Introduction
1Les entreprises se préoccupent de plus en plus de l’impact de leurs activités sur l’environnement mais ne maîtrisent pas toujours les initiatives possibles (Schmidt, 2015). Parmi les nombreuses évaluations environnementales, l’empreinte carbone est l’une des plus utilisées. Depuis 2012, les entreprises françaises de plus de 500 salariés sont assujetties à la réalisation de leur bilan de gaz à effet de serre (BEGES). Si la réglementation reste un facteur incitatif, elle n’est pas nécessairement le facteur déclenchant (Walker et al., 2008). Les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) quantifient la contribution de toute activité au réchauffement climatique avec une seule unité de mesure l’équivalent de dioxyde de carbone (CO2e). Or, l’industrie vitivinicole contribue au changement climatique en raison notamment des pratiques agricoles, des emballages, du transport, de la fermentation et de la consommation d’énergie. L’analyse de l’empreinte carbone pourrait aider cette industrie à identifier les principales sources d’émissions et des pistes d’amélioration basées sur les meilleures pratiques environnementales mises en œuvre par les entreprises du secteur. En effet, les pratiques déployées par les concurrents peuvent inciter à s’orienter vers de nouvelles démarches environnementales (Evangelista, 2014).
2Les entreprises sont donc à la recherche d’un équilibre entre la pérennité économique et le respect des enjeux environnemental et social. Dans notre étude nous nous focalisons sur l’évaluation de la performance économique des entreprises viticoles en présence de facteurs environnementaux et comparons la performance des entreprises en mettant l’accent sur l’analyse de l’empreinte carbone.
3L’étude de la littérature montre que peu d’études a été réalisé sur la sélection des facteurs contribuant à l’empreinte carbone et ayant un impact sur la performance opérationnelle. Certaines études insistent sur le potentiel prometteur de l’intégration de stratégies durables pour améliorer la performance du vin (Merli et al., 2018). Bocquet (2015) ajoute que les stratégies durables concernent de plus en plus les petites entreprises tels des domaines vinicoles. Cependant, ces études présentent l’inconvénient d’évaluer et de relier les performances économique et environnementale de manière unifiée. L’évaluation de la performance environnementale seule n’est pas suffisante d’un point de vue managérial car les performances économique et environnementale sont conjointes. Christ et Burritt (2013) ont utilisé une revue de littérature intégrative révélant un manque de données environnementales quantitatives pour étudier les pratiques actuelles et leurs impacts sur les performances économique et environnementale. D’autres études ont montré que le fait d’ignorer les produits indésirables tels que les émissions de carbone ou les déchets peut produire des résultats trompeurs dans l’évaluation de l’efficience des performances (Lovell et al., 1995). Ainsi, l’importance de notre étude réside dans l’évaluation de la performance économique des entreprises viticoles en présence de facteurs environnementaux. Les dirigeants auront ainsi une vision plus claire de la performance globale de l’entreprise et de la possibilité de mettre en œuvre des stratégies durables en harmonie avec leur performance économique.
4Le reste de l’article est organisé comme suit. La revue de la littérature est développée en section 1. La section 2 présente le contexte du secteur du vin en France. Nous présentons notre méthodologie et l’étude de cas en section 3. Nous discutons des résultats de cette étude en section 4. Enfin, la section 5 résume les conclusions et les implications managériales et présente de futures pistes de recherche.
Revue de littérature
5La notion de durabilité a des connotations différentes. L’association française de normalisation AFNOR définit la durabilité comme un état dans lequel les composantes de l’écosystème incluant les êtres humains et leur environnement physique, les plantes et les animaux, ainsi que les fonctions de l’écosystème sont préservées pour les générations présentes et futures. Ce concept suggère un équilibre dans la satisfaction des besoins essentiels des personnes. De nombreux articles traitent de la relation entre performance économique et durabilité. Les premières contributions majeures ont été faites par Sarkis (2003). Des efforts visant à consolider les résultats empiriques des études antérieures sur le management de la supply chain verte ont également été réalisés. Mais la plupart d’entre eux sont qualitatifs comme l’indique les travaux de Jung (2011). Peu d’entre eux a tenté d’intégrer un point de vue quantitatif.
