Notes
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[3]
L’agglomération dunkerquoise compte neuf communes en dehors de Dunkerque.
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Quatrième ville française par sa population, après Paris, Lyon et Marseille, https://www.lillemetropole.fr/votre-metropole/institution/territoire-de-la-mel/chiffres-cles
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Généralement entre 20 000 et 200 000 habitants (Santamaria, 2000).
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[9]
En premier lieu La voix du Nord, le quotidien le plus populaire de l’agglomération.
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[10]
La voix du Nord, 14 novembre 2013.
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[12]
Il s’agit d’un espace fermé dans lequel l’on peut s’exercer au pilotage de drones https://www.dronespark.fr/
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[15]
La Voix du Nord, le 14 novembre 2013.
Points-clés
- Le coworking est une forme d’organisation du travail propice à l’épanouissement de l’initiative individuelle et à la créativité.
- Il est né dans de grandes agglomérations, puis est plébiscité par les responsables d’agglomérations moyennes en reconversion industrielle pour créer une nouvelle dynamique économique.
- Dans les agglomérations en reconversion industrielle, les coworkers bénéficient d’un environnement convivial et créatif, mais leurs activités sont peu innovantes.
1. Introduction
2Le coworking (CW) est défini dans la littérature comme le travail réalisé dans un espace partagé de bureaux par des coworkers qui n’appartiennent pas à la même structure juridique. Le coworker n’est pas salarié de l’espace de coworking (ECW). Il paie un loyer pour y travailler et a accès à un ensemble de services communs (cafétéria, salle de relaxation, crèche, etc.). Les ECW accueillent des salariés (généralement pour le compte de grandes entreprises) et des travailleurs indépendants qui y fondent leur entreprise. Ce mode de partage de l’espace de travail est généralement perçu par les chercheurs comme un moyen de générer des dynamiques internes d’échange et de coopération qui n’existent pas forcément dans les entreprises (Fabbri et Charue-Duboc, 2016 ; Trupia, 2016 ; Basile, 2018 ; Le Nadant et al., 2018). Ils ont d’abord été créés dans les grandes villes. En France, en premier lieu à Paris, puis dans le reste du pays : en 2011 on en comptait environ 40, contre 1 700 en 2019 [1]. Aujourd’hui environ la moitié de l’offre se concentre en Île-de-France, dont 23 % à Paris [2].
3Dans les villes moyennes, le coworking est plébiscité par des responsables locaux pour redynamiser leur économie fortement impactée par le chômage, en stimulant l’entrepreneuriat et l’innovation. Largement soutenues pendant les Trente Glorieuses par des programmes nationaux d’industrialisation (Michel, 1977 ; Bost et Leriche, 2018), de nombreuses villes moyennes sont en quête d’un nouveau souffle depuis les années 1980. La littérature sur le CW met l’accent sur la créativité et l’innovation, grâce à l’implication de coworkers hautement diplômés partageant leurs connaissances. Dans les faits, les ECW n’attirent pas forcément des coworkers innovateurs, mais également des individus aux ambitions beaucoup plus modestes dont l’objectif est essentiellement de créer leur emploi. Confrontés au chômage, ils ne disposent pas de ressources importantes (formation, expérience professionnelle, ressources financières, réseaux de relations sociales), d’où l’intérêt d’étudier un ECW localisé dans ce type d’agglomération. Pionnière de l’industrialisation française, la région des Hauts-de-France est, depuis les années 1980, fortement impactée par le chômage et la pauvreté, elle compte pourtant 27 ECW largement soutenus par les collectivités territoriales (Liefooghe, 2018a).
4Notre propos s’appuie sur une enquête menée dans un ECW situé dans une agglomération en reconversion industrielle du nord de la France : Dunkerque [3]. Elle compte à l’heure actuelle moins de 200 000 habitants et s’est développée sur plusieurs décennies grâce à la sidérurgie et à la construction navale, concentrant de grandes entreprises dotées d’une importante main-d’œuvre ouvrière. Suite à la crise des années 1970, l’agglomération est fortement touchée par le chômage avec un taux largement supérieur à la moyenne nationale.
