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Article de revue

Louis Wolfson dans le labyrinthe des langues et Le yiddish: langue égarée – langue marrane

Pages 149 à 157

Notes

  • [1]
    Wolfson L., Le Schizo et les Langues, Paris, Connaissances de l’inconscient, Editions Gallimard, 1970.
  • [2]
    Wolfson L., Ma mère, musicienne, est morte…, Paris, Bibliothèque des Analytica, Navarin éditeur, 1984.
  • [3]
    Repris d’un entretien avec Alain Vanier.
  • [4]
    Wolfson L., Le Schizo et les Langues, op. cité, p. 37.
  • [5]
    Ibid.
  • [6]
    Wolfson L., Ma mère, musicienne, est morte, op. cité, p. 165.
  • [7]
    Ibid., p. 174.
  • [8]
    Tout au long de cet article, les termes «langue maternelle» sont employés au sens générique. Le «maternelle» peut désigner tout autre degré de parenté, tout autre type de lien avec une langue.
  • [9]
    Wolfson L., op. cité, p. 43.
  • [10]
    Wolfson L., Le Schizo et les Langues, op. cité, p. 46.
  • [11]
    Ibid., p. 47.
  • [12]
    Wolfson L., Le Schizo et les Langues, op. cité, p. 244.
  • [13]
    Celan P., Renverse du souffle, La Librairie du xxie siècle, Editions du Seuil, 2003, p. 51.
  • [14]
    Wolfson L., Ma mère, musicienne, est morte, op. cité p. 158.
  • [15]
    Ibid., p. 114.
  • [16]
    Ibid., p. 84.
  • [17]
    Celan P., opus cité, p. 125.
  • [18]
    Celan P., op. cité, p. 75.
  • [19]
    Wolfson L., Le Schizo et les Langues, op. cité, p. 60.
  • [20]
    Ibid., p. 47.
  • [21]
    Ibid., p. 34.
  • [22]
    Wolfson L., Le Schizo et les Langues, op. cité, p. 34.
  • [23]
    Sous la direction de Max Kohn et Jean Baumgarten, L’Inconscient du yiddish, Paris, Anthropos Economica, 2003.
  • [24]
    Wolfson L. Le Schizo et les Langues, op. cité, p. 246.
  • [25]
    Voir mon article: «Impossible transmission dans le yiddish et la psychanalyse?» in L’inconscient du yiddish op. cité pp. 102-103.
  • [26]
    Celan P., op. cité, p. 34.
  • [27]
    Exposé de Jean Baumgarten au séminaire de recherche sur la «Yiddishkeït et la psychanalyse», le 16 mai 2003.
  • [28]
    Celan P., opus cité, p. 113.
  • [29]
    Reprise d’un article de Rachel Ertel cité par Régine Robin in L’inconscient du yiddish, op. cité, p. 92-93.
  • [30]
    Celan P., op. cité, p. 118.
  • [31]
    Celan P., op. cité, p. 17.

1Dans le séminaire dirigé par Max Kohn, les travaux à partir des ouvrages de Louis Wolfson:

2Le Schizo et les langues[1], Ma mère, musicienne, est morte…[2] s’inscrivent dans l’échange de regards entre le yiddish, la yiddishkeït et la psychanalyse.

3Pourquoi Wolfson? Pourquoi Wolfson et le yiddish?

4Wolfson s’est exprimé en français.

5Wolfson «s’est» écrit en français.

6La correspondance entre J.-B. Pontalis et Wolfson était rédigée en français.

7Plus tard, soudainement, Wolfson demanda à ce que l’échange se poursuive uniquement en allemand. [3]

8Sur quel signifiant avait-il buté, à quelle paroi s’était-il heurté pour vouloir emprunter une autre sente, une autre langue?

9Comme si à chaque nouvelle langue pratiquée, l’évitement pouvait se transformer en un lien non mortifère, en un lien vivifiant.

