3 Danemark 286 937 119 140 49.1 Finlande 30 030 17 235 66.3 France 28 050 18 237 72.5 Allemagne 27 060 18 497 75.6 Islande 3 421 168 2 254 378 86.4 Norvège 411 793 155 225 41.6 Suède 295 742 186 090 72.1 Royaume-Uni 20 351 7 195 38.0 États-Unis 42 022. . 64.01 Implantations intraoculaires Australie 45 930 3 373 7.7 Danemark 286 937 8 293 3.4 Finlande 30 030 1 065 4.1 France 28 050 2 081 8.3 Allemagne 27 060 1 325 5.4 Islande 3 421 168 147 382 5.6 Norvège 411 793 13 278 3.6 Suède 295 742 18 057 7.0 Royaume-Uni 20 351 719 3.8 États-Unis 42 022. . 5.41 Pneumonie simple et pleurésie Australie 45 930. . 14.91 Danemark 286 937 24 507 10.1 Finlande 30 030 3 109 12.0 France 28 050 4 689 18.6 Allemagne 27 060. . 14.91 Islande 3 421 168 384 303 14.7 Norvège 411 793 50 582 13.6 Suède 295 742 42 430 16.4 Royaume-Uni 20 351 3 359 17.8 États-Unis 42 022 5 934 16.0 Délivrance vaginale Australie 45 930 2 669 6.1 Danemark 286 937 10 557 4.3 Finlande 30 030 1 388 5.3 France 28 050 2 131 8.5 Allemagne 27 060 1 657 6.8 Islande 3 421 168 217 604 8.3 Norvège 411 793 15 807 4.2 Suède 295 742 25 605 9.9 Royaume-Uni 20 351 735 3.9 États-Unis 42 022. . 6.41 1. Les chiffres en caractères gras prennent compte la valeur moyenne. Source : Base de données des comptes nationaux de l’OCDE, 2005.

Coûts unitaires pour sept interventions hospitalières exprimés en pourcentage du PIB par habitant mesuré en prix de base, 2005

29Le tableau A14 montre les classements des pays lorsqu’on fait simplement la moyenne des sept interventions.

Tableau A14

Classement des pays lorsque les coûts unitaires sont mesurés par rapport au PIB par habitant

Tableau A14
Coûts unitaires en % du PIB par habitant mesuré en prix de base, moyenne sur les sept interventions Classement des pays Australie 23.4 6 Danemark 15.9 2 Finlande 18.9 4 France 25.3 10 Allemagne 24.4 8 Islande 25.1 9 Norvège 17.0 3 Suède 24.0 7 Royaume-Uni 15.1 1 États-Unis 21.0 5 Source : Base de données des comptes nationaux de l’OCDE, 2005.

Classement des pays lorsque les coûts unitaires sont mesurés par rapport au PIB par habitant

Fourchette des indicateurs : du plus performant (1) au moins performant (10)

Résumé des différents ensembles de classement des pays

30Le tableau A15 montre les classements des pays pour leur performance en termes de coûts unitaires établis sur la base de trois déflateurs différents. Globalement, la corrélation existant entre le classement sur la base d’un ajustement par les PPA et les classements sur la base d’autres déflateurs est relativement forte (0.842 lorsqu’on utilise les salaires bruts et 0.624 lorsqu’on utilise le PIB par habitant exprimé en prix de base).

Tableau A15

Classement des pays sur la base des trois types de déflateurs

Tableau A15
PPA Salaires bruts PIB par habitant mesuré en prix de base Australie 8 6 6 Danemark 1 2 2 Finlande 3 3 4 France 9 9 10 Allemagne 4 4 8 Islande 6 10 9 Norvège 5 5 3 Suède 7 7 7 Royaume-Uni 2 1 1 États-Unis 10 8 5 Source : Voir les tableaux A12et A14.

Classement des pays sur la base des trois types de déflateurs

Fourchette des indicateurs : du plus performant (1) au moins performant (10)

Utilisation d’études empiriques pour la construction de mesures de la dispersion nationale de l’efficacité des hôpitaux

31Le tableau A16 indique les études utilisées pour calculer les mesures de la dispersion nationale de l’efficience globale.