5L’ECW dans lequel nous avons enquêté a été créé en 2014 par un couple de trentenaires, soutenu par la Communauté Urbaine de Dunkerque (CUD). L’enquête s’est déroulée entre mars et septembre 2017. Le fondateur-dirigeant, une animatrice et 16 coworkers ont été interviewés pour connaître leur parcours professionnel et leurs motivations. Ils sont dans leur majeure partie issus de l’agglomération dunkerquoise. En s’appuyant sur des relations de proximité (Torre et Beuret, 2012 ; Zimmermann, 2008) généralement d’ordre familial, ils ont fait le choix d’y rester. Ces coworkers ont en commun d’être surdiplômés par rapport à la moyenne de la population dunkerquoise. Pourtant, les activités développées sont peu innovantes.
6Nous débuterons par une revue de littérature sur le CW (définition, genèse, fonction). Nous présenterons ensuite l’étude de cas et la question de recherche. Celle-ci porte sur les motivations et les ressources à la fois des fondateurs de l’ECW et des coworkers, lesquels ont pour caractéristiques communes d’être majoritairement originaires de l’agglomération dunkerquoise où ils résident et travaillent, pour exposer les résultats obtenus dans le cadre de l’enquête, et terminer par une discussion et une conclusion quant à l’empreinte territoriale du coworking.
2. Revue de la littérature
7Depuis une dizaine d’années, les ECW suscitent l’intérêt des chercheurs qui les ont explorés sous différents aspects et appréhendés comme une forme d’organisation alternative du travail, reposant sur la collaboration et la liberté, générant des innovations. Si les ECW sont nés dans les grandes villes, ils se sont rapidement diffusés ; les responsables locaux cherchant par ce moyen à redynamiser une économie qui pendant plusieurs décennies a été portée par la grande entreprise et le salariat ouvrier. Ces agglomérations, touchées par un chômage et une pauvreté élevés, font généralement preuve d’un faible dynamisme sur le plan entrepreneurial.
2.1. Genèse du coworking
8Il est assez difficile de dater avec précision l’apparition du CW en tant que pratique sociale. Selon Formica (2016), des formes embryonnaires se sont manifestées bien avant la première révolution industrielle, voire dès la Renaissance. Pourtant, le vocable est beaucoup plus récent. Il aurait été inventé en 1999 par un designer américain, Bernie de Kovent, qui observait l’essor du travail collaboratif. Cette nouvelle forme d’organisation du travail serait apparue aux États-Unis un peu plus tôt avec les hackers à la fin des années 1990 (Lallement, 2015 ; Berrebi-Hoffman et al., 2018), d’abord à San Francisco. Ce modèle s’est rapidement diffusé dans le reste du monde (Liefooghe, 2018a ; Leducq et Ananian, 2019). En France, Paris joue un rôle pionnier dès 2008 (Capdevila, 2015, 2016 ; Liefooghe, 2018a ; Moriset, 2011) et devient en 2017 la troisième ville mondiale en la matière [4]. Dans les Hauts-de-France, 27 espaces étaient recensés en 2017 sur 600 au niveau national, dont sept dans l’agglomération lilloise [5]. Un rapide bilan de ces expériences met en évidence leur diversité : chaque territoire le réinvente selon ses caractéristiques et l’intérêt que les responsables locaux peuvent y accorder (Nakano et al., 2020).
2.2. Des définitions à géométrie variable du coworking
9La définition du CW n’est pas stabilisée (Brown, 2017 ; Marinos, 2020). Cependant, des éléments de consensus sont manifestes. Les coworkers partagent une aire de travail qu’ils louent en tant qu’entrepreneurs ou autoentrepreneurs, voire en tant qu’entreprises pour y loger des salariés nomades (Bouncken et Aslam, 2021). La convivialité entre les coworkers est massivement soulignée, l’accès à des technologies numériques aussi (Liefooghe, 2018b).
