Couverture de RERU_125

Article de revue

Méthode d'évaluation de la qualité des espaces publics dans un projet d'aménagement durable à Alger

Pages 857 à 874

Notes

  • [1]
    L’Agenda 21 local est la déclinaison territoriale de la problématique du développement durable portée par les Agenda 2 et élaborée dans le cadre des Nations Unies. Il constitue, dans son principe, la traduction visible et immédiate de la problématique du développement durable urbain. En d’autres termes, il permet le passage du concept théorique à une démarche de développement durable urbain appliquée à l’échelle locale et définie généralement en concertation avec les habitants et les partenaires socio-économiques dans un cadre de démocratie participative. Pour une présentation des enjeux et du contenu des Agenda 21 locaux, on pourra consulter le site de L’ICLEI-LOCAL GOVERNMENTS FOR SUSTAINABILITY (http://www.iclei.org) ainsi que, pour la France, EMELIANOFF et CHARLOT-VALDIEU (2000), RARE (2005), POUBLON et SÉBILLE-MAGRAS (2010) ou encore les sites de l’Observatoire national des agendas 21 locaux et pratiques territoriales de développement durable (http://observatoire-territoires-durables.org/) et du Ministère du développement durable (http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Agenda-21-et-demarches-locales-de-.html).
  • [2]
    De nombreux ouvrages existent sur l’aménagement des espaces publics mais les méthodes de travail pour aménager de façon durable existent moins. Pour arriver à un urbanisme durable, les chercheurs ont axé ces dernières années leurs travaux sur l’aménagement des espaces publics, en établissant des objectifs et un certain nombre de cibles de développement durable, pour élaborer des référentiels. Citons les travaux de recherches de l’équipe dirigée par André DE HERDE, de l’Université Catholique de Louvain (UCL) (DE HERDE et al. 2009), ainsi que les travaux de recherche de Catherine CHARLOT-VALDIEU et Philippe OUTREQUIN. Ces derniers ont présenté dans leur ouvrage (CHARLOT-VALDIEU et OUTREQUIN 2009), un référentiel qui doit être discuté avec les acteurs urbains (l’aménageur et le maître d’ouvrage) afin de définir des objectifs concrets qui permettent de donner une cohérence d’ensemble au projet.
    Le référentiel comporte sept thèmes (dont les mots clés forment le nom de ce référentiel, MEFISTO) : Gestion de la Mobilité, Interface entre les Espaces privés et publics, Gestion des Flux, Intégration du projet dans la ville, Suivi des chantiers, Traitement des espaces publics, Occupation de l’espace. Ces thèmes sont éclatés en un certain nombre de cibles (21) et d’objectifs de développement durable. Le référentiel MEFISTO a pour objectif de s’assurer de la qualité ou de garantir la qualité des espaces publics dans un projet d’aménagement. Il se rapproche de nos objectifs et du contexte local.
  • [3]
    Né des dernières technologies d’enquête, le questionnement sur internet (que l’on appelle CAWI : Computer Assisted Web Interviews) constitue un moyen d’enquête ciblé et attractif pour les professionnels. Ils peuvent répondre selon leur rythme et leur contrainte.
    Ce questionnaire ouvert cible les professionnels de l’urbanisme et nous aide à identifier les critères d’évaluation de la qualité des espaces publics. Il a été transmis via Internet à 30 chercheurs universitaires de l’école Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme « EPAU » qui sont, pour la plupart, architectes de formation. Il a également été transmis à 10 décideurs et gestionnaires des collectivités locales et 10 architectes praticiens. (Exemples de questions posées : Comment définissez-vous la qualité de l’espace public ? Quels sont selon vous les critères de qualité des espaces publics ?, .....)
  • [4]
    Un premier questionnaire in situ a ciblé 100 usagers (50 hommes et 50 femmes) des espaces publics, aux abords du pôle d’échanges « Les fusillés », avant sa réalisation. Un deuxième questionnaire on line a été transmis à des professionnels (chercheurs et praticiens) de différents profils (architectes, architectes-urbanistes, urbanistes, sociologues, géographes, géographes-urbanistes, ingénieurs, ingénieurs-urbanistes). Nous avons effectué des entretiens avec les décideurs et les gestionnaires de l’entreprise du métro d’Alger (EMA) (maître d’ouvrage du pôle d’échanges) et avec les responsables des collectivités locales en leur soumettant le deuxième questionnaire.
  • [5]
    Pour un arbre de pondération à 10 critères (4 indicateurs / critère)
    Score max attribué au critère : 1 (les autres scores sont à 1) equation im21
    Score max indicateur : 7 (les autres scores sont à 1) equation im22
    Score max cumulé : equation im23
    Note maximale : 3
    Valeur max pondérée de l’indicateur Vimax : equation im24
    Valeur maximale de l’indice equation im25 :
    equation im26

- 1- Introduction

1 Alors que la conception des espaces publics à Alger ne satisfait pas totalement les usagers en l’absence d’un cadre de référence et d’une charte appropriée, on constate la relative pauvreté d’outils de mesure pour évaluer leur qualité au niveau des projets.