Tableau A16

Études des hôpitaux à l’intérieur d’un même pays

Tableau A16
Analyses nationales Australie ? Webster, R., S. Kennedy et L. Johnson (1998), « Comparing Techniques for Measuring the Efficiency and Productivity of Australian Private Hospitals », Australian Bureau of Statistics, Working Papers in Econometrics and Applied Statistics no 98/3. Allemagne ? Staat, M. (2006), « Efficiency of Hospitals in Germany: A DEA-bootstrap Approach », Applied Economics, 38, pp. 2255-2263. Italie ? Cellini, R., G. Pignataro et I. Rizzo (2000), « Competition and Efficiency in Health Care: An Analysis of the Italian Case », International Tax and Public Finance, 7, pp. 503-519. ? Rebba, V. et D. Rizzi (2006), « Measuring Hospital Efficiency through Data Envelopment Analysis when Policy-makers’ Preferences Matter », Université de Venise, Document de travail du département d’économie. Norvège ? Biørn, E., T.P. Hagen, T. Iversen et J. Magnussen (2006), « Heterogeneity in Hospitals’ Responses to a Financial Reform – A Random Coefficient Analysis of the Impact of Activity-based Financing on Efficiency », Document de travail no 2006:9 du Programme de recherche sur l’économie de la santé, Université d’Oslo. ? Magnussen, J. (1996), « Efficiency Measurement and the Operationalisation of Hospital Production », Health Services Research, 31:1, pp. 22-37. Espagne ? Dalmau-Matarrodona, E. et J. Puig-Junoy (1998), « Market Structure and Hospital Efficiency: Evaluating Potential Effects of Deregulation in a National Health Service », Review of Industrial Organisation, 13, pp. 447-466. ? Lopez-Valcarcel, B.G. et P.B. Perez (1996), « Changes in the Efficiency of Spanish Public Hospitals after the Introduction of Program Contracts », Investigaciones Economicas, XX(3), pp. 377-402. ? Prior, D. et M. Solà (2000), « Technical Efficiency and Economies of Diversification in Health Care », Health Care Management Science, 3, pp. 299-307. Royaume-Uni ? Jacobs, R., P.C. Smith et A. Street (2006), Measuring Efficiency in Health Care, Cambridge University Press, Cambridge, UK. ? Parkin, D. et B. Hollingsworth (1997), « Measuring Production Efficiency of Acute Hospitals in Scotland, 1991-94: Validity Issues in Data Envelopment Analysis », Applied Economics, 29:1, pp. 425-1433. États-Unis ? Bates, L.J., K. Mukherjee et R.E. Santerre (2005), « The Impact of Market Pressure on Hospital X-Inefficiency: A DEA approach », mimeo. ? Ferrier, G.D. et V.G. Valdmanis (2005), « Peer Effects and Efficiency: The Influence of Competitors’ Performance on Hospital Efficiency », mimeo. ? Friesner, D.L., M.Q. McPherson et R. Rosenman (2006), « Are Hospitals Seasonally Inefficient? Evidence from Washington State Hospitals », Document de travail no 3 de l’École des sciences économiques, Université de l’État de Washington. ? Harrison, J.P., M.N. Coppola et M. Wakefield (2004), « Efficiency of Federal Hospitals in the United States », Journal of Medical Systems, 28, 5, pp. 411-422.