10Selon Fabbri (2016), un ECW est un espace de travail multi-entreprises adapté à des activités de services, que l’on rejoint dans une optique de partage au-delà du désir de développer un projet individuel. Capdevila (2015) le définit comme un espace de bureaux ouverts dans lesquels travaillent des professionnels non affiliés qui paient leurs frais. Pour Desbois (2014), l’ECW est un lieu convivial que des travailleurs indépendants ou non peuvent louer de manière flexible dans le temps et l’espace, pour travailler avec des technologies numériques dans un but créatif et accéder à des services aux côtés d’autres personnes susceptibles de collaborer. Selon Levy-Waitz (2018), cinq valeurs définissent l’ECW : collaboration, ouverture, communauté, accessibilité et durabilité. La collaboration signifie que les coworkers ont des idées qui peuvent être utiles aux autres. Ils sont curieux et attirés par la nouveauté. L’accessibilité fait référence à la diversité des activités exercées par les coworkers, quelle que soit leur profession. Enfin, la durabilité évoque l’émergence d’une nouvelle forme d’organisation du travail non stressante. Des liens de collaboration entre les coworkers génèrent des effets de réputation, une solution à une condition d’isolement lorsque l’individu travaille à son domicile (Blein, 2016 ; Clifton et al., 2019 ; Coste Lartigou et Reille-Baudrin, 2016 ; Boboc et al., 2014).
11Pour nombre de chercheurs, un ECW s’appuie sur une communauté de professionnels indépendants, d’entrepreneurs et de petites entreprises qui travaillent les uns à côté des autres en partageant des ressources matérielles et des connaissances. Les coworkers sont unis par une volonté de partager des connaissances, grâce à des interactions formelles et informelles, pour développer un projet personnel (Scaillerez et Tremblay, 2016 ; Nadant et al., 2018). Selon Fabbri (2016), l’ECW a une identité propre par rapport à d’autres types d’espace de travail car son unique fonction est le travail. Ce n’est pas une structure d’accompagnement à la création d’entreprise. Le coworker n’est pas tenu d’y rester un temps donné, le temps que son projet prenne forme, contrairement à un incubateur par exemple. Certains ECW disposent aussi d’équipements numériques sophistiqués (fab lab) pour tester in vivo de nouvelles idées, réaliser des prototypes. Fabbri (2016) distingue ainsi trois types d’ECW : ciblés, sectoriels et fermés. Les ciblés sont généralement réservés à une population particulière, par exemple des espaces académiques ou d’entreprises, pour innover et expérimenter. D’autres sont spécialisés dans une activité ou un secteur donné tout en étant ouverts à une grande diversité de profils. Les ECW fermés s’adressent à des coworkers qui se positionnent sur des activités transversales. Les membres sont sélectionnés selon leurs projets. Mais, ces différents types d’ECW ont en commun d’être des espaces de travail partagés bénéficiant de tarifs de location attractifs. Les échanges d’expériences et de connaissances ne s’inscrivent pas dans un accompagnement formel et identifié. L’émulation coopérative entre les coworkers est propice à l’émergence d’innovations au sens large du terme (produit, processus, organisationnelle, technique ou sociale). Ceux-ci, sauf exceptions très rares, ne font pas l’objet d’une sélection à l’entrée et peuvent occuper leurs locaux pour une durée indéterminée.
12La littérature met très largement l’accent sur les motivations positives des coworkers : désir d’appartenir à une communauté (Fabbri, 2016 ; Fabbri et Charue-Duboc, 2016), de créer une forme d’organisation du travail nouvelle (Desbois, 2014), de coopérer pour réaliser un projet en développant des réseaux de relations professionnelles (pour trouver des associés et des marchés) (Bouncken et al., 2020 ; Clifton et al., 2019 ; Liefooghe, 2018a, 2018b ; Morel et al., 2018), de sortir de l’isolement (Boboc et al., 2014), de créer un lien social (Blein, 2016), en suivant des logiques altruistes (Aubouin et Capdevila, 2019). Le désir de créer son emploi est plus rarement mis en avant par les chercheurs.