2 Dans cette note de recherche, notre objectif est d’établir un outil simple d’aide à la décision et à la conception pour évaluer la qualité des espaces publics dans le cadre de projets d’aménagement urbain.

3 À cet effet, nous proposons une méthode d’évaluation de la QUalité des Espaces Publics (méthode QUEP) qui repose sur une grille de critères et d’indicateurs d’évaluation de la qualité des espaces publics, scientifiquement valides et en mesure d’aider les concepteurs, les décideurs et les gestionnaires dans leurs choix, et ce, dans une perspective de développement durable.

4 Nous présentons en premier lieu la méthode QUEP, appliquée pour l’exercice au cas du projet du pôle d’échanges multimodal « Les fusillés » d’Alger. Dans un second temps, nous mettons en évidence les conclusions de notre analyse sur la qualité de ce projet d’urbanisme et mettons en avant les apports et les limites de l’efficacité analytique de notre méthode.

- 2- La méthode d’évaluation QUEP

5 La mise en œuvre de la méthode d’analyse multicritère QUEP suit 5 étapes : (1) ancrage de la méthode dans un référentiel d’objectifs dont découle une grille de critères, (2) choix d’indicateurs statistiques permettant de quantifier ces critères, (3) attribution d’une valeur (note) pour chaque indicateur, (4) agrégation pondérée de cette base d’information multidimensionnelle quantitative et (5) choix d’une méthode de représentation des résultats.

2.1. Définition d’un système d’objectifs et choix d’une grille de critères

6 Dans un premier temps, il faut poser les objectifs stratégiques du projet d’aménagement urbanistique. En soi, la méthode d’évaluation QUEP n’est pas porteuse d’un référentiel normatif préétabli posant les conditions d’une « bonne » qualité de l’espace urbain : il ne s’agit pas de proposer une grille d’évaluation définitive, figée, transposable à tout contexte local, position qui prêterait le flanc à la critique du paternalisme de l’évaluation scientifique. Au contraire, on se rapproche de la position défendue par SEN (SEN, 1993) dans le champ, voisin, de l’évaluation du bien-être individuel. Sen plaide en effet pour un « pragmatisme raisonnée » dans la définition des dimensions du bien-être, adapté aux contextes particuliers de l’étude et affiné par la confrontation de plusieurs sources et/ou points de vue sur ce qu’il convient d’inclure dans les objectifs de la mesure.

7 Dans cette note recherche, nous ancrons notre démarche sur les 4 grands thèmes du développement durable mis en avant par l’Agenda 21 local [1]:

8

  1. Promouvoir une utilisation économe et renouvelable des ressources dans l’espace public.
  2. Favoriser le développement local et l’attractivité du territoire à travers l’espace public.
  3. Assurer un cadre de vie et un confort urbain dans les espaces publics.
  4. Améliorer l’environnement local à travers les espaces publics.

9 Afin de renseigner ces quatre dimensions de la qualité des espaces publics, nous avons croisé les critères issus de différentes approches et référentiels :

10

  • Entrée par le référentiel MEFISTO (CHARLOT-VALDIEU et OUTREQUIN, 2009) qui propose un tableau de bord des espaces publics dans un projet d’aménagement [2].
  • Entrée par les « acteurs universels » : identification de critères issus de l’état des savoirs (revue de la littérature scientifique sur le sujet) et d’un questionnaire en ligne transmis via Internet à des professionnels de l’urbanisme (chercheurs universitaires, concepteurs, décideurs et gestionnaires) [3].
  • Entrée par les objectifs locaux. Dans le cas d’Alger, ces objectifs sont déterminés après consultation des documents d’urbanisme locaux : Grand Projet Urbain (GPU), Plan d’Aménagement Côtier de l’Algérois (PACA), Plan de Développement et D’Urbanisme (PDAU) d’Alger, projet d’embellissement, de déplacement et de développement maîtrisé à l’horizon 2020 et plan d’aménagement et de développement de la baie d’Alger.