Durabilité dans le secteur agricole
6Dès les années 80, le concept de durabilité en agriculture a été abordé et a évolué considérablement (Zahm et al, 2015). La définition élargie d’une exploitation agricole durable a ainsi permis de distinguer une durabilité restreinte (interne) et une durabilité étendue (contribution à la durabilité du territoire auquel elle appartient) (Ba et Aubry, 2011). Cette problématique de durabilité agricole est étudiée avec attention depuis quelques années. De nombreuses mesures de la durabilité ont été proposées et les travaux récents se focalisent sur les résultats des exploitations agricoles lors d’une démarche d’agriculture durable (Zahm et al, 2019). Auparavant, Schaller (1993) avait abordé les raisons de l’intérêt croissant pour la durabilité de l’agriculture en soulignant les débats fréquents sur l’adéquation entre rentabilité et production durable. Tilman (1999) avait étudié l’augmentation de la production alimentaire et ses coûts environnementaux principalement les taux de fertilisation azotée et phosphorée. De Koeijer et al. (2002) avaient eux étudié la durabilité de la production des betteraves sucrières hollandaises à l’aide de l’analyse par enveloppement des données (Data Envelopment Analysis -DEA) en quantifiant la durabilité sur la base des quantités de pesticides utilisés.
7Plus particulièrement, le nombre d’études sur le secteur vitivinicole et les pratiques durables croit aussi. Ainsi, Hoang et Prasada Rao (2010) ont proposé de mesurer et décomposer la performance dans l’agriculture en utilisant l’approche de balance énergétique. Atkin et al. (2011) ont étudié s’il existait des différences significatives entre les producteurs de vin avec ou sans système de gestion de l’environnement en matière d’avantage de coût, de différenciation des produits et de performance. Goode et Harrop (2011) ont mis en garde l’industrie du vin quant aux futures réglementations concernant leurs pratiques agricoles afin de répondre aux demandes des consommateurs. Enfin, Schaüfele et Hamm (2017) ont conclu que la production et la commercialisation du vin dans une démarche durable est une stratégie rentable qui correspond aux attitudes des consommateurs et à leurs motivations d’achat.
8La recherche sur les pratiques durables augmente notamment dans le secteur vitivinicole. Dans ces travaux, l’aval de la supply chain (production et consommation) est particulièrement étudié. De manière plus spécifique, le critère environnemental le plus utilisé pour quantifier la performance environnementale est l’empreinte carbone. Quelles recherches ont-elles été menées dans ce domaine dans le secteur du vin ?
Empreinte carbone dans le secteur du vin
9Différents rapports (ICV, 2009, CSWA, 2009, IFV, 2010) présentent les quantités de carbone provenant des différentes activités dans la production de vin. Des études académiques analysent aussi l’empreinte carbone dans les caves. Iannone et al. (2016) ont étudié les impacts environnementaux et examiné comment améliorer l’empreinte carbone. Rugani et al. (2013) ont analysé plusieurs méthodologies et cadres conceptuels pour le calcul de l’empreinte carbone. (Navarro et al., 2017) ont comparé l’empreinte carbone de 18 caves et montré que l’empreinte carbone est principalement due à la phase vitivinicole et ensuite à la phase viticole. Pour cette dernière, le carburant émet environ 11% des émissions totales alors que les pesticides représentent environ 6%.
10Certaines études ont élargi le périmètre en étudiant la supply chain entière du vin. Cholette et Venkat (2009) ont étudié l’empreinte carbone axée sur la logistique et la distribution. Vazquez-Rowe et al. (2013) ont calculé l’empreinte carbone de neuf types de vin différents en Italie, au Luxembourg et en Espagne et déterminé les principaux facteurs de variation de l’empreinte carbone. Jaegler (2017) a proposé l’utilisation d’un calculateur d’équivalent CO2 (CO2e) pour les domaines viticoles basé sur un cas réel mais simplifié avec pour objectif de rendre la supply chain du vin plus durable. Trébucq (2017), quant à lui, propose un modèle de comptabilité carbone pour une entreprise d’emballages du secteur vins et spiritueux.