2.3. Une ville moyenne en reconversion industrielle
13Dunkerque est une ville moyenne en reconversion industrielle (Laperche et Uzunidis, 2011). La littérature sur la reconversion industrielle (Lambert, 2013 ; Tallec, 2012) d’une part, sur les villes moyennes (Brunet, 1997 ; Santamaria, 2000 ; Carrier et Demazière, 2012 ; Tallec, 2012 ; Pribetich, 2017) d’autre part, est assez abondante. Ces agglomérations, aujourd’hui en reconversion industrielle, se sont appuyées pendant les trente glorieuses, voire précédemment, sur des grandes entreprises industrielles (sidérurgie, extraction minière, textile, etc.) et une main-d’œuvre ouvrière pléthorique. Elles sont en quête depuis les années 1980 d’une nouvelle dynamique combinant la création d’emplois salariés en attirant des entreprises et en soutenant l’entrepreneuriat. Si le salariat s’inscrit dans leur histoire, l’entrepreneuriat, pour ces populations majoritairement d’origine ouvrière, se heurte à des résistances culturelles sociales et économiques très fortes qui justifient le taux relativement faible de création d’entreprise (Boutillier, 2017).
14Brunet (1997) appréhende la ville moyenne comme un objet réel non identifié. Si la façon la plus simple de la définir repose sur des données démographiques [6], celles-ci peuvent varier dans le temps (Carrier et Demazière, 2012 ; Pribetich, 2017). Santamaria (2000) identifie un ensemble de caractéristiques permettant de les circonscrire : la ville moyenne se situe en position intermédiaire entre la métropole régionale et la petite ville cantonnée à la desserte locale. Elle est généralement dotée d’une administration diversifiée (municipale, préfectorale, judiciaire), d’un système éducatif développé (école, collège, lycée, voire université), de structures importantes dans la santé (cliniques, hôpitaux, médecins spécialistes) et des services à la personne et aux entreprises. On recense aussi en son sein des usines à dominante rurale ou industrielle, des magasins spécialisés et des grandes surfaces. La ville moyenne bénéficie également d’une vie intellectuelle grâce à une population diversifiée (université, outils de communication). Son évolution économique rapide après la seconde guerre mondiale a favorisé l’élévation du niveau de vie, avant la phase de déclin industriel et les difficultés de reconversion qui en résultent.
15Le développement économique de Dunkerque a reposé pendant plusieurs générations sur la sidérurgie et les chantiers navals, puis a été ralenti par la fermeture des chantiers navals et par la baisse drastique de la production sidérurgique. En ce début de xxie siècle, Dunkerque cherche à capitaliser son expérience industrielle en tirant profit de sa situation portuaire, pour être aujourd’hui un pôle d’excellence régional en matière d’énergie basé sur l’écologie industrielle et l’économie circulaire (Laperche et al., 2011 ; Kasmi, 2018). Cependant, elle reste marquée par un taux de chômage très élevé. En dépit de la création d’une université au début des années 1990 (Université du Littoral Côte d’Opale), le taux de diplômés est relativement faible (22,3 %) par rapport à la moyenne nationale (34 % selon l’OCDE). On dénombre 40 créations d’entreprise pour 10 000 habitants, contre 59 au niveau régional, dont 57 % d’autoentrepreneurs [7] (Tableau 1).
Dunkerque, le poids du chômage et de la pauvreté
Dunkerque, le poids du chômage et de la pauvreté
3. Étude de cas et problématique
16L’article repose sur une enquête de terrain dans le premier ECW créé à Dunkerque. 16 individus (plus le fondateur-dirigeant et l’animatrice) ont été interviewés pour connaître leurs motivations, leurs ressources et parcours professionnel. Alors que la littérature insiste sur la créativité et l’innovation des coworkers, mais aussi sur leur désir d’appartenir à une communauté, les motivations sont-elles les mêmes dans une agglomération en reconversion industrielle ? Les coworkers réinventent-ils leurs pratiques en fonction de leurs ressources et du territoire dans lequel ils résident ?