11 Sur la base de ces approches plurielles, nous dégageons une liste courte de critères synthétiques sélectionnés sur la base de la fréquence de leur apparition dans les diverses sources. Ce choix d’une courte liste raisonnée de critères s’explique par la volonté de faciliter la mise en œuvre de la méthode QUEP par les praticiens locaux. Dans le cas d’espèce (évaluation de la qualité de l’espace public associée au projet de pôle multimodal Les fusillés d’Alger), nous retenons 10 critères synthétiques (cf. Tableau 1).

Tableau 1

Tableau synthétique des critères de qualité des espaces publics issus du croisement des différentes entrées

Objectifs stratégiques de la recherche (Agenda 21) Principaux critères détaillés de qualité des espaces publics issus des différentes entrées Critères synthétiques
Promouvoir une utilisation économe et renouvelable des ressources dans l’espace public Économie Économie d’usage
Favoriser le développement local et l’attractivité du territoire à travers l’espace public Energie Gestion
Gestion
Entretien
Attractivité Attractivité
Loisirs/ Animation
Adaptabilité aux usages (Flexibilité)
Offre de services
Sécurité / Sûreté Sécurité &
Sûreté
Ordre public
Déplacements Mobilité
Partage de l’espace public
Stationnement
Assurer un cadre de vie et un confort urbain dans les espaces publics Accessibilité Accessibilité
Lisibilité signalétique
Paysage / Esthétique Ambiances urbaines
Ambiances
Embellissement
Végétation
Qualité visuelle
Visibilité Composition urbaine
Cohérence
Continuité spatiale
Aménagement Aménagement
Densité
Mobilier urbain
Améliorer l’environnement local à travers les espaces publics Qualité environnementale (Bruit, Air, Eau) Qualitéenvironnementale
Confort climatique
Assainissement
figure im1

Tableau synthétique des critères de qualité des espaces publics issus du croisement des différentes entrées

2.2. Choix d’indicateurs statistiques spécifiant les critères synthétiques

12 Dans une deuxième étape, il s’agit de traduire la qualité des espaces publics telle que définie par ces critères en indicateurs mesurables, qui sont des outils d’évaluation de qualité pour répondre à des objectifs de développement durable dans des projets de renouvellement urbain. Ils permettent de suivre, voire de mesurer les évolutions dans le temps et donc de modifier éventuellement les actions ou le type d’actions mis en œuvre par les services municipaux.

13 La démarche suivie consiste à établir une matrice d’indicateurs d’évaluation de la qualité des espaces publics. Les indicateurs peuvent être différents selon la phase du projet. Dans le cas de l’évaluation de la qualité de l’espace public associée au projet de pôle multimodal Les fusillés d’Alger, nous retenons 40 indicateurs selon leur pertinence dans le contexte local.

2.3. Notation et valeurs d’indicateurs

14 L’évaluation quantitative des indicateurs rend possible l’identification des points forts ou faibles d’un projet, les faiblesses et les atouts éventuels d’un espace étudié afin de définir des actions ou des termes de références d’un cahier des charges.

15 Pour procéder aux évaluations, chaque indicateur dispose d’une unité de mesure qualitative et quantitative, afin de noter le projet d’aménagement selon une échelle de notation commune comprise entre 1 et 3 et choisie en fonction du contexte d’action ou d’évaluation (on attribue 1 à la faible performance et 3 à la très bonne performance).

16 L’utilisation d’une échelle simple de cette nature permet d’accorder une valeur cardinale (qualitative) commune à tous les indicateurs à partir de jugements de valeur portant sur chacun d’entre eux et ce, quelle que soit la nature initiale des indicateurs retenus (quantitative ou qualitative). Cette méthode facilite l’usage de la méthode par les évaluateurs.

17

  1. Niveau faible de performance, mauvais, médiocre
  2. Seuil de performance, bon, moyen
  3. Niveau très performant, très bon, fort

18 L’exercice de notation est, par essence, un exercice subjectif, mais qui se base nécessairement sur l’observation, l’étude des documents, des échanges avec les professionnels. Une fois établie, la valeur « notée » des indicateurs statistiques doit être comparée à une valeur de référence (ratios, normes, standards, exemples, benchmarks...).

19 Pour cela, nous avons besoin d’un référentiel multi-sources issu des différentes recherches bibliographiques et webographiques, qui servira de guide de qualité des espaces publics selon les critères et les indicateurs retenus.