Études des hôpitaux à l’intérieur d’un même pays

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Mise en ligne 01/03/2010

Notes

  • [1]
    Les projections de l’OCDE laissent penser que la part moyenne des dépenses publiques de santé dans le PIB pourrait pratiquement doubler d’ici à 2050, passant d’environ 6 % à près de 10 %, en supposant qu’aucun changement de politique ne vienne à casser les tendances passées (OCDE, 2006).
  • [2]
    Entre 1990 et 2002, le nombre de lits d’hôpitaux de soins aigus par habitant a fortement diminué dans de nombreux pays de l’OCDE, tandis que les taux de sortie des hôpitaux augmentaient (OCDE, 2005). Sur la même période, la durée moyenne d’hospitalisation a nettement chuté dans pratiquement tous les pays de l’OCDE.
  • [3]
    Voir l’étude de Hollingsworth (2003), et sa bibliographie.
  • [4]
    Le projet HealthBASKET, que finance la Commission européenne, vise à élaborer une méthodologie plus générale permettant d’effectuer des comparaisons à partir des différences de coût des traitements entre les différents États membres de l’UE et au sein d’un même État membre, au moyen d’une sélection de « cas cliniques » pour les soins hospitaliers comme pour les soins ambulatoires (www.ehma.org/projects/default.asp?NCID=112).
  • [5]
    Un certain nombre de pays ont mis en place des systèmes de GHM pour les soins hospitaliers, mais pour comparer les coûts unitaires entre pays sur la base de GHM, il faut cartographier les interventions cliniques de manière à apparier des traitements similaires. Dans ce document, la représentation cartographique a été conduite au niveau des GHM, autrement dit en comparant des GHM qui ont le même nombre de libellés ou des libellés équivalents. Des experts médicaux ont été consultés au cours de ce processus. Pour assurer une parfaite correspondance entre les diagnostics et les procédures cliniques, une représentation cartographique au niveau des patients eut été préférable, mais on ne disposait pas des données individuelles nécessaires à cet effet.
  • [6]
    Les chiffres sont tirés des nomenclatures nationales des GHM utilisées pour le remboursement de l’activité hospitalière (pour plus de détails, voir l’annexe ). Ces nomenclatures ont été utilisées de la manière suivante : les coûts unitaires pour chaque intervention clinique ont été obtenus en multipliant le coefficient approprié de pondération des coûts par le prix national de référence (c’est-à-dire le taux de remboursement pour le patient moyen), ou en prenant directement le coût unitaire (c’est-à-dire le taux de remboursement) pour chaque intervention. Ainsi, les coûts unitaires dérivés sont censés refléter les coûts moyens des intrants au niveau national que requiert le traitement du cas médian ou du cas type.
  • [7]
    Lorsque le niveau de prix des services hospitaliers ne diffère pas du niveau de prix des biens et des services en général, les différences de coûts unitaires entre pays reflèteront de pures différences d’efficience, c’est-à-dire une utilisation d’intrants plus importante pour un niveau de traitement donné. Inversement, si l’on mesurait les coûts unitaires en déflatant les chiffres nationaux par les PPA spécifiques à la santé, les différences résiduelles de coûts unitaires entre pays reflèteraient purement et simplement des différences d’efficience (Huber, 2006?; Triplett, 2003). Toutefois, l’utilisation des PPA spécifiques à la santé disponibles pour normaliser les coûts unitaires libellés en monnaie nationale pose problème car ces PPA sont actuellement dérivées des intrants et par conséquent ne prennent pas en compte les différences d’efficience des producteurs entre pays.
  • [8]
    Le potentiel de réduction des coûts unitaires est égal à (1 – indicateur de coûts unitaires) x 100 %. On pourrait réaliser des économies en réduisant les coûts salariaux ou les coûts d’autres intrants utilisés dans le secteur hospitalier (par rapport à d’autres secteurs), ou améliorer l’efficience technique en modifiant la manière dont les intrants physiques sont transformés en produits.
  • [9]
    Voir la note 5.
  • [10]
    Implicitement, la comparaison des coûts unitaires présentés ici suppose une intensité de traitement constante entre pays (voir note 6). Or, dans la mesure où cette intensité varie, la qualité de chaque catégorie de GHM peut s’en trouver affectée.
  • [11]
    Pour les implantations intraoculaires, les opérations de hernies inguinales et fémorales et pour les cholécystectomies laparoscopiques, on observe des variations entre pays, dans la mesure où elles sont effectuées en ambulatoire (chirurgie de jour). Kittelsen et al. (2007) constatent, par exemple, qu’en Suède la pratique des soins ambulatoires dans les hôpitaux est beaucoup moins courante que dans les autres pays nordiques.
  • [12]
    Une simple comparaison internationale ne montre toutefois aucune corrélation claire entre l’investissement en équipements médicaux et la performance en termes de coûts unitaires (pour plus de détails, voir l’annexe), même si la difficulté de mesurer les dépenses d’équipement est reconnue, les hôpitaux pouvant appliquer des principes différents pour déterminer si le matériel médical doit être ou non comptabilisé dans les frais de fonctionnement et pour évaluer l’amortissement.
  • [13]