10Avec l’allemand, on s’approche avec Wolfson du yiddish. L’allemand, Louis Wolsfon veut l’employer avec son père quand celui-ci «était alors suffisamment complaisant… c’est-à-dire le père parlait yiddish.» [4]

11Wolfson, le fils comme il se nomme, constamment en permanente auto-observation, «avait demandé et demandait encore que son père ne lui parlât qu’en yiddish.» [5]

12Cette demande, Wolfson l’adresse avec un empressement certain à son père, mais aussi à sa mère: [Elle me parlait en yiddish autant qu’elle le pouvait et je trouvais très touchant cet effort… Moi, évidemment, je lui parlais comme d’ordinaire, en yiddish ou allemand modifié de façon peu ou prou appropriée]. [6]

13Si l’on recherche dans les ouvrages de Wolfson l’expression d’affects positifs, c’est à propos de l’emploi de la langue yiddish par ses parents, qu’on les trouvera: «J’étais sans doute le plus touché, pour une raison quelconque par cette phrase prononcée en yiddish…» [7]

14Ces passages sur la langue yiddish sont peu nombreux aussi bien dans l’un que dans l’autre de ses deux ouvrages, mais Wolfson y manifeste quelque chose de «commun», de si communément répandu que cela est taxé de stéréotypie: «l’amour» pour une langue maternelle [8]. Il note le nombre d’années durant lesquelles son père et sa mère ont respectivement parlé le yiddish: vingt ans pour l’un, huit ans pour l’autre.

15Ces quelques passages sur le yiddish sont la marque de sa recherche, de son désir de partager la langue maternelle de ses parents. Souhait fugitivement évoqué, car Wolfson se perd dans le labyrinthe des langues – il en utilise, en fait, plusieurs à la fois – pour échapper à la langue que lui parle sa mère, à la langue de son pays natal: l’anglais, «l’idiome douloureux à lui» [9].

16Chez Wolfson, le maternel dans la langue est pris au pied de la lettre, il ne s’agit ni de langue natale, ni de langue des origines, ni de langue des racines, ni de langue de naissance, ni de langue paternelle, ni de langue de base; c’est toujours et uniquement une langue émanant de sa mère et en tant que telle persécutrice, persécutrice car maternelle.

17

«Quand maman serait de retour, elle le pénétrerait en toute hâte de paroles anglaises…» [10] jusqu’à atteindre un «retentissement opiniâtre et tellement embêtant des mots dans sa tête» [11].

18Langue et mère sont liées de façon exacerbée, inextricable chez Wolfson.

19

«Malgré toutes les déclarations solennelles d’amour pour lui… le schizophrène pense que la conduite récente de sa mère envers lui, et surtout la conduite verbale, fournit une forte preuve d’une indifférence fondamentale, sinon une vraie antipathie, pour lui.» [12]

20Vie et mort, sa propre vie, sa propre mort sont liées de façon «totalitaire» à celles de sa mère. Wolfson est resté tel que «naissant», c’est-à-dire dans la vie et la mort conjointement données à l’instant i de ses origines fantasmées.

21

«Noir, juron
fraie-toi la route
dans le ventre le plus brûlant» [13]

22

«… je la trouvais sur le divan… sa chemise de nuit retroussée jusqu’au-dessus de son sexe où la chimiothérapie sembla avoir beaucoup ravagé la pilosité autour de l’orifice par où je fus sorti, sans l’avoir demandé, dans ce monde infernal de mensonge, de lutte, d’échec, de souffrance, de mort mon portail à un dilemme démoniaque auquel ma seule délivrance sera ma mort.» [14]

23et aussi: «Est-ce que, par exemple, ma mère voudrait que je la survive?» [15]

24ou encore: «[son cancer] a commencé dans l’ovaire. [J’ai également commencé là, du moins dans un certain sens (ovule), mais peut-être qu’il n’était pas le même ovaire après tout, le droit? le gauche?] [16]

25Le second livre marque pleinement les liens indissolubles du fils à l’égard de la mère: le texte de départ est celui des notes prises par la mère sur l’évolution de son cancer. C’est à partir de ce texte-là, dans ce texte même et à sa suite que Wolfson écrit son propre texte.