11Différentes études portent sur l’empreinte carbone dans le secteur du vin notamment sur la partie production mais peu intégre la logistique et la distribution. Certains auteurs proposent des outils pour calculer cette empreinte. Mais des liens existent-ils entre performances économique et environnementale ?
Performance économique des entreprises
12La performance environnementale se définit comme « les résultats mesurables du système de management environnemental (SME), en relation avec la maîtrise par l’organisme de ses aspects environnementaux sur la base de sa politique environnementale, de ses objectifs et cibles environnementaux » (Norme ISO 14031, 1999). La performance économique ou opérationnelle mesure les composantes de la compétitivité de l’entreprise (Kaplan et Norton, 2001). Ces performances ont fait l’objet de nombreux travaux de recherche depuis plus de 25 ans. L’analyse par enveloppement des données (Data Envelopment Analysis -DEA) utilisée ici présente une approche non paramétrique pour estimer la frontière de production et pour mesurer l’efficience relative des entreprises effectuant des taches homogènes (DMUs). La méthode DEA a été introduite dans les années 1980 par (Charnes et al., 1978) pour mesurer la performance de façon multidimensionnelle et non partielle, en agrégeant des mesures de productivité. L’approche est fondée sur des techniques de programmation linéaire et peut ainsi être envisagée sous un angle multi-entrées, multi-sorties. En particulier, la mesure unifiée des performances opérationnelle et environnementale peut être trouvée dans différents documents de recherche comme suit.
13Färe et al. (1989) ont montré que les résultats des classements de performance des DMUs sont très sensibles à la présence de résultats indésirables ou non. Lovell et al. (1995) ont constaté que les classements de performance changent lorsque des désagréments environnementaux sont ajoutés au modèle. Korhonen et Luptacik (2004) ont proposé des modèles de DEA pour mesurer les performances opérationnelle et environnementale d’une manière unifiée basée sur les modèles radiaux de DEA. Sueyoshi et Goto (2011) ont proposé un nouveau modèle de DEA qui unifie les efficiences opérationnelle et environnementale.
14Un autre courant d’études est axé uniquement sur l’efficience des performances ou sur l’environnement. Artukoglu et al. (2010) ont utilisé à la fois les modèles à rendements constants (Constant Return to Scale - CRS) et les modèles à rendements variables (Variable Return to Scale -VRS) pour évaluer les efficiences technique et économique des exploitations oléicoles biologiques et conventionnelles en Turquie. Leurs résultats ont montré que les investisseurs se soucient de l’image verte d’une entreprise. Vidal et al. (2013) ont étudié l’efficience et la productivité des appellations d’origine dans le secteur vitivinicole espagnol à l’aide d’un modèle de DEA BAM (Bounded Adjusted Measure). Ils ont constaté que les appellations d’origine (DO) sont plus efficientes que les appellations traditionnelles.
15L’analyse par enveloppement des données est utilisée pour analyser les performance économique et environnementale dans le secteur agricole mais également dans le secteur vitivinicole. La figure 1 présente une synthèse de cette revue de littérature.
Synthèse de la revue de littérature
Synthèse de la revue de littérature
Cadre de la recherche
Secteur Français du vin et durabilité
16La France joue un rôle primordial dans la coopération internationale pour les engagements pris en matière de lutte contre le réchauffement climatique. La France fait des efforts importants pour équilibrer la croissance économique et le développement durable qui nécessite de nouveaux outils et de nouvelles approches (Hoffren et Apajalahti, 2009). Ces efforts se reflètent dans le secteur vitivinicole français qui contribue au développement économique du pays en étant le deuxième acteur de la balance commerciale excédentaire de l’économie française derrière l’aéronautique. La France est le deuxième producteur de vin au monde avec un volume de production de 43,5 MhL en 2016 (OIV, 2016). Le secteur du vin représente 15% des revenus agricoles, alors que les vignes représentent moins de 3% des terres utilisées. La France compte 13 grandes régions dédiées à la viticulture. Bordeaux est la plus grande région viticole française avec près de 10 000 domaines viticoles répartis sur environ 120 000 ha. Il est important de souligner que le secteur vitivinicole en France est fortement réglementé (AOC, IGP, etc.) notamment pour les méthodes de production et les techniques de vinification contrôlées par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO).