3.1. Une enquête sur le terrain
17Des entretiens qualitatifs semi-directifs ont été menés à partir d’un questionnaire établi dans le cadre du programme INTIMIDE [8]. Il s’agit de laisser aux interviewés une assez grande marge de liberté pour développer leur propos. Les récits ont été retranscrits de façon exhaustive, permettant de restituer des verbatim. Une recherche documentaire, principalement dans la presse locale [9], a apporté des informations complémentaires.
18Trois types de personnes ont été interviewés : le fondateur (dirigeant actuel), l’animatrice et les coworkers, pour recueillir des informations sur leur parcours professionnel et scolaire et leurs motivations (Tableau 2). La durée des entretiens est variable selon l’interlocuteur : deux fois une heure pour le fondateur, entre 15 et 30 minutes pour l’animatrice et les coworkers. Nous avons aussi passé du temps dans les locaux de l’ECW, pour en étudier les usages (Proulx, 2012) ainsi que l’aménagement des lieux, car la littérature met l’accent sur la qualité des conditions de travail qui en découle.
Guide d’entretien : dirigeant, animateur et coworker
Guide d’entretien : dirigeant, animateur et coworker
3.2. Un espace de coworking à Dunkerque
19Créé en 2014, l’ECW est le premier de l’agglomération, sous le statut juridique d’une SARL. Au regard de la classification de Fabbri (2016), c’est un ECW sectoriel, en l’économie sociale et solidaire, qui est aussi une priorité de la CUD. Il est le produit de l’initiative d’un couple de trentenaires soutenus par cette dernière. Il est situé en centre-ville, facilement accessible (à proximité de la gare) dans un quartier ouvrier en rénovation, plus précisément dans un bâtiment industriel désaffecté, à l’abandon depuis plusieurs années. Une entreprise de confection de toile avait été créée dans les années 1860. Fermé en 1972, le bâtiment est repris par un concessionnaire automobile, puis par un commerce de meubles. Fermé définitivement en 1990, le bâtiment est acquis par la ville, qui explore des pistes de reconversion, sans projets solides pendant plusieurs années [10].
20Le bâtiment actuel, entièrement restauré, a conservé sa longue cheminée d’origine. Sa rénovation a été amorcée en 2003, dans le cadre du projet de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU [11]). Il est doté de bureaux privatifs de différentes tailles et d’un open space, d’une crèche d’une capacité de 10 lits. Une cafétéria (deux salariées, capacité d’accueil 15 personnes) permet aux coworkers de faire une pause et/ou de déjeuner, voire de discuter de leurs projets. Un fab lab et un drones park [12] (créé par un coworker) ont été ouverts en 2017. Cet ECW [13] se définit lui-même comme un lieu de travail collectif et collaboratif où ses usagers échangent, créent et développent leurs activités pour atteindre leurs objectifs professionnels. Des salles de réunions sont également mises à disposition des entreprises pour des événements ponctuels, à l’heure, journée ou semaine…
21Le couple fondateur est composé d’un homme originaire de Dunkerque (qui n’y a pas toujours vécu) et de sa femme native des Pays-Bas. Ils ont tous deux une expérience professionnelle de six ans dans l’humanitaire dans des pays en développement. Ils sont titulaires de masters en gestion et management du sport et handicap, diplômés des universités de Lille 2, du Littoral et de Paris Nanterre. Le dirigeant insiste sur son désir d’entreprendre et d’œuvrer pour le territoire, et sur son expérience internationale : « le fait de partir à l’étranger, de voir beaucoup de choses ».
22Le projet a été bien accueilli. Les fondateurs ont obtenu le prix national du meilleur créateur d’entreprise sociale (prix CREENSO [14], organisé par l’IESEG et la fondation Immochan) [15] en 2013. Ils ont depuis ouvert deux autres ECW, à Rouen et Nantes.
23Pour faciliter les relations de coopération entre les coworkers, les locaux sont accessibles tous les jours, de 7 heures à 18 heures. Mais, ils disposent également de badges pour un accès permanent.
24Selon le fondateur et l’animatrice, un ECW est « une communauté de personnes animée par un esprit de partage qui favorise une collaboration, la genèse de projets et d’idées de créativité ».