    Dans le cadre de travaux de l’OCDE sur l’existence de liens entre la performance et les établissements dans l’enseignement primaire et secondaire, on a constaté que la taille d’une école est un indicateur fort du niveau d’efficience (Sutherland et Price, 2007).
  • [14]
    Parmi les facteurs susceptibles d’influer sur les coûts unitaires, on peut citer les imperfections du marché (par exemple, des coûts unitaires faibles peuvent refléter le pouvoir de monopsone des hôpitaux sur le marché des personnels de santé) et les caractéristiques organisationnelles (par exemple, des coûts unitaires élevés peuvent refléter une rééducation effectuée en interne, alors que des coûts unitaires faibles reflèteront le fait que les soins post-chirurgicaux sont assurés par d’autres prestataires de soins).
  • [15]
    Toutefois, une mise en garde s’impose concernant la robustesse de cet indicateur de la qualité. Huber (2006) constate une faible corrélation entre les différents indicateurs de la qualité des soins.
  • [16]
    Les données empiriques sur l’efficience de l’offre locale de services publics indiquent que des niveaux élevés de recettes locales sont associés à une efficience faible (Borge et Naper, 2006). L’argument qui sous-tend ce constat est le fait que les organismes prestataires de services peuvent profiter de la richesse de l’autorité de tutelle pour relâcher leur discipline budgétaire.
  • [17]
    Les données empiriques indiquent toutefois que les soins médicaux peuvent ne représenter qu’une faible proportion de l’amélioration des résultats en termes de santé. Les estimations de Bunker et al. (1994), par exemple, donnent à penser que 17 à 18 % seulement de l’allongement de l’espérance de vie aux États-Unis et au Royaume-Uni au cours du siècle dernier est imputable aux soins médicaux. Dans le même esprit, Or (2000) constate que, dans les pays de l’OCDE, la situation au regard de l’emploi et le niveau de revenu sont des éléments beaucoup plus importants que les soins de santé pour expliquer les différences de résultats en termes de santé.
  • [18]
    Pour une revue des spécifications de résultats qui ont été adoptées dans les études empiriques, voir Worthington (2004).
  • [19]
    Voir Häkkinen et Joumard (2007) pour une discussion plus approfondie des données appropriées nécessaires à la réalisation de comparaisons internationales des performances des hôpitaux sur la base de mesures agrégées de l’efficience. La durée moyenne de séjour (DMS) est un autre indicateur que l’on peut utiliser pour les comparaisons internationales.Les pays qui se caractérisent par une durée d’hospitalisation relativement courte sont habituellement considérés comme relativement efficaces, tandis que les pays à longue durée d’hospitalisation sont jugés inefficaces.Toutefois, plusieurs facteurs empêchent les comparaisons internationales sur la base de cet indicateur?; tout d’abord, la durée de l’hospitalisation est généralement sensible au mode d’organisation du processus de traitement [par exemple, soins post-chirurgicaux assurés en interne ou par d’autres établissements de soins, voir Ham et al. (2003), et Riksrevisjonen (2003)]?; ensuite, la durée de l’hospitalisation peut être difficile à interpréter. Par exemple, une DMS longue est-elle due à l’inefficience ou reflète-t-elle simplement un manque de coordination effective entre les prestataires de soins??
  • [20]
    Mobley et Magnussen (1998) ont comparé les hôpitaux norvégiens et les hôpitaux californiens en constituant quatre groupes d’hôpitaux en fonction du type d’hôpital, de sa taille et de la durée moyenne de séjour. Ils ont exclu les hôpitaux pour lesquels des observations extrêmes ont été recueillies pour les variables spécifiées. Steinmann et al. (2004) ont comparé les hôpitaux suisses et les hôpitaux allemands (Saxe) en regroupant les hôpitaux en fonction du type d’hôpital, du nombre de lits et du nombre de pathologies traitées par médecin. Dervaux et al. (2004) ont comparé les hôpitaux français et les hôpitaux américains en regroupant des hôpitaux en fonction du type d’hôpital et du nombre de lits.
  • [21]
    Linna et al. (2006) ont comparé les hôpitaux norvégiens et les hôpitaux finlandais à l’aide de la version commune du système NordDRG, qui a permis d’établir une meilleure correspondance des traitements entre pays. Kittelsen et al. (2007) ont comparé les hôpitaux danois, finlandais, norvégiens et suédois sur la base des versions nationales du système NordDRG dûment corrigées pour obtenir un jeu commun de GHM pour les quatre pays.
  • [22]
    Les méthodes de mesures non paramétriques impliquent la construction d’une frontière d’efficience sur la base de la production et des intrants d’un ensemble d’unités de production (par exemple, des hôpitaux ou des pays). La frontière étant construite à partir des unités de production qui enveloppent les observations restantes, elle fournit une référence par rapport à laquelle les autres peuvent être jugées (Sutherland et al., 2007). La méthode DEA est une méthode de mesure non paramétrique fréquemment utilisée, en raison de sa relative flexibilité (par exemple, prise en compte de produits et d’intrants multiples), mais elle a également quelques inconvénients comme le fait d’être sensible aux erreurs de mesure. Étant donné que les méthodes concurrentes (l’analyse de la frontière stochastique par exemple) présentent elles aussi certains défauts, aucun consensus n’a été trouvé à l’heure actuelle dans la littérature sur la « meilleure méthode » permettant de tracer les frontières de la production selon les meilleures pratiques (Jacobs et al., 2006).