17Les pratiques durables dans le secteur du vin concernent la consommation d’eau et d’électricité, les processus de fermentation, l’utilisation de pesticides et d’engrais, le carburant et le transport, l’emballage et la mise en bouteille. Depuis 2010, les institutions et les organismes professionnels du secteur ont mis un accent particulier sur l’empreinte carbone du vin avec des objectifs chiffrés et un rapport bilan carbone publiable tous les cinq ans. Les rapports du CIVC (Champagne, 2015) et du CIVB (Bordeaux, 2014), ainsi que de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV, 2010), indiquent que le carburant utilisé par les tracteurs, l’embouteillage et l’emballage des cartons, le transport vers les clients, l’électricité (chauffage et climatisation) et l’utilisation de pesticides et d’engrais contribuent le plus fortement aux émissions de CO2e. Le Plan Climat 2020 du Vin de Bordeaux a été élaboré en 2009 avec pour objectifs : 20% de réduction des GES, 20% d’économie d’énergie, 20% de création d’énergies renouvelables, 20% d’économie d’eau [1]. Il a permis de réduire de 9% l’empreinte carbone entre 2007 et 2012. De plus, l’usage des pesticides dans le bordelais a été divisé par trois depuis 2013 (UFC-que-choisir, 2013). A partir de 2016, la filière s’est dotée d’une feuille de route pour intensifier son action. En 2016 également, l’agence France AgriMer (Autorité nationale pour l’agriculture et les produits de la mer) a adopté un plan stratégique 2024 visant à réduire les productions indésirables des domaines viticoles notamment dans les processus suivants : la valeur du bicarbonate de CO2 pendant la phase de fermentation, la restriction sur les bâtiments de ferme en matières de consommation de carburant, d’essence et d’électricité, l’utilisation raisonnable d’engrais et de pesticides, la réduction des gaz à effet de serre. Due à la complexité de la supply chain du vin, notre recherche se concentre principalement sur le suivi de l’empreinte carbone dans les vignobles français. Nous excluons les paramètres de consommation d’eau et d’électricité de notre recherche pour deux raisons. L’irrigation des vignobles en France n’est pas une pratique courante et donc la consommation d’eau reste restreinte au minimum. L’approvisionnement en énergie en France, issue à plus de 75% de l’énergie nucléaire, a une empreinte carbone beaucoup plus faible que celle d’autres pays producteurs de vin.
Données
18Les données utilisées dans cette étude proviennent d’AAG, un centre de gestion agricole lié à Bordeaux Sciences Agro, France. L’ensemble des données est constitué des extraits de livres comptables pour 38 domaines viticoles de 2013 à 2015 avec notamment des informations détaillées sur la production et les coûts, comme les principales entrées impliqués dans l’empreinte carbone : pesticides, engrais (avec les noms et quantités exacts) et combustibles. Cinq domaines sont biologiques, les autres sont conventionnels. Pour des raisons de confidentialité, les noms des sociétés de l’étude ont été codés.
19Dans cette étude, nous utilisons quatre entrées et une sortie pour mesurer la performance des domaines viticoles. Nous considérons la superficie agricole totale utilisée (SAU), l’unité de travail annuel (UTA), les immobilisations nettes (IN) et l’empreinte carbone (CO2e) (kg) comme des entrées, tandis que la valeur totale de la production (VTP) en sortie. Les sources d’émission de CO2e se limitent aux activités pratiquées dans les vignobles, en particulier la consommation de pesticides, d’engrais et de carburant. Nous ne prenons pas en compte la captation de CO2e par les vignes. Il est en effet très difficile de quantifier les bénéfices si bénéfices il y a. L’ensemble des données provient de la source citée ci-dessus. Concernant les sources d’émissions de CO2e, nous les explicitons dans la partie « calcul de l’empreinte carbone » ci-après page 13.