26Corps, texte de la mère, emmêlés au texte du fils sur la maladie, sur le corps de sa mère: des graphies différentes, des crochets sont placés au sein des phrases entre guillemets pour tenter de séparer les deux discours, les deux corps du texte. Si l’on n’y prête garde, il devient difficile de démêler le texte de Wolfson de celui de sa mère.

27Ce style, cette syntaxe, cette ponctuation marquent tout l’édifice construit pour se défendre de l’emprise de la jouissance dans laquelle Wolfson est pris. Sens, style, souffrance, jouissance se conjuguent à l’excès dans le même temps de l’écrit.

28Comme tout ouvrage, Le Schizo et les Langues, a l’architecture stylistique voulue, produite par son auteur.

29Utilisation de la langue, style évocateur de la psychose, certes; mais toute écriture ne porte-elle pas la marque de ce qui structure la pensée – l’écrit, produit par l’écrivant?

30Il ne s’agit pas de catégoriser l’écrit en recherchant des critères littéraires ou psychopathologiques mais de tenter de cerner comment une langue est apprise, vécue, utilisée, comment elle a prise sur nous, en fonction de l’historique de chacun engagé dans l’Histoire de tous.

31L’œuvre de Wolfson nous montre de façon exacerbée comment l’on est pris au sein d’une langue, croyant l’utiliser en toute maîtrise ou tout au contraire croyant l’oublier en toute impunité.

32Du premier livre au second, Wolfson est passé en ce qui concerne son auto-désignation d’une appellation en troisième personne à un «je», au moment même où la maladie de sa mère lui livre à la fois son corps et son texte.

33Un «je» qui n’apparaît pas comme étant de l’ordre de la séparation:

34

«Un et Infini
anéantis
disaient-Je» [17]

35Labyrinthe des autres langues pour «perdre» l’anglais, voies pour ne plus entendre la voix, la langue de sa mère.

36

«un œil à chaque pore…
écaillé de souffrances, à
cheval,» [18]

37La langue proférée ne peut s’écouter. Elle est vécue en terme de danger, en termes de morbidité, de danger physique, corporel et psychique.

38La langue entendue ne peut être parlée. Elle appelle les autres langues, elle attire vers le labyrinthe des langues.

39La langue oralisée ne peut être écrite.

40La langue écrite ne peut être lue.

41Wolfson ne lit pas, il est «frappé dans les yeux» [19] et «tâchait d’éviter de regarder les mots imprimés». [20]

42Wolfson évoque aussi la «lutte qu’il avait eue pour bien apprendre sa langue maternelle.»

43Il continue en parlant de la «vraie bataille» [21] pour pouvoir lire convenablement.

44Il «n’avait pu encore épeler de simples mots». Jusqu’à aboutir «dans une classe pour des enfants moindre intelligents.» [22]

45La langue apprise est égarée, elle ne trouve plus le chemin de son entendement. Elle ne deviendra pas outil de connaissance, la langue-culture est perdue.

46Pour autant, Wolfson a beau vouloir se déprendre de sa «langue-mère», il reste pris dans ses rets.

47Cette prise, ce type d’emprise dans une langue maternelle perdue peuvent nous enseigner quelque chose sur le type de rapport qui a pu exister entre la langue yiddish et ses locuteurs de l’après seconde guerre mondiale.

48Le yiddish, quand les survivants de cette période ont continué à le pratiquer, à le parler – que ce soit pour en faire la langue de l’intime, du secret ou qu’elle ait été pratiquée de façon plus ouverte – a été entendue, dans les deux sens du terme.