2.4. Agrégation et pondération des valeurs d’indices

20 Une fois chaque indicateur quantifié par notation, il est possible de procéder au calcul d’un indice renvoyant le « score » quantitatif du projet d’aménagement étudié pour chaque critère. Pour ce faire, il faut tout d’abord (i) définir un système de pondération des indicateurs composant chaque critère avant de procéder (ii) à l’agrégation, par critère de cette information multicritère.

i) Pondération des critères et des indicateurs

21 La question de la pondération de critères et d’indicateurs fait l’objet de nombreux débats dans la littérature (HAJKOWICZ et PRATO, 1998 ; TAMIZ et al., 1998 ; BANA E COSTA et al., 2005 ; BOULANGER, 2004 ; KRAJNC et GLAVIC, 2005).

22 Diverses méthodes de pondération des critères existent et leurs résultats peuvent influencer le résultat final de l’analyse. Il y a les méthodes dites « objectives » comme la méthode des entropies (ZELENY, 1982), les méthodes d’évaluation directe par le classement simple comme la méthode d’attribution des scores (fixed point scoring) ou la méthode de comparaisons successives (CHURCHMAN et ACKOFF, 1954) ou encore par des méthodes indirectes comme la comparaison par paire (paired comparaison) (méthode AHP (SAATY, 1977) et la méthode MACBETH (BANA E COSTA et al., 2005) ainsi que la théorie des fuzzy sets (BRANDOLINI et D’ALESSIO, 1998).

23 La méthode choisie dans cette note de lecture consiste à pondérer, en premier lieu les critères selon les avis des usagers, des professionnels et des décideurs, par le biais des questionnaires (in situ et on line) et des entretiens ciblés [4] (HADJI, en cours) et en deuxième lieu, les indicateurs selon les avis des experts chargés d’évaluation et ce, en se basant sur la méthode d’attribution des scores (« fixed point scoring »), qui est la répartition d’une somme de points sur l’ensemble des critères ou des indicateurs en utilisant un arbre de pondération (BOULANGER, 2004). Le choix de cette méthode repose sur sa simplicité et sa facilité d’utilisation sans le recours au logiciel, ainsi quesur la nécessité de ne pas préter le flanc à la critique de paternalisme dans le cas d’une pondération « sur avis d’usagers, de professionnels et d’experts ».

24 Selon cette méthode, la somme des critères pondérés et la somme des scores des indicateurs relatifs à chaque critère doivent être égales à 10. Le score cumulé de l’indicateur est exprimé par les coefficients de pondération cumulés sous forme d’un produit entre les scores de l’indicateur lui- même et du critère de rattachement. La somme des scores cumulés doit être égale à 100. Cette méthode de pondération est plus cohérente dans les comparaisons entre les critères. Elle établit des liens logiques : lien horizontal, des cohérences des scores entre les indicateurs et lien vertical des cohérences des scores entre les indicateurs et les critères (BOULANGER, 2004). L’attribution d’un poids plus important à un critère ou à un indicateur réduit l’importance relative d’un autre critère ou indicateur. L’inconvénient par contre, résulte dans la difficulté d’appréhender la complexité globale de la réalité, vu le nombre important des critères (CHERQUI, 2005).

ii) Agrégation par critère des notes obtenues par les indicateurs

25 En suivant ROY et BOUYSSOU (1993) et MAYSTRE et al. (1994), nous proposons de suivre ici, pour chaque critère, une approche pleinement agrégative de façon à obtenir, pour chacun d’entre eux, un indice quantitatif unique (ou « note globale ») où l’ensemble des données est inclus dans une formule mathématique en vue de l’obtention d’une valeur unique.

26 Cette agrégation introduit la vision synthétique de la qualité qui favorise la prise de décision car, pour que les indicateurs puissent servir aux processus de décision politique, leur nombre doit être réduit et la grille ou le système d’indicateurs simplifié.

27 La valeur indicielle

equation im2
de chaque critère
equation im3
est définie très simplement comme la somme des valeurs pondérées des indicateurs divisée par le nombre d’indicateur, c’est-à-dire par la moyenne pondérée des indicateurs (cf. Équation 1) :

equation im4
(1)

28 avec

29

equation im5
le nombre d’indicateurs associés au critère
equation im6

30

equation im7
le score pondéré de l’indicateur

31

equation im8
le poids cumulé accordé à l’indicateur

32

equation im9
la note obtenue par l’indicateur
equation im10

33 Pour obtenir une note par indice, il s’agit d’agréger l’ensemble des indicateurs associés à chaque critère, et par conséquent à chaque indice. D’après ROY et BOUYSSOU (1993) et MAYSTRE et al. (1994), notre problématique correspond à l’agrégation complète ou approche du critère unique de synthèse ; c’est-à-dire l’inclusion de l’ensemble des données dans une formule mathématique en vue de l’obtention d’une valeur unique. Cela suppose de choisir quels poids attribuer à chaque donnée et comment combiner ces indicateurs en un indice.