25La créativité s’est traduite par la création de 30 emplois directs et indirects depuis l’ouverture. Une association, animée par une salariée (ancienne coworkeuse), contribue à l’animation en organisant des événements pour attirer de nouveaux membres, et les membres présents renforcent la convivialité. Les coworkers ne bénéficient pas d’un accompagnement. Cependant, le directeur affirme qu’il peut être amené à donner son avis, de façon informelle, sur des business plans qu’on lui présente « si quelqu’un vient me montrer son business plan et qu’il veut des retours, je le fais ».
3.3. L’échantillon interviewé
26En dehors du dirigeant et de l’animatrice, 16 coworkers ont été interviewés, avec une majorité d’hommes, âgés entre 25 et 55 ans, originaires de Dunkerque, d’autres villes des Hauts-de-France (Valenciennes, Bergues), de la région parisienne et d’autres pays (Maroc, Cameroun). Parmi les 55 coworkers inscrits, entre 20 et 25 sont très actifs, selon le dirigeant. En interrogeant 16 coworkers, nous n’avons pas un échantillon représentatif, mais la population la plus impliquée sur le plan collectif. Leurs profils sont très variés : entrepreneur (Sarl, Eurl, Sasu), auto-entrepreneur, salarié d’entreprise et d’association. Ils travaillent majoritairement en open space, sans salarié, à l’exception d’une coworkeuse dans le numérique, qui a recruté une autre coworkeuse. Certains d’entre eux étaient d’abord en bureau, mais pour des raisons financières et d’isolement, ont décidé de travailler en open space.
4. Résultats
27Les résultats des entretiens montrent une situation assez contrastée au regard de la littérature. D’un côté, les interviewés déclarent former une communauté soudée, de l’autre bien qu’ils soient majoritairement diplômés de l’enseignement supérieur, le bilan en termes d’innovation est faible. Ils ont connu un parcours professionnel contrasté. Nombre d’entre eux ont créé leur emploi en intégrant l’ECW. Les résultats présentés ne portent que sur les coworkers, non sur l’animatrice.
4.1. Les motivations des coworkers : entre créer son emploi et désir d’indépendance
28Sans « être entrepreneur en dernier ressort » (Casson, 1991), la raison principale en devenant coworker est de créer son emploi, dans un environnement convivial, source de complicités professionnelles, voire amicales. La réponse citée systématiquement, parmi les entrepreneurs ou autoentrepreneurs, est le désir d’indépendance relié au besoin de créer leur emploi. Mais, ils soulignent aussi le besoin de rompre l’isolement, d’appartenir à une communauté ou encore de séparer les espaces de travail et domestique : « la relation humaine qui est le plus motivant, le fait de rencontrer des gens », souligne un coworker. Un autre ajoute : « quand on travaille chez soi, on a tendance à tourner en rond, on a besoin un peu des gens, de sortir un peu de s’aérer et dans ce sens l’ECW est un bel endroit. On est à la disposition des uns et des autres, et c’est convivial. » Un autre renchérit : « Je suis vraiment venu ici avec l’objectif d’intégrer le milieu dunkerquois. N’étant pas d’ici, mon idée était de rejoindre un groupe d’entrepreneurs, et une dynamique naissante et créatrice. L’espace de coworking s’est aussi imposé parce que c’est le seul, et j’aime bien l’idée du neuf, de quelque chose qui démarre où on peut faire partie de la famille et c’est très intéressant. »
29La flexibilité du système de location est largement plébiscitée. Un coworker explique : « Il n’y a pas de contrat annuel sur longue durée, on peut s’en aller dès qu’on le souhaite. » Un autre souligne qu’en intégrant l’ECW et grâce aux relations liées avec les autres, il a trouvé des clients, y compris parmi ces derniers (comptabilité et conseil) : « Je me suis dit quand on se remet à son compte, il faut aller démarcher les clients. » Paradoxalement, cette flexibilité temporelle conduit certains coworkers à rester dans les locaux pour une période de temps assez longue, au point de ne pas imaginer en partir.