20Le choix de nos variables d’entrée et de sortie est classique dans la littérature. Cependant, il y a toujours débat quant aux choix de traitement pour les mauvais résultats (Dapko et al, 2016). Certains chercheurs estiment qu’ils pourraient être traités comme des entrées, car des résultats indésirables pourraient entraîner des coûts pour l’entreprise (Mahlberg et Sahoo, 2011) mais d’autres chercheurs le contestent (Seiford et Zhu, 2002). (Cherchye et al, 2015) ont expliqué un nouveau modèle avec des entrées sous-jointes afin d’éviter les problèmes spécifiques dus aux approches existantes pour gérer les sorties indésirables. Nous choisissons dans notre modèle de traiter l’empreinte carbone en tant qu’entrée car il existe une forte corrélation entre l’empreinte carbone et chacun des matériaux actifs dans les engrais et les pesticides, et la quantité de combustible consommé comme illustré dans le Tableau 1.
Matrice de corrélation entres les entrées
Engrais | Fuel | Pesticides | Matières Actives | Total CO2e | |
---|---|---|---|---|---|
Engrais | 1 | ||||
Fuel | 0,63 | 11 | |||
Pesticides | 0,70 | 0,80 | 1 | ||
Matières actives | 1,00 | 0,65 | 0,72 | 1 | |
Total CO2e | 0,95 | 00,80 | 0,76 | 0,96 | 1 |
Matrice de corrélation entres les entrées
21Ainsi, les entreprises déjà inefficientes en matière de consommation de matières actives et de carburant sont directement considérées comme inefficientes en matière d’empreinte carbone. En examinant la corrélation entre les variables, nous pouvons voir que le CO2e est fortement corrélé avec chacune des variables. De plus, il convient de noter la forte corrélation entre le carburant et chacun des pesticides et engrais utilisés. Une explication serait que les engrais et les pesticides sont généralement répandus en utilisant des tracteurs consommant du carburant. Nous minimisons ainsi le nombre de variables utilisées en remplaçant la consommation de matières actives et de carburant par une somme pondérée de l’empreinte carbone. En conséquence, le modèle fonctionnera mieux car il augmentera son pouvoir discriminant.
22Nous présentons dans le tableau 2 les statistiques descriptives des variables utilisées dans le modèle de DEA en plus des variables incorporées dans le calcul de l’empreinte carbone. Il est évident qu’il existe de grandes différences dans les tailles des entreprises, principalement reflétées dans la SAU, la IN, la valeur de production et les valeurs d’écart-type élevées associées à chacune d’entre elles. Nous illustrons également les chiffres des éléments actifs totaux présents dans les pesticides et les engrais afin de refléter leur impact sur l’empreinte carbone.
Statistiques descriptives des entrées
Statistiques descriptives des entrées
Calcul de l’empreinte carbone
23Le calcul comprend trois sources d’émissions de CO2e qui sont les pesticides, les engrais et le carburant. Il nécessite deux données : le facteur d’émission (EF) et la quantité utilisée (Q). L’Agence française De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) calcule le facteur d’émission des engrais et des pesticides par kg d’éléments actifs. La quantité de CO2e émise est calculée selon l’équation (1) :
25Nous avons constitué une liste finale des pesticides utilisés dans les 38 vignobles. Sur la base d’un échantillon de 360 produits, nous avons distingué trois types de pesticides : les herbicides, les fongicides et les insecticides. Cette catégorisation est importante car chaque famille a un facteur d’émission différent et une composition différente de matières actives. La présence d’informations détaillées dans les documents comptables, concernant les noms et les quantités de pesticides utilisés, nous a permis d’examiner la quantité de matières actives trouvées dans chaque famille en utilisant le site web e-phy2 (tableau 3).
Quantité de matière active selon les pesticides
Matières actives | g/kg | g/L |
---|---|---|
Herbicides (H) | 506,6 | 348 |
Fongicides (F) | 640,9 | 330,6 |
Insecticides (I) | 198,1 | 246,4 |
Quantité de matière active selon les pesticides
26La quantité de matières actives diffère significativement entre les trois familles ainsi les fongicides ont la plus grande quantité de matières actives (64%) par kg utilisé.
27La liste finale des engrais comprenait 300 produits. Le calcul des matières actives dans les engrais était plus facile à manipuler car le pourcentage de la composition en azote (N), en phosphore (P) et en potassium (K) est sur l’étiquette. Nous illustrons dans le tableau 4 les facteurs d’émission liés aux pesticides, aux engrais et au carburant. Les facteurs d’émissions sont calculés à partir de l’analyse de cycle de vie des produits et tiennent compte de leur production (ADEME).