49Mais, son devenir-avenir a quelque chose à faire avec les pérégrinations de Wolfson avec la langue anglaise, comme langue maternelle.

50C’est en effet, en tant que langue maternelle que le yiddish a été atteint au sein de ce groupe particulier: les juifs ashkénazes, rescapés de la Shoah et leurs descendants.

51Il ne s’agit pas ici de faire retour sur «les vies et morts» du yiddish qui ont fourni une partie importante de la matière du livre: L’inconscient du yiddish[23].

52Il s’agit de noter que ce colloque dont l’ouvrage rend compte, a permis d’extraire cette question du yiddish, d’une alternative sans lendemain; permettant en quelque sorte de resocialiser le discours sur la langue yiddish, sur la yiddishkeït.

53Si la langue yiddish a reçu des coups mortels en tant que langue transmise «maternellement», elle n’est pas morte en tant que langue au sein de ce groupe spécifique et au-delà.

54Wolfson évoque un «facteur émotif» qui fait «qu’une langue ne peut être sentie comme une «entité». [24] On pourrait directement appliquer cette observation à tous ceux qui cherchent parfois désespérément à s’approprier la langue yiddish qui aurait pu être leur langue maternelle mais ne le fut pas.

55Lui, qui décrit si bien l’impossible coordination des sens, le désordre pulsionnel à l’œuvre dans ses difficultés d’apprentissage: ne pas savoir épeler, ne pas savoir lire parce que l’on ne veut/peut pas écouter ce qui se donne à entendre; nous montre le chemin de ce qu’il advint à la langue yiddish comme langue maternelle dans la période considérée.

56Cela donne lieu à une désorganisation dans les apprentissages, telle une signature, un style chez de nombreux locuteurs de l’après-guerre. Signature non pas forcément de la folie dans les rapports familiaux mais stigmate de la «folie» des rapports humains dans la Shoah.

57Cela ira du silence, abandon de la langue maternelle jusqu’à n’être qu’une langue déchiffrée par le corps en passant par la dislocation du sens. [25]

Le yiddish, langue égarée, langue marrane

58La langue yiddish, L. voulait se l’approprier. L. l’avait étudiée avec détermination, cette langue qu’elle revendiquait comme étant sa langue maternelle. L. savait lire, écrire le yiddish mais pas un mot ne franchissait ses lèvres.

59

«Lèvre privée du droit à la parole, fais savoir
qu’il arrive quelque chose, encore
non loin de toi» [26]

60Lecture, écriture, L. voulait aussi construire sa langue maternelle en la traduisant, ce qui fut bien l’un des modes de construction, originel, de la langue yiddish. [27]

61Ces exercices de traduction furent un permanent va-et-vient entre sens et non sens.

62L’écrit pouvait être lu silencieusement, elle affirmait qu’il ne prenait sens qu’oralisé mais, pas par elle. Ou plus précisément, une fois lu avec un accent précis, elle me disait avec rage: «Quand tu le lis, quand tu le dis, je sais que je le comprends, je sais que je l’avais compris.»

63Le vu n’était pas un terrain de certitude, il risquait de se perdre dans l’ouïe.

64Le sens, la signification disparaissaient à nouveau, si elle écoutait le même texte récité par un acteur mais avec un autre accent. Là aussi, œil et son étaient dissociés.

65Elle m’adressait un énigmatique: «Je le lis, je le lis» m’expliquant, désespérée, que les mots s’imprimaient devant ses yeux pendant que le sens disparaissait dans/par le canal auditif.

66Wolfson ne voulait entendre une certaine langue, une certaine personne.

67L. au contraire s’acharnait.

68Elle voulait «l’entendre».

69Elle voulait l’entendre mais pas avec n’importe quel accent! Pas d’accent maternel, pas d’accent paternel, c’était l’accent grand-paternel (du côté maternel) qui était revendiqué.

70Seul celui-là trouvait grâce à ses yeux, car seul il évoquait pour elle le discours du grand-père… sur les femmes.