4.2. Les parcours contrariés des coworkers
30La motivation principale des interviewés est de créer leur emploi et le désir d’indépendance, mais ils disposent de faibles ressources pour réaliser leur projet (Boutillier et Uzunidis, 2017), hormis leurs diplômes du supérieur. Fait singulier, dans une agglomération où le taux de diplômés de l’enseignement supérieur est très bas, tous les coworkers, sauf un (baccalauréat), sont diplômés de l’enseignement supérieur : masters (entrepreneuriat, orientation humanitaire, design industriel, communication, création artistique, ressources humaines, conception et développement des projets, etc.), licences et diplômes en arts plastiques, ingénierie ou de science Po. Tous les interviewés ont été scolarisés sur le territoire français, voire régional. Après leurs études, la plupart ont été salariés (logistique, en agence de design, restauration, etc.), les autres se sont directement lancés dans l’entrepreneuriat (import-export de bois, matériel informatique). Nombre de coworkers ont travaillé dans une activité autre que celle de leur formation. Une coworkeuse après avoir suivi une formation en science politique, s’est orientée vers la logistique dans un pôle de compétitivité local. Un coworker, aujourd’hui dirigeant une micro-entreprise, a suivi une formation d’éducateur sportif, puis a travaillé comme tel, pour se reconvertir enfin dans la logistique.
31Ils ont tous financé leur projet avec leur propre épargne, qui ne mobilisaient pas des fonds importants, sans recourir au crédit bancaire ni à des aides financières. Ils résidaient tous dans la région, voire dans l’agglomération, avant d’intégrer l’ECW, combinant proximité géographique et cognitive. Les coworkers étrangers sont d’anciens étudiants, venus dans le Nord pour y faire leurs études supérieures et qui y sont restés. Un coworker précise : « Pour des raisons personnelles liées à mon couple, on a déménagé sur Dunkerque, ma compagne a eu une opportunité professionnelle ici. De ce fait, je me suis rapproché d’un espace de coworking pour avoir un socle de réseau et du coup avoir un espace pour sortir de ma routine. » Un autre se confie : « C’est mes études qui m’ont fait venir dans le Nord, mon immigration m’a formé, et par bonheur j’ai rencontré ma femme. De plus, pour moi honnêtement, je peux dire que Dunkerque est la ville jumelle de ma ville natale. Topographiquement parlant elle ressemble à ma ville natale, on a les dunes, le sable fin, on a le port et on a l’industrie et Dunkerque vraiment si on voit de haut c’est un petit peu cela. C’est ce petit rappel nostalgique qui me fait toujours penser à ma ville et me motive de rester ici. »
32Les coworkers s’appuient majoritairement sur un réseau de relations sociales proches pour accéder à l’information (presse locale ou informations des collectivités territoriales locales). Ils sont étroitement encastrés dans l’agglomération, grâce à un réseau de relations sociales de proximité, familial et amical (Reix, 2008). Un d’entre eux se confie : « Le responsable du coworking et moi, nous nous sommes connus dans le domaine associatif. Il était un acteur associatif qui intervenait avec les projets humanitaires liés au sport en Afrique. C’est dans ce cadre qu’on s’est connu et quand il a eu le projet de ECW, quand il s’est finalisé, il m’a proposé, en fonction de mon parcours d’ancien chef d’entreprise, de participer au projet si tant est qu’il avait une utilité ou un lien avec mon projet. » Une coworkeuse affirme : « Le dirigeant est de ma famille. » D’autres encore par le bouche à oreille : « … et par curiosité, mais aussi le fait que ma deuxième structure était juste en face et j’ai assisté aux premiers travaux de rénovation de ECW. » D’autres coworkers ont connu le ECW par des salons professionnels : « J’ai croisé les responsables dans des salons quand j’ai commencé à commercialiser mes produits, ils présentaient le coworking. »
Le parcours contrarié des coworkers
Le parcours contrarié des coworkers
4.3. Des coworkers dans une ville moyenne en reconversion industrielle
33L’ECW de Dunkerque est censé être spécialisé dans l’économie sociale et solidaire. Mais, les activités développées en sont plutôt éloignées. Les coworkers ont mis à profit leurs connaissances académiques et leur expérience professionnelle pour exploiter les opportunités qui se présentaient. Ils ont tous connu des parcours professionnels contrariés. Les autoentrepreneurs ont choisi ce statut, faute de trouver un emploi salarié. Certains ont aussi été contraints à rester dans l’agglomération pour des raisons familiales, généralement parce que leur conjoint (ou conjointe) avait un emploi stable. Natifs de l’agglomération, c’est aussi en ce lieu où ils ont depuis plusieurs décennies tissé un réseau de relations sociales, familiales et amicales. Les entreprises qu’ils ont créées sont de petites sociétés de services aux entreprises et/ou aux particuliers (conseil aux entreprises, livraison à domicile, publicité, certification, etc.), sauf le drones park.