34 La valeur de l’indice est la somme des valeurs pondérées des indicateurs divisée par le nombre d’indicateur. Soit : la moyenne arithmétique des valeurs des indicateurs.

35 Malgré l’existence d’un bon nombre d’approches plus raffinées et développées dans la littérature, nous avons retenu cette forme fonctionnelle, qui se caractérise par sa simplicité, pour qu’elle soit facilement maniable ou intégrable par les décideurs publics. Nous aurons cependant la possibilité de choisir parmi les nombreuses formes fonctionnelles raffinées qui respectent des propriétés axiomatiques intéressantes et robustes dans notre futur projet de logiciel.

2.5. Représentation des résultats

36 La représentation de l’ensemble des résultats se fait sous forme graphique de type « radar ». Cette présentation ne suppose pas poursuivre le processus d’agrégation de l’information collectée pour l’évaluation en un indice global unique, elle permet de comparer visuellement les performances du projet d’aménagement étudié dans les différentes dimensions de la qualité des espaces publics retenues, afin de mettre en lumière ses points forts et les aspects de sa conception qui devraient être améliorés.

37 Par contraste, une méthode complètement agrégative pourrait être préconisée si l’objet de la mise en œuvre de la méthode QUEP était de comparer deux projets d’aménagement concurrents. Dans ce cas, il suffirait de définir, en utilisant la méthode présentée ci-dessous, des poids pour chacun des critères retenus puis d’agréger ceux-ci en utilisant la méthode de la moyenne pondérée exposée ci-dessus.

- 3- Application de la méthode sur un projet d’aménagement : le cas du pôle d’échanges « Les fusillés » à Alger

3.1. Présentation du projet

38 Le pôle d’échanges « Les fusillés », d’une superficie de 13.000 m2, se situe dans le quartier Hamma – Annassers, commune de Belouizdad. Il est délimité par des voies structurantes, le chemin des fusillés, la rue Mohamed BELOUIZDAD, la rue Mohamed BOUDJATIT et la rue Mohamed BELKACEMI (cf. Figures 1 et 2).

Figure 1

Plan de situation sur l’emprise pôle d’échanges « Les fusillés » du pôle d’échanges

figure im11

Plan de situation sur l’emprise pôle d’échanges « Les fusillés » du pôle d’échanges

Institut National de Cartographie
Figure 2

Vue aérienne sur l’emprise pôle d’échanges « Les fusillés » du pôle d’échanges

figure im12

Vue aérienne sur l’emprise pôle d’échanges « Les fusillés » du pôle d’échanges

Google Earth

39 Il s’agit du pôle d’échanges le plus important de la ligne (1) du métro et de la ligne Est du tramway en raison de sa proximité du centre-ville et de sa situation au cœur d’un quartier destiné à devenir le nouveau centre contemporain d’Alger. L’échange multimodal est ici particulièrement fort : tramway, métro, téléphérique, stations de taxis et de bus (cf. Figure 3).

40 Le projet doit répondre à la volonté de réaliser un espace urbain caractérisant la nouvelle dynamique d’Alger, symbolisée par le métro et le tramway.

Figure 3

Esquisse d’aménagement du pôle d’échanges « Les fusillés » avant modification

figure im13

Esquisse d’aménagement du pôle d’échanges « Les fusillés » avant modification

Mediterrail, 2009 (Solution de base au 05/01/ 2009 ARCADIS)

3.2. Évaluation du projet et résultats

41 Le Tableau 2 ci-dessous présente la spécification des critères et indicateurs retenus dans l’application de la méthode QUEP au projet de pôle multimodal « Les fusillés ». Il faut remarquer que les contraintes des données accessibles au niveau local doivent être prises en compte dans la sélection des indicateurs, qui doivent être accessibles, disponibles, mesurables et lisibles, et doivent refléter les enjeux du développement durable et exprimer les objectifs ciblés de la qualité de l’espace public. Au final, on retient donc 10 critères et 40 indicateurs (cf. HADJI, pour la discussion détaillée du choix de ces indicateurs).