  • [23]
    Des scores d’efficience ont été calculés séparément pour chaque groupe d’hôpitaux.
  • [24]
    Pour les deux pays, des mesures agrégées de la production ont été construites en pondérant les sorties par les coefficients de pondération des coûts finlandais. Voir également la note 21.
  • [25]
    Des scores d’efficience ont été calculés à partir d’un échantillon regroupé d’observations. En outre, l’efficience a été mesurée séparément et les scores d’efficience obtenus pour les hôpitaux finlandais ont été analogues à ceux de l’échantillon regroupé, tandis que ceux obtenus pour les hôpitaux norvégiens étaient légèrement supérieurs.
  • [26]
    Les scores d’efficience ont été calculés à partir d’un échantillon regroupé d’observations. En outre, les scores d’efficience ont été dérivés d’un sous-ensemble regroupé d’observations (jugé plus comparable), qui fait apparaître des scores d’efficience analogues en moyenne pour les hôpitaux allemands, alors qu’ils sont légèrement inférieurs pour les hôpitaux suisses.
  • [27]
    Des scores d’efficience ont été calculés séparément pour chaque groupe d’hôpitaux.
  • [28]
    Les spécifications suivantes ont été appliquées : la production a été mesurée par trois types de sorties d’hôpital pour les soins aux patients hospitalisés (médicaux, chirurgicaux et autres) et deux types de patients pour les soins externes (médicaux et chirurgicaux), pondérés par les coefficients respectifs de pondération des coûts des GHM(sur la base d’un ensemble de coefficients inter-nordiques).En outre, les consultations externes ont été prises en compte pour mesurer la production des hôpitauxet les dépenses courantes des hôpitaux ont été utilisées comme mesure des intrants.
  • [29]
    Ces chiffres préliminaires ont été établis sur la base de données qui pourront être ajustées dans les travaux en cours.
  • [30]
    Comme le notent Sutherland et al. (2007), un inconvénient potentiel des approches non paramétriques telles que la méthode DEA est la « malédiction de la dimensionnalité », c’est-à-dire le fait que les scores d’efficience peuvent être biaisés par la taille limitée des échantillons et le nombre relativement élevé des intrants et/ou des produits. Dans ces circonstances, la méthode DEA donnera probablement une dispersion moindre des scores d’efficience car, par construction, un plus grand nombre d’unités seront jugées efficientes du fait qu’elles auront un éventail d’intrants et de produits qui n’est pas comparable. En outre, le degré d’inefficience mesuré pour chaque pays (sur la base des analyses au niveau national) sera également sensible au nombre d’études sur lesquelles se fonde l’estimation.
  • [31]
    Supposer que tous les prestataires doivent avoir des performances plus homogènes pourrait être une perspective d’efficience trop statique. Si l’innovation est importante pour l’efficience à long terme, la variation n’est pas nécessairement négative. Dans un certain nombre de pays, les hôpitaux privés pourraient, en tant que prestataires de services financés sur fonds publics, aider à stimuler l’innovation, ce qui risque d’accroître la variation en prélude à la diffusion des meilleures pratiques. Dans l’étude de Linna et al. (2006) citée ci-dessus, on a constaté que la dispersion nationale de l’efficience économique est plus grande pour les hôpitaux finlandais que pour les hôpitaux norvégiens, même si les niveaux d’efficience sont plus élevés. Cet élément pourrait indiquer que, en dépit d’une relative efficience (moyenne) comparée aux hôpitaux norvégiens, certains hôpitaux finlandais pourraient devenir beaucoup plus efficients s’ils rattrapaient le niveau des meilleures performances.
  • [32]
    Dans l’hypothèse de rendements d’échelle variables, le sens dans lequel sont calculés les scores d’efficience (c’est-à-dire dans l’optique des intrants ou de la production) est important pour les résultats. En revanche, il ne l’est pas lorsqu’on retient l’hypothèse de rendements d’échelle constants (cf. l’analyse correspondante dans le rapport de Sutherland et al., 2007 sur l’efficience des dépenses publiques dans l’enseignement primaire et secondaire).
  • [33]
    Un autre facteur a réduit la taille de l’échantillon, c’est le fait qu’un grand nombre d’études n’ont pas indiqué les valeurs de l’écart-type.
  • [34]
    Les données empiriques indiquent que les mesures individuelles de l’efficience sont sensibles aux spécifications de production (Magnussen, 1996), ce qui pourrait également modifier le coefficient mesuré de variation des mesures agrégées de l’efficience.
  • [35]
    De même, Mobley et Magnussen (1998) ont constaté que les performances des hôpitaux californiens à but lucratif sont relativement plus hétérogènes que celles des hôpitaux publics norvégiens et que celles des hôpitaux californiens à but non lucratif.
  • [36]
    Salaires bruts moyens de travailleurs à temps plein adultes, couvrant les secteurs industriels C à K inclus dans la classification CITI Rév. 3, soit l’ensemble de l’économie à l’exclusion de l’agriculture, de la pêche et du secteur public.
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