34Les locaux loués leur offrent de bonnes conditions de travail. Outre les bureaux ou l’open space, l’ECW dispose de lieux de vie (cafétéria, espace de relaxation, salles de réunion, etc.), mais aussi d’une crèche pour l’accueil des jeunes enfants. Il offre tous les moyens matériels de travail (wifi, fab lab), la possibilité de domicilier son entreprise et d’avoir sa place de parking. Pour renforcer son assise locale, des relations de partenariat ont été développées avec des entreprises, l’université, des associations et d’autres ECW, généralement situés dans la région des Hauts-de-France, sources de débouchés d’affaires,
5. Conclusion et discussion
35Les ECW sont nés dans les grandes villes. Depuis une dizaine d’années cependant des expériences se multiplient dans des villes petites et moyennes en reconversion industrielle. Confrontés à une situation économique et sociale difficile, les responsables territoriaux appréhendent leur création comme un moyen de favoriser une nouvelle dynamique reposant sur l’entrepreneuriat et l’innovation, dans un espace de travail convivial. Notre objectif était d’étudier un ECW dans l’une de ces agglomérations, afin d’identifier les motivations des candidats au coworking et leurs ressources. Les interviewés ont certes trouvé un espace de travail convivial mais ils ont fondé une entreprise pour créer leur emploi. Leurs activités sont peu innovantes, bien qu’ils soient plus diplômés que la moyenne locale. Cependant, la création de cet ECW constitue en elle-même une innovation, s’agissant du premier de l’agglomération. Son passé industriel et ouvrier influe très certainement sur la faible dynamique entrepreneuriale locale, mais le déficit d’emplois local conduit certains d’entre eux à franchir le pas. L’empreinte territoriale est forte. Le nombre élevé de diplômés de l’enseignement supérieur constitue cependant un facteur majeur de changement.
36Ce travail est exploratoire mais il permet de montrer les opportunités que peut offrir un ECW dans une agglomération en reconversion industrielle qui cherche à se réinventer. Cependant cette étude qualitative, basée sur un seul cas, ne permet pas d’en généraliser les résultats. Des études plus approfondies pourraient être menées sur d’autres agglomérations confrontées à des problèmes comparables.
Références bibliographiques
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- Blein A (2016) Le coworking, un espace pour les transactions hors marché ? La valorisation des réseaux sociaux pour travailleurs indépendants. Réseaux 2 (196) : 147-176.
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Mots-clés éditeurs : entrepreneuriat, proximité, territoire, ressources, coworking
Date de mise en ligne : 18/06/2021
https://doi.org/10.3917/reru.213.0497Notes
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[3]
L’agglomération dunkerquoise compte neuf communes en dehors de Dunkerque.
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[5]
Quatrième ville française par sa population, après Paris, Lyon et Marseille, https://www.lillemetropole.fr/votre-metropole/institution/territoire-de-la-mel/chiffres-cles
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[6]
Généralement entre 20 000 et 200 000 habitants (Santamaria, 2000).
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[9]
En premier lieu La voix du Nord, le quotidien le plus populaire de l’agglomération.
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[10]
La voix du Nord, 14 novembre 2013.
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[12]
Il s’agit d’un espace fermé dans lequel l’on peut s’exercer au pilotage de drones https://www.dronespark.fr/
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[15]
La Voix du Nord, le 14 novembre 2013.