Facteurs d’émissions (http://www.ademe.fr/)
Composant | Facteur d’émissions |
---|---|
N P K Fuel H F I | 5334kg CO2e/tonne 568kg CO2e/tonne 444kg CO2e/tonne 3.169kg CO2e/L 9035kg CO2e/tonne 6045kg CO2e/tonne 25245kg CO2e/tonne |
Facteurs d’émissions (http://www.ademe.fr/)
28Les insecticides ont le facteur d’émission le plus élevé parmi les pesticides. Mais, les insecticides sont utilisés en quantités très limitées contrairement aux herbicides et aux fongicides. L’azote, composant majoritaire des engrais, est le principal contributeur de CO2e par rapport au phosphore et au potassium. Ces résultats correspondent aux estimations faites par (Ecofys, 2015). Les calculs montrent que l’impact d’une diminution de carburant ou de produit chimique est similaire en ordre de grandeur. Il est donc important d’étudier des solutions pratiques pour réduire ces deux impacts.
29A titre d’information, le potentiel unitaire de stockage carbone des vignes moyen est de 1,1 tonnes CO2e/ha/an +/- 0,15 tonnes mais il dépend d’un nombre conséquent de variables telles la densification des vignes, ou les conditions météorologiques par exemple.
Modèle
30Les principaux avantages de la méthode DEA utilisée dans notre étude sont la capacité à gérer plusieurs entrées et sorties et la possibilité d’estimer la frontière de l’efficience pour les DMU. Il existe plusieurs modèles mais le modèle de DEA le plus célèbre est le modèle radial (Charnes et al., 1978) et est basé sur l’hypothèse CRS. Plus tard, le modèle CRS a été étendu par (Banker et al., 1984) à sa version VRS. Le modèle radial a deux approches : l’une est orientée en entrée et l’autre est orientée en sortie. Le modèle axé sur les entrées recherche la contraction équiproportionnelle maximale de toutes les entrées tout en conservant le même niveau de résultats au contraire du modèle axé sur les sorties. Nous adoptons ici le modèle axé sur les entrées car il correspond au comportement des viticulteurs visant principalement la minimisation des coûts. Comme notre modèle comprend des variables fixes, en particulier la surface cultivée, nous recourons au modèle de (Ruggiero, 1996). Ce modèle se caractérise par l’ajout d’un cinquième axiome lié à l’impact environnemental de la production en plus des quatre axiomes principaux : convexité, monotonie, inclusion et extrapolation minimale. Le modèle est interprété comme une comparaison de la DMU évaluée avec d’autres DMU ayant au plus les mêmes conditions de production environnementale. Les unités de référence des DMU évaluées seront composées d’unités qui partagent un environnement de production similaire. Ce modèle ajusté fournit de meilleurs résultats pour l’efficience technique car il établit des contraintes raisonnables qui reflètent la faisabilité du niveau de production.
31Pour étudier l’efficience technique des 38 domaines viticoles, nous implémentons le modèle radial DEA orienté en entrées avec les variables illustrées à la figure 2. Nous calculons la moyenne des données sur la période 2013-2015 car la moyenne des données du panel en présence d’erreurs de mesure mène à de meilleures estimations de l’efficience technique que la moyenne des scores d’efficience pour chaque année (Ruggiero, 2004). Cette approche est très pertinente dans le contexte agricole car il existe plusieurs facteurs externes incontrôlables qui jouent un rôle dans la définition de l’efficience. Les principaux facteurs auxquels nous pourrions nous référer sont le climat, les précipitations, l’ensoleillement, les maladies des plantes, etc.
Modèle
Modèle
Résultats : Sources d’émissions de carbone
32Nous trouvons une différence importante dans la contribution des intrants aux émissions de CO2e. Nous montrons le pourcentage, en moyenne, des engrais, des pesticides et du carburant, dans le tableau 5.