Tableau 2

Evaluation des indicateurs et des indices

Critères synthétiques d’évaluation Indicateurs d’évaluation des espaces témoins Indices de prise en charge des objectifs de qualité de l’espace public par le projet Valeurs des indices
1. Economie d’usage 1.1. Utilisation d’énergies renouvelables dans l’éclairage public Rentabilité desaménagements 1,6
1.2. Rapport de surface des différents modes de déplacement (transport collectif sur site propre (TCSP), piéton, voiture)
1.3. Flexibilité planifiée des usages de l’espace
1.4. Utilisation des matériaux recyclables et durables
2. Gestion 2.1. Désignation des espaces réservés à l’entretien de l’espace public (chaussée et trottoir, éclairage public, mobilier urbain) Offre de moyens de gestion 1,4
2.2. Désignation des espaces réservés aux déchets
2.3. Action sur le cadre bâti environnant et intégration des espaces verts / arbres
2.4. Intégration des technologies d’information et de communication (TIC) dans la gestion de l’espace public
3. Attractivité 3.1. Développement d’espaces multi- services aux abords des stations de TCSP Attractivitéfonctionnelle 3
3.2. Proximité d’espaces de récréation dans un rayon de 100 m
3.3. Espaces réservés à l’évènementiel aux abords des
TCSP
3.4. Disponibilité des TIC pour les usagers
figure im14
4. Sécurité &
Sûreté
4.1. Points conflictuels de croisement de flux Sécurité desdéplacements 6,5
4.2. Interface piétons- véhicules
4.3. Matérialisation du Gabarit
Limite d’Obstacle (GLO) pour le tramway
4.4. Existence des systèmes de surveillance
5. Mobilité 5.1. Offre de places de stationnement Efficience de la mobilité 5,8
5.2. Offre d’espaces « deux-roues » (modes doux) aux abords des stations
5.3. Offre d’espaces d’accueil de flux piétons aux abords des stations (parvis)
5.4. Largeur des voies pour les espaces véhicules
6. Accessibilité 6.1. Liens vers le tissu environnant et évacuation d’urgence Efficacité d’accès 5,2
6.2. Existence de cheminements adaptés et sans obstacles
6.3. Existence d’aménagements spécifiques pour les personnes à mobilité réduite (PMR)
6.4. Offre de places de stationnement temporaire (approvisionnement, urgence, ...)
7. Ambiances urbaines 7.1. Qualité de l’éclairage naturel et artificiel Confort sensoriel 4
7.2. Végétalisation des espaces publics et aménagements bleus
7.3. Couleurs et textures des façades
7.4. Prise en charge des nuisances sonores
8.
Composition urbaine
8.1. Conditions de visibilité / Règles de composition urbaine Qualité paysagère 5,6
8.2. Forme de l’intérieur urbain (R=
H / L)a
8.3. Existence de dominantes et de repères urbains
8.4. Lisibilité de l’espace public
figure im15
9.
Aménagement
9.1. Aménagement des trottoirs, des traversées piétonnes et des îlots – refuges Confort d’usage 7
9.2. Implantation de parkings – vélos / présence d’arceaux pour le stationnement vélos
9.3. Disposition de mobilier urbain
9.4. Traitement des bordures et des caniveaux
10. Qualitéenvironnementale 10.1. Présence d’aménagements de protection contre les vents, la pluie et le soleil Confort climatique et sanitaire 4,6
10.2. Choix des revêtements pour la perméabilité des sols
10.3. Collecte et traitement des eaux pluviales de surface
10.4. Prise en charge des risques sanitaires
figure im16

Evaluation des indicateurs et des indices

a. Proportions de l’intérieur urbain : R (Rapport d’aspect) = H (Hauteur du bâti) / L (Largeur de la rue).

42 Les résultats du calcul des scores obtenus par le projet dans chacune des dimensions sont présentés sous la forme d’un radar dans la Figure 4.

43 On compare la valeur indicielle

equation im17
de chaque critère avec la valeur maximale possible de chaque indice
equation im18
(cf. Equation 2) [5] et un « seuil de performance » défini comme le 2/3 de cette valeur maximale. On considère que la performance d’un projet sur le plan de la qualité de ses espaces publics ne peut dépasser les 2/3 de la valeur maximale car plusieurs facteurs rentrent en jeu : le contexte, les moyens mis à disposition pour la réalisation du projet, les contraintes techniques, les coûts, etc... Un projet satisfaisant les 2/3 de la note maximale sera donc considéré comme très performant.

equation im19
(2)
Figure 4

Indices de la qualité des espaces publics aux abords du pôle d’échanges « Les fusillés »

figure im20

Indices de la qualité des espaces publics aux abords du pôle d’échanges « Les fusillés »

3.3. Discussion

44 Au-dessous du seuil de performance (dont la valeur est égale à 5), les indices tels que la « rentabilité des aménagements », « l’offre de moyens de gestion », « l’attractivité fonctionnelle », le « confort sensoriel », le « confort climatique et sanitaire », rattachés à leurs indicateurs sont considérés comme non performants. Les indices « rentabilité des aménagements » et « offre de moyens de gestion » sont très faibles. Cela démontre l’insouciance des acteurs urbains (maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre) face à l’économie et à la gestion du projet, qui font pourtant partie intégrante de sa faisabilité. Ils doivent cependant être pris en charge avant la phase étude et ce, au niveau du cahier des charges.