71Le sexuel, mis en forme, rassemblé dans l’accent, s’étendait ensuite à la chaîne de signifiants. Perdu, refoulé puis apparaissant à nouveau.

72Il n’était guère de traductions de la littérature yiddish qui trouvaient grâce à ses yeux. Elle tempêtait contre ces textes privés de chair, de goût, d’odeurs.

73La traduction, transmission de sens d’une langue à une autre ne se faisait pas dans la fusion mais cette fois-ci dans la perte de l’odorat, du goût, du toucher.

74Toujours, l’écart subsistait d’une langue à l’autre, des sens au sens.

75Dans la traduction, bien connue pour être une trahison, c’est le corporel qui s’évanouissait, le corps gommé, affadi dans l’entre-deux-langues.

76Prix à payer pour que d’autres puissent y entendre quelque chose? Ainsi, la langue, son style, ne restaient pas la propriété d’un seul comme dans le cas de Wolfson.

77L. fut ravie, lorsque je lui transmis le constat suivant: «En fait, tu es une marrane du yiddish». Je tentais d’exprimer ainsi que le yiddish demeurait en elle, caché, ignoré d’elle-même, mais transmis.

78Elle entendit l’appellation comme un fort beau compliment. Elle avait su résister et conserver la langue comme d’autres avaient pu le faire à propos de la religion juive.

79

«Le monde est parti, il faut que je te porte». [28]

80La langue garante de l’identité avait été mise en place de religion.

81La langue était devenue le marqueur de l’identité juive.

82La langue se faisait histoire et Histoire.

83La langue yiddish devenait une entité chargée d’un fardeau colossal.

84Langue-histoire, langue-religion de certains laïques, langue-émotion, langue-territoire…

85On commençait d’ailleurs à l’étudier «religieusement». L’apprentissage devait se faire de façon universitaire. Or, nombre de locuteurs potentiels voyaient leur «univers s’y taire», dans ce type d’exigence.

86Ils souhaitaient trouver, ils disaient retrouver, la langue disparue, la faire leur, la rendre à nouveau maternelle, c’est-à-dire hors cadre de contraintes trop scolaires.

87Cette quête, cette requête, cette croyance en un retour possible se font souvent comme la recherche d’une respiration après un enfouissement d’apparence injustifiée.

88Comme si, la langue yiddish n’avait pu être pendant tout un temps qu’une langue marrane, cadenassée dans l’alternative mort-vie. On la parle, on ne la parle pas. On en parle, on n’en parle pas. Langue marrane dont seul le souffle aurait subsisté. Souffle qui s’amplifia au travers des traductions, émergence d’une langue dans d’autres idiomes, réapparition masquée.

89Puis vint le retour de l’enseignement où chacun accrocha une bannière différente indiquant peut-être que la langue yiddish transportait d’autres relents que ceux de la mort.

90On pouvait, peut-être, faire le deuil de ses morts, on ne pouvait faire le deuil de leurs vies et surtout on ne pouvait faire le deuil de sa langue maternelle puisque aussi le maternel y gisait.

91Par ailleurs, on ne fait pas le deuil de sa langue maternelle quand bien même celle-ci pourrait être qualifiée de langue morte, quand bien même on la rejetterait totalement, quand bien même on la considérerait comme étant uniquement absence.

92On ne quitte pas sa langue maternelle, elle peut vous suivre, vous parvenir jusque dans d’autres langues. Si transmettre la langue yiddish a pu être considéré comme la transmission de son absence [29], il nous faut considérer le fait qu’une transmission n’existe, ne fonctionne, que si l’on suppose une absence, un manque. Il n’y a transmission que s’il y a absence réelle ou supposée. Si tel n’était pas le cas, les aléas de la transmission seraient sans doute moindres!

93Wolfson tentait vainement le hors-mère dans une poursuite acharnée des langues.