Contributions à l’empreinte carbone
Engrais CO2e | Pesticides CO2e | Fuel CO2e |
---|---|---|
19% | 8% | 73% |
Contributions à l’empreinte carbone
33Le carburant est le principal contributeur de CO2e par rapport aux pesticides et aux engrais. Les émissions de CO2 provenant des éléments actifs dans les pesticides et les engrais représentent moins de 30%, alors que le carburant représente 73%. Nos résultats sont en ligne avec un certain nombre de rapports (Ecofys, 2015 ; FranceAgriMer, 2014 ; IFV, 2010).
Réduction des émissions de carbone
34L’analyse des résultats de la performance avec la méthode DEA nous permet d’établir la frontière d’efficience et d’obtenir les scores d’efficience. Les scores d’efficience montrent l’efficience relative de chaque entreprise par rapport à celle des unités homologues. Nous étudions également les objectifs d’amélioration pour chaque entreprise hors de cette frontière par rapport aux meilleurs résultats obtenus par les DMU efficientes. Les résultats montrent que près de 42% des entreprises sont inefficientes là où 40% des entreprises biologiques le sont. Les entreprises inefficientes peuvent atteindre la frontière efficiente en diminuant l’utilisation de leurs ressources (voir Tableau 6).
Scores d’efficiences et valeurs cibles
Scores d’efficiences et valeurs cibles
35Les résultats obtenus nous permettent d’étudier si l’efficience est correlée avec les indicateurs de performance : production/UTA, SAU/UTA, IN/ha, CO2e/ha, ainsi que bénéfice/coût total. Nous obtenons une corrélation de 0.34 pour la production/UTA ; 0.16 pour IN/ha et 0.33 pour l’indice de profitabilité. Ces résultats sont raisonnables, puisque utiliser moins d’unités de travail (UTA) en obtenant les même résultats est signe de performance d’exploitation.
36Nous obtenons une corrélation négative de -0.09 pour SAU/UTA et de -0.01 pour CO2e/ha. Selon notre analyse, cela est dû au fait que nous utilisons la valeur de production et non pas le volume. Par conséquence, les entreprises avec le ratio le plus faible SAU/UTA sont les plus efficientes.
37Le résultat de corrélation négative pour CO2e/ha semble logique, puisque le CO2e est une variable d’input dans notre modèle. Plus il y a les valeurs d’input sont hautes pour une exploitation, moins elle est efficiente. Néanmoins, il est intéressant d’étudier les autres facteurs qui peuvent avoir de l’impact sur la profitabilité (le volume des ventes, le prix des ventes, etc.). Nous n’avons malheureusement pas accès à ces données pour approfondir notre analyse.
38Nous notons également que l’empreinte carbone peut être expliquée comme une somme pondérée des quantités de pesticides, d’engrais et de carburant utilisés comme le montre l’équation (2).
40Le taux de réduction pour chaque entreprise inefficiente peut être appliqué aux quantités données. Nous savons que α, β, γ correspondent au facteur d’émission, c’est-à-dire à la quantité de CO2e émise par une utilisation unitaire de chacune des variables. Un choix judicieux des pesticides est important pour réduire les émissions de CO2e. Dans le même temps, si le domaine vinicole utilise des pesticides, il ne doit pas réduire les quantités en dessous de celles requises. Il émettrait certes moins d’émissions mais engendrerait des résistances aux traitements qui pourraient avoir des conséquences importantes pour l’environnement. Le label « agriculture raisonnée » consistant à maximiser les solutions naturelles et notamment à diminuer l’utilisation des pesticides pourrait entraîner une diminution de l’empreinte carbone tandis que le label AB interdit tout usage de pesticides ou engrais. L’élimination de l’utilisation excessive de pesticides, d’engrais et de carburant dans toutes les entreprises inefficientes pourrait entraîner une diminution de 12% de l’empreinte carbone.