45 L’attractivité fonctionnelle du pôle d’échanges « Les fusillés » est remise en cause puisque son indice n’a pas atteint le seuil de performance tout autant que le confort sensoriel.

46 De même, pour l’indice « confort climatique et sanitaire » qui dépasse de peu le « confort sensoriel » et qui est tout aussi important que ce dernier pour garantir la qualité de vie urbaine. Ces faibles valeurs d’indices marquent les défaillances du projet qui ne sont pas du tout acceptables pour son avenir. Ces valeurs démontrent, en premier lieu, la volonté du maître d’œuvre à considérer le projet comme une entité en soi limitée à son emprise au sol, sans la prise en compte de l’environnement immédiat, et, en second lieu, l’indifférence du maître d’ouvrage face aux principes du développement durable.

47 Quant aux autres indices, « l’efficience de la mobilité » et « l’efficacité d’accès », leurs valeurs dépassent de peu le seuil de performance. La « mobilité douce » par exemple, prônée dans le cadre du développement durable, n’est pas totalement prise en charge, puisque que le mode de déplacement « vélo » ne figure à aucun moment dans le projet. Les personnes à mobilité réduite (PMR) ne font pas partie intégrante du projet. Le stationnement des véhicules aux abords du pôle d’échanges est omis car l’environnement immédiat n’a pas été pris en compte dans l’aménagement de l’espace public. Les valeurs des indices restants dépassent le seuil de performance et atteignent presque les valeurs maximales. Cela démontre la maîtrise du maître d’œuvre sur le plan de la conception urbanistique et technique.

48 En résumé, on peut dire que l’évaluation du projet sur le plan de la qualité des espaces publics montre que ce dernier n’est pas à rejeter mais à corriger. S’il possède certaines qualités qui s’adaptent au contexte local, il présente néanmoins des défaillances dues surtout à l’inexistence, en amont, d’un cahier des charges dont l’importance se résume dans l’étude de définition, dans la formulation et dans le processus d’aide à la décision (soit en amont, soit pour une éventuelle correction ou pour un suivi). Ce règlement doit être accompagné par une charte des espaces publics et d’un référentiel, qui s’inscrivent aussi dans une démarche du développement durable.

- 4- Conclusion

49 La méthode QUEP, présentée dans cette note de recherche, est caractérisée par sa simplicité d’utilisation et sa flexibilité. Son application conduit à formuler des recommandations, à apporter des corrections et à élaborer ou éventuellement améliorer les cahiers des charges.

50 De plus, du fait de sa souplesse, de son pragmatisme et de sa simplicité volontaire, elle peut être mobilisée à différentes étapes du processus d’évaluation des projets d’aménagement (ex-ante, in itinere (intermédiaire) et ex-post), afin de capturer les progrès dans la correction de certaines défaillances initiales qu’elle aurait permis de détecter. Elle peut également permettre une comparaison nuancée des avantages et des inconvénients de plusieurs projets d’aménagement concurrents, au-delà de leur seule rentabilité financière.

51 Cette méthode réduit le temps de réflexion des décideurs en ciblant les indicateurs défaillants sur lesquels il faut agir. Elle a cependant des limites compte tenu du degré de subjectivité que comprend le système de pondération. Par ailleurs, la quantité et la précision des informations disponibles influent sur le mode de calcul de l’indicateur. Le niveau de précision des données obtenues croit avec l’avancement du projet. Une façon de poursuivre ce travail serait de transformer la méthode en logiciel, ce qui pourrait réduire le temps de réflexion et élargir le champ d’application.