94Les locuteurs du yiddish avaient pu eux, scinder, séparer la langue et/de la mère même s’il y eut

95

«Les Qui-va-là? criés
à l’intérieur d’elle» [30]

96et

97

«Une oreille séparée, écoute
Un œil, coupé en bandes,
rend justice à tout cela.» [31]

BIBLIOGRAPHIE

  • CELAN P., Renverse du souffle, La Librairie du xxie siècle, Le Seuil, 2003.
  • Sous la direction de KOHN M. et BAUMGARTEN J.: L’Inconscient du yiddish, Paris, Anthropos Economica, 2003: article de Robin R: «Le yiddish et l’allemand: la langue de l’autre, l’autre de la langue», pp. 61-94; article de Tama R.: «Impossible transmission dans le yiddish et la psychanalyse?», pp. 95-106.
  • WOLFSON L., Le Schizo et les langues, Paris, coll. «Connaissances de l’inconscient», Gallimard, 1970.
  • WOLFSON L., Ma mère, musicienne, est morte…, Paris, Bibliothèque des Analytica, Navarin éditeur, 1984.

Notes

  • [1]
    Wolfson L., Le Schizo et les Langues, Paris, Connaissances de l’inconscient, Editions Gallimard, 1970.
  • [2]
    Wolfson L., Ma mère, musicienne, est morte…, Paris, Bibliothèque des Analytica, Navarin éditeur, 1984.
  • [3]
    Repris d’un entretien avec Alain Vanier.
  • [4]
    Wolfson L., Le Schizo et les Langues, op. cité, p. 37.
  • [5]
    Ibid.
  • [6]
    Wolfson L., Ma mère, musicienne, est morte, op. cité, p. 165.
  • [7]
    Ibid., p. 174.
  • [8]
    Tout au long de cet article, les termes «langue maternelle» sont employés au sens générique. Le «maternelle» peut désigner tout autre degré de parenté, tout autre type de lien avec une langue.
  • [9]
    Wolfson L., op. cité, p. 43.
  • [10]
    Wolfson L., Le Schizo et les Langues, op. cité, p. 46.
  • [11]
    Ibid., p. 47.
  • [12]
    Wolfson L., Le Schizo et les Langues, op. cité, p. 244.
  • [13]
    Celan P., Renverse du souffle, La Librairie du xxie siècle, Editions du Seuil, 2003, p. 51.
  • [14]
    Wolfson L., Ma mère, musicienne, est morte, op. cité p. 158.
  • [15]
    Ibid., p. 114.
  • [16]
    Ibid., p. 84.
  • [17]
    Celan P., opus cité, p. 125.
  • [18]
    Celan P., op. cité, p. 75.
  • [19]
    Wolfson L., Le Schizo et les Langues, op. cité, p. 60.
  • [20]
    Ibid., p. 47.
  • [21]
    Ibid., p. 34.
  • [22]
    Wolfson L., Le Schizo et les Langues, op. cité, p. 34.
  • [23]
    Sous la direction de Max Kohn et Jean Baumgarten, L’Inconscient du yiddish, Paris, Anthropos Economica, 2003.
  • [24]
    Wolfson L. Le Schizo et les Langues, op. cité, p. 246.
  • [25]
    Voir mon article: «Impossible transmission dans le yiddish et la psychanalyse?» in L’inconscient du yiddish op. cité pp. 102-103.
  • [26]
    Celan P., op. cité, p. 34.
  • [27]
    Exposé de Jean Baumgarten au séminaire de recherche sur la «Yiddishkeït et la psychanalyse», le 16 mai 2003.
  • [28]
    Celan P., opus cité, p. 113.
  • [29]
    Reprise d’un article de Rachel Ertel cité par Régine Robin in L’inconscient du yiddish, op. cité, p. 92-93.
  • [30]
    Celan P., op. cité, p. 118.
  • [31]
    Celan P., op. cité, p. 17.

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