41Il est important de noter que les entreprises efficientes, ne signifient pas nécessairement qu’elles sont efficientes dans la vie réelle car ces résultats sont relatifs et dépendent de l’échantillon. Cette explication signifie qu’une réduction supplémentaire de l’empreinte carbone peut également être atteinte dans les entreprises efficientes si nous disposons d’informations sur l’utilisation idéale (composition minimale des éléments actifs et empreinte carbone) des engrais, pesticides et carburants dans la viticulture. Pour connaître la diminution potentielle de l’empreinte carbone, en moyenne, nous appliquons une régression sur le CO2e selon les éléments actifs trouvés dans les pesticides, les engrais en plus de la consommation de carburant. Ainsi la consommation d’un kilo d’éléments actifs induit une émission de 3,22 kg de CO2e et celle d’un litre de carburant 2,82 kg de CO2e.
Conclusion
42Dans cette étude, nous évaluons les performances économique et environnementale de manière unifiée dans le secteur du vin. Des études antérieures ont reconnu et souligné l’importance d’intégrer des pratiques durables pour améliorer la performance du secteur (Schaüfele et Hamm, 2017 ; Merli et al., 2017). Cependant, aucune recherche n’a étudié le lien entre les stratégies durables et la performance économique (Christ et Burritt, 2013). Ainsi, notre étude comble un manque dans la littérature en examinant l’efficience des domaines viticoles associée à l’empreinte carbone. L’empreinte carbone a été calculée sur la base de trois différentes sources de pratiques viticoles : la consommation de pesticides, d’engrais et de carburant. Les résultats révèlent que près de 42% des entreprises sont inefficientes en matière de main-d’œuvre UTA, d’immobilisations nettes IN et d’empreinte carbone CO2e. Des objectifs d’amélioration ont été fournis pour chaque entreprise étudiée afin d’améliorer leur score d’efficience. De plus, nous avons examiné la corrélation entre les scores d’efficience et certains indices de performance, en particulier la rentabilité. Les résultats montrent que près de 45% des entreprises affichent des bénéfices négatifs sur la période 2013-2015 où 41% d’entre elles sont techniquement efficientes.
43D’autres recherches pourraient être menées pour étudier la performance économique des propriétés viticoles et identifier les principaux facteurs d’inefficience. Contrairement aux idées reçues sur les pesticides et les engrais, les calculs de l’empreinte carbone montrent que le carburant est le principal contributeur de CO2e, représentant 73% des émissions de carbone alors que les éléments actifs des pesticides et des fertilisants représentent moins de 30%. L’examen de la composition en éléments actifs des herbicides, des fongicides et des insecticides révèle une possibilité de meilleure sélection de produits pour un impact carbone moindre. Il est cependant à noter que le CO2e est un critère environnemental et ne prend pas en compte par exemple la pollution des sols. Une piste de recherche intéressante serait de comparer les domaines viticoles selon les pratiques proposées par les différents labels en utilisant non seulement l’empreinte carbone mais également d’autres indicateurs environnementaux.
44En ce qui concerne le carburant, certaines suggestions pourraient être faites pour réduire sa consommation : moins de mécanisation, remplacement des machines par des travaux manuels ou des chevaux, partage d’équipements avec d’autres viticulteurs et entreprises vinicoles en utilisant un équipement plus moderne engendrant moins de consommation de carburant. Les pratiques collaboratives sont en effet à développer. Ces pratiques managériales se développent timidement dans les vignobles français et devraient être promues plus largement. Leur impact positif sur la réduction de l’empreinte carbone peut servir d’argument pour réaffirmer un fort engagement en faveur de la durabilité dans le secteur du vin en France.
45Le suivi de l’empreinte carbone dans les vignobles pourrait être prolongé par l’analyse détaillée des étapes ultérieures des cycles œnologiques : processus de fermentation, vieillissement et mise en bouteille, logistique et ventes en aval, y compris l’entreposage et le transport vers les clients. Les entreprises auraient ainsi une évaluation plus complète de l’efficience de la performance dans le secteur du vin en tenant compte des facteurs environnementaux à chaque étape. Ainsi, cet article démontre les nécessités d’une recherche interdisciplinaire plus poussée et de discussions sur le calcul des émissions de carbone dans une supply chain du vin pour la rendre plus durable et réduire la contribution globale des activités du secteur vitivinicole au réchauffement climatique.
Références bibliographiques
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Mots-clés éditeurs : empreinte carbone, logistique, performance, vin, DEA
Date de mise en ligne : 07/11/2019
https://doi.org/10.3917/resg.134.0285