Bibliographie

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Mots-clés éditeurs : développement durable, projet d'aménagement, qualité des espaces publics, méthode d'évaluation

Mise en ligne 30/04/2013

https://doi.org/10.3917/reru.125.0857

Notes

  • [1]
    L’Agenda 21 local est la déclinaison territoriale de la problématique du développement durable portée par les Agenda 2 et élaborée dans le cadre des Nations Unies. Il constitue, dans son principe, la traduction visible et immédiate de la problématique du développement durable urbain. En d’autres termes, il permet le passage du concept théorique à une démarche de développement durable urbain appliquée à l’échelle locale et définie généralement en concertation avec les habitants et les partenaires socio-économiques dans un cadre de démocratie participative. Pour une présentation des enjeux et du contenu des Agenda 21 locaux, on pourra consulter le site de L’ICLEI-LOCAL GOVERNMENTS FOR SUSTAINABILITY (http://www.iclei.org) ainsi que, pour la France, EMELIANOFF et CHARLOT-VALDIEU (2000), RARE (2005), POUBLON et SÉBILLE-MAGRAS (2010) ou encore les sites de l’Observatoire national des agendas 21 locaux et pratiques territoriales de développement durable (http://observatoire-territoires-durables.org/) et du Ministère du développement durable (http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Agenda-21-et-demarches-locales-de-.html).
  • [2]
    De nombreux ouvrages existent sur l’aménagement des espaces publics mais les méthodes de travail pour aménager de façon durable existent moins. Pour arriver à un urbanisme durable, les chercheurs ont axé ces dernières années leurs travaux sur l’aménagement des espaces publics, en établissant des objectifs et un certain nombre de cibles de développement durable, pour élaborer des référentiels. Citons les travaux de recherches de l’équipe dirigée par André DE HERDE, de l’Université Catholique de Louvain (UCL) (DE HERDE et al. 2009), ainsi que les travaux de recherche de Catherine CHARLOT-VALDIEU et Philippe OUTREQUIN. Ces derniers ont présenté dans leur ouvrage (CHARLOT-VALDIEU et OUTREQUIN 2009), un référentiel qui doit être discuté avec les acteurs urbains (l’aménageur et le maître d’ouvrage) afin de définir des objectifs concrets qui permettent de donner une cohérence d’ensemble au projet.
    Le référentiel comporte sept thèmes (dont les mots clés forment le nom de ce référentiel, MEFISTO) : Gestion de la Mobilité, Interface entre les Espaces privés et publics, Gestion des Flux, Intégration du projet dans la ville, Suivi des chantiers, Traitement des espaces publics, Occupation de l’espace. Ces thèmes sont éclatés en un certain nombre de cibles (21) et d’objectifs de développement durable. Le référentiel MEFISTO a pour objectif de s’assurer de la qualité ou de garantir la qualité des espaces publics dans un projet d’aménagement. Il se rapproche de nos objectifs et du contexte local.
  • [3]
    Né des dernières technologies d’enquête, le questionnement sur internet (que l’on appelle CAWI : Computer Assisted Web Interviews) constitue un moyen d’enquête ciblé et attractif pour les professionnels. Ils peuvent répondre selon leur rythme et leur contrainte.
    Ce questionnaire ouvert cible les professionnels de l’urbanisme et nous aide à identifier les critères d’évaluation de la qualité des espaces publics. Il a été transmis via Internet à 30 chercheurs universitaires de l’école Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme « EPAU » qui sont, pour la plupart, architectes de formation. Il a également été transmis à 10 décideurs et gestionnaires des collectivités locales et 10 architectes praticiens. (Exemples de questions posées : Comment définissez-vous la qualité de l’espace public ? Quels sont selon vous les critères de qualité des espaces publics ?, .....)
  • [4]
    Un premier questionnaire in situ a ciblé 100 usagers (50 hommes et 50 femmes) des espaces publics, aux abords du pôle d’échanges « Les fusillés », avant sa réalisation. Un deuxième questionnaire on line a été transmis à des professionnels (chercheurs et praticiens) de différents profils (architectes, architectes-urbanistes, urbanistes, sociologues, géographes, géographes-urbanistes, ingénieurs, ingénieurs-urbanistes). Nous avons effectué des entretiens avec les décideurs et les gestionnaires de l’entreprise du métro d’Alger (EMA) (maître d’ouvrage du pôle d’échanges) et avec les responsables des collectivités locales en leur soumettant le deuxième questionnaire.
  • [5]
    Pour un arbre de pondération à 10 critères (4 indicateurs / critère)
    Score max attribué au critère : 1 (les autres scores sont à 1) equation im21
    Score max indicateur : 7 (les autres scores sont à 1) equation im22
    Score max cumulé : equation im23
    Note maximale : 3
    Valeur max pondérée de l’indicateur Vimax : equation im24
    Valeur maximale de l’indice equation im25 :
    equation im26
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